presto!159

NADEAH
DARK DARK DARK
GRAND MIX
SH E A RWAT E R possèdent un potentiel
énorme. Au bout de 12 ans de carrière et de
8 albums, Shearwater n'ont rien de virtuel.
Possédant une charge cinématographique,
véritable BOF de l'intime, les SHEARWATER associent
talents d'écriture et de composition. Capables
de belles échappées par rapport aux cadres
rock conventionnels, ce n'est pas un hasard si l'on
retrouve le batteur de Swans au sein de cette
équipée. Et par moments, on pourrait penser à
Bill Callahan accompagné par The National. Pour
compléter ces sautes d'humeurs cérébrales, il ne
faudra rater sous aucun prétexte la Canadienne
JULIE DOIRON et sa boite à musique aux allures
de cabinet de curiosités.
L’Australienne NADÉAH a fait un long voyage.
Promis à une belle carrière, cette jeune et jolie
blonde, dotée d'un petit brin de voix et d'un sens
du spectacle, s'est rapidement fait une place dans
le milieu musical. Oscillant entre Londres et Paris,
les Français la connaisse surtout pour sa participation
au projet Nouvelle Vague. Celle qui ne
ménage pas sa monture adore aussi les grosses
pointures : Beatles, Pink Floyd, Tori Amos...
Encore sur la rive indé, on l'affuble déjà de nouvelle
Feist. A voir...
Les Anglais LITTLE BARRIE aiment emprunter les
voies du rock, en sens inverse. Rétro, sans être
rétrogrades, ils possèdent cette petite classe qui
permet d'estimer leur rétropédalage musico-temporel.
Dans leurs moments de grâce, ils sucent la
roue de Primal Scream, avec un cocktail garagefunk-boogie
non encore répertorié au classement
des produits dopants. Dans d'autres morceaux, ils
tirent les rouflaquettes du Jon Spencer Blues
Explosion pour provoquer une baston avec le Jim
Jones Revue. Revisitant allègrement le british
boom, ils osent parfois les grossièretés de Cream
ou Led Zep.
Lourd mais fin. La soirée hip-hop réunissant
ICONACLASS, le nouveau projet de Dälek, et le
rap cadavérique mais encore fumant de DOPE
D.O.D.. Ici la fierté noire est à chercher dans des
univers obscurs et glauques. Pas besoin de jouer
au gangstaar astiquant ses boules avec son gun.
La recherche musicale de ces créatures des
abysses fout les miquettes. Dans ces fonds
secrets se sédimentent sûrement les gisements
musicaux de demain.
Noir encore avec DARK DARK DARK. Avec quelques
trouées au milieu du sous bois, la petite maison
folk de ces Américains résiste aux loups et
autres cauchemars. Solidement orchestrée, la
musique de DARK DARK DARK est toujours à la
limite du too much. Seulement, ces amarres rustiques
n'ont rien à voir avec les grosses ficelles. Il
faut juste accepter le concept, comme on le fit
pour Alela Diane ou Beirut. Cette tribu s'est déjà
illustrée l'année dernière sur les petites scènes,
8 • 159 AVRIL 2012