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N - Solidaires Finances publiques

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L’Unité<br />

N° 900<br />

du 25 mars<br />

2008<br />

L’hebdomadaire du Syndicat National Unifié des Impôts<br />

Après<br />

les Municipales


Brèves .......<br />

Fusion, Riom-s-en !<br />

Vivement un voyage d’Eric<br />

Woerth en Auvergne ! Il<br />

faut en effet que notre ministre<br />

juge de l’état d’esprit<br />

des responsables de la CP<br />

qui, à l’heure de la rénovation<br />

de l’Hôtel des <strong>Finances</strong><br />

de Riom (225 000 €),<br />

ont tenu à maintenir leur<br />

intimité et à conserver -par<br />

exemple- des toilettes à<br />

usage privatif «agents du<br />

Trésor».<br />

Nous publions ici un cliché<br />

de ces lieux d’aisance non ouverts aux agents des Impôts<br />

et nous n’aurions jamais imaginé aborder sous cet<br />

angle la création de la DGFiP !<br />

Retraités en colère<br />

A quelques jours du premier tour des Municipales, les<br />

manifestations de retraités du 6 mars ont eu un impact<br />

incontestable et la nécessité d’aller plus loin que la<br />

revalorisation de 1,1% a été reconnue par plusieurs<br />

responsables politiques de la majorité après la claque<br />

du 16 mars.<br />

Pour sa part, le SNUI avait publié un appel rappelant<br />

que les cadeaux fiscaux faits aux plus favorisés (qui<br />

ont été sans effet sur la croissance) auraient été mieux<br />

placés au service des retraités.<br />

Sans aucun doute, l’AG du Comité de liaison reviendra<br />

le 27 mars sur le dossier de la revalorisation des<br />

pensions.<br />

Dans ce n° 900<br />

N°900 !<br />

n Fonction Publique p. 4<br />

n Juridisme et syndicalisme p. 6<br />

n Services fonciers et fusion p. 10<br />

n Recrutement et formation p. 12<br />

n Appel laïcité p. 15<br />

n Centenaire p. 16<br />

A chacun ses petites célébrations.<br />

La Lettre de la DGI vient de fêter ses 25 ans en nous infligeant<br />

les portraits de neuf directeurs généraux, l’Unité,<br />

pour sa part, affiche son numéro 900 avec la seule bouille<br />

réjouie du «bonhomme SNUI».<br />

Le numéro 1 de la «nouvelle série» date du 14 janvier<br />

1980 (changement de format et de rythme de parution),<br />

mais le titre existe, bien évidemment, depuis la création<br />

du syndicat en 1962.<br />

Représentativité :<br />

<strong>Solidaires</strong> devant le MEDEF<br />

Représentativité, financement<br />

des syndicats, organisation<br />

et portée du dialogue<br />

social, voilà les questions<br />

actuellement en débat entre<br />

le MEDEF et les confédérations<br />

syndicales dans le but<br />

de refonder des rapports<br />

sociaux, il est vrai fort mal<br />

en point !<br />

La réunion du 6 mars a été<br />

très perturbée par l’affaire<br />

de l’UIMM et par le peu d’empressement<br />

du patronat à<br />

faire des propositions, une<br />

autre rencontre était prévue<br />

pour le 20 mars, date considérée<br />

par beaucoup comme<br />

Annick Coupé au micro<br />

le début réel des négociations.<br />

En attendant, et pour continuer le combat de sa représentativité<br />

la plus large, <strong>Solidaires</strong> avait tenu à rassembler<br />

un grand nombre de ses militants devant le siège<br />

du MEDEF le 6 mars. Le mot d’ordre était clair : c’est<br />

sans entrave que<br />

les salariés doivent<br />

pouvoir choisir<br />

qui les représente<br />

lors des élections<br />

professionnelles<br />

et il faut abroger le<br />

décret de 1966 qui<br />

dispense les membres<br />

du «club des<br />

cinq» (CGT, CFDT,<br />

FO, CFTC, CGC) de<br />

Les forces de l’ordre étaient là !<br />

prouver leur représentativité<br />

à chaque scrutin.<br />

La manifestation a été rapportée par de nombreux<br />

médias et nous rappelons que <strong>Solidaires</strong>, après avoir<br />

obtenu la reconnaissance de sa représentativité dans<br />

la Fonction Publique, mérite incontestablement le<br />

même label dans le secteur privé, des enquêtes révélant<br />

même une implantation supérieure à l’UNSA.<br />

2 — L’Unité n° 900 du 25/03/2008


Editorial<br />

Bonjour Monsieur le maire !<br />

Le verdict des 9 et 16 mars est terrifiant, les citoyens se sont massivement<br />

abstenus et aujourd’hui de très nombreux maires se retrouvent élus en ayant<br />

seulement recueilli les suffrages de 20 à 30% des électeurs inscrits de leur<br />

commune.<br />

C’est dire que de nombreuses municipalités vont exercer un pouvoir mal légitimé,<br />

c’est dire que la démocratie locale sort fragilisée de ce scrutin alors même<br />

que les grands partis sont favorables à toujours davantage de décentralisation.<br />

Il ne nous appartient pas à nous, syndicalistes aux <strong>Finances</strong> de trouver des<br />

solutions pour redonner des couleurs à la vie politique, mais nous devons tirer<br />

les leçons d’une telle Bérésina.<br />

Tout d’abord, même avec un virage à gauche marqué, des élus locaux manquant<br />

cruellement d’assise auront beaucoup de mal à s’opposer à la vague<br />

de destruction des services publics. Comme le suggère notre caricature de<br />

la couverture, de nombreux maires vont découvrir les rigueurs de la RGPP et<br />

où vont-ils aller chercher des soutiens pour défendre le maintien de leur Trésorerie,<br />

de leur hôpital, de leur bureau de poste Elus avec beaucoup moins<br />

de 50% des suffrages de leur corps électoral, les coups durs qu’ils vont devoir<br />

affronter risquent de raviver les querelles politiciennes alors qu’il faudrait de<br />

solides unions citoyennes pour faire front.<br />

Ça va donc être plus difficile pour le syndicalisme des trois Fonctions Publiques<br />

de combattre les options libérales, dans la mesure où les élus locaux ne<br />

seront pas forcément les puissants appuis qu’ils devraient être, ayant perdu de<br />

leur force de rassemblement local.<br />

Autre conséquence de la vague abstentionniste, les tenants du désengagement<br />

de l’Etat vont être encouragés à proposer de nouveaux transferts de charges<br />

vers les collectivités, mais sans trop se soucier d’une clarification des financements,<br />

les risques d’une vigilance citoyenne n’étant guère à redouter. Mieux,<br />

même, les inévitables augmentations des impôts locaux seront imputées à ces<br />

élus mal élus, avec au bout du bout, et à force d’alternances agaçantes, un<br />

nouveau développement de l’abstentionnisme …<br />

C’est donc à contre-courant que le SNUI va devoir poursuivre ses plaidoyers<br />

pour une réforme des finances locales et c’est sans doute vers les nouveaux<br />

maires qu’il va devoir porter son discours en priorité pour les encourager à se<br />

