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guide <strong>technique</strong><strong>PAGESA</strong>année 2009Principesd’Aménagement et de Gestiondes Systèmes AgroforestiersReplacer l’arbre champêtre au coeur des objectifsagro-économiques, environnementaux et paysagers,des exploitations agrico<strong>le</strong>s1


Témoignage de Vincent BLAGNY, agriculteur dans<strong>le</strong> Gers (polyculture/é<strong>le</strong>vage de pou<strong>le</strong>ts)Je considère que travail<strong>le</strong>r avec l’arbre sur mon exploitationest nécessaire pour de multip<strong>le</strong>s raisons. Au-delà des intérêtsenvironnementaux, <strong>le</strong>s arbres et <strong>le</strong>s haies procurent à mesvolail<strong>le</strong>s un bien être certain, de meil<strong>le</strong>urs résultats <strong>technique</strong>smais aussi une bonne image pour la production de volail<strong>le</strong>s labelrouge du Gers.Cela me permet aussi de mettre en place un « capital bois » surmes parcours volail<strong>le</strong>s.Pour mes cultures, des haies bien placées autour des parcel<strong>le</strong>slimitent l’érosion des sols et contribuent à remonter <strong>le</strong>s niveaux trèsdéficitaires de matière organique.Réalisé avec un conseil<strong>le</strong>r <strong>technique</strong> spécialisé, un plan degestion de type <strong>PAGESA</strong> est quelque chose que j’attendais depuislongtemps.Cela a permis de faire un véritab<strong>le</strong> « audit d’exploitation »,répondant aux besoins éprouvés d’être convenab<strong>le</strong>mentaccompagné. Je peux ainsi prévoir en toute concertation desprojets à venir d’implantation d’arbres pour améliorer et pérennisermes productions.Cela répond en plus aux exigences environnementa<strong>le</strong>s et à unerèg<strong>le</strong>mentation qui évolue sans cesse. Et puis fina<strong>le</strong>ment, il y adu bon à voir pousser des arbres et à s’en occuper, c’est toutsimp<strong>le</strong>ment rassurant et plaisant.Témoignage d’Isabel<strong>le</strong> DESDORIDES, associationBocage Pays Branché (79)Depuis 1996, l’association Bocage Pays Branché renoue <strong>le</strong>s liensentre <strong>le</strong>s é<strong>le</strong>veurs du Bocage bressuirais, dans <strong>le</strong> nord des Deux-Sèvres, et <strong>le</strong>ur précieux maillage de haies.Aujourd’hui, nombreux sont <strong>le</strong>s agriculteurs convaincus du bienfondédu maillage de haies qui organise <strong>le</strong>s parcel<strong>le</strong>s en fonctiondu caractère de <strong>le</strong>urs sols (profondeur, hydromorphie, pente) et de<strong>le</strong>urs usages (pâtures, cultures).Avec eux, l’association BPB a mis au point <strong>le</strong> Plan de Gestion desHaies dans <strong>le</strong> cadre des Contrats Territoriaux d’Exploitation (CTE)puis des Contrats d’Agriculture Durab<strong>le</strong> (CAD). C’est plus de 15%de la surface agrico<strong>le</strong> du Bocage bressuirais qui a fait ainsi l’objetd’une démarche de type <strong>PAGESA</strong> : diagnostic d’exploitation etcontrat d’entretien.Pour la 1 ère fois de l’histoire de la PAC, <strong>le</strong>s haies sont devenuesun atelier de production à part entière ! Quand on sait qu’icila moyenne est de 125 mètres de haie par hectare, pour uneexploitation d’é<strong>le</strong>vage de 80 ha c’est 10 km de maillage riche enbiodiversité : de quoi tricoter une bel<strong>le</strong> trame verte et b<strong>le</strong>ue danscette région de granit au seuil du Poitou !Témoignage de Pierre Fichet, agriculteur dans<strong>le</strong>s Deux-Sèvres (grandes cultures)J’ai repris l’exploitation familia<strong>le</strong> depuis peu. Mon père était déjàdans une dynamique de plantation de haies. Intéressé par ladémarche, j’ai souhaité la poursuivre plus activement, notammenten étudiant la mise en place de parcel<strong>le</strong>s agroforestières. J’imaginedéjà <strong>le</strong> plaisir de travail<strong>le</strong>r dans un cadre plus arboré...!J’ai donc sollicité l’aide d’un conseil<strong>le</strong>r <strong>technique</strong> pour la réalisationd’un plan de gestion de type « <strong>PAGESA</strong> ». Je recherchais entreautre l’effet brise-vent pour protéger mes cultures, mais éga<strong>le</strong>mentl’action de la faune auxiliaire pour lutter contre <strong>le</strong>s pucerons.Je souhaitais aussi augmenter ma production de bois énergie(autoconsommation et commercialisation) et me lancer dans laproduction de bois d’œuvre.Le technicien m’a aiguillé dans <strong>le</strong> choix des essences et lalocalisation des arbres à implanter, ainsi que pour <strong>le</strong>s modes degestion à appliquer afin de valoriser ces arbres à l’avenir.Témoignage de Françoise Keryer, Conseil Généraldes Côtes d’Armor (22)Nous soutenons financièrement et accompagnons <strong>technique</strong>mentl’entretien et la rénovation du bocage de notre département depuisla fin des années 70. Nos actions prennent en considération<strong>le</strong>s multip<strong>le</strong>s contributions des arbres et des haies champêtres,qu’el<strong>le</strong>s soient agronomiques, environnementa<strong>le</strong>s ou paysagères.Ainsi depuis 30 ans, une série de dispositifs d’aides du ConseilGénéral a permis la plantation de 2800 km de haies, 1800 hade boqueteaux et 470 km de talus dans <strong>le</strong>s Côtes d’Armor.Nos actions sont éga<strong>le</strong>ment orientées vers la valorisation dubocage existant. Dans ce cadre, nous soutenons l’installation dechaudières automatiques à bois déchiqueté et encourageons <strong>le</strong>sagriculteurs à valoriser <strong>le</strong> bois des haies en bois énergie auprès dechaufferies installées dans <strong>le</strong>s communes rura<strong>le</strong>s.Longtemps, nous avons travaillé de manière isolée. Depuisquelques années nous favorisons <strong>le</strong>s démarches de territoirebasées sur une connaissance du bocage existant. Cette approchecrée une dynamique loca<strong>le</strong> qui permet de mobiliser un grandnombre d’agriculteurs autour d’un projet commun de renforcementet de préservation du bocage. L’implication de tous – élus locaux,associations, agriculteurs – est indispensab<strong>le</strong> à la réussite de cesprojets.Aujourd’hui <strong>le</strong>s choses ont beaucoup évolué et la prise deconscience nationa<strong>le</strong> est de plus en plus en forte. Le guide<strong>technique</strong> <strong>PAGESA</strong> va dans ce sens et nous souhaitons qu’ilpermette une meil<strong>le</strong>ure reconnaissance de l’arbre rural, notammentdans la Politique Agrico<strong>le</strong> Commune de l’Union Européenne.Le mot d’Yves GABORY, président de l’AFAHCLe guide <strong>technique</strong> <strong>PAGESA</strong> est indiscutab<strong>le</strong>ment l’outil méthodologique des différentes formes agroforestères qui manquait en France et quienfin fait reconnaître un métier, celui du conseil<strong>le</strong>r.Cet ouvrage constitue <strong>le</strong> tronc commun de tous <strong>le</strong>s documents locaux appelés «diagnostics, plan de gestion des haies, du bocage, des arbreschampêtres…» réalisés sur <strong>le</strong>s exploitations agrico<strong>le</strong>s. Il est aussi un véritab<strong>le</strong> support d’actions loca<strong>le</strong>s, et apporte une aide précieuse auxterritoires qui souhaitent engager une démarche dans ce sens. Il permet ainsi d’obtenir une considération globa<strong>le</strong> de ces initiatives loca<strong>le</strong>s etoffre une véritab<strong>le</strong> base d’une approche commune à toutes <strong>le</strong>s situations agroforestières françaises pour une plus grande généralisation de cesdémarches.Enfin, par <strong>le</strong> <strong>PAGESA</strong>, une intégration aux différents dispositifs agrico<strong>le</strong>s contractuels devient possib<strong>le</strong> (dans des programmes nationaux portantsur la préservation de la biodiversité, sur la mobilisation du bois énergie en agriculture…).Mais surtout et c’est l’essentiel, c’est principa<strong>le</strong>ment par ce type d’approche que la multifonctionnalité des arbres et des haies champêtres sera<strong>le</strong> mieux assurée.2


avant-proposL’agriculture française est aujourd’hui à untournant : el<strong>le</strong> doit continuer à produire plus,pour contribuer à nourrir 9 milliards d’individusen 2050, mais el<strong>le</strong> doit aussi produire mieux,pour préserver la biodiversité, <strong>le</strong>s ressourcesnaturel<strong>le</strong>s et la santé des agriculteurs commedes consommateurs.Pour <strong>le</strong>s agriculteurs, <strong>le</strong> respect del’environnement peut devenir une opportunitéd’innovation et de différenciation, un moyen degagner en compétitivité. L’agroforesterie et laréintroduction de l’arbre champêtre en sont unexemp<strong>le</strong>.Les études scientifiques et <strong>le</strong>s expérimentationsmenées grandeur nature sur <strong>le</strong>s exploitations <strong>le</strong>confirment. Quand <strong>le</strong>s arbres sont bien choisis,bien localisés et bien entretenus, la productionagrico<strong>le</strong> et forestière s’accroît, la biodiversitéet la qualité paysagère s’améliorent, lapollution des eaux, des sols et de l’air diminue,tout comme <strong>le</strong> recours aux intrants. L’arbrechampêtre a enfin été reconnu dans <strong>le</strong> Grenel<strong>le</strong>de l’Environnement et <strong>le</strong> plan climat comme unmoyen de lutter contre <strong>le</strong>s émissions de gaz àeffet de serre et de stocker du carbone dans<strong>le</strong>s sols. C’est donc un cerc<strong>le</strong> vertueux quis’enc<strong>le</strong>nche grâce à l’agroforesterie entre lapréservation de l’environnement, la rentabilitédes exploitations et la qualité du cadre de vie.Pré-bois, prés-vergers, haies, bosquets,alignements d’arbres, forêts pâturées : chaquerégion française est riche d’un patrimoinearboré agrico<strong>le</strong> qui doit inspirer <strong>le</strong>s agriculteurspour trouver aujourd’hui <strong>le</strong>s moyens detravail<strong>le</strong>r avec l’arbre.Cet ouvrage définit <strong>le</strong>s principesd’aménagement et de gestion des systèmesagroforestiers.Il constitue un outil indispensab<strong>le</strong> pour quel’arbre devienne une composante à partentière des exploitations et contribue audéveloppement durab<strong>le</strong> des territoires.Bruno LE MAIRE,Ministre de l’Alimentation,de l’Agriculture et de la Pêche3


sommaireIntroduction p.5agroforesteries : définitions p.6penser global, agir local p.8Principes généraux p.11Production p.12Climat p.14Biodiversité p.16Sol p.20Eau p.22Paysage p.24Une approche nécessairement globa<strong>le</strong> p.26Réalisation d’un Plan de Gestion Agroforestier p.29Visite d’exploitation p.30Traitement des données p.32Définition du projet p.34Mise en œuvre p.35Suivi p.35Annexes p.37Pré-requis p.37Bibliographie p.38La complémentarité des activitésagrico<strong>le</strong>s et forestières auservice de la production, del’environnement et du cadre de vie1 24


introductionCe guide <strong>technique</strong> est destiné aux conseil<strong>le</strong>rs quiaccompagnent <strong>le</strong>s agriculteurs dans la réalisation deplans de gestion agroforestiers.Ce document s’adresse éga<strong>le</strong>ment aux agriculteurs, àl’enseignement agrico<strong>le</strong> et aux instances qui décidentdes conditions de financement du conseil <strong>technique</strong> enagroforesterie (programmes de développement agrico<strong>le</strong>et rural, mesures de soutien).Un plan de gestion agroforestier concerne l’ensemb<strong>le</strong>des éléments arborés de l’exploitation agrico<strong>le</strong> (arbresisolés, haies, alignements, ripisylves, bosquets...).Il peut notamment être réalisé pour :• produire du bois en complément des activitésagrico<strong>le</strong>s : biomasse, bois énergie, Bois RaméalFragmenté (BRF), bois d’œuvre.• renforcer la production agrico<strong>le</strong> grâce auxservices agro-écologiques rendus par <strong>le</strong>s arbres:protection climatique des cultures et des é<strong>le</strong>vages,protection biologique ou pollinisation des cultures,réduction de l’érosion et amélioration des sols, gestionde la réserve uti<strong>le</strong> en eau, amélioration du cadre detravail.• produire des services écologiques uti<strong>le</strong>s pour lacol<strong>le</strong>ctivité : séquestration de gaz à effet de serre,sauvegarde de la biodiversité, création de paysagesattractifs et favorisant <strong>le</strong>s activités de nature,amélioration de la circulation et de la qualité de l’eau.La production de fruits ou de fourrages à partir desarbres n’a pas été abordée dans ce guide.Ce guide <strong>technique</strong> débute par une présentationsuccincte de l’agroforesterie et se compose de deuxparties.► La première détail<strong>le</strong> sous forme de fiches synthétiques<strong>le</strong> rô<strong>le</strong> des systèmes agroforestiers pour répondre auxenjeux liés à la production, au climat, à la biodiversité, àl’eau, au sol et au paysage.Pour chacun des ces enjeux sont présentés :● des principes de localisation des éléments arboréssur <strong>le</strong> parcellaire de l’exploitation,● des principes de composition des éléments arborés(physionomies, choix des essences),● des principes de gestion (entretien, valorisation).Cette approche sectorisée, nécessaire à lacompréhension du fonctionnement des systèmesagroforestiers, se clôt sur une présentation del’approche «globa<strong>le</strong>» qu’il convient de mettre en œuvrepour réaliser un projet.► La seconde partie propose une méthode permettantd’adapter <strong>le</strong>s principes d’aménagement et de gestion àla variété des exploitations agrico<strong>le</strong>s et des territoires.El<strong>le</strong> est basée sur un travail de croisement des regards,savoirs et expériences de l’agriculteur et d’un conseil<strong>le</strong>r<strong>technique</strong>.Cette méthode consiste en la réalisation d’un plande gestion agroforestier qui comprend la gestion del’existant et, <strong>le</strong> cas échéant, l’implantation de nouveauxéléments arborés.⇒économie verteproduire, protéger, pérenniserL’agroforesterie produit des biens et des services qui contribuent àéviter, réduire ou supprimer des nuisances pour l’environnement,tout en augmentant la performance agronomique et économique del’exploitation.5


