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Influence du terrain dans la propagation des vibrations

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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur JNGG2012–Bordeaux 4-6 juillet 2012<br />

INFLUENCE DU TERRAIN DANS LA PROPAGATION DES<br />

VIBRATIONS<br />

INFLUENCE OF GROUND ON THE PROPAGATION OF VIBRATIONS<br />

Cédric GAILLARD 1 , Thierry PANIGONI 1<br />

1 CETU - Centre d’Étu<strong>des</strong> <strong>des</strong> Tunnels, Bron, France<br />

RÉSUMÉ — Dans les travaux sou<strong>terrain</strong>s ainsi que <strong>dans</strong> les travaux de<br />

terrassement, d'exploitation de carrière ou de mine, l'usage d'explosif comme moyen<br />

d'excavation nécessite de caractériser <strong>la</strong> <strong>propagation</strong> <strong>des</strong> <strong>vibrations</strong> <strong>dans</strong> le site de<br />

manière à préserver les structures environnantes en limitant les effets néfastes <strong>des</strong><br />

<strong>vibrations</strong> solidiennes. Communément, <strong>la</strong> caractérisation d'un site d'un point de vue<br />

vibratoire passe par l'évaluation <strong>du</strong> niveau de retransmission et d'amortissement <strong>des</strong><br />

<strong>vibrations</strong> en fonction de <strong>la</strong> distance à <strong>la</strong> source, via l'établissement d'une loi<br />

d'amortissement. En complément, <strong>la</strong> détermination de l'influence <strong>du</strong> <strong>terrain</strong> <strong>dans</strong> <strong>la</strong><br />

<strong>propagation</strong> <strong>des</strong> <strong>vibrations</strong> aide à <strong>la</strong> cartographie <strong>des</strong> zones sensibles. L'analyse<br />

fréquentielle <strong>des</strong> signaux et <strong>la</strong> représentation de <strong>la</strong> distribution spatiale <strong>des</strong><br />

coefficients de site K apportent aussi <strong>des</strong> informations complémentaires pour l'étude<br />

vibratoire d'un site. Celles-ci permettent de caractériser, dès les essais de tirs,<br />

l'importance de <strong>la</strong> fracturation <strong>du</strong> massif rocheux et de mettre en évidence les<br />

directions préférentielles de <strong>propagation</strong> <strong>des</strong> <strong>vibrations</strong> <strong>dans</strong> le massif. A travers un<br />

recensement <strong>des</strong> données vibratoires recueillies sur différents sites, il apparaît que<br />

l'appréciation de l'influence <strong>du</strong> <strong>terrain</strong> <strong>dans</strong> <strong>la</strong> <strong>propagation</strong> <strong>des</strong> <strong>vibrations</strong> permet<br />

d'expliquer certaines disparités <strong>dans</strong> les résultats de mesures en effectuant <strong>des</strong><br />

corré<strong>la</strong>tions avec le degré de fracturation et/ou l'altération <strong>du</strong> massif rocheux, les<br />

contrastes morphologiques <strong>du</strong> toit <strong>du</strong> substratum et l'orientation <strong>des</strong> discontinuités<br />

importantes.<br />

ABSTRACT — In underground and in excavation, quarry or mine work, the use of<br />

explosives as a means of excavation requires to characterize the <strong>propagation</strong> of<br />

<strong>vibrations</strong> in the site in order to preserve the surrounding structures by limiting the<br />

adverse effects of structure-borne noise. Commonly, the characterization of a site<br />

from a vibrational point of view involves assessing the level of retransmission and<br />

damping of the vibration considering the distance from the source through the<br />

establishment of a damping <strong>la</strong>w. In addition, determining the influence of the field on<br />

the <strong>propagation</strong> of <strong>vibrations</strong> helps mapping sensitive areas. Frequency analysis of<br />

signals and representation of the spatial distribution of K site coefficients also provide<br />

additional information for the vibrational study of a site. These are used, as soon as<br />

firing tests start, to characterize the importance of rock mass fracturing and to<br />

highlight the preferential directions of vibration <strong>propagation</strong> in the mountain. Through<br />

a survey of vibration data collected at different sites, it appears that the assessment<br />

