NOuNOu : uN métIER EN PlEIN EssOR NOuNOu ... - Province Nord
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Parole aux femmes<br />
N°18 Octobre 2011<br />
Pour la condition féminine en <strong>Province</strong> nord<br />
Nounou : un métier<br />
en plein essor<br />
• Fleur de vie : au service des handicapés<br />
• Gouvernement : Place aux femmes dans le BTP<br />
• Femme et violences : le colloque livre ses conclusions<br />
<br />
PROVINCE NORD
Editorial<br />
Contribuer<br />
au bien-être commun<br />
Pascal NAOUNA<br />
Président de<br />
la Commission de la Femme<br />
Dans le cadre de ses politiques publiques, la <strong>Province</strong> <strong>Nord</strong> affiche sa volonté d’œuvrer<br />
pour affirmer la Femme dans toute sa plénitude et également sa volonté de promouvoir,<br />
de valoriser et de préserver nos pratiques artisanales et culturelles.<br />
La vannerie, le tressage des fibres végétales, est un art traditionnel des femmes kanak qui<br />
se transmet au fil des générations. Quelque soient les techniques et les formes, la vannerie<br />
fait partie intégrante de la Coutume. D’une poignée de branches fines et souples,<br />
en jonc, en pandanus, en aloès ou en feuille de cocotier, on obtient un ouvrage d’une<br />
rare robustesse, d’une légèreté étonnante et d’une élégance naturelle. Et c’est chaque<br />
fois l’étonnement et le bonheur de voir ces objets prendre forme entre les mains des<br />
artisanes habiles.<br />
Face à l’évolution de la société, et parfois au désintérêt des jeunes générations pour ces<br />
activités, la Fête de la Vannerie contribue à la reconnaissance de l’art kanak.<br />
Cette évolution de notre mode de vie se mesure dans bien d’autres secteurs, et certains<br />
où les femmes sont particulièrement actives. En particulier dans tout ce qui relève du<br />
social. Nous suivons régulièrement dans ces pages le travail effectué par les mamans et<br />
les jeunes femmes du RAPI auprès des enfants pour leur prodiguer un soutien scolaire qui<br />
s’avère souvent déterminant pour la réussite des élèves et leur future implication dans la<br />
construction du pays.<br />
Nous irons aujourd’hui à la rencontre des accompagnatrices de vie et des aides maternelles<br />
qui assurent professionnellement un service qui, jusqu’à maintenant, était toujours<br />
resté du ressort des familles. Mais la prise en charge des petits handicapés et la garde<br />
des enfants témoignent d’une nouvelle forme de solidarité que la mutation que nous<br />
vivons exige. Ces métiers sont essentiellement exercés par des femmes qui souhaitent se<br />
professionnaliser pour contribuer le plus efficacement possible à ce bien-être commun<br />
qui se profile dans la modernité.<br />
Merci à toutes d’avoir ce talent pour conjuguer le maintien des traditions et l’adaptation<br />
aux temps qui changent.<br />
Pascal NAOUNA<br />
Président de la Commission de la Femme<br />
Bulletin trimestriel édité par<br />
le service de la Mission de la Femme<br />
de la <strong>Province</strong> nord.<br />
Directrice de la publication : Gisèle Oudaré<br />
Réalisation : Com’Edit <strong>Nord</strong> (78 35 31)<br />
Maquette et mise en page : Valérie Berger<br />
Crédit photos : Jean-Luc David<br />
Publicité : patrick@rondpoint.nc - 78 28 24<br />
Imprimé par Graphoprint<br />
à 4000 exemplaires - N° ISSN : 1957 - 5637.<br />
3
Commission de la Femme<br />
Recommandations du Colloque :<br />
tous concernés<br />
Les recommandations émises lors du<br />
colloque se déclinent selon trois axes,<br />
prévention, régulation et accompagnement,<br />
et seront adressées aux<br />
partenaires concernés.<br />
Prévention<br />
Actions provinciales :<br />
- Promouvoir au sein de la famille une éducation fondée<br />
sur l’exemplarité, l’écoute, le respect et l’expression de<br />
l’affection.<br />
- Combattre l’image négative de la femme et la banalisation<br />
de la violence véhiculées par les médias<br />
- Développer une prévention sociale de dimension communale<br />
par la création de comités relais<br />
- Sensibiliser aux conséquences d’expériences d’humiliation<br />
répétées dans l’enfance et à l’absence de figure parentale<br />
sécurisante.<br />
Instances coutumières :<br />
- Encourager les institutions coutumières (au niveau du clan,<br />
du conseil des clans…) à intégrer les femmes pour qu’elles<br />
puissent s’exprimer et participer aux prises de décision<br />
- Encourager les clans à nommer des femmes à la fonction<br />
d’assesseur.<br />
- Poser des règles de vie au sein de la tribu, les appliquer et<br />
poser des sanctions en cas de transgression.<br />
- Réaffirmer le rôle du chef de clan et du clan dans la prise en<br />
charge de la violence à l’égard des femmes.<br />
colloque Femme et violences<br />
« Agir<br />
ensemble<br />
maintenant »<br />
L’analyse des travaux et des échanges menés dans le<br />
cadre du colloque « Femme et violences », organisé l’an<br />
dernier par la Mission de la Femme de la <strong>Province</strong> <strong>Nord</strong>,<br />
a été effectuée par le sociologue Jone Passa. Au-delà des<br />
recommandations pratiques pour faire face au fléau, c’est<br />