agroforesteries : définitionsHaies, brous, palisses, bouchures, alignements,ripisylves, talus, taillis, bocages, prés vergers… <strong>le</strong>s motspour par<strong>le</strong>r des arbres et des haies champêtres varientd’une région à l’autre. Ils sont souvent associés à despaysages particuliers.L’agroforesterie désigne généra<strong>le</strong>ment des rangéesd’arbres au sein des parcel<strong>le</strong>s agrico<strong>le</strong>s. C’est une formed’agroforesterie. Mais ce n’est pas la forme exclusive.L’agroforesterie est une appellation générique pourl’ensemb<strong>le</strong> des pratiques agrico<strong>le</strong>s qui associentdes arbres aux cultures ou à l’é<strong>le</strong>vage. Les élémentsarborés des systèmes agroforestiers recouvrent unegrande variété de formes : haies, ripisylves, alignementsprés vergers, pré-bois. Les productions agrico<strong>le</strong>sassociées sont éga<strong>le</strong>ment très diverses : grandescultures, é<strong>le</strong>vage à lait, é<strong>le</strong>vage à viande, culturespermanentes, maraîchage, horticulture...Bien que <strong>le</strong> terme soit apparu dans <strong>le</strong>s années 1970,certaines pratiques agroforestières sont millénaires. Ungrand nombre d’agriculteurs sont donc agroforestierssans en avoir conscience.Selon <strong>le</strong> World Agroforestry Centre : “l’agroforesterieest un système dynamique de gestion desressources naturel<strong>le</strong>s reposant sur des fondementsécologiques qui intègrent des arbres dans <strong>le</strong>sexploitations agrico<strong>le</strong>s et <strong>le</strong> paysage rural et permetainsi de diversifier et de maintenir la production afind’améliorer <strong>le</strong>s conditions socia<strong>le</strong>s, économiques etenvironnementa<strong>le</strong>s de l’ensemb<strong>le</strong> des utilisateursde la terre” (www.worldagroforestry.org).L’évolution sémantique que représente l’usage duterme “agroforesterie” s’accorde avec <strong>le</strong>s fonctionsnouvel<strong>le</strong>s ou renouvelées qui sont attribuées aux arbreset aux haies champêtres des exploitations agrico<strong>le</strong>s :lutte contre <strong>le</strong> changement climatique, productionde biomasse, épuration des nitrates, biodégradationdes pesticides, création de corridors biologiques,amélioration du paysage et du cadre de vie… Desfonctions nouvel<strong>le</strong>s qui entrainent l’adoption d’un mot« nouveau ».Alignement d’arbresPré vergerHaie basseArbre isoléForêt pâturéeHaie hauteAlignementintraparcellaireLa ligne est un traitcaractéristique despaysages ruraux:sillons, limites deparcel<strong>le</strong>s, voies decirculation, coursd’eau.En conséquence,<strong>le</strong>s arbresagroforestierss’agencent souventen dispositionlinéaire (haies,ripisylves,alignementsd’arbres) et peuventformer un réseaude lignes d’arbres.Toutefois l’arbreagroforestierpeut éga<strong>le</strong>mentêtre isolé, maisaussi sousforme surfacique(bouquets d’arbres,bosquets, boisde dimensionsmodestes).Les systèmes agroforestiersEn agroforesterie, arbres et cultures ou arbres, cultures et é<strong>le</strong>vages forment un système qui, par définition, possède desqualités que ne posséde pas chacun de ses éléments pris séparément.L’association des arbres aux activités agrico<strong>le</strong>s, judicieusement organisée dans l’espace et dans <strong>le</strong> temps, permetd’instaurer des relations de complémentarité. Un cyc<strong>le</strong> se met en place entre <strong>le</strong>s éléments du climat, de la biodiversité,du sol, de l’eau, <strong>le</strong>s cultures, <strong>le</strong>s animaux et <strong>le</strong>s arbres, au bénéfice de la production et des paysages.6


Panorama de systèmes agroforestiersAlignements intra-parcellaires4Réseau d’arbres et de haies champêtres3Un arbre isolé, des vaches et des haies 5Pré verger6Porcs noirs sous <strong>le</strong>s chênesAlignement de pommiers sur haie7 basse8Alignement sur pâture9Arbre isolé au milieu descultures10 Haies basses11⇒ ingénierie agro-écologiqueS’inspirant du fonctionnement des écosystèmes naturels et descomplémentarités entre <strong>le</strong>s espèces et <strong>le</strong>s milieux biologiquesl’agroforesterie est considérée comme une pratique d’ingénierieagro-écologique.7


penser global, agir localL’urgence environnementa<strong>le</strong> se traduit par un nombre croissant de directives, programmes et stratégies dedéveloppement. Comment intégrer l’ensemb<strong>le</strong> de ces politiques dans <strong>le</strong>s stratégies agrico<strong>le</strong>s de production ?Face à la multiplicité et la comp<strong>le</strong>xité des dispositifs politiques, <strong>le</strong>s principes d’aménagement et de gestion définis dansce guide sont simp<strong>le</strong>s et transversaux.Les politiques environnementa<strong>le</strong>s européennesPAQUET ÉNERGIE-CLIMAT DE L’UNION EUROPÉENNESTRATÉGIE EUROPÉENNE POUR LA BIODIVERSITÉPROJET DE DIRECTIVE CADRE EUROPÉENNE SUR LES SOLSDIRECTIVE CADRE EUROPÉENNE SUR L’EAU12CONVENTION EUROPÉENNE DU PAYSAGE► Ce guide <strong>technique</strong> établit un lien entre principes d’aménagement, de gestion et ces politiques européennes.La Politique Agrico<strong>le</strong> Commune (PAC) en FrancePremier pilier : aides à la productionDes aides européennes de la Politique Agrico<strong>le</strong> Commune (PAC)sont désormais soumises au respect de la conditionnalité.Dans ce cadre, <strong>le</strong>s éléments arborés peuvent être comptabilisésau titre des Surfaces Equiva<strong>le</strong>ntes Topographiques (SET).Par ail<strong>le</strong>urs, tous <strong>le</strong>s cours d’eau de l’exploitation doivent êtrebordés d’une bande enherbée ou boisée de 5 m de large.► Ce guide <strong>technique</strong> aiguil<strong>le</strong> <strong>le</strong>s choix de localisation, composition,gestion des éléments arborés pour respecter la conditionnalité.Second pilier : Programme de Développement Rural Hexagonal (PDRH)Le PDRH couvre l’ensemb<strong>le</strong> du territoire métropolitain hors Corse. Le Ministère en charge de l’agriculture en estl’autorité de gestion.Ce programme se compose d’un soc<strong>le</strong> commun de mesures applicab<strong>le</strong> dans l’ensemb<strong>le</strong> des 21 régions. Laprogrammation des Documents Régionaux de Développement Rural (DRDR) est confiée aux préfets de région.En 2009, la mesure 222 : « première installation de systèmes agroforestiers sur des terres agrico<strong>le</strong>s » a été activée.Chaque région décidera de sa mise en application.► Ce guide <strong>technique</strong> peut accompagner la mise en œuvre de cette mesure.138


L’organisation de l’espace de productionSur la déclaration PAC des agriculteurs :Où sont <strong>le</strong>s arbres des champs ?Combien y-en a-t-il?Quels sont-ils?Quel<strong>le</strong>s fonctions remplissent-ils ?Que produisent-ils ?► Ce guide <strong>technique</strong> définit des principesde localisation, composition, gestion quipermettent d’identifier clairement la “couchearbre” parmi <strong>le</strong>s productions agrico<strong>le</strong>s.14L’arbre, une composante d’un projet agrico<strong>le</strong> au service du développement durab<strong>le</strong> des territoiresdéveloppement⇒ agrico<strong>le</strong> et ruralArbre et Agriculture sont intimement liés.9


production15climat16biodiversité17sol18eau19paysage1020


1Principes générauxNous passerons en revue,pour chaque thématiquetraitée, l’aménagementagroforestier de cet espaceagrico<strong>le</strong> schématique.11


productionAssocier deux activités complémentairesUn système agroforestier judicieusement conçu et entretenu augmente <strong>le</strong>s capacités de production et la rentabilité économique del’exploitation. Contrairement aux idées reçues, l’arbre n’empêche pas de produire en agriculture. Bien au contraire.Cependant, introduire des arbres dans <strong>le</strong> système de production ne permet pas de s’affranchir de bonnes pratiques agrico<strong>le</strong>s en cequi concerne <strong>le</strong> travail du sol, <strong>le</strong>s rotations et associations cultura<strong>le</strong>s, la gestion des intercultures...productions agrico<strong>le</strong>sLes systèmes agroforestiers augmentent <strong>le</strong>s capacités deproduction agrico<strong>le</strong> pour plusieurs raisons :• Ils protègent <strong>le</strong>s cultures, <strong>le</strong>s é<strong>le</strong>vages et <strong>le</strong>s bâtiments desaléas du climat.• Ils protègent biologiquement <strong>le</strong>s cultures grâce à l’action dela faune auxiliaire.• Ils créent des conditions plus favorab<strong>le</strong>s à l’épanouissementdes cultures pollinisées par <strong>le</strong>s insectes.• Ils contribuent à la gestion de la ressource uti<strong>le</strong> en eau,soit en favorisant son évacuation, soit au contraire en laconservant.• Ils conservent et améliorent <strong>le</strong>s sols.• Les contributions agro-écologiques des arbres réduisentpotentiel<strong>le</strong>ment l’utilisation des intrants (engrais etpesticides). Et de ce fait, l’utilisation des machines agrico<strong>le</strong>s.Les coûts de production sont ainsi réduits.Nous détail<strong>le</strong>rons <strong>le</strong>s points évoqués ci-dessus dans <strong>le</strong>spages suivantes.productions de boisNous redécouvrons <strong>le</strong>s vertus du bois, ce produit à la foismatériau et source d’énergie, écologique et renouvelab<strong>le</strong>.Dans un contexte d’augmentation du coût du pétro<strong>le</strong> et de sesdérivés, ainsi que d’accroissement de la demande en bois :Le bois énergie peut contribuer à réduire la facture énergétiquede l’exploitation.La production de bois (matériau ou énergie) procure àl’agriculteur des revenus additionnels.Un système de culture innovant qui s’adapteau machinisme actuel et qui augmente laproductivité globa<strong>le</strong>LocalisationEn agroforesterie, l’enjeu réside dans <strong>le</strong> partage de la lumière,de l’eau, de l’azote, du carbone et des éléments minérauxentre <strong>le</strong>s arbres et <strong>le</strong>s cultures. Etant donné qu’ils utilisentstrictement <strong>le</strong>s mêmes ressources, une compétition peutse produire entre arbres et cultures. Et c’est l’agriculteur,gestionnaire de l’espace, qui peut transformer cette relationde compétition en une relation de complémentarité. Ainsi <strong>le</strong>sarbres profitent aux cultures et <strong>le</strong>s cultures profitent aux arbres(meil<strong>le</strong>ur enracinement, gain de croissance).• Le positionnement d’éléments arborés au niveau des espacesdélaissés en bordure de parcel<strong>le</strong>s, du réseau hydrographiqueet de voies de communication constitue une première piste delocalisation.• Une répartition homogène des arbres en réseau sur <strong>le</strong>territoire est nécessaire pour garantir <strong>le</strong>s services rendus à laproduction agrico<strong>le</strong>.• Une attention particulière est à porter sur <strong>le</strong>s parcel<strong>le</strong>scultivées d’une tail<strong>le</strong> supérieure à 20 ha et dépourvuesd’arbres.• Lorsque des lignes d’arbres sont introduites à l’intérieurdes cultures, l’espacement entre ces lignes ne doit pas êtreinférieur à deux fois la hauteur des arbres adultes si l’onsouhaite cultiver jusqu’à la récolte des arbres et favoriser larelation de complémentarité entre arbres et cultures.• La localisation des éléments arborés doit tenir compte dupassage et de la largeur des engins agrico<strong>le</strong>s afin de ne pasgêner l’agriculteur dans son travail.• Autour et dans <strong>le</strong>s prairies, certains arbres servent à nourrir<strong>le</strong>s animaux, notamment <strong>le</strong>s années de sécheresse.Composition• Le choix des essences doit être adapté aux conditionspédoclimatiques de chaque parcel<strong>le</strong>. Ce choix est capitalpuisque <strong>le</strong>s arbres ont des exigences étroitement liéesau sol et au climat. Selon que <strong>le</strong> sol soit plutôt calcaire,plutôt argi<strong>le</strong>ux ou limoneux par exemp<strong>le</strong> et selon <strong>le</strong>s zonesbiogéographiques, <strong>le</strong> choix des essences diffère.• Le choix des essences doit être éga<strong>le</strong>ment adapté auxobjectifs de production (bois d’œuvre, bois énergie, servicesagro-écologiques).• La diversité des physionomies des éléments arborés (haieshautes, haies basses, alignements, bosquets, ripisylves…)permet une adaptation des systèmes agroforestiers à lavariété des atouts et des contraintes de l’exploitation.12


