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Ludovic JACOB Année universitaire 2005-2006 - accueil ...

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<strong>Ludovic</strong> <strong>JACOB</strong><br />

Licence LEA Anglais/Italien, Université Lyon 3 Jean Moulin<br />

Année <strong>universitaire</strong> <strong>2005</strong>-<strong>2006</strong><br />

Università degli Studi di Torino


Partir étudier à l’étranger est à la fois un projet très excitant, et assez intimidant dans la<br />

mesure où l’on se pose beaucoup de questions par rapport à notre capacité à reproduire notre<br />

qualité de vie dans un pays qui n’est pas le nôtre et dont on ne maîtrise pas la langue. Pour<br />

ainsi dire, on sait ce qu’on perd, mais on ne se sait pas encore ce qu’on trouvera ; or chacun<br />

sait que l’inconnu fait peur ! Il faut donc oser franchir le pas, et se persuader qu’à long terme,<br />

l’expérience ne sera que positive. D’ailleurs, se fixer des objectifs avant le départ peut être un<br />

bon moyen d’établir un fil conducteur qui vous aidera pour mener à bien votre expérience<br />

estudiantine, et vous motivera tout au long de l’année. Ainsi, moi-même je suis parti à Turin<br />

avec trois objectifs en tête : obtenir ma licence (puisqu’il s’agissait de ma troisième année),<br />

maîtriser l’italien, et réfléchir à mes projets pour l’année suivante. Préparez-vous donc à vivre<br />

une année richissime en tout point de vue, et j’attache un point d’honneur au côté humain du<br />

programme Erasmus, c’est-à-dire que non seulement vous ferez des rencontres<br />

exceptionnelles, mais aussi et surtout vous apprendrez grâce à celles-ci à vous connaître vousmême.<br />

LA BELLA TORIINO<br />

Pourquoi avoir choisi Turin Pour mieux comprendre, repartons de zéro ! La première<br />

question est pourquoi avoir choisi l’Italie J’ai choisi l’Italie par conviction personnelle. En<br />

effet, je suis étudiant en italien, mais aussi en anglais, alors certains me diront pourquoi ne pas<br />

avoir choisi un pays anglophone A cette question, je répondrai que certes j’ai autant envie<br />

de maîtriser l’anglais que l’italien, mais que pour apprendre l’anglais je préférerais partir aux<br />

Etats-Unis plutôt qu’en Angleterre. Or pour un premier départ, je me suis dit qu’il ne valait<br />

mieux pas multiplier les distances, et comme bizarrement je me sens beaucoup plus proche de<br />

l’Italie que de l’Angleterre, mon choix s’est naturellement porté sur le plus beau pays du<br />

monde ! Mais la vraie raison est ailleurs, disons que c’était une explication qui m’arrangeait<br />

bien car en fait il s’agit plutôt d’un attachement personnel, d’une histoire d’amour, d’une<br />

véritable passion aussi bien pour le pays en lui-même, que pour la langue italienne, ou encore<br />

les gens qui y habitent, à savoir les Italiens. Il me tenait donc à cœur de vivre ma première<br />

immersion à l’étranger là-bas et pas ailleurs.<br />

Mais revenons-en à la question de départ, pourquoi Turin Parce qu’il n’y a que 300<br />

petits kilomètres entre Lyon et Turin Certainement pas ! Disons que je n’ai pas choisi Turin,<br />

mais que Turin m’a choisi ! En effet, lors de la préparation des dossiers, l’une des nombreuses<br />

questions au milieu des toutes aussi nombreuses étapes était : « Exprimez trois choix de villes,<br />

dans l’ordre de préférence, dans lesquelles vous aimeriez vivre votre expérience Erasmus »<br />

Question à laquelle j’ai répondu, de façon plus ou moins aléatoire, 1 : Rome ; 2 : Gênes ; 3 :<br />

Vérone. Vous allez me dire, et Turin dans tout ça C’est ce que je vous disais, « Niente<br />

Torino !». La raison, je pense, est que chaque université dispose d’un nombre de places<br />

limité, et chaque université a un domaine d’enseignement de prédilection (traduction, langues,<br />

économie, droit…), ainsi les administrateurs envoient leurs étudiants au gré des places<br />

disponibles en fonction du type d’études qu’ils suivent. Mais finalement, c’est un hasard que<br />

je ne regrette absolument pas dans la mesure où les choix que j’avais exprimés n’étaient basés<br />

sur aucune raison précise, et dès lors Turin ou une autre, j’étais de toute façon bien décidé à<br />

partir en Italie. Et Turin m’ayant apporté tout ce que j’attendais, dans mon esprit l’image de<br />

l’Italie est maintenant automatiquement associée à celle de Turin, comme quoi le hasard fait<br />

parfois bien les choses !<br />

2


Turin n’est pas une ville très reconnue par la plupart des gens, et n’est a priori pas la<br />

première ville que l’on souhaite visiter lors d’un voyage en Italie, et pourtant Turin dispose de<br />

plus d’un atout. Certes on lui connaît déjà son équipe de football, la Juventus, son empire<br />

automobile, la FIAT et son musée Egyptien. Mais depuis les Jeux Olympiques d’hiver de<br />

<strong>2006</strong>, son image a nettement évoluée, et les gens abandonnent petit à petit cette image de ville<br />

strictement industrielle et moche, et lui reconnaissent volontiers un potentiel touristique fort<br />

appréciable. Qui a dit que ville industrielle et ville touristique ne faisaient pas bon ménage <br />

C’est en effet ce sur quoi la ville de Turin a parié lors de sa préparation aux Jeux Olympiques,<br />

et elle a su profiter de cet événement sportif international pour montrer au monde entier que<br />

ces deux aspects pouvaient très bien se marier, et faire de Turin une ville rayonnante !<br />

C’est ainsi que Turin est l’une des plus importantes villes d’Italie, un centre à la fois<br />

culturel et industriel. Ses usines de textiles, de pneumatiques, de mécanique, et surtout ses<br />

entreprises de construction automobile et d’aviation, en ont fait la capitale italienne de la<br />

mécanique. C’est effectivement la naissance de la Fabbrica Italiana d’Automobili di Torino<br />

en 1899 qui est à l’origine du développement industriel de la capitale du Piémont, et qui lui<br />

forgea, malheureusement, cette réputation de ville industrielle et grise qui lui collait tant à la<br />

peau. Par ailleurs, Turin est l’une des rares villes européennes à être disposée selon un plan<br />

régulier, qui date des XVII° et XVIII° siècles, avec de larges avenues (qui aujourd’hui offrent<br />

une infrastructure routière impressionnante faisant de Turin une ville pour les voitures et dans<br />

laquelle il est facile de circuler), souvent bordées d’arcades, et des places gigantesques. Les<br />

vieux quartiers tirent leur pittoresque des nombreux immeubles remontant à la fin du baroque,<br />

style architectural caractéristique de Turin. Les quartiers modernes quant à eux, unissent le<br />

côté pratique du style fonctionnel à la beauté du matériau (mosaïques, plaques de marbre des<br />

revêtements). Enfin, Turin a un long passé historique dont témoignent de nombreux<br />

monuments : déjà importante du temps des Romains, elle devint, en 1415, la capitale du<br />

duché de Savoie, puis celle du royaume de Piémont-Sardaigne de 1720 à 1861, date à laquelle<br />

l’unité italienne est proclamée, et Turin devient alors la première capitale de l’Italie. Le<br />

nouveau roi d’Italie, Vittorio Emanuele II, s’y installera donc jusqu’en 1864, date à laquelle<br />