doter d’une force d’intervention fiscale comprise de tous et juste.<br />

Tout un programme pour eux … et pour nous !<br />

L’Unité n° 900 du 25/03/2008 — 3


Fonction Publique<br />

LES CHANTIERS DU DUO<br />

RGPP ET MOBILITÉ, MAIS<br />

«Monsieur le Ministre, plus nous sommes conviés<br />

à des réunions, plus nous avons l’impression<br />

d’éplucher un oignon. En effet, chacune de<br />

vos interventions nous fait approcher du coeur<br />

de votre projet ; un projet cohérent qui casse la<br />

Fonction Publique».<br />

C’est par ces mots que Jean-Michel Nathanson,<br />

représentant de <strong>Solidaires</strong>, a commencé son interpellation<br />

d’André Santini lors de la clôture de<br />

la conférence sur les valeurs de la Fonction Publique.<br />

Il faut dire que le secrétaire d’Etat venait<br />

d’annoncer qu’il fallait se diriger tranquillement<br />

vers une fonction publique de métiers avec de<br />

grandes filières professionnelles, autrement<br />

dit renoncer à la construction statutaire et à<br />

ses grands principes (notamment celui de la<br />

séparation du grade et de l’emploi qui assure<br />

une certaine indépendance et une sécurité aux<br />

agents publics).<br />

Cette réunion se situait quelques jours après<br />

des négociations salariales dont on connaît<br />

aujourd’hui les résultats, mais qui ont montré<br />

un sens tactique incontestable du duo ministériel,<br />

d’assez nombreux syndicats rentrant finalement<br />

dans le jeu du gouvernement et apposant<br />

leur signature sur divers documents.<br />

C’est dire toute la difficulté de défendre les intérêts<br />

des fonctionnaires et, dans un tel contexte,<br />

<strong>Solidaires</strong> Fonctions Publiques n’a pas la partie<br />

facile.<br />

Cela fait un an, maintenant, que notre organisation<br />

fédérale siège au Conseil Supérieur et participe<br />

à toutes les réunions programmées depuis<br />

le printemps dernier par le duo Woerth-Santini.<br />

Il était donc opportun de donner la parole à<br />

nos camarades pour qu’ils nous relatent leurs<br />

difficultés et nous précisent les dangers d’un<br />

plan gouvernemental dont ils soulignent la très<br />

grande cohérence et la très forte nocivité pour<br />

les valeurs du service public.<br />

Tout est parti du discours de Nantes du Président<br />

de la République en septembre dernier et,<br />

depuis, c’est un véritable rouleau compresseur<br />

qui avance et qui menace de tout écraser sur<br />

son passage sans que certains partenaires syndicaux<br />

paraissent suffisamment s’en émouvoir.<br />

<strong>Solidaires</strong> essaie de limiter la casse, mais déplore<br />

les stratégies d’accompagnement de plusieurs<br />

organisations.<br />

Les dangers de la RGPP<br />

L’évaluation des politiques <strong>publiques</strong> n’est pas<br />

en elle-même une mauvaise idée, mais la stratégie<br />

du cheval de Troie a été reprise par l’équipe<br />

Sarkozy-Fillon-Woerth : l’évaluation n’est en fait<br />

qu’une machine pour, non seulement supprimer<br />

des emplois publics, mais, à terme, réaliser le<br />

grand rêve libéral : l’alignement public-privé,<br />

l’anéantissement de cette hérésie que constitue<br />

un statut de l’action publique ne répondant ni à<br />

la loi du marché, ni aux principes hiérarchiques<br />

classiques en entreprise.<br />

On met en avant le souci d’éviter les gaspillages,<br />

mais c’est une opération strictement<br />

politique qui est conduite et une partie importante<br />

du mouvement syndical ne dit rien !<br />

Il n’est pas inutile de revenir sur les orientations<br />

annoncées le 12 décembre dernier pour bien<br />

vérifier qu’on ne se préoccupe pas des besoins<br />

publics, ni des services de proximité, mais de<br />

«rationalisation». Le rapport Lambert sur les relations<br />

entre l’Etat et les collectivités territoriales,<br />

le chantier de «modernisation» de la GRH, la<br />

politique immobilière de l’Etat, la restructuration<br />

des services territoriaux de la Justice, l’augmentation<br />

des prérogatives des préfets de région,<br />

tout cela illustre une volonté d’installer une nouvelle<br />

culture.<br />

Le Premier ministre, François Fillon, a été très<br />

clair dès le début sur cette affaire puisqu’il a<br />

déclaré devant les élus de l’UMP qu’il fallait<br />

en finir avec l’imagerie des services publics de<br />

proximité.<br />

La RGPP c’est donc, dans sa partie la plus visible,<br />

la chasse aux emplois et le développement<br />

de l’esprit de performance, c’est aussi, juste<br />

derrière, une somme impressionnante de réorganisations,<br />

concentrations (dont la création de<br />

la DGFiP est un exemple emblématique).<br />

Dans le calendrier dévoilé le 12 décembre 2007<br />

l’année 2008 est un pivot. Jusqu’en mai-juin, les<br />

opérations de diagnostic vont se poursuivre. A la<br />

fin du premier semestre, le Parlement examinera<br />

un projet de loi de programmation des finances<br />

<strong>publiques</strong> et ensuite, jusqu’en 2012, est prévue<br />

la période de mise en oeuvre.<br />

4 — L’Unité n° 900 du 25/03/2008


WOERTH-SANTINI :<br />

PAS DE SOUS !<br />

Ce qu’en pense<br />

<strong>Solidaires</strong><br />

Fonctions Publiques<br />

Mobilité subie : le scandale<br />

Dans les divers sujets sortis du laboratoire des «conférences», celui de la mobilité et des parcours professionnels<br />

a pris une grande importance dans le courant du mois de février et c’est le 18 mars, au moment du bouclage de<br />

ce journal, que le Conseil Supérieur a examiné le projet de loi, malgré une demande de retrait de toutes les organisations<br />

syndicales.<br />

Que contient ce projet de loi <br />

— Des mesures d’accompagnement de restructurations qui portent en germe la notion de licenciement<br />

du fonctionnaire (en cas d’échec d’une prétendue «réorientation professionnelle» consécutive à la suppression<br />

de son emploi).<br />

— Une possibilité de généraliser le temps incomplet auprès de plusieurs employeurs.<br />

— Une possibilité, enfin, de davantage recourir aux agents non titulaires, sans parler du recours à l’intérim.<br />

Le 18 mars, <strong>Solidaires</strong> a abordé le Conseil Supérieur avec, une nouvelle fois, l’intention de condamner fermement<br />

ce projet de loi n’ayant d’autre justification qu’une casse des valeurs statutaires.<br />

Malgré quelque amendements apportés en séance, le gouvernement a maintenu son opération de dynamitage et<br />

le ministre Woerth s’est même éclipsé dès l’achèvement des déclarations liminaires des syndicats. André Santini<br />

est demeuré seul et s’est montré odieux vis-à-vis de tous ceux qui ont osé critiquer le dispositif.<br />

... Et le pouvoir d’achat <br />

Pour <strong>Solidaires</strong> et pour la CGT, le dossier du pouvoir d’achat n’a pas été<br />

fermé le 21 février et c’est à partir de cette volonté de ne pas tourner la<br />

page qu’une interfédérale a eu lieu le 13 mars.<br />

La CFDT a estimé que cette réunion était prématurée, la CGC et la<br />

CFTC n’ont pas donné suite à l’invitation et l’UNSA (présente) s’est<br />

estimée non mandatée pour prendre part aux échanges.<br />

Ce préalable nous montre, s’il en était encore besoin, l’acuité d’analyse<br />

et le degré de combativité de certaines organisations alors que<br />

le feu se répand à tous les étages de la maison «Fonction Publique».<br />

Dans la discussion, qui n’a finalement concerné que la CGT, FO, la FSU<br />

et <strong>Solidaires</strong>, chaque organisation a fait part de ses observations sur la<br />

stratégie Woerth et sur le découpage de ses propositions. C’est ainsi que<br />

FO a expliqué sa signature du «volet social» en considérant que ce sujet<br />

ne concernait pas directement le volet pouvoir d’achat (sic).<br />

Autre sujet apprécié variablement : la perspective de discussions sur la<br />

refonte de la grille qui n’apparaît pas d’évidence, pour certains, comme<br />

un dangereux tremplin des propositions de Woerth sur la fonction publique<br />

de métiers....<br />

Finalement, la CGT, <strong>Solidaires</strong>, FO et la FSU sont tombés d’accord sur le<br />

principe d’un courrier au ministre soulignant l’insuffisance des 0,8 %, soulignant<br />

aussi la nécessité d’une discussion sur la grille, mais en excluant<br />

toute tentative de destruction statutaire ; toutes les parties au débat ont<br />

convenu, enfin, de la nécessité de suivre très attentivement les annonces<br />

d’avril (rapport Silicani sur la RGPP, question des retraites et dossier du<br />

