Discours de Marie-Helene Amiable aux obseques de ... - Bagneux

Mardi 24 avril 2012
Obsèques de Janine Jambu
Allocution de Marie-Hélène Amiable, Maire de Bagneux, Députée des Hauts de Seine
Chères Lucienne et Michèle
Chers Gérard et Marie-Hélène,
Chers Paul et Michèle,
Chers Nathalie, Stéphane, Frédéric, Sandrine,
Fabrice, Eric, Patrick, Jessica et Vanessa,
Madame, Messieurs les Ministres,
Mesdames, Messieurs les parlementaires,
Mesdames, Messieurs les conseillers régionaux et
généraux,
Mes Cher-e-s collègues,
Chères Balnéolaises, Cher Balnéolais,
Cher-e-s Amis et camarades,
Mesdames, Messieurs,
C’est en tant que Maire que je m’adresse à vous, au
nom de l’ensemble des élus du Conseil municipal
qui, toutes et tous, m’ont témoigné leur émotion.
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Permettez-moi, tout d’abord de remercier de leur
présence, , Monsieur Patrick Ollier, Ministre chargé
des relations avec le Parlement qui est également un
élu de notre département, Monsieur Patrick
Devedjian, Ministre, Président du Conseil général
Madame Marie-George Buffet, Monsieur Michel
Duffour, qui furent respectivement ministre et
secrétaire d’Etat ainsi que tous les parlementaires et
élus. Et permettez-moi de saluer particulièrement
Catherine Margaté, Maire de Malakoff et conseillère
générale et Jean-Loup Metton, Maire de Montrouge
et vice-président du Conseil général, les deux
maires de notre circonscription.
Vous êtes venus très nombreux aujourd’hui.
Balnéolaises et Balnéolais, bien sûr, pour rendre
hommage à celle qui fut votre maire, Malakofiots,
Montrougiens pour rendre hommage à votre députée
honoraire et tous ses amis et camarades pour
entourer la famille de Janine Jambu et lui rendre un
dernier hommage.
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Votre présence est, pour nous, un réconfort.
Mercredi dernier, 18 avril, dans l’après-midi, nous
attendions Janine pour tenir une réunion dans le
cadre des élections présidentielles. Son retard se
prolongeant, nous nous sommes inquiétés.
Gholam, les deux Alain, Saïd et Guy se sont rendus
chez elle et l’ont trouvée, terrassée brutalement par
une crise cardiaque qu’aucun signe précurseur
n’avait annoncé.
Mes amis, je sais ce que vous avez dû ressentir,
votre stupeur, votre peine, votre douleur.
Je sais qu’aujourd’hui elle est aussi la nôtre, à nous
tous, qui sommes rassemblés pour lui rendre un
dernier hommage.
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Jusqu’au bout donc,
Janine aura été une militante, une femme de
conviction, faisant vivre ses engagements politiques
et les valeurs de justice, de paix, de solidarité qui
furent les siennes tout au long de sa vie.
Janine Jambu commença sa vie professionnelle
comme secrétaire dans le privé.
Militante communiste et féministe, notamment à
l’Union des jeunes filles de France, elle devint maireadjointe
à Colombes en 1971. La vie l’a conduite
ensuite dans notre ville où elle s’est engagée très
vite.
En 1982 elle devint conseillère générale des Hauts
de Seine et maire-adjointe à Bagneux.
En 1985, elle succéda à Henri Ravera comme maire
et devint députée des Hauts de Seine en 1993
jusqu’en 2007 où j’aurai l’honneur de lui succéder.
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Janine fut, comme quelques autres de sa
génération, l’incarnation d’une certaine conception
de la politique. Celle qui permettait à des hommes
et des femmes d’origine modeste d’accéder aux plus
hautes fonctions donnant ainsi l’occasion à des
ouvriers ou des employés d’être représentés au
Parlement.
