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Dites NON aux violences sexuelles - Rutgers WPF

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Programme international sur la sexualité<br />

<strong>Dites</strong> <strong>NON</strong><br />

<strong>aux</strong><br />

<strong>violences</strong> <strong>sexuelles</strong><br />

inspiré par <strong>Rutgers</strong> Nisso Groep, Les Pays-Bas


La règle RAP<br />

Le principe du travail de Youth Incentives est la règle RAP. RAP est une<br />

abréviation qui provient de l’Anglais.<br />

• approche fondée sur les droits (‘Rights’ en Anglais)<br />

• acceptation de la sexualité des jeunes<br />

• participation des jeunes<br />

La règle RAP est une approche pragmatique qui est utile dans plusieurs contextes, circonstances nationales, religions et cultures.<br />

Youth Incentives (projets pour les<br />

jeunes) croit que les interventions sont plus effectives s’il existe une approche<br />

ample et interactive, fondée sur les besoins des jeunes. Les jeunes doivent être<br />

impliqués dans le développement des programmes et des projets visés à eux-mêmes.


<strong>Dites</strong> <strong>NON</strong><br />

<strong>aux</strong> <strong>violences</strong><br />

<strong>sexuelles</strong><br />

© 2005 Felicity Thompson, Courtesy of Photoshare


Glossaire<br />

Abus sexuel : violence sexuelle contre des individus qui sont<br />

dépendants de l’auteur, par exemple des enfants, des élèves ou<br />

des personnes handicapées.<br />

Abus sexuel d’enfant : tout acte sexuel avec un enfant est, par<br />

définition, un abus.<br />

Affirmation de soi : créer un environnement dans lequel nous et<br />

les autres pouvons développer notre caractère, nos<br />

compétences, notre synergie, notre pouvoir ou notre autorité.<br />

Agression sexuelle : acte de violence sexuelle. Cela peut être un<br />

viol mais également des attouchements non désirés.<br />

Auteur (d’abus sexuel) : personne commettant une violence<br />

(sexuelle).<br />

Bisexualité : ressentir un désir sexuel pour les personnes des<br />

deux sexes.<br />

Clitoridectomie : forme de mutilation génitale féminine<br />

caractérisée par une ablation du clitoris ou d’une partie du<br />

clitoris (voir Mutilation génitale féminine).<br />

Droits sexuels : droits humains de chacun, y compris des<br />

jeunes, en matière de sexualité.<br />

Excision : forme de mutilation génitale féminine caractérisée<br />

par une ablation partielle ou totale du clitoris et des petits<br />

lèvres, et parfois même des grandes lèvres (voir Mutilation<br />

génitale féminine).<br />

Genre : le genre fait partie de l’identité d’une personne, par<br />

exemple le fait de se sentir un homme ou une femme. Le<br />

terme « genre » est utilisé par opposition au terme « sexe »<br />

qui renvoie à la différence biologique entre les hommes et les<br />

femmes.<br />

Harcèlement sexuel : allusions <strong>sexuelles</strong> désagréables ou<br />

avances <strong>sexuelles</strong> non souhaitées avec du chantage ou un<br />

abus de pouvoir et qui se produisent au travail ou à l’école.<br />

Hétérosexualité : désir sexuel constant pour le sexe opposé.<br />

Homophobie : le rejet et les remarques désobligeantes à l’égard<br />

des homosexuels, sur la base d’une crainte irrationnelle ou<br />

d’une hostilité vis-à-vis des homosexuels et de<br />

l’homosexualité.<br />

Homosexualité : désir sexuel constant pour le même sexe. Dans<br />

différentes cultures, il existe différents mots pour qualifier les<br />

personnes éprouvant du désir pour les personnes du même<br />

sexe. Dans les pays occident<strong>aux</strong>, on les appelle souvent « gays<br />

» (pour les hommes) ou « lesbiennes » (pour les femmes).<br />

Inceste : contact sexuel avec un membre de la famille. Il ne<br />

s’agit pas forcément d’abus sexuel, par exemple si aucun<br />

enfant n’est impliqué et que les deux personnes sont<br />

consentantes. Lorsqu’un père a une relation sexuelle avec sa<br />

fille de 7 ans, il s’agit d’inceste mais également d’abus sexuel<br />

d’enfant.<br />

Incision : forme de mutilation génitale féminine caractérisée<br />

par une petite coupure au niveau du clitoris (voir Mutilation<br />

génitale féminine).<br />

2


Infibulation : forme de MGF caractérisée par la couture des<br />

grandes lèvres, avec ou sans excision du clitoris (voir Mutilation<br />

génitale féminine).<br />

Mariage arrangé : mariage arrangé par les familles de l’homme et<br />

de la femme. Lorsque l’époux ou l’épouse éventuel n’a pas le<br />

choix d’accepter ou de refuser, c’est une forme de mariage forcé.<br />

Mariage d’enfant : tout mariage ayant lieu avant que l’enfant ait<br />

atteint la majorité (18 ans).<br />

Mariage forcé : mariage sans consentement mutuel des deux<br />

parties.<br />

Mutilation génitale féminine : acte visant à sectionner les organes<br />

génit<strong>aux</strong> de la femme, par exemple par une petite coupure au<br />

niveau du clitoris (incision), une ablation (totale ou partielle) du<br />

clitoris (clitoridectomie), une l’ablation totale ou partielle du<br />

clitoris et des petites lèvres, et même parfois des grandes lèvres<br />

(excision), ou en cousant les grandes lèves (infibulation).<br />

Mythes liés au viol : croyances fausses et souvent stéréotypées sur<br />

le viol, les violeurs et les victimes de viols.<br />

Revictimisation : redevenir victime.<br />

Sexiste : personne discriminant (qui n’est pas impartiale ou a des<br />

préjugés) sur la base du sexe (en général utilisé pour qualifier<br />

l’attitude des hommes vis-à-vis des femmes).<br />

Trouble de stress post-traumatique : une des conséquences<br />

possibles de la violence sexuelle (grave). Les symptômes sont :<br />

souvenirs de ce qui s’est passé, cauchemars, insomnie, irritabilité,<br />

torpeur et comportement d’évitement.<br />

Traite : pratique consistant à piéger, attirer, forcer les gens à<br />

quitter leur maison ou leur pays pour ensuite les obliger à<br />

travailler pour un salaire de misère ou à les exploiter.<br />

Transgenres : personnes qui ne s’identifient pas à leur sexe<br />

physique et au genre qui y correspond. Elles souhaitent dépasser<br />

les limites du genre ou adopter les rôles et caractéristiques du<br />

sexe opposé. Parfois, elles s’identifient au sexe opposé mais il<br />

arrive également que ces personnes ne s’identifient ni <strong>aux</strong><br />

hommes ni <strong>aux</strong> femmes ; elles représentent un troisième genre.<br />

Viol : violence sexuelle avec pénétration (vaginale, orale ou anale).<br />

Violences fondées sur le genre : <strong>violences</strong> à l’encontre des femmes<br />

pour la simple raison qu’elles sont des femmes ou <strong>violences</strong> qui<br />

affectent les femmes de manière disproportionnée.<br />

Violence fondée sur la sexualité : violence dirigée contre la sexualité<br />

ou le comportement sexuel d’une personne.<br />

Violences liées à l’honneur : violence découlant d’une mentalité<br />

collective dirigée contre une personne (en particulier des femmes<br />

et des filles) dont on pense qu’elles ont bafoué l’honneur d’un<br />

homme (ou d’une femme), et par conséquent de sa famille, ce qui<br />

pourrait être dévoilé au grand jour.<br />

Violence sexuelle : violence à caractère sexuel.<br />

Zones grises de la violence sexuelle : comportement sexuel qui n’est<br />

pas respectueux et qui peut blesser.<br />

3


Table des matières<br />

Glossaire 2<br />

1. Pourquoi cette brochure 7<br />

2. Qu’est-ce que la violence sexuelle 9<br />

Faites le test! 11<br />

3. Victimes et auteurs 13<br />

4. Inégalités 15<br />

5. La loi et les droits sexuels 17<br />

6. Les conséquences des <strong>violences</strong> <strong>sexuelles</strong> 19<br />

7. Pratiques (<strong>sexuelles</strong>) néfastes, abusives et plus... 21<br />

8. Que faire contre les <strong>violences</strong> <strong>sexuelles</strong> 27<br />

9. Et lorsque cela est arrivé … 33<br />

Faites le test ! Notre opinion 35<br />

Références 36<br />

5


6<br />

© 1993 Media for Development International, Courtesy of Photoshare


1<br />

Pourquoi cette brochure <br />

• Nous voulons vous faire prendre conscience que les<br />

<strong>violences</strong> <strong>sexuelles</strong> ce n’est pas que le viol<br />

• Nous voulons vous informer de vos droits<br />

• Nous voulons vous informer de ce que vous pouvez<br />

faire contre les <strong>violences</strong> <strong>sexuelles</strong><br />

Les nombreux visages de la violence sexuelle Contribution des jeunes<br />

Cette brochure porte sur la violence sexuelle, sur tous les<br />

types de violence sexuelle : viols, tentatives de viol,<br />

intimidations, attouchements non désirés, mariages<br />

forcés, mutilations génitales féminines, relations <strong>sexuelles</strong><br />

avec des enfants, relations <strong>sexuelles</strong> avec votre petit ami<br />