Florence obtient le titre de nouvelle capitale d’Italie. Ce n’est qu’en 1871 que Rome devient<br />

la capitale officielle et définitive de l’Italie. Les principaux monuments turinois sont Palazzo<br />

Madama (XIV°-XV° siècle), Palazzo Reale (XVII° siècle), il Duomo San Giovanni (XV°-<br />

XVI° siècle), la Basilica di Superga (XVIII° siècle), la Palazzina di Caccia di Stupinigi<br />

(XVIII° siècle) et d’autres beaux ensembles architecturaux tels que Piazza San Carlo. Et pour<br />

clore ce sujet, vous verrez au fur et à mesure de vos visites que sur le plan architectural à<br />

Turin, il y a un nom à retenir, celui de Juvarra.<br />

Vous découvrirez donc que Turin est une ville dans laquelle il fait bon vivre, ce n’est<br />

pas seulement une équipe de football, un musée et des usines, mais bien d’autres choses (un<br />

patrimoine architectural impressionnant, des places pittoresques parmi les plus grandes<br />

d’Europe, la ville la plus verte d’Italie, le musée du cinéma, la RAI…).<br />

3


La Basilica di Superga<br />

Borgo Medievale<br />

Il Pô, la Gran Madre e il Monte dei Cappuccini<br />

4


La Mole Antonelliana<br />

Piazza Statuto<br />

Palazzo Reale<br />

Piazza San Carlo<br />

5


→ Comment y accéder <br />

En voiture, en venant de Lyon, il suffit de prendre l’A43 direction Chambéry. Il y a<br />

deux péages d’une dizaine d’euros chacun, comptez donc 20€ d’autoroute française. Pour<br />

passer la frontière, deux options s’offrent à vous : le tunnel du Fréjus, ou le col du Mont<br />

Cenis. Dans le premier cas, vous ferez des économies de temps (Lyon-Turin en 3h00), en<br />

revanche le tunnel vous coûtera 31,20€ pour un seul passage, et 38,90€ pour un ticket allerretour<br />

que vous devrez utiliser cependant dans un intervalle de 7 jours. Dans le deuxième cas,<br />

vous ferez des économies d’argent puisque le passage du col ne vous coûtera pas un dollar, en<br />

revanche il faut compter au moins une heure de plus pour arriver à destination. Une fois que<br />

vous arriverez sur le réseau autoroutier italien, vous devrez passer trois barrières de péages<br />

avant d’arriver à Turin, une à 4,50€, l’autre à 3,20€, et 0,90€ pour l’entrée sur le périphérique<br />

de Turin. Pour sortir des voies rapides, je vous encourage à emprunter la sortie Regina<br />

Margherita qui vous emmènera sur l’une des principales artères de la ville, et donc à<br />

proximité du centre-ville. A ce moment-là il sera temps de sortir votre carte pour vous rendre<br />

à votre adresse précise. Une fois sur place, il est facile de circuler, et pouvoir bénéficier d’une<br />

certaine liberté peut se révéler appréciable, mais je dirais que la décision finale de garder un<br />

véhicule sur place dépendra de l’endroit où vous logerez : si vous habitez dans une zone où le<br />

parking est gratuit ou payant (comme dans de nombreuses grandes villes, le centre-ville est<br />

payant), si vous avez la possibilité d’abriter votre voiture ou si vous êtes contraint de la garer<br />

dans la rue, si vous habitez dans une zone sûre ou dans une zone qui craint davantage…<br />

Si vous préférez voyager en train, il y a un train direct quotidien, que ce soit dans un<br />

sens comme dans l’autre, au départ de la gare Lyon St Exupéry, à destination de Torino Porta<br />

Susa, et vice versa bien évidemment. Dans le sens Lyon-Turin, le départ du train est prévu à<br />

16h19 pour arriver à 19h46. Dans le sens Turin-Lyon, vous partirez à 17h35 pour arriver à<br />

20h57. Sous réserve de changements d’horaires de la part de la SNCF pour l’année à venir. Et<br />

autant vous prévenir tout de suite, dans un sens comme dans l’autre, ce train a beau être un<br />

TGV, il a très souvent du retard, principalement à cause du passage des douanes. En ce qui<br />

concerne les prix, depuis le mois d’avril <strong>2006</strong> les tarifs de la SNCF ont subi quelques<br />

évolutions, ainsi si vous êtes titulaires d’une carte 12-25 ans – qui vous permettait de ne<br />

dépenser que 35€ pour un sens, et donc 70€ pour un billet aller-retour en deuxième classe –<br />

elle ne vous sera plus d’aucune utilité, en tout cas pour ce train-là. Il existe maintenant deux<br />

types de tarifs : un tarif « loisir », et un tarif « normal ». Le tarif normal, au prix de 55€,<br />

concerne les allers simples, et s’oppose aux tarifs loisirs, de 30€ ou 40€, qui eux qualifient les<br />

billets aller-retour. Dans ce deuxième cas donc, votre billet aller-retour pourra vous coûter<br />

soit 60€ (2 fois 30€), soit 70€ (30€+40€), soit 80€ (2 fois 40€), en fonction des places<br />

disponibles. Si vous ne pouvez pas prendre le train à la gare de Lyon St Exupéry, il y a bien<br />

sûr d’autres trains, avec d’autres horaires, circulant dans les gares de Lyon Part-Dieu et Lyon<br />

Perrache, mais ceux-ci n’étant pas directs, ils nécessitent une correspondance à Chambéry.<br />

Quant au voyage par les airs, ne vous faites pas trop d’illusions, Lyon St Exupéry-<br />

Torino Caselle n’existe pas, l’avion n’aurait même pas le temps de décoller ! Je crois<br />

d’ailleurs que l’aéroport turinois ne dessert pas beaucoup de destinations européennes, une<br />

grande partie du trafic aérien pour l’Italie du nord passe par Milano Malpensa. De fait, seuls<br />

ceux qui ne sont pas forcément originaires de Lyon peuvent éventuellement trouver un avion<br />

au départ de Paris et à destination de Milan. Il faudra ensuite rejoindre Turin par vos propres<br />

moyens : le train ou les navettes, ces dernières vous déposeront devant le Palais de Justice.<br />