Zonage strict : urbanisme, agriculture et forêtouMixité de l’espaceProfitant de la multifonctionnalité des arbres,l’agroforesterie réunit plusieurs logiques : l’exploitationagrico<strong>le</strong> fournit à la fois des productions agrico<strong>le</strong>s,de la biomasse, de la biodiversité, du bois et desservices écologiques.Gestion• Raisonner agroforesterie implique de réfléchir sur deuxéchel<strong>le</strong>s de temps différentes : annuel<strong>le</strong> pour <strong>le</strong>s cultures etpluriannuel<strong>le</strong>, voire générationnel<strong>le</strong> pour <strong>le</strong>s arbres.• Les tail<strong>le</strong>s de formation et l’élagage ou <strong>le</strong> recépage desarbres permettent d’obtenir des arbres valorisab<strong>le</strong>s d’un pointde vue économique et de limiter la concurrence pour <strong>le</strong> partagedes ressources entre arbres et cultures.• Pour <strong>le</strong>s lignes d’arbres à l’intérieur des parcel<strong>le</strong>s, l’introductionde plusieurs cultures d’hiver dans <strong>le</strong>s rotations conduit à unenracinement plus profond des arbres. Au printemps, <strong>le</strong>scultures d’hiver ont déjà puisé <strong>le</strong>s ressources du sol avant<strong>le</strong> développement des arbres. Ceux-ci sont contraints d’al<strong>le</strong>rpré<strong>le</strong>ver en profondeur <strong>le</strong>s éléments nutritifs nécessaires à <strong>le</strong>urcroissance. Cela se traduit par une meil<strong>le</strong>ure résistance auxcha<strong>le</strong>urs estiva<strong>le</strong>s et une saison de végétation plus longue desarbres agroforestiers en comparaison des sujets forestiers.Leur croissance est par conséquent plus rapide.• Dans <strong>le</strong> cas des rotations simp<strong>le</strong>s avec des cultures deprintemps, un sous-solage au pied des arbres limite <strong>le</strong>urcompétition racinaire avec <strong>le</strong>s cultures. On l’apparente à unélagage souterrain des arbres.• En agriculture de conservation, la gestion des intercultureset notamment la couverture hiverna<strong>le</strong> des sols, permet des’affranchir du sous-solage.• La conduite des arbres en taillis ou en têtard estparticulièrement propice à la production de bois énergie ou deBRF. Les formations <strong>le</strong>s plus productives sont <strong>le</strong>s taillis et taillissous futaie avec ou sans têtard.• La conduite des arbres en futaie produit des bil<strong>le</strong>s de boisd’œuvre.• Dans une même haie, l’association de taillis et de «futaies»garantit la présence de végétation lorsque <strong>le</strong>s taillis sontrécoltés.• La mise en commun, entre agriculteurs, de matériels etd’infrastructures spécifiques limite <strong>le</strong>s coûts individuels dudémarrage d’un atelier bois.Bois de merisierCommercialisation de bois de chauffagePlateforme de stockage deplaquette «bois énergie»21222313


climatL’arbre trouve un intérêt dans la gestion du climat :● D’un point de vue agro-économique, il protège <strong>le</strong>s cultures, animaux et bâtiments. Ce sont <strong>le</strong>s effets brise-vent et parasol.● D’un point de vue environnemental, il permet de lutter contre <strong>le</strong> changement climatique. C’est l’effet puits de carbone.L’effet brise-ventQuand el<strong>le</strong>s sont exposées aux vents, <strong>le</strong>s cultures agrico<strong>le</strong>s sedessèchent et deviennent moins productives. El<strong>le</strong>s développentplus de racines et réduisent <strong>le</strong>ur surface foliaire pour s’adapter à lasécheresse. Les feuil<strong>le</strong>s et <strong>le</strong>s fruits peuvent chuter ou être abîméspar <strong>le</strong> vent. Celui-ci augmente éga<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s risques de verse descéréa<strong>le</strong>s et perturbe la fécondation des plantes.L’effet brise-vent des systèmes agroforestiers limite <strong>le</strong>s stressclimatiques sur <strong>le</strong>s cultures. Il induit un gain de rendement pouvantoscil<strong>le</strong>r entre 5 et 30 % en grandes cultures et maraîchage selon laforce du vent. Ce bénéfice est nettement supérieur dans <strong>le</strong>s vergers,notamment de pommiers et de poiriers dont la production peut doub<strong>le</strong>rpar <strong>le</strong> simp<strong>le</strong> effet d’une protection climatique.Abrités du vent, <strong>le</strong>s animaux d’é<strong>le</strong>vage peuvent rester plus longtempsdans <strong>le</strong>s prairies aux inter-saisons.La tempête de 1999 a mis en évidence l’effet de protection desbâtiments par <strong>le</strong>s haies brise-vent. Cet effet, évidemment trèsimportant pour <strong>le</strong>s bâtiments ouverts (hangar, stabulation…) en évitant<strong>le</strong>s courants d’air, est éga<strong>le</strong>ment intéressant pour <strong>le</strong>s bâtiments fermés(habitat, serre, hors-sol…). Dans un bâtiment protégé par <strong>le</strong>s arbres,on estime que <strong>le</strong>s économies de chauffage et de climatisation peuventêtre de 10 %.L’effet parasolA l’ombre des arbres, <strong>le</strong>s animaux d’é<strong>le</strong>vage luttent moins contre <strong>le</strong>scha<strong>le</strong>urs estiva<strong>le</strong>s. Ils paissent davantage et cela se traduit par uneaugmentation des rendements laitiers et de la production de viande.A l’abri des arbres, <strong>le</strong>s brebis agnel<strong>le</strong>nt en toute quiétude. Il en résulteune moindre mortalité des animaux naissants.L’ombrage procuré par <strong>le</strong>s arbres est particulièrement uti<strong>le</strong> pour <strong>le</strong>sé<strong>le</strong>vages de volail<strong>le</strong>s en p<strong>le</strong>in air. Se sentant à l’abri des attaquesdes rapaces, <strong>le</strong>s volail<strong>le</strong>s colonisent plus faci<strong>le</strong>ment l’ensemb<strong>le</strong> de laparcel<strong>le</strong> si cel<strong>le</strong>-ci est uniformément arborée. Il s’en suit une baissedes maladies et de la mortalité des volail<strong>le</strong>s.Dans <strong>le</strong>s parcel<strong>le</strong>s arborées, la combinaison de l’effet d’ombrage etde l’effet brise-vent se traduit par une augmentation de l’humidité del’air. Cela conduit à réduire la demande en eau des cultures. Pourdes peup<strong>le</strong>ments espacés, de 50 arbres adultes par hectare, cetteréduction serait d’environ 30 % dans <strong>le</strong>s conditions climatiques du sudde la France.Dans <strong>le</strong> contexte actuel de réchauffement climatique qui se traduiraitpar une baisse des précipitations en été, davantage de sécheresse etdes températures plus é<strong>le</strong>vées, cet effet “parasol” des arbres pourraits’avérer particulièrement pertinent. Cependant, ne spéculons pas. Desétudes supplémentaires s’avèrent nécessaires. Toujours est-il quechez nos voisins ibériques, <strong>le</strong> modè<strong>le</strong> de la “dehesa” associant desarbres en peup<strong>le</strong>ments espacés, aux cultures et aux é<strong>le</strong>vages, fait sespreuves depuis plus de 2000 ans sous <strong>le</strong> so<strong>le</strong>il méditerranéen.localisation• L’efficacité des brise-vent dépend de <strong>le</strong>ur position par rapportaux vents.• Les haies placées sur <strong>le</strong>s crêtes ont plus d’effet que cel<strong>le</strong>ssituées dans un coteau.• La continuité du réseau agroforestier est fondamenta<strong>le</strong>.Les trouées et l’absence de connexion sont des fail<strong>le</strong>s quiengendrent des turbu<strong>le</strong>nces à l’aval des brise-vent.• Le rapprochement de brise-vent successifs ne provoque pasde réduction proportionnel<strong>le</strong> du vent. Les recommandationsdictant l’espacement entre <strong>le</strong>s haies brise-vent varient enfonction des conditions loca<strong>le</strong>s. Un espacement de 100 à 200mètres est un bon compromis.composition• Les haies mixtes, composées d’arbres et d’arbustes enformation continue, constituent <strong>le</strong>s meil<strong>le</strong>urs brise-vent.• Composée de feuillus, une haie est perméab<strong>le</strong> et joue sonrô<strong>le</strong> de filtre. Une partie du vent passe à travers <strong>le</strong>s arbreset empêche l’air passé par-dessus la haie de retomberimmédiatement derrière la haie. L’effet brise-vent agit ainsi surune distance évaluée à 15 fois la hauteur de la haie.• Composée de résineux, une haie est imperméab<strong>le</strong> au ventet son efficacité est comparab<strong>le</strong> à cel<strong>le</strong> d’un mur et non d’unfiltre. Le vent est dévié vers <strong>le</strong> haut avant de redescendresubitement vers la culture en créant des tourbillons.• Il faut que <strong>le</strong>s arbres ne soient pas trop espacés, car l’airs’engouffrerait dans <strong>le</strong>s espaces vacants et des tourbillons seformeraient à l’aval du brise-vent.• Plus un brise-vent est haut et long, plus son aire de protectionest grande.gestion• La formation d’une haie brise-vent efficace nécessite derecéper <strong>le</strong>s arbustes et certains arbres qui la composent.localisation• L’orientation des haies ou des alignements d’arbres àl’intérieur des parcel<strong>le</strong>s est essentiel<strong>le</strong>. Avec une orientationnord-sud, la quantité de lumière reçue par <strong>le</strong>s cultures estsensib<strong>le</strong>ment la même. Une orientation est-ouest induit enrevanche une différence de maturation de part et d’autre deslinéaires agroforestiers entrainant un gain de rendement ausud et une perte au nord.• Concernant <strong>le</strong>s alignements intraparcellaires, si l’on désirecontinuer la culture jusqu’à la récolte des arbres, il convientde respecter des écartements entre <strong>le</strong>s lignes d’arbres d’aumoins 20 mètres entre <strong>le</strong>s lignes et d’environ 7 mètres entre<strong>le</strong>s arbres d’une même ligne – soit 50 arbres par hectareenviron. Autrement dit, l’espacement entre <strong>le</strong>s lignes doit êtreau minimum égal à deux fois la hauteur des arbres adultes.composition• En orientation est/ouest, il vaut mieux privilégier, parexemp<strong>le</strong>, une haie basse pour limiter la concurrence pour lalumière avec <strong>le</strong>s cultures.• Les arbres isolés et en bouquet jouent un rô<strong>le</strong> important pourprotéger <strong>le</strong>s animaux d’é<strong>le</strong>vage des cha<strong>le</strong>urs estiva<strong>le</strong>s.gestion• Favoriser volontairement l’éta<strong>le</strong>ment des arbres en prairieafin d’augmenter l’ombrage suppose de laisser <strong>le</strong> port del’arbre s’exprimer naturel<strong>le</strong>ment, voire de pratiquer des tail<strong>le</strong>sspécifiques (cf. la dehesa espagno<strong>le</strong>).• Etant donné que la hauteur d’élagage influe significativementsur la quantité de lumière qui éclaire <strong>le</strong>s cultures associées,un élagage régulier des branches basses des alignementsd’arbres intraparcellaires favorisera la croissance de la culturelorsque ceux-ci sont bien développés.• Préférer <strong>le</strong>s cultures d’hiver aux cultures d’été limite laconcurrence pour la lumière générée par <strong>le</strong>s alignementsintraparcellaires.14


Vent d’ouestdominantOrientation nord/suddes hauts jetsLigne de crêteNordContrô<strong>le</strong> del’espacemententre <strong>le</strong>sélémentsarborésDisséminationd’arbres isolés(parasols)Réseau de brise-ventL’effet puits de carboneL’intérêt des systèmes agroforestiers vis-à-vis de la lutte contre<strong>le</strong> changement climatique est trip<strong>le</strong> :• Les arbres stockent du carbone dans <strong>le</strong>ur biomasse quiest en partie injecté dans <strong>le</strong> sol au pied des arbres par ladécomposition annuel<strong>le</strong> des feuil<strong>le</strong>s, branches et racines.• Les arbres produisent du bois matériau qui stocke <strong>le</strong> carbonependant toute la durée de vie du matériau.• Les arbres produisent du bois de feu, une énergierenouvelab<strong>le</strong> permettant d’économiser <strong>le</strong>s énergies fossi<strong>le</strong>s.Cette thématique est relativement nouvel<strong>le</strong>. C’est pourquoinous ne précisons pas dans cette version du guide desprincipes de localisation, composition, gestion. Mais, a priori,tous <strong>le</strong>s arbres de l’exploitation concourent à l’effet puits decarbone.Le paquet énergie-climat de l’union européenneCe plan d’action a pour objectif la mise en place d’unepolitique commune de l’énergie et de lutte contre <strong>le</strong>changement climatique. Il doit permettre à l’UE d’atteindred’ici à 2020 l’objectif ambitieux des “3 fois 20” :• une réduction de 20% des émissions de gaz à effet deserre,• une amélioration de 20% de l’efficacité énergétique,• une part de 20% d’énergies renouvelab<strong>le</strong>s dans laconsommation d’énergie de l’UE.24 25En comparaison des arbres forestiers, <strong>le</strong>s arbres agroforestiersdéveloppent une plus grande résistance aux vents vio<strong>le</strong>nts.Abriter <strong>le</strong>s animaux15


iodiversité (1)L’arbre champêtre trouve un intérêt dans la gestion de la biodiversité :● D’un point de vue environnemental : <strong>le</strong>s arbres et <strong>le</strong>s haies protègent <strong>le</strong>s grands équilibres des écosystèmes. Ils contribuentéga<strong>le</strong>ment à favoriser <strong>le</strong>s activités de nature (chasse, promenade, ornithologie…).● D’un point de vue agro-économique : la biodiversité liée aux arbres constitue un facteur de production pour l’agriculture.Sauvegarder la biodiversitéLes différentes formes de systèmes agroforestiers constituent autant d’habitats favorab<strong>le</strong>s à l’épanouissement de la faune et de laflore de nos régions. Bien qu’il n’existe aucune espèce spécifique aux systèmes agroforestiers, ils offrent cependant, par la variété de<strong>le</strong>urs formes et de <strong>le</strong>ur arrangement spatial dans <strong>le</strong>s paysages, un abri et de la nourriture à de multip<strong>le</strong>s espèces.Depuis la cime des arbres jusque dans <strong>le</strong> sol, en passant par <strong>le</strong>s troncs et <strong>le</strong>urs cavités, la strate arbustive et la strate herbacée, <strong>le</strong>ssystèmes agroforestiers créent autant de niches biologiques qui, en fonction de la largeur, de la hauteur et de la densité du couvertarborescent, hébergent ou nourrissent des espèces qui ne peuvent pas survivre dans <strong>le</strong>s territoires d’agriculture intensive.localisation• Il est préférab<strong>le</strong> d’organiser <strong>le</strong>s éléments arborés en réseauet de former des corridors garantissant la connectivité entre <strong>le</strong>sdifférents milieux biologiquement riches (bois, zones humides,prairies naturel<strong>le</strong>s, landes, mares, murets...).• Certaines espèces ont besoin de plusieurs milieux pour vivre,se nourrir, se reproduire... Associer un linéaire arboré à unmilieu riche en biodiversité est donc souvent nécessaire pourassurer la survie des espèces.• La continuité du réseau ne signifie pas obligatoire contiguïté.Les espèces étant mobi<strong>le</strong>s, <strong>le</strong>s différents éléments arboréspeuvent par conséquent être relativement espacés entre eux ;comme c’est <strong>le</strong> cas pour <strong>le</strong>s alignements.composition• Un mélange d’essences parfait qui faciliterait l’installation et <strong>le</strong>déplacement de toutes <strong>le</strong>s espèces biologiques n’existe pas. Ladiversité des compositions est primordia<strong>le</strong> car chaque compositioncontribue à la biodiversité globa<strong>le</strong> d’un territoire. On ne retrouveeffectivement pas toutes <strong>le</strong>s espèces potentiel<strong>le</strong>ment présentesdans une seu<strong>le</strong> et même composition.• La hauteur d’une haie conditionne <strong>le</strong> nombre d’espèces arborées etarbustives présentes, sa largeur, <strong>le</strong> nombre d’espèces herbacées.• Plus une formation agroforestière sera haute, large et dense, plusel<strong>le</strong> abritera d’espèces forestières.• Un alignement d’arbres clairsemé sur une bande enherbée,accueil<strong>le</strong>ra des espèces herbacées de prairie.• Les arbres isolés ou en bouquet jouent un rô<strong>le</strong> de relais pour labiodiversité.• Associer une bande enherbée aux éléments arborés a un effetgloba<strong>le</strong>ment positif sur la biodiversité.• L’utilisation d’un matériel végétal de qualité est primordia<strong>le</strong>.En comparaison d’essences exotiques, l’emploi de végétauxd’origine loca<strong>le</strong> – <strong>le</strong>s essences de pays – permet d’héberger unplus grand nombre d’organismes vivants. De plus, <strong>le</strong>s essencesloca<strong>le</strong>s garantissent la cohésion écologique de l’aménagementagroforestier.• L’utilisation de plants d’origine loca<strong>le</strong> conserve <strong>le</strong> potentielgénétique local. Cette précaution contribue au succès del’aménagement puisque <strong>le</strong>s plants sont naturel<strong>le</strong>ment adaptés auxconditions pédoclimatiques.• Le choix des essences devra porter éga<strong>le</strong>ment sur la provenancedes plants. La pépinière qui fournit <strong>le</strong>s plants <strong>le</strong>s a-t-el<strong>le</strong> produitsà partir du pool génétique local ou sont-ils issus d’un pied mèrequi proviendrait d’une pépinière localisée 500 kilomètres plus aunord ?• Observer <strong>le</strong>s essences loca<strong>le</strong>s qui se développent spontanémentdans l’environnement naturel immédiat du site à aménager est uneméthode simp<strong>le</strong> et efficace pour effectuer ses choix.Associer l’arbre,l’enherbement nature<strong>le</strong>t <strong>le</strong>s culturesgestion• La réalisation des interventions de tail<strong>le</strong> et d’entretienau cours de la période de dormance des arbres (pendantl’hiver) et l’utilisation de matériels n’éclatant pas <strong>le</strong>sbranches limiteront <strong>le</strong>s stress occasionnés par <strong>le</strong>s tail<strong>le</strong>s.• Pour que la végétation s’épanouisse, <strong>le</strong>s tail<strong>le</strong>s latéra<strong>le</strong>sdes haies ne doivent pas être trop sévères et fréquentes.• Les traitements phytosanitaires sont déconseillés saufen cas de traitements localisés conformes à un arrêtépréfectoral de lutte contre certains ravageurs (cas deschenil<strong>le</strong>s par exemp<strong>le</strong>).• Le maintien de bois et quelques arbres morts, ainsi quela préservation d’arbres remarquab<strong>le</strong>s sur <strong>le</strong> plan de labiodiversité (faune cavernico<strong>le</strong> et faune saproxilique) :arbres têtards, arbres creux, arbres à cavités, auront uneffet positif sur la biodiversité.• Concernant l’entretien des bandes enherbées associéesaux éléments arborés, un seul passage est préconiséet, dans la mesure du possib<strong>le</strong>, en dehors des périodesde nidification (nidification : de mi-avril à fin juil<strong>le</strong>t). Lefauchage est plus favorab<strong>le</strong> à la biodiversité que <strong>le</strong>broyage.Favoriser <strong>le</strong>s activités denature26Prévoir <strong>le</strong>s aménagements de tel<strong>le</strong> sorte qu’ils conduisent àrespecter <strong>le</strong>s logiques agronomiques et <strong>le</strong>s exigences deschasseurs, naturalistes et autres usagers de l’espace agrico<strong>le</strong>.16