Elle accomplit cette fonction avec courage. Elle a
fait siens ces propos qu’Henri Ravera a tenus en
1982, lors d’un dialogue avec des chrétiens.
Permettez-moi de le citer : « toute ma vie, j’ai voulu
faire entendre la voix de tous ceux qui veulent vivre
et voir leur travail profiter à l’ensemble du pays. J’ai
puisé la force de mon action au cœur des injustices,
des inégalités, de la détresse et des privations sans
mesure qui frappent le monde du travail et dans ses
luttes pour un monde plus humain, plus juste, de
paix et de fraternité entre les peuples ».
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Mais en disant cela, je n’ai encore rien dit d’elle, de
Janine, de la femme, je cite, « au sourire confiant et
aux yeux clairs d’espoir», comme le dit Jean-
Christophe. Janine était une femme, une élue
proche des gens.
Accueillante, souriante, humaine, dévouée… Elle
rendait aux « petites gens » ce qu’ils lui avaient
donné, la confiance qu’ils avaient mise en elle pour
les représenter.
C’est très sensible dans les témoignages déposés
dans les registres de condoléances. Ainsi,
nombreux sont ceux qui s’adressent directement à
elle. Je les cite « Merci pour tout, nous ne vous
oublierons pas, reposez en paix » ou « Reposez en
paix. On n’oubliera jamais ce que vous avez fait
pour Bagneux. »
Oui, Janine Jambu a marqué la ville dont elle fut la
maire pendant 19 ans ! Je lui dois de vous en parler
aujourd’hui.
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Janine était attentive à toutes et à tous, à ce que
chacun puisse vivre avec dignité et paisiblement
dans sa ville.
Elle a, pour cela, mené de nombreux combats qu’elle
a bien souvent gagnés !
Ainsi du commissariat de plein exercice qui nous
paraît aujourd’hui comme une évidence,
Ainsi de la lutte contre les expulsions ou les
augmentations de loyer de la SCIC devenue Icade,
avec son complice de toujours, notre regretté Marcel
Scordia.
Ainsi, des luttes pour le maintien de l’emploi à la
Thomson ou encore pour la survie de Huré ou de
Kodak avec Christian Fischer qui devint son premier
adjoint et son ami et lui succéda au Conseil général.
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Je sais combien sa disparition lui a été, nous a été
douloureuse.
Je pourrais également citer les luttes des salariés du
CNDP, des cheminots à Montrouge des ingénieurs
de l’INSEE à Malakoff. Car les salariés et les
habitants de Bagneux, Malakoff et Montrouge, les 3
villes de sa circonscription, se souviendront d’elle
comme d’une femme de combat et de défense des
droits.
Pour le respect du droit au logement pour tous,
Janine Jambu fut également très active. Avec
Gérard Bédanian, son 1 er adjoint, ce fut la création
de la Semaba et ses logements à taille humaine,
rompant avec la logique des grands ensembles. Les
Monceaux, le Clos Lapaume, les Buttes, Jacques
Brel, Pablo Picasso, Georges Brassens… autant de
noms évocateurs qui signifient une conception
renouvelée du logement social.
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Elle fut à l’origine de l’Opération de renouvellement
urbain dans le sud de la ville.
Je me souviens de cette réunion avec les habitants
de la barre des Tertres où Janine annonçait le projet
et combien, face à des locataires inquiets pour leur
avenir, elle avait, avec détermination, expliqué son
ambition, rassuré en s’engageant à permettre le
relogement dans leur ville de tous ceux qui le
souhaiteraient.
Quand j’ai pu enfin signer en 2006 la convention
partenariale avec l’Agence nationale de
renouvellement urbain, je sais la joie qu’elle a
ressentie parce qu’elle a tenu, personnellement, à
me le dire.
Et tous ses proches savent combien elle a été très
émue lors de la démolition de la barre des Tertres
comme de notre spectacle « Polymorphies » il y a un
an retraçant les évolutions du quartier.