6


I. Que faire avant le départ <br />

1) Se trouver un logement<br />

Trouver un logement est certainement l’une des étapes les plus difficiles dans la<br />

mesure où vous êtes seuls contre tous, ne vous attendez pas à ce que l’université de départ ni<br />

même celle d’<strong>accueil</strong> fassent quoi que ce soit pour vous. Et il ne fait aucun doute que voir la<br />

date du départ se rapprocher à grands pas alors que vous n’avez toujours pas trouvé de pistes<br />

sérieuses représente un certain stress. Ces recherches sont d’autant plus difficiles que vous<br />

n’êtes pas sur place, et que là encore la langue peut être un obstacle. C’est pourquoi tous les<br />

moyens de recherche sont bons quand il s’agit de trouver un appartement : relations, journaux<br />

d’annonces locaux, agences immobilières, Internet, et les annonces directes. Cependant, si je<br />

peux vous donner un conseil, à moins d’avoir d’excellentes relations qui pourraient faire les<br />

démarches à votre place, privilégiez Internet et les annonces directes. J’entends par<br />

« annonces directes » les petits bouts de papier avec un numéro de téléphone à détacher,<br />

épinglés sur les panneaux d’affichage du hall d’entrée de Palazzo Nuovo (un des bâtiments<br />

principaux de l’université de Turin), par les étudiants turinois eux-mêmes. Quoiqu’il en soit,<br />

un ou plusieurs déplacements, selon l’efficacité de vos recherches, seront nécessaires. Et<br />

avant de vous résumer les différentes possibilités de logement qui s’offrent à vous, je<br />

souhaiterais vous orienter sur deux pistes. La première est un organisme dénommé Sportello<br />

Casa géré par l’EDISU Piemonte (Ente per il Diritto allo Studio Universitario), qui s’occupe<br />

de mettre en relation l’offre et la demande. C’est grâce à eux que j’ai trouvé la résidence où<br />

j’ai habité pendant mon année, il s’agit de :<br />

RESIDENZA SPONDA VERDE<br />

STRADA DEL FORTINO, 34<br />

TORINO<br />

Je vous donne donc leurs coordonnées, prenez contact avec eux et parlez-leur de<br />

cette résidence, vous verrez bien ce qu’ils vous diront.<br />

SPORTELLO CASA<br />

VIA VERDI, 26<br />

TORINO<br />

TEL. 011.8138328<br />

FAX. 011.8391463<br />

WWW.BUSSOLA.CEUR.IT<br />

La deuxième piste dont je voulais vous parler est un particulier, une femme, qui loue deux<br />

chambres dans son propre appartement, c’est là qu’a habité une amie à moi. Il s’agit de :<br />

SUSANA SAIEG<br />

VIA FIANO, 14<br />

TORINO<br />

TEL. 011.7491450<br />

CELL. 340.6441641<br />

E-MAIL. PLAZADEARTE@LIBERO.IT<br />

Venons-en maintenant aux types de logements parmi lesquels vous avez le choix.<br />

Sachez avant toute chose qu’il n’y a pas de logement idéal, il y aura forcément des points<br />

positifs ET des points négatifs dans tous les cas de figure, ce sera donc à vous de vous<br />

adapter. Quand je vous dis que vous en apprendrez sur vous-même !!...<br />

7


La première solution donc, et certainement la plus répandue, est la colocation. C’est<br />

ce genre de logement que vous trouverez en fouillant parmi les petites annonces de Palazzo<br />

Nuovo, attention il y a de tout ! A vous donc de dénicher la perle rare, celle qui correspondra<br />

le plus à vos critères. Vous ne perdez rien à vous en fixer, mais ne soyez pas trop exigeants<br />

tout de même, vous risquez sinon d’être déçus. Il y aura sûrement quelques concessions à<br />

faire. Mais s’il y a bien une chose que vous ne contrôlerez absolument pas, ce sont les<br />

colocataires que vous trouverez dans l’appartement, et croyez-moi là aussi, il y a de tout !!<br />

C’est pourquoi si je peux vous donner un autre conseil, essayez quand même de restreindre au<br />

maximum le nombre de colocataires lors de vos recherches. Vous pouvez toujours vous<br />

amusez à reproduire L’Auberge Espagnole, mais à vos risques et périls ! Moi ce que j’en<br />

dis…mais c’est pour vos études ! N’oubliez pas qu’une année Erasmus, c’est aussi une année<br />

<strong>universitaire</strong> ! Ce que j’aimerais vous dire également à ce sujet, c’est que cette solution est<br />

une opportunité en or d’être avec des Italiens, car c’est tout de suite qu’il faut se mélanger aux<br />

locaux, je ne vous recommande donc pas de chercher à vous mettre en ménage avec des<br />

Français. Vous voulez apprendre l’italien ou pas !<br />

La deuxième solution est le logement chez le particulier. Il s’agit donc de<br />

l’exemple de Susana Saieg. Dans ce cas-là, vous vous exposez à vivre avec une personne de<br />

plusieurs années votre aînée, et qui ne sera donc pas forcément disposée à s’aligner sur vos<br />

bons desiderata ! Autrement dit, c’est donc une vie beaucoup plus calme et indépendante à<br />

laquelle vous vous préparez. Mais cela n’empêche pas que cette personne, se considérant chez<br />

elle, vous fasse tourner en bourrique !! Je ne dis pas que c’est ce qui se passera, mais on ne<br />

sait jamais !<br />

La troisième option est la résidence <strong>universitaire</strong>. C’est aussi une solution pour<br />

laquelle optent de nombreux étudiants italiens. En tant qu’étudiants étrangers, il est donc plus<br />

difficile de trouver une place dans ce type d’établissements, mais en vous y prenant<br />

suffisamment à l’avance, vous avez une chance. D’autant qu’il existe une, voire deux<br />

résidences de ce genre, réservées exclusivement aux étudiants étrangers. Ces résidences sont<br />

organisées pour la plupart de la façon suivante : une chambre double avec salle de bain et<br />

WC, la cuisine et le coin salon étant communs à toute la résidence, ou en tout cas à tout un<br />

étage de la résidence. Il y règne une ambiance assez agréable.<br />

La dernière possibilité, celle qui m’a concernée, serait un mélange entre la résidence<br />