alors que vous n’en avez pas envie, recevoir des e-mails à<br />

caractère pornographique sans l’avoir demandé, être<br />

harcelé parce que vous êtes homosexuel, etc. En d’autres<br />

termes, cette brochure parle des comportements sexuels<br />

sans consentement et des activités et expressions qui<br />

représentent une violation de l’autonomie sexuelle. Nous<br />

souhaitons insister sur le fait que ces activités peuvent être<br />

néfastes, aussi bien émotionnellement que physiquement.<br />

Personne ne devrait accepter la violence sexuelle, quelque<br />

chose qu’on ne veut pas, sous quelque forme que ce soit.<br />

La protection contre la violence sexuelle est un droit<br />

humain de base.<br />

Tout le monde peut être victime de violence sexuelle :<br />

hommes et femmes, jeunes et moins jeunes. Dans cette<br />

brochure, lorsque nous parlons d’hommes et de femmes,<br />

nous incluons également les jeunes femmes et les filles ou<br />

les jeunes hommes et les garçons.<br />

Les informations dans cette brochure sont basées sur des<br />

questions que nous avons posées à des jeunes du<br />

Programme Youth Incentives en 2009. Ces jeunes viennent<br />

de différents pays (Tanzanie, Bangladesh, Rwanda, Mali,<br />

Malawi et Ouganda) et ont entre 17 et 24 ans. Les<br />

questions posées étaient très variées, par exemple :<br />

• Quels sont les types de <strong>violences</strong> basées sur le sexe <br />

• Que puis-je faire si je me retrouve dans une situation<br />

dans laquelle je me sens violé sexuellement et que<br />

personne ne me comprend <br />

• Les personnes des deux sexes peuvent-elles être<br />

violées sexuellement <br />

Nous espérons que ces jeunes et de nombreux autres<br />

trouveront ici les réponses à leurs questions !<br />

7


© 2007 Jennifer Orkis, Courtesy of Photoshare<br />

8<br />

© 2009 Heather Fay, Courtesy of Photoshare


Qu’est-ce que la violence<br />

2<br />

sexuelle <br />

La violence sexuelle ne se résume pas<br />

seulement au viol<br />

Il existe différentes descriptions et définitions pour<br />

différents types de comportements. On distingue les<br />

formes suivantes de violence :<br />

• Violences <strong>sexuelles</strong><br />

Violence à caractère sexuelle et commise à des<br />

fins <strong>sexuelles</strong>. On peut citer par exemple des<br />

attouchements non désirés, embrasser<br />

quelqu’un de force, la masturbation forcée ou le<br />

viol. Lorsque des enfants sont victimes, on<br />

emploie alors le terme « abus sexuel d’enfant ».<br />

La violence sexuelle peut impliquer la violence<br />

physique, des menaces de violence physique ou<br />

l’utilisation d’armes, de chantage ou d’autorité.<br />

• Violences fondées sur le genre<br />

Violences fondées sur le genre d’une personne,<br />

en général les femmes. Les <strong>violences</strong> fondées<br />

sur le genre peuvent être de caractère sexuel<br />

mais ce n’est pas nécessairement le cas. Les<br />

<strong>violences</strong> fondées sur le genre comprennent<br />

également les <strong>violences</strong> physiques contre les<br />

femmes, la traite, les mariages forcés, les<br />

<strong>violences</strong> liées à l’honneur, les mutilations<br />

génitales féminines, etc.<br />

• Violences fondées sur la sexualité<br />

Violences à l’encontre de la sexualité d’une<br />

personne ou de son comportement sexuel. Par<br />

exemple une personne est agressée parce qu’elle<br />

est amoureuse et/ou à des relations <strong>sexuelles</strong><br />

avec une personne du même sexe, est<br />

transgenre ou travaille dans l’industrie du sexe.<br />

Comme les <strong>violences</strong> fondées sur le genre, les<br />

<strong>violences</strong> fondées sur la sexualité peuvent<br />

également être de nature physique.<br />

Cette brochure traite principalement des <strong>violences</strong><br />

<strong>sexuelles</strong>. Cependant, au chapitre 7, nous<br />

aborderons également les <strong>violences</strong> fondées sur le<br />

genre et les <strong>violences</strong> fondées sur la sexualité.<br />

Viol et guerre<br />

Les <strong>violences</strong> <strong>sexuelles</strong> sont souvent utilisées<br />

comme une arme dans les conflits armés. Les<br />

femmes et les filles vivant dans des zones en<br />

conflit sont souvent violées devant leur famille<br />

afin d’intimider et d’humilier l’ennemi. En 2008,<br />

le Conseil de Sécurité de l’ONU a adopté à<br />

l’unanimité une résolution qui classifie le viol<br />

parmi les armes de guerre. Cela explique<br />

pourquoi le problème du viol en temps de guerre<br />

est reconnu partout dans le monde.<br />

9


Organisation mondiale de la santé<br />

D’après l’Organisation mondiale de la santé, la<br />

violence sexuelle est tout acte sexuel, tentative<br />

pour obtenir un acte sexuel, commentaire ou<br />

avances de nature sexuelle, ou actes visant à un<br />

trafic ou autrement dirigés contre la sexualité<br />

d’une personne utilisant la coercition, commis<br />

par une personne indépendamment de sa<br />

relation avec la victime, dans tout contexte, y<br />

compris, mais sans s’y limiter, le foyer et le travail<br />

(2002).<br />

Zones floues<br />

ou que des relations <strong>sexuelles</strong> avec un enfant par<br />

exemple. Dans de nombreux cas, l’une des deux<br />

personnes n’apprécie pas le comportement sexuel<br />

sans pour autant qu’il s’agisse de viol ou de<br />

tentative de viol. C’est ce que l’on appelle les zones<br />

floues de la violence sexuelle. On peut également les<br />

appeler harcèlement sexuel ou violer les limites de<br />

quelqu’un. En gros, une personne a un<br />

comportement sexuel ne respectant pas autrui et<br />

pouvant avoir des conséquences néfastes.<br />

Dans tout comportement sexuel entre deux<br />

personnes, il doit y avoir accord mutuel et<br />

consentement. Si ce n’est pas le cas, il s’agit de<br />

violence sexuelle, ce qui est intolérable.<br />

À votre avis, les situations ci-dessous sont-elles des<br />

cas de violence sexuelle <br />

• Une fille accepte de faire l’amour avec son petit<br />

ami parce que celui-ci la menace de mettre fin à<br />

leur relation.<br />

• Un garçon est contraint de regarder un film<br />

pornographique par ses amis.<br />

• Une fille marche dans la rue et un homme lui fait<br />

des remarques sur ses seins et ses jambes.<br />

• Un garçon fait boire la fille avec laquelle il sort<br />

afin de pouvoir avoir une relation sexuelle avec<br />

elle.<br />

Les cas de violence sexuelle ne sont pas toujours<br />

aussi clairs qu’un viol sous la menace d’un couteau<br />

10


Faites le test !<br />

Cependant, dans les faits, de nombreuses formes de<br />

violence et de harcèlement sexuels ne sont pas reconnus<br />

comme tels. De nombreux jeunes ne sont pas conscients<br />

du fait qu’ils sont victimes de harcèlement ou<br />

d’intimidation. Il pense que c’est normal et nombre de ces<br />

actes ou expressions sont tolérés dans de nombreuses<br />

sociétés. Cela n’est pas normal et être protégé contre<br />

toutes les formes de <strong>violences</strong> <strong>sexuelles</strong>, y compris celles<br />

qui se trouvent dans la zone grise, est un droit de base.<br />

À votre avis, parmi les situations décrites ci-dessous,<br />

lesquelles sont des cas de violence sexuelle <br />

1. Une fille (16 ans) se rend à l’école. Un garçon (20 ans)<br />

passe à côté d’elle et lui touche les seins.<br />

2. Une fille (13 ans) reste à l’école après les cours. Le<br />

professeur (30 ans) se penche sur elle et lui touche<br />

l’épaule alors qu’elle fait ses devoirs.<br />

3. Une fille (17 ans) obéit à son petit ami lorsque celui-ci<br />

lui demande de faire l’amour sans préservatif ; elle<br />

tombe enceinte.<br />

4. Un garçon (17 ans) aime toucher sexuellement d’autres<br />

garçons.<br />

5. Une fille utilise des moyens de contraception avec son<br />

petit ami (tous les deux 16 ans).<br />

6. Un homme plus âgé caresse un garçon (10 ans) contre<br />

sa volonté.<br />

7. Un garçon (16 ans) viole une fille (17 ans) car elle<br />

refuse de faire l’amour avec lui.<br />

8. Une fille (18 ans) est forcée de faire l’amour avec son<br />

mari (21 ans) lors de leur nuit de noce.<br />

9. Un jeune homme (24 ans) utilise un préservatif pour<br />

faire l’amour avec une fille (10 ans).<br />

10. Une fille (18 ans) a mal lors des relations <strong>sexuelles</strong> avec<br />

son mari (22 ans) car elle a subi une excision<br />

lorsqu’elle avait 6 mois.<br />

11. Une fille (19 ans) marche dans la rue habillée d’une<br />

jupe serrée et assez courte. Un homme passe à côté<br />

d’elle et fait des remarques sur ses seins et ses jambes.<br />

12. Un homme (30 ans) a des relations <strong>sexuelles</strong> avec sa<br />

jeune femme (19 ans) quand il en a envie.<br />

13. Un vieux protecteur (40 ans) a des relations <strong>sexuelles</strong><br />

avec sa petite amie de 14 ans et lui donne de l’argent<br />

tous les mois.<br />

14. Un garçon (17 ans) est forcé de regarder un film<br />

pornographique par ses amis.<br />

15. Une jeune femme (20 ans) reçoit de l’acide dans son<br />

visage car elle ne veut pas se marier avec un homme.<br />

16. Une femme (30 ans) a des relations <strong>sexuelles</strong> avec son<br />

beau-fils (17 ans).<br />

17. Un jeune homme (19 ans) est sexuellement harcelé par<br />

sa patronne (43 ans).<br />

18. Une fille et un garçon (tous les deux 16 ans) regardent<br />

des images de personnes en train de faire l’amour.<br />

19. Après avoir rompu avec son petit ami, une fille (15 ans)<br />

envoie des photos de son petit ami nu à tous ses<br />

camarades de classe.<br />

20. Trois garçons (14 ans) réussissent à convaincre une<br />

fille (16 ans) qui a trop bu d’avoir une relation sexuelle<br />

orale avec eux.<br />

Pour avoir notre avis, voir page 35<br />

Les zones grises de la violence sexuelle comprennent<br />

tous les comportements ou expressions à caractère<br />

sexuel constituant une violation de l’autonomie<br />

sexuelle. Ces actes se produisent et acquièrent leur<br />

signification dans un contexte particulier mais sont<br />

ignorés ou même tolérés par la société dans son<br />

ensemble. Parmi les expériences <strong>sexuelles</strong> non désirées,<br />

on peut citer par exemple les attouchements «<br />

involontaires » dans une discothèque, pincement<br />

sexuellement suggestif à l'école ou faire pression sur<br />

autrui pour obtenir des faveurs de nature sexuelle lors<br />

d'activités sportives.<br />

((Définition de travail Youth Incentives et WGNRR, 2006))<br />

11


Zone interdite<br />

Que les choses soient claires :<br />

TOUT acte sexuel avec un enfant est un abus<br />

sexuel par définition. Même si l'enfant est en<br />

apparence consentant. Nous ne parlons pas de<br />

deux enfants de 6 ans qui se touchent alors qu'ils<br />

sont nus ou de deux enfants de 12 ans qui<br />

découvrent le baiser et les caresses. Les contacts<br />

sexuels entre un adulte ou une personne<br />

largement plus âgée qu'un avant sont totalement<br />

intolérables ! Et ce dans tous les cas.<br />

Sexe et médias<br />

De nombreuses personnes pensent qu'une<br />

surabondance d’image explicite dans certaines<br />

sociétés, en particulier dans les pays occident<strong>aux</strong>,<br />

mène à des comportements sexuels précoces<br />

chez les jeunes et même à des <strong>violences</strong><br />

<strong>sexuelles</strong>. De nombreuses études ont été menées<br />

sur ce sujet mais les résultats ne sont pas clairs.<br />

Certaines études ont établi une relation entre<br />

l'exposition à des clips vidéo sexistes et des<br />

attitudes <strong>sexuelles</strong> libérales alors que d'autres<br />

études n'établissent pas un tel lien. Il semble<br />

exister un lien entre le fait de regarder souvent du<br />

matériel pornographique et une attitude<br />

tolérante vis-à-vis des <strong>violences</strong> <strong>sexuelles</strong>. Le<br />

