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Tizi Ouzou : Trois terroristes<br />

éliminés et deux autres<br />

capturés > Page 5<br />

Brahimi, Taïder et Ghoulam<br />

Des bleus<br />

au cœur des Verts<br />

Pour leur première sélection en équipe nationale, les trois nouveaux joueurs alignés<br />

hier par Halilhodzic ont fait preuve d'une grande efficacité. Vahid a sauvé sa peau en<br />

imposant ses joueurs. Les anciens ont <strong>du</strong> souci à se faire. Au final, l'Algérie<br />

a péniblement battu le Bénin. > Page 18<br />

Le nationalisme arabe et la résurrection<br />

des identités post-Printemps<br />

Le déclic et le déclin<br />

Le Printemps arabe a charrié sur son passage la décadence <strong>du</strong> nationalisme<br />

arabe. Les gouvernants arabes ont bâti des empires sur des sables mouvants.<br />

Ils ont tenté de calquer la notion d’Etat-nation sans avoir le mode d’emploi.<br />

> Pages 2 et 3<br />

Ould Salek à propos<br />

des diplomates algériens<br />

enlevés à Gao<br />

« Nous avons<br />

les preuves<br />

de l'implication<br />

<strong>du</strong> Maroc»<br />

Le ministre des Affaires étrangères<br />

de la République arabe sahraouie<br />

démocratique (Rasd), Mohamed<br />

Salem Ould Salek, a accusé hier le<br />

Maroc d’avoir fomenté l'enlèvement<br />

des diplomates algériens à<br />

Gao. > Page 4<br />

Enlèvement<br />

de mineurs<br />

La police<br />

frappe fort<br />

Les services de sécurité ont renforcé<br />

leur présence sur le terrain<br />

pour traquer des indivi<strong>du</strong>s impliqués<br />

dans les réseaux spécialisés<br />

dans l’enlèvement et le viol des<br />

mineurs. > Page 4<br />

Ahmed Benbitour<br />

L’offensive<br />

médiatique<br />

Le premier candidat déclaré à l’élection<br />

présidentielle d’avril 2014<br />

prend de plus en plus ses distances<br />

par rapport à la morosité politique<br />

et institutionnelle en vigueur.<br />

> Page 5<br />

Quotidien national - Mercredi 27 mars 2013 - N°1472 - Prix : 10 DZD - 1 EURO - ISSN 1112-7406


2 > A L A U N E<br />

LE LIEN<br />

Massinissa Boudaoud<br />

Le déclic<br />

et le déclin<br />

Si le torrent des troubles survenus<br />

dans plusieurs pays, plus connu<br />

sous l’appellation de « Printemps<br />

arabe», est considéré par<br />

certaines lectures comme<br />

l’avènement d’un déclic des<br />

peuples arabes pour se libérer <strong>du</strong><br />

joug de la tyrannie, d’autres<br />

hypothèses affirment, sans<br />

retenue, que la cataracte<br />

populaire a charrié sur son<br />

passage le déclin <strong>du</strong> nationalisme<br />

arabe. Le sujet fait polémique car<br />

même parmi la communauté des<br />

spécialistes, la question n’est pas<br />

encore tranchée. La résurrection<br />

des identités minoritaires pourrait<br />

être cataloguée, à la fois, comme<br />

conséquence et une cause. Elle est<br />

une résultante <strong>du</strong> début de la<br />

décadence <strong>du</strong> nationalisme dans<br />

la mesure où l’on n’arrive plus à<br />

maîtriser les velléités séparatistes<br />

des tribus, l’un des facteurs qui a<br />

contribué à attiser les feux des<br />

révoltes suite à une oppression<br />

des gouvernants arabes.<br />

En Egypte, le nationalisme<br />

nassérien a réprimé pendant<br />

longtemps les Coptes et les<br />

Berbères de Siwa. Ces derniers,<br />

bien qu’ils aient gardé<br />

jalousement leur identité et leur<br />

langue maternelle à l’abri des<br />

contagions externes, se sont<br />

découverts des frères dans les<br />

autres pays <strong>du</strong> pourtour<br />

méditerranéen. En Mauritanie, ce<br />

sont les Noirs sahéliens qui sont<br />

persécutés. Au Soudan, les Noirs<br />

non arabes <strong>du</strong> Darfour. En Syrie et<br />

en Irak, la question kurde est<br />

toujours d’actualité. Il ne faut pas<br />

omettre sur ce registre les petites<br />

minorités juives et les chiites dans<br />

les pays de la péninsule, Irak et<br />

Liban. L’on se pose la question de<br />

savoir pourquoi les régimes<br />

arabes et ceux qui s’autodésignent<br />

arabes sont si<br />

réfractaires à reconnaître les droits<br />

des différents groupes ethniques<br />

et culturels et n’ont en tête qu’une<br />

homogénéisation culturelle de leur<br />

population qui est pourtant loin<br />

d’être homogène.<br />

La réponse se trouve dans la<br />

question elle-même car les<br />

gouvernants arabes ont bâti des<br />

empires sur des sables mouvants.<br />

Ils ont tenté de calquer la notion<br />

d’Etat-nation sans pour autant<br />

mettre de bases solides pour sa<br />

fondation. C’est foncièrement un<br />

pro-blème d’identité nationale.<br />

Souvent dans les pays arabes, ce<br />

sont les critères tribalistes qui<br />

prennent le dessus sur la<br />

citoyenneté. Il n’y a pas d’Etatnation<br />

arabe mais la tribu-Etat,qui<br />

s’est approprié le pouvoir<br />

économique et militaire. Tous ceux<br />

qui sont considérés externes à<br />

cette tribu sont désignés comme<br />

une menace à la cohésion interne.<br />

C’est pour cela que les Saoud et<br />

Al-Thani sont terrifiés à l’idée de<br />

toute véritable ouverture politique<br />

et culturelle de leurs minorités<br />

respectives.<br />

Berbères d’Egypte et d’Algérie<br />

Rencontre(s)<br />

Il existe des Berbères en Egypte ! Au-delà des rares livres d’histoire consacrés aux Berbères,<br />

dans la mémoire collective des Algériens (occupants de l'ancienne Berbérie centrale),<br />

les Berbères ou Amazighs existent bel et bien en Algérie, au Maroc, en Tunisie, en Libye,<br />

mais pas aussi loin vers l'Est... en Egypte.<br />

Invité hier à l'espace Plasti, un groupe<br />

d'Egyptiens, Berbères de la tribu des Siwa,<br />

était venu présenter un documentaire sur ce<br />

peuple méconnu, qui écume de larges éten<strong>du</strong>es<br />

à la frontière égypto-libyenne. Deux ou<br />

trois journalistes accompagnaient la délégation,<br />

venue la veille de Tizi Ouzou, où ils participent<br />

au Festival <strong>du</strong> film amazigh. L'ambiance<br />

était plutôt curieuse. Des Berbères en Egypte !<br />

Des Egyptiens Berbères ! Comment est-ce possible<br />

? Pourquoi nous, Algériens, nous n'avions<br />

jamais eu vent de leur existence. Après les présentations<br />

d'usage, et quelques hésitations, la<br />

discussion, ou plutôt la découverte, commence.<br />

Un voyage dans le temps, très vite rattrapé par<br />

l'actualité.<br />

Il fallait localiser géographiquement ces<br />

«cousins» éloignés. «Nous occupons le flan<br />

extrême ouest de l'Egypte. Nous sommes considérés<br />

comme une grande tribu, avec ses particularités<br />

linguistiques et culturelles. Le fait<br />

d'être à l'écart des cités et grandes villes, et vu la<br />

rudesse <strong>du</strong> climat de notre région, nous sommes<br />

restés des siècles <strong>du</strong>rant loin de tout.<br />

Certains Egyptiens nous considèrent même<br />

comme des Libyens», nous confie l'un d'eux,<br />

avec son burnous blanc, qui lui a été offert la<br />

veille à Tizi Ouzou par les organisateurs, et<br />

coiffé d'une chachia rouge, typique des tribus<br />

libyennes et surtout un accent qui laisse paraître<br />

un arabe à la sauce kabyle.<br />

Les sourires remplacent les visages interrogatifs<br />

et un peu crispés. Les questions fusent de<br />

part et d'autre. Quelques minutes pour se<br />

découvrir mutuellement avant le début de la<br />

projection. «Pouvez-vous nous parler avec<br />

votre propre langue maternelle ?» «Oui, évidemment...»<br />

Stupeur dans la petite salle de réunion<br />

de la rédaction... «Mais vous parlezcomme<br />

les Mozabites d'Algérie... !»<br />

«Les Mozabites ?!», un topo rapide et<br />

exhaustif des Amazighs ou Berbères d'Algérie<br />

s'impose. Les invités connaissent très peu cet<br />

aspect de l'histoire de l'Afrique <strong>du</strong> Nord. Notre<br />

beau et ténébreux invité, à la taille élancée, teint<br />

brun, bague en argent à l'index de la main gauche,<br />

nous raconte une petite anecdote. Ce fut<br />

son premier contact avec un Algérien qui parlait<br />

sa langue maternelle. «Un jour, un haut responsable<br />

algérien était venu visiter notre Oasis.<br />

Accompagné de ses homologues égyptiens<br />

venus <strong>du</strong> Caire, il leur lança un défi. Il leur<br />

assura qu'il était capable de nous parler dans<br />

notre langue et aussi capable de comprendre la<br />

nôtre. Il faut savoir qu'en dehors de notre<br />

région, aucun Egyptien n'est capable de parler<br />

ou comprendre notre dialecte. Cet Algérien<br />

releva le défi, les Cairotes étaient stupéfaits.»<br />

Etablir un lien<br />

L'exploration de l'histoire continue. Tribus<br />

berbères essaiment à travers le Moyen-Orient,<br />

rôle des Berbères dans l'édification <strong>du</strong> Caire,<br />

religion, en quelques minutes, les recoupements<br />

historiques des uns et des autres font<br />

mouche. Vient par la suite l'ethnologie des<br />

mots et des noms des lieux. Au-delà de l'arabité<br />

et de l'islam, un lien ethnique existe bien entre<br />

nous. Un lien qui étonne, existe et inquiète en<br />

même temps. «Le pouvoir central en Egypte a<br />

tout fait, surtout avec l'arrivée de l'armée et de<br />

Nasser au Pouvoir, pour fondre toutes les cultures<br />

<strong>du</strong> pays dans le moule <strong>du</strong> nationalisme,<br />

avec l’islam comme ciment de cette nouvelle<br />

Egypte des années cinquante. Même les Nubis<br />

<strong>du</strong> Sud ont été victimes comme nous de l'exclusion<br />

culturelle. Nous avons pu préserver<br />

notre langue et nos traditions grâce à l'éloignement<br />

géographique. Autrement, nous aurions<br />

été assimilés de force dans la culture égyptienne,<br />

arabe et seulement arabe». L'un des<br />

journalistes égyptiens qui couvrent le Festival<br />

ALGERIE NEWS Mercredi 27 mars 2013<br />

<strong>du</strong> film amazigh, dont les Berbères de Siwa sont<br />

les invités d'honneur de l'édition 2013, explique<br />

que c'est grâce à la révolution <strong>du</strong> 25 janvier<br />

que ces «peuples» arrivent à s'exprimer librement.<br />

«C'est l'un des acquis de la révolution.<br />

Avant, même nous journalistes, <strong>du</strong> moins une<br />

grande majorité, ignorions la particularité de<br />

ces gens-là».<br />

Peur de l'avenir<br />

La discussion s’oriente peu à peu vers l'histoire<br />

contemporaine. L'islam ou l'islamisme<br />

s'impose. Les journalistes égyptiens s'interrogent<br />

: «Pensez-vous que la révolution <strong>du</strong><br />

25 janvier précipitera l'Egypte dans la violence<br />

comme ce fut le cas chez-vous ?» «Que doit-on<br />

faire pour éviter le scénario algérien ?» Là, c'est<br />

au tour de Hamida Ayachi d'intervenir. «J'avais<br />

eu l'occasion de débattre de ce sujet en Egypte<br />

et avec des Egyptiens dès 1994. Le problème,<br />

c'est que chaque situation est particulière, car<br />

les conditions qui ont vu la transition de l'islamisme<br />

politique en Algérie <strong>du</strong> populisme radical<br />

vers la violence radicale ne sont pas les<br />

mêmes qu'en Egypte. Nous avons vécu une<br />

guerre civile à huis clos, au moment où les<br />

mouvements de contestation dans les pays arabes<br />

et l'activité de certains groupes djihadistes<br />

en Syrie ou ailleurs se fait à ciel ouvert, grâce<br />

aux médias et chaînes de télévision satellitaires.<br />

Malheureusement, peu d'études ont été consacrées<br />

au cas algérien pour comprendre les raisons<br />

et les aboutissements de la crise.»<br />

L'atmosphère devient lourde. L'évocation de ce<br />

genre de sujets sensibles inquiète nos invités.<br />

Leur envie de comprendre pour apprendre et<br />

surtout éviter le pire prend le dessus. La responsable<br />

de la programmation de l'Espace<br />

Plasti rappelle aux invités qu'il est l’heure de<br />

présenter le documentaire.<br />

Yacine Chabi<br />

Kahina/D. <strong>News</strong>


A L A U N E<br />

3<br />

Les Imazighène d’Egypte à l’Espace «Plasti»<br />

La découverte de soi<br />

à travers autrui<br />

Projection et débat autour d’une délégation égyptienne, invitée par le Festival <strong>du</strong> film amazigh,<br />

et dont la particularité réside dans leur amazighité, insoupçonnée depuis des lustres.<br />