<strong>universitaire</strong> et la colocation. En effet, il s’agit d’un immeuble résidentiel récent partagé en<br />

deux, d’un côté vivent des habitants « normaux », et de l’autre des étudiants Erasmus pour la<br />

plupart. Il y a une trentaine d’appartements disponibles, prévus pour trois personnes. Dans<br />

chaque appartement, il y a une cuisine, un salon, deux balcons, une salle de bain, deux WC,<br />

une chambre double et une chambre simple. Si vous tenez absolument à avoir une chambre<br />

simple, je vous conseille de vous y prendre suffisamment à l’avance et d’insister, parce que<br />

vous n’êtes pas les seuls à vouloir disposer d’un coin rien qu’à vous, et donc l’organisme<br />

préfère remplir ses chambres doubles avant d’attribuer des chambres simples. Le loyer sera de<br />

380€ pour bénéficier de la chambre simple, et les locataires de la chambre double paieront<br />

250€ chacun. Il y a une caution de 104€ et une avance de deux loyers à fournir, ainsi pour les<br />

futurs locataires d’une chambre double par exemple, il faudra anticiper deux fois 250€, soit<br />

500€ en plus de la caution pour réserver votre place, lesquels 500€ vous retrouverez à la fin<br />

de l’année puisque vous ne paierez plus votre loyer en mai et juin (ou juin et juillet selon les<br />

cas), ce sont les deux mois prépayés. Le problème de la colocation, comme nous l’avons déjà<br />

évoqué, est que là non plus vous ne choisirez pas vos colocataires. Vous pouvez très bien<br />

tomber, comme vous pouvez très mal tomber. Pour l’avoir vécu pendant un an, je peux d’ores<br />

et déjà vous dire que vous serez largement entourés d’étudiants espagnols, et disons qu’ils<br />

n’ont pas la même façon de voir les études que nous. Je pourrais écrire un livre à ce sujet,<br />

8


mais je me contenterai de vous dire qu’ils sont très « décalés » ! Si vous tombez donc avec<br />

deux espagnols, comme cela a été le cas pour moi, ou même un seul, je vous recommande<br />

vivement de fixer des règles dès le début, quitte à passer pour le Français rigide de service,<br />

puisque c’est comme cela qu’on nous considère !! Sinon, vous vous ferez envahir, et vous<br />

devrez faire toutes les tâches ménagères vous-même car ce ne sont certainement pas eux qui<br />

prendront l’initiative de nettoyer quoi que ce soit ! Il faudra déjà commencer par leur montrer<br />

ce que sont un balai et une éponge, et le produit qui va avec !! Je vous aurai prévenu ! Mais il<br />

n’en reste pas moins que cette solution me paraît très satisfaisante puisque vous avez un vrai<br />

chez-vous, et le nombre de colocataires est limité à trois. Vous me direz avec deux Espagnols,<br />

c’est déjà suffisant !<br />

2) Le code fiscal<br />

Le code fiscal est une sorte de numéro d’immatriculation, et s’apparente à notre<br />

numéro de sécurité social français. Il signifie que vous existez aux yeux du Ministère de<br />

l’Economie et des Finances de la République Italienne. Ce document vous sera donc<br />

nécessaire pour tous les contrats que vous désirerez passer en Italie (logement, travail,<br />

Internet…). Il est toujours possible de faire cette démarche en Italie, mais il est encore mieux<br />

de vous faciliter la tâche et de gagner du temps en le retirant auprès du Consulat d’Italie en<br />

France. Pour cela, il vous suffit de vous rendre au 5 rue du Commandant Faurax, 69006<br />

Lyon. Vous effectuerez une demande écrite, et n’oubliez pas de vous munir d’une pièce<br />

d’identité et de sa photocopie. Il vous sera délivrez par la suite le document suivant :<br />

3) Le formulaire E128<br />

Il s’agit d’une attestation de votre couverture sociale en cas de problèmes de santé<br />

quels qu’ils soient. Grâce à ce papier vous pourrez donc être pris en charge par les hôpitaux<br />

italiens, et vous bénéficierez ainsi des modalités de remboursement prévues dans le système<br />

français. Pour cela, il faut vous rendre dans un bureau SMERRA ou LMDE (Sécurité Sociale<br />

pour les étudiants), et demander ce fameux document qui porte le nom de « formulaire<br />

E128 ». Ils vous délivreront un « certificat provisoire de remplacement de la carte<br />

européenne d’assurance maladie », auquel est censé succéder une carte type « carte<br />

Vitale ». En réalité, le certificat provisoire se révéla définitif puisque je n’ai jamais rien reçu.<br />

Mais l’essentiel est d’être couvert, alors si ce papier suffit, pourquoi en demander plus !<br />

Il semblerait qu’il était prévu, il n’y a pas si longtemps, qu’une fois sur place il<br />

fallait se rendre dans un bureau de la médecine afin de vous établir un « modulario per<br />

l’assistenza sanitaria agli assicurati di istituzione estere di malattia in temporaneo soggiorno<br />

9


in Italia ». Ce qui était une sorte de livret de santé permettant de régler les consultations<br />

gratuitement par le biais de coupons. En tout cas, j’y suis allé, et on m’a répondu que<br />

dorénavant ce document était caduc, bref il n’existe plus. Les nouvelles lois européennes ont<br />

fait en sorte que le papier délivré par votre sécurité sociale en France suffise. Et de toute<br />

façon, il n’y a aucune raison pour que vous soyez malades, moi-même je l’ai rangé au fond<br />

d’une pochette sans jamais l’en déloger !!<br />

II. Que faire en arrivant sur place <br />

1) Le bureau Erasmus<br />

Situé au 8 Via Sant’Ottavio, l’Ufficio Erasmus est un passage obligé pour valider<br />

votre statut d’étudiant Erasmus, et à plus long terme pour tout renseignement concernant votre<br />

scolarité. Ainsi, avant même d’entreprendre quoi que ce soit par rapport à vos cours, rendezvous<br />

à ce bureau munis de deux photos d’identité, d’une pièce d’identité et d’une photocopie<br />

de celle-ci, et du certificat attestant de votre statut d’étudiant Erasmus que l’université<br />

d’origine (Lyon 3 en l’occurrence) vous aura délivré.<br />

En sortant de ce bureau, vous serez en règle vis-à-vis de l’administration de<br />

l’université de Turin. Vous aurez entre les mains un certificat prouvant que vous êtes bien<br />

arrivés et bien inscrits à l’université d’<strong>accueil</strong>, un livret <strong>universitaire</strong> qui fait office de ce que<br />

nous appellerions une carte d’étudiant, à une exception près cependant : c’est dans ce livret<br />

que vos professeurs inscriront officiellement le résultat (les notes) de vos examens. Ils vous<br />

remettront également un formulaire intitulé Contratto di Apprendimento, que vous devrez<br />

remplir en indiquant toutes les matières que vous vous engagerez à suivre, et par conséquent<br />

ce seront ces mêmes matières dont vous devrez passer les examens. C’est d’ailleurs pour les<br />

modalités d’examens qu’ils vous remettront enfin ce qu’ils appellent les statini esame, c’està-dire<br />

plusieurs petits certificats propres à chaque matière et individualisés à votre nom, que<br />

vous devrez obligatoirement remettre à chaque professeur avant de vous présenter à son<br />

examen.<br />

NB : soyez particulièrement rigoureux en ce concerne les certificats dont je vous<br />

parlais, celui délivré par l’université d’origine ainsi que celui délivré par l’université<br />

d’<strong>accueil</strong>, car l’acheminement de vos bourses Erasmus en dépendra. Ce sont eux qui attestent<br />

que vous avez effectivement fait une année d’études à l’étranger ; vous êtes arrivés, vous avez<br />

