N - Solidaires Finances publiques
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Défense des agents<br />
JURIDISME<br />
Syndicalisme combatif, syndicalisme<br />
d’accompagnement, militantisme de<br />
contestation, militantisme de proposition...<br />
on a toujours tendance à couper<br />
en deux la planète syndicale et il est vrai<br />
qu’il y a des raisons objectives d’opérer<br />
cette coupure.<br />
Rien n’est cependant aussi simple et<br />
nous estimons, au SNUI, qu’il faut faire<br />
feu de tout bois pour assurer la défense<br />
des adhérents.<br />
Ne pas opérer de véritable distinction<br />
entre défense individuelle et collective,<br />
ne pas se priver d’interventions auprès<br />
des «politiques», toujours réfléchir à<br />
des propositions concrètes d’amélioration,<br />
toujours alterner la défense du<br />
droit et la conquête de nouveaux droits,<br />
rien ne doit être négligé pour défendre<br />
les conditions de vie au travail ou les<br />
règles de gestion, qu’elles soient statutaires<br />
ou non.<br />
C’est ainsi que le SNUI, syndicat de proposition<br />
et d’action, conçoit sa mission.<br />
Dans ce cadre-là, certains s’étonnent<br />
de l’acharnement de notre organisation<br />
à porter des causes devant les juridictions<br />
administratives, comme si être<br />
combatif ça n’était pas, avant tout, faire<br />
respecter ses droits !<br />
Nous considérons pour notre part que<br />
toute revendication, toute situation potentiellement<br />
conflictuelle doit d’abord<br />
être discutée, faire l’objet d’une négociation,<br />
mais si celle-ci ne peut avoir<br />
lieu ou ne donne pas satisfaction il ne<br />
faut pas en rester là. C’est alors qu’il<br />
faut choisir entre lancer une action collective<br />
(pétition, protestation, grève), ou<br />
demander au juge d’intervenir, ... ou les<br />
deux !<br />
Nous revenons ci-après sur deux épisodes<br />
récents montrant tout l’intérêt de ce<br />
«juridisme» si irritant pour certains.<br />
LE RECOURS AU CONSEIL D’ÉTAT<br />
SUR LES «ÉCHELONS FIXES»<br />
Pour l’application des dispositions générales d’évaluation, de<br />
notation et d’avancement des fonctionnaires, telles qu’elles résultent<br />
du décret du 29 avril 2002, la DGI a :<br />
— mis en ligne sur le site intranet une «instruction» de décembre<br />
2004 afin d’en expliciter le contenu et d’en préciser les modalités<br />
d’application,<br />
— mis en service, par un arrêté du 20 janvier 2006, un traitement<br />
automatisé d’informations nominatives de l’évaluation et de la<br />
notation dénommé «EVALNOT».<br />
Le SNUI s’est opposé, avec une argumentation précise, à certaines<br />
dispositions de ces textes, mais il s’est vite retrouvé dans<br />
une situation de blocage, l’administration ne voulant pas modifier<br />
sa copie.<br />
Ne pouvant faire évoluer les choses en interne, le SNUI a donc<br />
déposé deux requêtes en annulation : l’une le 14 novembre 2005<br />
contre l’instruction de décembre 2004 et l’autre le 7 avril 2006<br />
contre l’arrêté du 20 janvier 2006 (EVALNOT).<br />
C’est dans ce cadre que le problème de la notation dans les<br />
«échelons fixes» a été soulevé.<br />
Réductions d’ancienneté et «échelons fixes»<br />
Les arguments soulevés par le SNUI<br />
Le SNUI a rappelé trois données fondamentales :<br />
— le statut général des fonctionnaires précise que l’avancement<br />
d’échelon est fonction à la fois de l’ancienneté et de la notation du<br />
fonctionnaire,<br />
— les agents présents au sein d’échelons à durée fixe sont — à<br />
l’inverse des agents présents dans un échelon terminal — pris en<br />
compte dans le calcul des bases de répartition des mois de variations<br />
d’ancienneté,<br />
— le décret prévoit que « ne peuvent bénéficier des réductions, les<br />
fonctionnaires ayant atteint l’échelon le plus élevé de leur classe ou<br />
de leur grade », ce qui signifie clairement qu’à l’exception des agents<br />
situés dans ces échelons terminaux, l’ensemble des autres agents<br />
(notés dans un échelon à durée variable ou fixe) doit bénéficier des<br />
réductions d’ancienneté.<br />
Le SNUI a donc démontré le caractère illégal des dispositions de<br />
l’instruction, qui, en excluant du bénéfice des réductions les agents<br />
situés dans les échelons fixes sans prévoir de valorisation lors de<br />
leur passage au sein d’échelons variables s’avéraient pénalisantes<br />
pour les intéressés (exemple : durée des échelons fixes pour un contrôleur<br />
de 2ème classe : 7 ans).<br />
La décision du Conseil d’Etat du 9/07/2007<br />
Le CE a jugé que, «que sauf dispositions dérogatoires …, le principe<br />
et les règles relatifs à la réduction d’ancienneté pour l’avancement<br />
d’échelon sont aussi applicables aux agents classés dans un<br />
échelon pour lequel la durée moyenne est égale à la durée minimale<br />
du temps de service pour passer à l’échelon supérieur (comprendre<br />
échelons fixes). La réduction acquise dans un tel échelon n’est<br />
effectivement utilisée que lorsque l’agent atteint un échelon dont la<br />
durée minimale est différente de la durée moyenne …. … que les<br />
dispositions de la circulaire attaquée sont entachées d’illégalité et<br />
doivent être annulées».<br />
6 — L’Unité n° 900 du 25/03/2008