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dalle. Dans « Ton fils », Goldman m’a fait parler des immigrés aussi. Je n’aime pas qu’on me fasse passer pour un type sans cœur sous prétexte que<br />

j’ai une sensibilité de droite. Je pense juste qu’il ne faut pas leur faire l’aumône, il faut leur donner la chance d’avoir la même vie que les autres, un<br />

boulot, de l’espoir. J’ai peur quand je vois la montée de la pauvreté. Quand mon grand pote Coluche a monté les Restos, on pensait que ce serait<br />

juste pour une ou deux années, le temps que les choses « aillent mieux ». Tu parles ! C’est Michel Mallory qui m’avait présenté Coluche, ils étaient<br />

amis d’enfance. C’est l’histoire d’un mec… le plus mal dans sa peau et le plus généreux qui soit. J’ai fait les quatre premiers concerts des « Enfoirés ».<br />

C’était bien. C’était juste des chanteurs. Maintenant c’est la kermesse. C’est formidable parce que c’est pour une bonne cause mais je peux vous dire<br />

que c’est pas l’esprit de départ. C’est aussi devenu une émission de promotion. Et puis tout le monde veut y être, je ne me sens plus utile. J’aime les<br />

causes pour lesquelles il faut se battre. J’aime le panache. J’aime rencontrer des gens qui souffrent et les aider. J’ai chanté en Suisse au pénitencier de<br />

Bochuz en 1974. Quand on balance « Le pénitencier » devant ces mecs, ce qu’on chante prend tout son sens.<br />

Les portes du pénitencier,<br />

bientôt vont se refermer,<br />

et c’est là que je finirai ma vie,<br />

comme d’autres gars l’ont finie 5 …<br />

J’ai eu de la chance, je le sais. Oui, j’ai bossé, mais j’aurais pu finir comme ces types, désespéré, la rage au ventre. J’ai juste trouvé un truc<br />

ntelligent pour exprimer cette colère. C’est tout.<br />

J’ai de l’admiration pour les gens qui se frottent à ça au quotidien, les assistantes sociales, les éducateurs, les juges, les policiers. J’ai adoré<br />

jouer le commissaire David Lansky. C’était un peu ce que j’aurais voulu être si j’avais été flic. Un flic biker sur une Kawasaki 1500 Sumo avec un<br />

perfecto, des santiags ; une paire de Ray-Ban sur le nez. C’était assez novateur parce que « mon » équipe était mixte. J’avais des coéquipiers<br />

’origine vietnamienne, arabe, et il y avait un Black. C’était vivant. Un vrai signe pour les jeunes, leur dire qu’ils existaient quelle que soit leur couleur<br />

e peau et qu’ils avaient le droit de s’identifier à des personnages positifs. Lansky vivait seul dans un appart vide. Il avait juste un billard. J’aime bien<br />

e genre de personnage, un peu double. C’était une série de quatre épisodes pour la télévision. Je n’avais pas très envie d’y aller, mais c’est mon<br />

pote le producteur Christian Fechner qui m’avait décidé. C’est en me parlant d’une sorte de bande dessinée à l’écran qu’il a vu mes yeux s’éclairer !<br />

C’est un très bon souvenir.

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