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le document Agroforesterie en Midi-Pyrénées - Arbre & Paysage

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l’a g r o f o r e s t e r i e<br />

<strong>en</strong> midi-pyrénées<br />

Synthèse réalisée par <strong>Arbre</strong> & <strong>Paysage</strong> 32<br />

10, av<strong>en</strong>ue de la Marne 32 000 AUCH<br />

tél. 05 62 60 12 69 - fax. 05 62 63 14 58<br />

contact@arbre-et-paysage32.com<br />

www.arbre-et-paysage32.com


L’AGROFORESTERIE EN MIDI-PYRENEES<br />

Synthèse réalisée par <strong>Arbre</strong> et <strong>Paysage</strong> 32<br />

Parce que l’agriculture doit re<strong>le</strong>ver de nouveaux défis : Produire et protéger. Parce qu’il faudra<br />

rapidem<strong>en</strong>t trouver des alternatives aux énergies fossi<strong>le</strong>s et aux intrants agrico<strong>le</strong>s, de plus <strong>en</strong> plus<br />

coûteux. Parce que <strong>le</strong>s résultats de la recherche <strong>en</strong> agroforesterie sont très <strong>en</strong>courageants, il est plus<br />

que jamais, pertin<strong>en</strong>t de redonner à l’arbre des champs la place qu’il mérite, au cœur même des<br />

espaces cultivés. L’agroforesterie, qui est aujourd’hui reconnue et <strong>en</strong>couragée au niveau europé<strong>en</strong> et<br />

national à travers <strong>le</strong> Programme de Développem<strong>en</strong>t Rural Hexagonal, apparaît comme une réponse<br />

pertin<strong>en</strong>te et audacieuse aux <strong>en</strong>jeux agro-économiques, agro-écologiques et agro-techniques d’une<br />

agriculture moderne et résolum<strong>en</strong>t durab<strong>le</strong>.<br />

Des logiques qui s’emboît<strong>en</strong>t<br />

EAU – SOL – BIODIVERSITE – CLIMAT - PAYSAGES<br />

Les défis à re<strong>le</strong>ver par l’agriculture sont clairem<strong>en</strong>t id<strong>en</strong>tifiés dans <strong>le</strong> PDRH :<br />

- Consolider <strong>le</strong>s rev<strong>en</strong>us <strong>en</strong> préservant <strong>le</strong>s ressources naturel<strong>le</strong>s<br />

- Améliorer la prise <strong>en</strong> compte de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t dans <strong>le</strong>s activités économiques et accroître la qualité des<br />

bi<strong>en</strong>s <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux<br />

- Accompagner la diversification de l’économie rura<strong>le</strong> et la qualité de vie<br />

- Préserver et valoriser la diversité des territoires…<br />

1


Régulateur et épurateur de l’eau, conservateur et améliorateur des sols, fixateur de carbone et<br />

amortisseur climatique, protecteur des cultures agrico<strong>le</strong>s et des é<strong>le</strong>vages, maillon ess<strong>en</strong>tiel de la<br />

biodiversité, producteur de biomasse, facteur de qualité et de diversité des paysages, etc… Outil de<br />

protection, de production, d’aménagem<strong>en</strong>t, d’embellissem<strong>en</strong>t. De par sa transversalité, l’arbre est <strong>en</strong><br />

mesure d’apporter, à l’agriculteur mais aussi à la col<strong>le</strong>ctivité, bon nombre de réponses techniques. Il<br />

permet éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t de satisfaire <strong>le</strong>s nouveaux cadres politiques et <strong>le</strong>s exig<strong>en</strong>ces rég<strong>le</strong>m<strong>en</strong>taires<br />

actuel<strong>le</strong>s et à v<strong>en</strong>ir : écoconditionnalité des aides agrico<strong>le</strong>s (introduction de la norme « mainti<strong>en</strong> des<br />

particularités topographiques »), zones soumises à contraintes <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>ta<strong>le</strong>s, 4° programme<br />

d’actions nitrate, mise <strong>en</strong> place d’une Trame Verte et B<strong>le</strong>ue et d’une certification des exploitations, etc.<br />

