LETTRE - DS Avocats
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<strong>LETTRE</strong><br />
DU DEPARTEMENT PROPRIETE INTELLECTUELLE<br />
ET TECHNOLOGIES DE L’INFORMATION<br />
MARS 2010<br />
Les slogans publicitaires<br />
protégeables en tant que marques :<br />
évolution de la Cour de Justice<br />
Arrêt CJUE 21 Janvier 2010 C-398/08<br />
Il est régulièrement rappelé par la<br />
Cour de Justice des Communautés<br />
Européennes, devenue récemment<br />
la Cour de Justice de l’Union<br />
Européenne (CJUE), que sont<br />
refusées à l’enregistrement les<br />
marques dépourvues de caractère<br />
distinctif.<br />
Parmi les marques jugées non<br />
distinctives par les instances et<br />
juridictions communautaires figurent<br />
les marques constituées de termes<br />
laudatifs (OPTIMUM, TPICE 20/01/2009<br />
aff-424/07) ou encore qui sont<br />
perçues comme une publicité ou<br />
une formule promotionnelle.<br />
Ainsi, depuis quelques années il<br />
était devenu très difficile de<br />
déposer un slogan à titre de<br />
marque communautaire, les<br />
juridictions communautaires jugeant<br />
que ces signes ne sont pas perçus<br />
par le public pertinent comme une<br />
indication d’origine des produits et<br />
services, fonction essentielle que<br />
doit remplir une marque.<br />
On peut citer à ce titre un jugement<br />
rendu le 5 décembre 2002 par le<br />
Tribunal de première instance des<br />
Communautés européennes (TPICE)<br />
qui après avoir rappelé qu’un<br />
« signe qui, tel un slogan publicitaire,<br />
remplit d’autres fonctions que celle<br />
de la marque n’est distinctif au sens<br />
de l’article 7, paragraphe 1, sous b),<br />
du règlement n°40/94 que s’il peut<br />
être perçu d’emblée comme une<br />
indication de l’origine commerciale
des produits ou services désignés<br />
afin de permettre au public<br />
pertinent de distinguer sans<br />
confusion possible les produits ou<br />
services du titulaire de la marque de<br />
ceux qui ont une autre provenance<br />
commerciale », a jugé que le slogan<br />
« REAL PEOPLE, REAL SOLUTIONS » ne<br />
peut pas être considéré comme un<br />
signe distinctif au motif qu’il ne<br />
« possède pas d’éléments qui<br />
pourraient, au-delà de sa<br />
signification promotionnelle<br />
évidente, permettre au public<br />
pertinent de mémoriser facilement<br />
et immédiatement le syntagme en<br />
tant que marque distinctive pour les<br />
services désignés ».<br />
C’est également ce qui a été jugé<br />
le 31 mars 2004 par le TPICE à<br />
propos du slogan « LOOKS LIKE<br />
GRASS…FEELS LIKE GRASS…PLAYS<br />
LIKE GRASS » aux motifs que « la<br />
marque demandée n’est pas de<br />
nature à être perçue d’emblée<br />
comme une indication de l’origine<br />
commerciale des produits et<br />
services visés, mais comme un<br />
simple slogan ».<br />
Ce fut le cas encore dans une<br />
ordonnance du 30 janvier 2009 dans<br />
laquelle la CJCE a affirmé à propos<br />
de la marque « SAFETY 1 ST » que :<br />
« ladite marque elle aussi sera<br />
perçue comme un slogan<br />
publicitaire et non pas comme une<br />
indication de l’origine commerciale<br />
des produits en question, de sorte<br />
qu’elle ne présente pas de<br />
caractère distinctif ».<br />
Or, contre toute attente, la Cour a<br />
affirmé dans un arrêt du 21 janvier<br />
2010 que l’enregistrement d’un<br />
slogan à titre de marque ne peut<br />
pas être refusé au seul motif que<br />
celui-ci constitue une formule<br />
promotionnelle.<br />
Les faits à l’origine de cet arrêt sont<br />
les suivants : la société AUDI a<br />
déposé auprès de l’Office de<br />
l’harmonisation dans le marché<br />
intérieur (OHMI) la marque verbale<br />
« Vorsprung durch Technik » qui<br />
signifie « avance par la technique ».<br />
L’OHMI a refusé l’enregistrement de<br />
cette marque au motif que<br />
l’expression « Vorsprung durch<br />
Technik » constituait pour certains<br />
produits et services un message<br />
objectif perçu en tant que<br />
description publicitaire par le<br />
consommateur, et qu’en<br />
conséquence la marque est<br />
dépourvue de caractère distinctif<br />