dialogue social : réunion de clôture prévue le 10 avril sur ce sujet).<br />

Ce bref compte rendu de ce qui<br />

se passe au niveau Fonction<br />

Publique montre deux écueils<br />

que la seule combativité de<br />

<strong>Solidaires</strong> ne pourra pas faire<br />

disparaître : la cohérence et la<br />

masse idéologique des projets<br />

du gouvernement et, en face, le<br />

cruel manque de cohésion du<br />

camp syndical.<br />

Du côté ministériel, comme le<br />

souhaitait le Président de la République<br />

le 12 décembre dernier,<br />

on a incontestablement fait sortir<br />

la réforme de l’Etat du stade des<br />

colloques et des grandes déclarations.<br />

En face, les syndicats les plus<br />

combatifs ne parviennent pas<br />

à lancer la riposte unitaire qui<br />

serait nécessaire, mais en<br />

plusieurs endroits, à partir de<br />

projets de restructuration très<br />

concrets (<strong>Finances</strong>, Culture, ...)<br />

des mobilisations se font jour et<br />

le trio CGT - FSU - <strong>Solidaires</strong> n’a<br />

pas dit son dernier mot.<br />

L’Unité n° 900 du 25/03/2008 — 5


Défense des agents<br />

JURIDISME<br />

Syndicalisme combatif, syndicalisme<br />

d’accompagnement, militantisme de<br />

contestation, militantisme de proposition...<br />

on a toujours tendance à couper<br />

en deux la planète syndicale et il est vrai<br />

qu’il y a des raisons objectives d’opérer<br />

cette coupure.<br />

Rien n’est cependant aussi simple et<br />

nous estimons, au SNUI, qu’il faut faire<br />

feu de tout bois pour assurer la défense<br />

des adhérents.<br />

Ne pas opérer de véritable distinction<br />

entre défense individuelle et collective,<br />

ne pas se priver d’interventions auprès<br />

des «politiques», toujours réfléchir à<br />

des propositions concrètes d’amélioration,<br />

toujours alterner la défense du<br />

droit et la conquête de nouveaux droits,<br />

rien ne doit être négligé pour défendre<br />

les conditions de vie au travail ou les<br />

règles de gestion, qu’elles soient statutaires<br />

ou non.<br />

C’est ainsi que le SNUI, syndicat de proposition<br />

et d’action, conçoit sa mission.<br />

Dans ce cadre-là, certains s’étonnent<br />

de l’acharnement de notre organisation<br />

à porter des causes devant les juridictions<br />

administratives, comme si être<br />

combatif ça n’était pas, avant tout, faire<br />

respecter ses droits !<br />

Nous considérons pour notre part que<br />

toute revendication, toute situation potentiellement<br />

conflictuelle doit d’abord<br />

être discutée, faire l’objet d’une négociation,<br />

mais si celle-ci ne peut avoir<br />

lieu ou ne donne pas satisfaction il ne<br />

faut pas en rester là. C’est alors qu’il<br />

faut choisir entre lancer une action collective<br />

(pétition, protestation, grève), ou<br />

demander au juge d’intervenir, ... ou les<br />

deux !<br />

Nous revenons ci-après sur deux épisodes<br />

récents montrant tout l’intérêt de ce<br />

«juridisme» si irritant pour certains.<br />

LE RECOURS AU CONSEIL D’ÉTAT<br />

SUR LES «ÉCHELONS FIXES»<br />

Pour l’application des dispositions générales d’évaluation, de<br />

notation et d’avancement des fonctionnaires, telles qu’elles résultent<br />

du décret du 29 avril 2002, la DGI a :<br />

— mis en ligne sur le site intranet une «instruction» de décembre<br />

2004 afin d’en expliciter le contenu et d’en préciser les modalités<br />

d’application,<br />

— mis en service, par un arrêté du 20 janvier 2006, un traitement<br />

automatisé d’informations nominatives de l’évaluation et de la<br />

notation dénommé «EVALNOT».<br />

Le SNUI s’est opposé, avec une argumentation précise, à certaines<br />

dispositions de ces textes, mais il s’est vite retrouvé dans<br />

une situation de blocage, l’administration ne voulant pas modifier<br />

sa copie.<br />

Ne pouvant faire évoluer les choses en interne, le SNUI a donc<br />

déposé deux requêtes en annulation : l’une le 14 novembre 2005<br />

contre l’instruction de décembre 2004 et l’autre le 7 avril 2006<br />

contre l’arrêté du 20 janvier 2006 (EVALNOT).<br />

C’est dans ce cadre que le problème de la notation dans les<br />

«échelons fixes» a été soulevé.<br />

Réductions d’ancienneté et «échelons fixes»<br />

Les arguments soulevés par le SNUI<br />

Le SNUI a rappelé trois données fondamentales :<br />

— le statut général des fonctionnaires précise que l’avancement<br />

d’échelon est fonction à la fois de l’ancienneté et de la notation du<br />

fonctionnaire,<br />

— les agents présents au sein d’échelons à durée fixe sont — à<br />

l’inverse des agents présents dans un échelon terminal — pris en<br />

compte dans le calcul des bases de répartition des mois de variations<br />

d’ancienneté,<br />

— le décret prévoit que « ne peuvent bénéficier des réductions, les<br />

fonctionnaires ayant atteint l’échelon le plus élevé de leur classe ou<br />

de leur grade », ce qui signifie clairement qu’à l’exception des agents<br />

situés dans ces échelons terminaux, l’ensemble des autres agents<br />

(notés dans un échelon à durée variable ou fixe) doit bénéficier des<br />

réductions d’ancienneté.<br />

Le SNUI a donc démontré le caractère illégal des dispositions de<br />

l’instruction, qui, en excluant du bénéfice des réductions les agents<br />

situés dans les échelons fixes sans prévoir de valorisation lors de<br />

leur passage au sein d’échelons variables s’avéraient pénalisantes<br />

pour les intéressés (exemple : durée des échelons fixes pour un contrôleur<br />

de 2ème classe : 7 ans).<br />

La décision du Conseil d’Etat du 9/07/2007<br />

Le CE a jugé que, «que sauf dispositions dérogatoires …, le principe<br />

et les règles relatifs à la réduction d’ancienneté pour l’avancement<br />

d’échelon sont aussi applicables aux agents classés dans un<br />

échelon pour lequel la durée moyenne est égale à la durée minimale<br />

du temps de service pour passer à l’échelon supérieur (comprendre<br />

échelons fixes). La réduction acquise dans un tel échelon n’est<br />

effectivement utilisée que lorsque l’agent atteint un échelon dont la<br />

durée minimale est différente de la durée moyenne …. … que les<br />

dispositions de la circulaire attaquée sont entachées d’illégalité et<br />

doivent être annulées».<br />

6 — L’Unité n° 900 du 25/03/2008


ET SYNDICALISME<br />

Pourquoi les agents sont-ils obligés de saisir les tribunaux administratifs <br />

La surprenante décision de l’administration<br />

Sans complexe, la DG indique dans une note destinée<br />

à préciser les conséquences de la décision du<br />

Conseil d’Etat : «il ressort d’une analyse complémentaire<br />

demandée à la Fonction publique que la<br />

situation des fonctionnaires n’ayant pas bénéficié<br />

d’une réduction d’ancienneté du fait de leur classement<br />

en échelon à durée fixe ne peut être révisée.<br />

En conséquence, l’attribution de réduction d’ancienneté<br />

pour les agents classés dans un échelon<br />

fixe sera mise en œuvre à compter de la campagne<br />

2008».<br />

En refusant de restituer à de nombreux agents leur<br />

dû, l’administration joue donc la montre !<br />

La marche à suivre par les agents concernés<br />

L’administration, par sa position, oblige les agents concernés à<br />

effectuer des recours individuels pour faire valoir leurs droits.<br />

Pour ce faire, ils doivent, individuellement, par demande préalable,<br />

solliciter le bénéfice des réductions d’ancienneté qui<br />

auraient dû leur être attribuées eu égard aux évolutions positives<br />

de leur note chiffrée pour les années 2005, 2006 et 2007.<br />

La réponse ou la non réponse de l’administration (décision explicite<br />

ou implicite de rejet) constituera la décision à attaquer<br />

devant le tribunal administratif territorialement compétent.<br />

Le SNUI a mis à la disposition des agents concernés (à qui<br />

il apporte toute son aide et son soutien), et en ligne sur son<br />

site, une requête-type pour poursuivre la procédure devant les<br />

tribunaux administratifs.<br />

L’AFFAIRE DU B EN A<br />

Négligence et légèreté de la Fonction Publique, rancoeur<br />

chez les agents, le décret de décembre 2006<br />

n’en finit pas de faire parler de lui, lui qui a amené<br />

un dispositif de classement plus favorable pour les<br />

agents accédant en interne à la catégorie A, mais qui<br />

a généré des injustices, aucune mesure rétroactive<br />

n’étant venue l’accompagner.<br />

Dès le mois d’octobre 2006, le SNUI, bien seul à l’époque,<br />

avait attiré l’attention de l’administration sur les<br />

incohérences du nouveau texte et dès 2007, que ce soit<br />

directement ou par l’intermédiaire de <strong>Solidaires</strong> Fonctions<br />