Un contexte régional favorab<strong>le</strong> à l’agroforesterie<br />

Avec 2,5 millions d’hectares de terres<br />

cultivées, soit 56 % de sa superficie, la<br />

région <strong>Midi</strong>-<strong>Pyrénées</strong> est la première région<br />

agrico<strong>le</strong> de France.<br />

De par sa tradition de polyculture et poly<br />

é<strong>le</strong>vage et grâce à la diversité de ses<br />

terroirs, <strong>Midi</strong>-<strong>Pyrénées</strong> offre une gamme de<br />

contextes propices au développem<strong>en</strong>t de<br />

l’agroforesterie, notamm<strong>en</strong>t dans <strong>le</strong>s<br />

secteurs de grandes cultures et d’é<strong>le</strong>vage.<br />

La Région <strong>Midi</strong>-<strong>Pyrénées</strong> fait partie des<br />

territoires où l’aléa d’érosion des sols est <strong>le</strong><br />

plus é<strong>le</strong>vé <strong>en</strong> France. Au delà des<br />

peup<strong>le</strong>m<strong>en</strong>ts forestiers, qui occup<strong>en</strong>t 30%<br />

de la surface régiona<strong>le</strong>, il est primordial de<br />

veil<strong>le</strong>r à favoriser une répartition diffuse et équilibrée de l’arbre sur l’<strong>en</strong>semb<strong>le</strong> du territoire.<br />

Les premières expéri<strong>en</strong>ces d’agroforesterie « moderne » réussies<br />

Convaincus par la pertin<strong>en</strong>ce du modè<strong>le</strong> agroforestier, l’association <strong>Arbre</strong> et paysage 32, <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat<br />

financier avec la Région <strong>Midi</strong>-<strong>Pyrénées</strong> et <strong>le</strong> Conseil Général du Gers, a initié <strong>en</strong> 2007 un programme<br />

expérim<strong>en</strong>tal d’agroforesterie. Au total, plus de 100 ha ont été plantés dans tout <strong>le</strong> départem<strong>en</strong>t,<br />

majoritairem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> système de grandes cultures mais éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t <strong>en</strong> parcours volail<strong>le</strong>rs et de porcs, et <strong>en</strong><br />

viticulture. Après trois années, <strong>le</strong> bilan est plus que positif. Les taux de reprise des arbres plantés sont<br />

bons et <strong>le</strong>s agriculteurs ont bi<strong>en</strong> intégré <strong>le</strong>s arbres dans <strong>le</strong>urs pratiques. Ces derniers qui seront<br />

accompagnés techniquem<strong>en</strong>t p<strong>en</strong>dant trois années, vont progressivem<strong>en</strong>t appr<strong>en</strong>dre à former <strong>le</strong>s<br />

arbres et à conduire <strong>le</strong> système pour favoriser au maximum <strong>le</strong>s synergies <strong>en</strong>tre arbres et cultures.<br />

P<strong>en</strong>dant ces trois années, nous avons éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t testé divers paillages biodégradab<strong>le</strong>s (amidon de<br />

maïs, BRF, pail<strong>le</strong>), systèmes de protection contre <strong>le</strong>s cervidés favorisant <strong>le</strong> gainage des arbres, semis de<br />

bandes <strong>en</strong>herbées au pied des arbres, etc…<br />

2


L’agroforesterie tel<strong>le</strong> que nous l’avons développée dans <strong>le</strong> Gers pourrait être qualifiée « de deuxième<br />

génération » car el<strong>le</strong> se veut la plus<br />

intégrante possib<strong>le</strong>. Il ne s’agit plus de<br />

plantations monospécifiques mais de<br />

mélange d’ess<strong>en</strong>ces champêtres et<br />

forestières d’origine loca<strong>le</strong>. À cet<br />

aménagem<strong>en</strong>t sont intégrées <strong>le</strong>s<br />

formations végéta<strong>le</strong>s voisines : travail<br />

sur la régénération naturel<strong>le</strong> <strong>en</strong> bordure<br />

de parcel<strong>le</strong>, plan de gestion des haies et<br />

des ripisylves et plantation de haies<br />

quand il n’y a ri<strong>en</strong>, restauration d'arbres<br />

têtards.<br />

Les bandes <strong>en</strong>herbées des lignes<br />

d’arbres sont semées et évolueront<br />

naturel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t vers un mélange optimum<br />

