02.03.2015 Views

176 - Asloca

176 - Asloca

176 - Asloca

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

Droit au<br />

ASLOCA<br />

lodement<br />

g<br />

Le journal de l'ASLOCA www.asloca.ch<br />

JAB<br />

1006 Lausanne<br />

N° <strong>176</strong> / septembre 2006<br />

Tirage: 86 500<br />

Postecode 1<br />

Rue Jean-Jacques-Cart 8<br />

1006 Lausanne<br />

DROIT AU LOGEMENT<br />

Journal de<br />

L'ASSOCIATION SUISSE<br />

DES LOCATAIRES<br />

fédération romande<br />

(KEYSTONE/AP Kyodo News STR)<br />

Le développement mondial arrive à un tournant en 2007<br />

Les villes dépassent<br />

la campagne<br />

Dossier pages 4 à 7<br />

Chauffage: les prix prenent l'ascenseur<br />

Agir pour économiser<br />

Page 10<br />

Votre loyer initial peut être plus bas que celui du locataire précédent<br />

Contester peut rapporter gros<br />

Page 8


Ici et là-bas<br />

Refus de<br />

lois injustes<br />

Editorial<br />

2<br />

Droit au logement n° <strong>176</strong><br />

Septembre 2006<br />

Le rapport 2006/2007 sur l’état<br />

des villes dans le monde d’ONU-<br />

Habitat le rappelle tragiquement.<br />

Les conditions de logement de<br />

centaines de millions de personnes sont<br />

plus que précaires. Slums, favelas, villas<br />

miseria, bidonville, taudis: que de<br />

noms pour une même réalité disséminée<br />

sur l’ensemble de la planète,<br />

celle du logement de la pauvreté et des<br />

exclus. Situation tragique qui touche<br />

des enfants, des femmes et des hommes<br />

de tout âge et qui, selon le rapport,<br />

n’est pas prête de disparaître malgré les<br />

déclarations et objectifs généreux que<br />

se fixe la communauté internationale.<br />

En effet, comme le montre notre dossier<br />

(p. 6 à 9) des centaines de millions<br />

d’individus supplémentaires rejoindront<br />

ces prochaines décennies la cohorte<br />

des mal-logés avec les conséquences<br />

que l’on imagine quant à la santé ou la<br />

mortalité.<br />

Moyens financiers insuffisants, planifications<br />

inexistantes, politiques de logement<br />

dérisoires ou inadaptées, mais<br />

surtout règles économiques internationales<br />

et nationales profondément injustes<br />

sont les causes évidentes de ce fléau.<br />

Il y a donc urgence à agir.<br />

Cependant, les politiques de coopération<br />

au développement stagnent. Les<br />

aides publiques en faveur des pays du<br />

Sud sont largement dépassées en chiffre<br />

par l’apport financier que représentent<br />

les innombrables petits envois d’argent<br />

au pays, des travailleurs migrants – souvent<br />

des sans papiers - venus apporter<br />

leur force de travail dans les pays du<br />

Nord pour des emplois que nous snobons.<br />

Ces envois d’argent sont devenus<br />

indispensables à la survie d’une population<br />

en expansion. Le départ vers des<br />

pays offrant du travail est donc une<br />

opportunité pour tous.<br />

Mais de nombreux hommes et femmes<br />

se battent dans leur pays d’origine pour<br />

améliorer les conditions de vie, notamment<br />

pour le droit au logement et un<br />

habitat digne pour tous. Notre dossier<br />

relate des mobilisations organisées au<br />

Kenya, au Zimbabwe et au Nigéria pour<br />

défendre le toit des plus démunis.<br />

Or souvent, et il faut le souligner, les<br />

militants de base comme les responsables<br />

d’organisations défendant les sans<br />

abris ou s’engageant contre les expulsions<br />

en masse des bidonvilles et contre<br />

les autres injustices locales sont pourchassés<br />

par les gouvernements ou les<br />

possédants. En fuite, souvent sans titre<br />

de voyage, il recherche la protection de<br />

démocraties, telle la Suisse.<br />

Il est donc indispensable que nos lois<br />

sur les étrangers et l’asile soient respectueuses<br />

du droit international, non discriminatoires,<br />

humaines et permettent<br />

la protection réelle de ceux qui partent<br />

travailler ou qui fuient la répression et<br />

la mort, souvent sans être porteur de<br />

documents officiels.<br />

La défense ici et là-bas du droit au logement<br />

comme droit universel passe aussi<br />

par le refus de lois pénalisant ceux qui<br />

cherchent protection pour s’être engagé<br />

dans leur pays comme nous le faisons<br />

librement chez nous.<br />

Carlo Sommaruga


Un outil fort utile expliquant lois et coutumes<br />

Tout sur la location<br />

en onze langues<br />

Intégration<br />

Bien des locataires<br />

connaissent peu leurs<br />

droits et obligations.<br />

Treize organisations<br />

publient «Le logement<br />

en Suisse», sous la<br />

responsabilité de la<br />

Commission fédérale<br />

des étrangers.<br />

Cette brochure<br />

contient beaucoup<br />

d’informations<br />

pertinentes en<br />

matière de location.<br />

3<br />

Droit au logement n° <strong>176</strong><br />

Septembre 2006<br />

Les 21 articles du droit<br />

suisse régissant le bail à loyer<br />

réglementent presque tous les<br />

aspects de la location. Mais<br />

soyons honnêtes: qui peut affirmer<br />

s'être s’aventuré dans cette<br />

jungle de paragraphes?<br />

Ceux qui connaissent l’une<br />

des langues officielles de la<br />

Suisse peuvent peut-être s’informer<br />

par d’autres biais, mais<br />

les bons conseils sont difficiles<br />

à obtenir pour tous les<br />

autres. C’est la conclusion à<br />

laquelle sont arrivées treize<br />

organisations actives au niveau<br />

du logement, de la location et<br />

de la migration. Elles ont uni<br />

leurs forces pour publier sur<br />

papier et sur internet une brochure<br />

d’information en onze<br />

langues intitulée Le logement<br />

en Suisse.<br />

Informations très<br />

compréhensibles<br />

Les locataires y trouvent les<br />

principaux éléments du droit du<br />

bail suisse, ainsi que conseils<br />

et informations utiles dans le<br />

domaine du logement. Cette<br />

brochure de douze pages aux<br />

couleurs gaies adopte une formulation<br />

claire – sans citer<br />

d’arides textes de loi.<br />

Lorsque les locataires connaissent<br />

peu les langues officielles<br />

et la culture de la Suisse,<br />

des difficultés peuvent surgir.<br />

Le droit du bail tout comme un<br />

contrat de location leur fait l’effet<br />

d’un grimoire crypté. C’est<br />

pourquoi on trouve aussi dans<br />

cette brochure des explications<br />

sur l’importance d’un contrat<br />

de location, la procédure d’un<br />

dépôt de caution ou le déroulement<br />

d’une remise d’appartement.<br />

Aide pratique pour<br />

les locataires<br />

La brochure aborde aussi<br />

brièvement les points essentiels<br />

d’un règlement d’immeuble,<br />

histoire de prévenir les conflits<br />

sur le repos nocturne, les<br />

animaux domestiques ou les<br />

locaux collectifs. Néanmoins,<br />

Le logement en Suisse ne traite<br />

pas que de droits et de règles.<br />

Les responsables de sa publication<br />

ont voulu que cette brochure<br />

constitue avant tout une<br />

aide pratique pour les locataires.<br />

Elle permet par exem-<br />

(Photo: Franz Gloor)<br />

ple de savoir à qui s’adresser<br />

lorsque l’on ne peut pas payer<br />

son loyer; ou que faire lorsque<br />

quelque chose tombe en panne.<br />

Dernier élément de poids, cette<br />

brochure explique quelques<br />

habitudes typiquement suisses<br />

en matière de location. Barbara<br />

Peyer, qui a participé à la<br />

rédaction au nom de l’association<br />

alémanique des locataires<br />

(Mieterverband MV), cite un<br />

exemple: «Dans notre pays, les<br />

charges sont le plus souvent<br />

facturées par «acompte». Mais<br />

une personne n’ayant pas été<br />

élevée en Suisse sait-elle ce<br />

que cela signifie?»<br />

Comm/réd.<br />

Commander la<br />

brochure sur papier<br />

ou la télécharger<br />

La brochure Le logement<br />

en Suisse est disponible en<br />

allemand, français, italien,<br />

albanais, anglais, croate,<br />

portugais, serbe, espagnol,<br />

tamoul et turc. On peut la<br />

commander gratuitement ou<br />

la télécharger en tapant www.<br />

bwo.admin.ch. On trouvera<br />

sur ce site conseils et informations<br />

complémentaires.