Publiques, les autorités de tutelle étaient saisies du<br />

problème.<br />

L’Union Syndicale <strong>Solidaires</strong> a déposé devant le Conseil<br />

Supérieur une demande de modification de l’article 5 du<br />

décret n° 2006-1827 dont le but était d’éviter les inversions<br />

de carrière ou enjambements et de donner, au 1er<br />

janvier 2007, aux agents nommés avant la publication du<br />

décret une situation au moins aussi favorable que celle<br />

prévue par le nouveau texte.<br />

Rappel de la modification statutaire proposée :<br />

Il est rajouté à l’article 5 du décret n° 2006-1827 du 23<br />

décembre 2006 : «la situation des agents promus de catégorie<br />

B en catégorie A, antérieurement à l’entrée en vigueur<br />

du présent décret, ne peut être moins favorable, au<br />

1/01/2007, que celle qui aurait été la leur s’ils avaient précédemment<br />

été classés selon les dispositions ci-dessus».<br />

Cette proposition de modification statutaire a été refusée<br />

par la DGAFP.<br />

La question est revenue sur le devant de la scène, à la<br />

DGI, le 18 mars 2008, lors d’un groupe de travail sur<br />

l’accès au grade d’IDEP 3 «fin de carrière» au cours<br />

duquel l’administration a certes reconnu des «discordances<br />

de traitement», mais sans proposer de solution véritablement<br />

équitable. Finalement, après discussion des<br />

arguments du SNUI les dispositions ont été légèrement<br />

améliorées mais le problème de fond est demeuré entier<br />

(cf. sur le site SNUI la rubrique Actualité - 18/03/08).<br />

Nous demeurons convaincus qu’une mesure générale de<br />

reclassement doit être prise avec effet du 1/01/2007, et<br />

ce pour tous les agents promus de B en A par liste d’aptitude,<br />

par examen professionnel et par concours.<br />

Cette mesure générale est indispensable car le préjudice<br />

lié aujourd’hui à l’absence de mesure rétroactive lèse les<br />

agents :<br />

— dans leur déroulement de carrière (situation indiciaire<br />

et indemnitaire - le préjudice peut atteindre jusqu’à<br />

40 000 €),<br />

— dans leur possibilité de promotion,<br />

— pour leur affectation et/ou leur mutation,<br />

— pour la détermination de l’indice de pension.<br />

Le SNUI exige donc toujours la rectification statutaire qui<br />

- seule - permettra de rétablir l’équité entre les agents et il<br />

se félicite que plusieurs syndicats l’aient désormais rejoint<br />

sur cette revendication.<br />

De même, la DGI et toutes les autres directions du ministère,<br />

qui sont appelées à gérer «au moins pire» les<br />

agents lésés, doivent aller au bout de leur démarche et<br />

poursuivre leurs interventions à tous les niveaux et notamment<br />

auprès de la seule direction qui n’a pas encore<br />

pris conscience du problème : la DGAFP !<br />

Le SNUI, avec la FDSU et <strong>Solidaires</strong> Fonctions Publiques,<br />

continuera de son côté à faire ce qu’il a à faire : sensibiliser<br />

les agents, les mobiliser et, parallèlement, sur le plan<br />

juridique, proposer à ceux qui ont été lésés de déposer<br />

des recours devant les tribunaux administratifs.<br />

On le voit, assurer la défense juridique des agents n’est pas une mince affaire et il faut déployer<br />

une ténacité aussi forte que lors du lancement d’une mobilisation, une grosse dose de technicité<br />

- en l’occurrence - devant se substituer ici à la force de persuasion du discours.<br />