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De la même façon, elle prenait souvent des
nouvelles de la ligne 4 du métro car elle savait, pour
les avoir menées, les nombreuses mobilisations
nécessaires pour qu’enfin les travaux arrivent
jusqu’à Bagneux.
Elle était attachée à ce que chacun trouve sa place
dans la ville.
Elle eut à cœur de moderniser le Centre municipal
de santé pour permettre à tous les Balnéolais,
quelles que soient leur condition, d’être soignés.
Plusieurs établissements de travail pour adultes
handicapés trouvèrent leur port d’attache à
Bagneux, Jean Caurant, La ferme de Garlande, les
ateliers Le Chêne…
La clinique Liberté pour les toxicomanes s’installa à
Bagneux.
Janine était aussi une femme qui osait.
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Ses mandats furent également marqués par une
politique culturelle et sportive dynamique, par
d’importantes réalisations comme la belle Maison
des Arts, le beau parc omnisport. Son attachement
aux valeurs humaines et de tolérance portées par le
sport l’ont conduite, tout naturellement, à signer une
charte de lutte contre le dopage avec Marie-George
Buffet, alors Ministre de la Jeunesse et des Sports.
Je ne veux pas non plus oublier son attachement à
un environnement de qualité.
C’est sous son impulsion que plusieurs parcs furent
aménagés dont le parc François Mitterrand. C’est à
cette époque également que la ville obtint les 3
fleurs au concours régional des villes fleuries.
Janine aimait à encourager et soutenir ses
jardiniers. Comme elle aimait à le faire quand les
choses étaient bien faites.
Femme d’action, Janine Jambu était aussi une
femme de dialogue.
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Elle prenait plaisir à aller à la rencontre des
habitants, débattre des projets pour leur quartier ou
leur ville. Elle impulsa en 1999 une grande
consultation autour des Assises pour la ville
donnant la parole aux jeunes, aux parents, aux
citoyens, aux associations parce qu’elle savait que
la ville a besoin de tous.
Elle était respectée par ses adversaires. Je me
permets ces deux témoignages lors du Conseil
municipal où elle a quitté ses fonctions de Maire :
« Même si ce chemin a été parfois ardu et accidenté,
nous avons toujours su débattre ensemble,
condition sine qua non d’une vraie démocratie.
Merci pour cette attitude, cette envergure politique »
ou encore « Au-delà des campagnes électorales, j’ai
construit avec vous des rapports respectueux et
courtois ».
Janine incarnait aussi le refus des guerres,
l’attachement à la paix. De nombreux comités
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contre la 1 ère guerre du Golfe en 1991 fleurirent dans
toute la ville. Un engagement qui n’allait pas sans la
solidarité internationale, très forte à Bagneux.
Elle s’est exprimée avec beaucoup de force en 1988,
lors du tremblement de terre en Arménie.
Kirovakan, notre ville jumelle, fut durement touchée.
Je sais qu’elle en revint secouée par les images de
dévastation et de dénuement des populations. La
générosité et la solidarité des Balnéolais furent au
rendez-vous.
Enfin, je ne peux passer sous silence les combats
communs avec Guy Ducoloné, également député
des Hauts de Seine, à l’Assemblée nationale, pour la
reconnaissance du génocide arménien dont c’est
aujourd’hui le jour anniversaire.
Janine concevait la vie politique en lien avec les
autres et notamment avec d’autres villes et pays. Le
jumelage avec Port-Talbot, au Pays de Galles, avec
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Turin et, je viens de le dire avec l’Arménie, fut
renforcé. De nouveaux liens se nouèrent avec
Maire-Galante et Grand-Bourg et une nouvelle charte
de jumelage est signée en 1999 avec Patrice Tirolien
que je remercie d’être des nôtres aujourd’hui.
Nos amis italiens sont également présents et seule
la distance a empêché nos amis arméniens d’être
parmi nous.