Dans le monde entier, les villes ne cessent de croître<br />

Le dossier de DAL<br />

Croyance: ceux<br />

qui s’établissent en<br />

métropole améliorent<br />

leur niveau de vie.<br />

Or les petits paysans<br />

pauvres ne<br />

deviennent pas riches<br />

en ville: un tiers de<br />

citadins du Sud vivent<br />

dans des taudis.<br />

Constat de l’agence<br />

onusienne<br />

ONU-Habitat: pour<br />

la première fois en<br />

2007, il y aura plus de<br />

monde en ville qu’en<br />

zones rurales.<br />

4<br />

Droit au logement n° <strong>176</strong><br />

Septembre 2006<br />

La grande<br />

migration<br />

des pauvres<br />

Refroidi par son expérience<br />

de l’insécurité en ville, le rat<br />

des champs de la fable finit<br />

par retourner en ses terres et<br />

conseille à son cousin urbain<br />

de le rejoindre: «Demain vous<br />

viendrez chez moi.» Les choses<br />

ont bien changé depuis qu’en<br />

1668 La Fontaine tira son scénario<br />

d’une satire de l’auteur<br />

latin Horace. Les campagnards<br />

vont en ville, mais ils s’y installent.<br />

Les dernières statistiques<br />

sur l’état des villes* fournissent<br />

des chiffres frappants sur cette<br />

grande migration.<br />

En 80 ans, la géographie du<br />

peuplement de la planète aura<br />

basculé: fruit de diverses crises,<br />

de l’industrialisation de<br />

l’agriculture et de la croissance<br />

démographique des pays en<br />

développement, l’exode rural a<br />

pris une ampleur jamais connue.<br />

Si, en 1950, 60% de la<br />

population mondiale vivait à la<br />

campagne, en 2030, inversion,<br />

60% des humains, soit environ<br />

5 milliards d’individus, seront<br />

citadins.<br />

Le tournant est tout proche<br />

puisqu’en 2007, pour la première<br />

fois au cours de l’histoire<br />

de l’humanité, il y aura<br />

plus de monde en ville qu’à<br />

la campagne. Actuellement, les<br />

cités de moins de 500’000 habitants<br />

abritent environ 53% de<br />

la population urbaine (chiffres<br />

2005). Celles de 1 à 5 millions<br />

d’habitants en réunissent<br />

22%; le reste est réparti entre<br />

les métropoles de 6 à 9 millions<br />

(18%) et les mégapoles dépassant<br />

les 10 millions d’habitants<br />

(environ 7%). Ainsi, contrairement<br />

à ce que l’on croit, les<br />

énormes agglomérations comme<br />

Mumbai, Mexico, Sao Paulo,<br />

Tokyo, Dacca, Dehli ou Lagos<br />

(toutes auront plus de 20 millions<br />

de résidents d’ici quinze<br />

ans) ne regroupent pas la majorité<br />

des citadins.<br />

Gérer les villes en<br />

concertation avec<br />

les administrés<br />

Comment coordonner les<br />

municipalités formant ces<br />

mégalopoles? Elles devront être<br />

gérés de manière à harmoniser<br />

le développement des entités<br />

formant le tissu urbain. Pour<br />

mieux les gouverner, ONU-<br />

Habitat suggère plusieurs pistes:<br />

il faudra créer des niveaux<br />

de décisions intermédiaires plus<br />

autonome (de petits conseils<br />

gérant de façon indépendante<br />

les questions de proximité, par<br />

exemple les zones d’implantation<br />

des commerces, des écoles<br />

ou des dispensaires) et maintenir<br />

ou créer des compétences<br />

générales (comme les contrôles<br />

de pollution ou l’application de<br />

l’aménagement du territoire) au<br />

niveau de l’agglomération.<br />

Un équilibre certes difficile<br />

à trouver entre unification des<br />

normes et décentralisation de<br />

certaines décisions, mais c’est<br />

en innovant sur le plan de la<br />

gestion, en faisant participer<br />

la société civile aux choix des<br />

infrastructures, que les cités<br />

pourront se maintenir en évitant<br />

catastrophes sociales ou politiques.<br />

Un tiers de citadins<br />

habitent des taudis<br />

Si la plupart des citadins sont<br />

plus ou moins bien logés, un tiers<br />

des habitants des grandes villes,<br />

soit près d’un milliard d’êtres<br />

humains (125 fois la population<br />

suisse), vivent en taudis dans<br />

des conditions de précarité et<br />

d’insalubrité intolérables. Logés<br />

dans des immeubles vétustes ou<br />

pire, sous tentes, leur situation<br />

est indigne. Ces taudis manquent<br />

soit d’eau, d’espace ou de<br />

canalisations.<br />

Reste à savoir si un taudis<br />

est un ensemble d’habitations<br />

dépourvu de services de base<br />

ou s’il peut s’agir d’un bâtiment<br />

isolé? L’agence onusienne définit<br />

le taudis comme l’habitat<br />

urbain d’un groupe d’individus<br />

demeurant sous un même toit où<br />

manquent un ou plusieurs des<br />

cinq éléments suivants:<br />

1) Habitat durable (maison<br />

bâtie sur un terrain sain, avec<br />

une structure permanente protégeant<br />

du froid, du chaud et des<br />

intempéries).<br />

2) Espace de vie suffisant (au<br />

maximum trois personnes par<br />

chambre).<br />

3) Accès à de l’eau potable<br />

(quantité suffisante pour l’usage<br />

du ménage, bon marché, sans<br />

avoir à faire des efforts extrêmes,<br />

notamment pour les femmes<br />

et les enfants).<br />

* UN-Habitat: State of the world<br />

cities 2006-2007, Nairobi, Kenya.