La Trame Verte et B<strong>le</strong>ue du Grenel<strong>le</strong> de l’EnvironnementParmi <strong>le</strong>s mesures proposées à l’issue du Grenel<strong>le</strong> de l’Environnement, il a été de décidéde constituer, d’ici à 2012, une Trame Verte et B<strong>le</strong>ue (TVB). Cet outil d’aménagementdu territoire permettra de créer des continuités territoria<strong>le</strong>s afin de stopper la perte debiodiversité en restaurant et maintenant ses capacités d’évolution.• La Trame Verte comprend <strong>le</strong>s espaces naturels importants pour la préservation de labiodiversité et <strong>le</strong>s corridors écologiques permettant de relier entre eux ces espacesnaturels.• La Trame B<strong>le</strong>ue comprend <strong>le</strong> réseau hydrographique, <strong>le</strong>s zones humides et <strong>le</strong>s surfacesvégétalisées associées.Compte tenu de l’importance des activités agrico<strong>le</strong>s sur <strong>le</strong> territoire français, <strong>le</strong>sagriculteurs ont un rô<strong>le</strong> clé à jouer dans la constitution, <strong>le</strong> maintien et la gestion de ceréseau écologique national.Le maintien des particularités topographiques dans <strong>le</strong> cadre de la conditionnalité oula contractualisation de mesures de soutien à l’installation ou à l’entretien de haies oud’éléments arborés sont des outils existants et directement opérationnels pour contribuerà la mise en œuvre de cette TVB.Par ail<strong>le</strong>urs, la TVB devrait être localisée, composée et gérée pour favoriser la protectionde la biodiversité et contribuer à la mise en place d’une agriculture durab<strong>le</strong>, s’appuyantsur <strong>le</strong>s multip<strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs agronomiques de la biodiversité.Arbre creux :un puits de biodiversité27Arbres têtards :une usine à biodiversitéCréer une trameverte productivesur l’ensemb<strong>le</strong> duterritoire2829existantà créer«source Aeroscan ¬© auat 2005»31Travail<strong>le</strong>r à partirde l’existantet créer desconnexionsécologiques303233 34 La beauté remarquab<strong>le</strong> 35 de la biodiversité ordinaire 3617


iodiversité (2)En plus de sa va<strong>le</strong>ur intrinsèque, la biodiversité revêt desva<strong>le</strong>urs d’usage pour l’agriculture.El<strong>le</strong>s induisent des pratiques spécifiques.Un facteur de productionpour l’agriculturefavoriser <strong>le</strong>s auxiliaires des culturesLa protection biologique des cultures implique la mise en œuvre de pratiques agrico<strong>le</strong>s valorisant la biodiversité. La contributiondes éléments arborés n’est pas négligeab<strong>le</strong>. A l’interface des milieux cultivés, ils restaurent un équilibre biologique. Ils apportentaux auxiliaires des ressources et des habitats semi-forestiers, voire forestiers, parfois nécessaires à <strong>le</strong>ur développement. Plus <strong>le</strong>sphysionomies agroforestières sont variées, plus la biodiversité est importante. Cela se traduit d’un point de vue fonctionnel par uneaugmentation du nombre d’auxiliaires et une diminution des ravageurs.localisation• Un grand nombre d’insectes auxiliaires a besoin des abris oude la nourriture qu’offrent <strong>le</strong>s éléments arborés et <strong>le</strong>s bandesenherbées associées. Pour profiter de la présence de cesauxiliaires, il convient donc de disposer <strong>le</strong>s éléments arborésde sorte qu’ils puissent accéder à l’ensemb<strong>le</strong> de chaqueparcel<strong>le</strong>. Toute culture doit donc être située entre 50 et 100mètres au maximum d’une formation arborée.• Les arbres isolés constituent des postes de guet pour <strong>le</strong>srapaces prédateurs des rongeurs ravageurs.composition• Les essences à feuillage rugueux ou pubescents’accompagnent généra<strong>le</strong>ment d’un cortège plus importantd’insectes.• Les feuillages persistants servent d’abri à un grand nombred’auxiliaires durant la période hiverna<strong>le</strong>. Le lierre joue un rô<strong>le</strong>capital puisqu’il est <strong>le</strong> dernier à f<strong>le</strong>urir avant l’hiver et à fructifierpendant l’hiver.• La diversité des populations d’auxiliaires par essence estgénéra<strong>le</strong>ment supérieure à cel<strong>le</strong> des ravageurs. Toutefois,lorsque l’on diversifie excessivement <strong>le</strong>s essences au seind’un même alignement, l’équilibre peut s’inverser et favoriser<strong>le</strong>s ravageurs. Il convient par conséquent de ne pas introduireplus de 20 essences différentes dans une même formationarborée (toutes strates ligneuses confondues).• Pour la protection intégrée des vergers, il est uti<strong>le</strong> d’introduiredes essences qui ne sont pas de la famil<strong>le</strong> des espècesfruitières que l’on cherche à protéger. L’effet pourrait êtreinverse aux résultats escomptés. Il s’agit, par exemp<strong>le</strong>, dans<strong>le</strong>s vergers de pommiers ou de poiriers de ne pas inclure desvégétaux de la famil<strong>le</strong> des rosacées (pruneliers, aubépines,pruniers, pommiers et poiriers sauvages, etc.).Stratégie européenne en faveur de la biodiversitéCe programme a pour objectif d’enrayer la perte debiodiversité en Europe d’ici à 2010. Il se décline enFrance en Stratégie Nationa<strong>le</strong> pour la Biodiversité dont <strong>le</strong>plan d’action “agriculture” prévoit de :“Promouvoir l’arbre et la haie champêtre dans <strong>le</strong>ssystèmes de production notamment <strong>le</strong>s systèmesagroforestiers qui préservent et valorisent la biodiversité.”gestion• Conserver des arbres creux. Ils servent par exemp<strong>le</strong>de niches à la fouine qui se nourrit de campagnols. Lescavités sont éga<strong>le</strong>ment prisées par <strong>le</strong>s chauves-souris quiconsomment plus de 3000 insectes par jour.• Maintenir des bandes enherbées qui sont des zones refugeset de reproduction, notamment au pied des arbres où ce n’estpas travaillé.une chrysopeun syrphe37 38Expérimentation visant à mesurer l’action des auxiliairesdans un contexte agroforestier►Apprendre à reconnaître soi-même <strong>le</strong>s populations d’auxiliaireset de ravageurs. Recenser <strong>le</strong>s espèces végéta<strong>le</strong>s présentes auxa<strong>le</strong>ntours de l’exploitation et riches en auxiliaires. Connaître <strong>le</strong>urcyc<strong>le</strong> biologique pour savoir si el<strong>le</strong>s permettent d’anticiper lapullulation des ravageurs.L’expertise “Agriculture et biodiversité”menée par l’INRA souligne <strong>le</strong> rô<strong>le</strong> fondamentaldes arbres et des haies champêtres pour <strong>le</strong>sservices rendus par la biodiversité.3918


Hétérogénéité desmilieuxBandes enherbéesau pied des arbresPotentiel fort enauxiliairesPotentiel faib<strong>le</strong> enauxiliairesRéseau de corridorsbiologiquesLe réseau d’arbres et de haies ainsiconstitué pourra être localisé enbordure du réseau hydrographiqueet du réseau de voies de circulation(routes, chemins), mais éga<strong>le</strong>ment enbordure des parcel<strong>le</strong>s agrico<strong>le</strong>s, voireà l’intérieur des parcel<strong>le</strong>s.Maintien de bois mortArbre relaisEffet de lisièrefavoriser <strong>le</strong>s pollinisateursLes insectes pollinisateurs, comme <strong>le</strong>s abeil<strong>le</strong>s et <strong>le</strong>s bourdons, permettent lapollinisation de 80 % des variétés des plantes cultivées en Europe (tournesol, colza,légumes, fruits, luzerne, trèf<strong>le</strong>, etc.). A l’échel<strong>le</strong> planétaire, <strong>le</strong>s services rendus par <strong>le</strong>sinsectes pollinisateurs ont été estimés à 153 milliards d’euros par an !Les systèmes agroforestiers <strong>le</strong>ur offriraient habitats, ressources nectarifères etpolliniques tout au long de l’année grâce à <strong>le</strong>ur variété de végétaux f<strong>le</strong>urissant à despériodes décalées. Une étude est en cours pour <strong>le</strong> démontrer.Ils peuvent éga<strong>le</strong>ment polliniser <strong>le</strong>s cultures mais aussi produire du miel grâceaux plantes mellifères de la haie (Aubépine, Chêne, Til<strong>le</strong>ul, Sau<strong>le</strong>, Néflier, Erab<strong>le</strong>champêtre…).favoriser la vie dusolcf. page 20 : “bonifier <strong>le</strong>s sols”Afin de contenter l’ensemb<strong>le</strong> des pollinisateurs et non exclusivement l’abeil<strong>le</strong>domestique, <strong>le</strong>s formations arborées créées ne seront pas composéesuniquement d’essences mellifères.Le rapport Saddier“Pour une filière apico<strong>le</strong>durab<strong>le</strong>” préciseque la suppressiondes haies est unfacteur susceptib<strong>le</strong>d’interrompre unealimentation correctedes ruchers.Semis de plantes champêtresau pied des arbres : desressources supplémentairespour <strong>le</strong>s pollinisateurs et lafaune auxiliaire4019


solBonifier <strong>le</strong>s solsLes arbres jouent <strong>le</strong> rô<strong>le</strong> d’une “pompe à nutriment” en puisant des éléments nutritifs non utilisés par <strong>le</strong>s cultures ouissus de la dégradation de la roche mère en profondeur. Ces éléments sont ensuite redistribués aux cultures par ladécomposition des feuil<strong>le</strong>s, branches et racines des arbres.Sur <strong>le</strong> long terme, cette décomposition de la biomasse des arbres mobilise <strong>le</strong>s organismes détritivores et saproxyliquesqui jouent un rô<strong>le</strong> essentiel dans <strong>le</strong>s processus de maintien de la fertilité, et notamment dans l’augmentation du tauxde matière organique des sols. Au-delà de la fourniture de matière à décomposer, <strong>le</strong>s arbres procurent une ombrefavorab<strong>le</strong> à une faune et une flore nombreuses. Il y a bien évidemment <strong>le</strong>s précieux vers de terre, mais éga<strong>le</strong>mentdes champignons essentiels à la nutrition des plantes cultivées. D’une manière imagée, ces champignons sont la“fourchette” des plantes qui <strong>le</strong>ur permet de saisir <strong>le</strong>s nutriments du sol pour <strong>le</strong>s ingurgiter.La production de Bois Raméal Fragmenté (BRF) permet d’améliorer des sols dégradés.Le BRF : un concentré de fertilité41 42L’arbre : une «pompe à nutriments» issus de la dégradation de la roche mère par <strong>le</strong>s racinesRéduire l’érosion des solsLe rô<strong>le</strong> anti-érosif des systèmes agroforestiers a toujours été utilisé dans l’aménagement des terres agrico<strong>le</strong>s. Ilreste aujourd’hui plus que jamais une “nécessité agronomique”. La perte du capital “sol” devient effectivement trèsproblématique dans <strong>le</strong>s régions où <strong>le</strong>s sols sont naturel<strong>le</strong>ment sensib<strong>le</strong>s à l’érosion. Les eaux emportent sur <strong>le</strong>urpassage quantité de matière en suspension (mes) : particu<strong>le</strong>s de terre, sédiments, matières organiques, oligo-éléments,etc. Sachant qu’il faut plusieurs dizaines, voire centaines, d’années à la nature pour créer un centimètre de terre sur uneroche nue, autant conserver jalousement la terre arab<strong>le</strong>.L’action des systèmes agroforestiers face à l’érosion est trip<strong>le</strong>. Ils agissent d’une part comme des peignes et retiennentces éléments en amont. Puisqu’ils ra<strong>le</strong>ntissent la vitesse de l’écou<strong>le</strong>ment des eaux sur <strong>le</strong> versant, ils limitent sapuissance érosive en aval.Aussi, l’effet brise-vent des systèmes agroforestiers limite l’érosion éolienne.(Pour <strong>le</strong>s principes de localisation, composition, gestion : cf. «eau» + «effet brise-vent»)20


