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Vaud<br />
La BCV et<br />
les locataires<br />
Cantons<br />
La nouvelle loi sur<br />
la BCV implique<br />
une aggravation<br />
de la situation<br />
des locataires,<br />
du moins à moyen<br />
terme. C’est ce<br />
qu’il faut éviter en<br />
allant voter et en<br />
faisant voter NON<br />
le 23 septembre<br />
7<br />
Droit au logement n 0 <strong>151</strong><br />
Septembre 2001<br />
Quellemouche a donc piqué<br />
l’ASLOCA-Vaud pour engager<br />
sa crédibilité dans la récolte des<br />
signatures pour le référendum<br />
contre la nouvelle loi sur la<br />
BCV?<br />
En effet, les amours entre<br />
l’établissement bancaire cantonal<br />
et l’association faîtière des<br />
locataires ont toujours été plutôt<br />
orageuses. Cela tient essentiellement<br />
au fait que depuis que les<br />
taux hypothécaires varient non<br />
seulement en fonction du marché,<br />
mais aussi de la force financière<br />
des emprunteurs et autres<br />
propriétaires d’immeubles, la<br />
BCV ne s’est jamais fait la réputation<br />
d’agir dans le sens souhaité<br />
par les locataires. Au lieu<br />
de baisser rapidement les taux<br />
lorsque la conjoncture évolue<br />
favorablement et les hausser le<br />
plus tard possible, lorsque les<br />
crédits viennent à manquer, la<br />
banque a toujours donné l’impression<br />
de faire le contraire et<br />
donc de favoriser plutôt les propriétaires.<br />
L’ASLOCA s’est engagée résolument<br />
dans le référendum et<br />
compte bien que la nouvelle loi<br />
sur la privatisation de la BCV<br />
échouera en scrutin populaire, le<br />
23 septembre. Cela pour deux<br />
raisons essentielles:<br />
1. La fixation du taux hypothécaire<br />
de référence est certes<br />
imposée par la jurisprudence du<br />
Tribunal fédéral mais elle intègre<br />
aussi de nombreux facteurs<br />
de calcul, très mystérieux et soumis<br />
sinon au secret bancaire du<br />
moins au secret des affaires. Or,<br />
ces critères dépendent de circonstances<br />
économiques cantonales<br />
appréciées actuellement<br />
(Dessin: JPG)<br />
par un conseil d’administration<br />
composé essentiellement de personnalités<br />
vaudoises.<br />
Si, ce que personne ne souhaite<br />
apparemment, mais que l’on ne<br />
peut exclure avec la nouvelle loi,<br />
le centre de décision devait «déménager»<br />
à Zurich, à Bâle, en<br />
main de décideurs majoritairement<br />
privés, on peut douter que<br />
ces mêmes critères soient appliqués<br />
de manière identiques.<br />
2. La BCV détient la majorité, sinon<br />
la totalité du pouvoir dans la<br />
société de gestion immobilière<br />
Sogirom, qui administre de très<br />
nombreux immeubles. Ainsi, la<br />
banque est elle-même juge et<br />
partie, puisque directement concernée<br />
par les effets de la hausse<br />
ou de la baisse du taux hypothécaire.<br />
Sous la surveillance d’un<br />
conseil d’administration majoritairement<br />
composé de responsables<br />
économiques et financiers<br />
désignés par l’Etat, on peut espérer<br />
éviter une interprétation par<br />
trop favorable aux propriétaires<br />
des paramètres entrant dans le<br />
calcul du taux de référence.<br />
Contrairement à ce que pensent<br />
ou veulent faire croire certains<br />
milieux, l’ASLOCA n’entend<br />
pas demander les moyens de<br />
fausser le marché, ni d’imposer à<br />
l’Etat d’intervenir de manière<br />
coercitive dans la gestion de la<br />
BCV. Elle veut simplement que<br />
les intérêts de l’ensemble du<br />
canton, et donc aussi ceux des<br />
locataires, prévalent sur les résultats<br />
purement financiers de la<br />
banque.<br />
La nouvelle loi sur la BCV implique<br />
une aggravation de la<br />
situation des locataires, du moins<br />
à moyen terme. C’est ce qu’il faut<br />
éviter en allant voter et en faisant<br />
voter NON le 23 septembre. n<br />
Jean Jacques Schwaab