5<br />

Droit au logement n° <strong>176</strong><br />

Septembre 2006<br />

4) Accès à un système<br />

sanitaire (toilettes privées ou<br />

publiques, reliées à des égouts,<br />

partagées avec un nombre raisonnable<br />

de voisins).<br />

5) Statut d’occupant stable<br />

(droit de rester dans son logis<br />

sans en être expulsé et d’avoir<br />

une protection légale).<br />

Enormes<br />

taudis chinois<br />

Ces indicateurs sont certes très<br />

généraux et dans certaines situations,<br />

ils doivent être relativisés,<br />

comme pour le critère n°2, à<br />

Rio de Janeiro: une grande partie<br />

des gens de classe moyenne<br />

vivent dans des logements surpeuplés,<br />

mais ce ne sont pas des<br />

taudis à proprement parler.<br />

La notion de taudis est née<br />

à Londres au XIX e siècle<br />

pour qualifier les logements<br />

des ouvriers pauvres proches<br />

des usines où les gens étaient<br />

entassés dans des conditions<br />

insalubres. Les taudis actuels<br />

sont beaucoup plus étendus: on<br />

trouve 5 millions déshéritées<br />

à de Mumbai. Il peut s’agir<br />

de grands buildings surpeuplés<br />

à Hong Kong ou de baraques<br />

d’un seul étage aux toits de tôle<br />

ondulée à Sao Paulo.<br />

Attente infligée en priorité aux femmes<br />

Faites une fois la queue devant les W.-C. lors d’un grand rassemblement<br />

sportif ou culturel, journée nationale ou festival<br />

quelconque. Il semble que tous les organisateurs se soient<br />

donnés le mot: il manque toujours de sanitaires pour les femmes.<br />

La file d’attente est dix fois plus longue que devant ceux<br />

des messieurs.<br />

Dans les taudis des grandes cités africaines ou asiatiques, la<br />

scène est quotidienne. Très souvent chargées des corvées<br />

d’eau et de lessive, les femmes sont forcées d’attendre des<br />

heures sous le soleil ou la pluie pour remplir quelques baquets<br />

ou jerrycans d’eau. Lorsqu’elles doivent se rendre aux toilettes<br />

avec leurs enfants, l’attente recommence. Alors que les<br />

hommes vont se soulager dans les tunnels de chemin de fer<br />

ou dans des cours d’eau discrets, les femmes, craignant d’être<br />

dérangées ou harcelées, sont contraintes de faire la file. Voilà<br />

pourquoi la plus grande priorité est d’installer assez de toilettes<br />

et de robinets dans les taudis, afin d'éviter aux femmes d'attendre<br />

pendant des heures.<br />

La plupart des grands taudis<br />

sont situés en Afrique sub-saharienne<br />

et en Asie (Inde, Pakistan,<br />

Bangladesh) ainsi qu’en<br />

Chine - qui regroupe 20% des<br />

favelas du monde.<br />

Un objectif<br />

clair pour 2020<br />

Pour stopper l’extension des<br />

taudis, ONU-Habitat a défini<br />

un objectif: diminuer de moitié<br />

d’ici 2015, le nombre de personne<br />

ne disposant pas d’accès<br />

à l’eau et à un système sanitaire<br />

et améliorer de manière significative<br />

les conditions de vie<br />

de 100 millions de résidents<br />

des bidonvilles d’ici à 2020. La<br />

tâche est immense, mais réalisable:<br />

les calculs montrent qu’il<br />

faudra dépenser quelques 950<br />

milliards de dollars. La somme<br />

peut paraître énorme, mais c’est<br />

environ deux ans du budget de<br />

la Défense des Etats-Unis.<br />

Laurent Duvanel


Dans les taudis d’Afrique, les expulsions sont<br />

courantes, mais elles ne font pas reculer la pauvreté<br />

Le dossier de DAL<br />

En 2005, les<br />

autorités du<br />

Zimbabwe ont balayé<br />

les habitants hors des<br />

bidonvilles. Gaz<br />

lacrymogènes et<br />

bulldozers sont entrés<br />

en action. Elles<br />

voulaient «nettoyer»<br />

des zones convoitées<br />

par les promoteurs<br />

pour construire des<br />

résidences plus<br />

rentables.<br />

6<br />

Droit au logement n° <strong>176</strong><br />

Septembre 2006<br />

Traiter les<br />

habitants comme<br />

des déchets<br />

Lorsqu’en mai de l’an dernier,<br />

les autorités d’Harare, capitale<br />

du Zimbabwe, ont lancé leur<br />

campagne «Balayer les ordures<br />

ailleurs», elles n’ont pas précisé<br />

qu’il s’agissait d’êtres humains.<br />

La férocité et la rapidité de<br />

l’opération lui a valu le surnom<br />

d’opération tsunami.<br />

Sans préavis ou presque,<br />

alors qu’on était là-bas en<br />

hiver, 1,5 million d’individus<br />

(sur une population nationale<br />

de 12 millions d’habitants) se<br />

sont retrouvés sans abri. 42’000<br />

récalcitrants ont été incarcérés:<br />

ils ne faisaient que s’opposer<br />

aux expulsions.<br />

Les lacrymogènes<br />

tuent des<br />

innocents<br />

Des dizaines de morts ont été<br />

comptés, dont des enfants écrasés<br />

pendant les démolitions.<br />

Auparavant, le 2 septembre<br />

2004, des policiers et des membres<br />

d’une milice ont commencé<br />

à déloger quelque 10’000<br />

personnes vivant à Porta Farm,<br />

un campement de fortune situé<br />

dans la banlieue d’Harare.<br />

Comme le souligne Amnesty<br />

international (AI), «l’opération<br />

a été menée au mépris d’une<br />

décision de justice». Selon des<br />

témoins, la police a tiré des<br />

gaz lacrymogènes à l’intérieur<br />

même de certaines habitations.<br />

Au moins dix personnes ont<br />

perdu la vie au cours des trois<br />

semaines qui ont suivi l’assaut.<br />

Cinq étaient des bébés de moins<br />

d’un an.<br />

Une pétition internationale<br />

circule pour rétablir le droit au<br />

logement au Zimbabwe*. Elle<br />

demande des dédommagements<br />

pour toutes les victimes des<br />

expulsions. Le secrétaire général<br />

de l’ONU, M. Kofi Annan<br />

a prié le gouvernement de faire<br />

cesser cette campagne dévastatrice.<br />

Curieusement, le régime zimbabwéen,<br />

qui avait fini par<br />

concrétiser le remaniement parcellaire<br />

promis de longue date<br />

aux paysans pauvres, n’a pas<br />

trouvé que les habitants des<br />

bidonvilles méritaient aussi<br />

d’obtenir le droit à habiter leur<br />

maisons, aussi modestes soientelles.<br />

Une approche qualifiée<br />

d’élitiste par le rapport d’ONU-<br />

Habitat, car en fait, les résidences<br />

ont été mises hors-la-loi.<br />

* http://fr.habitants.org/article/<br />

articleview/1469/1/382/<br />

Selon l’envoyée spéciale de<br />

l’ONU, Mme Anna Tibajuka, on<br />

a «perpétué la mentalité coloniale<br />

en défendant une minorité<br />

au dépens des intérêts de la<br />

majorité».<br />

Il faut en<br />

tirer des leçons<br />

Son analyse est sans détours:<br />

«Le gouvernement n’a pas été<br />

capable de renverser la nature<br />

inégalitaire et l’esprit d’exploitation<br />

du capitalisme colonial».<br />

Elle a suggéré de suspendre<br />

l’application de vieilles lois<br />

sur la propriété foncière et d’en<br />

réviser d’autres afin de tenir<br />

compte des besoins de la population<br />

pauvre du pays.<br />

Mieux, elle a exhorté la communauté<br />

internationale à tirer<br />

des leçons des erreurs commises<br />

au Zimbabwe afin que les politi-


Vancouver:<br />

convivialité et<br />

intégration des<br />

démunis<br />

Plus de 4 millions d’habitants<br />

sont concernés. Assistés par l’armée,<br />

la police et des bulldozers,<br />

des fonctionnaires du Ministère<br />

fédéral du développement ont<br />

détruit maisons, écoles, hôpitaux<br />

et églises. En réaction à<br />

ces attaques, des centaines d’associations<br />

locales (Nigeria Zero<br />

Eviction Coalition), dont des<br />

communautés religieuses et des<br />

organisations non gouvernemen-<br />

A Makoko, banlieue de Lagos, un expulsé remonte sa cabane après le passage des bulldozers (KEYSTONE/G. Osodi)<br />

ques censées réduire la pauvreté tales, ont rompu le silence pour<br />

ne finissent pas par avoir l’effet<br />

contraire. Elle n’a guère été le dédommagement et le reloge-<br />

exiger l’arrêt des démolitions,<br />

entendue...<br />

ment immédiat des expulsés.<br />

7<br />

Droit au logement n° <strong>176</strong><br />

Septembre 2006<br />

Pour "embellir", on<br />

rase les bidonvilles<br />

Des faits similaire se sont<br />

déroulés ces deux dernières<br />

années dans plusieurs agglomérations<br />

d’Afrique noire, où<br />

près de 60% de la population<br />

urbaine vit dans des conditions<br />

de dénuement dramatique. A<br />

Lagos, ancienne capitale du<br />

Nigéria et ville la plus peuplée<br />

d’Afrique, ainsi que dans<br />

la capitale actuelle Abuja, le<br />

président Obasanjo a lancé fin<br />

novembre 2005 une opération<br />

d’expulsion considérée, à en<br />

croire les correspondants d’AI<br />

sur place «parmi les plus violentes<br />

et massives connues au<br />

niveau mondial».<br />

Là aussi, cette grande campagne<br />

a été précédée d’autres<br />

expulsions. Le 27 avril 2005,<br />

une zone considérée comme<br />

«dégradée», le quartier de<br />

Makoko à Lagos, a été démolie:<br />

deux églises, une mosquée et<br />

une clinique ont été détruites.<br />

Un médecin du quartier a expliqué<br />

comment sa clinique a fini<br />

en ruine: «J’avais les documents<br />

officiels pour installer une clinique<br />

orthopédique sur ce terrain.<br />

Lorsque les bulldozers sont arrivés,<br />

j’ai dû transporter les lits<br />

à l’extérieur car la plupart de<br />

mes patients ne pouvaient pas<br />

marcher».<br />

Au Kenya, même schéma: dans<br />

la capitale Nairobi, un grand<br />

taudis appelé Deep Sea (proche<br />

du quartier des ambassades et<br />

où vivent des membres du gouvernement)<br />

a été démoli le 23<br />

septembre 2005. Une mobilisation<br />

locale et internationale a<br />

contraint les autorités à reconstruire<br />

sur place des logements.<br />

La place manque pour parler de<br />

l’Angola et du Soudan...<br />

Laurent Duvanel<br />

Sources: Amnesty International,<br />

Alliance internationale des habitants,<br />

IRIN news, ONU-Habitat.<br />

En octobre 2005, Vancouver<br />

sur la côte Ouest du<br />

Canada a été désignée<br />

comme la ville la plus<br />

agréable à vivre au monde.<br />

Ce titre enviable lui a été<br />

décerné non pas pour son<br />

cadre magnifique, mais<br />

pour sa manière de gouverner,<br />

sa criminalité très<br />

basse et l’accessibilité de<br />

ses services municipaux.<br />

Cette cité compte 550’000<br />

habitants au centre d’une<br />

agglomération d’environ<br />

deux millions de résidents,<br />

dont la moitié font partie<br />

de «minorités visibles»<br />

entendez des Noirs ou des<br />

Asiatiques typés dont on<br />

remarque la qualité d’immigré<br />

sans avoir à demander<br />

leur papiers pour savoir<br />

d’où ils viennent.<br />

Dès 1988, le multiculturalisme<br />

caractéristique<br />

du Canada a été mis en<br />

œuvre de manière résolue<br />

par les autorités de Vancouver:<br />

une ordonnance<br />

stipule que tous les résidents<br />

peuvent accéder aux<br />

services municipaux quelle<br />

que soit la langue qu’ils<br />

parlent. Un service de<br />

planning social a été mis<br />

sur pied qui aide toutes les<br />

institutions locales à créer<br />

et unifier les procédures<br />

permettant d’intégrer au<br />

mieux les immigrants.<br />

Entre 1992 et 1995, le<br />

plan de développement<br />

du Grand Vancouver a<br />

vu le jour. Plus de 20’000<br />

résidents ont participé à<br />

son élaboration. Résultats:<br />

logements bon marché,<br />

davantage d’espaces<br />

publics, plus de pistes<br />

cyclables, extension des<br />

zones piétonnes et un<br />

effort économique privilégiant<br />

les emplois créés<br />

en ville. Sans oublier des<br />

millions de dollars investis<br />

pour réduire la proportion<br />

de sans-abri parmi les<br />

indiens autochtones.