localisation• La présence des arbres induit une amélioration de lateneur en matière organique des sols au pied des haieset sur une distance d’environ 50 mètres. Dans cetteoptique, l’espacement maximum préconisé entre haiesest d’environ 100 mètres.• La décomposition des racines fines annuel<strong>le</strong>s des arbresenrichit <strong>le</strong> sol en matière organique. On estime que lazone prospectée par <strong>le</strong>s racines des arbres disposés enalignements est équiva<strong>le</strong>nte à 4 fois <strong>le</strong> diamètre de <strong>le</strong>urhouppier. Une densité de 50 à 100 arbres par ha permetque toute la parcel<strong>le</strong> soit prospectée par <strong>le</strong>urs racines.composition• Ne pas utiliser uniquement des essences riches enazote (légumineuses, frênes...) et à décompositionrapide. Diversifier <strong>le</strong>s essences pour différencier <strong>le</strong>svitesses de minéralisation de l’azote.• Les résineux en trop grande quantité entraînent uneacidification de sols.gestion• Le Bois Raméal Fragmenté (BRF) est un broyat debranches fraiches. Epandu sur <strong>le</strong>s terres agrico<strong>le</strong>s aupied des arbres, il reconstitue un sol forestier de manièreaccélérée. Le BRF concourt à améliorer la rétention eneau et <strong>le</strong> taux de matière organique du sol, ainsi qu’àstimu<strong>le</strong>r son activité biologique pour une meil<strong>le</strong>urefertilité des terres et une protection accrue contre <strong>le</strong>sravageurs et <strong>le</strong>s maladies des cultures.Pour une efficacité optima<strong>le</strong>, <strong>le</strong> diamètre des branchesdoit être inférieur à 7 cm et <strong>le</strong> bois doit provenir defeuillus et non de résineux ou de hêtres qui acidifieraient<strong>le</strong> sol.Projet de Directive Cadre européenne sur laProtection des Sols45 % des sols européens sont aujourd’hui pauvresou appauvris en matière organique.Ce projet de directive en cours de négociation apour objectif de lutter contre la dégradation et larégression des sols.El<strong>le</strong> reconnaît que <strong>le</strong> sol :• constitue une ressource essentiel<strong>le</strong>mentnon renouvelab<strong>le</strong> en raison de processus deformation extrêmement <strong>le</strong>nts• représente une source de biomasse(notamment alimentaire) et de matièrespremières• assure des services de stockage, de filtrationet d’épuration de nombreuses substances, ycompris l’eau, <strong>le</strong>s nutriments et <strong>le</strong> carbone.Ces fonctions doivent être protégées en raisonde <strong>le</strong>ur importance socio-économique etenvironnementa<strong>le</strong>.Chaque Etat-membre décidera de sa proprepolitique agrico<strong>le</strong> en rapport avec <strong>le</strong>s sols. Ilsdevront notamment mettre en place des mesurespermettant d’atteindre des objectifs de réductiondes risques érosifs et d’amélioration des taux dematière organique. Cette directive demande queces politiques soutiennent aussi des pratiquesagrico<strong>le</strong>s favorisant ou améliorant la capacité dessols à filtrer et retenir l’eau, ainsi que la fonctionpuits de carbone des sols. Aussi, l’utilisationd’engrais verts sera encouragée.Produire du sol et protéger <strong>le</strong>s sols :Les arbres introduits à l’intérieur des parcel<strong>le</strong>s développent un système racinaire spécifique. Plus profond, il permetde puiser des éléments nutritifs au-delà des ressources mobilisées par <strong>le</strong>s cultures. Alignements et haies disposésperpendiculairement à la pente constituent des barrières anti-érosives.En l’absence d’arbres : perte deterre et comb<strong>le</strong>ment des fossés43 44 45Réalisation d’un talus à la charrue forestière et jeune haie plantée sur talus21


eauLa présence de systèmes agroforestiers dans <strong>le</strong>s paysagesagrico<strong>le</strong>s induit un cheminement plus long et plus comp<strong>le</strong>xe dela circulation de l’eau. Ils segmentent la longueur des versantset réduisent ainsi la vitesse d’écou<strong>le</strong>ment de l’eau. Ils dériventsa trajectoire et forment ainsi des “réseaux hydrographiquessecondaires” pour <strong>le</strong>s écou<strong>le</strong>ments de surface. Ils sontassimilab<strong>le</strong>s, en quelque sorte, à des drains.Les racines des arbres décompactent <strong>le</strong> sol et augmententainsi sa perméabilité. Puisque la surface couverte par <strong>le</strong>sracines dépasse la seu<strong>le</strong> largeur des houppiers, <strong>le</strong>s capacitésd’infiltration de l’eau sont augmentées sur de larges bandes enamont et en aval des éléments arborés.De plus, <strong>le</strong> prélèvement additionnel des eaux en été augmente<strong>le</strong>s capacités de rétention des pluies automna<strong>le</strong>s. Leur transfertvers <strong>le</strong>s rivières est ainsi retardé d’un mois, voire davantage.D’une manière généra<strong>le</strong>, <strong>le</strong> paysage agroforestier est plusrugueux qu’en l’absence d’arbres et cela emporte troisconséquences non négligeab<strong>le</strong>s : la réduction de l’intensitédes pics de crues et des phénomènes érosifs, l’amélioration dela qualité des eaux de surface et de la réserve uti<strong>le</strong> en eau.RipisylveSelon l’IFEN, 97 % des prélèvements effectués en 2002dans <strong>le</strong>s eaux de surface en France présentent destraces de pollution agrico<strong>le</strong>.46Réduire l’intensitédes pics de crueEn modifiant <strong>le</strong>s caractéristiques hydrauliques desécou<strong>le</strong>ments de surface sur l’ensemb<strong>le</strong> du versant, <strong>le</strong>ssystèmes agroforestiers permettent un meil<strong>le</strong>ur contrô<strong>le</strong> dudébit de la rivière en aval. Au cours d’une année caractériséepar des épisodes pluvieux réguliers, la présence d’un bocagepeut ainsi réduire de 50% la quantité d’eau arrivant à la rivière.Bien que l’action des systèmes agroforestiers soit minime faceaux crues milléna<strong>le</strong>s ou centenna<strong>le</strong>s, ils permettent néanmoinsd’éta<strong>le</strong>r dans <strong>le</strong> temps <strong>le</strong>s crues plus fréquentes. L’intensitédes pics de crue et <strong>le</strong>ur force érosive en sont de fait limitées.Gérer la réserve uti<strong>le</strong> en eau«La réserve uti<strong>le</strong> en eau est la quantité d’eau contenue dans<strong>le</strong> sol et qui est mobilisab<strong>le</strong> par <strong>le</strong>s végétaux (el<strong>le</strong> remontepar capillarité et grâce à la forte succion des racines). El<strong>le</strong>dépend de la texture et de la structure du sol. Plus un sol estriche en humus plus sa réserve uti<strong>le</strong> en eau est grande. Lesarbres champêtres, par <strong>le</strong>urs apports en matière organique,mais aussi en protégeant <strong>le</strong>s parcel<strong>le</strong>s de l’assèchement,augmentent la réserve uti<strong>le</strong> du sol.» (AP 32)Réduire <strong>le</strong>s pollutionsdiffusesLimiter <strong>le</strong>s pollutions diffuses d’origine agrico<strong>le</strong> implique derecourir à certaines «bonnes pratiques» agrico<strong>le</strong>s (diminutiondes intrants, travail du sol…). Toutefois, el<strong>le</strong>s peuvent s’avérerinsuffisantes pour parvenir au bon état des eaux et auxexigences communautaires de la Directive européenne Cadresur l’Eau (DCE).En relation avec l’écou<strong>le</strong>ment des eaux sur l’ensemb<strong>le</strong> dubassin versant, <strong>le</strong>s systèmes agroforestiers ont la capacitéd’intercepter, de stocker et de transformer des substancespolluantes dissoutes dans <strong>le</strong>s eaux (nitrates) ou attachées auxMES (phosphores et pesticides) :• Le transfert du phosphore se fait principa<strong>le</strong>ment parruissel<strong>le</strong>ment. Les systèmes agroforestiers sédimentent <strong>le</strong>sparticu<strong>le</strong>s de phosphore.• Ils contribuent éga<strong>le</strong>ment à sédimenter <strong>le</strong>s pesticides,puis <strong>le</strong>s infiltrent dans <strong>le</strong>ur système racinaire, <strong>le</strong>s fixent etdégradent certaines molécu<strong>le</strong>s.• Ils participent enfin à l’épuration des nitrates, par absorptionpar <strong>le</strong>s plantes agroforestières qui en tirent des bénéficesavantageux pour <strong>le</strong>ur croissance ou par dénitrification(ripisylve).22Directive Cadre européenne sur l’EauLa directive 2000/60/CE, dite Directive Cadre sur l’Eau (DCE), adoptée <strong>le</strong> 23 octobre 2000 par <strong>le</strong> Par<strong>le</strong>ment européen et <strong>le</strong>Conseil Européen, a établi un cadre pour une politique communautaire dans <strong>le</strong> domaine de l’eau.La DCE institue une ligne de conduite pour <strong>le</strong>s politiques de gestion des eaux et vise une protection des eaux continenta<strong>le</strong>s,souterraines et côtières. El<strong>le</strong> engage chaque Etat membre à parvenir à un bon état des eaux d’ici à 2015.En France, cette directive a été traduite <strong>le</strong> 30 décembre 2006 par la promulgation de la Loi sur l’Eau et <strong>le</strong>s Milieux Aquatiques(LEMA).


Disposition selon <strong>le</strong>scourbes de niveauCul de sac hydrauliqueCasier d’éta<strong>le</strong>ment descruesRipisylveTalusFossésBandes enherbées aupied des arbresLes projetsagroforestiers col<strong>le</strong>ctifsd’aménagement duterritoire constituentun moyen efficace pourparvenir au bon état deseaux et réduire <strong>le</strong>s coûtsde traitements.localisationMaîtriser la circulation de l’eau grâce aux systèmesagroforestiers consiste à structurer, selon <strong>le</strong>s contraintesphysiques du site à aménager, un réseau de barrages filtrantset de drains naturels :• La protection du réseau hydrographique grâce à une ripisylveconstitue l’armature première du réseau. Au niveau des zoneshumides, son rô<strong>le</strong> dans <strong>le</strong>s processus de dénitrification estessentiel.• Il est éga<strong>le</strong>ment nécessaire de disposer des haies ou desalignements d’arbres en travers des talwegs qui formeront descasiers d’éta<strong>le</strong>ment des crues en dressant des barrières faceà la montée des eaux.• Les haies ceinturant <strong>le</strong>s bas-fonds délimitent <strong>le</strong>s zoneshydromorphes des zones plus sèches.• Positionner, parallè<strong>le</strong>ment aux courbes de niveau, des haiesà l’aval des parcel<strong>le</strong>s ou des alignement d’arbres sur desbandes enherbées à l’intérieur des parcel<strong>le</strong>s.• Les haies dans <strong>le</strong> sens de la pente forment des “réseauxhydrographiques” secondaires.• Il s’avère pertinent de piéger l’eau et de contraindre soninfiltration en constituant des “culs de sacs” hydrauliques.• Lors du positionnement des entrées de champs ou de trouéesdans une haie, veil<strong>le</strong>r à ne pas <strong>le</strong>s positionner dans une haieperpendiculaire à la pente à l’aval d’une parcel<strong>le</strong>.composition• Coup<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s haies à un talus, voire un fossé, renforceconsidérab<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>ur action anti-érosive.• Une banquette enherbée disposée au pied des haies et enamont par rapport à l’écou<strong>le</strong>ment des flux permet de trier <strong>le</strong>smatières en suspension et <strong>le</strong> phosphore attaché en fonctionde la tail<strong>le</strong> des particu<strong>le</strong>s. Cet our<strong>le</strong>t herbeux au pied de lahaie constitue éga<strong>le</strong>ment un premier filtre avant que la filtrationactive des arbres intervienne.• Positionner <strong>le</strong>s alignements d’arbres intraparcellaires surdes bandes enherbées est indispensab<strong>le</strong> pour garantir <strong>le</strong>urefficacité hydraulique.• Chaque plante ayant des prélèvements différenciés dans<strong>le</strong> temps, il convient de diversifier <strong>le</strong>s essences si l’on veutgarantir la stabilité de la barrière biogéochimique durant toutela saison de végétation.• Dans la plupart des cas, une ripisylve d’une dizaine de mètresde large est nécessaire pour protéger efficacement la rivière.• La largeur des haies dépend de la vulnérabilité des milieuxà l’érosion (nature des sols, intensité des pentes, pratiquescultura<strong>le</strong>s).gestion• Une haie ou une ripisylve à la végétation clairsemée verra ses fonctions hydrauliques limitées, tant du point de vue de lasédimentation que pour l’infiltration. Etoffer la formation arborée s’impose alors.• Les prélèvements de bois ne posent pas de problème dans la mesure où la coupe “à blanc” n’est pas pratiquée. La coupe desarbres représente au contraire une exportation d’azote. De plus, <strong>le</strong> recépage relance la vigueur végétative donc l’action purificatricedu système agroforestier. Les jeunes arbres poussent effectivement plus rapidement que <strong>le</strong>s anciens.• Un entretien annuel des zones enherbées est préconisé avec une hauteur de coupe d’environ 15 cm pour favoriser la sédimentationdes matières en suspension• Introduire plusieurs cultures d’hiver dans <strong>le</strong>s rotations cultura<strong>le</strong>s permet un enracinement plus profond des alignements d’arbresintraparcellaires. Cela conduit à renforcer l’efficacité du fi<strong>le</strong>t de sécurité dressé par <strong>le</strong> systèmes racinaires des arbres contre <strong>le</strong>spollutions diffuses, mais éga<strong>le</strong>ment un meil<strong>le</strong>ur partage de la ressource en eau.23