Ousama Safar, cinéaste et journaliste<br />

Il nous faut des années pour reconnaître<br />

la singularité des autres<br />

Algérie <strong>News</strong> : En tant que journaliste,<br />

pouvez-vous nous dresser<br />

un état des lieux concernant la<br />

pluralité culturelle en Egypte.<br />

Oussama Safar : Le multi-culturalisme<br />

ou diversité culturelle<br />

n'existe ni en Egypte ni ailleurs<br />

dans le monde arabe, pour une<br />

raison simple : les gens ne s'acceptent<br />

pas les uns les autres et ne<br />

reconnaissent pas aux autres leur<br />

droit à la différence. Il faut des<br />

années d'apprentissage et beaucoup<br />

de patience pour instaurer<br />

cette culture de la tolérance et l'acceptation<br />

de la différence. C'est à<br />

ce moment, et rien qu'à ce<br />

moment là, que nous pourrons<br />

évoquer la reconnaissance de<br />

l'Amazigh, <strong>du</strong> Copte et des autres.<br />

Pourquoi cette négation et cette<br />

Actuellement, Tizi Ouzou fête, à sa<br />

manière, le cinéma à travers le Festival<br />

<strong>du</strong> film amazigh. On le sait, vous le<br />

savez, notre envoyée spéciale, Dihya Aït<br />

Idir chronique quotidiennement cette – déjà –<br />

13 e édition. Avant-hier, elle croisa sur l’écran et<br />

dans les couloirs de la cinémathè – que de Tizi,<br />

des Amazighs d’Egypte. Projection, débat et<br />

verbe haut. Hier, nous rencontrâmes ces mêmes<br />

personnes, dans l’enceinte de l’Espace Plasti,<br />

venues en délégation rapporter leur culture,<br />

toujours leur verbe, et bien évidemment des<br />

films. Aujourd’hui, écrire sur eux, c’est relier<br />

deux rives. D’abord un cinéma qui se veut universel,<br />

tout en arborant des problématiques<br />

provinciales, essayer de les calquer ou caler sur<br />

d’autres questionnements qui pourraient « parler<br />

» à monsieur et/ou madame. Khalid<br />

Mossalam , l’un des émissaires venus d’Egypte :<br />

« Le festival de Tizi Ouzou permettra aux membres<br />

de notre délégation de connaître d’autres<br />

Amazighs et avoir de l’expérience dans l’organisation<br />

de ce genre de manifestation pour arriver,<br />

un jour, à mettre sur pied un festival <strong>du</strong> cinéma<br />

à Siwa. C’est notre rêve, d’ailleurs ». Geste louable,<br />

mais toujours aussi complexe, surtout que<br />

la région, le pays, continue de se « chercher », à<br />

défaut d’avoir trouvé la lumière.<br />

Hier donc, un film est projeté. Titre simple :<br />

« Les Amazighs d’Egypte ». Le réalisateur, un<br />

certain Hassan Daoud. La salle, très peu de<br />

curieux. 17h à notre montre quand le débat<br />

débute. Très peu de cinéma dans les propos des<br />

spectateurs, ni dans ceux des « invités ». Pas forcément<br />

le lieu idéal, surtout que le film projeté<br />

est une pédagogie en images, montrant, en une<br />

vingtaine de minutes, les us et coutumes de ce<br />

peuple, localisé dans « la province de Siwa,<br />

située à environ 650 km <strong>du</strong> Caire, vers l’est de la<br />

Libye et à l’ouest d’Egypte ». Pas moins de<br />

25 000 personnes. Pas plus de banditisme, ni<br />

d’actes crapuleux. Une laïcité qui continue de se<br />

chercher, une religion, l’islam, pratiquée avec<br />

« rigueur » et bien évidemment, une manière de<br />

(re)voir la vie, avec harmonie et « transparence<br />

». Tout cela, on ne l’invente pas, cela se dit<br />

et se voit dans ce film qui continue de parcourir<br />

le monde, en bon ambassadeur qu’il pourrait<br />

être, affichant l’existence d’un peuple méconnu<br />

dans son propre pays, et qui s’est imposé depuis<br />

Kahina/D. <strong>News</strong><br />

peur de la différence des autres au<br />

sein d'un même et seul espace<br />

géographique ?<br />

Nous avons un problème de<br />

fond, celui <strong>du</strong> système politique. A<br />

chaque fois qu'un nouveau système<br />

ou régime arrive, son premier<br />

souci est d'instaurer une rupture<br />

culturelle entre les gens en<br />

brûlant les livres et toutes les traces<br />

et preuves de leur passé et de leur<br />

patrimoine culturel. C'est ce qui<br />

s'est passé avec les Pharaons, les<br />

Grecs, les Romains et enfin les<br />

Arabes. A leur arrivée en Egypte,<br />

les nouveaux maîtres ont imposé<br />

la langue arabe au nom de l'islam<br />

bien que la religion n'a rien à voir<br />

avec l'identité. Résultat, à travers<br />

les siècles, une bureaucratie historique<br />

s’est installée dans le subconscient<br />

égyptien. En instaurant<br />

une sorte de monothéisme culturel<br />

et linguistique et en excluant les<br />

autres, on apprend aux gens à<br />

s'auto-exclure et à renier les autres.<br />

Malheureusement, les Amazighs<br />

d'Egypte ne font que peu d'efforts<br />

pour faire connaître leur culture et<br />

3 000 ans ! Et le débat ? Beaucoup de questions<br />

axées autour des habitudes de ce peuple, de leur<br />

vision politique mais aussi <strong>du</strong> rôle de la femme<br />

dans leur société (très minime, mais qui pourrait<br />

changer suite au réveil identitaire berbère de<br />

ce peuple), leur quotidien, ce qu’ils pensent bien<br />

évidemment de la situation de l’Egypte.<br />

Pratiquement toutes leurs réponses pouvaient<br />

se trouver dans le film vu quelques minutes<br />

auparavant, mais les gens aiment voir le verbe se<br />

défiler devant eux, croyant toucher le réel, ce<br />

que fera d’ailleurs l’une des spectatrices, en touchant<br />

le vêtement, très « burnous », d’un des<br />

représentants de cette délégation. Surprenant et<br />

ambigu dans ce geste… exotique.<br />

Donc très peu de cinéma, mais plutôt de<br />

l’anthropologie, dans cette petite et néanmoins<br />

agréable salle <strong>du</strong> Plasti, qui accueillera<br />

aujourd’hui, à partir de 14h, une rencontre avec<br />

Denise Brahimi, qui viendra de Tizi pour discuter<br />

sur les adaptations des œuvres littéraires au<br />

cinéma, ainsi qu’une représentation musicale<br />

<strong>du</strong> groupe Zingdah. Le festival s’exporte considérablement…<br />

Samir Ardjoum<br />

pour la faire reconnaître. Jusqu'à<br />

présent, aucun travail de transcription<br />

ou d'archivage n'a vu le<br />

jour. Cette culture subsiste uniquement<br />

par l'oralité.<br />

Est-ce que les Egyptiens savent<br />

qu'il y a des Amazighs en Egypte ?<br />

Non, les Amazighs eux-mêmes<br />

ne savaient pas qu'ils étaient<br />

Berbères. Jusqu'à récemment, ils<br />

étaient connus sous le nom de<br />

"Siwiyine", en référence à l'oasis et<br />

région de Siwa qu'ils occupent<br />

depuis des siècles. Pour l'instant,<br />

ils constituent une exception culturelle.<br />

Ils peuvent être reconnus<br />

par les indivi<strong>du</strong>s mais pour ce qui<br />

est d'une reconnaissance officielle<br />

de l'Etat, c'est encore une rude<br />

bataille à mener.<br />

Propos recueuillis par Sarah A.<br />

T. Doudou/D. <strong>News</strong><br />

Omar Radjer,<br />

chef de la tribu<br />

de Siwa<br />

Notre<br />

isolement<br />

s'est<br />

révélé<br />

bénéfique<br />

Algérie <strong>News</strong> : Les Siwiyine ou<br />

Berbères d'Egypte se regroupent<br />

dans onze tribus. Comment est<br />

choisi le chef ?<br />

Omar Radjer : Si le fils cadet de<br />

l'ancien chef est jugé par ses pairs<br />

comme apte à prendre la place de<br />

son père, et cela avec le consensus le<br />

plus large possible, il est choisi pour<br />

lui succéder . Si un autre exprime le<br />

vœu de se présenter, des élections<br />

sont organisées et les sages des tribus<br />

élisent le nouveau chef.<br />

Quelles sont les prérogatives <strong>du</strong><br />

chef de la tribu ?<br />

Notre mode de vie, comme<br />

notre mode de gouvernance, est<br />

basé sur les traditions et us. Le chef<br />

est sollicité sur plusieurs sujets et il<br />

en réfère au conseil des sages, une<br />

sorte de conseil de consultation qui<br />

l'aide à trancher. Cela dit, nous<br />

avons le droit de recourir à la justice<br />

des tribunaux. Généralement, c'est<br />

très rare. Presque tout se règle au<br />

niveau de la tribu.<br />

Vous êtes en Algérie et vous avez<br />

l'occasion de découvrir les traditions<br />

et particularités des<br />

Berbères en Algérie. Quels sont les<br />

points communs ?<br />

J'ai été surpris par les similitudes<br />

linguistiques et de prononciation,<br />

même la manière de parler et la gestuelle<br />

sont proches. Les habits sont<br />

presque les mêmes, les coutumes, la<br />

gastronomie. Cela dit, contrairement<br />

aux Berbères d'Algérie qui<br />

ont emprunté beaucoup aux autres<br />

cultures, nous avons su préserver<br />

une certaine authenticité.<br />

La région de Siwa fut longtemps<br />

isolée politiquement et socialement<br />

<strong>du</strong> reste de l'Egypte. Est-ce<br />

que ce fut imposé ou délibéré ?<br />

Ce fut imposé par le gouvernement<br />

central mais, avec le temps,<br />

cet isolement et exclusion s'est<br />

révélé bénéfique pour la région et<br />

ses habitants. Cela nous a permis de<br />

préserver nos traditions, notre langue<br />

et notre mode de vie.<br />

Propos recueillis par Sarah A.<br />

Kahina/D. <strong>News</strong><br />

ALGERIE NEWS Mercredi 27 mars 2013


4 > A C T U<br />

Ould Salek à propos des diplomates algériens enlevés à Gao<br />

« Nous avons les preuves<br />

de l'implication <strong>du</strong> Maroc »<br />

Le ministre des Affaires étrangères de la République arabe sahraouie démocratique (Rasd), Mohamed Salem Ould<br />