problème est qu’on ne sait pas quel phénomène<br />

cause l’autre : le fait de regarder du matériel<br />

pornographique encourage-t-il à des attitudes<br />

violentes ou est-ce que les gens violents sont plus<br />

attirés par la pornographie <br />

De nombreux clips vidéo sont relativement<br />

sexistes et ne reflètent pas une image d’égalité<br />

entre l’homme et la femme. De nombreux clips et<br />

images montrent des machos accompagnés de<br />

nombreuses femmes à moitié nues et soumises.<br />

Quel genre de message fait-on passer Les<br />

femmes sont montrées parce qu'elles sont belles<br />

et sexy, les hommes pour leurs capacités. Comme<br />

si les femmes n'avaient pas de cerveau ou de<br />

cran. En fait, elles n'en manquent pas !<br />

12


3<br />

Victimes et auteurs<br />

Saviez-vous que :<br />

Faits et chiffres<br />

• La plupart des victimes de <strong>violences</strong> <strong>sexuelles</strong> sont<br />

des femmes.<br />

• Les hommes peuvent également être victimes de<br />

<strong>violences</strong> <strong>sexuelles</strong>.<br />

• La plupart des auteurs sont connus de la victime.<br />

• Dans de nombreux cas, le partenaire ou l’expartenaire<br />

de la femme victime de <strong>violences</strong><br />

<strong>sexuelles</strong> est l’auteur de ces <strong>violences</strong>.<br />

• Dans le cadre d’une étude sur la santé des femmes<br />

et les <strong>violences</strong> domestiques menée par<br />

l’Organisation mondiale de la santé dans 10 pays :<br />

- Entre 15% et 71% des femmes ont déclaré avoir été<br />

victimes de <strong>violences</strong> physiques ou <strong>sexuelles</strong><br />

commises par leur mari ou partenaire.<br />

- De nombreuses femmes ont déclaré ne pas avoir<br />

consenti à leur première expérience sexuelle (24%<br />

dans les zones rurales du Pérou, 28% en Tanzanie,<br />

30% dans les zones rurales du Bangladesh et 40%<br />

en Afrique du Sud).<br />

• Dans le monde, environ 5.000 femmes sont<br />

assassinées par des membres de leur famille au<br />

nom de l’honneur chaque année.<br />

• Dans le monde, 1 femme sur 5 et 1 homme sur 10<br />

déclarent avoir subi des abus sexuels lorsqu’ils<br />

étaient enfants. Les enfants victimes d’abus sexuels<br />

ont plus de risques d'être victimes d'autres types<br />

d'abus plus tard dans leur vie 1 .<br />

• Aux Pays-Bas, 12% des femmes ont déjà été<br />

victimes de viol au moins une fois dans leur vie.<br />

Un tiers des femmes et 1 homme sur 20 ont déjà<br />

été victime d’abus sexuel au moins une fois dans<br />

leur vie.<br />

• Le harcèlement sexuel varie des remarques à<br />

caractère sexuel <strong>aux</strong> menaces de représailles si la<br />

personne refuse de se soumettre à un acte<br />

sexuel. Le harcèlement sexuel au travail se<br />

produit fréquemment, en particulier dans les<br />

organisations qui emploient plus d'hommes que<br />

de femmes et dans les organisations qui ont une<br />

culture très masculine. En Europe occidentale,<br />

on estime qu'entre 30% et 50% des femmes et<br />

10% des hommes ont été confrontés au<br />

harcèlement sexuel à un moment donné.<br />

Qu’en pensez-vous <br />

Victimes ou survivants <br />

Certaines personnes sont d’avis que les victimes<br />

de <strong>violences</strong> <strong>sexuelles</strong> devraient être appelées «<br />

survivants » : c’est un mot dont la connotation<br />

est positive et qui indique que la personne a<br />

survécu à un événement et essaie de s’en<br />

remettre de manière active. D’autres personnes<br />

pensent qu’il faut conserver le mot « victime »<br />

car c’est la signification exacte : une personne qui<br />

a dû souffrir de quelque chose qu’elle n’a pas<br />

voulu ou dont elle n’était pas responsable.<br />

13


Qui encourt le plus de risques <br />

Tout le monde peut être victime de <strong>violences</strong><br />

<strong>sexuelles</strong>, mais les personnes qui encourent le<br />

plus de risques sont :<br />

• les femmes<br />

• les jeunes<br />

• les personnes vulnérables, par exemple les<br />

personnes handicapées<br />

• les personnes qui ont également été victimes<br />

d’abus sexuels dans l'enfance<br />

Où se produisent les cas de <strong>violences</strong><br />

<strong>sexuelles</strong> <br />

Les cas de <strong>violences</strong> <strong>sexuelles</strong> peuvent se produire<br />

partout : à la maison, au travail, à l’école, chez un ami,<br />

dans la rue. De nombreuses personnes pensent que<br />

les <strong>violences</strong> <strong>sexuelles</strong> se produisent en général tard<br />

dans la nuit, dans les bois ou dans les champs, et sont<br />

commis par un étranger effrayant. Cependant, la<br />

plupart des auteurs de <strong>violences</strong> <strong>sexuelles</strong> sont connus<br />

de la victime : un petit ami, un voisin, le père, un oncle,<br />

un professeur à l'école, quelqu'un avec qui on sort.<br />

• Ils appliquent le principe « deux poids, deux<br />

mesures »<br />

• Ils ne réfléchissent pas <strong>aux</strong> conséquences.<br />

• Ils ne ressentent pas d’empathie.<br />

• Ils croient <strong>aux</strong> mythes du viol. Les mythes du viol<br />

sont également utilisés pour se décharger de ses<br />

responsabilités (voir ci-dessous).<br />

• Ils consomment de l’alcool ou des drogues.<br />

• Certains hommes ont été sexuellement abusés<br />

dans leur enfance et ont par conséquent plus<br />

souvent tendance à devenir eux-mêmes auteurs<br />

d'abus sexuels. Bien entendu, ce n'est pas une<br />

excuse.<br />

Les femmes peuvent également commettre des<br />

actes de <strong>violences</strong> <strong>sexuelles</strong>. Nous ne disposons que<br />

de peu d'informations sur les femmes commettant<br />

des actes de <strong>violences</strong> <strong>sexuelles</strong> mais ces femmes<br />

ont, plus souvent que les hommes auteurs de<br />

<strong>violences</strong> <strong>sexuelles</strong>, des problèmes psychologiques<br />

et/ou un passé d'abus sexuels (graves) dans<br />

l'enfance. Quelles que soient les raisons, les auteurs<br />

de <strong>violences</strong> <strong>sexuelles</strong> doivent être punis.<br />

Pourquoi les hommes commettent-ils des<br />

<strong>violences</strong> <strong>sexuelles</strong> <br />

• Ils veulent renforcer leur pouvoir. Les <strong>violences</strong><br />

<strong>sexuelles</strong> sont souvent liées au pouvoir.<br />

• Ils n’ont pas de connaissances en matière de<br />

sexualité, surtout celle des femmes.<br />

• Ils pensent que cela correspond au rôle de<br />

l’homme.<br />

• Ils pensent que la femme n’est pas l’égale de<br />

l’homme et qu’elle n’a pas les mêmes droits<br />

(sexuels).<br />

14


4<br />

Inégalités<br />

De nombreux cas de <strong>violences</strong> <strong>sexuelles</strong> et de<br />

harcèlement sexuel se produisent suite à une<br />

inégalité entre deux personnes, souvent liée à un<br />

déséquilibre du pouvoir. Cette inégalité existe entre<br />

les hommes et les femmes, mais également entre<br />

les jeunes et les adultes, entre les patrons et leurs<br />

employés et entre les personnes en bonne santé et<br />

les personnes malades ou handicapées.<br />

Dans de nombreuses sociétés et cultures, les<br />

femmes sont subordonnées <strong>aux</strong> hommes, ce qui<br />

signifie qu’elles n’ont pas les mêmes droits que les<br />

hommes. Dans certaines sociétés, les femmes n’ont<br />

pas le droit d’aller à l’école, de sortir dans la rue<br />

sans être accompagnées, de travailler, de se marier<br />

avec l’homme de leur choix, de choisir d’avoir ou<br />

non des enfants, d’avoir des relations <strong>sexuelles</strong> avec<br />

la personne de leur choix et de ressentir du plaisir<br />

sexuel.<br />

Deux poids, deux mesures<br />

L’égalité en matière de sexualité signifie que les<br />

femmes ont le droit à la même liberté sexuelle ou<br />

<strong>aux</strong> mêmes choix en matière de sexualité que les<br />

hommes. Cependant, dans de nombreuses<br />

sociétés, la signification et les implications de la<br />

sexualité sont très différentes selon que l'on est<br />

un homme ou une femme. Par exemple, homme<br />

qui a plusieurs partenaires <strong>sexuelles</strong> est admiré<br />

alors qu’une femme qui fait la même chose est<br />

considérée comme une prostituée. C’est ce que<br />

l’on appelle « deux poids, deux mesures ».<br />

Certains hommes pensent qu’en matière de<br />

sexualité les femmes doivent être soumises et<br />

qu’ils peuvent par conséquent agir comme ils<br />

l’entendent même si la femme ne le veut pas.<br />

Inégalité et pouvoir sont étroitement liés. Les<br />

hommes peuvent avoir un comportement sexuel<br />

agressif car ils ont plus de pouvoir que les femmes,<br />

physiquement mais également dans d’autres<br />

domaines. C'est également le cas des adultes par<br />

rapport <strong>aux</strong> enfants, des patrons par rapport à leurs<br />

employés ; la personne qui a le pouvoir a plus<br />

d’autorité. Les <strong>violences</strong> <strong>sexuelles</strong> touchent par<br />

conséquent plus souvent des personnes plus faibles<br />

que l’auteur : les femmes, mais également les<br />

enfants ou les personnes handicapées.<br />

Les individus que nous sommes, mais également les<br />

Organisations non gouvernementales, les<br />

gouvernements et les leaders politiques, doivent<br />

contribuer à construire une société offrant à chacun<br />

les mêmes chances.<br />

Bien que la culture joue un rôle dans les<br />

inégalités entre hommes et femmes et, par<br />

conséquent dans les <strong>violences</strong> <strong>sexuelles</strong>, la<br />

culture n’est jamais une excuse.<br />

Les <strong>violences</strong> <strong>sexuelles</strong> ne sont pas culturelles.<br />