étudiés, et vous êtes repartis, vous aurez donc droit à votre bourse. Car en effet, il ne s’agit<br />

pas de délivrer des bourses à des gens qui ne sont jamais partis !<br />

2) Le permis de séjour<br />

Cette démarche est à faire normalement dans les huit jours suivant votre arrivée en<br />

Italie, et justifie de votre présence sur le territoire. Grâce à ce papier, en cas de contrôle<br />

d’identité, vous serez en mesure de prouver que vous n’êtes pas clandestins, il sera en<br />

l’occurrence fait mention dans ce document que vous êtes étudiant. Vous aurez donc besoin<br />

pour établir ce permis de séjour :<br />

- d’une pièce d’identité,<br />

- d’une photocopie du formulaire E128,<br />

- du certificat d’inscription à l’université de Turin,<br />

- 4 photos d’identité identiques et récentes.<br />

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Munis de ces documents, vous devrez ensuite vous rendre à l’Ufficio Immigrazione<br />

della Questura di Torino qui se trouve au 4 Corso Verona, qui est ouvert le mardi, le<br />

mercredi et le jeudi de 15h à 17h30. Vous devrez présenter tous les documents demandés en<br />

format original avant d’en délivrer les photocopies.<br />

3) Le restaurant <strong>universitaire</strong><br />

Le restaurant <strong>universitaire</strong> est un service proposé par l’EDISU, et offre aux étudiants<br />

Erasmus les tarifs les plus avantageux, autrement dit les plus bas. Il y a plusieurs restaurants<br />

<strong>universitaire</strong>s éparpillés dans la ville, à proximité de chaque pôle <strong>universitaire</strong>, auxquels vous<br />

avez accès sans distinction d’aucune sorte. Il y a deux types de menus en fonction de votre<br />

faim, un Ridotto pour 1,25€ et un Intero pour 2,00€, naturellement l’un vous proposera plus<br />

de choix que l’autre.<br />

Pour retirer la carte à puce qui vous ouvrira les portes de ces restaurants, il faudra<br />

vous munir d’un certificat d’inscription à l’université de Turin et d’une pièce d’identité, et<br />

vous rendre au bureau de l’EDISU situé au 3bis Via Giulia di Barolo dans les horaires<br />

suivants : du lundi au vendredi de 9h à 11h, et du mardi au jeudi de 13h30 à 15h.<br />

4) Les transports en commun<br />

Le réseau de transports publics de Turin est assuré par la GTT (Gruppo Torinese<br />

Trasporti), et vous propose plusieurs types d’abonnements en fonction de votre âge, de votre<br />

statut, de la durée de validité souhaitée, et des différentes zones de la ville dans lesquelles<br />

vous souhaiterez vous déplacer. Il est également possible d’acquérir des tickets à l’unité, ou<br />

des carnets de quinze, exactement comme vous le feriez avec les TCL. Cependant il est à<br />

noter que vous ne pouvez pas les acheter directement dans les bus ou tramways, mais vous<br />

devrez faire un tour par les bureaux de tabac ou les kiosques pour en acquérir.<br />

Toutefois, je peux vous orienter sur deux pistes, l’une choisie par l’une de mes<br />

amies, et l’autre par moi-même. Dans le premier cas, il s’agit d’un ticket mensuel d’un<br />

montant de 16,50€ valable strictement dans le réseau urbain. Vous le compostez donc une<br />

seule fois, et il sera valable pour tout un mois. L’autre solution est d’acquérir un abonnement<br />

étudiant, vous payez une fois pour toute la somme de 141€ (somme à titre indicatif, il me<br />

semble qu’elle varie en fonction du nombre de mois de validité demandé : 8/9/10…), vous<br />

recevrez une carte de transports, et vous pourrez ainsi voyager librement pendant toute<br />

l’année. Pour obtenir cette carte, et pour tout autre renseignement, vous devrez vous rendre à<br />

l’enseigne GTT :<br />

11


- soit au 6 Corso Francia, du lundi au vendredi de 8h30 à 12h30 et de 14h à 16h50.<br />

- soit dans le hall de la gare ferroviaire de Porta Nuova, Via Nizza 2/G, du lundi au<br />

samedi de 7h15 à 19, et même le dimanche de 10h à 16h30.<br />

NB : n’oubliez pas de vous munir d’un autre certificat d’inscription à l’université de<br />

Turin, et d’une pièce d’identité évidemment.<br />

5) Ce que je vous conseille/ce que je vous déconseille<br />

Pour rebondir sur la question des transports en commun, si comme moi vous<br />

n’appréciez guère le fait d’être mêlé à la masse tous les matins et tous les soirs, d’être secoué<br />

et surtout de perdre son temps, je vous conseille, si les circonstances vous le permettent,<br />

d’utiliser un vélo, c’est plus charmant, plus sportif et beaucoup plus rapide. Après tout c’est<br />

surtout ce dernier point qui nous intéresse !<br />

Autre point important quand on vit au XXI° siècle : le téléphone portable. Les trois<br />

opérateurs téléphoniques italiens sont la Tim, la Wind et la Vodafone. J’ai envie de dire,<br />

choisissez celui qui vous parle le mieux, je n’ai d’intérêts dans aucun des trois ! Sachez<br />

simplement que j’ai opté pour la Vodafone, et que j’en ai été très satisfait. Je voudrais juste<br />

vous expliquer un instant le système de téléphonie mobile italien qui est un petit peu différent<br />

du nôtre. Il s’agit en fait d’une carte rechargeable ; vous achetez une puce, laquelle vous<br />

attribuera un numéro de téléphone, et vous la rechargez à votre convenance à chaque fois<br />

qu’elle est vide, de 3€, 10€, 25€ ou 50€. Sachez que sur ce prix de vente l’Etat prélève une<br />

taxe, vous ne rechargerez donc effectivement que 2€, 8€, 20€ ou 45€. Vous voyez donc que<br />

cela n’a rien à voir avec notre système de forfaits, ici chacun gère son affaire comme il<br />

l’entend.<br />

D’autre part, il peut être intéressant pour vous d’aller faire un tour à l’Erasmus<br />