une approche nécessairement globa<strong>le</strong>Un seul et même arbre répond à de multip<strong>le</strong>s problématiques. Il ne suffit donc pas de suivre machina<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s principesétablis ci-dessus. Il convient plutôt d’en avoir la connaissance généra<strong>le</strong> et d’en faire la synthèse sur <strong>le</strong> terrain.L’aménagement agroforestier d’une exploitation nécessite de penser globa<strong>le</strong>ment “production”, “écosystème” et“paysage” en cherchant à comprendre comment l’exploitation s’insère dans ces différentes conceptions de l’espaceagrico<strong>le</strong>.Pour cela, des échanges avec l’agriculteur, des al<strong>le</strong>rs-retours entre l’observation du terrain, des cartes IGN et desphotographies aériennes permet d’appréhender <strong>le</strong> fonctionnement spatial de l’exploitation. Il s’agit alors de localiser <strong>le</strong>senjeux <strong>le</strong>s plus forts et d’adapter l’aménagement et la gestion du système agroforestier en conséquence.Nous venons de voir que <strong>le</strong>s contributions de l’agroforesterie sont nombreuses et que son fonctionnement estrelativement comp<strong>le</strong>xe. Pour l’agriculteur “novice” en la matière, l’accompagnement <strong>technique</strong> est un bon moyen pourréaliser des projets adaptés aux problématiques de son entreprise dans son territoire. Les connaissances de l’agriculteuret du conseil<strong>le</strong>r sont alors mises à profit pour réaliser des projets pertinents. En effet, un agriculteur et un conseil<strong>le</strong>ragroforestier ne perçoivent pas de la même façon une exploitation agrico<strong>le</strong>. La <strong>le</strong>cture de son paysage, l’analyse del’agencement des éléments agrico<strong>le</strong>s et arborés qui <strong>le</strong> composent, ne conduiront pas obligatoirement aux mêmes idéesd’aménagement. Chacun ayant, en fonction de ses connaissances et de ses expériences, des clés d’interprétationdifférentes, <strong>le</strong> croisement du regard de l’agriculteur et de celui du conseil<strong>le</strong>r conduira à un projet nécessairement plusriche et pertinent.Par voie de conséquence, la visite d’exploitation sur <strong>le</strong> terrain en compagnie de l’agriculteur occupe une placeprépondérante dans la méthode que nous proposons pour réaliser un plan de gestion agroforestier.C’est l’objet de la deuxième partie de ce guide.Productionsagrico<strong>le</strong>sPartage del’espaceagrico<strong>le</strong>et identitéterritoria<strong>le</strong>Réduirel’intensitédes pics decrueGérer laréserveuti<strong>le</strong> eneauRéduire <strong>le</strong>spollutionsdiffusesProductionsde boisDiversité desphysionomieset des colorisConserver desouvertures etdes points devueIntégration deséléments bâtisVoie decirculationombragéeSentier ombragéau long de laripisylve sepoursuivantvers <strong>le</strong> villageL’effet brise-ventContrô<strong>le</strong> de l’espacemententre <strong>le</strong>s éléments arborésOrientation nord/sud des hauts jetsTalusFossésDisposition selon <strong>le</strong>scourbes de niveauL’effet parasolDisséminationd’arbres isolés(parasols)Réseau debrise-ventCul de sachydrauliqueRipisylveHétérogénéitédes milieuxArbre relaisRéseau decorridorsbiologiquesEffet de lisièreMaintien debois mortBandes enherbées au pied des arbresCasier d’éta<strong>le</strong>mentdes cruesL’effet puits decarboneSauvegarderla biodiversitéFavoriser <strong>le</strong>sactivités denatureFavoriser <strong>le</strong>sauxiliaires desculturesRéduire l’érosiondes solsBonifier <strong>le</strong>s solsFavoriser <strong>le</strong>spollinisateursFavoriser lavie du sol26


Principes fondamentauxObserver <strong>le</strong>s structures paysagères “traditionnel<strong>le</strong>s” aux a<strong>le</strong>ntours dusite à aménager est une source d’inspiration féconde pour imaginer <strong>le</strong>snouveaux projets.Comprendre <strong>le</strong> relief, <strong>le</strong>s sols et <strong>le</strong> climat dans <strong>le</strong>squels s’insèrel’exploitation est un préalab<strong>le</strong>.Les notions d’hétérogénéité sont applicab<strong>le</strong>s tant pour <strong>le</strong>s problématiquesliées à l’eau, au sol, à la biodiversité et au climat. La présence des arbresinduit effectivement un paysage plus “rugueux” et varié qu’en <strong>le</strong>ur absence.Lors d’un aménagement, il convient par conséquent de repérer <strong>le</strong>s zones <strong>le</strong>splus “lisses” , cel<strong>le</strong>s qui sont exemptes de couvert végétal permanent, qu’ilsoit arboré ou herbacé.La constitution d’un réseau d’éléments arborés est éga<strong>le</strong>ment primordia<strong>le</strong>.Les mail<strong>le</strong>s de ce réseau seront plus ou moins resserrées en fonctionde l’acuité des enjeux, des opportunités et des contraintes de chaqueexploitation dans son territoire.En termes de mail<strong>le</strong>, une attention particulière est à porter sur <strong>le</strong>s surfacescultivées d’une tail<strong>le</strong> supérieure à 20 ha et dépourvues d’arbres.L’emploi de plants d’origine loca<strong>le</strong>*, la diversité des essences au seindes éléments et la variété des physionomies, comptent parmi <strong>le</strong>s principesfondamentaux d’aménagement.Le choix des végétaux en fonction des conditions pédoclimatiques dechaque parcel<strong>le</strong> est capital.Avec la plantation, la gestion de la végétation spontanée** est éga<strong>le</strong>mentun moyen efficace d’implanter des végétaux locaux en grande quantité.* Des listes sont disponib<strong>le</strong>s dans vos départements. Renseignez-vous auprès des opérateurs locaux ou des DDT/DDTM.** La gestion de la végétation spontanée implique de maîtriser la prolifération éventuel<strong>le</strong> de plantes invasives. Deslistes sont disponib<strong>le</strong>s dans vos départements. Renseignez-vous auprès des opérateurs locaux ou des DDT/DDTM.27


visited’exploitation53traitementdes données54définitiondu projet5556miseen œuvre57suivi5828


2Réalisationd’un plan de gestionagroforestierDe l’importance du conseil <strong>technique</strong> : exemp<strong>le</strong> en Auvergne (Mission Haies Auvergne)Conseil<strong>le</strong>r un agriculteur pour la plantation d’arbres champêtres implique de s’adapter à chaque contexte agrico<strong>le</strong>, paysager etenvironnemental et lui proposer une plantation qui correspondra aux objectifs définis ensemb<strong>le</strong>. Le conseil<strong>le</strong>r doit donc pouvoirs’adapter à de nombreux contextes.En Auvergne, <strong>le</strong> conseil<strong>le</strong>r doit s’adapter à des contextes agrico<strong>le</strong>s très variés (céréaliculture, polyculture é<strong>le</strong>vage, é<strong>le</strong>vages,estives,...) associés à des enjeux environnementaux distincts. Le discours pour convaincre doit donc s’adapter à chaque territoireet à chaque exploitation.Mais convaincre et conseil<strong>le</strong>r la plantation ne suffit pas. Il faut que cel<strong>le</strong>-ci corresponde aux objectifs définis avec l’agriculteur,notamment en matière de forme, vitesse de croissance, hauteur et largeur à terme ..... Au côté de l’agriculteur, <strong>le</strong> rô<strong>le</strong> du conseil<strong>le</strong>rest primordial. En Auvergne, des plaines céréalières argilocalcaires, aux sommets des volcans, <strong>le</strong>s sols et <strong>le</strong>s conditionsclimatiques changent radica<strong>le</strong>ment. Aussi, pour conseil<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s bonnes essences aux bons endroits, il est indispensab<strong>le</strong> demaîtriser l’autoécologie des essences champêtres. A ceci s’ajoute des différences de croissance importantes selon <strong>le</strong>s territoires :un noisetier mesure 4 m de haut et de large en plaine, contre 1.5 m en montagne. Le projet de plantation de haie est donc pointuet <strong>technique</strong> pour satisfaire l’agriculteur.29


1 visite d’exploitationCette première étape comprend un entretien à partir d’observations de terrain et de re<strong>le</strong>vés pour déterminer <strong>le</strong>s objectifsdu projet agroforestier, localiser <strong>le</strong>s problèmes agronomiques, environnementaux ou territoriaux et analyser in situ <strong>le</strong>potentiel agroforestier de l’exploitation.Entretien avec l’agriculteur1. Données généra<strong>le</strong>s sur l’exploitation agrico<strong>le</strong>Le projet agroforestier dépend tout d’abord desorientations agrico<strong>le</strong>s de l’exploitation. Les enjeux neseront effectivement pas <strong>le</strong>s mêmes en grandes cultures,é<strong>le</strong>vage, viticulture ou maraîchage... Dans quel cadre ceprojet est-il réalisé : un souhait personnel de travail<strong>le</strong>ravec l’arbre, un diagnostic MAE / PVE, une certificationenvironnementa<strong>le</strong> de l’exploitation, la réalisation de laTrame Verte et B<strong>le</strong>ue du Grenel<strong>le</strong>…?Il convient ensuite de connaître la superficie agrico<strong>le</strong>utilisée (SAU), l’organisation des rotations et <strong>le</strong>planning des pâturages, ainsi que <strong>le</strong> mode de fairevaloir.Celui-ci pose effectivement la question de lapropriété des arbres et de <strong>le</strong>ur mode de gestion à définirentre <strong>le</strong> propriétaire et <strong>le</strong> fermier.Le nombre d’Unité de Travail Humain (UTH) donne desinformations quant à la force de travail disponib<strong>le</strong> et àl’éventualité d’un partage des travaux liés à l’arbre.Connaître <strong>le</strong> matériel utilisé pour l’entretien et lavalorisation des arbres est nécessaire pour définir despréconisations de gestion.L’appartenance de l’exploitation à un réseau commeune Entreprise de Travaux Agrico<strong>le</strong> (ETA) ou uneCoopérative d’Utilisation du Matériel Agrico<strong>le</strong> (CUMA)permet d’envisager l’investissement dans du matérie<strong>le</strong>n commun.En tous cas, il convient de garder à l’esprit quel’exploitation est en évolution constante et qu’un projetagroforestier participe de cette évolution.3. Définition des objectifs du projetCette étape est capita<strong>le</strong>. El<strong>le</strong> détermine, parmi la variétédes contributions économiques, environnementa<strong>le</strong>set socia<strong>le</strong>s de l’agroforesterie, cel<strong>le</strong>s sur <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s ilconvient de mettre l’accent. Ce peut être par exemp<strong>le</strong> :la protection biologique de cultures, la production debois énergie ou la protection climatique des animauxd’é<strong>le</strong>vage.Il convient toutefois de ne pas oublier <strong>le</strong>s autrescontributions. La production de bois énergie par exemp<strong>le</strong>ne doit pas entrainer une récolte déraisonnée de laressource de l’exploitation qui provoquerait l’apparitionde problèmes liés à une ouverture subite du paysage,comme la pullulation de ravageurs ou l’augmentationdes stress climatiques sur <strong>le</strong>s cultures ou <strong>le</strong>s animaux.2. DiscussionLes portes d’entrée pour développer l’intérêt de l’agriculteursont multip<strong>le</strong>s. A titre d’exemp<strong>le</strong>s :• S’il sollicite un conseil <strong>technique</strong> en agroforesterie parcequ’il souhaite ouvertement travail<strong>le</strong>r avec l’arbre, l’agriculteura généra<strong>le</strong>ment déjà imaginé un projet. L’interroger sur sonprojet : quel est son objectif? Pourquoi positionnerait-il unehaie à cet endroit? et pourquoi pas ail<strong>le</strong>urs ?• Rencontre-t-il des problèmes liés aux stress climatiqueset biologiques ravageurs des cultures ? Est-ce que <strong>le</strong>sproductions sont abîmées ?• Perd-il par endroit beaucoup de terre arab<strong>le</strong> suite auxépisodes pluvieux importants ?• Se chauffe-t-il au bois ? en fait-il commerce ? est-ce quesa famil<strong>le</strong>, ses proches ou ses voisins l’aident dans cetteactivité?• Est-il intéressé par la mise en place d’un capital “boisd’œuvre”?• Souhaiterait-il mettre en place un atelier BRF ?• Est-il chasseur ?• Combien de temps <strong>le</strong>s animaux d’é<strong>le</strong>vage passent-ilsà l’extérieur sur l’ensemb<strong>le</strong> de l’année ? Dans ce cas, <strong>le</strong>technicien pourra argumenter sur <strong>le</strong> confort des animaux par<strong>le</strong>s arbres aux intersaisons.• Est-il un fin technicien ouvert à toute innovation <strong>technique</strong>dans la mesure où il y trouverait un intérêt économique aufinal ? Le conseil devra alors être particulièrement pointu etprésenter son argumentaire de façon claire et précise dansune approche technico-économique.• Souhaite-il, grâce à ses arbres, ne pas être accusé detransmettre des maladies aux troupeaux du voisin ou depolluer l’eau en aval ? L’arbre devient alors un outil de paixsocia<strong>le</strong>.• Les agriculteurs ne sont pas souvent félicités pour <strong>le</strong> travailaccompli mais sont, par contre, de plus en plus montrés dudoigt par <strong>le</strong>urs voisins non agriculteurs. Il est alors possib<strong>le</strong>de présenter l’agroforesterie comme un moyen efficaced’amélioration de l’image de son métier. L’arbre crée du liensocial entre l’agriculteur et son entourage de proximité. Il estvecteur de relation socia<strong>le</strong>.• Interroger l’agriculteur sur son épanouissement dans <strong>le</strong>métier, sur <strong>le</strong> plaisir qu’il prend à pratiquer l’agriculture estéga<strong>le</strong>ment un moyen de trouver des portes d’entrées pourfaciliter l’intégration de l’arbre à ses logiques de production.• Il peut éga<strong>le</strong>ment être judicieux de préciser que l’implantationde nouveaux arbres sera visib<strong>le</strong> dans <strong>le</strong> paysage et remarquéepar <strong>le</strong>s autres usagers de l’espace agrico<strong>le</strong>.• Si l’on se projette dans <strong>le</strong> temps, il est possib<strong>le</strong> d’indiquer qu’entravaillant avec l’arbre, l’agriculteur anticipe une rég<strong>le</strong>mentationqui demain sera, semb<strong>le</strong>-t-il, plus contraignante.30