Elles sont criminelles.<br />

15


5<br />

La loi et les droits sexuels<br />

Dans la plupart des pays (occident<strong>aux</strong>), le viol et la<br />

tentative de viol sont interdits par la loi et<br />

constituent par conséquent des actes criminels,<br />

même lorsque cela se produit dans le cadre du<br />

mariage. Pour la loi, seules les pires formes de<br />

<strong>violences</strong> <strong>sexuelles</strong> sont qualifiées de crimes. Cela ne<br />

signifie pas que d’autres formes de <strong>violences</strong><br />

<strong>sexuelles</strong> sont moins graves ou moins préjudiciables<br />

à la victime.<br />

L’Organisation mondiale de la santé définit les<br />

droits sexuels comme suit :<br />

Les droits sexuels s'inscrivent dans les droits humains<br />

déjà reconnus par les législations nationales, les<br />

instruments internation<strong>aux</strong> relatifs <strong>aux</strong> droits<br />

humains et autres textes bénéficiant d'un large<br />

consensus.<br />

Ils incluent, entre autres droits accordés à toute<br />

personne, sans aucune contrainte,<br />

discrimination, violence :<br />

• le droit de jouir du meilleur état de santé<br />

sexuelle possible grâce notamment à l'accès à<br />

des services médic<strong>aux</strong> spécialisés en matière<br />

de santé sexuelle et de reproduction ;<br />

• le droit de demander, d'obtenir et de<br />

transmettre des informations ayant trait à la<br />

sexualité ;<br />

• le droit à une éducation sexuelle ;<br />

• le droit au respect de son intégrité physique ;<br />

• le droit au choix de son partenaire ;<br />

• le droit de décider d'avoir une vie sexuelle<br />

active ou non ;<br />

• le droit à des relations <strong>sexuelles</strong> consensuelles ;<br />

• le droit à un mariage consensuel ;<br />

• le droit de décider d'avoir ou de ne pas avoir<br />

des enfants, au moment de son choix ; et<br />

• le droit d'avoir une vie sexuelle satisfaisante,<br />

agréable et sans risque.<br />

L'exercice responsable des droits humains exige<br />

de chacun qu'il respecte les droits des autres.<br />

17


Les 6conséquences des<br />

<strong>violences</strong> <strong>sexuelles</strong><br />

Les <strong>violences</strong> <strong>sexuelles</strong> peuvent causer des<br />

problèmes graves, selon l'acte commis, la violence<br />

(physique), l'âge de la victime, la fréquence et<br />

l'auteur.<br />

• Les victimes éprouvent de nombreux sentiments.<br />

Ils peuvent ressentir de la peur, de la colère, de<br />

l'horreur, de la honte, de la culpabilité, du regret,<br />

etc. Les sentiments négatifs vis-à-vis de soimême,<br />

comme la colère, la culpabilité et le regret<br />

sont souvent présents. « Comment ai-je pu être<br />

aussi stupide », « Pourquoi lui ai-je fait<br />

confiance », « Pourquoi est-ce que je ne me<br />

suis pas défendue » sont des questions que les<br />

victimes se posent. Il est important que les<br />

victimes se rendent compte que ce n’est pas leur<br />

faute si elles ont été agressées. En général, il faut<br />

un certain temps pour arriver à surmonter ces<br />

émotions. Parfois, la victime ne ressent rien,<br />

comme si son corps se refermait. C’est un<br />

mécanisme de défense permettant au corps de<br />

faire face à des situations de stress extrêmes. Les<br />

sentiments reviendront cependant. Mais il est<br />

très important de parler de ces sentiments (ou de<br />

l’absence de sentiments). Si on n’en parle pas, ou<br />

que l’on ne supprime pas ces émotions, elles<br />

nous font souffrir plus que nécessaire.<br />

• Les victimes peuvent également avoir des<br />

problèmes psychologiques, comme par exemple<br />

des dépressions ou de l’anxiété, une faible estime<br />

d’elle—mêmes et des problèmes sexuels. Parfois,<br />

elles ont des cauchemars ou des flash-back et se<br />

sentent abasourdies. C’est ce que l’on appelle la<br />

névrose post traumatique.<br />

• Les victimes peuvent avoir des symptômes<br />

physiques comme par exemple des m<strong>aux</strong> de tête<br />

ou d’estomac et des troubles du sommeil.<br />

• Les victimes peuvent tomber enceinte ou être<br />

infectées par une infection sexuellement<br />

transmissible ou même par le VIH.<br />

• Les enfants peuvent avoir des problèmes de<br />

comportement, de concentration et<br />

d’apprentissage.<br />

• Dans certaines cultures, une femme qui a été<br />

violée est considérée comme « contaminée » ;<br />

étant donné qu’un homme a eu une relation<br />

sexuelle avec elle, elle ne peut plus se marier et<br />

est exclue de la société. C’est un double<br />

traumatisme : elle a vécu une expérience terrible<br />

et est punie pour cela. La question que l’on peut<br />

se poser est : qui devrait être réellement puni <br />

• Les traumatismes graves peuvent causer des<br />

lésions permanentes au cerveau, affectant la<br />

mémoire et les émotions, en particulier chez les<br />

enfants victimes d'abus sexuels. Cela est causé<br />

par certaines hormones qui peuvent engendrer<br />

des lésions en cas de stress chronique grave.<br />

• Les victimes ont plus de risques d'être à nouveau<br />

victimes, en particulier les enfants victimes<br />

d'abus sexuels. C'est ce que l'on appelle la<br />

revictimisation. Il existe de nombreuses théories<br />

qui tentent d'expliquer ce phénomène mais c'est<br />

19


probablement lié au fait que les enfants victimes<br />

d'abus ont appris très tôt dans leur vie que l'abus<br />

sexuel est « normal » et n'ont pas appris à se<br />

défendre. Les hommes victimes d’abus sexuels<br />

deviennent souvent auteurs d'abus sexuels. Ce<br />

qui fait qu'il y a plus de victimes. Par conséquent,<br />

la prévention des <strong>violences</strong> <strong>sexuelles</strong> est très<br />

importante.<br />

Les problèmes dont nous venons de parler peuvent<br />

perdurer de plusieurs mois à un an mais il arrive<br />

également qu'ils soient chroniques. Tout dépend du<br />

soutien apporté à la victime. Si elle reçoit des<br />

conseils appropriés et peut parler de ce qui s'est<br />

produit, il y a de fortes chances pour que les<br />

répercussions (psychologiques) restent limitées.<br />

«Je ne m'aime pas. Mon corps a été déshonoré,<br />

ce n’est plus mon corps. Je ne me sens plus<br />

heureuse dans mon propre corps. Je me suis<br />

mise à beaucoup manger (...). Je me douche<br />

quatre fois par jour. Je me sens si sale».<br />

Victime de viol<br />

Toutes les formes de <strong>violences</strong> <strong>sexuelles</strong> n’ont pas<br />

de conséquences graves à long terme. Le viol ou les<br />

menaces d’abus sexuel ont en général des<br />

conséquences plus graves que des attouchements<br />

non souhaités. Lorsque l’auteur est une personne en<br />

qui la victime avait confiance, l’agression est encore<br />

plus néfaste.<br />

20


Practiques (<strong>sexuelles</strong>) néfastes,<br />

7<br />

abusives et plus...<br />

Différents types de mutilations génitales féminines<br />

Il existe différents types de mutilations génitales<br />

féminines : une petite fente ou un petit trou est<br />

réalisé au niveau du clitoris (incision). Lorsque le<br />

clitoris est partiellement ou intégralement sectionné,<br />

on parle de clitoridectomie.<br />

Mutilations génitales féminines 2<br />

À la page 9, nous avons mentionné trois formes de<br />

<strong>violences</strong> liées à la sexualité d’une manière ou d’une<br />

autre. Jusqu’à présent nous nous sommes<br />

concentrés sur les <strong>violences</strong> <strong>sexuelles</strong>, c'est-à-dire<br />