Point, au premier étage de Palazzo Nuovo, vous y rencontrerez des étudiants italiens qui font<br />

tout ce qu’ils peuvent pour intégrer et guider les étudiants Erasmus, dont l’organisation de<br />

soirées d’intégration. Leur but est de faciliter les rencontres, donc allez-y cela ne peut être que<br />

bénéfique !<br />

En revanche, ce que je vous déconseille pour en avoir payé les frais, alors même que<br />

je pensais que ce serait une bonne idée, c’est d’une part de ne pas ouvrir de compte en banque<br />

là-bas, et d’autre part de na pas faire installer l’Internet chez vous. Je m’explique, la France et<br />

l’Italie étant tous les deux des pays de l’espace Européen, il est possible de payer avec sa carte<br />

bleue sans devoir payer de taxes supplémentaires. Vérifiez aussi auprès de votre banque la<br />

question des commissions lors des retraits aux guichets automatiques. Si vous ouvrez un<br />

12


compte en Italie, ils vous délivreront un Bancomat, une sorte de porte-monnaie digital, qui<br />

n’est pas si mal et même fort pratique à l’usage, mais je tenais juste à vous dire que ce n’est ni<br />

très utile ni absolument nécessaire.<br />

Ce que je vous déconseille catégoriquement en revanche, c’est de faire installer<br />

l’Internet chez vous au cas où il n’y serait pas ; car vous pourriez très bien, et je vous le<br />

souhaite, trouver un logement où l’Internet soit déjà disponible et compris dans le loyer. Si ce<br />

n’est pas le cas, sachez que les abonnements Internet en Italie sont de véritables gouffres<br />

financiers, et que plus ils vous arnaquent, plus ils sont contents. Ils vous font payer tout et<br />

n’importe quoi, par exemple des options supplémentaires dont vous n’avez pas l’usage.<br />

Attention, gare aux offres alléchantes, du type deux options gratuites pendant trois mois, ne<br />

vous faites pas avoir, ils trouveront de toute façon le moyen de vous les faire payer quand<br />

même tôt ou tard ! Mon conseil donc, utilisez les cyber cafés, il y en a un à côté de Palazzo<br />

Nuovo (« 1 PC 4 U »), ou même les services proposés par l’université (au sixième étage de<br />

Palazzo Nuovo). Renseignez-vous !<br />

III. L’Università degli Studi di Torino<br />

1) Les locaux<br />

Les locaux de l’université de Turin sont très dispatchés, rien à voir avec le modèle<br />

concentré de l’université Jean Moulin. Attendez-vous donc à parcourir des kilomètres dans<br />

une même journée pour vous rendre d’une adresse à une autre. Le bâtiment principal est<br />

Palazzo Nuovo, mais il s’agit surtout d’un bâtiment administratif, le point de rassemblement<br />

de tous les professeurs. A une exception près, c’est au sous-sol de ce bâtiment que se trouve le<br />

CLIFU, j’ai nommé le laboratoire de langues où vous irez relativement souvent en tant<br />

qu’étudiants en LEA. Pour le reste, vous oscillerez entre Via Verdi, Via Giolitti, Palazzo Aldo<br />

Moro, Palazzo Gorresio, Palazzo Venturi... Je vous laisse découvrir votre nouvel univers,<br />

somme toute pas si désagréable que cela! Consultez la petite carte en annexe pour vos<br />

premiers repères.<br />

2) A qui s’adresser <br />

Tout d’abord, veuillez enregistrer dans vos favoris l’adresse Internet de l’université :<br />

www.unito.it Vous choisissez ensuite la faculté qui vous intéresse, et vous y trouverez<br />

toutes les informations relatives au fonctionnement de l’université (les news, les dates des<br />

examens, les horaires de cours…).<br />

D’autre part, pour nous étudiants lyonnais, notre professeur référent n’est autre que<br />

la directrice du département de français de l’université en personne : Mme Vittoz. Vous la<br />

trouverez au quatrième étage de Palazzo Badini, au 10 Via Verdi. Elle saura vous <strong>accueil</strong>lir<br />

et vous guider, notamment dans le choix de vos cours.<br />

Enfin, je terminerai sur une note importante, en Italie les professeurs et les étudiants<br />

correspondent beaucoup par E-mails, n’hésitez donc pas à leur écrire, c’est comme cela que<br />

cela marche !<br />

3) « La guida per l’orientamento e programmi dei corsi »<br />

Ce livre est un guide qui vous présentera tous les programmes, toutes les matières<br />

proposées, ainsi que tous les professeurs qui les dispenseront, et comment les contacter. C’est<br />

le premier livre qu’il faut acquérir, il vous en coûtera 6,50€. Il en existe plusieurs, un pour<br />

13


chaque faculté, à vous de trouver celui qui correspond à votre faculté de ralliement ; ainsi<br />

celui qui m’a concerné et qui vous concernera peut-être, est celui intitulé « Facoltà di Lingue<br />

e Letterature straniere ». C’est un outil indispensable pour faire vos choix et construire votre<br />

emploi du temps.<br />

4) Le choix des cours<br />

Le choix des cours est une étape primordiale, mais elle n’en reste pas moins<br />

laborieuse. Et puisque votre emploi du temps final devra être soumis à l’accord de M. Chauzit<br />

et de Mme Vittoz, vous devrez donc respecter certains critères. Outre la nécessité d’un fil<br />

conducteur par rapport aux études que vous suivez, l’un d’entre eux concerne les crédits, et<br />

vous verrez que bien des matières, en tout cas à la faculté des langues, comptent pour dix<br />

crédits. Il s’agit donc de bien choisir, à ce rythme-là six matières suffisent à obtenir vos<br />

soixante crédits. D’autant plus que ces matières représentent six heures de cours par semaine,<br />

et bien entendu la règle du jeu est de faire en sorte que les six heures de cours de vos six<br />

matières aient chacune un créneau horaire, et qu’il n’y ait pas de superpositions ! C’est un<br />

discours généraliste, mais toutefois assez proche de la réalité. A cela il faut ajouter les heures<br />

de lectorats (ou lettorati), au nombre de quatre par langue. Ces lectorats ne sont autres que des<br />

laboratoires de langues en groupes restreints, obligatoires mais ne délivrant aucun crédit. En<br />

revanche, ils sont nécessaires à la validation de la matière à laquelle ils se rapportent. Ainsi,<br />

pour satisfaire vos envies, celles de vos responsables, les contraintes liées aux horaires ou<br />

autres indisponibilités, et le fait que beaucoup de cours soient semestriels (vous devrez donc<br />

