02.03.2015 Views

176 - Asloca

176 - Asloca

176 - Asloca

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Dans le monde entier, les villes ne cessent de croître<br />

Le dossier de DAL<br />

Croyance: ceux<br />

qui s’établissent en<br />

métropole améliorent<br />

leur niveau de vie.<br />

Or les petits paysans<br />

pauvres ne<br />

deviennent pas riches<br />

en ville: un tiers de<br />

citadins du Sud vivent<br />

dans des taudis.<br />

Constat de l’agence<br />

onusienne<br />

ONU-Habitat: pour<br />

la première fois en<br />

2007, il y aura plus de<br />

monde en ville qu’en<br />

zones rurales.<br />

4<br />

Droit au logement n° <strong>176</strong><br />

Septembre 2006<br />

La grande<br />

migration<br />

des pauvres<br />

Refroidi par son expérience<br />

de l’insécurité en ville, le rat<br />

des champs de la fable finit<br />

par retourner en ses terres et<br />

conseille à son cousin urbain<br />

de le rejoindre: «Demain vous<br />

viendrez chez moi.» Les choses<br />

ont bien changé depuis qu’en<br />

1668 La Fontaine tira son scénario<br />

d’une satire de l’auteur<br />

latin Horace. Les campagnards<br />

vont en ville, mais ils s’y installent.<br />

Les dernières statistiques<br />

sur l’état des villes* fournissent<br />

des chiffres frappants sur cette<br />

grande migration.<br />

En 80 ans, la géographie du<br />

peuplement de la planète aura<br />

basculé: fruit de diverses crises,<br />

de l’industrialisation de<br />

l’agriculture et de la croissance<br />

démographique des pays en<br />

développement, l’exode rural a<br />

pris une ampleur jamais connue.<br />

Si, en 1950, 60% de la<br />

population mondiale vivait à la<br />

campagne, en 2030, inversion,<br />

60% des humains, soit environ<br />

5 milliards d’individus, seront<br />

citadins.<br />

Le tournant est tout proche<br />

puisqu’en 2007, pour la première<br />

fois au cours de l’histoire<br />

de l’humanité, il y aura<br />

plus de monde en ville qu’à<br />

la campagne. Actuellement, les<br />

cités de moins de 500’000 habitants<br />

abritent environ 53% de<br />

la population urbaine (chiffres<br />

2005). Celles de 1 à 5 millions<br />

d’habitants en réunissent<br />

22%; le reste est réparti entre<br />

les métropoles de 6 à 9 millions<br />

(18%) et les mégapoles dépassant<br />

les 10 millions d’habitants<br />

(environ 7%). Ainsi, contrairement<br />

à ce que l’on croit, les<br />

énormes agglomérations comme<br />

Mumbai, Mexico, Sao Paulo,<br />

Tokyo, Dacca, Dehli ou Lagos<br />

(toutes auront plus de 20 millions<br />

de résidents d’ici quinze<br />

ans) ne regroupent pas la majorité<br />

des citadins.<br />

Gérer les villes en<br />

concertation avec<br />

les administrés<br />

Comment coordonner les<br />

municipalités formant ces<br />

mégalopoles? Elles devront être<br />

gérés de manière à harmoniser<br />

le développement des entités<br />

formant le tissu urbain. Pour<br />

mieux les gouverner, ONU-<br />

Habitat suggère plusieurs pistes:<br />

il faudra créer des niveaux<br />

de décisions intermédiaires plus<br />

autonome (de petits conseils<br />

gérant de façon indépendante<br />

les questions de proximité, par<br />

exemple les zones d’implantation<br />

des commerces, des écoles<br />

ou des dispensaires) et maintenir<br />

ou créer des compétences<br />

générales (comme les contrôles<br />

de pollution ou l’application de<br />

l’aménagement du territoire) au<br />

niveau de l’agglomération.<br />

Un équilibre certes difficile<br />

à trouver entre unification des<br />

normes et décentralisation de<br />

certaines décisions, mais c’est<br />

en innovant sur le plan de la<br />

gestion, en faisant participer<br />

la société civile aux choix des<br />

infrastructures, que les cités<br />

pourront se maintenir en évitant<br />

catastrophes sociales ou politiques.<br />

Un tiers de citadins<br />

habitent des taudis<br />

Si la plupart des citadins sont<br />

plus ou moins bien logés, un tiers<br />

des habitants des grandes villes,<br />

soit près d’un milliard d’êtres<br />

humains (125 fois la population<br />

suisse), vivent en taudis dans<br />

des conditions de précarité et<br />

d’insalubrité intolérables. Logés<br />

dans des immeubles vétustes ou<br />

pire, sous tentes, leur situation<br />

est indigne. Ces taudis manquent<br />

soit d’eau, d’espace ou de<br />

canalisations.<br />

Reste à savoir si un taudis<br />

est un ensemble d’habitations<br />

dépourvu de services de base<br />

ou s’il peut s’agir d’un bâtiment<br />

isolé? L’agence onusienne définit<br />

le taudis comme l’habitat<br />

urbain d’un groupe d’individus<br />

demeurant sous un même toit où<br />

manquent un ou plusieurs des<br />

cinq éléments suivants:<br />

1) Habitat durable (maison<br />

bâtie sur un terrain sain, avec<br />

une structure permanente protégeant<br />

du froid, du chaud et des<br />

intempéries).<br />

2) Espace de vie suffisant (au<br />

maximum trois personnes par<br />

chambre).<br />

3) Accès à de l’eau potable<br />

(quantité suffisante pour l’usage<br />

du ménage, bon marché, sans<br />

avoir à faire des efforts extrêmes,<br />

notamment pour les femmes<br />

et les enfants).<br />

* UN-Habitat: State of the world<br />

cities 2006-2007, Nairobi, Kenya.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!