Contestation du loyer initial:<br />

payez moins cher que le précédent locataire!<br />

La baisse de<br />

loyer, ça existe!<br />

Vos droits<br />

Les tribunaux<br />

vaudois et genevois<br />

écartent<br />

définitivement la<br />

thèse des milieux<br />

immobiliers voulant<br />

que le loyer du<br />

précédent locataire<br />

constitue la limite<br />

inférieure de la<br />

diminution du loyer<br />

initial lors d’un<br />

changement de<br />

locataire.<br />

8<br />

Droit au logement n° <strong>176</strong><br />

Septembre 2006<br />

Les augmentations de loyer<br />

au changement de locataire ne<br />

sont pas une fatalité puisqu’il<br />

est possible de contester le loyer<br />

initial auprès de la Commission<br />

de Conciliation en matière de<br />

baux et loyers dans un délai de<br />

30 jours dès réception des clés.<br />

Le but de cette norme n’est<br />

pas de contrôler si l’augmentation<br />

de loyer est légitime, mais<br />

bien de contrôler si le loyer<br />

lui-même n’est pas abusif. En<br />

conséquence, le juge n’est pas<br />

limité par le niveau du loyer du<br />

précédent locataire: il peut fixer<br />

le loyer à un niveau inférieur si<br />

le loyer du précédent locataire<br />

était déjà abusif. C’est ce que<br />

viennent de confirmer coup sur<br />

coup les plus hautes instances<br />

judiciaires des cantons de<br />

Genève et Vaud.<br />

Nouvelle doctrine<br />

favorable aux<br />

locataires<br />

Il convient de préciser que les<br />

milieux immobiliers tentaient<br />

de plaider devant les tribunaux<br />

que l’on ne pouvait pas fixer<br />

le loyer du nouveau locataire à<br />

un montant inférieur à celui du<br />

précédent locataire. Le Tribunal<br />

des baux vaudois appliquait<br />

même cette doctrine.<br />

On rappellera que le nouveau<br />

locataire peut contester<br />

le loyer initial dans trois conditions<br />

alternatives: soit il a été<br />

contraint de conclure le bail<br />

par nécessité personnelle ou<br />

familiale, soit il a été contraint<br />

de conclure le bail en raison<br />

de la situation sur le marché<br />

local du logement et des locaux<br />

commerciaux, soit le bailleur a<br />

sensiblement augmenté le loyer<br />

initial par rapport au précédent<br />

loyer.<br />

On notera que la contrainte<br />

en raison de la situation sur le<br />

marché local existe dès que<br />

les cantons imposent l’usage<br />

de la formule officielle pour la<br />

conclusion de tout nouveau bail<br />

(actuellement, c’est obligatoire<br />

dans les cantons de Fribourg,<br />

Genève, Neuchâtel et Vaud).<br />

Une nuance<br />

de taille<br />

Ces conditions alternatives<br />

signifient donc que le locataire<br />

peut contester le loyer initial<br />

même si l’augmentation de<br />

loyer n’est pas sensible, voire<br />

même s’il n’y a pas d’augmentation<br />

de loyer du tout.<br />

Dans ce cas, à quoi servirait-il<br />

au locataire d’avoir le droit de<br />

contester le loyer initial si le<br />

juge ne peut pas fixer le nouveau<br />

loyer au-dessous du loyer<br />

du précédent locataire? Cela<br />

montre bien l’absurdité de la<br />

thèse des milieux immobiliers,<br />

thèse maintenant, espérons-le,<br />

définitivement écartée par la<br />

jurisprudence.<br />

Contestation<br />

payante<br />

(Interphoto)<br />

Dans l’affaire genevoise dont<br />

nous avons parlé, le précédent<br />

locataire payait un loyer de<br />

1’705 francs par mois, charges<br />

non comprises pour un appartement<br />

de 4 pièces plus cuisine.<br />

Le bailleur a voulu augmenter<br />

ce loyer à 1’790 francs par<br />

mois.<br />

A la suite de la contestation<br />

du locataire, les Tribunaux<br />

genevois ont effectué un calcul<br />

de rendement et finalement<br />

fixé le loyer à 1’455 francs par<br />

mois, soit une économie de 335<br />

francs par mois!<br />

François Zutter<br />

(Arrêt de la Chambre d’appel genevoise<br />

en matière de baux et loyers du<br />

12 juin 2006; arrêt de la Chambre des<br />

recours du Tribunal cantonal vaudois<br />

du 30 novembre 2005, publié dans les<br />

Cahiers du Bail 2/2006 page 62).


Succession: comment s’y prendre<br />

Attention, le bail<br />

survit au décès<br />

Vos droits<br />

Lorsque la mort<br />

frappe, il y a une foule<br />

de démarches<br />

administratives à<br />

effectuer.<br />

La modification ou<br />

la résiliation de bail<br />

à loyer en fait partie.<br />

Trois cas<br />

envisageables<br />

sont présentés ici.<br />

9<br />

Droit au logement n° <strong>176</strong><br />

Septembre 2006<br />

En cas de décès du locataire,<br />

le contrat de bail ne prend pas<br />

automatiquement fin. Conformément<br />

à l’article 560 du Code<br />

civil, il est transféré aux héritiers<br />

du défunt, qui en assument<br />

tous les droits et obligations.<br />

Les héritiers - légaux ou désignés<br />

par un testament - peuvent<br />

conserver le logement ou au<br />

contraire résilier le contrat. Il<br />

est aussi possible de répudier la<br />

succession, ce que font souvent<br />

les héritiers lorsque le défunt<br />

était insolvable.<br />

Un des héritiers<br />

reste en place<br />

Monsieur et Madame Romand<br />

sont locataires d’un appartement<br />

de trois pièces. Monsieur<br />

décède et laisse comme héritiers<br />

sa femme et ses deux enfants.<br />

La veuve souhaite continuer à<br />

occuper le logement. Le décès<br />

n’ayant pas mis fin au bail, ce<br />

dernier est transféré d’office à<br />

Madame Romand et ses deux<br />

enfants.<br />

Si la gérance tente de faire<br />

signer à Madame Romand un<br />

nouveau contrat avec un loyer<br />

majoré ou contenant d’autres<br />

modifications en sa défaveur<br />

(par exemple de nouveaux<br />

frais accessoires à sa charge),<br />

elle peut refuser de le faire. La<br />

veuve et ses deux enfants peuvent<br />

en revanche signer entre<br />

eux un document précisant que<br />

Madame Romand hérite du<br />

bail. En raison de ce partage<br />

successoral, Madame Romand<br />

restera alors seule titulaire du<br />

contrat.<br />

Les héritiers<br />

résilient le bail<br />

Madame Allemand occupe<br />

seule un deux pièces. Elle décède.<br />

Ses trois enfants héritiers<br />

ne souhaitent pas poursuivre le<br />

bail. Ils peuvent alors le résilier<br />

en observant un délai de congé<br />

de trois mois pour le prochain<br />

terme fixé par l’usage local, en<br />

vertu de l’article 266i du Code<br />

des obligations.<br />

Ils doivent signer tous les<br />

trois la lettre de congé pour la<br />

première échéance possible, à<br />

défaut de quoi ils sont réputés<br />

vouloir assumer la continuation<br />

du contrat. Mais s’ils veulent<br />

être libérés du bail plus tôt, ils<br />

ont toujours la possibilité de<br />

procéder à une résiliation anticipée.<br />

Conformément à l’article<br />

264 du Code des obligations<br />

et au contrat-cadre romand, ils<br />

peuvent donner le congé en<br />

respectant un préavis de trente<br />

jours pour le quinze ou la<br />

fin d’un mois, en présentant<br />

au moins un locataire solvable<br />

disposé à reprendre le bail<br />

aux mêmes conditions que la<br />

défunte.<br />

Les trois héritiers de Madame<br />

Allemand sont responsables des<br />

loyers jusqu’à la fin du contrat,<br />

ainsi que de la restitution des<br />

locaux, propres et débarrassés<br />

de tout le mobilier.<br />

La succession<br />

est répudiée<br />

Monsieur Romanche est criblé<br />

de dettes. A sa mort, il a<br />

plusieurs poursuites en cours et<br />

des actes de défauts de biens.<br />

Tous ses héritiers répudient la<br />

succession dans le délai de trois<br />

mois qui leur est imparti à cet<br />

effet. Ils n’auront donc rien à<br />

payer au bailleur. Le bail est<br />

repris par l’office des faillites,<br />

qui le résiliera et qui liquidera<br />

la succession. Le bailleur n’a<br />

aucune garantie de rentrer dans<br />

ses frais.