établir deux emplois du temps !), vous verrez que c’est un vrai casse-tête, mais vous finirez<br />

bien par vous y retrouver !<br />

Je peux maintenant vous montrer les cours auxquels j’ai assisté, vous verrez mes<br />

emplois du temps en annexe, et je vous indiquerai les points intéressants, tout comme ceux<br />

qui manquent d’intérêt. Vous consulterez également la fiche de conversion des notes, et vous<br />

vous rendrez compte qu’il vaut mieux mettre la barre haute !<br />

Commençons par les cours d’italiens proposés par le bureau Erasmus (Corso<br />

Avanzato Italiano), ils sont donc complètement indépendants de l’enseignement dispensé par<br />

l’université. J’ai suivi les cours de catégorie avancée parce que je voulais mettre toutes les<br />

chances de mon côté par rapport à la maîtrise de la langue. Ce n’est pas ce que j’ai fait de<br />

mieux, ces cours ne présentent aucun intérêt, vous n’y apprendrez rien. En effet, si cela était<br />

un cours de niveau avancé, je me demande bien quel est le contenu des cours de niveau<br />

débutant ! Ne vous lancez donc pas là-dedans, et vous gagnerez quatre heures dans votre<br />

emploi du temps !<br />

Le cours d’italien pour étudiants étrangers dépendant de l’université (Lingua<br />

Italiana per Studenti Stranieri) présente déjà plus d’intérêt. Je ne dirais pas non plus que ce<br />

soit passionnant, mais c’est déjà mieux. J’ajouterais que c’est à vous d’estimer votre niveau<br />

d’italien, vous pouvez ne pas en avoir besoin. Voyez également si en terme de crédits ce cours<br />

peut vous être utile, autrement dit si vous avez déjà plus de crédits qu’il n’en faut, laissez<br />

tomber, si ce n’est pas le cas, vous pouvez reconsidérer la question.<br />

Par rapport au lectorat d’espagnol (Lettorato Spagnolo), cela ne concerne pas tout le<br />

monde. Si j’ai suivi ces cours, c’est parce qu’en plus de faire LEA anglais/italien, je fais un<br />

DU d’espagnol. Toutefois, si certains sont dans le même cas que moi, je vous le recommande<br />

vivement, j’en garde de très bons souvenirs. Et comme ce n’était qu’un DU, j’ai été autorisé à<br />

suivre simplement les lectorats, sans le cours d’espagnol qui normalement va avec. J’ai quand<br />

14


même passé des examens, à l’écrit et à l’oral, et j’ai obtenu les 10 crédits dont j’avais besoin<br />

sur l’année.<br />

En ce qui concerne l’anglais (Lingua Inglese + Lettorati + Seminario), ce sont tous<br />

des cours très formateurs et très différents les uns des autres. Ce sont des matières très<br />

motivantes qui nécessitent de l’investissement, et où il y a possibilité de se complaire quand<br />

on aime l’anglais. Les lectorats sont tous dispensés par des professeurs dont l’anglais est la<br />

langue maternelle. Il y a deux catégories de lectorats, tous les deux obligatoires, sachant que<br />

l’un traite davantage de compréhension orale tandis que l’autre est axé sur la traduction et la<br />

grammaire. Ils seront sanctionnés par des examens écrits, tout comme le cours magistral. Le<br />

séminaire est l’application directe du cours de Lingua Inglese, c’est assez difficile dans la<br />

mesure où il s’agit de traduire de l’anglais vers l’italien, il n’est en aucun cas question de<br />

français ! Mais cela reste au demeurant un excellent exercice, d’autant plus qu’il représente<br />

une partie de l’examen final (une sorte d’épreuve anticipée). Le cours magistral nécessite<br />

l’acquisition d’un livre, ainsi que les lectorats d’ailleurs. Pour le choix des lectorats, pensez à<br />

vérifier à quelle catégorie d’enseignement vous appartenez : Mediazione ; Turismo ;<br />

Letteratura. En principe, si vous venez de LEA, il s’agit de Mediazione. Le contenu des<br />

lectorats notamment en dépendra.<br />

Parlons à présent du cours de français (Lingua Francese Traduzione). Je dirais que<br />

cette matière porte mal son nom. Tout d’abord, il s’agit de traduction du français vers<br />

l’italien, jusque là tout va bien, c’est même peut-être mieux pour nous. Oui sauf que ce cours,<br />

ce n’est pas seulement de la traduction car une grande, trop grande partie, traite de<br />

linguistique. Les mots me résonnent encore dans les oreilles ! En effet, il s’agit d’un<br />

vocabulaire très spécifique dont personnellement, en tant qu’étudiant en LEA, je n’avais<br />

jamais entendu parlé et je ne souhaite d’ailleurs plus jamais en entendre parler !! Cela ne fait<br />

absolument pas partie de notre programme, c’est donc inintéressant (pour nous j’entends),<br />

d’autant plus que nous n’avons aucune notion. Et le fait est que les rares textes que nous<br />

traduisions étaient des textes littéraires, et c’est là une deuxième entorse à notre programme<br />

LEA, plutôt économique lui. Et donc là encore, si vous en avez la possibilité, passez-vous en !<br />

A propos des matières relatives à la « mineure », sachez qu’en tant qu’Erasmus vous<br />

devrez faire 50/50, c’est-à-dire autant de mineure que de majeure en terme de crédits. Ainsi,<br />

je vous recommande vivement de suivre le cours de Diritto dell’Unione Europea, c’est très<br />

intéressant, la professeur est vivante, et l’examen final, oral, est tout à fait abordable. Et pour<br />

dix crédits, vous avez la possibilité de vous assurer une bonne note. Il y aura quand même un<br />

livre dans lequel il faudra se plonger sérieusement.<br />

Je ne dirais pas autant de bien pour le cours d’Economia e Gestione delle Imprese.<br />

Le sujet pourrait être intéressant, mais la façon dont il est enseigné lui fait vite perdre de son<br />

intérêt. Pour être très clair, je me suis ennuyé pendant ces leçons. Il faut ajouter aussi que le<br />

fort accent piémontais du professeur ne facilite pas la tâche, celle de la compréhension,<br />

surtout en début d’année ! Ce cours est également caractéristique d’une façon de travailler très<br />

répandue dans les universités italiennes, celle de faire acheter aux étudiants des livres, et de<br />

les laisser apprendre sur les livres, le cours ne venant qu’en complément et en illustration de<br />

ces supports. Ainsi pour cette matière il n’y avait pas moins de cinq livres à étudier, et bien<br />

évidemment tous au programme de l’examen, qui était écrit.<br />

Le cours de Diritto Commerciale était un cours de Laurea Specialistica (Master),<br />

autrement dit d’un niveau supérieur à celui dont j’aurai dû me contenter. On peut être un<br />

passionné de droit, ou on peut simplement avoir envie de connaître le droit italien pour voir<br />

en quoi il diffère du nôtre, on sait jamais cela pourrait toujours servir pour notre future vie<br />

15


professionnelle. A vrai dire, je me situais plutôt dans la deuxième catégorie, et je peux dire<br />

maintenant que je n’ai pas vraiment apprécié ce cours, beaucoup trop monotone et trop<br />

théorique, comme souvent en matière de droit. Mais vous pouvez toujours vous lancer, avis<br />

aux amateurs ! L’examen est écrit et compte pour cinq crédits, et il n’y a pas de livre à<br />