une réflexion sur l’évolution de la société qui s’impose.<br />
Régulation<br />
Actions provinciales :<br />
- Développer les structures d’aide aux victimes<br />
- Créer un lieu neutre ouvert et accessible à tous : lieu<br />
d’échanges, de circulation de l’information, de formation,<br />
qui permette à tous les acteurs de réfléchir et trouver des<br />
solutions ensemble<br />
- Elaborer un réseau de familles d’accueil sur l’ensemble de la<br />
province <strong>Nord</strong> (en tribu)<br />
- Solliciter la présence et l’intervention des coutumiers lors<br />
de l’instruction des dossiers par les services techniques en<br />
matière de santé et social (notamment le placement des<br />
enfants).<br />
Services de l’Etat<br />
- Former à l’accueil de victimes, les personnels des brigades<br />
de gendarmerie.<br />
- Généraliser la présence d’interlocutrices pour l’accueil des<br />
victimes au sein des brigades de gendarmerie<br />
- Saisir la justice afin de donner les moyens (financiers,<br />
temps…) aux assesseurs coutumiers de statuer sur les cas<br />
présentés au Tribunal<br />
Accompagnement<br />
Pour les victimes<br />
- Faire le travail d’accompagnement, d’écoute, de protection<br />
et de prise en charge des victimes (directes et indirectes)<br />
- Créer des espaces de médiation et d’accompagnement afin<br />
de rompre le silence et l’isolement des femmes victimes de<br />
violence<br />
Pour les agresseurs<br />
- Accueillir les agresseurs dans les espaces de parole<br />
- Développer des structures alternatives à la sanction pénale<br />
4<br />
● « Ce colloque n’a pas la prétention<br />
de donner des solutions, simplement<br />
apporter quelques réponses, qui pour<br />
certains, semblent bien timides. Mais<br />
la quasi parité homme/femme lors<br />
de cette rencontre laisse présager<br />
que la réflexion avance. Si les enjeux<br />
de place et de rôle des femmes<br />
et des hommes restent des éléments<br />
fondamentaux, qui ont été simplement<br />
effleurés et jamais bousculés,<br />
ils ouvrent des perspectives de travail<br />
pour le futur » indique Jone Passa<br />
dans sa conclusion.<br />
Le sociologue rappelle que, depuis<br />
une délibération datant de 2000 qui<br />
affirme l’action provinciale en matière<br />
de promotion de la condition<br />
féminine, c’est bien la question de la<br />
place de la femme au sein de la société<br />
moderne qui est en jeu. Cette<br />
place s’inscrit notamment dans le<br />
cercle public dans le cadre de nouveaux<br />
rapports sociaux à travers les<br />
rôles occupés dans les projets de<br />
développement économique et la<br />
sphère politique notamment. Une<br />
évolution qui n’est pas sans risque,<br />
souligne Jone Passa, et qui fait de la<br />
femme le reflet du bon ou du mauvais<br />
état de la société « au-delà des<br />
clichés et des raccourcis idéologiques<br />
». A cet égard, la participation<br />
importante des coutumiers au colloque,<br />
au côté des associations de<br />
femmes, témoigne de la volonté des<br />
uns et des autres de mieux identifier<br />
cette thématique de la violence et<br />
ses conséquences à travers les ressentis<br />
exprimés.<br />
En rappelant les interventions des invités,<br />
Jone Passa cerne les approches<br />
différentes autour de cette problématique.<br />
« Un phénomène complexe,<br />
selon Armand Appruzzese, représentant<br />
de l’Etat, mais pas une fatalité<br />
se réduisant à une réponse pénale,<br />
d’où l’intérêt de libérer la parole des<br />
victimes qui osent s’exprimer ». Gathélia<br />
Wabéalo, au nom du Sénat
Colloque « Femme et violences »<br />
coutumier, avait pour sa part souligné<br />
l’importance des assesseurs<br />
coutumiers à qui « il incombe de<br />
relever les défis dans ce monde en<br />
mutation ».<br />
Gilbert Tyuienon, alors vice-président<br />
de l’Assemblée de la <strong>Province</strong><br />
<strong>Nord</strong>, avait évoqué « un fléau à<br />
combattre pour concevoir le futur<br />
du pays », alors que Georges Mandaoué,<br />
alors président de la Commission<br />
de la Femme mentionnait<br />
la nécessité de comprendre les<br />
aspirations nouvelles des femmes<br />
dans la société kanak, et les procédures<br />
d’accompagnement à améliorer<br />
pour y répondre.<br />
« La prise en charge, si elle doit répondre<br />
à l’urgence et à la sécurité,<br />
doit également rappeler que le lien<br />
demeure une donnée fondamentale<br />
dans la trajectoire de femme<br />
victime. La rupture n’est jamais une<br />
solution définitive, une pause tout<br />
au plus.<br />
Nous revenons ainsi à cette notion<br />
d’identité portée par la femme »<br />
avait toutefois rappelé Jone Passa<br />
lors de ces échanges.<br />
La commission de la Femme va<br />
maintenant prendre le relais pour<br />
faire circuler dans les milieux<br />
concernés les recommandations<br />
émises à l’issue du colloque. Les<br />
services provinciaux, les autorités<br />
coutumières et les services de<br />
l’Etat en seront notamment destinataires.<br />
Jone Passa est l’auteur d’une étude sociologique sur les violences<br />
faites aux femmes. Ce travail fera l’objet d’une publication<br />