Augmentation des prix de l'énergie<br />

Agir pour<br />

économiser<br />

système de production de chaleur<br />

peu performant et une gestion<br />

médiocre de l’installation<br />

sont responsables de la plupart<br />

des excès.<br />

Rubrique Chauffage<br />

Le locataire qui subit des<br />

courants d’air désagréables en<br />

hiver lorsque les fenêtres sont<br />

fermées, ou qui a trop chaud<br />

dans une pièce et trop froid<br />

dans l’autre, sans possibilité de<br />

réglage, ou qui constate que les<br />

radiateurs restent chauds lorsque<br />

la température extérieure<br />

est clémente, doit signaler ces<br />

défauts sans délai par écrit au<br />

bailleur. Si ce dernier n’agit<br />

pas, d’autres moyens légaux<br />

existent.<br />

A la réception du<br />

décompte<br />

Les décomptes de<br />

chauffage pour l’hiver<br />

2005-06 parviennent<br />

aux locataires.<br />

Certains découvrent<br />

avec effroi une facture<br />

de plusieurs centaines<br />

de francs. C’était en<br />

partie prévisible,<br />

compte tenu de<br />

l’évolution du prix du<br />

pétrole. Néanmoins le<br />

choc est rude.<br />

Est-ce inévitable?<br />

Quels sont les<br />

moyens à disposition<br />

du locataire?<br />

10<br />

Droit au logement n° <strong>176</strong><br />

Très souvent dans notre pays,<br />

le bail prévoit que les frais de<br />

chauffage et d’eau chaude sont<br />

facturés au locataire au prix<br />

coûtant et séparément du loyer.<br />

Le locataire paie chaque mois<br />

un acompte et le bailleur établit<br />

un décompte en fin d’exercice.<br />

Ce système, imposé par<br />

les bailleurs, paraît à première<br />

vue séduisant. Mais il est en<br />

réalité très pervers: il s’écarte<br />

du principe qui commande paie<br />

et qui paie commande. Il n’incite<br />

pas le bailleur à fournir la<br />

prestation au moindre coût et<br />

encore moins à investir dans<br />

des travaux destinés à économiser<br />

l’énergie. La marge de<br />

manœuvre du locataire est donc<br />

réduite. Mieux vaut l’utiliser.<br />

Certes, à la signature du bail,<br />

l'idéal serait de convenir d’un<br />

loyer tout compris. C’est utopique:<br />

aucune gérance ne l’accepte<br />

aujourd'hui. Il faudrait<br />

aussi vérifier si l’acompte est<br />

correctement fixé. En pratique,<br />

c’est illusoire.<br />

En cours de bail<br />

Il existe d’excellentes recommandations<br />

diffusées par les<br />

services cantonaux ou communaux<br />

de l’énergie (www.<br />

crde.ch ou www.energie-environnement.ch)<br />

pour éviter des<br />

gaspillages d’énergie par l’occupant<br />

d’un immeuble, souvent<br />

sans altération du confort.<br />

A moins que l’immeuble ne<br />

soit équipé de compteurs individuels<br />

de chauffage, chaque<br />

locataire paie pour le gaspillage<br />

de son voisin. Si ce dernier<br />

laisse ses fenêtres ouvertes en<br />

permanence en plein hiver,<br />

incitez-le à adopter un comportement<br />

plus approprié.<br />

S’il ne faut pas sous-estimer<br />

les pertes dues au comportement<br />

des usagers, force est de<br />

constater que pour une bonne<br />

part, le gaspillage ne dépend<br />

pas d’eux. Une isolation insuffisante,<br />

voire inexistante, un<br />

Le décompte annuel du<br />

bailleur est généralement beaucoup<br />

trop sommaire. Le locataire<br />

a le droit d’obtenir des<br />

comptes détaillés. Il arrive que<br />

des frais facturés soient abusifs<br />

ou que la répartition soit inéquitable.<br />

Des comptes détaillés<br />

permettent aussi d’évaluer les<br />

performances d’une installation.<br />

Augmenter les<br />

acomptes?<br />

Face à la hausse des coûts<br />

du pétrole, la seule réponse<br />

des bailleurs consiste souvent<br />

à proposer au locataire une<br />

augmentation de ses acomptes.<br />

Cela permet d’éviter un gros<br />

supplément en fin d’exercice<br />

et d’améliorer la trésorerie du<br />

bailleur. Mais en définitive, la<br />

somme à payer reste la même.<br />

Cela ne sert qu’à cacher la m.<br />

au chat. Le bailleur ferait mieux<br />

de s’attaquer aux causes du<br />

gaspillage.<br />

Jacques-André Mayor<br />

Septembre 2006


Journée d'étude:<br />

Economies d'énergie, travaux et rénovations<br />

Elargir le débat,<br />

maîtriser les coûts<br />

Réflexion<br />

De plus en plus, les<br />

locataires seront<br />

confrontés à des<br />

travaux importants<br />

d'isolation des<br />

bâtiments.<br />

L'ASLOCA Romande<br />

a décidé de faire le<br />

point sur la question<br />

lors d'une matinée de<br />

formation.<br />

11<br />

Droit au logement n° <strong>176</strong><br />

Septembre 2006<br />

Notre économie et notre organisation<br />

sociale – mode de vie,<br />

de consommation ou de loisir,<br />

habitudes de transport et de<br />

chauffage - dépendent fortement<br />

du pétrole.<br />

Les prix du brut<br />

ont définitivement<br />

pris l’ascenseur<br />

La responsabilité des émanations<br />

de CO2 sur le réchauffement<br />

de la planète, avec ses<br />

conséquences sur les biotopes<br />

et la qualité de l’air est claire<br />

et incontestable. Il y a nécessité<br />

de réduire ces émissions.<br />

La Suisse a d’ailleurs pris des<br />

engagements fermes de réduction<br />

en signant le Protocole de<br />

Kyoto. Le chauffage à mazout<br />

des logements est pour beaucoup<br />

dans cette pollution. Sous<br />

l’angle environnemental, il est<br />

donc important que les locataires<br />

et les bailleurs œuvrent<br />

pour adapter le parc immobilier<br />

à consommer moins d’énergies<br />

fossiles.<br />

D’ailleurs, cette consommation,<br />

devient toujours plus onéreuse.<br />

Les locataires le savent<br />

bien. Les décomptes de frais de<br />

chauffage et d’eau chaude ont<br />

fait un bond ces deux dernières<br />

années. Pour le budget du locataire,<br />

économies d’énergie et<br />

amélioration de l’isolation thermique<br />

des immeubles locatifs<br />

deviennent donc une priorité.<br />

L’ASLOCA entend définir une<br />

double stratégie:<br />

1) L’une en matière de conseil<br />

aux locataires sur leurs<br />

droits d’obtenir des améliorations<br />

de leur logement et de<br />

Thèmes de la journée:<br />

1) Angle de politique énergétique:<br />

Enjeux énergétiques et économies d’énergie dans les<br />

immeubles en Suisse.<br />

2) Angle régional:<br />

La politique romande en matière d’économies d’énergie et<br />

mesures cantonales pour les locatifs.<br />

3) Angle architectural:<br />

Pièges à éviter en matière de mesure d’économies<br />

d’énergie sur les anciens immeubles.<br />

4) Angle droit du bail:<br />

Quels moyens à disposition des locataires pour obtenir,<br />

sans explosion des loyers, de meilleures isolations<br />

thermiques?<br />

5) Angle de politique communale:<br />

Les leçons concrètes en matière de bail d’un projet de rénovation<br />

avec amélioration énergétique d’immeubles locatifs<br />

en main publique.<br />

6) Angle du bailleur privé:<br />

Quelle motivation pour réaliser l’amélioration énergétique<br />

d'un immeuble locatif?<br />

Des discussions avec les orateurs ponctueront la journée.<br />

leur immeuble afin de réduire la<br />

consommation du combustible<br />

de chauffage.<br />

2) L’autre en matière de stimulation<br />

des politiques publiques<br />

d'économies d'énergie en faveur<br />

des immeubles locatifs.<br />

La situation est complexe, car<br />

les intérêts des locataires est du<br />

bailleur ne sont pas convergents.<br />

Un premier pas<br />

L’ASLOCA Romande organise<br />

ainsi un séminaire pour ses<br />

instances dirigeantes, les consultants<br />

et les assesseurs locataires<br />

afin d’élargir ses perspectives<br />

sur la problématique des économies<br />

d’énergie.<br />

C’est un premier pas. Il y en<br />

aura d’autres.<br />

Carlo Sommaruga<br />

Participants:<br />

- Les membres du<br />

comité romand, des<br />

comités<br />

cantonaux et de<br />

districts de<br />

l’ASLOCA.<br />

- Les consultants et<br />

avocats-conseil de<br />

l’ASLOCA.<br />

- Les assesseurs<br />

locataires des<br />

Commissions de<br />

conciliation et<br />

des Tribunaux des<br />

baux et loyers.<br />

Cette journée de réflexion<br />

est prévue le samedi 18<br />

novembre 2006, à<br />

Lausanne, dans un lieu à<br />

déterminer.