étudier.<br />

Enfin, il ne reste plus que le cours de Tecnica Turistica, un cours très intéressant<br />

d’après moi, mais cela dépend quand même de vos ambitions professionnelles. Il y a deux<br />

livres à étudier, mais le cours reste malgré tout très utile. C’est une matière qui représente<br />

quatre heures de cours par semaine, et par conséquent compte pour seulement cinq crédits.<br />

Attention, c’est une matière déjà assez spécialisée, ne vous lancez donc pas si vous n’êtes pas<br />

sûrs d’accrocher, car le jour de l’examen, qui sera oral, le professeur ne vous fera pas de<br />

cadeaux, et sera même à la limite de l’amabilité !<br />

IV. Sortir à Turin<br />

Les soirées étudiantes, surtout pour un étudiant Erasmus, peuvent être très remplies.<br />

C’est pourquoi je vous conseillerais de vous faire faire au plus vite votre carte Erasmus qui<br />

vous offrira de nombreux avantages, un peu comme un « pass VIP » ! Des soirées étudiantes,<br />

il y en a trois ou quatre fois par semaine, donc à vous de vous discipliner, de visiter, et d’élire<br />

vos endroits préférés. Voici quelques exemples.<br />

- le Xò Caffè (à prononcer « Però »), Via Pô, tous les mardis soirs. C’est un pub<br />

discothèque sympathique, chaleureux où vous pourrez boire et danser sur de la<br />

musique plutôt variée.<br />

- L’Ex, anciennement Las Olas, Via Pomba, tous les vendredis soirs. C’est une<br />

discothèque dans laquelle règne une bonne ambiance, et où vous pourrez danser sur<br />

tous les derniers morceaux du moment, ainsi que ceux sur lesquels nous avons tant<br />

danser autrefois !<br />

Les boîtes de nuit il y en a d’autres, mais je ne prétends pas toutes les connaître, là<br />

encore vous saurez les découvrir vous-mêmes ! En revanche, si vous appréciez les ambiances<br />

un petit peu plus intimes, je ne peux que vous conseiller de faire un Aperitivo de temps en<br />

temps, un genre de bar-restaurant dans lesquels vous vous payez à boire, ce qui vous donne<br />

ensuite accès au buffet à volonté. Pour vous citer des noms : le Km5 ou encore l’Obelix. Pour<br />

rester dans le domaine alimentaire, promettez-moi d’honorer l’Italie en goûtant à tous les<br />

types de café, tous aussi bons les uns que les autres, et en vous empiffrant de glaces !!<br />

Croyez-moi, vu le nombre de glaciers et de parfums disponibles chez chacun d’eux, si vous<br />

êtes un peu gourmands, vous êtes sûrs de ne jamais manger deux fois la même glace !<br />

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Dans un autre état d’esprit, celui du shopping, le centre-ville est très agréable à<br />

parcourir à pied. En partant de Piazza Statuto, vous emprunterez Via Garibaldi pour arriver<br />

sur Piazza Castello. Vous rejoindrez ensuite Via Roma qui vous conduira jusqu’à Piazza San<br />

Carlo et ensuite à la gare de Porta Nuova. Pour les centres commerciaux types « La Part-<br />

Dieu », je peux vous indiquer deux adresses :<br />

- l’8 Gallery (8G) situé dans le quartier du Lingotto. Il s’agit des anciennes usines<br />

FIAT réaménagées, ce qui en soi présente déjà un certain intérêt. Vous y trouverez un<br />

complexe de cinémas, un musée, et bien sur des magasins !<br />

- le GRU, situé en banlieue, est un complexe commercial de plusieurs étages, créé<br />

exclusivement dans cet objectif. On y compte la présence de plusieurs enseignes,<br />

comme Ikea, et l’ensemble ressemble assez à notre centre commercial de « St Priest<br />

Porte des Alpes ».<br />

Pour le reste, je ne peux que vous conseiller de vous évader de Turin dès que vous<br />

aurez un peu de temps libre. En effet, rien ne vous interdit de profiter de votre présence en<br />

Italie pour visiter les environs. Le Piémont, Milan, Gênes, Venise, Florence, Rome, Naples, le<br />

bord de mer… En Italie, il y a toujours quelque chose à voir !<br />

En conclusion, je voudrais vous transmettre mon enthousiasme, et vous souhaiter<br />

une année aussi bonne qu’elle l’a été pour moi. Vivre une année Erasmus, c’est une<br />

expérience que tous les étudiants devraient tenter ! Certes, il y a des gens pour qui cela se<br />

passe mal, mais il n’y a pas de raison que vous en fassiez partie, et je dirais que ces gens-là<br />

sont ceux qui manquaient de motivation. Les motivations de chacun peuvent être aussi<br />

diverses que variées, mais il est certain que pour des étudiants en langues, cela prend tout son<br />

sens ! En effet, pourquoi apprendre une langue pour la parler tout seul dans son coin Vous<br />

vous souvenez des trois objectifs que je m’étais fixés Inutile de vous dire que je les ai<br />

réalisés tous les trois : j’ai ma licence en poche, je parle l’italien couramment, et je vois plus<br />

clair par rapport à mon avenir professionnel. Et bien entendu sur le plan relationnel, il n’y a<br />

rien de comparable, j’ai rencontré plus de personnes en une année que je n’en ai rencontré<br />

depuis le lycée. Il faut dire que les Italiens sont tellement <strong>accueil</strong>lants et souriants ! Ils nous<br />

présentent à tous leurs amis, qui nous présentent à leurs amis, qui nous présentent à leurs<br />

amis… Cela n’en finit plus, il est même parfois difficile de retenir tous les prénoms !<br />

L’Erasmus est donc une expérience exceptionnelle, inoubliable, et à ne pas manquer !! Un<br />

ultime conseil, profitez-en bien, vous verrez, un an c’est toujours trop court ! C’est pourquoi<br />

attendez-vous à ce que le retour soit difficile, une petite déprime peut-être, ou en tout cas une<br />

grosse fragilité. Les symptômes sont classiques, l’envie permanente d’y retourner, parler un<br />

français qui sonne trop italien, une certaine émotion juste en voyant écrit le mot « Turin » sur<br />

une carte routière, un petit pincement au cœur quand vous croisez une voiture immatriculée en<br />

Italie sur nos routes françaises… Et bien entendu le fait de garder contact avec les personnes<br />

rencontrées là-bas n’arrange rien, mais en même temps c’est tellement bon de se dire qu’un<br />

jour on y retournera, justement pour les voir et retrouver un endroit que l’on considère<br />

dorénavant comme un second chez-soi, Turin.<br />

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