sur les <strong>violences</strong> de nature sexuelle. Dans ce<br />

chapitre, nous allons décrire certaines formes de<br />

<strong>violences</strong> basées sur le genre, notamment les<br />

mutilations génitales féminines, les <strong>violences</strong> liées à<br />

l'honneur et les mariages forcés. Ce sont des<br />

pratiques néfastes et abusives. À la fin du chapitre,<br />

nous aborderons brièvement le thème de la violence<br />

contre les homosexuels.<br />

Tradition culturelle<br />

L’excision, ou mutilation génitale féminine, est<br />

considérée comme une des pratiques traditionnelles<br />

les plus néfastes. Ce sont des traditions et pratiques<br />

culturelles qui sont très néfastes et constituent des<br />

actes de violence à l'encontre des femmes. Les<br />

mutilations génitales féminines sont pratiquées<br />

dans plusieurs pays d’Afrique et quelques pays<br />

d’Asie mais se produisent également en Europe<br />

lorsque les familles décident d’envoyer leurs filles<br />

dans leur pays d’origine pour qu’elles y subissent<br />

une excision.<br />

21


Different types of female genital mutilation<br />

Antérieur<br />

Petites lèvres<br />

Grandes lèvres<br />

Clitoris<br />

Orifice urétral<br />

Vagin<br />

A. Ablation du prépuce<br />

uniquement ou<br />

B. Ablation du prépuce<br />

et ablation partielle ou<br />

totale du clitoris<br />

Postérieur<br />

A. Normal B. Type I<br />

Ablation du clitoris<br />

et d’une partie ou<br />

de l’intégralité des<br />

petites lèvres.<br />

Ablation d’une partie ou<br />

de l’intégralité des petites<br />

lèvres ; les grandes lèvres<br />

sont cousues, recouvrant<br />

l’urètre et le vagin et laissant<br />

un petit orifice pour l’urine et<br />

les fluides menstruels.<br />

C. Type II<br />

D. Type III<br />

22


L’excision est l’ablation partielle ou intégrale du clitoris et<br />

des petites lèvres, et parfois même des grandes lèvres. Il<br />

arrive même que les grandes lèvres soient cousues.<br />

(infibulation). Bien souvent, l'intervention est réalisée<br />

avec des instruments inappropriées et/ou non<br />

hygiéniques, ce qui la rend particulièrement douloureuse<br />

et peut causer d'autres infections.<br />

Virginité et excision<br />

Les parents vont exciser leurs filles soit parce qu’ils<br />

pensent que leur religion (l’Islam) les y oblige, soit parce<br />

que c’est une tradition dans leur pays d’origine (par<br />

exemple en Somalie, en Erythrée, au Soudan ou en<br />

Egypte). Cependant, nulle part dans le Coran il n’est fait<br />

mention de l’excision des filles. Dans les pays où<br />

l’excision est pratiquée, la tradition veut que les filles<br />

restent vierges jusqu’à la nuit de noce. Les parents<br />

croient que le fait de faire exciser leur fille signifie qu'elle<br />

n'aura pas de relations <strong>sexuelles</strong> avant le mariage. Dans<br />

ces pays, les filles qui ne sont pas excisées courent le<br />

risque de ne jamais pouvoir se marier.<br />

Problèmes de santé<br />

Les mutilations génitales féminines engendrent de graves<br />

problèmes de santé. L’excision elle-même est très<br />

douloureuse et cause des saignements, des états de<br />

choc, des infections, des accès de fièvre ou même des<br />

contaminations par le VIH lorsque les mêmes<br />

instruments sont utilisés pour des excisions de groupe.<br />

Sur le long terme, les filles excisées ont souvent des<br />

infections chroniques, des douleurs abdominales et des<br />

douleurs lorsqu’elles urinent.<br />

Effets sur la sexualité<br />

Les femmes excisées ont souvent des douleurs<br />

lorsqu’elles ont des relations <strong>sexuelles</strong> et elles ont plus de<br />