La loi cantonale sur l’énergie voit enfin le jour<br />

Petits pas dans<br />

la bonne direction<br />

Vaud<br />

Promouvoir<br />

l’utilisation rationnelle<br />

des énergies,<br />

récupérer la chaleur,<br />

privilégier le<br />

renouvelable, tel est<br />

le résultat d’un vaste<br />

chantier législatif.<br />

Les bailleurs,<br />

les locataires<br />

et l’Etat devront<br />

tous faire un effort.<br />

12<br />

Droit au logement n° <strong>176</strong><br />

Septembre 2006<br />

Le canton de Vaud vient de<br />

se doter d’une loi sur l’énergie.<br />

Très attendue, cette loi réunit<br />

des dispositions concernant la<br />

politique cantonale de l’énergie,<br />

les exigences en matière<br />

d’économie d’énergie et les<br />

encouragements aux énergies<br />

renouvelables. Elle fournit également<br />

la base légale permettant<br />

à l’Etat de participer financièrement<br />

à des projets relatifs<br />

aux économies d’énergie et<br />

aux développements d’énergies<br />

renouvelables.<br />

A cet effet, une taxe sur<br />

l’électricité - dont le montant<br />

sera compris entre 0,1 et 0,2<br />

centime par kilowattheure -<br />

sera prélevée et destinée à un<br />

fond affecté à la promotion des<br />

objectifs de cette loi.<br />

Inciter plutôt que<br />

contraindre<br />

Misant clairement sur les<br />

énergies renouvelables, cette<br />

loi se veut plus incitative que<br />

contraignante et en appelle à la<br />

responsabilité des Vaudois.<br />

Il ne sera désormais plus possible<br />

de consommer n’importe<br />

quoi et n’importe comment.<br />

Cette loi va toucher les locataires<br />

dans leur vie quotidienne<br />

comme par exemple la manière<br />

dont ils sont chauffés, comment<br />

l’eau chaude est produite et<br />

d’où vient l’électricité utilisée.<br />

Le texte prévoit que toute nouvelle<br />

installation doit permettre<br />

une utilisation rationnelle de<br />

l’énergie, de prendre en compte<br />

les possibilités de récupérer la<br />

chaleur et de recourir aux énergies<br />

renouvelables. En clair:<br />

tout en respectant le principe de<br />

la proportionnalité (une mesure<br />

ne peut être imposée que si elle<br />

est techniquement réalisable<br />

et exploitable dans des limites<br />

économiquement supportables)<br />

toute construction et rénovation<br />

importante d’immeuble devra<br />

répondre aux critères ci-dessus.<br />

La loi précise par exemple<br />

que dans tout nouveau bâtiment,<br />

l’eau chaude devra être<br />

préparée avec au moins 30%<br />

d’énergie renouvelable.<br />

Tout bâtiment neuf ou rénové,<br />

proche d'un chauffage à distance<br />

consommant principalement<br />

des énergies renouvelables,<br />

devra y être raccordé, tout en<br />

respectant le principe de proportionnalité<br />

déjà cité.<br />

Subventions et<br />

prêts possibles<br />

L’Etat et les communes encouragent<br />

la création d’installation<br />

de chauffage à distance et les<br />

propriétaires des bâtiments<br />

«non rénovés» seront incités à<br />

s’y raccorder.<br />

Il est en outre établi que l’Etat<br />

peut accorder des subventions<br />

et prêts pour des projets énergétiques<br />

répondant aux objectifs<br />

de cette loi.<br />

Appliquant toujours la tactique<br />

de la carotte plutôt que<br />

celle du bâton, la loi incite les<br />

propriétaires à faire des efforts<br />

significatifs en matière d’économie<br />

d’énergie. Elle propose<br />

ainsi des dispositions plus<br />

favorables concernant les coefficients<br />

d’occupation et d’utilisation<br />

du sol, les distances aux<br />

limites des bâtiments dans le<br />

cadre d’application de performance<br />

énergétique supérieure<br />

aux normes en vigueur.<br />

Indubitablement, une fois<br />

appliquées, ces mesures auront<br />

des incidences sur les loyers des<br />

locataires.<br />

S’il est impossible de les chiffrer<br />

maintenant - de même qu’il<br />

est difficile de chiffrer l’impact<br />

financier de l’économie d’énergie<br />

ainsi obtenue - il faut s’attendre<br />

à ce que parfois le locataire<br />

voie son loyer augmenter.<br />

Cela pourrait lui être demandé<br />

dans la mesure où il doit<br />

aussi participer à l’effort général<br />

d’économie d'énergie mais<br />

surtout parce que son bailleur,<br />

jouant cartes sur tables, sera à<br />

même de justifier la nécessité et<br />

le coût de toutes les démarches<br />

entreprises.<br />

Anne Baehler Bech


Mépris de la Zurich-Vie pour les locataires excentrés<br />

Nouveau: le<br />

congé pour<br />

risque d’explosion<br />

Neuchâtel<br />

L’affaire des locataires<br />

de Fleurier privés de<br />

chauffage,<br />

largement médiatisée<br />

en octobre 2004, est<br />

en train de connaître<br />

son épilogue<br />

judiciaire. Ou<br />

comment se battre<br />

pour avoir chaud en<br />

plein hiver jurassien.<br />

13<br />

Droit au logement n° <strong>176</strong><br />

Septembre 2006<br />

Rappel des faits: l’immeuble<br />

Sassel 2 était propriété de la<br />

Zurich-Vie, qui souhaitait s’en<br />

débarrasser. Il s’est avéré que<br />

les chauffages individuels à<br />

gaz existants présentaient pour<br />

les locataires un réel danger,<br />

si bien que les services du gaz<br />

ont exigé le changement des<br />

installations. Après plusieurs<br />

injonctions rappelant le risque<br />

important encouru par les locataires,<br />

la bailleresse s’est résignée<br />

à demander un devis, qui<br />

se montait à près de 100’000<br />

francs pour un immeuble de 4<br />

appartements!<br />

Solution retenue: tous les<br />

locataires ont reçu leur congé.<br />

Après une première procédure,<br />

les locataires ont obtenu une<br />

prolongation de bail de 3 ans,<br />

juridiquement insatisfaisante,<br />

mais qu’ils ont décidé d’admettre.<br />

Ils espéraient que l’immeuble<br />

soit vendu à un acquéreur<br />

disposé à les garder et à changer<br />

le chauffage, comme cela<br />

avait été le cas pour un immeuble<br />

voisin ayant vécu la même<br />

mésaventure.<br />

Factures<br />

d’électricité<br />

exorbitantes<br />

Tout cela ne réglait cependant<br />

pas la question du risque lié<br />

au chauffage. Après une ultime<br />

injonction des services du gaz<br />

et la consignation des loyers<br />

par les locataires, la bailleresse<br />

s’est résolue à enlever l’installation<br />

et à fournir aux locataires<br />

des radiateurs à bain d’huile...<br />

Quant aux chauffe-eau électriques,<br />

ils ont été remplacés<br />

par des boilers électriques fonctionnant<br />

jour et nuit. Résultat:<br />

surcharge de l’installation électrique,<br />

factures explosives et<br />

grave inconfort dû au froid, à<br />

l’encombrement et à l’instabilité<br />

du système. Sans compter<br />

que les locataires, de condition<br />

modeste, n’avaient plus de quoi<br />

payer leurs factures d’électricité.<br />

Réaction de la gérance:<br />

- aucune intention de modifier<br />

l’état actuel des installations,<br />

qui selon elle n’entravent nullement<br />

l’utilisation de la chose<br />

louée;<br />

- refus de la demande de diminution<br />

de loyer, la chose louée<br />

ne subissant «en aucun cas une<br />

diminution de sa valeur»;<br />

- refus de la prise en charge<br />

