L'assurance des PMe - Conseiller
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et il y en avait pour 146 000 $. Il était assuré pour<br />
moins de la moitié de sa valeur, et dans son contrat,<br />
il y avait une belle règle proportionnelle de 90 %.<br />
S’il avait subi un sinistre partiel, il aurait eu 50 %<br />
seulement », décrit Sylvain Ricard, courtier chez<br />
Assurancia Venne et fille, dans Lanaudière.<br />
« Une étude a démontré que les entreprises<br />
étaient en moyenne sous-assurées de 40 % », note<br />
Jean-Pierre Bonneville, directeur de la prévention<br />
<strong>des</strong> sinistres chez Intact Assurance. Son collègue<br />
Louis Harpin, vice-président, Assurances <strong>des</strong><br />
entreprises, rappelle que le coût de reconstruction<br />
d’un immeuble n’évolue pas au fil <strong>des</strong> ans en suivant<br />
l’inflation, mais bien au-delà de cette courbe,<br />
notamment à cause de la hausse <strong>des</strong> coûts de la<br />
main-d’œuvre. Cela doit se refléter dans le montant<br />
déclaré d’une bâtisse.<br />
Comme on le dit, le diable est souvent dans les<br />
menus détails. Un de ceux auxquels doivent penser<br />
les courtiers, surtout avec de petits commerces, ce<br />
sont les différentes réglementations municipales.<br />
« Il faut penser que si une municipalité change<br />
sa réglementation, par exemple sur la distance<br />
minimale entre la rue et un bâtiment, et qu’après un<br />
sinistre, perdant son droit acquis, un commerçant<br />
doit reculer ses fondations, ce qui occasionne <strong>des</strong><br />
coûts supérieurs à la valeur du sinistre. Il lui faut<br />
une protection pour ça. En négociant bien, certains<br />
assureurs vont même donner gratuitement cette<br />
protection », signale M. Ricard.<br />
Autre produit assez jeune dans monde de<br />
l’assurance selon M. Harpin, auquel il devient<br />
impératif de penser en tant que courtier une fois<br />
les bâtiments et la responsabilité civile réglés, c’est<br />
l’assurance responsabilité civile <strong>des</strong> administrateurs<br />
et dirigeants. À plus forte raison dans les PME au<br />
comité de direction un tant soit peu structuré.<br />
Les administrateurs et dirigeants d’entreprises<br />
peuvent être poursuivis à titre personnel, car ils<br />
sont tous solidaires en cas d’insuffisance de fonds<br />
dans l’entreprise lors du paiement pour l’exécution<br />
d’un jugement.<br />
« Si un dirigeant de PME est poursuivi et qu’il en<br />
coûte 100 000 $ de frais de défense, ça peut affecter<br />
la continuité <strong>des</strong> activités et placer l’entreprise en<br />
mauvaise posture. Si ça dure longtemps en Cour<br />
et qu’il y a condamnation d’un administrateur<br />
ne bénéficiant pas de cette couverture pour un<br />
montant plus élevé que la valeur de l’entreprise, il<br />
faut vendre. Et ensuite, on va directement dans les<br />
poches <strong>des</strong> administrateurs. Il y a encore du travail<br />
à faire. C’est une matière complexe à expliquer »,<br />
affirme M. Harpin.<br />
Tout ça sans compter sur la mondialisation,<br />
qui ajoute tout un lot de préoccupations pour<br />
les courtiers œuvrant auprès d’entreprises qui<br />
importent, exportent, ou s’implantent à l’étranger.<br />
Si un client exporte, particulièrement aux<br />
États-Unis où les condamnations pour dommages<br />
causés par un produit peuvent être faramineuses,<br />
le courtier devra s’assurer que l’entrepreneur<br />
qu’il protège disposera de montants suffisants en<br />
responsabilité civile.<br />
« Je me souviens du cas d’un entrepreneur d’ici<br />
qui remontait <strong>des</strong> moteurs électriques récupérés<br />
chez un ferrailleur, et les exportait aux USA où ces<br />
moteurs étaient utilisés pour faire fonctionner <strong>des</strong><br />
pompes qui envoyaient de l’air à <strong>des</strong> mineurs sous<br />
terre. Il voulait s’assurer pour 250 000 $. On a choisi<br />
de ne pas le prendre comme client, car pour le servir<br />
adéquatement, il lui aurait fallu une protection<br />
d’au moins quelques millions », se remémore Alain<br />
Lessard, Premier vice-président, Assurance <strong>des</strong><br />
entreprises, chez Intact Assurance.<br />
Quant aux entrepreneurs faisant de l’importation<br />
de produits, ils doivent savoir qu’ils acceptent de<br />
prendre la responsabilité du manufacturier à la<br />
place de l’entreprise qui les a réellement fabriqués.<br />
L’importateur peut ensuite se retourner en cas de<br />
condamnation contre le fabricant dans son pays.<br />
Mais bonne chance si c’est en Chine, où c’est presque<br />
mission impossible. Et la nature <strong>des</strong> produits importés<br />
est elle aussi de nature à faire peur aux assureurs.<br />
Il y a aussi ceux qui érigent <strong>des</strong> bâtiments à<br />
l’étranger où ils y installent <strong>des</strong> employés. Il faut<br />
bien faire comprendre à ces sociétés qu’elles<br />
devront s’assurer auprès <strong>des</strong> assureurs <strong>des</strong> pays<br />
où elles s’installent. Elles doivent aussi savoir,<br />
aux États-Unis par exemple, qu’elles ne peuvent<br />
espérer faire travailler un employé sans lui fournir<br />
une assurance santé et sécurité au travail privée. Ce<br />
dont on ne se soucie pas chez nous. Encore de gros<br />
sous à ajouter au montant de la prime d’assurance.<br />
De là l’importance pour les courtiers d’ici d’établir<br />
un réseau d’entraide avec d’autres courtiers, dans<br />
d’autres pays. n<br />
<strong>L'assurance</strong> <strong>des</strong> PME 7