qui sera diffusée début 2012 auprès de la population et des<br />
autorités concernées.<br />
Artisanat<br />
Mode océanienne à Webuihoone<br />
● Avec le concours de la Mission de la<br />
Femme, qui finance le projet, l’association<br />
Ve Fata, des femmes de la tribu de Webuihoone<br />
(Gatope), se lance dans la confection<br />
de linge de maison.<br />
La construction de l’usine du <strong>Nord</strong> et le développement<br />
de la zone VKP, apportent de<br />
nouvelles opportunités dans le domaine<br />
économique que les femmes s’efforcent de<br />
saisir. « Nous voulons proposer des objets<br />
artisanaux aux visiteurs qui passent dans la<br />
commune, et notamment aux expatriés qui<br />
font un séjour sur le site de Vavouto » explique<br />
Marie-Odile Poithily, la présidente<br />
de Ve Fata.<br />
Pendant trois jours, sous la conduite<br />
d’Agnès Marchand, une douzaine de mamans<br />
et de jeunes filles se sont ainsi initiées<br />
à la peinture sur tissus, réalisant des<br />
motifs originaux, d’inspiration océanienne,<br />
qui figureront sur des nappes, serviettes de<br />
tables ou coussins.<br />
Dans un deuxième temps, il est envisagé de<br />
compléter cette offre de linge de maison<br />
par des bijoux fantaisie confectionnés avec<br />
des éléments naturels.<br />
5
Gouvernement<br />
Travailler dans le bâtiment <br />
Les femmes y viennent<br />
Après une première campagne de promotion, en 2006, pour permettre aux femmes de se former aux<br />
métiers dits masculins, notamment dans le secteur du bâtiment et des travaux publics, le Gouvernement<br />
renouvelle l’opération. Des perspectives nouvelles d’emplois sont offertes aux audacieuses.<br />
Les femmes sont encore assez<br />
rares sur les chantiers du bâtiment<br />
et des travaux publics mais les entrepreneurs<br />
leur font de plus en plus confiance,<br />
notamment pour les travaux demandant<br />
du soin et de la précision.<br />
Leur esprit d’équipe<br />
et leur ponctualité<br />
sont aussi appréciés.<br />
● Une évidence guide ce projet qui, voici<br />
quelques années, serait apparu pour le<br />
moins insolite : les femmes sont plus nombreuses<br />
que les hommes à pointer au chômage,<br />
malgré un niveau de qualification en<br />
général supérieur, et les entreprises du BTP<br />
peinent à trouver une main d’œuvre suffisante<br />
dans un contexte très porteur pour le<br />
secteur. « Il faut casser les représentations<br />
qui font du bâtiment un milieu masculin,<br />
voire macho, où les femmes n’auraient pas<br />
leur place. C’est aux décideurs politiques<br />
de faire en sorte que cette démarche soit<br />
impulsée et accompagnée » assure Sylvie<br />
Robineau, membre du gouvernement en<br />
charge de la formation professionnelle.<br />
Après l’ouverture inaugurée en 2007 pour<br />
accueillir des jeunes femmes dans les stages<br />
de formation aux métiers dits masculins,<br />
qui avait connu des résultats satisfaisants<br />
avant de s’essouffler, le gouvernement remet<br />
donc l’ouvrage sur le métier. Avec la<br />
coopération de la Fédération des entreprises<br />
du BTP de Nouvelle-Calédonie qui, par<br />
la bouche de son président, Frédéric Cantin,<br />
ne cache pas son enthousiasme : « Les<br />
femmes représentent un important vivier<br />
pour le recrutement de nos entreprises.<br />
Le secteur a beaucoup évolué grâce à la<br />
mécanisation et demande moins de force<br />
physique que par le passé. En outre, les métiers<br />
de second œuvre et de finition offrent<br />
des horaires compatibles avec une vie de<br />
femme ou de famille » souligne le chef de<br />
file des entrepreneurs.<br />
Ouvrir de nouvelles voies<br />
Reste donc à convaincre les premières<br />
concernées de se lancer dans ces formations,<br />
grâce à des campagnes de communication<br />
insistant sur la réalité professionnelle<br />
de ce secteur qui emploie déjà 8,5% de<br />
personnel féminin. Après tout, le rééquilibrage<br />
est déjà largement en marche dans<br />
les métiers de la mine où l’on retrouve de<br />
plus en plus de femmes au volant des engins<br />
de terrassement et des camions. Alors<br />
pourquoi pas maçonne, peintre, grutière<br />
ou électricienne <br />
« Les professionnels apprécient l’apport des<br />
femmes sur les chantiers : la motivation, le<br />
souci du travail bien fait, le sens relationnel,<br />
le pragmatisme dans l’organisation du<br />
travail, la sensibilité aux question de sécurité<br />
et de prévention… » selon Frédéric<br />
Cantin. L’instauration de quotas dans les<br />
stages de formation représente à présent<br />
une opportunité à saisir pour ouvrir de<br />
nouvelles voies, où les offres d’emploi sont<br />
nombreuses contrairement à de nombreux<br />
secteurs plus traditionnellement choisis<br />
par les femmes (commerce, service à la<br />
personne, restauration…) et où la concurrence<br />
est rude.<br />
Chez Cap Emploi, on observe une lente<br />
progression du nombre de demandes<br />
d’emploi, de la part des jeunes femmes,<br />
dans les métiers du BTP, en particulier en<br />
électricité.<br />
Les métiers de la mine et de la maintenance<br />