des surcoûts d’énergie, car la<br />

société propriétaire «n’a pas à<br />

supporter ces frais liés à la consommation<br />

de chauffage».<br />

Saisie de la question, l’autorité<br />

de conciliation a accordé<br />

aux locataires une diminution<br />

de loyer de 30% pour les mois<br />

d’hiver et le remboursement<br />

des frais d’électricité. C’en<br />

était trop pour la bailleresse,<br />

qui a décidé de porter l’affaire<br />

devant le tribunal de district.<br />

Question de principe, paraîtil,<br />

comme si elle s’apprêtait à<br />

réitérer son coup ailleurs. Par<br />

chance, son avocat, plus compréhensif,<br />

a au moins admis de<br />

libérer sans reconnaissance de<br />

responsabilité une partie des<br />

loyers consignés, afin que les<br />

locataires ne se fassent pas couper<br />

l’électricité en plein hiver.<br />

Gâchis financier<br />

(Interphoto)<br />

Entre-temps, l’immeuble s’est<br />

vendu, un nouveau chauffage<br />

général a été installé pour environ<br />

50’000 francs, les boilers<br />

électriques qui avaient coûté<br />

plus de 11’000 francs à la<br />

Zurich-Vie envoyés à la casse.<br />

Finalement, le tribunal a rendu<br />

une décision à peu près semblable<br />

à celle de l’autorité de conciliation.<br />

Conclusion: un gâchis<br />

financier pour la bailleresse, et<br />

l’occasion pour elle de montrer<br />

son mépris envers les habitants<br />

de vallées trop éloignées de<br />

Zurich.<br />

Marie-Claire<br />

Jeanprêtre Pittet


Votations du 24 septembre 2006<br />

OUI à<br />

l'initiative de<br />

l’ASLOCA,<br />

NON au contre-projet<br />

Genève<br />

L’initiative de<br />

l’ASLOCA IN 120<br />

intitulée «pour la<br />

sauvegarde et le<br />

renforcement des<br />

droits des locataires<br />

et des habitants de<br />

quartier» est<br />

soumise au vote<br />

populaire le<br />

24 septembre<br />

prochain. Votez et<br />

faites voter OUI à ce<br />

texte important.<br />

14<br />

Droit au logement n° <strong>176</strong><br />

Le but de cette initiative est<br />

de soumettre au référendum<br />

obligatoire (et non pas seulement<br />

facultatif) toutes les<br />

modifications des lois de protection<br />

des locataires adoptées<br />

à la suite d’une initiative<br />

populaire.<br />

Contre-projet<br />

trompeur<br />

Le contre-projet du Grand-<br />

Conseil genevois est un<br />

leurre. Il vise à soumettre au<br />

référendum obligatoire toute<br />

modification d’une loi résultant<br />

d’une initiative populaire<br />

ou d’un contre-projet accepté<br />

par le peuple quel que soit son<br />

domaine. Et ce à condition<br />

que cette modification ait été<br />

adoptée il y a moins de 7 ans.<br />

Or toutes les lois de protection<br />

des locataires ont été adoptées<br />

il y a plus de 7 ans!<br />

Le 24 septembre 2006, il<br />

faut donc voter OUI à l’initiative<br />

IN 120, NON au contre-projet<br />

et INITIATIVE à la<br />

question subsidiaire.<br />

François Zutter<br />

La majorité<br />

anti-locataire<br />

frappe à nouveau<br />

En juin, la majorité de droite<br />

du Grand Conseil genevois<br />

a, une fois de plus, bafoué<br />

les droit des locataires et<br />

des citoyennes et citoyens.<br />

Il a abusivement déclaré<br />

irrecevable l’initiative de<br />

l’ASLOCA «L’or de la BNS<br />

pour le logement social»,<br />

contre l’avis clair du Conseil<br />

d’Etat. Cela a obligé<br />

les auteurs de l’initiative<br />

et la section genevoise de<br />

l’ASLOCA à recourir au Tribunal<br />

fédéral.<br />

Cette attitude de la droite<br />

parlementaire qui s’aplatit<br />

au premier claquement<br />

de doigts de la Chambre<br />

genevoise immobilière<br />

est inadmissible. L’initiative<br />

demande qu’un tiers<br />

de l’argent de l’or de la<br />

BNS versé au canton de<br />

Genève ainsi que la moitié<br />

des bénéfices annuels soit<br />

utilisé en faveur du logement<br />

social jusqu’à ce que<br />

Genève compte 25% du<br />

parc locatif en logements<br />

sociaux pérennes.<br />

Cette initiative en faveur du<br />

financement du logement<br />

est indispensable face au<br />

mépris des milieux immobilier<br />

pour le logement social<br />

et les conditions de logement<br />

des petites gens.<br />

Carlo Sommaruga<br />

Septembre 2006


ASLOCA<br />

Nos permanences<br />

à votre service<br />

FRIBOURG<br />

ASLOCA-Fribourg<br />

Adresse: Case 304,<br />

1680 Romont<br />

Tél. 0848 818 800<br />

Permanence téléphonique:<br />

Lundi et jeudi de 8h30 à 11h.<br />

Lundi, mardi et jeudi de 13h15<br />

à 16h15.<br />

Consultations juridiques:<br />

Uniquement sur rendez-vous.<br />

Permanences sans rendez-vous:<br />

Fribourg: Hôpital des Bourgeois,<br />

mercredi de 19h à 20h.<br />

Bulle: Centre médico-social,<br />

place de la Gare 5, 3 e étage,<br />

1 er et 3 e lundis du mois dès 20h.<br />

Romont: Café de l’Ange,<br />

1 er et 3 e jeudis du mois de 19h à<br />

20h.<br />

Permanence en langue allemande:<br />

Fribourg: chaque 1 er jeudi du mois<br />

de 19h à 20h.<br />

GENEVE<br />

ASLOCA-Genève<br />

Rue du Lac 12,<br />

1207 Genève (Eaux-Vives).<br />

Arrêt TPG «Rue du Lac».<br />

Tél. 022 716 18 00<br />

Fax 022 716 18 05<br />

asloca.geneve@asloca.ch<br />

Consultations sans rendez-vous lors<br />

de la permanence du lundi au jeudi<br />

entre 17h et 18h, et<br />

le vendredi entre 12h30 et 13h30.<br />

Les avocats reçoivent également sur<br />

rendez-vous en-dehors de ces heures.<br />

Offres d'emploi<br />

L'ASLOCA - Valais cherche<br />

un/une juriste<br />

comme consultant(e) au<br />

bureau de Sion.<br />

Taux d'activité:<br />

40 à 50%<br />

Entrée en service:<br />

début novembre<br />

Exigences: connaissance du<br />

droit du bail, facilité de contact<br />

avec les membres.<br />

Les personnes intéressées peuvent<br />

consulter le cahier des charges au<br />

bureau de Sion.<br />

JURA<br />

ASLOCA-Jura<br />

Adresse: Case postale 46<br />

2800 Delémont 1<br />

Consultations sur rendez-vous<br />

032 422 74 58 (répondeur automatique).<br />

Permanence téléphonique:<br />

le jeudi de 17h à 19h,<br />

et le vendredi de 13h30 à 15h. au<br />

032 422 74 58.<br />

JURA BERNOIS<br />

ET BIENNE<br />

ASLOCA-Courtelary-Moutier<br />

Secrétariat, Case 8, 2740 Moutier<br />

tél. 032 493 42 27<br />

Permanence téléphonique au<br />

032 493 39 41,<br />

Vendredi de 8h30 à 11h30<br />

Les rendez-vous fixés à la<br />

permanence ont lieu le vendredi<br />

après-midi.<br />

Possibilité de laisser un message sur<br />

répondeur le mardi.<br />

ASLOCA-Bienne<br />

c/o ASLOCA du canton de Berne<br />

Case postale, 3000 Berne 23.<br />

Consultations: Bâtiment UNIA<br />

route de Morat 33 (3 e étage), Bienne,<br />

tous les mardis et jeudis de 15h à<br />

18h, sur rendez-vous 0848 844 844<br />

NEUCHATEL<br />

ASLOCA-Neuchâtel (canton)<br />

Adresse: rue des Terreaux 1<br />

2000 Neuchâtel<br />

Neuchâtel:<br />

rue des Terreaux 1<br />

2000 Neuchâtel<br />

Tél. 032 724 54 24<br />

Fax 032 724 37 26<br />

aslocane@bluewin.ch<br />

Consultations pour les membres par<br />

téléphone ou sur rendez-vous<br />

La Chaux-de-Fonds:<br />

rue Jardinière 71<br />

Case 35<br />

2301 La Chaux-de-Fonds<br />

Tél. 032 913 46 86<br />

Fax 032 914 16 26<br />

Consultations juridiques<br />