L’Unité n° 900 du 25/03/2008 — 7


LA VIE DU SNUI<br />

n Cotisations syndicales 2007 : 20 693 !<br />

Lors du Conseil Syndical de la mi-mars, Marie<br />

Do Stanislawski, la trésorière nationale, a dressé<br />

le bilan définitif des cotisations de l’an passé<br />

et a fait état de 20 693 cotisations versées se<br />

décomposant en 19 085 adhésions d’actifs et<br />

1608 adhésions de retraités.<br />

S’agissant des actifs, et malgré les éléments<br />

défavorables que constituent, d’une part les<br />

suppressions d’emplois, d’autre part les importants<br />

départs en retraite, le taux de syndicalisation<br />

s’est maintenu à 24,40% (un niveau qui ne<br />

bouge pratiquement pas depuis 6 ans).<br />

Du côté des retraités, une légère progression a<br />

été enregistrée et les décisions prises pour assurer<br />

une plus grande «fidélisation» devraient<br />

prendre leur plein effet en 2008.<br />

n Formation syndicale<br />

Après les élections du 4 décembre et la confirmation<br />

de la place prépondérante du SNUI<br />

dans les nouvelles CAP locales, le Bureau National<br />

a mis en place une opération de formation<br />

des nouveaux élus. A la mi-mars, 110 sections<br />

avaient arrêté une date et les agendas des<br />

formateurs (BN, Capistes nationaux, administrateurs<br />

régionaux) étaient bien remplis.<br />

Nous rappelons que la perspective de la fusion<br />

ne remet pas immédiatement en cause la<br />

configuration des CAP (nationales et locales),<br />

laquelle ne sera appelée à changer qu’après le<br />

remodelage des statuts de tous les agents.<br />

n Conseil fédéral de la FDSU<br />

C’est début avril que notre fédération des <strong>Finances</strong><br />

tiendra son Conseil avec des sujets<br />

particulièrement lourds à l’ordre du jour.<br />

La création de la DGFIP sera bien évidemment<br />

évoquée (une commission spécifique est prévue),<br />

mais c’est toute la question des frontières<br />

des diverses administrations autrefois rassemblées<br />

au sein du Minefi qui pose aujourd’hui<br />

problème avec trois responsables politiques (et<br />

peut être davantage à l’avenir).<br />

Les discussions porteront également sur la<br />

RGPP, le pouvoir d’achat et les conditions de<br />

vie au travail.<br />

Conseil Syndical<br />

des 11, 12 et 13 mars<br />

Notre dernier numéro a tout entier été consacré à la création<br />

de la DGFiP et nous avons essayé de démontrer la<br />

nécessité de l’action. Le Conseil Syndical du SNUI s’est<br />

lui aussi beaucoup préoccupé du changement historique<br />

que vont subir les agents des Impôts et de la DGCP.<br />

Le secrétaire général a expliqué en détail le déroulement<br />

des discussions qui se sont étalées de janvier au 11 février,<br />

discussions qui ont conduit aux annonces d’Eric Woerth le<br />

21 février (cf. notre numéro 899).<br />

Les administrateurs régionaux, dans la foulée, ont fait part<br />

de leur approbation des positions prises par le SNUI et Sud<br />

Trésor dans la période, la plupart des sections locales ont<br />

entamé sans hésitation la mobilisation pour le 27 mars,<br />

mais avec déjà comme préoccupation les lendemains de<br />

cette grève.<br />

Divers modes de prolongement de l’action ont été discutés<br />

par les conseillers, ils seront à adapter suivant les taux de<br />

grévistes et les réactions de Bercy quant à la nécessité<br />

d’ouvrir sans délai une nouvelle phase de négociations.<br />

De nombreux administrateurs ont rapporté le sentiment<br />

des agents sur le bon travail revendicatif du SNUI et de<br />

Sud-Trésor ponctué par l’insuffisance des réponses du<br />

ministre. Une forte attente existe désormais aussi sur les<br />

conditions de travail.<br />

Les discussions ont également porté sur les conséquences<br />

de la fusion au niveau strictement syndical, les uns faisant<br />

part de leurs interrogations face à un paritarisme nouveau,<br />

les autres se montrant préoccupés par le nouveau champ<br />

de syndicalisation et la nécessité pour le SNUI et Sud-Trésor<br />

d’offrir très vite une possibilité d’adhésion sous l’égide<br />

d’une union. Le tout prochain Conseil fédéral de la FDSU<br />

(1er, 2 et 3 avril) aura pour mission d’explorer ce thème.<br />

A côté de ces discussions sur le devenir de l’administration<br />

et du syndicat, le Conseil s’est préoccupé de plusieurs<br />

points d’actualité (retraites, protection sociale, mutualité,<br />

dossier fraude fiscale, …), il s’est notamment prononcé<br />

pour un appel à une journée d’action sur les retraites (29<br />

mars).<br />

Dans un ordre du jour ultra lourd il a fallu aussi préparer le<br />

Congrès de <strong>Solidaires</strong> qui se tiendra la première semaine<br />

de juin. Une nouvelle fois la question du niveau de reconnaissance<br />

des «<strong>Solidaires</strong> locaux» a été évoquée et c’est à<br />

une approbation sous condition de leur droit de vote que<br />

se prépare le SNUI.<br />

Un point d’étape sur les conditions de vie au travail a permis<br />

de constater les progrès du militantisme SNUI sur ce<br />

thème (quelques opérations de formation, site enrichi pour<br />

les militants, préparation des interventions pour obtenir des<br />

études ergonomiques sur les sites de «préfiguration»).<br />

Le prochain Conseil Syndical aura lieu en juin, après que<br />

se soient tenues les assemblées générales des sections<br />

(quelques unes étant toutefois prévues en septembre).<br />

8 — L’Unité n° 900 du 25/03/2008


La vie des services<br />

Dans notre dernier numéro, nous annoncions<br />

cet article sur les services fonciers,<br />

lequel n’a pas été intégré dans la panorama<br />

général de la fusion en raison de la perspective<br />

du groupe de travail du 20 mars et de<br />

l’espoir de recevoir des informations avant<br />

sa tenue.<br />

LE BLOC FONCIER<br />

Alors que le Cadastre, les Hypothèques et les Domaines avaient<br />

des liens très forts de par leurs missions et leurs outils, les différentes<br />

réformes qui ont traversé ces services ont littéralement<br />

fait éclater ce qu’il était convenu d’appeler le « bloc foncier ».<br />

Il y a eu d’abord le transfert des Domaines à la DGCP, le 1er janvier<br />

2007, et désormais l’administration opère le rapprochement<br />

CDI-CDIF pour clairement séparer les missions fiscales du Cadastre<br />

des missions topographiques. Ces dernières deviennent<br />

de plus en plus « satellisables » et voient donc leur ancrage menacé<br />

y compris au sein de la nouvelle direction unifiée. Quant<br />

aux Hypothèques de nouvelles secousses les menacent.<br />

Avec tous les agents, le SNUI s’inquiète du devenir de ces services<br />

publics malgré les quelques garanties apportées par le<br />

Ministre dans ses divers discours de présentation de la future<br />

DGFiP.<br />

Missions topographiques :<br />

satellisées et fragilisées<br />

La réforme CDI-CDIF a mis au grand jour les velléités de l’administration : il s’agit d’un côté de regrouper la<br />

fiscalité locale avec les services d’assiette des CDI et, de l’autre, de créer des pôles de compétence départementaux<br />

pour les missions techniques du cadastre. Cette coupure va être au cœur des discussions du 20<br />

mars qui devaient initialement porter sur les missions topographiques, mais qui, à notre demande, seront<br />

élargies à CDI-CDIF.<br />

Le dossier transmis a fourni quelques éclaircissements, … mais quelques uns seulement.<br />