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of the influence of the field on the <strong>propagation</strong> of <strong>vibrations</strong> can exp<strong>la</strong>in some<br />

discrepancies in the results of measurements by making corre<strong>la</strong>tions with the degree<br />

of fracturing and / or alteration of the rock mass, the morphological contrasts of the<br />

top of the substratum and orientation of the most important joints.<br />

1. Intro<strong>du</strong>ction<br />

Partant <strong>du</strong> constat que l'étude géologique de certains sites se réalise en partie au<br />

moyen d'investigations géophysiques de type sismique, nous pensons qu'un<br />

dispositif de surveil<strong>la</strong>nce de chantier pour le suivi <strong>des</strong> tirs à l'explosif permet aussi de<br />

récolter <strong>des</strong> informations qui sont en lien avec le contexte géologique et par suite<br />

confirmer ou infirmer le modèle géologique initial. L'analyse croisée de plusieurs<br />

paramètres tels que les fréquences mesurées, le contexte géologique avec les<br />

discontinuités présentes et <strong>la</strong> répartition spatiale <strong>des</strong> niveaux de retransmission <strong>des</strong><br />

<strong>vibrations</strong>, nous a permis de montrer l'influence que peut avoir le <strong>terrain</strong> <strong>dans</strong> <strong>la</strong><br />

<strong>propagation</strong> <strong>des</strong> <strong>vibrations</strong>.<br />

2. <strong>Influence</strong> de l'altération et de <strong>la</strong> fracturation <strong>du</strong> <strong>terrain</strong><br />

La vibration en un point de mesure est caractérisée par sa vitesse particu<strong>la</strong>ire (mm/s)<br />

et par <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ge de fréquence <strong>des</strong> on<strong>des</strong> vibratoires (Hz). L'étude <strong>des</strong> fréquences<br />

mesurées peut constituer un bon indicateur pour caractériser l'état <strong>du</strong> <strong>terrain</strong><br />

encaissant. La réponse fréquentielle <strong>des</strong> <strong>vibrations</strong> dépend d'une part <strong>du</strong> type de<br />

<strong>terrain</strong> traversé : par exemple, les fréquences élevées seront mieux transmises par<br />

une roche compacte, à vitesse sismique élevée, que par un sol meuble.<br />

D'autre part, <strong>du</strong> point de vue de <strong>la</strong> <strong>propagation</strong> <strong>des</strong> <strong>vibrations</strong>, <strong>la</strong> structure <strong>du</strong> massif<br />

rocheux et son état de fracturation jouent un rôle plus important que <strong>la</strong> nature<br />

pétrographique de <strong>la</strong> roche. Ainsi, les <strong>terrain</strong>s traversés sont généralement<br />

considérés comme <strong>des</strong> milieux non continus. Un mouvement vibratoire d'une<br />

intensité donnée génère un dép<strong>la</strong>cement qui varie en fonction de <strong>la</strong> fréquence <strong>du</strong><br />

signal, l'amplitude <strong>du</strong> dép<strong>la</strong>cement particu<strong>la</strong>ire est d'autant plus faible que les<br />

fréquences prépondérantes <strong>du</strong> signal sont hautes. En considérant, une structure<br />

simple composée de deux compartiments séparés par une fracture, il existe toujours<br />

une fréquence de coupure au-delà de <strong>la</strong>quelle le mouvement <strong>du</strong> compartiment excité<br />

n'est pas transmis au compartiment au repos situé de l'autre côté de <strong>la</strong> fracture, et<br />

ce<strong>la</strong>, quelle que soit l'ouverture de <strong>la</strong> fracture. L'énergie <strong>du</strong> mouvement vibratoire se<br />

propage <strong>dans</strong> le milieu sur <strong>la</strong> plus haute fréquence disponible <strong>du</strong> spectre <strong>du</strong> signal,<br />

c'est-à-dire, celle permise par l'ouverture minimale <strong>des</strong> fractures <strong>du</strong> massif sur le<br />

chemin suivi.<br />

Par conséquent, <strong>la</strong> fréquence associée à <strong>la</strong> vitesse maximale mesurée décroît avec<br />

<strong>la</strong> distance au point de tir. En effet, le <strong>terrain</strong> situé entre <strong>la</strong> zone de tir et <strong>la</strong> zone de<br />

mesure constitue pour les <strong>vibrations</strong> un filtre passe-bas tel que les fréquences<br />

élevées s'amortissent plus rapidement que les basses fréquences (figure 1).<br />

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Figure 1 . Principe de <strong>propagation</strong> <strong>des</strong> on<strong>des</strong> en milieu fracturé<br />