uniquement sur rendez-vous.<br />

Tél: 027 322 92 49<br />

Adresser les offres à:<br />

ASLOCA<br />

Case postale 15<br />

1951 Sion<br />

(délai: 30 septembre)<br />

L'ASLOCA - La Côte<br />

recherche des<br />

téléphonistes<br />

pour renforcer son équipe.<br />

Défraiement.<br />

Pour tout renseignement,<br />

appelez au 022 361 32 42<br />

aux heures de réception<br />

VALAIS<br />

ASLOCA-Valais<br />

rue des Mayennets 27, Case 15,<br />

1951 Sion.<br />

Fixation des rendez-vous et contacts:<br />

Lundi 9h à 11h, jeudi 9h à 11h et 14h<br />

à 17h, tél. 027 322 92 49<br />

Mardi de 9h à 11h au 079 564 81 57.<br />

Permanences:<br />

Sion, Secrétariat, Mayennets 27<br />

3 e étage, Valérie Dussex, lundi de<br />

14h à 17h30 et mercredi de 18h30 à<br />

20h, sur rendez-vous,<br />

Martigny: consultations, rue de<br />

l’Hôtel-de-Ville 14, 1 er étage, Rita<br />

Théoduloz, le mardi sur rendezvous,<br />

dès 18h30 tél. 027 322 92 49<br />

(Le courrier doit être adressé à<br />

l'ASLOCA Valais)<br />

Monthey: Café du Valais, av. de la<br />

Gare 63, Adrien Morisod, le mardi<br />

sur rendez-vous de 19h à 21h,<br />

tél. 024 471 17 01 ou 024 471 37 48.<br />

Brig: Rest. Diana, Alte Simplonerstr,<br />

Katja Schwery, 2 e et 4 e lundi du<br />

mois de 18h à 20h,<br />

tél. 027 923 36 91.<br />

VAUD<br />

ASLOCA-Broye vaudoise<br />

Adresse: route de Moudon 10<br />

1522 Lucens<br />

Tél. 021 906 60 45<br />

Fax 021 906 60 45<br />

Consultations à Lucens sur rendezvous.<br />

Permanence tél. lundi,<br />

mercredi et vendredi de 8h à 11h.<br />

ASLOCA-Lausanne<br />

Adresse: rue Jean-Jacques Cart 8<br />

1006 Lausanne<br />

Tél. 021 617 10 07<br />

Fax 021 617 11 48<br />

Consultations: lundi, mardi, jeudi<br />

et vendredi. Permanence sans<br />

rendez-vous: lundi de 16h à 17h30<br />

et vendredi de 10h à 11h30.<br />

ASLOCA-Montreux-<br />

Est vaudois<br />

Adresse: Case 1024, 1820 Montreux<br />

Aigle: consultations à l’Hôtel de<br />

Ville, jeudi matin de 8h à 12h sur<br />

rendez-vous: 021 962 78 66<br />

Montreux: consultations uniquement<br />

sur rendez-vous au 021 962 78 66<br />

lundi, mardi, mercredi, le matin<br />

ainsi que mardi soir, av. Alpes 18.<br />

Fax 021 962 78 68.<br />

ASLOCA-Morges<br />

Adresse: Case 24, 1110 Morges 1<br />

Tél. 021 802 23 40<br />

Consultations: rue de la Gare 3,<br />

mercredi après-midi et vendredi sur<br />

rendez-vous et tous les mardis de<br />

18h30 à 20h sans rendez-vous.<br />

ASLOCA-Nord vaudois<br />

Adresse: rue des Pêcheurs 8, Case 92<br />

1401 Yverdon-les-Bains<br />

Yverdon: permanence téléphonique<br />

jeudi et vendredi de 14h à 17h<br />

024 426 10 66, fax 423 69 03<br />

Consultations: rue des Pêcheurs<br />

8 (entrée: Centre social St-Roch).<br />

Consultations sur rendez-vous lundi<br />

de 8h à 12h et de 14h à 18h ainsi<br />

que de 19h30 à 21h.<br />

Orbe: tél. 024 441 35 19, de 19h à 20h.<br />

ASLOCA-La Côte<br />

Adresse: Les Plantaz 13a<br />

1260 Nyon.<br />

Rendez-vous par téléphone, lundi,<br />

mardi et jeudi de 8h15 à 10h15;<br />

mardi et jeudi de 15h à 17h au<br />

022 361 32 42.<br />

Consultations:<br />

Nyon:<br />

Les Plantaz 13a (Gais-Logis).<br />

Rolle:<br />

Avenue du Général Guisan 32,<br />

le lundi après-midi.<br />

ASLOCA-Renens<br />

Adresse: rue de Lausanne 31b<br />

1020 Renens<br />

Tél. 021 635 29 52<br />

Consultations exlusivement sur<br />

rendez-vous à convenir en appelan<br />

les mardi, mercredi et jeudi chaque<br />

fois entre 9h à 12h.<br />

ASLOCA-Vevey-<br />

La Tour-de-Peilz<br />

Adresse: Case 38, 1800 Vevey<br />

tél. 021 922 79 62<br />

fax 021 922 53 62<br />

Consultations: rue du Simplon 40,<br />

lundi de 18h à 20h, jeudi de<br />

17h à 19h ou sur rendez-vous.<br />

ASLOCA-Vaud (canton)<br />

Adresse: rue Jean-Jacques Cart 8<br />

1006 Lausanne<br />

Tél. 021 617 50 36<br />

Fax 021 617 11 48<br />

SUISSE<br />

ASLOCA-Romande<br />

Carlo Sommaruga<br />

Rue de Chantepoulet 13<br />

Case postale 2184<br />

1211 Genève 1<br />

Tél. 022 732 50 20<br />

Fax 022 732 50 22<br />

asloca.romande@asloca.ch<br />

Site internet<br />

www.asloca.ch<br />

Impressum<br />

Droit au logement<br />

paraît cinq fois par année<br />

Editeur:<br />

ASLOCA<br />

rue Jean-Jacques-Cart 8<br />

1006 Lausanne<br />

Diffusion:<br />

Membres des sections de<br />

l’ASLOCA romande<br />

et abonnés.<br />

Abonnement simple:<br />

Fr. 13.- par année.<br />

Rédacteur responsable:<br />

Laurent Duvanel<br />

case postale 3115<br />

2303 La Chaux-de-Fonds<br />

e-mail: lduvanel@bluewin.c<br />

Imprimerie:<br />

Atar Roto Presse SA<br />

Genève.


Elections cantonales 2006<br />

Soutenez<br />

les candidats<br />

de l’ASLOCA<br />

110 sièges sont à repourvoir au Grand Conseil fribourgeois le 5 novembre 2006.<br />

Trois membres actifs de l’ASLOCA sont dans la course. Ils méritent votre voix.<br />

Rubrique Fribourg<br />

Cet automne, les<br />

citoyennes et citoyens<br />

fribourgeois<br />

renouvellent le<br />

Grand Conseil et le<br />

Conseil d’Etat.<br />

Droit au Logement<br />

vous présente les<br />

candidats actifs au<br />

sein de l’ASLOCA et<br />

invite ses lecteurs du<br />

canton de Fribourg à<br />

les soutenir.<br />

Monique SUDAN, 46 ans,<br />

infirmière, Bulle (Gruyère),<br />

ancienne caissière de<br />

l’ASLOCA Fribourg section<br />

sud, membre du comité de<br />

cette section depuis 10 ans.<br />

Pierre MAURON, 34 ans,<br />

avocat, Riaz (Gruyère), président<br />

de l’ASLOCA Fribourg<br />

section sud depuis 3 ans,<br />

avocat conseil depuis 4 ans et<br />

consultant depuis 5 ans.<br />

Claude MONNEY, 40 ans,<br />

ingénieur EPF en électricité,<br />

Villars-sur-Glâne (Sarine-<br />

Campagne), trésorier de<br />

l’ASLOCA romande depuis<br />

10 ans.<br />

Erwin Jutzet: Un homme de terrain au gouvernement<br />

Le premier tour de l'élection<br />

au Conseil d’Etat se déroulera<br />

le 5 novembre 2006. Sur les<br />

rangs, un fervent défenseur des<br />

droits des locataires depuis plus<br />

de 20 ans. Erwin JUTZET, âgé<br />

aujourd’hui de 55 ans, a fondé<br />

l’ASLOCA Singine en 1986.<br />

Après avoir assumé la présidence<br />

de sa section pendant<br />

des années, il œuvre toujours<br />

au sein du comité et donne<br />

des conseils aux locataires lors<br />

des consultations organisées à<br />

Morat, Guin et Fribourg.<br />

les locataires, il estime que le<br />

canton a un rôle à jouer pour<br />

favoriser la construction d’appartements<br />

de 4 ou 5 pièces qui<br />

manquent aux familles fribourgeoises.<br />

D’après lui, l’Office<br />

du logement devrait encourager<br />

coopératives, fondations à<br />

but non lucratif et institutions<br />

de droit public à acquérir des<br />

terrains afin d’y construire des<br />

appartements à des prix abordables<br />

et destinés aux familles à<br />

revenu modeste.<br />

16<br />

Droit au logement n° <strong>176</strong><br />

Septembre 2006<br />

Cet avocat de Schmitten<br />

a défendu les intérêts des locataires<br />

au sein de la Commission<br />

des affaires juridiques du Conseil<br />

national, dont il est membre<br />

depuis 1995. Homme de terrain,<br />

connaissant parfaitement<br />

les problèmes rencontrés par

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!