voient aussi arriver de plus en plus de<br />
candidatures féminines. Et les prochaines<br />
années devraient certainement confirmer<br />
cette tendance.<br />
6
Formation<br />
Dur dur d’être un bébé !<br />
Le changement rapide de mode de vie en <strong>Province</strong> <strong>Nord</strong> pose la question de la garde des enfants<br />
dont les parents travaillent. Un vaste programme est en cours pour accompagner les assistantes maternelles<br />
dans leur professionnalisation.<br />
● Une loi de Pays est en préparation par<br />
le Congrès pour encadrer les activités de<br />
garde d’enfants, qui sont actuellement très<br />
souvent exercées de façon informelle, mais<br />
aussi pour améliorer les aides accordées aux<br />
familles en la matière. On recense ainsi actuellement<br />
2300 enfants de moins de 3 ans<br />
en <strong>Province</strong> <strong>Nord</strong>, et parmi eux au moins<br />
800 dont les deux parents travaillent et<br />
restent sans solution pour la garde de leurs<br />
enfants. Pour répondre à cette demande,<br />
la Direction provinciale des affaires sociales<br />
n’a en effet identifié que 57 personnes<br />
gérant des garderies, accueillant de trois à<br />
dix enfants, et plus ou moins bien structurées.<br />
« Un programme est en cours avec<br />
d’une part des formations, obligatoires<br />
pour être agréée, proposées à ces femmes<br />
qui exercent souvent de longue date pour<br />
les amener au CAP Petite Enfance, quand<br />
elles le désirent. D’autre part, la Direction<br />
du développement économique prévoit<br />
d’accompagner financièrement la mise aux<br />
normes de ces garderies ou la construction<br />
de structures plus importantes. Il y a donc<br />
du rattrapage à faire mais aussi des vocations<br />
à susciter chez les jeunes femmes qui<br />
peuvent se projeter dans ce domaine professionnel<br />
» indique Raymonde Courbain,<br />
chargée de mission à la DPASS et puéricul-<br />
Motivées les nounous !<br />
Lucette Courtot : j’exerce depuis 21 ans, avec une patente mais sans agrément.<br />
Depuis le début de la construction de l’usine du nord, mon activité a<br />
vraiment pris de l’ampleur. Les parents sont exigeants et souhaitent que l’on<br />
soit en règle pour bénéficier des avantages fiscaux. Suivre la formation a été<br />
un peu difficile mais ça m’a ouvert sur beaucoup de choses.<br />
Carmen Poatiba : Je me suis lancée après avoir commencé par du baby-sitting.<br />
Je garde principalement les enfants de mes proches mais après avoir<br />
suivi une formation Service aux personnes l’an dernier, je veux monter une<br />
petite garderie que je pourrai développer petit à petit.<br />
Sylvana Diéla : Je veux monter une structure importante sur les terres du<br />
GDPL de Baco qui est prêt à m’appuyer financièrement. Les familles m’encouragent<br />
car c’est aussi une possibilité de donner du travail aux jeunes filles de<br />
la tribu.<br />
Michèle Dubois : J’ai vécu 20 ans en Australie et je propose surtout mes services<br />
aux expatriés anglophones qui travaillent sur Vavouto. Je prévois d’aller<br />
suivre un stage à Nouméa pour obtenir un titre professionnel.<br />
trice de métier. Une première session a été<br />
organisée pour une douzaine de stagiaires,<br />
principalement basées sur la zone VKP et<br />
déjà en activité, qui ont été agréées. Une<br />
seconde a débuté à Koumac pour un groupe<br />
plus diversifié. Le programme, étalé sur<br />
70 heures, porte aussi bien sur le développement<br />
de l’enfant que sur la gestion de<br />
l’entreprise.<br />
« La priorité de la <strong>Province</strong> <strong>Nord</strong> concerne<br />
l’accompagnement des familles mais aussi<br />
le suivi des enfants, et en particulier leur<br />
sociabilisation. En outre, les assistantes<br />
maternelles mieux formées seront capables<br />
d’assurer un dépistage plus précoce<br />
chez les enfants pouvant souffrir de légers<br />
handicaps, facilement décelables par un<br />
professionnel et indispensable pour leur<br />
adaptation scolaire » poursuit Raymonde<br />
Courbain.<br />
Le schéma idéal envisagé par la DPASS-PS<br />
consiste à la création de crèches familiales.<br />
Il s’agit d’une structure reposant sur une<br />
puéricultrice ou une éducatrice de jeunes<br />
enfants et d’une secrétaire, encadrant une<br />
trentaine d’assistantes maternelles agréées<br />
qui accueillent les enfants (4 bébés de<br />
moins de 3 ans + 2 enfants scolarisés pour<br />
les activités périscolaires) à leur domicile,<br />
en tribu ou dans les lotissements. Des regroupements<br />
des enfants, parfois avec leur<br />
« AssMat » seraient effectués tous les quinze<br />
jours en présence d’un psychomotricien<br />
ou d’un psychologue.<br />
7
2 e Fête de la Vannerie à Waa Wi Luu<br />
Un devoir de transmission<br />
La préservation du patrimoine culturel passe par sa mise en valeur et son exposition au public. A la<br />
Fête de la vannerie, c’est une activité traditionnelle des femmes kanak qui était à l’honneur avec une<br />
grande diversité des produits utilisés et des objets présentés.<br />
● « Ce travail est à transmettre aux nouvelles générations<br />