et pertin<strong>en</strong>t. Les branches issues de la<br />

tail<strong>le</strong> des arbres ou de la restauration de<br />

trognes sont valorisées <strong>en</strong> bois énergie<br />

ou broyées sur place et utilisées <strong>en</strong> BRF<br />

comme paillage.<br />

Perspectives de développem<strong>en</strong>t<br />

S<strong>en</strong>s de la p<strong>en</strong>te<br />

On par<strong>le</strong>ra d’agroforesteries au pluriel car <strong>le</strong>s formes qu’el<strong>le</strong> <strong>en</strong>globe sont variées et pourront être<br />

déclinées pour s’adapter aux diverses pratiques et contextes de la région <strong>Midi</strong>-<strong>Pyrénées</strong> : grandes<br />

cultures et productions fourragères, é<strong>le</strong>vage de volail<strong>le</strong>s, de porcs, d’ovins, de bovins, viticulture, etc.<br />

Première estimation pour plantation de parcel<strong>le</strong>s agroforestières <strong>en</strong> <strong>Midi</strong>-<strong>Pyrénées</strong><br />

Année 2010 2011 2012 2013<br />

Surfaces 150 ha 250 ha 350 ha 500 ha<br />

3


Réconcilier <strong>Arbre</strong> et Agriculture, Economie et Ecologie<br />

LES RESULTATS DE LA RECHERCHE<br />

UNE COMBINAISON GAGNANTE<br />

Une parcel<strong>le</strong> agroforestière bi<strong>en</strong> conçue et bi<strong>en</strong> conduite a une productivité supérieure à cel<strong>le</strong> de<br />

l’asso<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t où chaque espèce est cultivée séparém<strong>en</strong>t. Le bénéfice de cette synergie a été démontré<br />

dans différ<strong>en</strong>ts programmes de recherches, depuis plus de dix ans.<br />

L’augm<strong>en</strong>tation de la biodiversité, l’amélioration du sol et <strong>le</strong>s effets climatiques principa<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t dus à la<br />

prés<strong>en</strong>ce d’arbres bonifi<strong>en</strong>t <strong>le</strong> pot<strong>en</strong>tiel de la parcel<strong>le</strong>.<br />

INTERETS ECONOMIQUES : PRODUIRE PLUS SUR UNE MEME PARCELLE<br />

• Augm<strong>en</strong>ter la r<strong>en</strong>tabilité de sa parcel<strong>le</strong><br />

Lorsqu’on compare l’agroforesterie à un asso<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t où l’on sépare <strong>le</strong>s cultures d’un côté et <strong>le</strong>s arbres de<br />

l’autre, la production de biomasse est de 10 à 60 % supérieure.<br />

Pour une d<strong>en</strong>sité de 40 à 80 arbres par hectare, la r<strong>en</strong>tabilité est au moins aussi é<strong>le</strong>vée que cel<strong>le</strong><br />

d’une agriculture sans arbre. Il a été montré qu’el<strong>le</strong> peut être augm<strong>en</strong>tée de 30 %.<br />

Les bénéfices peuv<strong>en</strong>t être plus conséqu<strong>en</strong>ts et rapides à percevoir. Ces calculs ne pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t <strong>en</strong> effet<br />

pas <strong>en</strong> compte <strong>le</strong>s contributions des arbres pour la production agrico<strong>le</strong> (réduction des intrants et<br />

protection des cultures contre <strong>le</strong>s aléas climatiques), ni la valorisation des autres produits possib<strong>le</strong>s<br />

(bois énergie, BRF, fruits, fourrage).<br />

Avec des écartem<strong>en</strong>ts compris <strong>en</strong>tre 25 et 50 m <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s lignes d’arbres, il est possib<strong>le</strong> de cultiver<br />

jusqu’à la coupe des arbres, avec une réduction modérée de la production agrico<strong>le</strong>.<br />

• Constituer une caisse d’épargne<br />

L’agroforestier cultive des ess<strong>en</strong>ces d’arbres pour la plupart de grande va<strong>le</strong>ur comme <strong>le</strong> noyer, <strong>le</strong><br />

merisier, <strong>le</strong> cormier, l’alisier, <strong>le</strong> poirier, … En investissant dans <strong>le</strong> bois, l’agriculteur constitue aujourd’hui<br />

un capital qui servira demain pour sa retraite ou pour ses <strong>en</strong>fants. Il ne s’agit pas de convertir l’<strong>en</strong>semb<strong>le</strong><br />

de son exploitation <strong>en</strong> agroforesterie mais 10 à 20 % de sa Surface Agrico<strong>le</strong> Uti<strong>le</strong> (SAU). Comme <strong>le</strong>s<br />

arbres occup<strong>en</strong>t 10 % de la surface au sol d’une parcel<strong>le</strong> agroforestière, <strong>en</strong> convertissant 10% de sa<br />