Salek, a accusé hier, lors d'une conférence à Alger, le Maroc d'être à l'origine de l'enlèvement des diplomates<br />

algériens à Gao. Pis encore, il soupçonne le royaume d'être directement impliqué dans l'attaque sanglante<br />

de Tiguentourine.<br />

Lors d'une conférence de presse, au<br />

siège de l'ambassade de la Rasd à<br />

Alger, le ministre des Affaires étrangères<br />

sahraoui a directement accusé<br />

Rabat d'être le commanditaire et le soutien<br />

des groupes terroristes qui sèment la terreur<br />

au Sahel. « Les services de renseignements<br />

marocains ont créé le Mouvement<br />

pour l'Unicité et le Jihed en Afrique de<br />

l'Ouest (Mujao) pour déstabiliser l'Algérie<br />

et le Front Polisario. Leur objectif, renforcer<br />

ses opérations de contrebande de drogue<br />

dans toute la région », a-t-il insisté. Le<br />

responsable de la diplomatie sahraouie s'est<br />

montré sûr et confiant, quant à l'implication<br />

des services marocains dans l'enlèvement<br />

des diplomates algériens à Gao<br />

« Nous détenons des preuves qui prouvent<br />

que le Maroc est à l'origine de l'enlèvement<br />

des diplomates algériens au nord <strong>du</strong><br />

Mali. Ce sont les intermédiaires marocains<br />

impliqués dans le Mujao qui ont retenu les<br />

diplomates algériens au nord <strong>du</strong> Mali », a-<br />

t-il affirmé. Interrogé si la Rasd détient des<br />

preuves sur l'implication <strong>du</strong> Maroc dans<br />

l'attaque terroriste contre le site gazier de<br />

Tiguentourine à In Amenas le 16 janvier<br />

dernier, le diplomate enchaîne : « Il est fort<br />

probable que le Maroc soit aussi impliqué<br />

dans l'attaque terroriste qui a secoué le site<br />

gazier algérien de In Amenas. Le gouvernement<br />

sahraoui affirme, preuves à l'appui,<br />

que Rabat est à l'origine de la création de<br />

groupes terroristes comme le Mujao. Rabat<br />

le finance directement et lui assure une<br />

couverture dès lors que cela s'avère nécessaire.<br />

A partir de là, toutes les actions terroristes<br />

au Sahel se font avec la complicité et<br />

la bénédiction des Marocains », a-t-il<br />

insisté.<br />

Abordant la visite de Christopher Ross<br />

dans les territoires occupés et aux camps<br />

des réfugiés sahraouis, Ould Salek dira<br />

« Nous souhaitons que cette visite pèse sur<br />

la position <strong>du</strong> Conseil des Nations unies<br />

afin de changer sa position quant au droit<br />

<strong>du</strong> peuple sahraoui à son autodétermination.<br />

Mais nous sommes convaincus que la<br />

visite de Ross effectuée depuis avant-hier<br />

aux camps des réfugiés sahraouis a été pour<br />

la première fois soutenue par le secrétaire<br />

général de l'ONU et par certaines ONG<br />

internationales, à savoir : Amnesty<br />

International et les Amis de la Rasd. Cela<br />

nous rassure ». Dans le même sillage, Ould<br />

Salek lance un appel à la communauté<br />

internationale, notamment les pays qui<br />

soutiennent le Maroc, telle la France, à<br />

revoir leurs positions.<br />

Le ministre des Affaires étrangères de la<br />

RASD a tiré la sonnette d'alarme quant aux<br />

quantités de kif marocain qui envahissent<br />

les pays de la région et même l'Europe, se<br />

reférant aux derniers rapports de l'ONU.<br />

Zohra Chender<br />

Enlèvement de mineurs<br />

La police frappe fort<br />

Les services de sécurité ont<br />

renforcé leur présence sur le<br />

terrain pour traquer des indivi<strong>du</strong>s<br />

impliqués dans les réseaux<br />

spécialisés dans l’enlèvement et le<br />

viol des mineurs. A Alger, l’énigme<br />

de l'enlèvement d'une mineure a<br />

été élucidée par la police. Les services<br />

de la police judiciaire de la<br />

Sûreté de la daïra de Bir Mourad-<br />

Raïs ont élucidé l'affaire de la<br />

mineure qui a fait une déposition<br />

mensongère sur son présumé enlèvement<br />

dans un quartier d'Alger et<br />

l'ont présentée devant le procureur<br />

de la République, a-t-on<br />

appris, hier, auprès de la Direction<br />

générale de la Sûreté nationale<br />

(DGSN).<br />

La mineure, avait « fait une<br />

déposition fin février dernier à la<br />

Sûreté de daïra de Bir Mourad Raïs<br />

(Alger) en présence de son père au<br />

sujet de son enlèvement suivi de<br />

coups et blessures volontaires par<br />

son voisin ». La plaignante avait<br />

déclaré que son voisin l'a « obligée<br />

à monter dans sa voiture et qu'elle<br />

a subi des coups et blessures et des<br />

menaces. Elle a également signalé<br />

la perte de son portable avant<br />

d'être relâchée après 5 heures de<br />

séquestration ». L'enquête menée<br />

par les forces de police a permis<br />

d'identifier le présumé accusé qui a<br />

été présenté devant le juge d'instruction<br />

où il a nié en bloc les<br />

accusations portées contre lui. Il a<br />

indiqué qu'il y avait des différends<br />

entre lui et la famille de la plaignante<br />

et que la justice avait tranché<br />

en sa faveur. Les services de<br />

police ont vérifié les déclarations<br />

<strong>du</strong> présumé accusé au sujet des<br />

endroits de sa présence au<br />

moment de l'enlèvement et à l'exploitation<br />

technique <strong>du</strong> téléphone<br />

portable qui était tout simplement<br />

chez la plaignante. Les résultats de<br />

l'enquête ont démontré qu'il n' y a<br />

pas eu d'enlèvement et que les<br />

déclarations <strong>du</strong> voisin étaient<br />

vraies. Des mesures judiciaires ont<br />

été prises à l'encontre de la plaignante<br />

qui a été présentée devant<br />

le procureur de la République<br />

pour déposition mensongère<br />

conformément à l'article 300 <strong>du</strong><br />

code pénal.<br />

A Tébessa, les éléments de la<br />

police judiciaire ont réussi à libérer<br />

une jeune fille enlevée récemment<br />

par deux indivi<strong>du</strong>s dans la localité<br />

d’El-Kouif, à 35 km à l’est de<br />

Tébessa, a annoncé hier la cellule<br />

de presse des services de la Sûreté<br />

de wilaya. Les auteurs présumés de<br />

cet enlèvement, suivi d’un viol, ont<br />

été arrêtés, selon la même source<br />

qui précise que l’enquête suit toujours<br />

son cours en attendant de les<br />

présenter devant la justice.<br />

La libération de la jeune fille,<br />

victime d’un acte de viol commis<br />

par ses ravisseurs, a été libérée, à la<br />

suite d’une enquête minutieusement<br />

menée par les policiers, qui<br />

ont fini par découvrir la cache, une<br />

maison en chantier à la sortie nord<br />

<strong>du</strong> chef-lieu de wilaya où les kidnappeurs<br />

séquestraient la jeune<br />

fille, a-t-on fait savoir de même<br />

source. Les deux ravisseurs seront<br />

présentés devant la justice, dès<br />

l’achèvement de l’enquête qui suit<br />

son cours. Ils seront inculpés de<br />

détournement, séquestration et<br />

acte de viol, précise-t-on à la<br />

Sureté de wilaya.<br />

Synthèse Yanis Ramy<br />

Conférence <strong>du</strong> Saip<br />

Les labos<br />

pharmaceutiques<br />

préfèrent le son<br />

et l'image !<br />

Le Syndicat algérien de l’in<strong>du</strong>strie<br />

pharmaceutique (Saip), a<br />

tenu hier une conférence de<br />

p r esse sous le thème<br />

«L'enregistrement des médicaments<br />

en Algérie et l'importation<br />

de faux médicaments». Un rendezvous<br />

important, annoncé par voie<br />

de presse et qui intervient à un<br />

moment crucial. Arrivés sur place,<br />

plusieurs confrères de la presse<br />

écrite se sont vu refuser l'accès à la<br />

salle de conférences. Une réceptionniste<br />

nous indique que le quotidien<br />

Algérie <strong>News</strong> ne figure pas sur sa<br />

liste ! On nous invite à attendre<br />

dans une salle afin de voir encore<br />

une fois avec le chargé de la communication<br />

<strong>du</strong> syndicat. Pendant ce<br />

laps de temps, d'autres confrères<br />

des chaînes de télévision n'ont eu<br />

aucune difficulté à entrer.<br />

Interrogée, la même réceptionniste<br />

très gênée nous dit : «Les places<br />

pour la presse écrite sont très limitées.»<br />

Après vérification, la liste des<br />

«invités» ne mentionne en aucun<br />

cas les noms des journalistes de<br />

télévision ou les noms des chaînes<br />

de télévision. D'autres confrères<br />

arrivent et font face au même refus.<br />

Un agent nous invite à quitter les<br />

lieux. Nous tenons juste à rappeler<br />

aux membres <strong>du</strong> Syndicat des<br />

in<strong>du</strong>stries pharmaceutiques, que la<br />

presse écrite fut le seul moyen ou<br />

canal de communication dont ils<br />

disposent pour s'exprimer.<br />

Aujourd'hui, il semble que ce syndicat<br />

préfère le son et l'image à la<br />

plume. Une ségrégation médiatique<br />

que même les politiques n'ont<br />

jamais osé utiliser ! Dommage<br />

quand le «m'a tu vu à la télé» prime<br />

sur le droit à l'information.<br />

K. Litamine<br />

ALGERIE NEWS Mercredi 27 mars 2013


Premier candidat à l’élection présidentielle<br />

L’offensive médiatique<br />

d’Ahmed Benbitour<br />

Le premier candidat déclaré à l’élection présidentielle d’avril 2014, l’ancien chef de<br />

gouvernement Ahmed Benbitour, se présente de plus en plus comme une personnalité<br />

qui prend ses distances par rapport à la morosité politique et institutionnelle en vigueur à<br />