►Un plan de gestion agroforestier sollicite undiagnostic partagé pour un projet adapté.S’équiper d’un appareil photographique, prévoir une carteIGN au 1/25000ème, des photocopies du document Télépacde l’agriculteur, une photographie aérienne au 1/10000èmesur laquel<strong>le</strong> il est possib<strong>le</strong> de visualiser clairement l’ensemb<strong>le</strong>de l’exploitation et non îlot par îlot comme c’est <strong>le</strong> cas sur <strong>le</strong>document Télépac.Les photos aériennes sont disponib<strong>le</strong>s surwww.geoportail.frRe<strong>le</strong>vés de terrainLocalisation des problèmes agronomiques ou environnementauxLors du tour d’exploitation, <strong>le</strong> technicien et l’agriculteurrepèrent sur une carte ou une photographie aérienne <strong>le</strong>sproblèmes rencontrés : pertes de terres sur des parcel<strong>le</strong>ssensib<strong>le</strong>s à l’érosion, pullulation de ravageurs, grandesparcel<strong>le</strong>s en p<strong>le</strong>in courant d’air, diffusion d’odeur depuis <strong>le</strong>sbâtiments d’é<strong>le</strong>vage, cours d’eau ou fossé non protégés,fausses notes dans <strong>le</strong>s compositions paysagères…Des photographies peuvent être prises. A l’avenir el<strong>le</strong>spermettront des comparaisons avant et après aménagement.Des schémas permettent d’illustrer <strong>le</strong>s problèmes.Si l’agriculteur est en possession de cartographies anciennesde l’exploitation, <strong>le</strong>s consulter permet de repérer deslocalisations historiques des haies et des éléments arborés.Analyse qualitative de la ressource arboréeLors du tour d’exploitation, <strong>le</strong> technicien peut identifier, encompagnie de l’agriculteur, sur un exemplaire photocopié dudocument Télépac de l’agriculteur, chaque élément arboré :haies, alignements, ripisylves, arbres isolés, lisières, zonesherbacées favorab<strong>le</strong>s à l’installation de buissons, etc.Pour chaque élément identifié, il indique alors sur une “ficheterrain” :• son type : haie haute pluristrate, basse, “carrée”,alignement d’arbres… et <strong>le</strong>s essences majoritairesqui la composent.• son état : bon état, délaissé, sur-entretenu,et des remarques: têtard à ébrancher, ormesdépérissants…• son statut : à qui appartient-il ?Il précise alors pour chacune d’entre el<strong>le</strong>s <strong>le</strong>s préconisationsde gestion à appliquer.Généra<strong>le</strong>ment, <strong>le</strong>s préconisations de gestion peuvent êtreregroupées en 5 classes :• tail<strong>le</strong> de formation• entretien courant• transformation (en hauteur ou en largeur)• récolte• replantationAfin de faciliter <strong>le</strong>s préconisations de gestion, la typologie miseen place doit être la plus simp<strong>le</strong> possib<strong>le</strong>. Il convient éga<strong>le</strong>mentde veil<strong>le</strong>r à ce que, sur un même linéaire, <strong>le</strong>s préconisations nevarient pas trop.Remarquons que <strong>le</strong>s haies jeunes, nouvel<strong>le</strong>ment plantées,peuvent être considérées en fonction de la physionomie verslaquel<strong>le</strong> el<strong>le</strong>s tendent.N° dehaieH1H2H3H4Type de haie :Composition, état, objectif,remarqueHaie arborée plantée il y a30 ansMerisier, châtaignier, chêneHaie arboréeChêne, charme, érab<strong>le</strong>Haie arboréeMerisier, érab<strong>le</strong>, charme,ormeHaie haute plantée (unepartie en 1998 et une autreen 2006)Merisier, frêne, ormerésistant noyer,...H5 Haie arborée plantée en 2006Merisier, érab<strong>le</strong>, charme,frêne, et chêne sessi<strong>le</strong>H6 Haie arborée plantée en 2006Merisier, érab<strong>le</strong>, charme,frêne, et chêne sessi<strong>le</strong>Remarques état des lieuxHaie buchée en 2008Têtards reformés à 3 mEtat et vigueur moyenne (<strong>le</strong>sormes ne sont pas bien repartisde souchePrésence de trouéesStatut de lahaie :Propriété (P) oumitoyenneté (M)Exemp<strong>le</strong> de fiche «terrain» après saisie informatiquePréconisations de gestionlongueurM Entretien fait par la commune des deux cotés 835M Entretien fait par l’agriculteur 210PEffectuer plantation de regarnis cet hiver dans <strong>le</strong>strouéesRecepage des ormes cet hiver pour éviter lacompétition avec <strong>le</strong>s regarnisBonne largeur P Tail<strong>le</strong> de formation des arbres de hauts jetsTail<strong>le</strong> d’élagage sur merisier noyer et orme résistant(à faire en 2009)Effectuer des éclaircies pour dégager <strong>le</strong>s hauts-jetsBon développement P Tail<strong>le</strong> de formation des arbres de hauts jets 665Bon développement P Tail<strong>le</strong> de formation des arbres de hauts jets 7023518531


2 traitement des donnéesAprès la visite d’exploitation, <strong>le</strong> traitement informatique des données permet de formaliser <strong>le</strong> projet agroforestier.Il s’agit de mettre à plat <strong>le</strong>s informations col<strong>le</strong>ctées sur <strong>le</strong> terrain (problèmes agronomiques et environnementauxidentifiés, analyse qualitative de la ressource), de <strong>le</strong>s cartographier, afin de bien <strong>le</strong>s visualiser. Un argumentaire rédigéaccompagne <strong>le</strong>s réalisations cartographiques afin de <strong>le</strong>s expliciter.Représentation cartographique des enjeuxA partir des observations faites sur <strong>le</strong> terrain et enreprenant <strong>le</strong>s principes généraux présentés dansla première partie de ce document, il est possib<strong>le</strong>de repérer sur un fond de carte des discontinuitésdans <strong>le</strong> réseau agroforestier qui pourraient avoir desconséquences quant à la diffusion de la biodiversité, laprotection climatique des cultures ou la régulation de lacirculation de l’eau, etc.A titre d’exemp<strong>le</strong>, nous analyserons l’espace agrico<strong>le</strong>schématique représenté sur la photo aérienne ci-contre.59Enjeu “production”Cette exploitation de polyculture-é<strong>le</strong>vage est située surdes coteaux argilo-calcaires.Des prairies sont pâturées par des vaches allaitantes àproximité du siège. Le troupeau est exposé aux cha<strong>le</strong>ursestiva<strong>le</strong>s et aux vents d’ouest.Sur <strong>le</strong> reste des terres, l’agriculteur pratique une rotationblé-tournesol. Le potentiel agronomique des sols estrelativement faib<strong>le</strong> et sujet à l’érosion. Les culturessont soumises à des stress climatiques et biologiquesaffectant <strong>le</strong>s rendements.Un bâtiment d’é<strong>le</strong>vage au sud du siège de l’exploitationn’est pas protégé du vent.Enjeu “climat”Le vent d’ouest dominant s’engouffre dans un couloirformé par un bosquet au sud-ouest et un massif ausud.Le troupeau est exposé aux cha<strong>le</strong>urs estiva<strong>le</strong>s.Enjeu “biodiversité”Les seuls éléments arborés présents sont relativementisolés. Potentiel<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s auxiliaires des cultures nepeuvent qu’intervenir diffici<strong>le</strong>ment au centre de l’îlotcultivé.D’une manière généra<strong>le</strong>, la connectivité écologiqueentre la zone hydromorphe de bas-fond, <strong>le</strong> bosquet et <strong>le</strong>massif forestier est relativement faib<strong>le</strong>.Enjeu “sol”D’une manière généra<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s sols de l’exploitation sontsujets à l’érosion. Au-delà de la mise en place de pratiquesagrico<strong>le</strong>s limitant ce phénomène, nous noterons qu’unehaie était anciennement située en amont de l’ellipserouge brique figurant sur la photographie aérienne. Lestraces de sa présence passée sont encore visib<strong>le</strong>s.Cette haie localisée sur une rupture de pente entre <strong>le</strong>plateau et <strong>le</strong> coteau jouait un rô<strong>le</strong> antiérosif essentiel.Enjeu “eau”L’exploitation est située 500 m en amont d’un point decaptage d’eau potab<strong>le</strong>. Des analyses ont révélé uneprésence trop importante de nitrates et pesticides.La prairie au centre du périmètre col<strong>le</strong>cte <strong>le</strong>s eaux deruissel<strong>le</strong>ment en provenance des versants cultivés.Son rô<strong>le</strong> dans <strong>le</strong>s processus de filtration/épuration despollutions diffuses est par conséquent essentiel.La haie basse, clairsemée et discontinue qui la circonscritne joue pas p<strong>le</strong>inement son rô<strong>le</strong> « tampon ».Sur <strong>le</strong>s versants, aucune barrière enherbée ou arboréene fixe, freine, ni filtre <strong>le</strong>s ruissel<strong>le</strong>ments chargés dematières polluantes.Enjeu “paysage”Un sentier de promenade et randonnée chemine dans<strong>le</strong>s haies situées au nord et à l’ouest du périmètre etoffre des points de vue intéressants sur <strong>le</strong> vallon cultivé.L’aménagement du site veil<strong>le</strong>ra par conséquent à ne pasfermer complètement <strong>le</strong> paysage et mettra en va<strong>le</strong>ur <strong>le</strong>sarbres remarquab<strong>le</strong>s et points de vue.L’agriculteur souhaite agrémenter <strong>le</strong> siège del’exploitation et l’allée qui y conduit.32


Notons que <strong>le</strong>s ellipses de cou<strong>le</strong>ur localisent <strong>le</strong>s enjeux prioritaires, mais que pour chacun de ces enjeux, la réf<strong>le</strong>xion est menée surl’ensemb<strong>le</strong> du parcellaire.60Diagnostic agroforestier des atouts et des contraintesPrésenter synthétiquement <strong>le</strong>s atouts et <strong>le</strong>s contraintes de l’exploitation vis-à-vis de la mise en œuvre d’un projetagroforestier : motivation de l’agriculteur, insertion dans un réseau de valorisation du bois, équipements en matérield’entretien, qualité et profondeur des sols, présence de drains artificiels, configuration et conformation du parcellaire(morcelé, éloigné, ondulé ou au contraire regroupé autour du siège et relativement plan), etc.De grandes parcel<strong>le</strong>s au coeur d’unvallon Zoom sur la prairie en aval Un réseau de haies résiduel61 62 63Arbre têtard à l’abandon64 65 66Une équipe de bénévo<strong>le</strong>s volontairespour l’entretien des haies : club derandonneurs remettant en service dessentiers sur la communeSentier de Promenade et Randonnéeautour de l’exploitation33


3 définition du projetCette étape permet de définir et argumenter <strong>le</strong>s propositions de localisations, compositions et modes de gestion deséléments arborés existantes et à créer. Le projet est alors soumis à l’agriculteur pour validation ou rectification.Localisation, composition et modes de gestion argumentésdes aménagements proposésEn reprenant l’exemp<strong>le</strong> cidessus,suite à la visite, ilapparaît que l’agriculteur veut :● rég<strong>le</strong>r ses problèmesenvironnementaux● se chauffer au bois● diversifier ses productionsavec du bois d’œuvre et desvergersLes choix delocalisation, decomposition et <strong>le</strong>smodes de gestion enfonction des différentsenjeux sou<strong>le</strong>vés parl’aménagement sontexplicités ci-dessous : 671 Une haie transversa<strong>le</strong> permettra de drainerl’écou<strong>le</strong>ment des eaux sur <strong>le</strong> versant nord et assureraune connexion écologique entre la zone hydromorpheet la haie périphérique. Le choix des essences seportera essentiel<strong>le</strong>ment sur des essences arbustivesà proximité de la trogne remarquab<strong>le</strong> afin de la mettreen va<strong>le</strong>ur, et davantage sur des essences de haut jetdans sa partie aval.2 Les trouées de la haie ceinturant la prairie serontcomblées par des plantations d’arbres de haut jet.Une gestion plus douce des arbres et arbustesexistants permettra à la haie d’exprimer p<strong>le</strong>inementson potentiel tampon vis-à-vis des pollutionsdiffuses.3 La haie transverse sera complétée par des essencesde haut-jet afin d’assurer la connectivité avec la zonehydromorphe.4 Une haie sera implantée afin de limiter <strong>le</strong>sphénomènes érosifs. Etant donné son orientationest-ouest, el<strong>le</strong> sera essentiel<strong>le</strong>ment composéed’essences arbustives afin de limiter l’ombre portéesur la parcel<strong>le</strong> au nord.5 Des alignements intraparcellaires sur des bandesenherbées joueront un rô<strong>le</strong> climatique et biologiqueau cœur de l’îlot cultivé. Ils seront conduits pourdonner du bois d’œuvre.6 Une haie haute jouera un rô<strong>le</strong> de brise-vent et deconnexion écologique entre la zone hydromorphe etla haie “7”.7 Une doub<strong>le</strong> haie haute assurera la connexionécologique entre <strong>le</strong> bosquet, <strong>le</strong> massif forestier et lazone hydromorphe et jouera un rô<strong>le</strong> de brise-vent.Au cœur de cette doub<strong>le</strong> haie, un cheminementpiétonnier permettra de faire <strong>le</strong> tour de l’exploitation.Le sentier ainsi crée sera ouvert aux promeneurs et<strong>le</strong>ur permettra d’éviter de circu<strong>le</strong>r sur la route.8 Une haie haute protégera <strong>le</strong> bâtiment agrico<strong>le</strong> du ventet contribuera à agrémenter <strong>le</strong> siège de l’exploitation9 Un pré-verger fournira des fruits, mais éga<strong>le</strong>ment del’ombre aux vaches. Il agrémentera l’environnementimmédiat du siège.34


4 mise en œuvreUne fois <strong>le</strong> projet établi, sa mise en œuvre comprend :• Le choix détaillé des essences qui doit être adapté aux conditions pédoclimatiquesde chaque parcel<strong>le</strong>.• Le choix et la pose d’un paillage de protection• La fourniture des plants et des protections• Les explications pour réussir <strong>le</strong>s plantations, <strong>le</strong>s tail<strong>le</strong>s de formation.• La présentation des partenaires <strong>technique</strong>s éventuels pour la réalisation destravaux de plantation ou d’entretien/valorisation (Entreprises de Travaux Agrico<strong>le</strong>s(ETA) par exemp<strong>le</strong>).• La présentation des différents programmes d’aides existants pour la plantationou l’entretien• L’établissement avec l’agriculteur un ca<strong>le</strong>ndrier réaliste pour <strong>le</strong>s opérations deplantation et d’entretien/valorisation.La démarcheprésentéedans ce guidepeut constituerune premièreétape avantla mise enplace d’undiagnostic plusapprofondisur unethématiqueparticulière(bois énergie,gestion dela fauneauxiliaire, boisd’œuvre...)68 69 70 71Entretien au sécateurPréparation d’un chantier de plantationPlantations sur BRF et protectionsHaie plantée il y a 20 ans5 suiviLe suivi du projet est primordial pour montrer à l’agriculteur qu’il est accompagné dans son projet.Il permet d’actualiser <strong>le</strong>s données relatives à la ressource arborée de l’exploitation.Le technicien agroforestier conseil<strong>le</strong> l’agriculteur pour <strong>le</strong>s tail<strong>le</strong>s de formation des arbres, l’entretien, <strong>le</strong>s débouchés pour<strong>le</strong>ur valorisation.Le suivi permet éga<strong>le</strong>ment une adaptation des projets agroforestiers aux évolutions rég<strong>le</strong>mentaires et des politiquesagrico<strong>le</strong>s.L’intérêt du suivi est à doub<strong>le</strong> sens dans la mesure où l’agriculteur peut témoigner quant à la pertinence du plan degestion réalisé, évoquer des points qui pourraient être améliorés dans <strong>le</strong>s aménagements à venir.Un Plan de Gestion Agroforestier : 20 à 28 h par exploitation4 à 6 h de visite6 à 8 h de traitement des données1 à 2 h de rendu3 à 4 h pour choix détaillé des essences, livraison des fournitures, explications pour la plantation6 à 8 h de suivi sur 3 ans35