SAU, l’exploitant ne perd au départ que 1 % du rev<strong>en</strong>u de l’exploitation. A partir du jour où l’exploitant<br />

comm<strong>en</strong>ce à toucher <strong>le</strong> rev<strong>en</strong>u des arbres, l’INRA a calculé qu’il peut jusqu’à doub<strong>le</strong>r <strong>le</strong> rev<strong>en</strong>u de<br />

l’exploitation.<br />

4


• Améliorer la qualité de ses productions<br />

Les expéri<strong>en</strong>ces m<strong>en</strong>ées par l’INRA t<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t à dire que <strong>le</strong>s céréa<strong>le</strong>s agroforestières prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t des<br />

t<strong>en</strong>eurs <strong>en</strong> protéines plus é<strong>le</strong>vées que <strong>le</strong>s céréa<strong>le</strong>s de monoculture. Les arbres sur une parcel<strong>le</strong><br />

agroforestière particip<strong>en</strong>t éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t au bi<strong>en</strong>-être animal, ce qui peut se traduire par un poids vif plus<br />

important, par une moindre mortalité et un moindre gaspillage des alim<strong>en</strong>ts. L’agroforesterie vise une<br />

réduction des intrants grâce à une amélioration « naturel<strong>le</strong> » du sol et à une protection intégrée des<br />

cultures (faune auxiliaire au cœur de la parcel<strong>le</strong>).<br />

Pour la production de bois, ici <strong>en</strong>core <strong>le</strong> bilan est positif, on constate un accroissem<strong>en</strong>t supérieur des<br />

diamètres de troncs et une meil<strong>le</strong>ure qualité du bois (croissance régulière). Les arbres profit<strong>en</strong>t<br />

d’une faib<strong>le</strong> d<strong>en</strong>sité de plantation et absorb<strong>en</strong>t une partie des fertilisants non utilisés par <strong>le</strong>s cultures.<br />

INTERETS ENVIRONNEMENTAUX ET AGRONOMIQUES<br />

Même s’il est diffici<strong>le</strong> aujourd’hui de dissocier économie et impacts écologiques, <strong>le</strong>s faciès agroforestiers<br />

contribu<strong>en</strong>t à mieux préserver <strong>le</strong>s ressources naturel<strong>le</strong>s : diminution des intrants (fertilisants et<br />

phytosanitaires), régulation et épuration de l’eau, amélioration et protection du sol, stockage de carbone,<br />

effets microclimatiques positifs et qualité des paysages agrico<strong>le</strong>s.<br />

• Régu<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s flux d’eau<br />

L’INRA de Montpellier a observé que <strong>le</strong>s arbres agroforestiers s’<strong>en</strong>racin<strong>en</strong>t plus <strong>en</strong> profondeur que<br />

<strong>le</strong>s arbres <strong>en</strong> forêt. Cet <strong>en</strong>racinem<strong>en</strong>t caractéristique est favorisé <strong>en</strong> insérant majoritairem<strong>en</strong>t des<br />

cultures d’hiver dans <strong>le</strong>s rotations, qui, puisant <strong>le</strong>s ressources <strong>en</strong> surface avant <strong>le</strong> débourrem<strong>en</strong>t des<br />

arbres, oblig<strong>en</strong>t ces derniers à coloniser <strong>le</strong>s horizons profonds pour subv<strong>en</strong>ir à <strong>le</strong>urs besoins. A défaut<br />

de cultures d’hiver, des opérations mécaniques de contrô<strong>le</strong> des racines de surface (cernage) peuv<strong>en</strong>t<br />

être préconisées.<br />

Cette caractéristique du système racinaire des arbres agroforestiers à plusieurs conséqu<strong>en</strong>ces d’intérêt :<br />

- Meil<strong>le</strong>ur ancrage et capacité de prospection du sol <strong>en</strong> profondeur plus importante :<br />