car c’est un élément important de notre culture. Alors que<br />
l’on parle beaucoup de la cherté de la vie, la vente de paniers<br />
ou de nattes représente un bénéfice direct. Mais l’on voit aussi<br />
beaucoup d’imitations, de produits importés qui rapportent de<br />
l’argent à ceux qui se livrent à ce commerce. Une loi est donc en<br />
préparation pour protéger ce qui nous est propre et assurer de<br />
meilleurs revenus aux mamans » a déclaré Déwé Gorodey en<br />
ouvrant la Fête de la Vannerie.<br />
Le président de la commission de la Femme, Pascal<br />
Naouna, a pour sa part souligné la mobilisation des associations<br />
et des artisanes pour cette fête. « C’est une<br />
volonté qui nous interpelle, en tant qu’élus car la vannerie<br />
est un élément important de la coutume, ces objets<br />
simples, utiles et harmonieux nous accompagnent<br />
à toutes les étapes de la vie » a-t-il rappelé.<br />
Dans la salle de l’ancienne mairie, les vannières venues<br />
de nombreuses communes de la <strong>Province</strong> <strong>Nord</strong> présentaient<br />
des objets de toute beauté, tressés avec du pandanus,<br />
de la fibre de cocotier ou des lianes de banian, à des<br />
tarifs très abordables qui ont séduit les quelques touristes<br />
de passage à Waa Wi Luu ce jour-là.<br />
Au-delà des échanges sur le thème de la vannerie, les femmes<br />
ont aussi pu profiter de ces deux jours de rassemblement pour<br />
s’informer sur d’autres domaines de leurs activités tribales. Le<br />
directeur du lycée agricole de Do Neva, Thomas Carlen, qui<br />
est aussi le directeur par intérim de Bio Caledonia, a ainsi délivré<br />
de précieux conseils sur l’utilisation de produits naturels<br />
qui peuvent aussi bien intervenir dans la préparation des matériaux<br />
de vannerie que dans les activités agricoles.<br />
Pour la petite histoire, c’est Caroline Kaparin, de Waa Wi<br />
Luu, qui a remporté le concours de tressage de pola devant<br />
Claudette Kaoua, de Pwevo.<br />
8
La transmission des techniques artisanales<br />
traditionnelles est autant un plaisir qu’un<br />
devoir pour les anciennes qui apprécient<br />
également de découvrir<br />
des savoir-faire différents,<br />
selon les vallées et les<br />
aires coutumières,<br />
lors des journées<br />
de rencontre.<br />
9
Commission de la Femme<br />
Fleur de vie<br />
solidarité 100% féminine<br />
Elles sont 47 accompagnatrices de vie qui prennent en charge les enfants handicapés de la <strong>Province</strong><br />
<strong>Nord</strong> dans le cadre de l’école pour leur permettre une scolarité aussi normale que possible, ou à leur<br />
domicile pour soulager les parents. Créée en décembre 2010, l’association Fleur de Vie est leur employeur<br />
après avoir repris l’activité autrefois exercée par la Fédération Handicap <strong>Nord</strong>.<br />
● Dès la rentrée 2011, Fleur de Vie était<br />
opérationnelle pour intervenir auprès des<br />
enfants handicapés. Ses actions sont financées<br />
par la CAFAT dès lors qu’une décision<br />
d’accompagnement de vie (nommée plan<br />
d’accompagnement personnalisé) a été<br />
validée par le Conseil du Handicap et de<br />
la Dépendance, dispositif mis en place par<br />
une loi du pays.<br />
L’une des caractéristiques de l’association<br />
est de reposer sur un personnel exclusivement<br />
féminin. Les accompagnatrices de<br />
vie ont une moyenne d’âge d’une trentaine<br />
d’années et sont généralement des jeunes<br />
mamans. « Les femmes ont peut-être davantage<br />
que les hommes le sens du service<br />
aux autres et portent plus d’intérêt à l’accompagnement<br />
des enfants. Et surtout, elles<br />
privilégient, dans leur grande majorité,<br />
ces valeurs par rapport à l’aspect financier<br />
car leurs revenus ne sont pas très élevés,<br />
du fait notamment qu’elles ne travaillent<br />
pas, pour la plupart d’entre elles, durant les<br />
vacances scolaires » indique Jean-François<br />
Hamon, éducateur spécialisé de formation<br />
et directeur salarié de l’association.<br />
Les 47 accompagnatrices interviennent soit<br />
en accompagnement individuel, auprès de<br />
35 enfants, soit en accompagnement collectif,<br />
pour les 60 élèves des classes CLIS<br />
ou ULIS ouvertes à Poindimié, Koumac et<br />
Kaala-Gomen, où les effectifs sont d’une<br />
douzaine d’élèves maximum.<br />
Mais le nombre réel d’enfants en situation<br />
de handicap est sans doute largement supérieur<br />
à ce chiffre. Une meilleure communication<br />
se met en place pour parvenir à<br />
toucher toutes les familles concernées.<br />
« Il faut parvenir à valoriser cette profession<br />
qui correspond largement à l’esprit<br />
de solidarité qui s’exerce au sein de la société<br />
kanak » dit le directeur, en précisant<br />
qu’une formation diplômante de neuf mois<br />
sera mise en place très prochainement,<br />
formation qui sera assurée par l’ETFPA ou<br />
par l’IFPSS (Institut de formation des professions<br />
sanitaires et sociales) de Nouméa.<br />
Par ailleurs, au cours des mois à venir, par<br />
l’intermédiaire de l’adjointe de direction,<br />
Clémentine Grassa, qui est plus particulièrement<br />