pour les produits et services<br />
concernés.<br />
La société AUDI a contesté ce refus<br />
mais le 16 décembre 2005, la<br />
deuxième chambre de recours de<br />
l’OHMI a confirmé partiellement la<br />
décision de l’examinateur qui avait<br />
refusé l’enregistrement de la<br />
marque « Vorsprung durch<br />
Technik ».<br />
RIGUEUR
Ne s’avouant pas vaincue la société<br />
AUDI a saisi le TPICE qui a le 9 juillet<br />
2008 rejeté son recours, jugeant que<br />
la marque manquait de caractère<br />
distinctif par le fait qu’elle est perçue<br />
comme une formule promotionnelle<br />
par le public concerné pour les<br />
produits et services désignés.<br />
C’est cette décision que la Cour de<br />
Justice de l’Union Européenne a<br />
annulé par son arrêt du 21 janvier<br />
2010 jugeant que le seul fait qu’une<br />
marque soit perçue par le public<br />
comme une formule promotionnelle,<br />
et qu’elle puisse être reprise par<br />
d’autres entreprises n’est pas<br />
suffisant pour conclure à l’absence<br />
de caractère distinctif de cette<br />
marque.<br />
Elle ajoute qu’une marque peut<br />
concomitamment être perçue<br />
comme une formule promotionnelle,<br />
mais également comme l’indication<br />
de l’origine commerciale des<br />
produits et services.<br />
Dans le cas d’espèce, la Cour a<br />
considéré que « même si le slogan<br />
« Vorsprung durch Technik » véhicule<br />
un message objectif selon lequel la<br />
supériorité technique permet la<br />
fabrication et la fourniture de<br />
meilleurs produits et services, cette<br />
circonstance ne permet pas de<br />
conclure que la marque demandée<br />
soit dépourvue de tout caractère<br />
distinctif intrinsèque. En effet, pour<br />
simple que soit un tel message, il ne<br />
saurait être qualifié d’ordinaire au<br />
point de pouvoir exclure d’emblée<br />
et sans aucune analyse ultérieure<br />
que ladite marque est apte à<br />
indiquer au consommateur l’origine<br />
commerciale des produits ou des<br />
services en cause »<br />
IMAGINATION<br />
La Cour a par ailleurs constaté que<br />
le slogan « Vorsprung durch<br />
Technik » nécessite un effort<br />
d’interprétation par le public et<br />
qu’en outre il témoigne d’une<br />
certaine originalité et prégnance<br />
qui le rendent facilement<br />
mémorisable.<br />
Enfin, la Cour a tenu compte du<br />
caractère renommé du slogan.<br />
Cet arrêt semble donc ouvrir à<br />
nouveau la voie de la protection à<br />
titre de marques des slogans à la<br />
condition bien entendu que soit<br />
rapportée la preuve de<br />
l’identification de l’origine des<br />
produits et services visés par un tel<br />
slogan.<br />
Les intermédiaires du web 2.0<br />
simple hébergeurs ou éditeurs?<br />
Arrêt TISCALI – Cour de Cassation<br />
Civ. 1 ère 14 janvier 2010<br />
Adoptée en 2004, la Loi pour la<br />
Confiance dans l’Economie<br />
Numérique (LCEN) détermine<br />
notamment le régime juridique<br />
applicable aux hébergeurs de<br />
contenus. La responsabilité de ces<br />
derniers est ainsi limitée par rapport<br />
à celle d'un éditeur pour les cas de
contenus illicites. Alors que l’éditeur<br />
doit répondre de tout contenu<br />
illicite sans réserve, l’hébergeur n’est<br />
tenu pour responsable que s’il n’a<br />
pas retiré promptement le contenu<br />
litigieux après première demande.<br />
Mais l'introduction et le<br />
développement des sites<br />
communautaires sur lesquels le<br />
contenu est mis en ligne par les<br />
internautes eux-mêmes et organisé<br />
par l'hébergeur ont remis en cause<br />
les critères établis légalement pour<br />
opérer cette distinction.<br />
A ce titre, ces dernières années, les<br />
tribunaux ont tenté, par une<br />
jurisprudence riche, de définir de<br />
plus en plus précisément le statut<br />
d’hébergeur, comblant ainsi<br />
certaines lacunes de la LCEN. Or,<br />
c’est dans ce climat d’apaisement<br />
retrouvé qu’a débuté en 2002 une<br />
véritable saga judiciaire opposant<br />
la société Tiscali aux éditions<br />
Dargaud Lombard et Lucky Comics<br />
pour la reproduction non autorisée<br />
de bandes dessinées sur un site<br />