une année de l’échéance électorale présidentielle.<br />

Il affiche la couleur en lançant<br />

un appel <strong>du</strong> pied à<br />

l’Armée pour servir d’arbitre<br />

pour un réel changement<br />

à la faveur de la prochaine<br />

joute électorale, tourne le dos<br />

aux islamistes et ose même<br />

demander au président<br />

Bouteflika de se retirer à la fin de<br />

son mandat «pour le bien <strong>du</strong><br />

pays».<br />

Il l’a fait savoir directement<br />

en réitérant, hier, sur les colonnes<br />

<strong>du</strong> quotidien arabophone<br />

algérien Echourouk en considérant<br />

que «le changement n’interviendra<br />

pas de l’intérieur de système<br />

ni de tout ce qui est sous<br />

son emprise». L’ancien chef <strong>du</strong><br />

gouvernement s’est également<br />

distingué, dans de cet entretien,<br />

en déconseillant ouvertement au<br />

président Bouteflika de se porter<br />

candidat pour un quatrième<br />

mandat.<br />

«Nous sommes contre un<br />

quatrième mandat pour des raisons<br />

évidentes: à cause de l’échec<br />

<strong>du</strong> programme <strong>du</strong> Président<br />

d’un côté, ensuite en raison de sa<br />

santé qui ne le lui permet pas»,<br />

a-t-il dit, ajoutant que «pour<br />

l’intérêt <strong>du</strong> pays, il est préférable<br />

qu’il ne se représente pas une<br />

nouvelle fois […] car celui qui a<br />

échoué pendant 15 années à<br />

résoudre les problèmes des<br />

Algériens ne pourra pas le faire<br />

en 5 années».<br />

Il ose titiller le premier<br />

magistrat, brisant ainsi l’idée de<br />

la nécessité d’un quatrième<br />

mandat que certaines sphères<br />

veulent vendre aux Algériens.<br />

Pour Benbitour, la situation <strong>du</strong><br />

pays ne peut souffrir d’aucun<br />

nouveau «bricolage», et la neutralité<br />

de l’institution militaire<br />

Trois terroristes ont été abattus et deux<br />

autres capturés vivants par les militaires,<br />

hier matin, au lieudit Ighil Aïssa,<br />

dans le douar de Boumhala, commune de<br />

Sidi Naâmane. Cinq fusils d’assaut de type<br />

Kalachnikov ont été récupérés lors de cette<br />

opération. La mise hors d’état de nuire des<br />

cinq terroristes est survenue au terme d’un<br />

long et violent accrochage qui aura <strong>du</strong>ré de 6<br />

h à 7h20 de la matinée d’hier, où les militaires<br />

ont fait usage d’artillerie lourde pour<br />

débusquer ces indivi<strong>du</strong>s armés.<br />

Agissant sur renseignement, les militaires<br />

se sont mis en place dès la tombée de la nuit<br />

de lundi, encerclant un très vaste périmètre<br />

boisé de la forêt de Litama, à la lisière de<br />

Attouche (Makouda) et Zeboudj Karra (Sidi<br />

Naâmane). Selon des sources sécuritaires,<br />

ayant confirmé dans l’après-midi d’hier la<br />

lors de l’élection présidentielle<br />

future est très possible, relevant<br />

au passage que ce n’est pas l’armée<br />

qui fraude mais bien l’administration<br />

et le pouvoir exécutif<br />

civil.<br />

Par ailleurs, l’ancien ministre<br />

des Finances (1994-1996) s’est<br />

nettement démarqué de la mouvance<br />

islamiste. On le disait candidat<br />

potentiel pour représenter<br />

cette mouvance en mal de<br />

consensus pour dégager un candidat<br />

à l’élection présidentielle,<br />

Benbitour a dû refroidir plus<br />

d’un en annonçant sans ambages<br />

: «Je suis contre l’utilisation<br />

de la religion à des fins politiques<br />

et de ce fait, je ne peux<br />

demander à ceux qui utilisent la<br />

religion en politique de me soutenir<br />

lors de l’élection présidentielle».<br />

Pour rappel, Benbitour<br />

avait lancé, en février 2011,<br />

l’Alliance nationale pour le<br />

changement (ANC). L’ANC est<br />

représentée par le Mouvement<br />

El-Islah, le Parti <strong>du</strong> renouveau<br />

algérien (PRA), le Mouvement<br />

de la jeunesse pour le développement<br />

(MJD), le Mouvement<br />

El-Infitah, l’Association des<br />

oulémas algériens et des organisations<br />

syndicales.<br />

Parmi les objectifs de l'ANC<br />

figurent l'organisation d'une<br />

conférence nationale pour le<br />

changement, l'élaboration d'une<br />

charte d'honneur de l'opposition<br />

et d'une plate-forme de<br />

revendications politiques. Avec<br />

la dernière déclaration de<br />

Tizi Ouzou<br />

Trois terroristes éliminés et deux<br />

autres capturés<br />

neutralisation de ce groupe de terroristes, ce<br />

dernier s’était retranché, depuis plusieurs<br />

jours, dans une maison abandonnée à Ighil<br />

Aïssa. C’est plus précisément à 6 h10 que les<br />

Benbitour à ce sujet, il semble<br />

que l’ANC a fait long feu. Cette<br />

offensive tous azimuts d’Ahmed<br />

Benbitour n’a d’égal que la<br />

morosité et le flou dans lequel<br />

patauge la classe politique algérienne,<br />

en perte de vitesse.<br />

Dans un champ politique<br />

miné par les scandales de la corruption<br />

et une vraie-fausse<br />

menace sur la sécurité et la cohésion<br />

nationale émanant des<br />

régions <strong>du</strong> Sud à travers les<br />

revendications légitimes de<br />

développement et les interprétations<br />

multiples et contradictoires<br />

que leur accorde l’Exécutif et<br />

la classe politique, Benbitour<br />

continue de faire son petit bonhomme<br />

de chemin.<br />

Kamel Aït Bessai<br />

premiers coups de feu ont retenti de l’endroit<br />

surplombant la vallée <strong>du</strong> bas Sébaou. Il<br />

cela à <strong>du</strong>ré 10 minutes avant que les armes<br />

ne se taisent, puis un violent accrochage s’en<br />

est suivi. Le crépitement des balles a été<br />

enten<strong>du</strong> à plusieurs kilomètres à la ronde, à<br />

tel point que les populations limitrophes ont<br />

été réveillées de leur sommeil. Mais c’est à<br />

6h20 que les militaires feront usage des<br />

lance-mortiers pour débusquer les terroristes,<br />

au nombre non déterminé, de leur<br />

cachette. Ces derniers ont énergiquement<br />

riposté, ce qui a prolongé l’opération jusqu’à<br />

7h20, avant que les soldats n’en viennent à<br />

bout. Les cadavres des trois terroristes ont<br />

été acheminés vers la morgue <strong>du</strong> CHU de<br />

Tizi Ouzou pour identification, a-t-on<br />

encore appris auprès de sources écuritaires.<br />

M. A. T.<br />

> A C T U<br />

5<br />

Mellah menace<br />

Les associations<br />

inactives seront<br />

dissoutes<br />

Le secrétaire d’Etat chargé de la<br />

Jeunesse, Belkacem Mellah, a<br />

souligné à Mascara que « les<br />

associations sont tenues de se<br />

conformer, dans un délai de 9 mois, à<br />

la nouvelle loi sous peine d’être<br />

dissoutes». Mellah a expliqué, lors<br />

d’une rencontre tenue jusqu’à une<br />

heure avancée de la nuit <strong>du</strong> lundi,<br />

que «les associations inactives<br />

seront dissoutes à la fin <strong>du</strong> mois de<br />

décembre prochain en vertu de cette<br />

nouvelle loi sur les associations»,<br />

ajoutant que «les autres associations<br />

doivent régulariser leur situation<br />

plus rapidement pour obtenir le<br />

nouvel agrément ». Par ailleurs, il a<br />

fait part de son optimisme quant au<br />

rôle que peuvent jouer les<br />

associations, au nombre de 8 000 à<br />

travers le pays, pour servir de cadre<br />

d’expression et de mobilisation des<br />

jeunes. Le secrétariat d’Etat a assuré<br />

son auditoire que toutes les<br />

préoccupations exprimées par les<br />

jeunes de Mascara seront soumises<br />

au Premier ministre pour leur prise<br />

en charge rapide. Pour sa part, le<br />

wali de Mascara a annoncé la mise<br />

en place d’une commission <strong>du</strong> suivi<br />

de l’emploi et une autre pour prendre<br />

en charge les préoccupations des<br />

jeunes. Lors <strong>du</strong> débat, de<br />

nombreuses associations ont<br />

soulevé le problème <strong>du</strong> manque<br />

d’infrastructures de jeunes dans de<br />

nombreuses communes de la wilaya<br />

ainsi que celui ayant trait à<br />

l’indisponibilité des locaux destinées<br />

aux associations.<br />

R. A.<br />

Annaba<br />

La qualité<br />

des eaux remise<br />

en cause<br />

Les participants à une rencontre<br />

régionale aux la lutte contre les<br />

maladies à transmission hydriques<br />

(MTH) et la préservation de la<br />

salubrité publique ont mis en<br />

exergue mardi à Annaba l’importance<br />

de «se mobiliser» et de «renforcer»<br />

le dispositif de surveillance de la<br />

qualité des eaux destinées à la<br />

consommation. Le représentant <strong>du</strong><br />

ministère de l’Intérieur et des<br />

collectivités locales, et président de<br />

la commission nationale de lutte<br />

contre les MTH, M. Haïder Khaldi, a<br />

évoqué les progrès enregistrés ces<br />

dernières années en matière de lutte<br />

contre les MTH, avec, a-t-il indiqué,<br />

le recul des cas de typhoïde passés<br />

de 4 304 cas signalés en 1995 à 212<br />

en 2012.<br />

Les résultats obtenus tra<strong>du</strong>isent,<br />

selon M. Khaldi, « les efforts<br />

déployés » par tous les services<br />

concernés pour améliorer la qualité<br />

des eaux, faisant part de<br />

l’importance de « veiller » à<br />

appliquer rigoureusement les<br />

normes régissant les réseaux de<br />

distribution de l’eau potable. Durant<br />

la rencontre régionale, tenue à<br />

l’initiative de la commission de<br />

wilaya de lutte contre les MTH, les<br />

représentants des de la santé, de<br />

l'aménagement et <strong>du</strong> territoire, de<br />

l'Environnement et de la Ville, des<br />

ressources en eaux, de l’Habitat, et<br />

<strong>du</strong> Commerce des wilayas de l’est<br />

ont évoqué les opérations liées au<br />

contrôle d’hygiène. Les intervenants<br />

ont, à ce propos, évoqué les<br />

réalisations <strong>du</strong> raccordement et<br />

réhabilitation des réseaux d’eau<br />

potable, ainsi que les opérations des<br />

contrôles microbiologiques des eaux<br />

destinées à la consommation.<br />

Mohamed. B.<br />

ALGERIE NEWS Mercredi 27 mars 2013


6 > A C T U<br />

Réunion des chefs d’étatmajor<br />

<strong>du</strong> Sahel<br />

Gaïd Salah en<br />

Mauritanie<br />

Le général de corps d'armée, Ahmed Gaïd<br />

Salah, chef d'état-major de l'Armée nationale<br />

populaire (ANP), a entamé hier une visite<br />

officielle en Mauritanie pour prendre part à la<br />

réunion des Chefs d'états-majors des pays<br />

membres <strong>du</strong> Comité d'état-Major opérationnel<br />

conjoint (Cemoc), prévue aujourd’hui, indique<br />

le ministère de la Défense nationale dans un<br />

communiqué. «Conformément aux<br />

dispositions <strong>du</strong> Mémoran<strong>du</strong>m de coopération<br />

et de coordination des actions de lutte contre<br />

le terrorisme et la criminalité organisée, signé<br />

à Tamanrasset le 13 août 2009 entre l'Algérie,<br />

le Mali, la Mauritanie et le Niger, le général de<br />

corps d'armée, Ahmed Gaïd Salah entamera<br />

une visite officielle en République islamique<br />

de Mauritanie à partir <strong>du</strong> 26 mars 2013»,<br />

souligne le communiqué. Les responsables<br />

militaires procèderont à l’évaluation de la<br />

situation sécuritaire prévalant dans la sousrégion<br />

<strong>du</strong> Sahel, précise la même source. Les<br />

Chefs d'état-major des pays membres <strong>du</strong><br />

Cemoc échangeront, lors de cette réunion les<br />

analyses et les informations sur les évolutions<br />

intervenues en termes de lutte contre le<br />

terrorisme et la criminalité organisée, à la<br />

lumière des événements survenus dans la<br />

sous-région, notamment au nord <strong>du</strong> Mali<br />

depuis le début de l'année en cours, précise<br />

encore le ministère. La visite sera également<br />

l'occasion, selon le communiqué, pour la<br />

passation de la présidence <strong>du</strong> Conseil des<br />

chefs d'état-major des pays concernés entre le<br />

chef d'état-major national de l'Armée<br />

nationale de la République islamique de<br />

Mauritanie, sortant, et le chef d'Etat-major des<br />

Armées nigériennes, qui assurera la<br />

présidence <strong>du</strong> conseil pour une année.<br />

Rappelons que le général Carter Ham,<br />

commandant des forces américaines en<br />

Afrique (Africom), a effectué une visite au<br />

siège <strong>du</strong> Comité d'état-major opérationnel<br />

conjoint (Cemoc) situé dans la 6 e région<br />

militaire (Tamanrasset), a indiqué hier le<br />

ministère de la Défense nationale dans un<br />

communiqué. Accompagné d'une délégation<br />

diplomatique con<strong>du</strong>ite par l'ambassadeur des<br />

Etats-Unis d'Amérique en Algérie, M. Henry S.<br />

Ensher, le général Carter Ham a été accueilli à<br />

son arrivée à l'aéroport de Tamanrasset par le<br />

commandant adjoint de la VI e région militaire.<br />

Yanis Ramy<br />

Réalisation de télécabines<br />

à Alger, Constantine<br />

et Béni Saf<br />

Les appels d'offres<br />

lancés<br />

L'Entreprise <strong>du</strong> Métro d'Alger (EMA) a lancé<br />

hier des avis d'appel d'offres national et<br />

international restreint pour la réalisation de<br />

télécabines à Bab El-Oued (Alger), Constantine<br />

et Béni Saf (Aïn Témouchent). Ces appels<br />

d'offres, publiés dans la presse nationale,<br />

concernent la réalisation de la télécabine<br />

d'Alger «Bab El-Oued - Village Celeste -<br />

Zghara», les télécabines de Constantine « La<br />

Gare routière - Bekira» et «Kerikri - Daksi»,<br />

ainsi que la télécabine de Béni Saf «Zone<br />

in<strong>du</strong>strielle- Centre ville- Béni Khaled». Ces<br />

appels, deststinés aux entreprises et<br />

groupements spécialisées dans la réalisation<br />

des projets de remontées mécaniques<br />

(transport par câble), fixe plusieurs critères<br />

pour les soumissionnaires dont une<br />

expérience minimale de 10 ans et la réalisation<br />

d'un projet de télécabine au moins <strong>du</strong>rant les<br />

dix dernières années. Quant aux<br />

soumissionnaires étrangers, ils sont assujettis<br />

à l'obligation d'investir dans le cadre d'un<br />

partenariat selon la règle 49/51 % <strong>du</strong> capital.<br />

Les offres doivent être déposées au plus tard<br />

le 24 juin 2013, et l'ouverture des plis<br />

s'effectuera le même jour. Près de 10 milliards<br />

de DA sont consacrés pour la réalisation et la<br />

rénovation des téléphériques, rappelle-t-on.<br />

Outre la ligne « Bab El Oued- Village Celeste-<br />

Zghara », un deuxième projet est en cours de<br />

réalisation à Alger. Il s'agit de la ligne reliant<br />

Oued Koriche et la commune de Bouzaréah,<br />

dont le taux d'avancement des travaux est de<br />

plus de 70%. R. A.<br />

Coopération économique algéro-française<br />

Rahmani rencontrera<br />

Raffarin à Paris<br />

L'Agence française pour le développement international des entreprises,<br />

Ubifrance, organise, en partenariat avec le ministère <strong>du</strong> Commerce extérieur, le<br />

ministère de l'In<strong>du</strong>strie, de la PME et de la Promotion de l'investissement, OSEO, le<br />