ANNEXESPré-requis pour <strong>le</strong>s techniciensCONNAISSANCES REQUISESSOURCES D’INFORMATIONEléments arborésdes systèmesagroforestiersAuto-écologie des essencesContributions agro-écologiquesTechniques d’implantation d’élémentsarborés en milieu agrico<strong>le</strong>Techniques d’entretien et de valorisationd’éléments arborés en milieu agrico<strong>le</strong>Flores forestières françaises (cf. bibliographie)Ouvrages de synthèse : Baudry et Join (2003),Liagre (2006), Dupraz et Liagre (2008)... (cf.bibliographie en fin de document)Documentation <strong>technique</strong> (prochainement surwww.afahc.fr)Connaissance du contexte agrico<strong>le</strong> local et globalConnaissance des cultures et des animaux d’é<strong>le</strong>vage et de <strong>le</strong>ursexigences (formation nécessaire)Chambres d’Agriculture, DDT / DDTM, presseagrico<strong>le</strong>Connaissance du matériel utilisé (formation nécessaire)Les enjeux environnementaux locaux et globaux liés à la gestionde l’eau, des sols, de la biodiversité, du climat, de l’énergie, dupaysageLe cadre physique dans <strong>le</strong>quel s’insère l’entreprise : lagéomorphologie, la pédologie qui renseigneront sur la nature dessols (structure, texture), et donc sur <strong>le</strong>ur potentiel biologique etagronomique et <strong>le</strong>ur vulnérabilité face aux phénomènes érosifsLes dispositifs de soutien pour l’implantation ou la gestion desarbres champêtres (mesures du PDRH, programmes locaux)Les contraintes rég<strong>le</strong>mentaires conditionnant l’implantation ou lagestion des arbres champêtres (arrêtés préfectoraux concernant<strong>le</strong>s normes loca<strong>le</strong>s, <strong>le</strong>s Surfaces Equiva<strong>le</strong>ntes Topographiques(SET), <strong>le</strong>s zones prioritaires “nitrates” , <strong>le</strong>s Zones de NonTraitement (ZNT), l’éligibilité des parcel<strong>le</strong>s agroforestières)Régions, Départements, DDT / DDTM, siteinternet des ministères en charge de l’agricultureet de l’environnement, col<strong>le</strong>ctivités loca<strong>le</strong>sgestionnaires de la ressource en eau et desSAGE.Atlas des paysages (cf. bibliographie en fin dedocument)Monographies régiona<strong>le</strong>sAtlas pédologiques (cf. Chambres d’Agriculture)DDT / DDTM (prochainement sur www.afahc.fr)DDT / DDTMCOMPÉTENCES REQUISESAptitudes à raisonner dans l’espace et dans <strong>le</strong> tempsCompétences en <strong>le</strong>cture et interprétation des paysagesMaîtrise des outils de traitement des données, cartographie (voire SIG), tab<strong>le</strong>urs (notions “Excel” ou équiva<strong>le</strong>nt).Qualités humaines : pragmatisme, curiosité, bonne connaissance des motivations “parallè<strong>le</strong>s” (chasse, pêche...),savoir cerner <strong>le</strong>s motivations de l’agriculteur, pouvoir argumenter face à un agriculteur qui demande des références,constituer des réseaux d’acteurs, disponibilité, ténacité.37


Ressources documentairesLes principes généraux d’aménagement et de gestion des systèmes agroforestiers (première partie du guide)ont été principa<strong>le</strong>ment extraits des ouvrages et publications suivants :● Les haies rura<strong>le</strong>s – Rô<strong>le</strong>s, création, entretien – Fabien Liagre (2006) ; Editions France Agrico<strong>le</strong>● De la haie aux bocages – Organisation, dynamique et gestion – sous la coordination de Jacques Baudry et AgnèsJouin (2003) ; INRA éditions● Agroforesterie – Des arbres et des cultures – Christian Dupraz et Fabien Liagre (2008) ; Edition France Agrico<strong>le</strong>● Projet d’exploitation agrico<strong>le</strong> et paysage – Régis Ambroise, Monique Toublanc, F. Bonnaud (2009) – PlaquetteAPPORT – site web : http://www.agriculture-et-paysage.fr/spip.php?artic<strong>le</strong>128● Documentation du CORPEN sur <strong>le</strong>s zones tampon : http://www.ecologie.gouv.fr/artic<strong>le</strong>.php3?id_artic<strong>le</strong>=6681● Paysage-Bocage-Mécanisation – Francart et al. (1998) ; FNCUMA● Expertise col<strong>le</strong>ctive «Agriculture et biodiversité» de l’INRA : http://www.inra.fr/l_institut/expertise/agriculture_et_biodiversite__1● “Arbres et Biodiversité”, “Arbres et Eaux”, “Arbres et Paysage” : 3 brochures sur <strong>le</strong>s arbres champêtres publiées parSOLAGRO : http://www.solagro.org/site/237.htmlEn complément :● Arbres Des Champs - Pour Protéger, Restaurer Et Gérer Les Arbres Hors La Forêt, D. Bazi<strong>le</strong> et P. Pointereau, EditionsSOLAGRO, 1995● L’arbre et la haie – Pour la production agrico<strong>le</strong>, pour l’équilibre écologique et <strong>le</strong> cadre de vie rura<strong>le</strong> – Dominique Soltner (1998,10 ème édition) ; Editions “Sciences Techniques Agrico<strong>le</strong>s”● L’entretien courant des haies (2ème édition), M. Bazin, T. Schmutz, R. JEGAT, Editions IDF, 1995● <strong>Guide</strong> <strong>technique</strong> « Entretien courant des haies et autres bordures de champ », Chambres d’Agriculture de Bretagne (2006)● Atlas des Paysages : http://www.ecologie.gouv.fr/Les-atlas-de-paysages.html● L’art du bocage et des vergers, entre tradition et modernité, P. Pointereau, in Le défi du paysage, un projet pour l’agriculture, Cahierde la compagnie du paysage n°4, Editions Champvallon, 2004● Le défi du paysage, un projet pour l’agriculture, P. Alphandéry, R. Ambroise, E. Bernus, P. Bitoun, M. Boriani, G. Chatain, C.Garnero Morena, B. Kalaora, P. Lassus, L. Lelli, A. Leygonie, A. Marcel, O. Marcel, F. Menetrey, P. Pointereau, G. Riou, C. Romero,R. Sa<strong>le</strong>rno, R. Schicchi, A. Suberchicot, E. Trotignon, G. Vignes, Cahier de la compagnie du paysage n°3, Editions Champvallon,2004● Rapport Martial Saddier «pour une filière apico<strong>le</strong> durab<strong>le</strong>» – <strong>le</strong>s abeil<strong>le</strong>s et <strong>le</strong>s pollinisateurs sauvages – (2008) http://agriculture.gouv.fr/sections/magazine/focus/plan-abeil<strong>le</strong>s-pour/remise-du-rapport/● <strong>Guide</strong> APCA “L’agroforesterie dans <strong>le</strong>s rég<strong>le</strong>mentations agrico<strong>le</strong>s” : http://agriculture.gouv.fr/sections/thematiques/environnement/agroforesterie/agroforesterie/● Flores forestières françaises (IDF) : http://www.foretpriveefrancaise.com/flore-forestiere-francaise-tome-1-plaines-et-collines-8eme-edition-231021.html?&FULLTEXT=flores&TYPE_FULLTEXT=4● Plantes des haies champêtres, C. Cogneaux, B. Gambier, Editions du Rouergue, 2009● Programme de Développement Rural Hexagonal (PDRH 2007, 2013) : http://agriculture.gouv.fr/sections/thematiques/europeinternational/la-programmation-de-developpement-rural-2007-2013/programme-developpement● Plan Objectif Terres 2020 : http://agriculture.gouv.fr/sections/magazine/focus/objectif-terres-2020● Stratégie Nationa<strong>le</strong> pour la Biodiversité, Plan d’Action Agriculture 2009-2010 : http://agriculture.gouv.fr/sections/thematiques/environnement/biodiversite38


Conception et RéalisationPierre LABANT (AFAHC)Opérateurs <strong>technique</strong>s rencontrés sur <strong>le</strong> terrainARBRE & PAYSAGE 32LE CONSEIL GÉNÉRAL DES CÔTES D’ARMORTERRES ET BOCAGE (22)LA CHAMBRE D’AGRICULTURE D’ILLE-ET-VILAINEMISSION BOCAGE (49)PROM’HAIES POITOU-CHARENTESComité de rédactionRégis AMBROISE (MAAP)Michel BOUTAUD (CREN Poitou-Charentes)Alain CANET (Arbre & Paysage 32)Isabel<strong>le</strong> DESDORIDES (Bocage Pays Branché)Yves GABORY (Mission Bocage)Sylvie GUILLERME (CNRS, GEODE)Philippe HIROU (paysagiste indépendant)Fabien LIAGRE (AGROOF)Eric MAIRE (CNRS, GEODE)Odi<strong>le</strong> MARCEL (La Compagnie du Paysage)Sylvie MONIER (Mission Haies Auvergne)Françoise SIRE (Prom’haies Poitou-Charentes)Jean-Char<strong>le</strong>s VICET (APCA)Comités de pilotage17 février 2009, à la Ferme en Coton, Auch(32)Régis AMBROISE (MAP)Olivier BARASZ (CG32)Véronique BAER (APA 31)Alain BAUDRY (DDEA32)Vincent BLAGNY (Agriculteur)Rémi BONNEVILLE (FDC 32)Emilie BOURGADE (AP32)Alain CANET (AP32 ; AFAHC)Catherine CAZALS (CG32)Damien CHAMAYOU (ARPE MP ; InterParcs)Michel COMBE (CRPF 32)Frédéric COULON (Solagro)Yolande DARNAUDE (SAFER)Patrick DURAN (DDEA32)Pierre LABANT (AFAHC)Laurent LELLI (ENFA)Eric MAIRE (GEODE, CNRS)Corinne MAURIN (DIREN MP)Sabrina MEUNIER (UTM)Brigitte MORTIER (DIREN MP)Anna SIMMONS (APA31 stagiaire)Crédits photos11 juin 2009, au Domaines deRestinclières, site expérimental de l’INRAde Montpellier, Prades <strong>le</strong> Lez (34)Emilie BOURGADE (Arbre & Paysage 32)Michel BOUTAUD (CREN Poitou-Charentes)Alain CANET (Arbre & Paysage 32)Bernard CAPMARTIN (Campagnes Vivantes)David DELLAS (Arbre & Paysage 32)Yves GABORY (Mission Bocage)Sylvie GUILLERME (CNRS, GEODE)Sophie HUGONNENC (Arbre Haie Paysaged’Aveyron)Laetitia JOFFRE (Arbre & Paysage 32)Pierre LABANT (AFAHC)Eric MAIRE (CNRS, GEODE)Catherine MAYER (AFAHC)Sylvie MONIER (Mission Haies Auvergne)Annie PAVAN (Arbre & Paysage 32)Eddy RENAUD (Arbre & Paysage 33)Françoise SIRE (Prom’Haies Poitou-Charentes)Jean-Char<strong>le</strong>s VICET (APCA)AUAT Toulouse : 31Agroof : 4 ; 7 ; 9 ; 21 ; 68Arbre & Paysage 32 : 1 ; 2 ; 3 ; 10 ; 16 ; 17 ; 18 ; 19 ; 24 ; 25 ; 29 ; 30 ; 32 ; 33 ;34 ; 35 ; 36 ; 37 ; 38 ; 39 ; 40 ; 41 ; 43 ; 49 ; 57 ; 65 ; 69 ; 70Conseil Général des Côtes d’Armor : 15 ; 23 ; 27 ; 42 ; 44 ; 45 ; 48 ; 56 ; 58 ; 71Géoportail : 13 ; 14 ; 54 ; 55 ; 59 ; 60 ; 67Goog<strong>le</strong> earth : 12Jean-Jacques Kelner : 6 ; 50Philippe Marseil<strong>le</strong> : 64 ; 66Pierre Labant : 61 ; 62 ; 63Prom’haies Poitou Charentes : 5 ; 8 ; 20 ; 22 ; 26 ; 28 ; 47 ; 52 ; 53Raymond Sauvaire : 11, 46Régis Ambroise : 5128 septembre 2009, au Ministère del’Alimentation, de l’Agriculture et de laPêche (MAAP), Paris (75)Régis AMBROISE (MAAP)Christel<strong>le</strong> ANGENIOL (APCA)Marie-Laure BAILLY (FNCUMA)Michel BOUTAUD (CREN Poitou-Charentes)Alain CANET (Arbre & Paysage 32)Laurent CHARASSE (FRB)Pierre CHATELAIN (Stagiaire Agro-ParisTech ; MAAP)Bertrand DECOOPMAN (CRA Bretagne)Philippe DUBOURG (FNE, réseau forêt, PNRGâtinais)Guillaume DUHIEGE (PNR Avesnois)Yves GABORY (Mission Bocage)François KERYER (CG 22)Philippe GUILLET (CA 72, référentagroforesterie pour la CR Pays de la Loire àpartir de 2010)Sylvie GUILLERME (CNRS, GEODE)Pierre LABANT (AFAHC)Eric MAIRE (CNRS, GEODE)Odi<strong>le</strong> MARCEL (La Compagnie du Paysage)Catherine MAYER (AFAHC)François SIRE (Prom’haies Poitou-Charentes)Crédits dessinsDavid Dellas (Arbre & Paysage 32) : p. 9 et 12Pierre Labant (AFAHC) : p. 1 et 7Sandra Lefrançois (http://www.sandra<strong>le</strong>francois.com/) : p. 18 et 1939


PerspectivesLe réseau afahc peut fournircette offre de conseil <strong>technique</strong>.L’enseignement agrico<strong>le</strong> est unbon relais pour la diffusion de laconnaissance agroforestière.La réalisation de cette étude seconcrétise par un projet d’éditionavec Actes Sud.Association Française Arbres et Haies Champêtres (AFAHC)siège social :INRA Orléanscs40001 ardon2163 avenue de la Pomme de Pin,45075 Orléans cedexcontact@afahc.frwww.afahc.fr40

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