C’est également dans cet esprit de coopération et
d’échanges que Janine Jambu s’engagea très tôt
dans la coopération intercommunale.
Avec Sceaux, Bourg-la-Reine et Fontenay aux Roses
pour les Blagis dans un premier temps. Avec
Philippe Kaltenbach à Clamart, Catherine Margaté à
Malakoff et Pascal Buchet à Fontenay dans un
second temps pour la création de Sud de Seine qui
vit finalement le jour au 1 er janvier 2005.
Mais Janine aimait également s’amuser et chanter !
Pas un bal ou un repas dansant de nos anciens sans
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une séquence de Madison, pas une fête sans que
Janine ne chante le temps du muguet et ne fasse
partager sa joie ! Pas une fête des Vendanges sans
bataille de confettis.
Je n’ai pas pu citer tous ceux qui le mériteraient. Il
aurait fallu citer des centaines de personnes tant
Janine a irrigué notre ville. Elle avait beaucoup
d’amis.
Mais chacun de nous ici a un souvenir personnel
avec Janine. Une élue toujours souriante et dont
mêmes les photographes n’ont pas réussi à prendre,
au fil des ans, une photo où elle ne souriait pas.
Mais, « ma petite Janine » comme aimait à le dire
Léo Figuères, avait aussi son caractère. Certains
proches s’en souviennent. Certains de ses
opposants aussi.
Il y avait des jours où elle savait parler fort.
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Durant sa longue vie politique et d’élue de Bagneux,
elle ne fut pas non plus épargnée par le cours
parfois rude de la politique. Patrick Alexanian, notre
conseiller général, en sait quelque chose. Parmi ces
moments, certains ont été profondément injustes.
Ces périodes l’ont profondément affectée, je le sais,
car Janine était une femme intègre, sensible.
Je ne peux terminer cet hommage sans dire un mot
du personnel communal, dont elle était si proche et
qui lui était très attachée comme en témoigne la
présence nombreuse cet après-midi.
Des agents et ouvriers du CTM aux secrétaires
généraux, sans oublier Ernesto Castillo, son plus
proche collaborateur, en passant par les directeurs
de service et les secrétariats, tous celles et ceux qui
ont travaillé avec elle garde l’image d’une femme
proche, humaine, de cœur… à l’aune de son
dévouement pour sa ville et ses habitants.
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Et je me souviens de l’ovation du personnel
communal quand elle a repris « sa » mairie,
permettez-moi le possessif, après l’injuste
annulation des élections en 2002.
C’était également quelqu’un qui savait faire
confiance. Celles et ceux qui furent ses nombreux
adjoints, que je ne peux tous citer aujourd’hui, vous
le diront. Leur peine est immense, je le sais. Mais je
sais aussi le plaisir qu’ils ont connu à travailler à ses
côtés, à construire le Bagneux d’aujourd’hui.
En ce qui me concerne, elle m’a fait confiance
lorsque, toute jeune, à 29 ans, elle m’a confié la
responsabilité d’être maire adjointe en charge des
affaires sociales. Et aussi, quand elle m’a dit, en
2004, quand elle a décidé de passer le relais :
« tu sais que je souhaite que ce soit une femme qui
continue d’être maire et j’ai pensé à toi. Je sais que
c’est une tâche difficile mais je sais aussi que tu vas
y arriver ».
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Quand quelqu’un comme Janine Jambu exprime une
telle confiance, il ne serait pas pensable de ne pas
tout faire pour en être digne.
J’adresse à toute sa famille mes sincères
condoléances et soyez assurés que nous sommes à
vos côtés.
Tous les habitants et salariés de Bagneux, Malakoff
et Montrouge se rappelleront de cette députée
exemplaire, une mémoire scellée par les combats
communs.
Je souhaite pourtant m’adresser particulièrement
aux habitants de Bagneux, rassemblés dans toute
leur diversité, je sais que vous ne l’oublierez pas.
Je sais que personne ne l’oubliera.
Merci Janine.
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