La transformée de Fourrier (FFT) d'un signal vibratoire permet de visualiser toutes<br />

les fréquences qui constituent le spectre de ce signal. L'analyse fréquentielle peut se<br />

faire de <strong>la</strong> façon suivante :<br />

La fréquence principale (Fp) : fréquence pour <strong>la</strong>quelle l'amplitude est<br />

maximale. Elle est représentative de l'état de compacité et continuité <strong>du</strong> milieu<br />

traversé, une augmentation de <strong>la</strong> fréquence principale souligne que le milieu<br />

est de meilleure qualité (compacité, continuité) et inversement ;<br />

La fréquence maximale (Fm) : fréquence <strong>la</strong> plus élevée observable sur le<br />

spectre <strong>du</strong> signal dont <strong>la</strong> raie présente une amplitude au moins égale à 20 %<br />

de celle de <strong>la</strong> fréquence principale. Elle est plutôt représentative de <strong>la</strong><br />

fracturation <strong>du</strong> milieu traversé, une diminution de <strong>la</strong> fréquence maximale<br />

atteste que le milieu contient <strong>des</strong> discontinuités suffisamment ouvertes pour<br />

couper le passage <strong>des</strong> fréquences plus élevées.<br />

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Figure 2 . Transformées de Fourrier sur 2 capteurs différents lors d'un même tir<br />

Cette méthode sommaire d'analyse fréquentielle trouve ses limites <strong>dans</strong> le nombre<br />

de fractures traversées et <strong>dans</strong> les gran<strong>des</strong> distances entre <strong>la</strong> source et le capteur.<br />

L'analyse fréquentielle sur les trois voies (Verticale, Transversale et Longitudinale)<br />

<strong>des</strong> capteurs de <strong>la</strong> figure 2 montre <strong>des</strong> disparités entre le capteur C1 (Fp = 20 Hz,<br />

Fm = 29 Hz) et le capteur C4 (Fp = 60 Hz, Fm = 113 Hz). Ces caractéristiques<br />

fréquentielles confirment les observations géologiques effectuées, à savoir que C1<br />

est scellé sur une partie <strong>du</strong> massif qui est plus altéré et fracturé (fréquences basses<br />

constatées) et que C4 est scellé sur une partie <strong>du</strong> massif sain présentant <strong>des</strong><br />

discontinuités mais avec de faibles ouvertures ou fermées (fréquences moyennes à<br />

hautes enregistrées).<br />

3. <strong>Influence</strong> <strong>du</strong> contexte géologique et <strong>des</strong> discontinuités présentes<br />

La caractérisation d'un site d'un point de vue vibratoire passe par l'évaluation <strong>du</strong><br />

niveau de retransmission et d'amortissement <strong>des</strong> <strong>vibrations</strong> en fonction de <strong>la</strong><br />

distance. Pour ce<strong>la</strong>, on recherche une loi d'amortissement de <strong>la</strong> vitesse en fonction<br />

de <strong>la</strong> distance tir-capteur pondérée par <strong>la</strong> charge unitaire instantanée (1).<br />

(1)<br />

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Où : V = vitesse particu<strong>la</strong>ire en mm/s,<br />

K = constante ou coefficient de site (paramètre <strong>du</strong> niveau de retransmission),<br />

α = pente de <strong>la</strong> droite de régression <strong>dans</strong> un diagramme log-log (paramètre<br />

d'amortissement),<br />

D = distance tir-capteur (en m),<br />

Q = quantité d'explosif (en g) par numéro d'amorces. En travaux sou<strong>terrain</strong>s, les<br />

charges explosives sont indiquées en gramme compte tenu <strong>des</strong> quantités de<br />

charge instantanée mises en œuvre.<br />

Figure 3 . Loi d'amortissement<br />

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On établit une loi d'amortissement <strong>du</strong> site (figure 3) en vue de contrôler les niveaux<br />

vibratoires enregistrés mais aussi d'établir <strong>des</strong> évaluations de niveaux vibratoires<br />

atten<strong>du</strong>s. Cette loi revêt bien sûr un caractère statistique en raison de <strong>la</strong> multiplicité<br />

<strong>des</strong> facteurs intervenant <strong>dans</strong> <strong>la</strong> transmission <strong>des</strong> <strong>vibrations</strong> (émission <strong>des</strong> <strong>vibrations</strong>,<br />

