<strong>La</strong> programmation <strong>de</strong> spectacle vivant Qu’est-ce qu’on vi<strong>en</strong>t visiter au château <strong>de</strong> la <strong>Roche</strong>-<strong>Guyon</strong> ? <strong>La</strong> beauté, l’histoire. Paradoxalem<strong>en</strong>t, c’est presque une chance que le château soit démeublé : les murs à nu laiss<strong>en</strong>t une place bi<strong>en</strong> plus gran<strong>de</strong> aux mystères, aux questions, qu’un monum<strong>en</strong>t du patrimoine fignolé comme un décor <strong>de</strong> cinéma. À condition que l’on sache raconter ses histoires. Pour réveiller la beauté <strong>de</strong> la pierre, les échos <strong>de</strong>s très riches heures du passé, il nous faut les créations d’aujourd’hui. Depuis trois ans, les « résid<strong>en</strong>ts » au château, pour une durée plus ou moins longue, s’y emploi<strong>en</strong>t activem<strong>en</strong>t. Non que ce soit pour eux « la vie <strong>de</strong> château » ; mais dans son inconfort ( c’est inchauffable ! ), ses bizarreries, le château apporte aux artistes qui vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t y travailler - pour un temps plus ou moins long - beaucoup plus que <strong>de</strong> l’espace et du temps. Le temps, c’est <strong>de</strong> la qualité artistique, un mûrissem<strong>en</strong>t, un « bi<strong>en</strong> faire », une bonne remise <strong>en</strong> question, <strong>de</strong>s découvertes peut-être… Du temps, il <strong>en</strong> faut. Mais le château offre beaucoup plus, avec ce qu’il a d’unique : son site, le village, la Seine, la campagne <strong>en</strong>trevue ( les « résid<strong>en</strong>ts » ne sont pas <strong>en</strong> vacances ! ), les g<strong>en</strong>s r<strong>en</strong>contrés. Tout est source d’inspiration dans ce mom<strong>en</strong>t préservé, réservé à l’exercice serein <strong>de</strong> son art. Avec <strong>La</strong> Revue Éclair, Treize semaines... et <strong>La</strong> Lecture... (lire ci-contre) continu<strong>en</strong>t leurs tournées (scènes du Jura <strong>en</strong> février, Marseille...) Hubertus Biermann, musici<strong>en</strong> et comédi<strong>en</strong>, mis <strong>en</strong> scène par Natascha Rudolf, a travaillé au château <strong>en</strong> 2007 <strong>La</strong> Contrebasse, <strong>de</strong> Patrick Süsskind. Dans la parfaite scénographie <strong>de</strong> Luc J<strong>en</strong>ny, le spectacle a connu un succès extraordinaire dès les premières représ<strong>en</strong>tations à Saint-Qu<strong>en</strong>tin-<strong>en</strong>-Yvelines, à la mesure du charme et <strong>de</strong> l’émotion qu’il dégage. On pourra le voir, cette saison, à la MC 93 (Bobigny). Avec son atelier perman<strong>en</strong>t, Emmanuel Ostrovski a expérim<strong>en</strong>té un mois durant, dans les “communs hauts“, les échos, le jeu <strong>en</strong>tre la lumière, l’acteur et le lieu, résid<strong>en</strong>ce qui a donné lieu à une prés<strong>en</strong>tation au château <strong>en</strong> septembre 2008 du Chemin <strong>de</strong> Vico, élégie d’été. Le théâtre sans toit <strong>de</strong> pierre Blaise a préparé <strong>en</strong> août 2008, avec notam<strong>en</strong>t Marc-H<strong>en</strong>ri Boisse, un spectacle sur Constantin Stanislavski, et <strong>de</strong> sa célèbre “métho<strong>de</strong>“ <strong>de</strong> formation <strong>de</strong> l’acteur. Mais cette fois, ce seront <strong>de</strong>s marionnettes, <strong>de</strong>s acteurs <strong>de</strong> papier. Le spectacle sera créé à L’apostrophe, coproduit par Arg<strong>en</strong>teuil et Gonesse. Clau<strong>de</strong> Merlin est v<strong>en</strong>u mettre au vert, <strong>en</strong> juin 2008, le Théâtre <strong>de</strong> bouche, <strong>de</strong> Ghérasim Luca, prés<strong>en</strong>té le 22 juin 2008 au château, repris avec grand succès au studio Berthelot à Montreuil avant <strong>de</strong> poursuivre sa route. Aurelia Ivan s’est donné quelques semaines <strong>de</strong> “stage“ à <strong>La</strong> <strong>Roche</strong>- <strong>Guyon</strong> pour préparer la création <strong>de</strong> <strong>La</strong> chair <strong>de</strong> l’homme, <strong>de</strong> Valère Novarina, qu’elle a prés<strong>en</strong>té au château <strong>en</strong> mai et <strong>en</strong> septembre. Christine FRIeDeL extrait <strong>de</strong> Plaisir(s) n°8, le Journal du Château <strong>de</strong> <strong>La</strong> <strong>Roche</strong>-<strong>Guyon</strong> <strong>La</strong> Revue Éclair <strong>de</strong> Stéphane Olry et Corine Miret poursuit <strong>de</strong>puis trois ans cet échange avec le château et le village : ils ont apporté ce qu’ils sav<strong>en</strong>t faire et qui convi<strong>en</strong>t particulièrem<strong>en</strong>t au château, comme les salons <strong>de</strong> lecture, et trouvé, à l’occasion <strong>de</strong>s hommages r<strong>en</strong>dus à B<strong>en</strong>jamin Franklin, l’idée <strong>de</strong>s Treize semaines <strong>de</strong> vertu. 20 Avec Xavier Marchand, ils ont bâti <strong>La</strong> lecture, ce vice impuni sur <strong>de</strong>s <strong>en</strong>quêtes, <strong>de</strong>s r<strong>en</strong>contres avec les habitants du village. Ils ont invité au château, pour <strong>La</strong> Revue Éclair numéro 20, <strong>de</strong>s artistes proches. Parmi eux, Sandrine Buring, v<strong>en</strong>ue à la danse après toutes sortes <strong>de</strong> métiers et un diplôme d’orthophoniste. Au cours d’une courte résid<strong>en</strong>ce au château (pour préparer un <strong>de</strong> ses solos), elle a r<strong>en</strong>contré à l’hôpital une équipe intéressée par son travail et surtout <strong>de</strong>s <strong>en</strong>fants handicapés qui lui ont donné <strong>de</strong> nouveaux désirs <strong>de</strong> création. Après un premier et extraordinaire échange l’été <strong>de</strong>rnier avec une <strong>en</strong>fant <strong>de</strong> douze ans, l’idée a germé, les contacts se sont noués, Cet instant... est le nouveau projet <strong>de</strong> <strong>La</strong> Revue Éclair.
L’inv<strong>en</strong>tion du château Production du château <strong>de</strong> <strong>La</strong> <strong>Roche</strong>-<strong>Guyon</strong>. Conception Frédéric Révér<strong>en</strong>d et Jean-François <strong>La</strong>bouverie, avec Lev<strong>en</strong>t Beskar<strong>de</strong>s et Aristi<strong>de</strong> Legrand. Interprête LSF Béatrice Blon<strong>de</strong>au. 21