Internet « hébergé » par la société<br />
Tiscali. La surprenante décision de la<br />
Première Chambre Civile de la Cour<br />
de cassation rendue le 14 janvier<br />
dernier vient finalement y mettre un<br />
terme tout en ayant pour<br />
conséquence de relancer la<br />
question très controversée du<br />
DISPONIBILITE<br />
régime de responsabilité des<br />
intermédiaires du Web 2.O quant<br />
aux contenus illicites.<br />
En l’espèce, le Tribunal de Grande<br />
Instance de Paris avait rejeté<br />
l’action en contrefaçon intentée<br />
par les sociétés Dargaud Lombard<br />
et Lucky Comics mais condamné la<br />
société Tiscali pour non respect de<br />
son obligation légale, établie à<br />
l’article 43-9 de la loi du 30<br />
septembre 1986, de conserver les<br />
données. La société Tiscali n'avait,<br />
en effet, pas été en mesure de<br />
fournir des informations sur les<br />
personnes, morales ou physiques,<br />
qui avaient eu recours à ses<br />
services. Conformément aux<br />
dispositions de la LCEN, la société<br />
Tiscali aurait pu échapper à une<br />
condamnation si elle avait « agi<br />
promptement pour empêcher<br />
l’accès à ce contenu », après<br />
l’injonction de la juridiction de lui<br />
signaler les contenus illicites.<br />
La Cour d’appel, par un arrêt du 7<br />
juin 2006, avait cependant<br />
condamné la société Tiscali sur le<br />
fondement de la contrefaçon,<br />
décision confirmée par la Cour de<br />
cassation le 14 janvier 2010. Cette<br />
dernière relevait en effet que « la<br />
société Tiscali Media a offert à<br />
l’internaute de créer ses pages<br />
personnelles à partir de son site et<br />
proposé aux annonceurs de mettre<br />
en place, directement sur ses<br />
pages, des espaces publicitaires<br />
payants dont elle assurait la<br />
gestion ; que par ces seules<br />
constatations souveraines faisant<br />
ressortir que les services fournis<br />
excédaient les simples fonctions<br />
techniques de stockage ».
La Cour de cassation, fondant sa<br />
décision non sur les dispositions de<br />
la LCEN mais sur l’article 43-8 de la<br />
loi du 30 septembre 1986 dans sa<br />
rédaction issue de la loi du 1 er août<br />
2000, a fait application du droit<br />
applicable au moment des faits<br />
datant de 2002. Selon cet article,<br />
les hébergeurs étaient définis<br />
comme : « les personnes physiques<br />
ou morales qui assurent à titre<br />
gratuit ou onéreux le stockage<br />
direct et permanent (…) [du<br />
contenu hébergé] ». Or la LCEN<br />
définit aujourd’hui les hébergeurs<br />
comme « les personnes physiques<br />
ou morales qui assurent même à<br />
titre gratuit, pour mise à disposition<br />
du public par des services de<br />
communication au public en ligne,<br />
le stockage (…) [du contenu qu’ils<br />
hébergent] ». Il est intéressant de<br />
voir que les notions de stockage<br />
« direct et permanent » ont été<br />
supprimées par le législateur dans<br />
sa rédaction de la LCEN, élargissant<br />
ainsi le spectre des personnes<br />
concernées par le statut<br />
d’hébergeur. Certains<br />
commentateurs considèrent que<br />
cette suppression correspondait à<br />
une volonté du législateur d’intégrer<br />
dans la définition de l’hébergeur<br />
ceux qui comme la société Tiscali<br />
hébergent des contenus postés par<br />
des internautes dont ils tirent profit<br />
par des revenus publicitaires, ces<br />
revenus n’étant qu’indirects. Cette<br />
nouvelle rédaction serait ainsi le<br />
reflet d’une adaptation du droit aux<br />
nouvelles techniques du web 2.0.<br />
La Cour de cassation retient le<br />
critère des profits tirés des revenus<br />
publicitaires pour attacher une<br />
responsabilité d’éditeur à la société<br />
Tiscali. C’est particulièrement ce<br />
point qui inquiète les acteurs du<br />
Web 2.0 lesquels s’interrogent sur la<br />
nature de la rémunération des<br />
hébergeurs qui serait tolérée par la<br />
Cour de cassation. Alors que la<br />
jurisprudence semblait unanime sur<br />
le fait que les profits tirés des<br />
revenus publicitaires n’étaient pas<br />
un critère permettant la distinction<br />