en charge de l’aspect pédagogique<br />
des interventions des AVS, des sessions de<br />
formation seront proposées aux salariées<br />
de l’association.<br />
Le nombre de demandes<br />
d’accompagnement<br />
augmente<br />
« Ces regroupements se feront par secteurs<br />
géographiques, afin de faciliter les déplacements,<br />
et feront appel à des professionnels<br />
du secteur médico-social. Pour exemple, il<br />
pourrait être fait appel à des kinés et des<br />
infirmières pour les questions de manipulation<br />
des personnes handicapées. Seront<br />
également organisés des rencontres avec<br />
les familles pour resserrer les liens au sein<br />
du réseau » poursuit Jean-François Hamon.<br />
Il est envisagé, dans un proche avenir, d’organiser<br />
également des centres de vacances<br />
pour maintenir le travail d’insertion tout au<br />
long de l’année. Ce projet permettra aussi<br />
de professionnaliser davantage les jeunes<br />
femmes et d’augmenter la rémunération de<br />
celles qui seront volontaires pour travailler<br />
durant les vacances scolaires.<br />
Il est à noter que depuis début septembre,<br />
l’association intervient en complémentarité<br />
de la Fédération Alliage auprès des adultes<br />
et des personnes âgées en situation de<br />
handicap ou de perte d’autonomie.<br />
Du fait de l’information qui se répand<br />
auprès de toutes les populations, on peut<br />
déjà constater une augmentation importante<br />
des dossiers de demande auprès du<br />
régime d’aide au handicap.<br />
10
Société<br />
Une motivation<br />
profonde<br />
Dans toutes les communes du <strong>Nord</strong>,<br />
des jeunes femmes se consacrent<br />
à l’accompagnement des enfants<br />
handicapés. Fleur de vie les encadre<br />
et assure leur formation.<br />
Céline Tyea (Poindimié) : Après un BEP<br />
Service aux personnes, j’ai commencé<br />
comme auxiliaire de vie avec l’AFHAN en<br />
2007 auprès de huit élèves du collège de<br />
Poindimié. Je voulais travailler avec les enfants<br />
qui en ont besoin. Les relations avec<br />
les parents sont très intéressantes et on<br />
observe au fil de l’année le changement de<br />
comportements chez les enfants. Ça correspond<br />
vraiment à mon projet. J’ai passé<br />
mon diplôme professionnel l’an dernier et<br />
nous suivons maintenant 12 enfants dans<br />
ma commune.<br />
Andy Tiavouane (Pouébo) : Le regard des<br />
gens sur les handicapés change peu à peu.<br />
On voit notamment plus de monde lors<br />
des journées organisées sur ce thème. Je<br />
renseigne beaucoup les familles sur les formalités<br />
pour la prise en charge avec l’association<br />
Tivaan Nagate. Il y a beaucoup<br />
d’adultes qui n’ont jamais été reconnus<br />
comme handicapés. C’est le cas de certaines<br />
personnes de mon entourage, et c’est<br />
ce qui me motive pour travailler dans ce<br />
domaine.<br />
Emmanuelle Pimé (Voh) : Au départ, j’étais<br />
plutôt motivée pour travailler auprès des<br />
personnes âgées mais j’ai trouvé cela très<br />
difficile et je me suis tournée vers les enfants.<br />
On s’y attache beaucoup plus vite et<br />
depuis un an que je suis la petite Roxanne,<br />
nous sommes très liées toutes les deux. La<br />
principale difficulté est qu’elle ne parle pas<br />
alors qu’elle a besoin et envie de s’exprimer.<br />
Je sais que notre relation est maintenant<br />
inscrite pour la vie.<br />
Santé<br />
Allaitement maternel :<br />
un bonheur à partager<br />
L’association SOS Allaitement a vu le jour<br />
en Nouvelle-Calédonie en 2008. Elle souhaite<br />
maintenant étendre son action en <strong>Province</strong> <strong>Nord</strong><br />
et a tenu une première réunion d’information<br />
à la Médiathèque Ouest de Koné.<br />
● L’allaitement de l’enfant, exclusivement<br />
au sein pour les six premiers mois puis en<br />
complément d’une alimentation diversifiée,<br />
jusqu’à l’âge de deux ans, est recommandé<br />
par l’Organisation mondiale de la<br />
Santé. Il assure une meilleure immunité<br />
de l’enfant par rapport aux risques de gastroentérite,<br />
d’otites, de bronchites mais les<br />
protège aussi des allergies voire du diabète<br />
et de l’obésité.<br />
Mais le changement de mode de vie, et<br />
parfois le manque d’information, poussent<br />
certaines mamans à renoncer à ce choix.<br />
Selon les sages-femmes travaillant en<br />
Brousse, l’absence de lieu approprié, calme,<br />
propre et accueillant, dans les villages est<br />
également une raison<br />
d’abandonner l’allaitement.<br />
A Nouméa, de nombreuses<br />
mamans relaient depuis<br />
quelques années la Grande Tétée, un événement<br />
national qui invite les mamans à se<br />
regrouper dans un jardin pour partager ce<br />
moment privilégié et en promouvoir la<br />
pratique. Il est maintenant permis<br />
d’envisager, peut-être dès<br />
l’année prochaine, une rencontre<br />
similaire à l’occasion<br />
de la journée mondiale de<br />
l’allaitement qui a lieu fin<br />
octobre.<br />
SOS ALLAITEM<strong>EN</strong>T<br />
BP 16767 - 98804 Nouméa - Tél: 94 31 49<br />
Courriel : sosallaitement@hotmail.fr<br />