risques de devenir stériles. En outre, l’accouchement est<br />

plus compliqué pour les femmes excisées et<br />

s'accompagne souvent de problèmes aussi bien pour la<br />

mère que pour l'enfant.<br />

Les mutilations génitales féminines sont une violation<br />

des droits de l’homme<br />

Tous les types de mutilations génitales féminines sont<br />

reconnus au niveau international comme une violation<br />

des droits humains des femmes et des filles. Les<br />

mutilations génitales féminines constituent un déni de<br />

leur intégrité physique et mentale, de leur droit à une vie<br />

libre de toute violence, de leur droit au plus au niveau<br />

possible de santé, de leur droit à vivre sans<br />

discrimination sexuelle, de leur droit à vivre sans torture,<br />

cruauté, traitement inhumain ou dégradant et de leur<br />

droit à la vie 3 .<br />

De nombreuses victimes<br />

L’Organisation mondiale de la santé estime qu’entre 100<br />

millions et 140 millions de femmes et de filles dans le<br />

monde ont subi une mutilation génitale féminine et<br />

qu’environ 3 millions de filles et de femmes sont excisées<br />

chaque année. En Europe, 500.000 femmes et filles ont<br />

subi des mutilations génitales féminines 4 . Dans de<br />

nombreux pays d’Europe, les mutilations génitales<br />

féminines sont considérées comme un abus d’enfant et<br />

sont interdites par la loi ; cet acte est passible d’une<br />

peine de prison.<br />

Violences liées à l’honneur<br />

Il était une fois une fille…<br />

Récemment, une jeune fille turque de 16 ans, Medine<br />

Memi, a été découverte dans une tombe dans le sud-est<br />

de la Turquie. Elle avait les mains attachées dans le dos<br />

et ses poumons étaient remplis de terre. Il s’est avéré<br />

qu’elle avait été enterrée vivante par son père et son<br />

grand-père parce qu’elle était l’amie de quelques<br />

garçons. C’est un exemple de violence liée à l’honneur. Le<br />

23


père n’a pas pu accepter l’amitié entre sa fille et les<br />

garçons et a considéré cela comme une violation de<br />

l’honneur familial. C’est pour cela que sa fille a dû<br />

payer.<br />

L’honneur des hommes<br />

Les <strong>violences</strong> liées à l’honneur se produisent dans<br />

des cultures où la réputation sexuelle des femmes et<br />

des filles est traditionnellement liée à l’honneur des<br />

hommes. Toute atteinte à cette réputation sexuelle<br />

est considérée comme une honte qu’il est par<br />

conséquent nécessaire de prévenir ou du moins de<br />

minimiser. Dans la pratique, cela signifie qu’il est<br />

considéré inacceptable qu’une fille ou une femme ait<br />

des relations <strong>sexuelles</strong> hors du mariage. Dans les<br />

cas les plus extrêmes, comme en témoigne l’histoire<br />

de Medine, même les relations amicales avec des<br />

hommes ne sont pas autorisées. Mais une femme<br />

peut également faire honte à sa famille en refusant<br />

un mariage arrangé, en divorçant ou même en ne<br />

s’habillant pas de manière suffisamment décente.<br />

Restriction des libertés<br />

La restriction des libertés signifie que les femmes et<br />

les filles ne peuvent pas choisir elles-mêmes et<br />

subissent la coercition et la violence ; par exemple, la<br />

liberté de mouvement des filles et des femmes est<br />

limitée, les hommes se procurent des armes pour<br />

les contrôler et venger leur honneur, les femmes<br />

sont exclues, forcées à se marier, punies et/ou<br />

même assassinées.<br />

L’ONU estime que chaque année 5.000 femmes<br />

meurent de <strong>violences</strong> liées à l’honneur. Un<br />

nombre bien plus important souffre au quotidien<br />

de ces <strong>violences</strong> liées à l’honneur.<br />

Une violence culturelle, pas religieuse<br />

Les <strong>violences</strong> liées à l’honneur sont ancrées dans les<br />

traditions culturelles, même si elles sont souvent<br />

interprétées comme ayant un caractère religieux à<br />

l’intérieur des différentes cultures. Cependant, le Coran<br />

n’autorise aucune forme de <strong>violences</strong> liées à l’honneur.<br />

Il est important de tenir compte du rôle de la<br />

communauté. Défendre son honneur n’est important<br />

que dans les communautés où l’honneur est à la base<br />

de l’acceptation sociale d’une famille. En fait, c’est la<br />

communauté qui contrôle et exige des punitions, sous<br />

peine d’exclusion de la famille de la communauté.<br />

Mariages forcés<br />

Un mariage forcé est un mariage sans le consentement<br />

des deux parties. Certaines définitions incluent<br />

également les mariages arrangés, c'est-à-dire lorsque<br />

les familles des deux époux jouent un rôle déterminant<br />

dans l’arrangement du mariage. Le mariage des enfants<br />

est un mariage qui a lieu avant que l’enfant ait atteint<br />

l’âge de la majorité (18 ans). Tous les mariages<br />

arrangés ne sont pas des mariages forcés mais le<br />

mariage des enfants est en général considéré comme<br />

un mariage forcé . Les raisons pour lesquelles des<br />

mariages forcés ont lieu sont l’honneur familial, le<br />

contrôle de la sexualité et des comportements<br />

indésirables, le renforcement de la famille ou des liens<br />

soci<strong>aux</strong> et souvent des intérêts financiers . Pour les<br />

parents, cela peut être un soulagement de transmettre<br />

la protection de l’honneur de leur fille à un mari. Le<br />

mariage signifie qu’elle est en lieu sûr. Parfois, une fille<br />

dont la réputation a déjà été bafouée doit se marier de<br />

force avec un homme qui ne peut pas trouver de<br />

femme, par exemple un homme pauvre, âgé ou<br />

handicapé. Une victime de viol doit parfois se marier<br />

avec l’auteur du viol afin de laver l’honneur de la<br />

famille. Le mariage forcé va à l’encontre du droit de<br />

24


choisir quand, comment, avec qui et si on souhaite se<br />

marier.<br />

Violences liées à la sexualité<br />

Certaines personnes sont agressées parce qu’elles sont<br />

amoureuses ou ont des relations <strong>sexuelles</strong> avec une<br />

personne du même sexe . Les auteurs de ces <strong>violences</strong><br />

n’acceptent pas l’homosexualité. C’est ce que l’on appelle<br />

l’homophobie.<br />

De nombreuses personnes (jeunes) sont<br />

homo<strong>sexuelles</strong>. Des études occidentales ont révélé<br />

que le pourcentage de personnes homo<strong>sexuelles</strong> se<br />

trouve entre 3% et 6% de la population pour les<br />

hommes et entre 2% et 4% de la population pour les<br />

femmes. Un nombre plus élevé de personnes ont des<br />

relations <strong>sexuelles</strong> avec une personne du même sexe<br />

au cours de leur vie.<br />

Assassiné à cause de…<br />

Une étude américaine menée en 1996 a révélé que les<br />

personnes homo<strong>sexuelles</strong> doivent faire face à une<br />

homophobie plus extrême lorsqu’elles sont jeunes qu’à<br />

l’âge adulte. Dans leur jeunesse, 90% des participants à<br />

l’étude ont été insultés et presque 50% ont été victimes<br />

d’agressions violentes. Dans certains cas, des personnes<br />

sont même tuées en raison de leur orientation<br />

homosexuelle. Dans de nombreux pays, les homosexuels<br />

n’ont pas les mêmes droits sexuels que les hétérosexuels.<br />

L’homosexualité est toujours illégale dans plus de 80 pays<br />

à travers le monde. Les rapports homosexuels avec<br />

consentement mutuel sont parfois sévèrement punis par<br />

la loi ; la peine de mort est même appliquée dans certains<br />

pays.<br />

L’homosexualité et ses mythes<br />

De nombreuses agressions et discriminations<br />

homophobes sont basées sur des préjugés sur<br />

l’homosexualité. Par exemple, certaines personnes<br />

pensent que les hommes homosexuels (et dans une<br />

moindre mesure les femmes homo<strong>sexuelles</strong>) ne<br />

pensent qu’au sexe. Un autre préjugé porte sur la<br />

répartition des rôles entre les sexes. On pense par<br />

exemple que les hommes homosexuels ressemblent<br />

plus à des femmes et inversement. En raison de tels<br />

préjugés, les hommes et femmes homosexuels sont<br />

considérés comme inférieurs. Ce processus, que l’on<br />

appelle stigmatisation, est utilisé pour justifier les<br />

<strong>violences</strong> et discriminations à l’encontre des<br />

homosexuels. En même temps, cela provoque des<br />

sentiments de honte et de culpabilité, notamment chez<br />

les jeunes homosexuels.<br />

Pour les jeunes homosexuels, le désir et l’attirance<br />

sexuels ne posent pas de problèmes. Il est très<br />

agréable de se sentir amoureux, de se sentir attiré<br />

par quelqu’un ou d’être excité sexuellement. Ces<br />

désirs ne posent aucun problème, sauf si d’autres<br />

personnes en font un problème. Malheureusement,<br />

dans de nombreux cas, les gens n’acceptent pas<br />

l’homosexualité. Les jeunes qui éprouvent des désirs<br />

homosexuels ou qui ont (eu) des relations avec des<br />

personnes du même sexe se sentent souvent<br />

coupables. Cependant, ces sentiments sont causés<br />

par l’homophobie des autres personnes, pas par<br />

leurs propres désirs homosexuels. L’homosexualité,<br />

contrairement à l’homophobie, ne fait de mal à<br />

personne ; c’est la raison pour laquelle il faut lutter<br />

avec conviction contre l’homophobie.<br />

25


26<br />

© 2007 Benazir Patil , Courtesy of Photoshare


8<br />

Que pouvez-VOUS faire <br />

Que faire contre<br />

les <strong>violences</strong> <strong>sexuelles</strong> <br />

La sexualité n’est pas synonyme de honte, de<br />

culpabilité ou d’autres sentiments négatifs. La<br />

sexualité ne devrait être que plaisir. Ne croyez pas les<br />

gens qui prétendent le contraire, en particulier quand<br />

ils disent que ce n’est pas bien pour les filles d’avoir<br />

des relations <strong>sexuelles</strong>.<br />

Mais : le sexe est une bonne chose quand vous le<br />

voulez vous-même.<br />

N’ayez des relations <strong>sexuelles</strong> que lorsque vous le<br />

voulez vraiment<br />

Huit idées fausses sur les relations <strong>sexuelles</strong><br />

(vous pouvez remplacer petit ami ou mari par<br />

petite amie ou femme) :<br />

• Ne faites pas l’amour parce que votre petit ami le<br />

veut.<br />

• Ne faites pas l’amour parce que vos amis vous<br />

disent que vous êtes « prêt » ; vous êtes le seul à<br />

pouvoir juger.<br />

• Ne faites pas ce que vous n’aimez pas, même si<br />

votre petit ami ou mari vous dit que c’est normal.<br />

• Ne faites pas ce que vous n’aimez pas, même si<br />

votre petit ami ou votre ami vous dit qu’il mérite<br />

une relation sexuelle pour une raison ou pour une<br />

autre (une relation sexuelle ne se « mérite » pas).<br />

• Ne pensez pas que les garçons ou les hommes<br />

ont le droit d’avoir une relation sexuelle avec<br />

vous ; ce n’est pas vrai.<br />

• Ne pensez pas que le manque de relations<br />

<strong>sexuelles</strong> est mauvais pour la santé des garçons<br />

ou des hommes, quoi qu’on vous dise ; ce n’est<br />

pas vrai.<br />

• Ne vous sentez pas obligé d’avoir une relation<br />

sexuelle parce qu’il vous a invité à dîner ou vous<br />

a offert un cadeau.<br />

• N’ayez pas de relations <strong>sexuelles</strong> parce que vous<br />

pensez que vous devez être cool ou à la mode,<br />

etc. Si votre religion vous interdit d’avoir des<br />

relations <strong>sexuelles</strong> avant le mariage, c’est votre<br />

choix.<br />

Lorsque quelqu’un essaie de vous toucher et que<br />

vous ne souhaitez pas que l’on vous touche,<br />

soyez très clair ! Ne communiquez pas de<br />

manière ambiguë. Votre partenaire sexuel ne peut<br />

pas lire dans vos pensées.<br />

Alors, dites <strong>NON</strong> !<br />

Comment dire non <br />

1. Regardez votre partenaire dans les yeux.<br />

2. <strong>Dites</strong> clairement ce que vous ne voulez pas.<br />

3. Faites attention à votre langage corporel : ne<br />

souriez pas en regardant par terre.<br />

4. Observez bien la réaction de votre partenaire.<br />

5. Si nécessaire, répétez votre refus.<br />

27


Une fois de plus : n’ayez des relations <strong>sexuelles</strong> que<br />

lorsque vous le voulez vraiment. En outre, il existe<br />

différentes formes de sexualité. Par exemple le baiser, les<br />

caresses, se toucher lorsque l’on est nu et les relations<br />

<strong>sexuelles</strong>. Et bien plus encore… Lorsque vous embrassez<br />

quelqu’un, cela ne veut pas dire que vous devez avoir une<br />

relation sexuelle. C’est à vous de fixer les limites.<br />

Quelques mythes répandues sur les <strong>violences</strong><br />

<strong>sexuelles</strong><br />

Il ne faut pas croire <strong>aux</strong> mythes qui circulent sur le viol. Ce<br />

sont des croyances fausses et stéréotypées sur le viol, les<br />

auteurs de viols et leurs victimes.<br />

Ces mythes sont f<strong>aux</strong>. En voici quelques exemples :<br />

• Mythe : Lorsqu’une fille dit non, elle veut en fait dire<br />

oui.<br />

Réalité : Lorsqu’une fille dit non, elle veut vraiment<br />

dire non. Sans son consentement, c’est une agression<br />

sexuelle. Tout le monde a le droit de contrôler son<br />

propre corps.<br />

• Mythe : Ce ne sont que les « mauvaises » femmes qui<br />

se font agresser.<br />

Réalité : Pour se protéger, les gens préfèrent penser<br />

que les mauvaises choses n’arrivent qu’<strong>aux</strong> mauvaises<br />

personnes. C’est ce que l’on appelle « faire des<br />

reproches à la victime ». Ces gens pensent que<br />

lorsque vous sortez tard le soir, que vous vous habillez<br />

de manière inappropriée ou que vous buvez trop<br />

d’alcool, c’est votre faute si vous vous faites agresser.<br />

Cependant, sans consentement, « non » veut dire «<br />

non », quelle que soit la situation.<br />

• Mythe : Les agressions <strong>sexuelles</strong> ont généralement lieu<br />

entre des personnes qui ne se connaissent pas.<br />

Réalité : La plupart des victimes sont agressées par<br />

des personnes qu’elles connaissent.<br />

• Mythe : Les femmes « cherchent » à se faire agresser<br />

par leur façon de s’habiller ou de se comporter.<br />

Réalité : Personne ne cherche à se faire agresser. Des<br />

jeunes et des moins jeunes, des hommes et des<br />

femmes, se font sans cesse agresser dans toutes<br />

sortes de lieux et à tout moment. L’idée selon laquelle<br />

la victime provoque l’agression en se trouvant « au<br />

mauvais endroit, au mauvais moment » part du<br />

principe que cette personne n’a pas le droit d’être<br />

libre. D’après ce mythe, la faute revient à la victime et<br />

non à l’auteur.<br />

• Mythe : Si une personne ne se défend pas, c’est qu’elle<br />

veut être violée.<br />

Réalité : Le viol est une menace pour notre vie. Tout ce<br />

qu’une victime fait pour survivre à une telle agression<br />

est une réaction appropriée à ce moment là, même si<br />

elle ne réagit pas.<br />

• Lorsqu’un home est excité sexuellement et qu’il n’a pas<br />

une relation sexuelle, c’est mauvais pour sa santé. Ou :<br />

Lorsqu’un homme n’a pas de relation sexuelle, son<br />

sperme disparaît.<br />

Réalité : Lorsqu’un home ne peut pas avoir de<br />

relations <strong>sexuelles</strong>, c’est son problème, pas celui de<br />

quelqu’un d’autre. Ne pas avoir de relations <strong>sexuelles</strong><br />

n’a pas de conséquences sur la santé. Et le sperme ne<br />

disparaît pas.<br />

• Mythe : On peut reconnaître l’auteur d’une agression<br />

sexuelle à son regard.<br />

Réalité : On ne peut pas identifier physiquement les<br />

auteurs d’agressions <strong>sexuelles</strong>. Ils peuvent avoir l’air<br />

gentil, normal et non menaçant. De nombreux auteurs<br />

d’agressions <strong>sexuelles</strong> sont jeunes, mariés et ont des<br />

enfants.<br />

• Mythe : Les femmes mentent lorsqu’elles disent qu’elles<br />

ont été violées.<br />

Réalité : Cela arrive dans de très rares cas. En général,<br />

les femmes qui déclarent avoir été victimes<br />

d’agressions <strong>sexuelles</strong> disent la vérité.<br />

28


• Mythe : Forcer quelqu’un à avoir une relation sexuelle<br />

montre que vous êtes un vrai homme.<br />

Réalité : Forcer quelqu’un à avoir une relation sexuelle<br />

montre que vous êtes un nul. 8<br />

Conseils dans les situations à risques<br />

Règle générale :<br />

Dès que vous ne vous sentez pas en sécurité, partez.<br />

- <strong>Dites</strong>-vous : reste calme.<br />

- <strong>Dites</strong> clairement « <strong>NON</strong> » en cas de menace ou de<br />

violence.<br />

- Si la situation devient menaçante ou violente : partez<br />

en criant !<br />

- Si possible, négociez (pensez à des solutions<br />

raisonnables) : si tu fais ça, je fais ça<br />

- Restez calme, ne paniquez pas<br />

- Essayer de distraire la personne en question ou de la<br />

manipuler pour qu’elle aille ailleurs (où il y a d’autres<br />

personnes, où vous pouvez vous échapper)<br />

- Essayez de retarder au maximum le contact sexuel<br />

- Défendez-vous : montrez vos sentiments, dites ce<br />

que vous voulez, ce dont vous avez besoin<br />

(source : Girls’ Talk, <strong>Rutgers</strong> Nisso Groep)<br />

N’oubliez pas que même si vous faites de votre mieux,<br />

parfois vous ne pouvez pas éviter les <strong>violences</strong><br />

<strong>sexuelles</strong>. Par exemple lorsque l’autre personne est<br />

plus forte, violente ou utilise des armes. Ce n’est pas<br />

votre faute.<br />

Savoir s’affirmer<br />

Il existe des formations permettant <strong>aux</strong> jeunes<br />

d’apprendre à s’affirmer face à des agressions <strong>sexuelles</strong><br />

ou tentatives d’agressions <strong>sexuelles</strong>. On y apprend à<br />

reconnaître les cas de <strong>violences</strong> <strong>sexuelles</strong> et les situations<br />