entre hébergeurs et éditeurs, la<br />
Cour de Cassation vient remettre en<br />
cause la sécurité juridique des<br />
intermédiaires du Web 2.0.<br />
A la lecture de cette décision pour<br />
le moins surprenante, il est alors<br />
légitime de s’interroger sur la portée<br />
de cet arrêt. Il est à noter que le<br />
même jour, le Tribunal de Grande<br />
Instance de Paris, dans une décision<br />
opposant un particulier à la société<br />
eBay, dans le cadre d’une fraude<br />
commise par un tiers au préjudice<br />
dudit particulier sur le site de<br />
courtage en ligne, avait<br />
estimé qu’eBay n’était qu’un simple<br />
hébergeur et n’avait qu’une<br />
obligation de mise en garde de ses<br />
usagers. Pour autant, le site eBay<br />
tire lui un profit direct de son activité<br />
de courtage en ligne en sus de ses<br />
revenus publicitaires, à savoir une<br />
commission sur chaque vente<br />
réalisée sur son site. Les deux<br />
décisions rendues le même jour<br />
semblent donc obéir à deux<br />
IMAGINATION
logiques différentes nous amenant<br />
à penser que « la fin justifie les<br />
moyens ».<br />
A l’heure où le rapport ZELNIK<br />
préconise l’instauration d’une taxe<br />
sur les revenus publicitaires des<br />
éditeurs en ligne (dite « taxe<br />
Google ») et considérant les<br />
réactions qu’a suscité l’arrêt Tiscali, il<br />
y a fort à parier que la polémique<br />
éditeur – hébergeur n’en est pas à<br />
son dernier rebondissement.<br />
BREVES<br />
Les marques italiennes enfin<br />
soumises à la procédure<br />
d’opposition<br />
La procédure d’opposition est une<br />
procédure administrative se<br />
déroulant devant l’Office chargé<br />
de l’enregistrement des marques tel<br />
l’INPI pour la France, qui permet au<br />
titulaire d’une marque antérieure<br />
de s’opposer à l’enregistrement<br />
d’une marque dont il estime qu’elle<br />
porte atteinte à ses droits.<br />
C’est une procédure simple qui a<br />
l’avantage de se dérouler avant<br />
même que la marque contestée ne<br />
soit enregistrée et qui permet<br />
d’éviter les frais d’un débat<br />
judiciaire.<br />
Ainsi l’opposition doit être formée<br />
dans un délai de deux mois à<br />
compter de la publication de la<br />
demande d’enregistrement dans la<br />
Gazette des marques italiennes,<br />
puis s’ouvre une période de deux<br />
mois pendant laquelle l’Office<br />
italien examine la recevabilité de<br />
l’opposition ; une nouvelle période<br />
de deux mois est prévue pour<br />
permettre aux parties de négocier,<br />
puis dans un délai de 60 jours le<br />
déposant doit déposer ses<br />
observations en réponse à<br />
l’opposition. Au vu de ces éléments<br />
l’Office rend alors sa décision.<br />
La validité des constats de<br />
contrefaçon sur Internet : TGI Paris<br />
16 octobre 2009<br />
Par un jugement du Tribunal de<br />
Grande Instance de Paris du 4 mars<br />
2003 (Frédéric M./Zif Davis, ZDN et<br />
autres) et un arrêt de la Cour<br />
d'Appel de Paris du 17 novembre<br />
2006 (SARL Net Ultra c/ la Société<br />
AOL France), les juges avaient<br />
apporté des précisions importantes<br />
quant à la validité des constats<br />
d'huissier sur Internet en refusant<br />
notamment d'accorder une valeur<br />
probante aux constats réalisés à<br />
partir de simples captures d'écran.<br />
Cette procédure en vigueur dans la<br />
plupart des pays européens et au<br />
niveau communautaire auprès de<br />
l’OHMI était jusqu’alors inexistante<br />
en Italie.<br />
Or, depuis le 10 mars 2010 la<br />
procédure d’opposition est<br />
désormais possible en Italie et son<br />
processus est sensiblement le même<br />
que celui de la procédure<br />
d’opposition communautaire.<br />
DISPONIBILITE
n’était pas décrit, que la date et<br />
l’heure n’étaient pas affichées sur<br />
l’ordinateur et du fait que l’auteur<br />
des captures d’écran n’était pas<br />
clairement identifié.<br />
RIGUEUR<br />
Une décision du Tribunal de Grande<br />
Instance de Paris du 16 octobre<br />
2009 est venue à nouveau préciser<br />
les règles de validité des constats<br />
sur Internet.<br />
Dans cette affaire de contrefaçon<br />