Comité national des conseillers <strong>du</strong> commerce extérieur de la France (CNCCEF) et le<br />

Forum des chefs d'entreprises d'Algérie, un atelier de travail, mardi prochain, à son<br />

siège à Paris, portant sur le thème « Développer des partenariats avec l'Algérie ».<br />

La rencontre fait suite à la visite<br />

<strong>du</strong> la ministre française de<br />

Commerce extérieur, Nicole<br />

Bricq, le mois de septembre dernier<br />

en Algérie. Dans ce sens, l'atelier en<br />

question entre dans le cadre de la préparation<br />

d'un forum de partenariat francoalgérien<br />

qui sera organisé les 28 et 29 mai<br />

prochain à Alger à la demande de la<br />

ministre française <strong>du</strong> Commerce extérieur.<br />

Ainsi, cet atelier visera à faire le point<br />

sur les perspectives d'investissement et de<br />

partenariat offertes chez les voisins<br />

méditerranéens aux PME et ETI. L'atelier<br />

verra la participation de Cherif Rahmani,<br />

ministre de l'In<strong>du</strong>strie et des PME et de<br />

la Promotion de l'investissement, Réda<br />

Hamiani, président <strong>du</strong> Forum des chefs<br />

d'entreprises (FCE), ainsi que Jean-<br />

Pierre Raffarin, vice-président <strong>du</strong> Sénat,<br />

ancien Premier ministre et envoyé spécial<br />

<strong>du</strong> président de la République pour les<br />

relations économiques franco-algériennes<br />

et Nicole Bricq, ministre <strong>du</strong><br />

Commerce extérieur.<br />

En effet, le programme quinquennal<br />

algérien, qui avoisine les 219 milliards de<br />

dollar attirent les convoitises des entreprises<br />

françaises qui veulent saisir la<br />

chance de participer à ce programme qui<br />

englobe plusieurs domaines, comme<br />

l'agroalimentaire, l'énergie, le BTP, les<br />

équipements et services pour le transport<br />

ou encore dans les technologies de l'information<br />

et de la communication, pour<br />

ne citer que ceux-là.<br />

Les tables rondes permettront aux<br />

entreprises de faire le point sur les stratégies<br />

d'investissement et d'implantation<br />

en Algérie et de partager le retour d'expérience<br />

d'entrepreneurs français installés<br />

sur place. Entreprises françaises et algériennes<br />

auront également la possibilité<br />

de nouer des contacts au cours des<br />

moments de networking organisés<br />

<strong>du</strong>rant l'atelier.<br />

K. Litamine<br />

Selon l’ONS<br />

Les prix de la volaille ont baissé de 24 %<br />

des prix à la<br />

consommation dans la<br />

L'indice<br />

wilaya d'Alger a baissé à<br />

0,2% au mois de février dernier<br />

par rapport au mois de janvier,<br />

contre une hausse de 2,2% à la<br />

même période en 2012, situant le<br />

rythme d'inflation annuel <strong>du</strong>rant<br />

cette période à + 8,6%, indique<br />

hier l'office national des statistiques<br />

(ONS).<br />

Cette baisse de l'indice des prix<br />

en février après une hausse de<br />

1,2% en janvier 2013, s'explique,<br />

selon l'office, par la décrue observée<br />

des prix des biens alimentaires<br />

(-0,8%), notamment les pro<strong>du</strong>its<br />

agricoles frais, qui ont ainsi enregistré<br />

une baisse de 1,7% en<br />

février par rapport à janvier qui a<br />

connu une hausse de 2,1%. Les<br />

prix de la volaille ont chuté de<br />

24,3%, alors que les légumes frais ont<br />

baissé de 4,6%, selon l'ONS. « Cependant<br />

des augmentations de prix sont observées<br />

pour certains pro<strong>du</strong>its », notamment<br />

la pomme de terre (+3,6%), la<br />

viande rouge (+3,1%) et les poissons<br />

frais (+6,8%), ajoute l'ONS. Les prix des<br />

pro<strong>du</strong>its manufacturés et les services ont<br />

augmenté respectivement de 0,2% et<br />

0,9%, alors que ceux des pro<strong>du</strong>its alimentaires<br />

in<strong>du</strong>striels sont en hausse de<br />

0,1%. Au mois de février 2013 et par rapport<br />

au même mois de l'année 2102, la<br />

hausse des prix à la consommation s'est<br />

ainsi établie à +5,4%, avec un<br />

rythme d'inflation annuelle (mars<br />

2012 à février 2013) se situant à<br />

+8,6% contre 8,9% une année<br />

auparavant (mars 2011 à février<br />

2012), indique l'ONS. Par ailleurs,<br />

le niveau moyen des prix des biens<br />

alimentaires en février 2013 et par<br />

rapport à février 2012 a connu une<br />

hausse de 6,0 % avec +8,3% pour<br />

les pro<strong>du</strong>its agricoles frais et +3,8%<br />

pour les pro<strong>du</strong>its alimentaires<br />

in<strong>du</strong>striels. Quant aux prix des pro<strong>du</strong>its<br />

manufacturés, « ils enregistrent<br />

une hausse modérée de 0,2%"<br />

en février par rapport à janvier<br />

2013 ». Les prix des services varient<br />

de +0,9%, ajoute l'Office. En une<br />

année (février 2012-février 2013), le<br />

niveau moyen des prix des pro<strong>du</strong>its<br />

manufacturés a augmenté de<br />

+3,9%, et celui des services se situe<br />

à +6,9%. Enfin, l'indice général des prix à<br />

la consommation au niveau national en<br />

février 2013 s'est établi en légère hausse<br />

de 0,1% par rapport au mois de janvier<br />

de la même année, alors que les prix des<br />

biens alimentaires ont baissé de 0,3%.<br />

Mohamed B.<br />

ALGERIE NEWS Mercredi 27 mars 2013


Habitat<br />

Le promoteur<br />

immobilier soumis à de<br />

> C A P I T A L<br />

BOOM<br />

7<br />

nouvelles conditions<br />

Nul ne peut postuler à un agrément pour l'exercice de la profession de promoteur<br />

immobilier s'il ne peut justifier de ressources financières suffisantes pour la réalisation<br />

<strong>du</strong> ou de ses projets immobiliers.<br />

ce qui ressort <strong>du</strong> décret<br />

exécutif publié dans le<br />

Journal officiel et qui a pour<br />

C’est<br />

objet de modifier les dispositions<br />

<strong>du</strong> décret exécutif n° 12-84 <strong>du</strong> 20<br />

février 2012. Le promoteur immobilier est<br />

donc soumis à de nouvelles conditions qu’il<br />

doit remplir pour obtenir son agrément<br />

auprès <strong>du</strong> ministère de l’Habitat. Autres<br />

exigence, la personne doit être âgée de<br />

vingt-cinq (25) ans, au moins, être de nationalité<br />

algérienne présenter les garanties de<br />

bonne moralité, et ne pas être frappé d'une<br />

des incapacités ou interdictions d'exercer<br />

telles que prévues par les dispositions de la<br />

loi. Le promoteur doit jouir de ses droits<br />

civiques ; justifier de capacités professionnelles<br />

en rapport avec l'activité dont il dispose.<br />

Il est précisé par ailleurs que la demande<br />

d'agrément de promoteur immobilier doit<br />

être déposée auprès des services compétents<br />

<strong>du</strong> ministre chargé de l'Habitat. Il est donc<br />

stipulé, dans la loi sur la promotion immobilière<br />

que le contrat de réservation est le<br />

contrat par lequel un promoteur immobilier<br />

s'engage à livrer au réservataire, à son<br />

achèvement, un bien immobilier à<br />

construire ou en cours de construction, en<br />

contrepartie <strong>du</strong> versement par le réservataire<br />

d'une avance. Le montant de l'avance<br />

versée par le réservataire est abrité dans un<br />

compte ouvert au nom <strong>du</strong> réservataire<br />

auprès de l'organisme de garantie des opérations<br />

de promotion immobilière prévu.<br />

Par ailleurs, le contrat de vente sur plan<br />

d'un immeuble ou fraction d'immeuble à<br />

construire ou en cours de construction est<br />

le contrat qui emporte et consacre le transfert,<br />

au souscripteur, des droits sur le sol et<br />

de la propriété des constructions au fur et à<br />

mesure de leur réalisation par le promoteur<br />

immobilier. En contrepartie, le souscripteur<br />

est tenu d'en payer le prix au fur et à mesure<br />

de l'avancement des travaux. Ce dernier<br />

contrat doit, sous peine de nullité, indiquer<br />

la composante <strong>du</strong> prix de vente et l'échéancier<br />

de paiement par rapport à l'avancement<br />

des travaux. Il doit, lorsque le fractionnement<br />

<strong>du</strong> paiement <strong>du</strong> prix est retenu,<br />

en indiquer les modalités. Le paiement <strong>du</strong><br />

prix est mo<strong>du</strong>lé sur l'état d'avancement des<br />

travaux de réalisation dans les limites fixées<br />

par voie réglementaire. Il doit également<br />

mentionner si le prix est révisable ou non<br />

et, dans l'affirmative, les modalités de sa<br />

révision.<br />

La formule de révision des prix doit<br />

prendre pour base les éléments de variation<br />

<strong>du</strong> coût de revient et s'appuyer sur l'évolution<br />

des indices officiels des prix, des matériaux,<br />

des matériels et de la main-d'œuvre,<br />

et sauf cas de circonstances imprévisibles,<br />

incontournables et exceptionnelles susceptibles<br />

de provoquer la rupture de l'équilibre<br />

économique <strong>du</strong> projet, le montant de la<br />

révision <strong>du</strong> prix ne saurait excéder, au<br />

maximum vingt pour cent (20%) <strong>du</strong> prix<br />

initialement prévu. Dans tous les cas, les<br />

variations de prix doivent être justifiées. Les<br />

deux contrats en question devront par ailleurs,<br />

selon les termes de la loi, comporter<br />

l'origine de la propriété <strong>du</strong> terrain, le<br />

numéro <strong>du</strong> titre foncier, s'il y a lieu, et les<br />

références <strong>du</strong> permis de lotir, <strong>du</strong> certificat<br />

d'aménagement et de viabilité ainsi que la<br />

date et le numéro <strong>du</strong> permis de construire.<br />

F.A.A.<br />

Accords préférentiels<br />

Pour une meilleure compréhension<br />

de la notion<br />

La chambre algérienne de<br />

commerce et d’in<strong>du</strong>strie<br />

(CACI) rganise avec le<br />

concours de la société algérienne<br />

BELCOL, un séminaire sur les «<br />

règles d’origine et les accords<br />

préférentiels», le mardi 23 avril<br />

2013 à 09h00 à Alger.<br />

Ce séminaire vise pour objectif<br />

d’assurer aux opérateurs économiques<br />

activant dans le<br />

domaine <strong>du</strong> commerce extérieur<br />

et aux exportateurs notamment,<br />

une meilleure compréhension de<br />

la notion de Règles d’origine et<br />

les différentes approches et dispositions<br />

permettant la définition de l’origine de<br />

leurs pro<strong>du</strong>its. Pour rappel, la notion des<br />

règles d’origine peut être définie comme la<br />

nationalité <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>it et ce en référence à<br />