→ Conséqu<strong>en</strong>ce : meil<strong>le</strong>ure résistance face aux excès climatiques (sécheresse, v<strong>en</strong>t),<br />

→ Conséqu<strong>en</strong>ce : moindre concurr<strong>en</strong>ce avec la culture agrico<strong>le</strong> pour l’eau mais aussi pour <strong>le</strong>s<br />

élém<strong>en</strong>ts minéraux. On qualifie d’ail<strong>le</strong>urs de « pompe à nutrim<strong>en</strong>ts » la remontée par <strong>le</strong>s racines des<br />

arbres d’élém<strong>en</strong>ts nutritifs issus des horizons profonds.<br />

- Prélèvem<strong>en</strong>t additionnel <strong>en</strong> eau du sol par <strong>le</strong>s arbres conduisant à des sols plus secs <strong>en</strong> profondeur <strong>en</strong><br />

fin d’été :<br />

→ Conséqu<strong>en</strong>ce : capacité de stockage des pluies d’automne et d’hiver augm<strong>en</strong>tée (de l’ordre de<br />

100 mm sous noyers de 12 ans à Restinclières (Hérault), 200 mm sous peupliers de 12 ans à<br />

Vézénobres (Gard) par exemp<strong>le</strong>).<br />

→ Conséqu<strong>en</strong>ce : minéralisation estiva<strong>le</strong> de l’azote réduite par l’assèchem<strong>en</strong>t du sol<br />

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A cela s’ajoute l’effet du houppier des arbres qui, de par <strong>le</strong> microclimat qu’il génère, contribue<br />

éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t à réduire la demande climatique des cultures agrico<strong>le</strong>s <strong>en</strong> diminuant l’évapotranspiration<br />

et contribue à ra<strong>le</strong>ntir la minéralisation de l’azote avant <strong>le</strong>s pluies automna<strong>le</strong>s.<br />

• Gérer la qualité des eaux<br />

Les systèmes agroforestiers peuv<strong>en</strong>t aussi contribuer à limiter <strong>le</strong>s pollutions diffuses, <strong>en</strong> dressant un<br />

fi<strong>le</strong>t de sécurité sous <strong>le</strong>s cultures agrico<strong>le</strong>s. Ce mécanisme est d’autant plus efficace que <strong>le</strong>s<br />

systèmes racinaires sont disjoints et superposés. Cela concerne surtout <strong>le</strong>s nitrates qui transit<strong>en</strong>t<br />

vertica<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t par <strong>le</strong>ssivage et dont une partie pourra être interceptée et valorisée par <strong>le</strong>s arbres pour<br />

<strong>le</strong>ur production de biomasse. Pour <strong>le</strong> phosphore et <strong>le</strong>s molécu<strong>le</strong>s phytosanitaires, qui transit<strong>en</strong>t<br />

davantage par ruissel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t, ce sont surtout <strong>le</strong>s bandes <strong>en</strong>herbées et <strong>le</strong>s haies intégrées au système<br />

agroforestier qui vont contribuer à limiter <strong>le</strong>ur diffusion <strong>en</strong> <strong>le</strong>s fixant et <strong>le</strong>s dégradant.<br />

• Maîtriser <strong>le</strong>s courants d’expansion des crues<br />

Le stockage temporaire d’eau p<strong>en</strong>dant <strong>le</strong>s pics de crues majeures est une solution efficace pour protéger<br />

<strong>le</strong>s riverains <strong>en</strong> aval. Les parcel<strong>le</strong>s agroforestières jou<strong>en</strong>t un rô<strong>le</strong> de peigne pour <strong>le</strong>s embâc<strong>le</strong>s et de<br />

ra<strong>le</strong>ntisseurs pour <strong>le</strong>s courants. C’est pourquoi <strong>le</strong>ur implantation dans <strong>le</strong>s lits majeurs des cours<br />

d’eaux est une bonne solution pour continuer à cultiver ces sols, tout <strong>en</strong> <strong>le</strong>s protégeant contre <strong>le</strong>s<br />

vio<strong>le</strong>ntes crues.<br />

• Bonifier <strong>le</strong>s sols et lutter contre l’érosion<br />

Sur une parcel<strong>le</strong> agroforestière, la décomposition des feuil<strong>le</strong>s et des racines fines <strong>en</strong>richit <strong>le</strong> sol <strong>en</strong><br />