l … POUR PLUS DE FLEXIBILITÉ<br />

Cette réorganisation vise, en fait, à installer plus de<br />

flexibilité et à économiser des emplois. Ainsi, le Pôle<br />

topographique de gestion cadastrale (PTGC) qui<br />

remplacera les pôles topographiques départementaux,<br />

induira à terme une compétence géographique<br />

des agents sur l’ensemble du département. Même si<br />

l ENCORE DES RÉORGANISATIONS …<br />

Une perspective plus claire va être présentée aux<br />

acteurs topographiques, … au moins jusqu’en 2012.<br />

Le recentrage de leurs missions se confirme autour<br />

de trois points : la mise à jour du plan, les travaux<br />

liés à l’informatisation du plan et des relations avec<br />

l’Institut Géographique National, et les travaux de<br />

remaniement.<br />

Le SNUI pourrait se réjouir de cette orientation et notamment<br />

de la relance des travaux de remaniement,<br />

mais il faut bien voir que l’opération va s’effectuer au<br />

détriment d’une meilleure assiette de la fiscalité locale<br />

et dans un cadre contraint de moyens en personnel.<br />

Sur ce dernier point, l’administration est claire : malgré<br />

un recrutement en hausse, les suppressions de<br />

personnels, des inspecteurs du cadastre comme des<br />

géomètres, continueront avec des départs à la retraite<br />

encore plus massifs. D’où la nécessité de « gratter<br />

tous les fonds de tiroir » et d’adapter les structures<br />

à cette pénurie. Ainsi, les structures régionales telles<br />

que les Brigades PCI (Plan Cadastral Informatisé) et<br />

les Brigades Régionales Foncières sont vouées à<br />

disparaître pour ne conserver qu’un échelon départemental<br />

et une brigade nationale de renfort. Cette brigade<br />

se dénommera, d’ailleurs, la Brigade Nationale<br />

d’Intervention Cadastrale (BNIC), qui se voudrait à<br />

l’image de la BNIPF pour les Hypothèques.<br />

les secteurs géographiques ne vont pas être supprimés<br />

tout de suite pour les géomètres, il est évident,<br />

selon nous, que l’insuffisance de personnels impliquera<br />

un investissement géographique plus élargi<br />

de leur part avec toutes les contraintes que cela<br />

entraînera.<br />

10 — L’Unité n° 900 du 25/03/2008


VENDU «À LA DÉCOUPE» …<br />

Des agents en apesanteur<br />

Intégrées dans le pôle fiscal de la DGFiP, les missions<br />

topographiques sont cependant destinées à vivre<br />

de plus en plus éloignées des services d’assiette<br />

de la fiscalité locale.<br />

Leurs interventions dans ce domaine, au moment<br />

de la généralisation du rapprochement CDI-CDIF,<br />

de la constitution des PELP (pôles de compétence<br />

d’évaluation des locaux professionnels) devraient<br />

pourtant se trouver renforcée, mais les divers appels<br />

à l’aide risquent de ne pas trouver de réponse rapide<br />

compte tenu des orientations prises.<br />

Par ailleurs, le devenir des missions «topo» semble<br />

très tourné vers des opérateurs professionnels (notaires,<br />

géomètres privés, aménageurs d’espace …)<br />

et vers les collectivités territoriales. Ce sont donc des<br />

missions que Bercy pourrait vouloir intégrer à terme<br />

dans la filière «gestion publique»…<br />

On le voit, même avec une sorte de garantie offerte<br />

jusqu’en 2012, les agents techniques du Cadastre<br />

demeurent en apesanteur ce qui, à l’heure de la<br />

RGPP, n’est pas du tout rassurant.<br />

Rien ne dit que l’IGN est intéressé par la proposition<br />

de la DGI d’un partenariat renforcé. Peut-être l’Institut<br />

préférerait-il disposer d’un plein exercice pour<br />

valoriser le référentiel à grande échelle dont il a la<br />

charge Ou peut-être un responsable politique prendra-t-il<br />

cette option …<br />

On ne peut pas, non plus, écarter des transferts de<br />

compétence vers les collectivités territoriales, c’est<br />

très à la mode depuis quelque temps et le lien avec<br />

les missions d’urbanisme et de développement économique<br />

sera facilement fait.<br />

Les Hypothèques et la fusion<br />

Il faut bien se rendre à l’évidence, ce que nous appelions<br />

le «bloc foncier» n’existe plus !<br />

Le transfert des Domaines a créé une première<br />

rupture et d’ailleurs la mission domaniale risque de<br />

bouger encore, l’Ordre des notaires ne cachant pas<br />

sa convoitise pour les successions vacantes. Quant<br />

aux conservations des Hypothèques, elles ne sont<br />

pas l’Ile de la Tranquillité qu’imaginent certains.<br />

Le récent rapport de la Cour des Comptes ne va<br />

faire qu’encourager les responsables de la nouvelle<br />

DGFiP et la compétitivité va être encore davantage<br />

recherchée dans les conservations. En témoigne<br />

cet extrait du rapport :<br />

«les gains de productivité à attendre de télé@ctes<br />

devraient être supérieurs à ceux procurés par FIDJI<br />

et donc permettre de nouvelles et importantes réductions<br />

d’effectifs».<br />

C’est clair, les conservations demeurent avec un<br />

écriteau accroché à leur porte, très voyant et très<br />

désagréable : «réservoir d’emplois à supprimer».<br />

Mais il y a encore plus dangereux dans le rapport de<br />

la Cour des Comptes puisque le réseau des CH y<br />

est qualifié de «dense, disparate et rigide».<br />

Pas besoin de dessin pour deviner la suite. C’est<br />

bien à des restructurations qu’il faut se préparer et<br />

la fusion peut être l’occasion d’une réorganisation<br />

profonde de la publicité foncière. Il suffit pour s’en<br />

convaincre de lire ce qu’Eric Woerth a répondu au<br />

rapport :<br />

«A l’évidence, à partir du moment où la dématérialisation<br />

produit ses effets et que les gains de productivité<br />

[…] se concrétisent, la physionomie du réseau<br />

des conservations des hypothèques est appelée à<br />

évoluer. Il peut dès lors être envisagé d’adapter la<br />

répartition du réseau sur tout le territoire, tout en optimisant<br />

le dimensionnement des conservations».<br />

Même si ce paragraphe est suivi d’un autre évoquant<br />

la nécessité d’un «intense effort de concertation,<br />

dans le respect notamment de la charte des<br />

services publics en milieu rural», on comprend que<br />

l’immobilisme ne va guère durer.<br />

Dans un tel contexte, la tâche essentielle du syndicat<br />

va être de protéger les agents de la furie<br />

productiviste et si le ministre vient de se féliciter<br />

d’une baisse des effectifs de près de 20% en 5<br />

ans dans les CH, il va falloir maintenant qu’il se<br />

préoccupe des dégâts que cela a fait sur les conditions<br />

de vie au travail.<br />

L’Unité n° 900 du 25/03/2008 — 11


La vie des agents<br />

RECRUTEMENT ET FORMATION :<br />

Le rapport Desforges<br />

sur les recrutements<br />

Fonction Publique<br />

La redéfinition des valeurs, des missions, du statut et des emplois de la Fonction Publique est l’une des priorités<br />

que s’est fixé le Président de la République. Le gouvernement déploie, dès lors, des trésors d’ingéniosité pour<br />

dresser l’état des lieux, et bien évidemment le bilan se doit d’être déplorable pour justifier les radicales «purges»<br />

de la RGPP !<br />

Les forums de discussions, les rapports d’experts et les tables rondes se multiplient sur tous les sujets et nous<br />

voulons insister ici sur la dernière livraison en date : le rapport Desforges qui traite des concours d’accès à la<br />

fonction publique commandé par Eric Woerth et André Santini à l’IGA (inspection générale de l’administration).<br />

l RÉPONSE À UNE «COMMANDE» POLITIQUE<br />

Ce travail d’investigation devait répondre à trois objectifs<br />

prédéfinis :<br />

- accroître la diversité des profils recrutés dans la Fonction<br />

Publique,<br />

- moderniser les concours pour promouvoir une sélection<br />

moins académique et plus centrée sur les compétences<br />

et aptitudes professionnelles (en clair : professionnaliser<br />

les concours),<br />

- moderniser les modalités de sélection afin de les mettre<br />

en phase avec les attentes des services, de les adapter<br />

aux besoins et aux contraintes des administrations<br />

d’Etat.<br />

l BERCY EN AVANCE SUR SON TEMPS<br />

Dans notre environnement proche, il faut souligner que<br />

les dégâts ont commencé sans attendre le rapport de<br />

Mme Desforges : la mise en place du concours ministériel<br />

C est acquise et la professionalisation des concours A et<br />

B est en cours. Il faut signaler encore le projet de créer<br />

une banque d’épreuves communes aux directions DGI-<br />

DGCP, DGDDI, DGCCRF et enfin le projet de former des<br />

Le 19 février, Mme Desforges a remis ses conclusions et<br />

on peut être d’accord avec une partie du constat qui souligne<br />

que «les concours ne sont plus réellement justes et<br />

efficaces puisque l’insuffisante information, le caractère<br />

répétitif des recrutements, le fort taux de sélectivité et la<br />

nature académique des épreuves éloignent les candidats<br />

des corps auxquels ils pourraient prétendre».<br />

Cependant la prose dérape très vite et on ne peut souscrire<br />

aux orientations proposées, qui sont autant de<br />

coups de canif dans nos valeurs.<br />

Ainsi, on ne peut partager l’idée que les recrutements<br />

dans la Fonction Publique devraient se rapprocher des<br />

entretiens d’embauche menés dans le privé, être organisés<br />

autour de concepts de métiers interdirectionnels, etc.<br />

Et, comme par hasard, ce sont ces pistes les plus radicales<br />

que le ministère a retenu. Le communiqué de presse<br />

qui a listé les applications possibles est révélateur :<br />

- l’Etat sélectionne ses agents au lieu de les recruter,<br />

- les jurys ne sont pas assez professionnels,<br />

- il y a trop de concours et pas assez d’approches<br />

«synthétiques» du recrutement, d’où la nécessité<br />

d’unifier l’architecture du système,<br />

- il y a nécessité d’instaurer des cursus préparatoires<br />

d’accès à la fonction publique notamment en créant<br />

un bac professionnel «métiers fonction publique»,<br />

- il faut ouvrir les concours non plus par corps (A, B,<br />

C) mais par niveau et par filière professionnelle (les<br />

besoins des ministères étant alors regroupés autour<br />

d’approches «métiers»),<br />

- il faut penser à recruter par bassins locaux d’emplois<br />

et non plus globalement.<br />

Enfin pour couronner le tout, le concours est réaffirmé<br />

comme un élément du recrutement, mais, pas exclusif.<br />

Tout est donc dans la nuance !<br />

On le voit bien, il y a dans le rapport Desforges une volonté<br />

de radicalité très dangereuse et le SNUI s’affiche<br />

d’entrée de jeu comme un opposant irréductible. Il faut<br />

sauvegarder les approches directionnelles et surtout ne<br />

pas détruire l’accroche statutaire des recrutements faute<br />

de quoi le régime contractuel s’imposera partout avec<br />

des parcours de carrière uniformes et un assujettissement<br />

plus grand des agents (que plus rien ne distinguera<br />

des salariés de droit privé).<br />

jurys afin de mieux les «professionnaliser».<br />

Toutes ces mesures sont sur les rails (sans parler de celles<br />

lancées pour aider les jeunes des milieux défavorisés<br />

à préparer les concours), mais aucune n’a fait l’objet<br />

d’une expertise contradictoire avec les représentants des<br />

personnels et on constate, là encore, que le temps presse<br />

pour réaliser des économies et changer de culture.<br />

12 — L’Unité n° 900 du 25/03/2008


ILS Y ONT PENSÉ AUSSI !<br />

Le droit individuel<br />

à la<br />

formation<br />

Dans le cadre de la campagne notation-évaluation 2008, les notateurs se sont vus plus ou moins obligés de<br />

présenter à leurs agents le droit individuel à la formation. Dans le même temps, l’administration DGI devait<br />

sortir un PBO fixant les modalités de ce dispositif, mais, suite au groupe de travail du 14 février, les autorités<br />