à risques, à prendre conscience de ce que l’on veut et de<br />

ce que l’on ne veut pas, ou de ce que l’on aime en matière<br />

de sexualité. On y apprend également à réagir de manière<br />

adéquate lorsque quelqu’un veut que vous fassiez quelque<br />

chose que vous n’aimez pas, à communiquer<br />

correctement et à résister <strong>aux</strong> pressions sociales.<br />

Comment établir le contact de manière positive. Et<br />

comment dire « <strong>NON</strong> » avec fermeté.<br />

Pour apprendre toutes ces compétences, on peut utiliser<br />

des exercices et des jeux de rôles. Par exemple :<br />

• Un garçon/une fille vous embrasse. Vous lui montrez<br />

clairement que vous n’aimez pas cela.<br />

• Pendant la pause, un garçon vous aborde et se place<br />

près de vous. Vous ne l’aimez pas. Montrez comment<br />

vous réagiriez.<br />

• Un garçon/une fille vous amène chez elle après une<br />

fête. Il/elle n’accepte de vous faire rentrer que si vous<br />

l’embrassez. Montrez comment vous réagiriez.<br />

• Un garçon/une fille veut danser avec vous à une fête.<br />

Vous ne l’aimez pas. Montrez comment vous<br />

réagiriez.<br />

• Vous et votre petit(e) ami(e) vous blottissez l’un<br />

contre l’autre. Sa main glisse sur votre genou.<br />

Montrez comment vous lui feriez comprendre que<br />

vous n’aimez pas ça.<br />

• Vous et votre petit(e) ami(e) sortez ensemble depuis<br />

deux mois. Maintenant il/elle vous annonce qu’il/elle<br />

veut faire l’amour. Montrez comment vous lui diriez<br />

que vous n’en avez pas encore envie.<br />

29


Que peuvent faire les autres <br />

Education sexuelle<br />

Le plus important c’est d’éradiquer complètement les<br />

<strong>violences</strong> <strong>sexuelles</strong>. Le meilleur moyen de prévenir ces<br />

<strong>violences</strong> est l’éducation sexuelle. L’éducation sexuelle<br />

englobe les aspects biologiques et physiologiques des<br />

organes sexuels, la façon de se protéger contre les IST et<br />

les grossesses non désirées. Cependant, les jeunes<br />

devraient également apprendre que la sexualité est une<br />

source de plaisir et un élément intime de la vie qui nous<br />

rend heureux, confiants et forts. Il est important de savoir<br />

ce que vous voulez et ne voulez pas en matière de<br />

relations <strong>sexuelles</strong> et comment le communiquer à votre<br />

partenaire (sexuel). L’éducation sexuelle devrait par<br />

conséquent également nous apprendre à parler de<br />

sexualité. Outre l’éducation sexuelle, les formations pour<br />

apprendre à mieux s’affirmer sont des outils efficaces<br />

dans la prévention des <strong>violences</strong> <strong>sexuelles</strong>. On y apprend<br />

comment se défendre et dire « <strong>NON</strong> » fermement, à<br />

communiquer clairement, à prendre le contrôle et à<br />

reconnaître les situations à risques.<br />

Arrêter les <strong>violences</strong> <strong>sexuelles</strong> aussi vite que possible<br />

La deuxième meilleure manière de faire face <strong>aux</strong> <strong>violences</strong><br />

<strong>sexuelles</strong> est, lorsqu’elles se produisent, d’y mettre fin<br />

aussi vite que possible. Par conséquent, il est nécessaire<br />

que les victimes parlent de ce qui leur est arrivé. Il est plus<br />

facile d’en parler quand on a appris à le faire. Plus vous<br />

parlez de sexualité, moins vous ressentirez de honte ou de<br />

culpabilité.<br />

Pour les parents, les enseignants, les médecins et d’autres<br />

professionnels, il est important de créer un<br />

environnement sûr dans lequel les gens se sentent libres<br />

de parler. Cependant, bien souvent, les victimes refusent<br />

de parler de ce qui s’est passé par honte et/ou culpabilité,<br />

ou parce qu’elles ne se rendent pas compte du fait que<br />

c’est un acte grave ou interdit. Par conséquent, il est<br />

important de reconnaître les sign<strong>aux</strong> qui indiquent qu’une<br />

personne a été victime d’une agression sexuelle. En<br />

général, le signal le plus évident est un changement de<br />

comportement après l’agression sexuelle. Par exemple<br />

être très silencieux ou alors agité, se mettre à pleurer tout<br />

d’un coup ou devenir agressif. Voici quelques exemples<br />

d’autres sign<strong>aux</strong> :<br />

• Peur d’être touché<br />

• Peur des hommes<br />

• Peur de se déshabiller (pour faire du sport, par<br />

exemple)<br />

• Image de soi négative<br />

• Peurs excessives<br />

• Incapacité de profiter des choses de la vie<br />

• Problèmes de concentration<br />

• Manque de confiance en soi<br />

• Déprime<br />

• Automutilation<br />

La présence d’un ou de plusieurs de ces sign<strong>aux</strong> ne<br />

signifie pas nécessairement qu’une personne a été<br />

agressée. Cependant, les professionnels et les adultes<br />

responsables doivent être vigilants lorsqu’ils remarquent<br />

ces sign<strong>aux</strong>.<br />

Empêcher que les <strong>violences</strong> <strong>sexuelles</strong> ne se reproduisent<br />

Une troisième manière de prévenir les <strong>violences</strong> <strong>sexuelles</strong><br />

est la prévention d’un autre cas de <strong>violences</strong> <strong>sexuelles</strong>. Les<br />

femmes qui ont subi des abus sexuels dans l’enfance<br />

courent un risque plus élevé de devenir à nouveau<br />

victimes de <strong>violences</strong> <strong>sexuelles</strong> plus tard dans leur vie. Les<br />

hommes qui ont été victimes d’abus sexuels lorsqu’ils<br />

étaient enfants courent un risque plus élevé de devenir<br />

auteurs de <strong>violences</strong> sexuels. Ces hommes comme ces<br />

femmes ont besoin d’aide.<br />

30


Et les auteurs dans tout ça <br />

Un abus sexuel peut avoir de lourde conséquence dans la<br />

vie d’une personne. Il est important de guider les jeunes<br />

auteurs d’abus sexuels dès le début afin de réduire les<br />

chances de récidive, d’éviter que de nouve<strong>aux</strong> actes soient<br />

commis et de protéger les futures victimes. Lorsqu’une<br />

personne commet un crime, elle doit bien entendu être<br />

punie. La société veut que justice soit faite. Mais quel type<br />

de sentence est approprié La prison Les jeunes ayant<br />

commis des abus sexuels sortent souvent de prison dans<br />

pires qu’ils n’y étaient entrés. Ils n’ont pas pu aller à<br />

l’école, ont été séparés de leur famille (leur<br />

développement social a pris du retard). C’est pourquoi un<br />

programme de service communautaire comme par<br />

exemple un programme pédagogique disciplinaire<br />

(développé par <strong>Rutgers</strong> Nisso Groep <strong>aux</strong> Pays-Bas) est,<br />

dans certains cas, une alternative préférable : les réunions<br />

sont organisées après l’école et il est ainsi possible<br />

d’améliorer le comportement de ces jeunes en les guidant<br />

et en les éduquant (pour qu’ils apprennent de leurs<br />

erreurs). Les auteurs d’abus sexuels apprennent à ne pas<br />

récidiver en comprenant ce qu’ils ont fait de mal et en<br />

acquérant des compétences qui, à l’avenir, leur<br />

permettront de se comporter différemment.<br />

Que pouvons-nous faire dans la communauté<br />

1. Les organisations gouvernementales et non<br />

gouvernementales peuvent sensibiliser à l’égalité des<br />

droits entre femmes/filles et homes/garçons et <strong>aux</strong><br />

conséquences des <strong>violences</strong> <strong>sexuelles</strong>.<br />

2. On devrait reconnaître et débattre des différentes<br />

formes et expressions des <strong>violences</strong> <strong>sexuelles</strong> au sein<br />

de la famille, à l’école, dans les clubs de sport et de<br />

jeunes, au niveau des services de santé et tout<br />

particulièrement dans la communauté. Tout le<br />

monde devrait comprendre que les <strong>violences</strong><br />

<strong>sexuelles</strong> sont inacceptables.<br />

3. Les victimes devraient être soutenues et pas exclues.<br />

4. Les auteurs devraient être punis pour cet acte<br />

néfaste et criminel.<br />

31


Et 9lorsque cela est arrivé …<br />

… à vous<br />

… à un ami ou un proche<br />

que<br />

1. Protégez-vous. Assurez-vous de vous rendre<br />

dans un endroit où personne ne peut vous faire<br />

de mal. Allez voir une personne en qui vous avez<br />

confiance ou un médecin si nécessaire, et<br />

amenez quelqu’un avec vous.<br />

2. Parlez de ce qui vous est arrivé, vous vous<br />

sentirez mieux.<br />

3. Demandez de l’aide. Trouvez un numéro de<br />

téléphone que vous pouvez appeler.<br />

4. En cas d’abus grave, portez plainte à la police si<br />

possible, même si vous pensez que ça ne sert à<br />

rien. Plus il y aura de plaintes, plus la police va<br />

prendre ces plaintes au sérieux. N’oubliez pas<br />

qu’une agression sexuelle est un acte criminel.<br />

5. Il est important de bien vous rendre compte que<br />

ce qui vous est arrivé N’EST PAS DE VOTRE<br />

FAUTE. Personne n’est autorisé à vous toucher<br />

contre votre volonté.<br />

Lorsqu’un ami vous confie qu’il a été agressé,<br />

croyez-le. Cela demande beaucoup de courage<br />

de vous en parler et, en général, on ne ment pas<br />

au sujet des agressions <strong>sexuelles</strong>. Écoutez et<br />

aidez votre ami comme vous le pouvez. <strong>Dites</strong>-lui<br />

ce n’est pas de sa faute.<br />

« J’avais vraiment peur d’en parler à quelqu’un.<br />

J’avais honte. Peur qu’on me condamne. Effrayé<br />

qu’on se mette en colère contre moi et qu’on me<br />

fasse des reproches ».<br />

Victime de viol<br />

33


Les choses à faire et à ne pas faire lorsque une personne vous dit<br />

qu’elle a été victime d’une agression*<br />

À faire<br />

- Écoutez-la et croyez ce que vous dit la personne<br />

- Faites preuve d’empathie<br />

- Comprenez qu’il n’est pas nécessaire que vous sachiez tous les détails ; parfois le fait d’écouter est<br />

suffisant<br />

- <strong>Dites</strong>-lui que ce n’est pas de sa faute, quoi qu’il arrive<br />