de marque, la demanderesse avait<br />
adressé les URL litigieuses à<br />
constater à la société éditrice de<br />
services en ligne Copyright France,<br />
qui avait procédé à de simples<br />
captures écran. Celles-ci avaient,<br />
ensuite, été envoyées à un huissier<br />
qui les avait alors imprimées,<br />
enregistrées et annexées à son<br />
procès-verbal.<br />
Les juges ont estimé que ces<br />
constats étaient dénués de toute<br />
valeur probante aux motifs que les<br />
captures écran n’avaient pas été<br />
réalisées dans des conditions<br />
techniques permettant de s’assurer<br />
que les éléments constatés étaient<br />
effectivement présents sur Internet<br />
et que ces éléments n’avaient pas<br />
été confortés par des constatations<br />
faites par l’huissier lui-même sur le<br />
site litigieux, son rôle s’étant limité à<br />
leur description d’après l’email reçu<br />
de Copyright France.<br />
Pour invalider les constats, le<br />
Tribunal a également tenu compte<br />
du fait que le matériel informatique<br />
Une nouvelle condamnation<br />
d’eBay pour contrefaçon par<br />
réservation de mots clés :<br />
TGI Paris 11 février 2010<br />
Le site de courtage en ligne eBay<br />
avait réservé des mots clés proches<br />
de ceux appartenant à la société<br />
Louis Vuitton afin de promouvoir<br />
ses annonces dans les moteurs de<br />
recherche. Compte tenu du fait<br />
qu’il s’agissait d’un usage de<br />
marques dans le texte même<br />
d’annonces publicitaires, les juges<br />
ont non seulement refusé de<br />
surseoir à statuer dans l’attente de<br />
la décision de la CJUE relative au<br />
service de référencement par<br />
réservation de mots clés de<br />
Google, mais aussi de faire droit à<br />
la demande de question<br />
préjudicielle sur le sujet.<br />
Retenant qu’il ne pouvait exister<br />
de risque de confusion entre les<br />
produits de la société Louis Vuitton<br />
et les services de la société eBay,<br />
le Tribunal a malgré tout décidé de<br />
condamner le site de vente aux<br />
enchères eBay à verser à la<br />
défenderesse 200 000 euros de<br />
dommages et intérêts pour<br />
contrefaçon de sa marque et<br />
agissements parasitaires. Louis<br />
Vuitton reprochait à eBay de tirer<br />
indûment profit de la renommée<br />
de sa marque en réservant des<br />
mots clés similaires dans le but<br />
d’arriver en bonne position dans les<br />
moteurs de recherche et de<br />
favoriser par ce biais la promotion<br />
de sa plateforme.
La décision du Tribunal de Grande<br />
Instance de Paris du 11 février 2010 va<br />
ainsi dans le sens de la décision très<br />
attendue de la Cour de Justice de<br />
l’Union Européenne (CJUE) rendue le<br />
23 mars dernier. La CJUE a en effet<br />
jugé que Google ne violait pas, via<br />
son service de référencement<br />
AdWords, les dispositions<br />
communautaires sur le droit des<br />
marques. Elle a néanmoins confirmé<br />
la responsabilité des annonceurs en<br />
cas de réservation non-autorisée de<br />
marques à titre de mots clés. Cette<br />
décision fera l’objet d’un<br />
commentaire plus approfondi lors de<br />
notre prochaine newsletter.<br />
Dématérialisation des procédures<br />
UDRP<br />
Depuis le 1 er mars 2010, les procédures<br />
UDRP initiées devant le Centre<br />
d’arbitrage et de médiation de<br />
l’OMPI sont devenues exclusivement<br />
électroniques.<br />
Cette innovation permet de<br />
supprimer l’exigence relative au<br />
dépôt et à la notification obligatoires<br />
des mémoires sur papier dans les<br />
litiges soumis à l’OMPI dans le cadre<br />
des Principes Directeurs concernant le<br />
Règlement Uniforme des Litiges relatifs<br />
aux noms de domaines (principes<br />
UDRP).<br />
Cette évolution des procédures UDRP<br />
vise à améliorer leur efficacité en<br />
réduisant les délais et les coûts de<br />
soumission des pièces de procédure<br />
et répond également à un souci de<br />
respect de l’environnement dès lors<br />
qu’elle devrait permettre de faire<br />
l’économie d’un million de feuilles de<br />
papier chaque année.<br />
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