<strong>propagation</strong> <strong>dans</strong> le <strong>terrain</strong> et réception au point d'auscultation). C'est pourquoi les<br />

résultats sont présentés de <strong>la</strong> manière suivante : une loi « brute » établie à partir<br />

d'une régression linéaire, une loi « moyenne » établie en fixant le paramètre α entre<br />

1,2 et 2,4 (pour permettre de comparer plusieurs sites de façon objective à partir <strong>des</strong><br />

seules valeurs <strong>du</strong> niveau de retransmission K) et une loi « maximale » basée sur le<br />

niveau de retransmission K le plus élevé.<br />

Ce type de représentation permet de montrer l'évolution <strong>des</strong> <strong>vibrations</strong> en fonction<br />

<strong>des</strong> tirs et/ou <strong>des</strong> capteurs. La figure 3 montre ce<strong>la</strong> en fonction d'un zonage<br />

géologique lié à <strong>la</strong> présence d'une faille. Les tirs n°1 à 13 ont été effectués avant <strong>la</strong><br />

faille, les tirs n°14 à 23 ont été réalisés lors de <strong>la</strong> traversée de <strong>la</strong> faille et les tirs n°24<br />

à 44 ont été exécutés après le passage de <strong>la</strong> faille. Cette faille joue un rôle de<br />

barrière et atténue les on<strong>des</strong> vibratoires (avant <strong>la</strong> faille K max = 9,6 ; après <strong>la</strong> faille<br />

K max = 4,2).<br />

Pour autant, on constate que certains capteurs, situés à distance équivalente <strong>du</strong> tir et<br />

scellés sur <strong>des</strong> récepteurs semb<strong>la</strong>bles, n'enregistrent pas <strong>la</strong> même vitesse<br />

particu<strong>la</strong>ire (l'écart est nettement plus élevé que <strong>la</strong> dispersion associée à un capteur<br />

donné). Cette observation montre que <strong>la</strong> vibration ne se propage de façon homogène<br />

<strong>dans</strong> le milieu et suit <strong>des</strong> directions préférentielles. Pour subodorer ces disparités de<br />

<strong>propagation</strong>s <strong>des</strong> on<strong>des</strong>, nous proposons de représenter le niveau de retransmission<br />

(K moyen), sous forme d'une rosace et d'un diagramme associé pour en faciliter <strong>la</strong><br />

lecture. Pour chaque capteur et chaque tir, il est établi le coefficient K moyen qui est<br />

reporté sur le diagramme ou sur <strong>la</strong> rosace selon l'azimut calculé entre le tir et le<br />

capteur. La distribution spatiale <strong>des</strong> coefficients K moyen montre les disparités de<br />

retransmission entre les zones auscultées ainsi que <strong>des</strong> directions préférentielles de<br />

<strong>propagation</strong> <strong>des</strong> <strong>vibrations</strong> correspondant, soit à une influence de <strong>la</strong> géomorphologie<br />

<strong>des</strong> lieux, soit aux p<strong>la</strong>ns <strong>des</strong> discontinuités principales qui affectent le massif<br />

rocheux.<br />

Sur <strong>la</strong> figure 4, <strong>la</strong> rosace de distribution <strong>des</strong> coefficients K montre que <strong>la</strong> transmission<br />

<strong>des</strong> <strong>vibrations</strong> est meilleure <strong>dans</strong> <strong>la</strong> partie nord <strong>du</strong> site que <strong>dans</strong> <strong>la</strong> partie sud. Ceci<br />

est cohérent avec le contexte géologique <strong>du</strong> site à savoir un môle granitique proche<br />

de <strong>la</strong> surface au nord tandis que le toit de ce substratum plonge vers le sud et sudouest.<br />

On constate par ailleurs que certaines directions privilégiées de <strong>propagation</strong><br />

correspondent à <strong>des</strong> p<strong>la</strong>ns de discontinuités principales qui affectent le massif<br />

rocheux à savoir :<br />

- N335 - N350 concordant avec <strong>la</strong> famille D1, en notation AFTES N65, 73,<br />

- N55 - N75 concordant avec <strong>la</strong> famille D3, en notation AFTES N338, 73.<br />

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Figure 4 . Directions préférentielles de <strong>propagation</strong> <strong>des</strong> <strong>vibrations</strong> corré<strong>la</strong>bles à <strong>la</strong><br />

carte <strong>du</strong> toit <strong>du</strong> granite sain et au stéréogramme <strong>des</strong> discontinuités<br />