Blog : http://sosallaitementnc.blogspot.com<br />
11
Portrait<br />
Denise Homboé<br />
Présidente de Fleur de Vie<br />
Le temps de se construire<br />
En mettant sur pied l’association Fleur de vie, Denise Homboé a le sentiment, à 36 ans, d’avoir enfin<br />
trouvé sa place au sein de la communauté. Après des années passées à jongler entre des petits<br />
boulots de subsistance, elle a lentement reconstruit son projet professionnel pour se vouer à l’action<br />
sociale.<br />
après que le couple ait décidé d’adopter<br />
un enfant, un neveu de la jeune femme, les<br />
projets communs volent en éclat.<br />
● « Je me retrouve aujourd’hui telle que<br />
je me connaissais et dans une situation assez<br />
proche de ce que j’envisageais lorsque<br />
j’étais ado. Je voulais devenir infirmière et<br />
mon père me soutenait beaucoup dans ce<br />
projet. Mais il est décédé lorsque j’étais<br />
en 4 e , et j’ai commencé à avancer dans le<br />
brouillard, en me laissant un peu entraîner<br />
dans la facilité » résume Denise, consciente<br />
d’avoir été victime de ces phénomènes<br />
de groupes auxquels on échappe difficilement<br />
au cours de la jeunesse.<br />
Une enfance qu’elle a vécue dans la vallée<br />
de Kaa Wii Paa, avec une scolarité appréciée<br />
dans l’unique classe de la tribu de<br />
Wabeu, avant de rejoindre le village où<br />
le papa, magasinier à la SLN, a obtenu un<br />
logement. La maman est autoritaire et les<br />
enfants sont sages à la maison. Mais la présidente<br />
de Fleur de Vie se remémore les<br />
gros chagrins éprouvés par la suite, chaque<br />
lundi, lorsqu’il fallait quitter la famille pour<br />
rejoindre l’internat de La Foa.<br />
Depuis la disparition du père, les études<br />
sont déjà devenues une galère, qui continue<br />
au lycée de Pouembout puis au Lapérouse.<br />
« Je n’arrivais pas à accrocher le wagon et je<br />
suivais surtout les copines, sans trop savoir<br />
ce que je voulais faire. Finalement, je me<br />
suis installée en ménage dans la capitale<br />
et j’ai surtout vécu de petits boulots : vendeuse,<br />
chauffeur, secrétariat, ménage… »<br />
poursuit Denise Homboé. Une situation<br />
qui dure une dizaine d’années, mais peu<br />
Bénévolat et entreprise<br />
Nous sommes en 2006 et Denise vient<br />
s’installer chez sa famille à Népoui pour<br />
reprendre des études au CFPPA de Pouembout,<br />
où elle obtient un BTA Services en<br />
milieu rural. Son projet professionnel se<br />
précise enfin et elle est engagée par un<br />
retraité handicapé, ce qui l’amène à prendre<br />
une patente d’auxiliaire de vie sociale.<br />
D’autres personnes âgées font peu à peu<br />
appel à ses services et la pousse à envisager<br />
de nouvelles perspectives. « Sans la<br />
présence de mon fils, je n’aurais peut-être<br />
pas eu cette volonté de me relever socialement,<br />
et de me doter d’un bagage pour<br />
avancer » reconnaît-elle.<br />
Elle se lance dans la création d’une entreprise<br />
qui s’appellera le Fil d’Ariane et effectue<br />
un nouveau passage au CFPPA, en 2010,<br />
pour obtenir une qualification Service aux<br />
personnes, pour consolider son projet.<br />
Avec ses amies Randa et Victoria, qui fréquentent<br />
la même église, elles mettent en<br />
commun leur volonté de s’investir dans le<br />
social pour répondre aux besoins qu’elles<br />
ont pu observer dans leur environnement<br />
proche. Lorsqu’elles évoquent, auprès de la<br />
DASS-PS, leur projet de monter une association<br />
pour canaliser leur activité et obtenir<br />
le soutien nécessaire, Anne Sansonetti<br />
leur suggère d’élargir leur champ d’action<br />
à l’ensemble de la <strong>Province</strong> <strong>Nord</strong>, et de reprendre<br />
le flambeau de la Fédération Handicap<br />
<strong>Nord</strong>, qui s’essouffle.<br />
Fleur de vie est désormais sur ses rails, et<br />
Denise en est nommée présidente : « Avec<br />
la foi, on peut déplacer des montagnes. J’ai<br />
enfin trouvé ma place après des années<br />
perdues » assure-t-elle, prête à mener de<br />
front ses responsabilités bénévoles et le<br />
développement de son entreprise.<br />
12
Pacifique<br />
Rapports Hommes/Femmes :<br />
l’Océanie s’interroge<br />
De nombreux scientifiques spécialisés dans les sciences humaines ont participé à un colloque sur le<br />
thème du genre (homme-femme) et des pouvoirs dans les sociétés océaniennes. Sont apparues des<br />
différences notoires selon les archipels, et une même confrontation à la modernité.<br />
● Ces trois jours d’échange ont été l’occasion<br />
d’aborder des questions de société<br />
importantes comme la parité, les violences<br />
ou la trans-sexualité et d’évoquer la<br />
façon dont elles sont abordées dans les<br />
communautés insulaires. A travers des interventions<br />
consacrées à des recherches<br />
sur les organisations sociales originelles ou<br />
sur les situations découlant de la rencontre<br />
avec le monde occidental, les invités ont<br />
effectué un large tour d’horizon qui enrichit<br />
la réflexion sur ces rapports entre les<br />
hommes et les femmes. Un livre devrait<br />
paraître prochainement pour retranscrire<br />