- Assurez-vous que la personne est en sécurité, amenez-la dans un endroit sûr si c’est possible et nécessaire<br />

- Amenez-la voir un médecin si c’est nécessaire<br />

- Encouragez-la à porter plainte à la police et accompagnez-la<br />

- Prenez conscience que vous ne pouvez pas résoudre le problème pour elle. Votre présence signifie déjà<br />

beaucoup<br />

- Prenez conscience qu’une agression sexuelle est un acte extrêmement violent et qu’il n’y a aucune excuse à<br />

la violation de l’intégrité physique d’une personne.<br />

À ne pas faire<br />

- L’interrompre tout le temps lorsqu’elle vous raconte ce qui s’est passé<br />

- Poser trop de questions<br />

- Etre critique, accuser, condamner<br />

- Demander « Pourquoi est-ce que tu n’as pas… »<br />

- Lui demander les raisons pour lesquelles elles est sortie, elle se trouvait à ce endroit, avec cette personne<br />

- Penser que ça va passer dans une semaine ; si c’est une agression sérieuse, cela va prendre du temps.<br />

A propos de vous-même<br />

Ce que votre amie vous raconte peut susciter en vous des émotions très fortes. C’est normal, vous pouvez<br />

partager ces sentiments. Si c’est trop pour vous, arrêtez. Vous pouvez également voir si vous connaissez<br />

d’autres personnes de confiance avec qui votre amie peut parler.<br />

* Nous utilisons toujours le féminin dans le texte, mais la victime peut tout aussi bien être un garçon. Un garçon<br />

peut également ressentir de la honte et avoir peur. Il a aussi besoin de soutien et d’aide !<br />

34


Faites le test ! Notre opinion :<br />

1. Personne n’est autorisé à toucher les seins d’une autre<br />

personne sans demander son consentement.<br />

2. Toucher l’épaule de quelqu’un n’a rien à voir avec les<br />

devoirs. C’est un cas de harcèlement sexuel, notamment<br />

parce que cela concerne un enfant de 13 ans et que<br />

l’auteur est un professeur. Un professeur est dans une<br />

position dominante par rapport à un élève et ne devrait<br />

pas le toucher de manière intime.<br />

3. Personne n’est obligé d’obéir à une autre personne<br />

exigeant d’avoir des relations <strong>sexuelles</strong>, même si cette<br />

personne est votre petit ami ou votre mari. Le fait de ne<br />

pas utiliser de préservatif et qu’elle tombe enceinte est<br />

une circonstance aggravante.<br />

4. Il n’y a rien de mal à ce qu’un garçon touche d’autres<br />

garçons, à condition que tout le monde soit d’accord.<br />

5. Très prudent !<br />

6. Caresser quelqu’un contre son gré est une violence<br />

sexuelle. Quand il s’agit d’un enfant de 10 ans, c’est<br />

encore pire. Les relations <strong>sexuelles</strong> avec les enfants sont<br />

interdites.<br />

7. Ce garçon doit prendre conscience qu’il s’agit d’un viol.<br />

8. Obliger quelqu’un à avoir une relation sexuelle relève du<br />

viol, même s’il s’agit de votre femme.<br />

9. Il est prudent d’utiliser un préservatif, mais avoir des<br />

relations <strong>sexuelles</strong> avec une fille de 10 ans est interdit par<br />

la loi.<br />

10. L’excision peut causer des problèmes graves, y compris<br />

des problèmes sexuels. La meilleure chose que le mari<br />

peut faire est d’être très prudent lorsqu’il fait l’amour avec<br />

sa femme et de ne pas l’obliger à avoir des relations<br />

<strong>sexuelles</strong> si elle ne le souhaite pas.<br />

11. Il ne devrait pas. C’est du harcèlement sexuel. Elle peut<br />

porter ce qu’elle souhaite sans avoir à entendre de<br />

remarques.<br />

12. Vous ne pouvez avoir des relations <strong>sexuelles</strong> qu’avec une<br />

personne qui en a envie, même s’il s’agit de votre femme.<br />

13. Tout d’abord, un homme de 40 ans ne devrait pas avoir<br />

de relations <strong>sexuelles</strong> avec une personne de 14 ans. La<br />

différence d’âge est trop importante, ce qui rend la<br />

relation inégale. Le fait de donner de l’argent fait de cette<br />

personne une prostituée.<br />

14. Obliger quelqu’un à faire un acte à caractère sexuel est<br />

une forme de violence sexuelle.<br />

15. Cette jeune femme a le droit de rejeter tout homme avec<br />

lequel elle ne souhaite pas se marier. C’est elle qui doit<br />

choisir avec qui elle veut se marier et si elle veut se marier<br />

ou non. Jeter de l’acide est un abus très sérieux et doit<br />

être puni.<br />

16. Elle ne devrait pas faire cela. Le fait qu’elle est sa bellemère<br />

rend la relation inégale.<br />

17. Il s’agit d’un cas très clair de harcèlement sexuel. Que le<br />

patron soit un homme ou une femme n’a aucune<br />

importance ; les femmes peuvent également commettre<br />

des abus sexuels.<br />

18. S’ils aiment cela tous les deux, aucun problème.<br />

19. Un comportement mesquin et un cas de harcèlement<br />

sexuel. Il ne peut pas se défendre contre son action. Le<br />

harcèlement sexuel ne se résume pas <strong>aux</strong> abus physiques.<br />

20. Convaincre une personne qui n’est pas en mesure de<br />

prendre un choix réfléchi (car elle a trop bu) et lui faire<br />

faire quelque chose qu’elle regrettera sans doute par la<br />

suite est un abus.<br />

35


Références<br />

1 Garcia-Moreno, C. et al. (2005). Etude menée dans plusieurs pays<br />

par l’OMS sur la santé des femmes et les <strong>violences</strong> domestiques à<br />

l’encontre des femmes. Organisation mondiale de la santé.<br />

2 Source : Girls’ Circumcision teaching toolkit ; une publication de<br />

<strong>Rutgers</strong> Nisso Groep / Pharos<br />

3 E. Leye and M. Temmerman, Issues in de European health care<br />

for victims of FGM, in Choices, novembre 2009<br />

4 Idem.<br />

5 N. Otoo-Oyortey & E. Robinson, Forced and child marriage in the<br />

UK: Policy and programme approaches for citizens and overseas<br />

nationals, in Choices, nov 2009.<br />

6 Fiche d’information Movisie<br />

7 L’orientation sexuelle et les jeunes : Faits, opinions et incidences<br />

sur les programmes de santé sexuelle destinés <strong>aux</strong> jeunes.<br />

Utrecht: Youth Incentives.<br />

8 Pour d’autres mythes, voir :<br />

http://www.d.umn.edu/cla/faculty/jhamlin/3925/myths.html<br />

36


© 2010, Youth Incentives / <strong>Rutgers</strong> Nisso Groep, Utrecht, Pays-Bas.<br />

Cette brochure est publiée par Youth Incentives, le programme international sur la sexualité du <strong>Rutgers</strong> Nisso<br />

Groep.<br />

Youth Incentives est un programme de six ans financé par le ministère néerlandais des Affaires étrangères (DGIS).<br />

Il a pour objet de promouvoir et de diffuser les meilleurs programmes pour la jeunesse dans les domaines de la<br />

sexualité et de la santé sexuelle. Pour atteindre cet objectif, Youth Incentives apporte son soutien <strong>aux</strong> organisations<br />

gouvernementales et non gouvernementales dans les pays en développement et dans les pays en transition.<br />

Le <strong>Rutgers</strong> Nisso Groep est membre de l’IPPF (Fédération internationale pour le planning familial).<br />

Auteur : Willy van Berlo.<br />

Remerciements à Teun Visser, Maeva Bonjour, Laura van Lee, Annelies Kuyper, Henri van den Idsert, Stans de<br />

Haas, Mieke van Kooten Niekerk, Cécile Brvar et, très important, les jeunes du Groupe de conseil des jeunes et les<br />

jeunes de Tanzanie, du Bangladesh, du Rwanda, du Mali, du Malawi et de l’Ouganda pour leur contribution.<br />

Mise-en-page : www.studio12.nl<br />

Illustration : Nadia Gonzalez<br />

Photographie : Peter de Ruiter; Courtesy of Photoshare<br />

www.rutgersnissogroep.org<br />

La présente brochure peut être reproduite dans son intégralité par des organisations non commerciales à titre d’informations<br />

ou d’éducation et avec la permission préalable du <strong>Rutgers</strong> Nisso Groep. Pour obtenir l’autorisation de<br />

traduire ou de reproduire l’ouvrage intégralement, pour son utilisation à visée commerciale ainsi que pour toute<br />

autre demande, s'adresser au <strong>Rutgers</strong> Nisso Groep : Oudenoord 176-178, PO Box 9022, 3506 GA Utrecht, Pays-Bas.


Programme international sur la sexualité<br />

www.rutgersnissogroep.org

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