<strong>SANTE</strong>?<strong>ATHLE</strong>?2:<strong>Layout</strong> 7 17/07/09 15:37 Page 8 #1 RUBRIQUE PROFESSIONNELLE • RÉSUMÉ ET COMMENTAIRES D’ARTICLES Fracture de fatigue chez l’athlète féminine. Résumé : L’os est un tissu dynamique en constant renouvellement adapté aux contraintes. La fracture de fatigue (« Stress fracture », SF) peut survenir lorsque la balance ostéosynthèse/ostéolyse est modifiée, et devient négative, par une surcharge de contraintes. La SF est une pathologie fréquente en particulier chez la femme athlète d’endurance. L’objectif de cette étude a été de développer un modèle prédictif de la SF chez la femme, afin d’identifier des facteurs de risque et d’essayer de les prévenir. Au niveau méthodologique, les SF étant très fréquentes chez les militaires, cette étude a portée sur des nouvelles recrues militaires féminines pour un entrainement de 4 mois. 227 femmes de 18 à 19 ans ont été inclues. Les paramètres évalués étaient : des caractéristiques anthropométriques (âge, poids, taille, pourcentage de masse grasse), des caractéristiques physiologiques (VO2max, capacité anaérobie), des caractéristiques biomécaniques (détente sèche verticale), des caractéristiques osseuses (qualité osseuse en tomodensitométrie, IRM), des questionnaires des antécédents médicaux, d’activités physiques, psychologiques et d’habitudes alimentaires, des caractéristiques hématologiques, ainsi qu’une surveillance médicale de la survenue des SF. Les résultats de cette étude rapportent que 12,3% des femmes ont fait une SF durant les 4 mois. Le modèle prédictif de SF permettait de prédire 76,5% des évènements chez les militaires : SF ou pas de SF. Ce modèle mathématique incluant les paramètres suivants : taille, Indice de Masse Corporelle (IMC), fer sérique, ferritine et score subjectif de fatigue (SSF); était le suivant : - 13,98 + 0,079 x Taille – 0,014 x Fer + 0,464 x SSF – 0,105 x IMC + 0,035 x Ferritine. En conclusion, cette étude a permis de créer un modèle prédictif de la SF relativement fiable. Ainsi une jeune femme grande, maigre, se sentant épuisée, avec une carence en fer, est à fort risque de développer une SF. Bien entendu d’autres études dans diverses populations sont nécessaires pour valider ce modèle. Commentaires : Cette étude illustre bien l’aspect multifactoriel des fractures de fatigues, et l’importance de prendre en considération ces différents paramètres objectifs et subjectifs. Bien que cette formule prédictive reste un modèle mathématique, elle inclue des paramètres facilement mesurables en pratique clinique. Le pourcentage de prédiction étant de 75,6%, le modèle se trompe pour près d’un quart des sujets. Cependant, ce modèle permet de révéler et souligner la pertinence et l’importance de certains paramètres dans la surveillance longitudinale de nos athlètes. Bibliographie : Moran D, Israeli E, Evans R, Yanovich R, Constantini N, Shabshin N, Merkel D, Luria O, Erlich T, Laor A, Finestone A. Prediction model for stress fracture in Young female recruits during basic training. Med Sci Sports Exerc. 2008;40(11S):S636-S644. Pour en savoir plus sur les fractures de fatigues chez l’athlète féminine : Brukner P, Bennell K. Stress fractures in female athlètes: Diagnosis, management and rehabilitation. Sports med. 1997;24(6):419-429. 8 SANTÉ-ATHLÉ N°2 - JUIN 2009
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