ont décidé de «différer» cette publication !<br />

l UN OBJET IMPORTÉ<br />

l VICE CACHÉ !<br />

L’affaire prend un tour encore plus «acide» si l’on aborde<br />

la question de la rémunération du DIF. Pour l’instant fixé<br />

à 20 heures annuelles (10 h pour 2008), le DIF pourra<br />

être rémunéré s’il est exercé en dehors du temps de travail,<br />

l’agent percevant alors une allocation horaire égale<br />

à 50% du traitement net horaire.<br />

Nous voilà donc au cœur du concept sarkozien «travailler<br />

plus pour gagner plus !»<br />

n Mise en œuvre à l’initiative de l’agent …<br />

… mais proposé lors de l’entretien par le chef de service<br />

n 20 heures par an …<br />

… mais 10 heures au titre de 2008<br />

n Transférable d’une administration ou d’une direction à<br />

une autre, en cas de mutation …<br />

… mais l’agent doit se préparer aux changements<br />

d’orientation via le DIF<br />

UN DIF TOUT EN CONTRASTES<br />

Le DIF fait suite aux mesures mises en place dans le<br />

secteur privé, il y a cinq ans, pour moderniser les parcours<br />

professionnels. Ce droit nouveau avait pour objectif<br />

d’ouvrir aux salariés, et notamment des TPE et PME,<br />

exclus de toute action de formation, un choix opposable<br />

à l’employeur.<br />

Après cette décision, certains syndicats ont estimé<br />

qu’elle devrait s’appliquer à tous les salariés du privé<br />

comme du public, et c’est donc par la grande porte que<br />

le DIF est entré dans la maison Fonction Publique.<br />

Immédiatement, la DGAFP a poussé pour une application<br />

dans tous les ministères.<br />

La question se pose donc à ce stade : le DIF constitue-t-il,<br />

oui ou non, un progrès <br />

Notre réponse est non !<br />

Car, par une astuce, par une segmentation des divers<br />

domaines de la formation professionnelle, l’administration<br />

a considéré que certaines opérations ne relevaient<br />

pas du DIF, mais d’autres si !<br />

Autrement dit, on va faire rentrer dans un pseudo-droit<br />

individuel des stages qui relevaient jusqu’ici des programmes<br />

normaux de formation.<br />

Soyons plus clair :<br />

L’administration a expressément prévu que les actions<br />

de formation relatives à l’adaptation immédiate au poste<br />

de travail, après mutation, promotion ou en raison d’une<br />

réforme ayant un caractère opérationnel portant sur les<br />

structures, l’organisation du travail, la réglementation<br />

étaient «de droit» et ne pouvaient être suivies dans le<br />

cadre du DIF.<br />

Par contre les formations relatives :<br />

- à l’évolution prévisible des métiers (approfondissement<br />

des compétences dans l’emploi détenu et maintien du<br />

niveau requis à l’exercice du métier),<br />

- à l’amélioration ou l’acquisition de nouvelles qualifications<br />

(approfondissement de la culture professionnelle<br />

de l’agent, préparation d’un concours, …),<br />

seront «éligibles» au DIF.<br />

On se dirige donc vers une délimitation assez floue<br />

de la notion de choix et on peut même dire qu’on va<br />

essayer de faire rentrer dans la sphère «choix» des<br />

formations qui jusqu’ici étaient de droit.<br />

Pour le SNUI, le DIF ne constitue donc en rien une avancée<br />

satisfaisante et si -à la limite- on peut inscrire dans<br />

sa sphère des cours de langues, par exemple, il n’est pas<br />

question d’y faire entrer la moindre préparation touchant<br />

à la fusion DGI-DGCP. D’une manière plus générale il<br />

nous appartient de combattre ce début de mise en place<br />

d’une formation qualifiante que chaque agent pourrait<br />

suivre, mais en dehors de ses heures de travail.<br />

n Les actions de formation doivent être inscrites au plan<br />

de formation directionnel …<br />

… mais alors pourquoi demander le DIF <br />

n Le DIF fait l’objet d’un accord écrit entre l’administration<br />

et l’agent …<br />

… mais s’agissant là d’une nouvelle forme de contractualisation<br />

entre l’agent et sa hiérarchie, le SNUI<br />

n’est pas d’accord.<br />

L’Unité n° 900 du 25/03/2008 — 13


Brèves .......<br />

Bientôt des «tuteurs»<br />

de stage pratique<br />

La Direction Générale va prochainement<br />

diffuser un «cadre de référence» du tuteur<br />

de stage pratique. Ce document répond à<br />

une demande, notamment du SNUI, pour<br />

offrir aux moniteurs de stages un espace<br />

de reconnaissance sécurisé.<br />

L’administration a évidemment construit<br />

son «cadre» en fonction de sa logique<br />

propre qui est essentiellement de valoriser,<br />

via la notation, cette mission, mais<br />

tout en refusant de «quantifier» la charge<br />

de travail qu’elle représente.<br />

Néanmoins, ce document constitue une<br />

avancée notable, notamment car :<br />

- il réaffirme que cette mission fait appel<br />

au «volontariat»,<br />

- il inscrit de droit une formation à la<br />

mission de monitorat, désormais baptisé<br />

«tutorat»,<br />

- il réaffirme le principe souverain : «un<br />

tuteur-un stagiaire» (et un apprentissage<br />

mené par un collègue de même grade),<br />

- les fils conducteurs des stages seront<br />

fixés par la DRF qui donnera aux directions<br />

les instructions nécessaires pour les<br />

appliquer en local,<br />

- le tuteur aura des autorisations d’absence<br />

pour participer aux formations et<br />

réunions préparatoires aux stages (et aux<br />

différents points d’étape),<br />

- l’exercice de la mission de tuteur entrera<br />

dans les éléments d’appréciation du degré<br />

de réalisation des objectifs.<br />

Le SNUI veillera néanmoins à ce qu’un<br />

bilan contradictoire soit dressé afin de<br />

pouvoir diagnostiquer le plus vite possible<br />

les points forts et les points faibles de ce<br />

nouveau «cadrage».<br />

N’oublions pas COPERNIC<br />

Les bruits de fusion, autant que le poids des réformes structurelles,<br />

en cours ou à venir, ont un peu tendance à nous faire oublier, qu’au<br />

lendemain de l’échec de la mission 2003, est né le programme<br />

COPERNIC, présenté comme la pierre angulaire de tous les changements,<br />

structurels et culturels, à venir.<br />

Il faut dire que le retard accumulé et les ratés constatés sont aussi<br />

de nature à favoriser cette amnésie de circonstance.<br />

Pourtant le programme avance !<br />

Toute la partie constitutive des bases de données et de consultation<br />

est pratiquement achevée, comme celle concernant la dématérialisation<br />

des relations entre les contribuables et l’administration.<br />

L’année 2008, après le recul sur l’application GESPRO, sera marquée<br />

par une nouvelle étape du plan opérationnel. Elle concernera<br />

les applications ILIAD et MAJIC, dont les chaînes de traitement<br />

vont être testées en double commande, jusqu’à l’édition des avis<br />

d’imposition.<br />

L’opération sera transparente pour les services utilisateurs, mais<br />

elle va mobiliser les services d’exploitation des CSI ainsi que les<br />

services centraux. Elle va consister à vérifier que les chaînes de<br />

taxation «classiques» et leur copie en mode «copernisé» aboutissent<br />

au même résultat final.<br />

Au bout de ce test qui sera conduit dans trois DSF (Nord-Lille,<br />

Eure, Seine Maritime), les deux applications seront «nationalisées»<br />

en 2009, par connexion aux référentiels personnes, occurrences<br />

fiscales et adresses. In fine, et comme pour l’application GESPRO,<br />

chaque redevable (foyer fiscal, entreprise, … ) sera identifié de<br />

manière unique et relié aux occurrences qui le concernent. Le traitement<br />

de ces informations ne sera plus nécessairement effectué<br />

dans le ressort géographique du contribuable.<br />

Il est indéniable que le programme COPERNIC a pris du retard et<br />

que les impératifs de calendrier ont conduit à de nombreux loupés.<br />

Pourtant, la phase qui s’est ouverte en 2007 et qui conduira aux<br />

connexions entre les applications de gestion et les référentiels nationaux<br />

est en marche.<br />

C’est la dernière étape vers la création du compte fiscal unique.<br />

La création de la DGFiP sera sans aucun doute propice à une accélération<br />

des travaux du programme.<br />

Pourvu que nous ne regrettions pas le temps où COPERNIC ne<br />

progressait pas assez vite !<br />

La fusion expliquée dans les écoles<br />

MM. Fenet et Lamiot ne se quittent pratiquement plus et leurs randonnées les ont récemment conduits à l’Ecole<br />