matière organique, stimulant par la même occasion <strong>le</strong>s organismes détritivores et saproxyliques<br />

qui jou<strong>en</strong>t un rô<strong>le</strong> ess<strong>en</strong>tiel dans <strong>le</strong>s processus de mainti<strong>en</strong> de la fertilité. En outre, cette capacité à<br />

stocker davantage de carbone prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t plusieurs avantages pour <strong>le</strong>s champs cultivés, tels qu’une<br />

plus grande disponibilité <strong>en</strong> élém<strong>en</strong>ts nutritifs, une meil<strong>le</strong>ure rét<strong>en</strong>tion de l’eau et une meil<strong>le</strong>ure<br />

résistance à l’érosion.<br />

Les racines des arbres agroforestiers sont capab<strong>le</strong>s de puiser des élém<strong>en</strong>ts nutritifs issus des couches<br />

profondes et minéra<strong>le</strong>s des sols. Les arbres jou<strong>en</strong>t alors <strong>le</strong> rô<strong>le</strong> d’une véritab<strong>le</strong> « pompe à nutrim<strong>en</strong>ts »<br />

au bénéfice des cultures associées.<br />

Face à l’érosion, l’action des systèmes agroforestiers est doub<strong>le</strong>. Ils agiss<strong>en</strong>t d’une part comme des<br />

peignes <strong>en</strong> ret<strong>en</strong>ant <strong>en</strong> amont <strong>le</strong>s élém<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> susp<strong>en</strong>sion dans <strong>le</strong>s eaux de ruissel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t. En<br />

ra<strong>le</strong>ntissant la vitesse d’écou<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t des eaux sur <strong>le</strong> versant, ils limit<strong>en</strong>t sa puissance érosive <strong>en</strong> aval.<br />

• Stocker du carbone<br />

Pour sa capacité à séquestrer du carbone et donc à limiter la quantité de gaz à effet de serre,<br />

l’agroforesterie figure dans <strong>le</strong>s artic<strong>le</strong>s 3.3 et 3.4 du protoco<strong>le</strong> de Kyoto. Ce stockage de carbone<br />

s’effectue d’une part dans <strong>le</strong> bois de l’arbre, mais aussi dans la matière organique incorporée dans <strong>le</strong> sol<br />

issue de la dégradation annuel<strong>le</strong> des feuil<strong>le</strong>s et des racines mortes. Par son <strong>en</strong>racinem<strong>en</strong>t, l’arbre injecte<br />

dans <strong>le</strong>s horizons profonds du sol une quantité non négligeab<strong>le</strong> de carbone contribuant par la même<br />

occasion à sa fertilité.<br />

• Amortir <strong>le</strong>s stress climatiques<br />

L’effet brise-v<strong>en</strong>t : Quand el<strong>le</strong>s sont exposées aux v<strong>en</strong>ts, <strong>le</strong>s cultures agrico<strong>le</strong>s se dessèch<strong>en</strong>t, <strong>le</strong>s<br />

feuil<strong>le</strong>s et <strong>le</strong>s fruits peuv<strong>en</strong>t chuter ou être abîmés. Celui-ci augm<strong>en</strong>te éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s risques de verse<br />

des céréa<strong>le</strong>s et perturbe la fécondation des plantes.<br />

Limitant <strong>le</strong>s stress climatiques sur <strong>le</strong>s cultures, l’effet brise-v<strong>en</strong>t des haies incluses dans <strong>le</strong>s systèmes<br />

agroforestiers est bénéfique quel<strong>le</strong>s que soi<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s cultures considérées. Selon l’importance du v<strong>en</strong>t, il<br />

induit un gain de r<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t oscillant généra<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre 5 et 30 % <strong>en</strong> grandes cultures et maraîchage.<br />

Ce bénéfice est nettem<strong>en</strong>t supérieur dans <strong>le</strong>s vergers, notamm<strong>en</strong>t de pommiers et de poiriers dont la<br />

production peut doub<strong>le</strong>r par <strong>le</strong> simp<strong>le</strong> effet d’une protection climatique.<br />