l’ensemble de ces exposés.<br />
Les auditeurs présents à l’Université de<br />
Nouville ont notamment appris comment,<br />
au Vanuatu, les décisions protectrices<br />
des femmes ont évolué depuis l’indépendance,<br />
et comment la coutume et<br />
la constitution du pays se sont articulées.<br />
Plusieurs interventions ont porté sur la<br />
place de la femme dans la littérature océanienne,<br />
s’appuyant notamment sur les œuvres<br />
de Déwé Gorodé ou de la Samoane<br />
Sia Figel. Les raisons qui amènent la violence<br />
à revenir régulièrement dans la production<br />
des auteurs de la région, ont aussi<br />
été décryptées.<br />
Certains chercheurs, notamment les Calédoniens<br />
Patrice Godin et Eddy Wadrawane,<br />
ont davantage évoqué les traditions kanak<br />
quant à la place de la femme dans la société<br />
et comment ces principes ont été bousculés<br />
par la colonisation ou la modernité.<br />
Enfin, la question des genres a aussi été<br />
abordée à travers les thèmes de l’homosexualité<br />
ou de la trans-sexualité, bien<br />
connue notamment à Tahiti avec les raerae<br />
ou mahu.<br />
Autant de sujets d’une richesse passionnante<br />
sur l’évolution de nos sociétés soumises<br />
à des influences extérieures mais aussi détentrices<br />
de spécificités très marquées et<br />
cependant capables de s’adapter aussi bien<br />
aux contraintes contemporaines, en particulier<br />
sur la question des droits internationaux,<br />
qu’aux attentes des Océaniens.<br />
13
Infos utiles<br />
Dispensaires en communes<br />
Les numéros utiles en cas de violence<br />
Bélep : ...............................47 75 80<br />
Canala : .............................47 75 60<br />
Hienghène : ....................47 75 00<br />
Houaïlou : ........................47 75 40<br />
Kaala-Gomen : .............. 47 75 70<br />
Koné : ................................47 72 50<br />
Kouaoua : .........................47 75 50<br />
Koumac<br />
(urgences CHN) : ...........42 75 15<br />
Népoui : ...........................47 74 40<br />
Ouégoa : ..........................47 74 80<br />
Poindimié<br />
(urgences CHN) : ......... 42 66 66<br />
Ponérihouen : ................ 47 75 30<br />
Pouébo : ...........................47 74 90<br />
Recette<br />
Pouembout (voir Koné)<br />
Poum : ............................... 47 74 70<br />
Poya : ................................. 47 74 30<br />
Touho : ...............................47 75 10<br />
Voh : ...................................47 74 60<br />
• Pompiers : ...................18<br />
• gendarmerie : ............. 17<br />
Vous pouvez composez ces<br />
numéros gratuitement avec un<br />
Mobilis, même si vous n’avez<br />
plus d’unités. Vous serez mise<br />
en contact avec le centre de<br />
secours ou la brigade de gendarmerie<br />
les plus proches de<br />
votre lieu d’appel.<br />
• AIDES <strong>Province</strong> <strong>Nord</strong> Vi Weamigne : ............ 47 71 37<br />
• SOS Violences sexuelles : ........ 25 00 04 ou 05 11 11<br />
(numéro gratuit)<br />
• Femmes et violences conjugales : ............. 26 26 22<br />
• SOS Ecoute Homo : ............................................. 05 01 01<br />
(numéro gratuit)<br />
Le Guide de la femme :<br />
A demander dans les dispensaires,<br />
les mairies ou au service<br />
de la Mission de la Femme<br />
• 47 73 36 - 47 73 37<br />
Fournée d’avocat<br />
au poisson<br />
On utilise communément l’avocat comme une crudité accompagnée<br />
d’une vinaigrette ou d’un jus de citron, ou bien<br />
pour confectionner du guacamole servi en toasts à l’apéritif.<br />
Nous vous proposons de passer l’avocat au four !<br />
Présenté comme le beurre du pauvre dans de nombreux<br />
pays tropicaux, des études ont prouvé qu’un régime de sept<br />
jours riche en avocat provoquait une diminution du mauvais<br />
cholestérol et une augmentation du bon cholestérol. Ce fruit<br />
peut par contre être toxique pour certains animaux.<br />
Ingrédients (4 personnes)<br />
- 2 gros avocats<br />
- Jus de citron<br />
- 2 cuillerées à soupe de beurre<br />
- 2 cuillerées à soupe de farine<br />
- 3/4 de tasse de lait ou de lait de coco<br />
- 1/4 de tasse d’oignon émincé<br />
- 3/4 de tasse de chair de poisson (boîte<br />
ou restes)<br />
- 1 œuf dur émietté<br />
- 4 cuillerées à soupe de mayonnaise<br />
- Sel<br />
- Poivre<br />
- Thym<br />
Préparation<br />
1 couper les avocats en deux, enlever le noyau et arroser de jus<br />
de citron<br />
2 Mélanger le beurre et la farine en ajoutant progressivement<br />
le lait, et remuer à feu doux jusqu’à obtention d’une crème<br />
onctueuse<br />
3 Ajouter sel, poivre et thym ainsi que le poisson, l’œuf émietté<br />
et l’oignon<br />
4 Verser le mélange dans les avocats et mettre au four à 180°C<br />
pendant 15 minutes<br />
5 Retirer du four pour rajouter une noix de mayonnaise sur chaque<br />
portion puis remettre au four 15 minutes supplémentaires<br />
6 Servir chaud
NA KI GËVE EIO RÖ RHA LOTO,<br />
NÂ KI GÈRRÉ RHAAVU PÖI VÉÂ KWÉ.<br />
<br />
SI TOUT LE MONDE ATTACHAIT<br />
SA CEINTURE, 20 VIES POURRAI<strong>EN</strong>T<br />
ÊTRE SAUVÉES CHAQUE ANNÉE.