des principes arrêtés par la législation<br />

nationale ou à travers des accords<br />

et conventions internationaux,<br />

pour déterminer le pays d’où le<br />

pro<strong>du</strong>it est issu, récolté, extrait ou<br />

fabriqué.<br />

L’Algérie ayant conclu des<br />

accords préférentiels contenant<br />

des règles communes d’origine<br />

applicables aux différents partenaires,<br />

à savoir l’Accord<br />

d’Association avec l’UE et l’accord<br />

de la Grande Zone Arabe de<br />

Libre Echange (GZALE), il s’avère<br />

nécessaire de veiller à une bonne<br />

maitrise de cette notion d’origine<br />

et son exploitation en faveur d’une promotion<br />

des exportations algériennes vers ces<br />

destinations.<br />

La Malaisie est le plus gros investisseur<br />

direct asiatique en Afrique, devant la<br />

Chine, montre la Conférence des Nations<br />

unies sur le commerce et le<br />

développement (Cnuced) dans des<br />

statistiques publiées à la veille <strong>du</strong><br />

sommet des Brics à Durban (Afrique <strong>du</strong><br />

Sud). Une étude portant sur les<br />

investissements étrangers directs dans<br />

et hors des cinq grands pays émergents<br />

(Brésil, Inde, Chine, Afrique <strong>du</strong> Sud et<br />

Malaisie) révèle en outre que l'écart<br />

entre les Malaisiens et les Chinois ne<br />

cesse de s'accroître en la matière. Les<br />

investissements directs de Kuala<br />

Lumpur dans le monde ont ainsi plus<br />

que quintuplé ces dix dernières années<br />

pour atteindre 106 milliards de dollars à<br />

la fin 2011. Ceux réalisés en Afrique<br />

s'élèvent à 19,3 milliards de dollars, plus<br />

que les 16 milliards de dollars de la<br />

Chine et les 14 milliards de dollars de<br />

l'Inde. En 2011, les Malaisiens se<br />

classaient au troisième rang mondial<br />

des investisseurs étrangers en Afrique,<br />

derrière la France et les Etats-Unis mais<br />

devant la Chine et l'Inde.<br />

CRASH<br />

La confiance des ménages s'est<br />

dégradée ce mois-ci en France et se<br />

maintient à un niveau inférieur à sa<br />

moyenne de longue période, a annoncé<br />

l'Insee. L'indicateur synthétique ressort<br />

à 84 points pour mars, contre 86 en<br />

février, la moyenne longue étant calée à<br />

100. Douze économistes interrogés par<br />

Reuters attendaient en moyenne un<br />

indice à 85, leurs estimations allant de<br />

85 à 87. L'opinion des ménages sur leur<br />

situation financière a reculé ce mois-ci,<br />

que ce soit pour leur situation actuelle (-<br />

2 points) comme pour leur situation<br />

future (-2 points). Leur opinion sur<br />

l'opportunité de faire des achats<br />

importants est restée quasi stable (+1<br />

point), ces trois soldes restant<br />

"largement inférieurs" à leur moyenne<br />

de longue période. L'opinion des<br />

ménages sur leur capacité d'épargne<br />

actuelle a peu varié (-1 point) et celle sur<br />

leur capacité à épargner dans les mois à<br />

venir a per<strong>du</strong> 3 points, alors que, dans le<br />

même temps, les ménages sont plus<br />

nombreux qu'en février à considérer<br />

qu'il est opportun d'épargner (+6<br />

points).<br />

CHIFFRE<br />

32 milliards<br />

de dollars<br />

L’Algérie va consacrer 32 milliards de<br />

dollars en dix ans au développement <strong>du</strong><br />

chemin de fer y compris la<br />

modernisation des lignes existantes et<br />

lancement de nouvelles lignes,<br />

extension vers le Sud.<br />

ALGERIE NEWS Mercredi 27 mars 2013


8 > P U B L I C I T E<br />

Algérie <strong>News</strong> 27-03-2013<br />

Anep 514 107<br />

Algérie <strong>News</strong> 27-03-2013<br />

Anep 514 050<br />

Wilaya de Boumerdès<br />

Commune Cap Djinet<br />

Cap Djinet<br />

63/2003 <strong>du</strong> 02.03.2003<br />

Boumerdès.<br />

Cap Djinet.<br />

Tout soumissionnaire contestant le choix opété peut intro<strong>du</strong>ire un recours dans un délai de dix jours à<br />

Algérie <strong>News</strong> 27-03-2013 Anep 514 209 Algérie <strong>News</strong> 27-03-2013<br />

Anep 514 136<br />

ALGERIE NEWS Mercredi 27 mars 2013


C O U P S D E P R O J E C T E U R<br />

ILS ONT OSÉ LE DIRE En hausse<br />

Amar Tou<br />

9<br />

><br />

Le nouveau permis de con<strong>du</strong>ire à points<br />

devrait être persuasif. Selon certains<br />

confrères, rien que l’utilisation <strong>du</strong><br />

portable au volant pourrait coûter huit<br />

points. Le ministère des Transports veut<br />

mettre fin à un certain laxisme observé<br />

depuis 2011.<br />

Jean-Luc Mélenchon<br />

«Il y a 15 jours, vous étiez tous rassemblés<br />

autour de la momie d'Hessel, en train<br />

d'agiter vos palmes et vos engins à encens<br />

: indignez-vous, c'est magnifique ! Mais il<br />

faut s'indigner dans le langage de la<br />

bonne société, il faut dire prout-prout,<br />

parler gentiment. Ce n'est pas comme ça<br />

que s'exprime la colère <strong>du</strong> peuple.»<br />

Ahmed Benbitour<br />

«C’est pour l’intérêt de l’Algérie que<br />

Bouteflika devrait se résigner à ne pas se<br />

représenter en 2014. Comment peut-il<br />

redresser le pays en cinq ans alors qu’il a<br />

eu quinze ans pour le faire ?»<br />

Tahar Aït Aldjet<br />

«Rien ne pourra arrêter les kidnappings et<br />

meurtres d’enfants, hormis l’application<br />

sans complaisance de la peine de mort.<br />

C’est la loi et c’est aussi la char’ia.»<br />

><br />

Mohamed-Salah<br />

Boultif<br />

Le monde de l’insolite<br />

Le patron d’Air Algérie décide d’octroyer<br />

des salaires faramineux aux pilotes et<br />

PNC de sa compagnie. Objectif : faire<br />

face à la concurrence et mettre fin à<br />

l’évasion des ressources humaines dont<br />

a souffert la compagnie. D’un autre côté,<br />

il faut attendre en retour un service<br />

exemplaire pour les usagers.<br />

Policiers en carton<br />

La police de Bangalore, en Inde, tente<br />

une nouvelle méthode pour ré<strong>du</strong>ire les<br />

infractions routières : ils positionnent<br />

des policiers en carton sur le bord des<br />

routes afin que les con<strong>du</strong>cteurs<br />

pensent que les forces de l'ordre ne<br />

cessent de les surveiller. Le nombre de<br />

morts sur les routes a explosé en Inde,<br />

malgré le peu de personnes possédant<br />

une voiture. Pour cause: une faible<br />

application de la loi, des con<strong>du</strong>cteurs<br />

non formés à la con<strong>du</strong>ite et le mauvais<br />

état des routes. Ainsi, l'Inde est devenu<br />

l'un des pays où l'on compte le plus de<br />

morts liés à la circulation routière dans<br />

le monde. De nombreux automobilistes<br />

indiens obéiraient aux règles de<br />

circulation s'ils pensaient que les forces<br />

de l'ordre les avaient à l'œil en<br />

permanence, «mais nous ne pouvons<br />

pas être partout», a expliqué un<br />

commissaire de police de Bangalore,<br />

MA Saleem, à l'AFP. «Dans les villes<br />

indiennes, les con<strong>du</strong>cteurs ne<br />

respectent pas le code de la route<br />

lorsqu'il n'y a pas de policiers à<br />

proximité, ils grillent les feux et<br />

prennent les sens interdits», a déploré<br />

ce commissaire.<br />

Gourmandise<br />

et record<br />

Un œuf de Pâques en chocolat de six<br />

mètres de haut, élaboré en Argentine<br />

par des enfants trisomiques et des<br />

pâtissiers, a l'ambition de figurer au<br />

Livre Guinness des records, a-t-on<br />

appris lundi auprès de la mairie de<br />

Miramar. Dans cette station balnéaire<br />

sur le littoral Atlantique à 450<br />

kilomètres au sud de Buenos Aires, au<br />

total une trentaine de personnes<br />

s'affairent depuis le 1er mars à la<br />

confection de l'œuf, une recette qui<br />

réclame 4,5 tonnes de chocolat. «Nous<br />

comptons entrer au Livre Guinness pour<br />

le plus grand œuf <strong>du</strong> monde<br />

entièrement fait en chocolat. Il y en a<br />

déjà eu un plus grand, mais il avait une<br />

structure en métal et en bois. Le nôtre<br />

est tout en chocolat», a déclaré à l'AFP<br />

Carlos Pagilardini, directeur de l'Office<br />

<strong>du</strong> tourisme de Miramar. Le chocolatierpâtissier<br />

Walter Aragonés a précisé que<br />

deux «poutres en chocolat» de 3 mètres<br />

de long et d'autres dispositifs<br />

chocolatés assuraient les fondations de<br />

l'ensemble. La mairie table sur 30 000<br />

parts qui seront distribuées<br />

gratuitement dimanche.<br />

Moutons tondeurs<br />

de gazon<br />

Confier l'entretien des espaces verts de<br />

Paris à des moutons d'Ouessant ? La<br />

capitale va expérimenter l'éco-pâturage<br />

à partir d'avril, sur un seul site pour le<br />

moment, pour évaluer la faisabilité en<br />

milieu urbain dense de cette technique<br />

permettant de limiter l'usage d'engins<br />

et de désherbants. L'expérimentation<br />

insolite débutera le 3 avril sur «un<br />

terrain de 2 000 m2 en friche»<br />

appartenant au service des Archives de<br />

Paris dans le XIXe Arrondissement,<br />

indique la mairie de Paris. L'écopâturage<br />

consiste à utiliser des<br />

animaux pour entretenir un espace vert,<br />

ce qui permet de limiter le recours aux<br />

engins mécaniques, sources de bruit et<br />

consommateur de carburant, et aux<br />

pro<strong>du</strong>its phytosanitaires. L'objectif de<br />

la mairie de Paris est d'évaluer si ce<br />

type de gestion écologique des espaces<br />

verts est applicable dans un milieu<br />

urbain dense comme Paris intra muros.<br />

><br />

En baisse<br />

Chakib Khelil<br />

Bien officielement, non inculpé, l’exministre<br />

de l’Energie et des Mines, a vu<br />

son domicile algérois perquisitionné. Un<br />

domicile situé à Hydra, mis en vente il y a<br />

de cela quelques jours.<br />

ALGERIE NEWS Mercredi 27 mars 2013


10 > P U B L I C I T E<br />

Algérie <strong>News</strong> 27-03-2013<br />

Anep 514 020<br />

Algérie <strong>News</strong> 27-03-2013<br />

Anep 514 012<br />

-CODE 2184--Etude de Maître Kaddour MERAD--Notaire-O4,Rue El-Békri-El-Biar-ALGER-SPA GH Komatsu<br />

,Siège social : 06 avenue <strong>du</strong> Colonel Amirouche, Alger, wilaya d'Alger ,Capital Social 824.000.000 DA<br />

-DEPOT DE PROCES VERBAL DES DELIBERATIONS DE L’ASSEMBLEE GENERALE EXTRAORDINAIRE-<br />

Aux termes d'un Acte reçu en l'Etude, le 10 FEVRIER et le 10 MARS 2013, en cours d'Enregistrement : A été<br />

déposer un procès-verbal de la réunion de l’assemblée générale extraordinaire <strong>du</strong> 25 octobre 2012 , dont<br />

l’objet est :<br />

PREMIERE RESOLUTION :L'assemblée générale extraordinaire, après avoir pris connaissance de la volonté<br />

de désinvestissement de KOMATSU Ltd et compte tenu de l'impossibilité pour KOMATSU Ltd de transférer<br />

le pro<strong>du</strong>it de son retrait de GH Komatsu, prend acte de la décision de KOMATSU Ltd de se retirer <strong>du</strong> capital<br />

de GH Komatsu et consent à l'annulation de ses droits sociaux.<br />

DEUXIEME RESOLUTION : En conséquence de ce qui précède, l'assemblée générale extraordinaire, après<br />

avoir pris connaissance <strong>du</strong> rapport <strong>du</strong> conseil d'administration, ainsi que l'attestation <strong>du</strong> commissaire aux<br />

comptes Monsieur Abdelhakim Zemir daté <strong>du</strong> 25 Octobre 2012 décide sous réserve de l'absence d'opposition,<br />

la ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> capital de la société GH Komatsu de 123.600.000 DA pour le ramener à 700.400.000<br />