L’effet parasol : A l’ombre des arbres, <strong>le</strong>s animaux d’é<strong>le</strong>vage lutt<strong>en</strong>t moins contre <strong>le</strong>s cha<strong>le</strong>urs estiva<strong>le</strong>s.<br />

Ils paiss<strong>en</strong>t davantage et cela se traduit par une augm<strong>en</strong>tation des r<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>ts laitiers et de la<br />

6


production de viande. À l’abri des arbres, <strong>le</strong>s femel<strong>le</strong>s vê<strong>le</strong>nt <strong>en</strong> toute quiétude. Il <strong>en</strong> résulte une moindre<br />

mortalité des animaux à la naissance.<br />

L’ombrage procuré par <strong>le</strong>s arbres est particulièrem<strong>en</strong>t uti<strong>le</strong> pour <strong>le</strong>s é<strong>le</strong>vages de volail<strong>le</strong>s <strong>en</strong> p<strong>le</strong>in air.<br />

Les volail<strong>le</strong>s colonis<strong>en</strong>t plus faci<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t l’<strong>en</strong>semb<strong>le</strong> de la parcel<strong>le</strong> si cel<strong>le</strong>-ci est uniformém<strong>en</strong>t arborée. Il<br />

s’<strong>en</strong> suit une baisse des maladies et de la mortalité des volail<strong>le</strong>s, une diversification de l’alim<strong>en</strong>tation, un<br />

moindre gaspillage de la nourriture, et un poids vif supérieur.<br />

• Sauvegarder la biodiversité... et la r<strong>en</strong>dre uti<strong>le</strong><br />

Il est important que <strong>le</strong>s milieux biologiques soi<strong>en</strong>t interconnectés afin que la faune et la flore puiss<strong>en</strong>t se<br />

déplacer pour assurer la reproduction et la régulation des espèces. Créant des corridors biologiques<br />

<strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s bosquets, <strong>le</strong>s terres cultivées, <strong>le</strong>s ripisylves, <strong>le</strong>s prairies, et <strong>le</strong>s massifs forestiers, <strong>le</strong>s parcel<strong>le</strong>s<br />

<strong>en</strong> agroforesterie et <strong>le</strong>s haies champêtres sont précieuses pour maint<strong>en</strong>ir <strong>le</strong>s équilibres écologiques des<br />

milieux cultivés.<br />

Sur une parcel<strong>le</strong> agroforestière, comme <strong>le</strong>s arbres sont au coeur de la parcel<strong>le</strong>, l’action des auxiliaires<br />

des cultures est plus importante et plus précoce. Vers de terre, oiseaux, chauve-souris, coccinel<strong>le</strong>s,<br />

carabes prédateurs, insectes pollinisateurs, parasitoïdes... trouv<strong>en</strong>t refuge pour s’alim<strong>en</strong>ter, se<br />

reproduire ou passer l’hiver, dans <strong>le</strong>s arbres ou dans la bande <strong>en</strong>herbée à <strong>le</strong>ur pied. Toute cette<br />

biodiversité peut se traduire par une diminution de l’emploi des pesticides <strong>en</strong> contrôlant naturel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s<br />

populations des ravageurs des cultures.<br />

Grâce à la variété de végétaux f<strong>le</strong>urissant à des périodes décalées, <strong>le</strong>s systèmes agroforestiers offr<strong>en</strong>t<br />

aux précieux pollinisateurs, des ressources nectarifères et polliniques tout au long de l’année. Ces<br />

derniers peuv<strong>en</strong>t alors polliniser <strong>le</strong>s cultures mais aussi produire du miel grâce aux plantes mellifères<br />

(Aubépine, Chêne, Til<strong>le</strong>ul, Sau<strong>le</strong>, Néflier, Erab<strong>le</strong> champêtre…).<br />

Principa<strong>le</strong>s référ<strong>en</strong>ces bibliographiques :<br />

D’après <strong>le</strong>s travaux de l’équipe de Christian Dupraz – INRA de Montpellier et <strong>le</strong>s travaux<br />

bibliographiques réalisés par Agroof développem<strong>en</strong>t.<br />

<strong>Arbre</strong> et <strong>Paysage</strong> 32 : 10 av<strong>en</strong>ue de la Marne, 32 000 AUCH - Tel : 05 62 60 12 69<br />

contact@arbre-et-paysage32.com www.arbre-et-paysage32.com<br />

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