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4. Discussion et conclusion<br />

La détermination de l'influence <strong>du</strong> <strong>terrain</strong> <strong>dans</strong> l'étude vibratoire d'un site apporte <strong>des</strong><br />

résultats intéressants qui peuvent étayer <strong>la</strong> délimitation <strong>des</strong> zones sensibles,<br />

expliquer certains résultats et concourir à <strong>la</strong> réussite <strong>du</strong> pilotage <strong>du</strong> chantier.<br />

L'analyse fréquentielle délivre <strong>des</strong> renseignements précieux quant aux<br />

caractéristiques <strong>des</strong> <strong>terrain</strong>s traversés et <strong>la</strong> distribution spatiale <strong>des</strong> coefficients de<br />

sites K éc<strong>la</strong>ire sur les directions préférentielles de <strong>propagation</strong>s <strong>des</strong> <strong>vibrations</strong>.<br />

Les principaux résultats, ressortant <strong>des</strong> sites étudiés, montrent que :<br />

<strong>la</strong> <strong>propagation</strong> <strong>des</strong> <strong>vibrations</strong> à travers un massif fracturé dépend de <strong>la</strong><br />

fréquence <strong>du</strong> signal et <strong>du</strong> dép<strong>la</strong>cement particu<strong>la</strong>ire associé. Le signal<br />

vibratoire en s'amortissant se retrouve soit coupé ou atténué en fréquence.<br />

les <strong>vibrations</strong> se propagent préférentiellement <strong>dans</strong> <strong>la</strong> direction parallèle aux<br />

p<strong>la</strong>ns <strong>des</strong> discontinuités (« milieu continu ») plutôt que <strong>dans</strong> leur direction<br />

perpendicu<strong>la</strong>ire (« milieu discontinu »).<br />

L'analyse de cette influence <strong>du</strong> <strong>terrain</strong> a ses limites, bien enten<strong>du</strong>, en fonction de <strong>la</strong><br />

complexité <strong>des</strong> sites étudiés et <strong>du</strong> dispositif d'auscultation utilisé. Notamment, <strong>la</strong><br />

pertinence de <strong>la</strong> rosace <strong>des</strong> coefficients K dépend <strong>du</strong> nombre de capteurs mis en<br />

p<strong>la</strong>ce pour l'auscultation. C'est en effet un outil statistique qui nécessite de multiplier<br />

les mesures pour plus de représentativité. Plus il y a de capteurs autour <strong>du</strong> tir, plus<br />

l'information sur les directions préférentielles de <strong>propagation</strong> sera continue. Quand il<br />

y a peu de capteurs ou s'ils sont situés tous <strong>dans</strong> une seule direction, <strong>la</strong><br />

représentation sous forme de rosace est à interpréter avec précaution et peut même<br />

s'avérer inadaptée.<br />

Par l’intermédiaire de ces outils d'analyse, les étu<strong>des</strong> vibratoires de site peuvent être,<br />

à notre avis, optimisées. Nous préconisons de multiplier le nombre de capteurs pour<br />

<strong>des</strong> essais de tirs afin de caractériser les directions de <strong>propagation</strong>. Au cours <strong>du</strong> suivi<br />

de chantier, une optimisation <strong>du</strong> nombre de capteurs est alors possible pour adapter<br />

l'emp<strong>la</strong>cement <strong>des</strong> capteurs en fonction <strong>des</strong> directions préférentielles de manière à<br />

ausculter les secteurs géographiques sensés être les plus sollicités par les <strong>vibrations</strong><br />

compte tenu <strong>des</strong> disparités principales de <strong>propagation</strong> identifiées au préa<strong>la</strong>ble.<br />

Références bibliographiques<br />

AFTES. Effets sismiques de l'explosif, Tunnel et Ouvrage Sou<strong>terrain</strong>s, supplément au n°177 mai-juin<br />

1993.<br />

Chapot P. (1981).<br />

de recherche LPC N° 105.<br />

par les explosifs <strong>dans</strong> les massifs rocheux, Rapport<br />

De Sloovere P.. Sismique fréquentielle une méthode pour <strong>la</strong> recherche <strong>des</strong> anomalies et le contrôle<br />

<strong>des</strong> améliorations de sols, Projet Eole Paris.<br />

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