DA par voie de rachat d'actions détenues par KOMATSU Ltd, en vue de leur annulation, selon les modalités<br />

fixées par l'article 712 et 714 <strong>du</strong> Code de commerce.<br />

TROISIEME RESOLUTION :L'assemblée générale extraordinaire, mande le conseil d'administration à négocier,<br />

et dans un délai maximum de 6 mois à compter de ce jour, le montant <strong>du</strong> remboursement par la<br />

société GH Komatsu des actions détenues par Komatsu Ltd destinées à être annulées et ce, au titre de son<br />

retrait <strong>du</strong> capital de GH Komatsu, aux conditions qui seront fixées par les parties ultérieurement.<br />

QUATRIEME RESOLUTION : L'Assemblée Générale Extraordinaire confère tous pouvoirs à M. HASNAOUI<br />

Sefiane avec faculté de se substituer tout mandataire de son choix, à l'effet de faire accomplir toutes formalités<br />

de dépôt, notamment au Centre National <strong>du</strong> Registre <strong>du</strong> Commerce, et de publicité prévues par la<br />

législation en vigueur.<br />

Expédition <strong>du</strong>dit acte, sera déposée au C.N.R.C de la Wilaya d'Alger.<br />

Pour Avis-le Notaire.<br />

CODE 2184--Etude de Maître Kaddour MERAD--Notaire-O4,Rue El-Békri-El-Biar-ALGER-SPA GH<br />

Komatsu ,Siège social : 06 avenue <strong>du</strong> Colonel Amirouche, Alger, wilaya d'Alger ,<br />

Capital Social 824.000.000 DA<br />

-DEPOT DE PROCES VERBAL DES DELIBERATIONS<br />

DE L’ASSEMBLEE GENERALE EXTRAORDINAIRE-<br />

Aux termes d'un Acte reçu en l'Etude, le 10 FEVRIER et le 10 MARS 2013, en cours d'Enregistrement : A été déposer un procès-verbal<br />

de la réunion de l’assemblée générale extraordinaire <strong>du</strong> 10 JANVIER 2013 , dont l’objet est :<br />

PREMIERE RESOLUTION : L'assemblée générale extraordinaire, après avoir enten<strong>du</strong> la lecture <strong>du</strong> rapport <strong>du</strong> Conseil<br />

d'Administration ainsi que <strong>du</strong> rapport spécial <strong>du</strong> commissaire aux comptes, constate l'absence d'opposition à l'expiration d'un<br />

délai d'un mois à compter de la publication le 02 décembre 2012 de la décision de l'assemblée générale extraordinaire et constate<br />

le rachat par GH Komatsu des 123.600 actions de KOMATSU Ltd pour une valeur totale de 110.000.000 DA et annule en conséquence<br />

lesdites actions.<br />

DEUXIEME RESOLUTION : Article 06 - apports (nouvelle rédaction)<br />

• La société ALFEM Spa; la somme de 4 120 000,00 DA, • HASNAOUI Abdellah; la somme de 111 240 000,00 DA, • La Société Sari<br />

CCI, la somme de 2 060 000,00 DA, • HASNAOUI Fériel ; la somme de 18 540 000,00 DA, • HASNAOUI Idriss; la somme de 18 540<br />

000,00 DA, • HASNAOUI Sefiane; la somme de 18 540 000,00 DA, • GROETZ Rita; la somme de 2 060 000,00 DA, • GHF; la somme<br />

de 525 300 000,00 DA, Soit un total de 700.400.000 DA.<br />

Article 07 - Capital social (nouvelle rédaction).<br />

• La société ALFEM Spa; à concurrence de 4 120 actions numérotées de 1 à 4 120; • HASNAOUI Abdellah; à concurrence de 111 240<br />

actions numérotées de 4 121 à 115 360 ;<br />

• La Société Sari CCI, à concurrence de 2 060 actions numérotées de 115 361 à 117 420 ;<br />

• HASNAOUI Fériel; à concurrence de 18 540 actions numérotées de 117421 à 135 960; • HASNAOUI Idriss; à concurrence de 18 540<br />

actions numérotées de 135961 à 154500;<br />

• HASNAOUI Sefiane; à concurrence de 18 540 actions numérotées de 154 501 à 173 040;<br />

• GROETZ Rita; à concurrence de 2 060 actions numérotées de 173040 à 175 100;<br />

• GHF; à concurrence de 525 300 actions numérotées de 175 101 à 700 400, Soit un total de 700.400 actions.<br />

TROISIEME RESOLUTION : L'Assemblée Générale Extraordinaire confère tous pouvoirs à Sefiane Hasnaoui avec faculté de se substituer<br />

tout mandataire de son choix, à l'effet de faire accomplir toutes formalités de dépôt, notamment au Centre National <strong>du</strong><br />

Registre <strong>du</strong> Commerce, et de publicité prévues par la législation en vigueur.<br />

Expédition <strong>du</strong>dit acte, sera déposée au C.N.R.C de la Wilaya d'Alger.<br />

Pour Avis-le Notaire.<br />

-CODE 2184--Etude de Maître Kaddour MERAD--Notaire-<br />

O4,Rue El-Békri-El-Biar-ALGER-SPA GH Komatsu ,<br />

Siège social : 06 avenue <strong>du</strong> Colonel Amirouche, Alger, wilaya d'Alger<br />

Capital Social 824.000.000 DA<br />

-DEPOT DE PROCES- VERBAL DES DELIBERATIONS DE L’ASSEMBLEE GENERALE ORDINAIRE -<br />

Aux termes d'un Acte reçu en l'Etude, le 10 FEVRIER et le 10 MARS 2013, en cours d'Enregistrement : A été<br />

déposer un procès-verbal de la réunion de l’assemblée générale ordinaire <strong>du</strong> 25 octobre 2012, dont l’objet<br />

est :<br />

PREMIERE RESOLUTION : L'assemblée générale ordinaire, sur la base <strong>du</strong> rapport <strong>du</strong> conseil d'administration<br />

et après avoir pris connaissance de la nomination de Monsieur Sefiane HASNAOUI, action <strong>du</strong> Conseil<br />

d'Administration, décide en conséquence de ratifier cette nomination avec effet rétroactif à compter de la<br />

date de sa nomination sans que la <strong>du</strong>rée de son mandat ne dépasse 6 ans.<br />

DEUXIEME RESOLUTION : L'assemblée générale ordinaire, sur la base <strong>du</strong> rapport <strong>du</strong> conseil d'administration<br />

et après avoir pris connaissance de la sortie de Monsieur FUMIHIKO Waku <strong>du</strong> fait de la cession de la<br />

totalité de ces actions, est réputé démissionnaire depuis le 10 mars et 13 septembre 2011 date de l'acte<br />

établi auprès de maître AMRANI, notaire à bordj El Kiffan.<br />

TROISIEME RESOLUTION : En conséquence de ce qui précède, l'assemblée générale ordinaire, décide de<br />

ratifier la nouvelle composition <strong>du</strong> Conseil d'Administration comme suit :<br />

M. Abdellah HASNAOUI, Président <strong>du</strong> Conseil d'Administration ,Mme Feriel HASNAOUI, membre <strong>du</strong> Conseil<br />

d'Administration, M. Sefiane HASNAOUI, membre <strong>du</strong> Conseil d'Administration.<br />

QUATRIEME RESOLUTION : L'Assemblée Générale Ordinaire confère tous pouvoirs à M. Hasnaoui Sefiane<br />

avec faculté de se substituer tout mandataire de son choix, à l'effet de faire accomplir toutes formalités de<br />

dépôt, notamment au Centre National <strong>du</strong> Registre <strong>du</strong> Commerce, et de publicité prévues par la législation<br />

en vigueur.<br />

Expédition <strong>du</strong>dit acte, sera déposée au C.N.R.C de la Wilaya d'Alger.<br />

Pour Avis-le Notaire.<br />

CODE 2184--Etude de Maître Kaddour MERAD--<br />

Notaire-<br />

O4,Rue El-Békri-El-Biar-ALGER-SPA GH Komatsu<br />

,Siège social : 06 avenue <strong>du</strong> Colonel Amirouche,<br />

Alger, wilaya d'Alger ,Capital Social<br />

824.000.000 DA.<br />

–DIMINUTION DU CAPITAL SOCIAL-<br />

Aux termes d'un Acte reçu en l'Etude, le 10<br />

FEVRIER et le 10 MARS 2013, en cours<br />

d'Enregistrement : les associés ont décidés la<br />

modification de la- dite société en modifiant<br />

l’article 6 et 7 de la manière suivante : suivant<br />

P.V de l’assemblée générale extraordinaire en<br />

date <strong>du</strong> 25 octobre 2012 et 10 janvier 2013 , et<br />

suivant attestation <strong>du</strong> commissaire aux comptes<br />

Mr ZEMIR Abdelhalim , ayant son siège à<br />

Bab El Oued(ALGER)12, Av Mohamed BOU-<br />

KELLA, en date <strong>du</strong> 25 octobre 2012 le capital<br />

social qui été de 824.000.000,00 DA a été diminué<br />

à 700.400.000 ,00 DA, suite au retrait de<br />

l’actionnaire KOMATSU Ltd à concurrence de<br />

123.600.000 ,00 DA.<br />

Expédition <strong>du</strong>dit acte, sera déposée au C.N.R.C<br />

de la Wilaya d'Alger.<br />

Pour Avis-le Notaire.<br />

ALGERIE NEWS Mercredi 27 mars 2013


dclg<br />

é<br />

a a e<br />

Analyses &<br />

Décryptages<br />

La rédaction d'Algérie <strong>News</strong> propose une<br />

nouvelle rubrique dédiée à l'analyse et au<br />

décryptage de l'actualité qui nous concerne<br />

et qui nous entoure.<br />

Nous lançons un appel à tous ceux et toutes<br />

celles qui veulent y contribuer à travers des<br />

articles ou des propositions. Vos contributions<br />

seront les bienvenues.<br />

Contact : ayachinews@yahoo.fr<br />

11<br />

Paranoïde<br />

Femen Algeria !<br />

Par: Sarah Haidar<br />

La Turquie et Israël((suite et fin)<br />

Le rapprochement<br />

Par Massinissa Boudaoud<br />

Bien que le processus demeure fragile, l'appel à<br />

déposer les armes <strong>du</strong> chef <strong>du</strong> mouvement séparatiste<br />

kurde a ravivé les espoirs de mettre fin à un conflit<br />

interne qui déchire la Turquie depuis 1984. Le chef<br />

historique <strong>du</strong> mouvement séparatiste kurde, Ab<strong>du</strong>llah<br />

Öcalan, et le leader <strong>du</strong> Parti des travailleurs <strong>du</strong><br />

Kurdistan (PKK), a invité, via une lettre, ses hommes à<br />

déposer les armes, à quitter la Turquie et à privilégier<br />

la voie politique.<br />

Lire > pages 12 - 13<br />

Rien ne va plus dans l'Algérie<br />

puritaine! Le mouvement Femen est<br />

arrivé chez-nous, ce qui devait relever<br />

de la pure impossibilité... Ces<br />

militantes d'un féminisme radical<br />

ont déjà fait leurs coups d'éclats en<br />

Europe mais aussi en Tunisie et en<br />

Egypte. Mais l'idée que cette déferlante d'origine ukrainienne<br />

touche les rivages d'Algérie était considérée jusque là comme<br />

la plus improbable des absurdités. Il s'agit donc de se dévoiler<br />

les seins devant des millions d'utilisateurs de la toile pour<br />

revendiquer la propriété exclusive de son corps, pour dénoncer<br />

le machisme et la misogynie et pour dire paradoxalement<br />

qu'une femme ne se résume pas à ses attributs érotiques.<br />

Il faut comprendre la démarche de ces « sextrémistes »<br />

avant de verser rapidement dans le dénigrement facile: la<br />

nudité cesse d'être pour elles un attrait ou un outil de pouvoir<br />

dans la relation classique avec les hommes; elle doit être<br />

banalisée, montrée de manière agressive pour mettre en<br />

lumière tout le ridicule et le non-sens de ce rapport schizophrénique<br />

« désir-diabolisation » avec la chair féminine.<br />

Contrairement à ce que beaucoup pensent, « Femen » ne fait<br />

ni dans la pornographie ni dans la provocation gratuite. Il<br />

part d'un raisonnement sain et logique: puisque vous croyez<br />

que mon corps est source de tous les maux, je vous le montre<br />

une bonne fois pour toutes pour à la fois lui rendre sa<br />

dignité et vous montrer que Satan ne se cache pas dans ma<br />

peau!<br />

Si dans les pays européens,<br />

les actions <strong>du</strong> mouvement<br />

n'ont eu que des critiques<br />

d'ordre intellectuel<br />

dans le cadre d'un débat<br />

serein, les sociétés musulmanes<br />

ne sont pas prêtes à<br />

laisser ces « dévergondées »,<br />

ces « trainées » et ces «<br />

impies » envahir le sacrosaint<br />

espace public où doit<br />

dominer l'image (fausse)<br />

que se font les musulmans<br />

d'eux-mêmes, c'est à dire: le<br />

peuple élu dont l'une des<br />

Cependant, le fait<br />

qu'elles aient pu<br />

passer le cap et<br />

créer « Femen<br />

Algeria »<br />

constitue en soit<br />

un tout petit pas<br />

en avant<br />

qualités primordiales<br />

consiste à bien tenir leurs<br />

femmes !<br />

Alors qu'en Algérie, certaines<br />

veulent combattre le<br />

voile islamique en organisant des journées <strong>du</strong> Hayek, comme<br />