Nationale du Trésor face à des stagiaires «estampillés» aussi bien DGI que DGCP.<br />

Après un exposé à deux voix des bienfaits de la «grande aventure», les deux directeurs généraux ont été bombardés<br />

de questions dont quelques unes assez «pointues», comme celle du service de proximité.<br />

Passées les formules de circonstance sur l’aide aux élus et le bon service aux citoyens, les deux intervenants<br />

n’ont pas caché que les réseaux évoluaient avant la réforme et qu’ils continueraient d’évoluer après (la question<br />

de l’utilité des sites à 3 agents demeurant posée, selon eux).<br />

La même «franchise» n’a pas présidé à la réponse sur Copernic et c’est avec un brin d’embarras que les difficultés<br />

et les retards ont été reconnus.<br />

Contrôle fiscal, prime de fusion, devenir des établissements de formation, configuration des futurs concours,<br />

harmonisation des primes et droit d’option ont été, par ailleurs, quelques uns des points abordés.<br />

Un de nos adhérents a posé la question finale : «Lequel de vous deux sera le prochain grand DG » Il n’y eut<br />

que des rires en guise de réponse, mais M. Fenet n’a pas manqué de lancer un trait d’esprit : «Nous, c’est le<br />

Conseil des Ministres qui nous nomme et donc nous ne bénéficions que d’un CDD à la semaine».<br />

14 — L’Unité n° 900 du 25/03/2008


Nos valeurs<br />

SAUVEGARDONS<br />

LA LAÏCITÉ DE LA RÉPUBLIQUE<br />

DÉJÀ 138 895 SIGNATURES À LA DATE DU 18 MARS<br />

AJOUTEZ LA VÔTRE !<br />

Les organisations et personnalités signataires rappellent<br />

solennellement que, selon l’article 1er de la<br />

Constitution, la France est une République indivisible,<br />

laïque, démocratique et sociale. Ces quatre<br />

termes indissociables définissent des principes qui<br />

s’imposent à tous, au premier rang desquels le Président<br />

de la République. Or, les déclarations récentes<br />

de Monsieur Sarkozy, mêlant<br />

ses convictions personnelles et sa<br />

fonction présidentielle, portent atteinte<br />

à la laïcité de la République.<br />

La mise en cause de ce principe<br />

constitutionnel indispensable à la<br />

paix civile est inacceptable. Depuis<br />

1905, grâce à la loi de séparation<br />

des églises et de l’Etat, la République<br />

assure à chaque citoyen<br />

la liberté de conscience, garantit<br />

sa liberté de croire ou de ne pas<br />

croire et de pratiquer le culte<br />

de son choix, de n’en pratiquer<br />

aucun ou de pouvoir en changer.<br />

Elle permet ainsi de vivre ensemble,<br />

dans le respect de chacun, quels que soient<br />

ses origines, ses choix philosophiques ou ses<br />

convictions religieuses.<br />

Dans notre République et notre société multiculturelle,<br />

la diversité doit être richesse et non source de<br />

conflit. Pour cela, la laïcité, assurant l’égalité en droit<br />

des citoyens dans le respect des lois de la République,<br />

permet à la fois l’expression du pluralisme des<br />

convictions et la recherche de valeurs communes<br />

pour construire une communauté de destin.<br />

Dans un monde aujourd’hui global et de plus en<br />

plus complexe, où se multiplient les voies d’accès<br />

à l’information et aux connaissances, et où explose<br />

la médiatisation des événements et<br />

de la pluralité des représentations<br />

du monde, seule la laïcité permet<br />

l’émancipation de tous en favorisant<br />

le libre accès au savoir et à la culture<br />

et le discernement de chacun pour un<br />

libre choix de vie, par une démarche<br />

rationnelle et critique faisant toute<br />

leur place au doute, à l’imagination<br />

et à la créativité.<br />

C’est pourquoi, les organisations et<br />

personnalités signataires s’opposeront<br />

à toute tentative qui mettrait, de<br />

fait, en cause la laïcité par une modification<br />

du contenu de la loi de 1905. A<br />

l’heure où nos concitoyens éprouvent<br />

des difficultés et des inquiétudes croissantes, elles<br />

les appellent à promouvoir la laïcité comme une<br />

exigence partagée avec la ferme volonté de bâtir<br />

ensemble une société où la justice sociale assurera,<br />

quotidiennement, pour toutes et pour tous, la liberté,<br />

l’égalité et la fraternité.<br />

VOUS POUVEZ AJOUTER VOTRE SIGNATURE À PARTIR DU SITE SNUI<br />

(RUBRIQUE «ACTU» DU 3/03/08)<br />

Parmi les organisations appelant à signer la pétition, on trouve <strong>Solidaires</strong>, la CGT, la CFDT, l’UNSA, la<br />

FSU, ATTAC France, la Ligue des Droits de l’Homme et de nombreuses associations.<br />

L’Unité n° 900 du 25/03/2008 — 15


Centenaire !<br />

Avec la création de la DGFiP, le SNUI<br />

s’apprête à vivre une nouvelle page<br />

importante de son histoire, mais, avant<br />

que ne se présentent les évènements<br />

obligeant à des mutations profondes, il<br />

est bon de jeter un regard sur le passé et<br />

de rappeler que 2008 est une double date<br />

anniversaire pour notre syndicat.<br />

n 1968 - 2008<br />

Convocation à l’AG de 1913<br />

1er anniversaire à fêter : les 40 ans du sigle SNUI, même si «le syndicat<br />

unifié» était déjà sur pied depuis 1962 après la fusion du syndicat des cadres<br />

des contributions directes (affilié à FO) et du syndicat autonome des<br />

contributions directes.<br />

C’est au congrès de Dax que le changement d’appellation a été voté pour<br />

totalement affirmer une présence sur l’ensemble des anciennes Régies<br />

réellement et progressivement unifiées à partir de 1965. Il faut rappeler que<br />

le syndicat des cadres regroupait les inspecteurs, le syndicat autonome<br />

accueillait, lui, des agents A, B et C.<br />

n 1908 - 2008<br />

2ème anniversaire à fêter : le centenaire de la création de «l’association<br />

des membres de l’administration des contributions directes», véritable<br />

souche historique de notre organisation. C’est cette association qui allait<br />

devenir, en janvier 1926, le syndicat national des membres de l’administration<br />

des contributions directes, transformé après bien des péripéties,<br />

dont un passage à la CGT et une traversée douloureuse de la guerre, en<br />

syndicat national des cadres des contributions directes, affilié à FO jusqu’à<br />

la fusion de 1962.<br />

Pour en revenir à l’association, il faut rendre hommage aux six fondateurs :<br />

Aguttes, Caussé, Kempf, de Keranflech, Rouget et Valentin et rappeler que<br />

c’est le breton de la «bande des six», de Keranflech, qui a été élu comme premier<br />

président, moins pour ses incontestables qualités militantes que pour<br />

une raison beaucoup plus prosaïque : il est à 4 ans de la retraite et c’est lui qui<br />

risque le moins en cas de poursuites disciplinaires.<br />

Ne l’oublions pas, nous sommes en 1908, en pleine période de répression de<br />

toute velléité de création de syndicats dans les administrations.<br />

Rédaction /Administration : SNUI 80-82 rue de Montreuil - 75011 PARIS - Tél. 01.44.64.64.44<br />

Fax 01.43.48.96.16 - E-mail : snui@snui.fr - Internet : http://www.snui.fr<br />

Directeur de la Publication : Bernard LAGARDERE - Commission paritaire n° 1009S07013<br />

Impression : Quebecor World France - Abonnement annuel : 6,5 €

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