L’art plus fort que les mots Codes de l’image
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<strong>L’art</strong> <strong>plus</strong> for<br />
qu<br />
Un même symbole<br />
Deux interprétations contradictoires<br />
Une icône peut générer <strong>plus</strong>ieurs interprétations.<br />
Dans cette partie, je vous présente une œuvre et une publicité qui ne sont pas associées. El<strong>les</strong> utilisent le même<br />
symbole : l’araignée. Cependant, l’œuvre choisie présente le coté positif <strong>de</strong> ce symbole et la publicité présentée, fait<br />
ressortir son coté négatif.<br />
Il s’agit d’une sculpture d’une araignée d’environ 10m <strong>de</strong><br />
hauteur réalisée par Louise Bourgeois. Sous son corps, on<br />
peut voir un sac contenant 26 œufs en marbre.<br />
Ici l’araignée est associée à la maman, la maternité. Elle représente<br />
le soin, la protection. L’araignée capture <strong>les</strong> nuisib<strong>les</strong> et<br />
protège son foyer. Elle est symbole <strong>de</strong> travail, d’habileté.<br />
La mère <strong>de</strong> Louise Bourgeois, Joséphine Bourgeois, réparait<br />
<strong>de</strong>s tapisseries dans l’atelier <strong>de</strong> restauration textile <strong>de</strong> son<br />
mari à Paris. Elle était tisseran<strong>de</strong> comme l’araignée.<br />
<strong>L’art</strong>iste à décidé <strong>de</strong> mettre en valeur toutes <strong>les</strong> qualités <strong>de</strong><br />
l’araignée pour rendre un hommage à sa mère disparue.<br />
Maman - Louise Bourgeois (1999)<br />
On porte alors un regard doux, apaisé et positif sur cette araignée<br />
géante.<br />
Cette campagne AIDS utilise également le symbole <strong>de</strong><br />
l’araignée mais cette fois dans son coté sombre et négatif.<br />
En effet, ici, il ne s’agit pas <strong>de</strong> représenter la protection,<br />
l’habileté, le soin <strong>de</strong> l’araignée, mais son coté «<br />
tueuse » et son aspect répugnant. Cette campagne fait<br />
appel à la terreur <strong>que</strong> provo<strong>que</strong> l’araignée. Elle associe<br />
le Sida avec le venin d’une araignée qui peut être<br />
très nocif ou tuer.<br />
Dans l’œuvre précé<strong>de</strong>nte, l’artiste souhaite susciter<br />
<strong>de</strong> l’émotion <strong>de</strong> la part <strong>de</strong>s visiteurs, elle fait appel à<br />
leur souvenir d’enfance, au lien qu’ils ont avec leur<br />
mère. Tandis <strong>que</strong> la campagne AIDS renvoie à la peur<br />
du public, à leur phobie. L’objectif est <strong>de</strong> <strong>les</strong> effrayer<br />
et <strong>de</strong> faire en sorte qu’ils se protègent pour rester le<br />
<strong>plus</strong> loin possible du Sida, comme ils se tiennent loin<br />
<strong>de</strong>s araignées.<br />
Cette étu<strong>de</strong> prouve qu’une mise en scène, qu’un décor,<br />
peut tout changer quant à l’interprétation d’un symbole.<br />
Cela montre qu’un symbole universel peut être<br />
utilisé et compris <strong>de</strong> différentes manières.<br />
La mise en scène et le contexte qui entourent un symbole<br />
est aussi important <strong>que</strong> le symbole lui-même.<br />
Campagne AIDS – TBWA Paris (2004)<br />
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