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Pleins feux sur le patrimoine
Destination TOULON PROVeNCE Méditerranée
du 20 ème siècle
« Hannah Arendt, Condition de l’homme moderne » :
le considérable héritage bâti laissé par le siècle
écoulé, témoin encore présent ce patrimoine
mérite que l’on s’y attarde.
Plus d’une dizaine d’ensembles patrimoniaux
illustrant l’architecture contemporaine, ont été
labellisés « patrimoine du 20 ème siècle » sur
notre territoire. Ce label vise à mettre en lumière
les ensembles urbains majeurs construits entre
1900 et 1975, sans distinction de programmes :
ouvrages d’art, logements, villas, ponts, édifices
religieux, équipements touristiques, sportifs...
Tous ces éléments architecturaux portent en
eux l’évolution technique, économique, sociale,
politique et culturelle de notre société.
En quelques années, la France ruinée par
les deux guerres passe d’une reconstruction
historique à des programmes architecturaux
profondément novateurs. Parmi les architectes
illustres on peut citer Mallet Stevens (1886-
1945), De Mailly (1911-1975) Le Corbusier (1887-
1965) et Pierre Pascalet.
Les années 1920 correspondent à la série des
villas puristes (villa Noailles à Hyères-lespalmiers)
conçues comme des métaphores
d’objets industrialisés sur la base du fameux
« plan libre » et des « cinq points de l’architecture
moderne ».
Des programmes de plus grande ampleur sont
réalisés dès les années 1930 (villa Sylvacane)
mais surtout après la deuxième guerre mondiale
on adopte un ton plus sculptural, à l’image de la
« Frontale » de Toulon.
Même si dans la mémoire collective certains
s’interrogent sur cette architecture parfois
insolite, révéler alors les points forts, c’est
comprendre qu’elle fait partie de l’identité de
nos villes. Ce patrimoine reflète pourtant « la
synthèse des arts » chère aux avant-gardistes
modernes : architecture, urbanisme, peinture et
écriture.
« Le nouveau a toujours contre lui les chances écrasantes des lois statistiques et de leur probabilité qui, pratiquement,
dans les circonstances ordinaires, équivaut à une certitude ; le nouveau apparaît donc toujours comme un miracle. »
Hannah Arendt, Condition de l’homme moderne.
Le début du 20 ème siècle
Il se traduit par l’éclectisme, l’Art nouveau et l’Art
déco avec un renouvellement résolu des formes,
qui se distingue par un goût prononcé pour
l’ornementation et pour l’ostentation. On peut
remarquer des œuvres d’une grande qualité
à La Seyne-sur-Mer et Hyères-les-Palmiers.
C’est aussi une nouvelle ère d’invention de
la modernité dans les arts plastiques et
l’architecture.
Ancien institut de biologie marine
(La Seyne-sur-Mer)
Cet édifice marque bien le passage de
l’avènement du tourisme sur « la Côte d’Azur »
sous l’effet des sensibilités venues d’ailleurs.
Inauguré en 1900, il a été conçu en style
mauresque par Paul Sage et financé par Michel
Pacha. La blancheur de l’ouvrage agrémenté
de polychromie de faïences aux motifs
géométriques surprend tant en arrivant par la
mer que par la terre. L’orientalisme architectural
qu’il met en scène dans sa station touristique
Tamaris illustre l’éclectisme du moment né de
ses voyages à travers le monde.
Le Domaine de San Salvadour
(Hyères-les-Palmiers)
Patrimoine classé du 20 ème siècle
Entouré d’un magnifique parc arboré le
domaine de San Salvadour constitue un exemple
remarquable du patrimoine du 20 ème siècle.
La façade du château illustre parfaitement
l’éclectisme : y cohabitent plusieurs styles,
gothique, Tudor anglais, Renaissance française
et baroque. Le château, est vendu en 1902
par son propriétaire ruiné à Jeanne Forestie,
sœur Candide. Elle décide alors de réaliser
un établissement sanitaire pour les enfants
issus des classes moyennes, en créant un lieu
prestigieux de cure thermale, favorisé par la
toute récente desserte par chemin de fer.
C’est ainsi qu’elle fait construire un hôtel de cinq
étages adossé au château ; l’architecte régional
Paul Page en fournit les plans. Pendant quelques
années, le domaine San Salvadour attire une
clientèle raffinée qui apprécie le luxe de l’hôtel.
Malheureusement dès 1907, sœur Candide
se trouve elle aussi confrontée à d’énormes
difficultés financières et le domaine est vendu.
Depuis 1922, il est géré par l’Assistance Publique
des Hôpitaux de Paris.
Le pont levant
(La Seyne-sur-Mer)
Patrimoine classé du 20 ème siècle
Pont levant transformé en belvédère
Que vous arriviez par la terre ou par la mer, le
port de la Seyne-sur-Mer vous accueille avec
une construction moderne qui porte en elle la
mémoire de la ville et de ses anciens chantiers
navals créés en 1856, le pont levant. Ce pont
levant basculant fut construit par l’entreprise
Daydé en 1917 pour les Forges et Chantiers de la
Méditerranée et mis en service en 1920. Pendant
soixante ans, il a permis d’acheminer par train
les matériaux lourds depuis la gare de La Seynesur-Mer
jusqu’aux chantiers.
Réhabilité en 2009 en belvédère avec ses 44
mètres de haut, c’est aujourd’hui un véritable
observatoire qui offre une vue panoramique sur
la magnifique rade de Toulon. À la tombée de la
nuit, il se pare de mille couleurs.
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