si une aliénation bien de chez-nous vaut toujours mieux que<br />

celle venue d'Arabie, alors que le féminisme algérien (ou ce<br />

qui en reste) se complait dans une criante hypocrisie avec les<br />

bons vieux discours des années 1970, l'émergence d'un<br />

groupe de femmes exposant leurs seins sur Internet, est certes<br />

loin d'être un tournant décisif dans la lutte pour les droits<br />

de la femme. On ne peut nier en effet la vacuité de ces incursions<br />

dans la mesure où pour l'heure, il s'agit d'une infime<br />

minorité qui accepte de se mettre en danger et surtout de se<br />

faire insulter par celles-là même dont elles veulent éveiller les<br />

consciences. Cependant, le fait qu'elles aient pu passer le cap<br />

et créer « Femen Algeria » constitue en soit un tout petit pas<br />

en avant et marque une minuscule fracture dans le dictat<br />

socioreligieux qui a longtemps écrasé la femme algérienne.<br />

Aujourd'hui, l'on peut espérer que ces militantes puissent<br />

s'imposer comme telles et convaincre ne serait ce qu'une<br />

frange de la société qu'elles ne sont ni des prostituées ni des<br />

dangers publics, seulement des personnes à part entière qui<br />

ont vu l'échec cuisant <strong>du</strong> féminisme classique et qui, à présent,<br />

veulent radicaliser le combat, exactement comme ces<br />

hommes qui dans les années 1950 sont passés de la politique<br />

aux armes... pour libérer un pays!<br />

S. H.<br />

ALGERIE NEWS Mercredi 27 mars 2013


12 dclg<br />

é a a e<br />

Décryptage<br />

Analyses &<br />

Décryptages<br />

La Turquie et Israël (suite et fin)<br />

Le rapprochement<br />

L<br />

e timing intrigue ! L’appel d’Öcalan<br />

coïncide étrangement avec une<br />

volonté de rapprochement opéré<br />

entre Ankara et Tel-Aviv par le truchement<br />

de Washington. Les responsables<br />

des deux pays ont repris langue<br />

après un gel de près de trois ans. Selon des<br />

médias américains, Benyamin Netanyahou et<br />

Recep Tayyip Erdogan ont eu un entretien<br />

téléphonique juste avant le départ <strong>du</strong> président<br />

américain, Barack Obama, d'Israël pour<br />

la Jordanie. Le Premier ministre israélien a<br />

présenté ses excuses au gouvernement de la<br />

Turquie pour la mort de neuf militants turcs<br />

lors de l'arraisonnement <strong>du</strong> navire Mavi<br />

Marmara, chargé de matériel destiné aux<br />

Palestiniens. Le Premier ministre turc a, de<br />

son côté, accepté ces excuses «au nom <strong>du</strong> peuple<br />

turc». Cette reprise de contact ne s’arrête<br />

pas aux règles protocolaires de bienséance.<br />

Dans un communiqué, Benyamin<br />

Netanyahou a saisi cette occasion pour<br />

annoncer la reprise de la normalisation avec<br />

la Turquie, après avoir exprimé ses regrets et<br />

promis une indemnisation. «Les deux responsables<br />

ont convenu de continuer à œuvrer à<br />

l'amélioration de la situation humanitaire<br />

dans les Territoires palestiniens», selon le<br />

communiqué. Les experts s’interrogent sur le<br />

déploiement par la Maison-Blanche d’importants<br />

efforts ayant permis aux chefs de gouvernement<br />

israélien et turc de mettre fin à un<br />

contentieux qui <strong>du</strong>rait depuis l'arraisonnement<br />

meurtrier de la flottille pour Ghaza, en<br />

mai 2010. Israël et la Turquie étaient à couteaux<br />

tirés depuis cette opération en mer, où<br />

neuf militants turcs avaient été tués par les<br />

forces israéliennes lors de l'arraisonnement en<br />

eaux internationales <strong>du</strong> navire Mavi Marmara<br />

en route vers la bande de Ghaza. La médiation<br />

américaine en ce sens n’est pas innocente.<br />

L’Oncle Sam veut toujours l’émergence d’une<br />

force géopolitique dans la région pour contrecarrer<br />

la menace iranienne. L’objectif est de<br />

faire opposer l’islam préten<strong>du</strong>ment «modéré»<br />

au gouvernement chiite iranien. Pour revenir<br />

à l’épisode de Marmara, dans un rapport<br />

publié le 1er septembre 2011, une commission<br />

d'enquête mandatée par les Nations<br />

unies avait d'ailleurs conclu qu'Israël avait<br />

utilisé une force excessive lors de l'assaut<br />

contre cette flottille, sans toutefois condamner<br />

le blocus de l'enclave palestinienne de 1,6<br />

million d'habitants. Erdogan a été recon<strong>du</strong>it<br />

le 12 juin 2011 pour un troisième mandat à la<br />

tête de son pays, dans un contexte marqué par<br />

le bouleversement de la carte géopolitique<br />

régionale, impulsé par la dynamique révolutionnaire<br />

arabe, sur fond d’ambition<br />

d’Ankara de propulser une politique néoottomane<br />

visant à ancrer la Turquie comme le<br />

nouveau point de référence diplomatique <strong>du</strong><br />

Moyen-Orient.<br />

«Suscitant par réaction la consolidation<br />

d’un front pétro-monarchique conservateur<br />

par adjonction <strong>du</strong> Maroc et de la Jordanie, ce<br />

bouleversement a incité les Etats-Unis à<br />

renouer une grande alliance avec la frange<br />

moderniste de l’islam sunnite pour pallier ses<br />

avatars <strong>du</strong> printemps», analyse René Naba,<br />

spécialiste <strong>du</strong> monde arabe et <strong>du</strong> Moyen-<br />

Orient. Une alliance turco-américaine à l’effet<br />

de lever l’ostracisme qui frappe les «Frères<br />

musulmans» dans les pays arabes, en témoigne<br />

les manifestations qui surviennent en<br />

Egypte, Tunisie et Libye.<br />

La Turquie occupe une position géostratégique.<br />

Elle est le point de jonction entre deux<br />

continents l’Europe et l’Asie. Elle constitue<br />

un pays central de la configuration régionale.<br />

Frontalière de huit pays Bulgarie, la Grèce, la<br />

Syrie, l’Irak, l’Iran, l’Azerbaïdjan, l’Arménie et<br />

la Géorgie), elle est egelement bordée par trois<br />

mers la mer Noire au nord, la mer Egée à<br />

Pour des historiens, la période d’Attatürk dans<br />

l’évolution de l’Etat turc ne serait qu’une<br />

parenthèse ouverte, puis vite fermée, estimant<br />

qu’il y a des velléités d’un retour à<br />

gouvernement de califat.<br />

l’ouest et la mer Méditerranée au sud. Elle<br />

contrôle de surcroît le détroit <strong>du</strong> Bosphore et<br />

le détroit des Dardanelles.<br />

René Naba présente un profil éloquent de<br />

l’actuel Premier ministre. Il estime que c’est le<br />

seul dirigeant musulman qui a pu assurer<br />

d’une visibilité politique à moyen terme.<br />

Erdogan ambitionne, selon l’analyse de Naba,<br />

de se poser en modèle de gouvernance islamique<br />

comme sous bassement à sa diplomatie<br />

néo-ottomane en vue de promouvoir son pays<br />

comme le chef de file de la nouvelle configuration<br />

régionale. Dans l’ordre symbolique, il<br />

se propose d’ailleurs d’assurer, sur le plan<br />

urbanistique, la jonction entre l’Europe et<br />

l’Asie, par l’édification de deux villes balises<br />

antisismiques dans la zone tellurique<br />

d’Istanbul.<br />

L’ancien maire d’Istanbul souhaite, en<br />

effet, neutraliser par anticipation les effets des<br />

séismes dont l’ancienne capitale de l’Empire<br />

en est la cible potentielle de par sa localisation<br />

géologique, en construisant des villes satellites,<br />

l’une en Anatolie (Asie), l’autre dans la<br />

zone européenne, ayant vocation à absorber<br />

ALGERIE NEWS Mercredi 27 mars 2013<br />

l’exode des 14 millions d’habitants d’Istanbul<br />

en cas de séisme. Le projet d’une valeur de 200<br />

milliards de dollars prévoit que ces deux villes<br />

seront reliées par un pont de 45 km, d’une largeur<br />

de 150 mètres et d’une profondeur faisant<br />

la jonction entre l’Anatolie et la zone<br />

européenne. Parallèlement, Ankara devrait se<br />

doter d’importantes structures militaires et<br />

hospitalières, à l’effet de propulser la capitale<br />

turque au rang de mégapole de l’in<strong>du</strong>strie<br />

d’armement et de vaste complexe hospitalier à<br />

bas prix, de dimension transcontinentale. Un<br />

troisième pôle de développement est prévu à<br />

Diyarbakir, chef-lieu de la zone kurde.<br />

Du califat à la stratégie<br />

néo-ottomane<br />

Pour des historiens, la période d’Attatürk<br />

dans l’évolution de l’Etat turc ne serait qu’une<br />

parenthèse ouverte, puis vite fermée, estimant<br />

qu’il y a des velléités d’un retour à gouvernement<br />

de califat.<br />

L’accession au pouvoir en 2002 <strong>du</strong> Parti de<br />

la justice et <strong>du</strong> développement (AKP), d’inspiration<br />

islamiste et anti-kémaliste, pour de<br />

nombreux géopolitiques, a changé la donne à<br />

Ankara : une mutation économique, politique,<br />

stratégique et socioreligieuse impressionnante<br />

a été enregistrée <strong>du</strong>rant cette courte<br />

période. Cependant, il faut dire que le gouvernement<br />

d’Ankara a ouvert tous les fronts et<br />

joue sur tous les registres. Dans une analyse<br />

des mutations intrinsèques dans la société<br />

turque, le géopolitique Alexandre del Valle<br />

estime qu’il y a des aspects apparents de religiosité,<br />

le gouvernement ne perd pas de vu la<br />

modernité et la mondialisation. En même<br />

temps qu’il y a des constructions de mosquées,<br />

le renvoi des militaires dans leurs<br />

casernes ou en prison, on autorise le port <strong>du</strong><br />

voile islamique dans les écoles et dans les professions.<br />

Cet expert souligne qu’il y a également<br />

un retour géopolitique de la Turquie<br />

dans ses anciennes possessions <strong>du</strong> Proche-<br />

Orient, candidature à l’Union européenne,<br />

projets de suppression <strong>du</strong> serment des députés<br />

faisant référence à la laïcité et à Atatürk,...<br />

Alexandre del Valle dresse un tableau peu<br />

reluisant <strong>du</strong> gouvernement d’Erdogan. Pour<br />

ce géopolitique, l’actuel Premier ministre turc<br />

se comporte comme un digne héritier d’un<br />

califat ottoman, en tentant de le faire renaître<br />

de ses cendres. C’est pour cela, explique le<br />

géopolitique, qu’Erdogan tient particulièrement<br />

au projet de révision de la Constitution<br />

turque, prévue en mars 2014. Officiellement,<br />

les amendements auront trait à adapter la loi<br />

fondamentale aux «normes européennes de


Décryptage<br />

13<br />

Kateb Yacine<br />

Déjà auteur<br />

à 17 ans !<br />

Par Slemnia Bendaoud<br />

Oui, à 17 ans ! Et encore<br />

adolescent ! Il aurait pu<br />

rejoindre sur ce glorieux<br />

registre Honoré de Balzac !<br />

Mais c’était sans compter<br />

avec la révolution et ses<br />

nombreuses contraintes.<br />

Les quelques mois qui<br />

séparent les deux auteurs<br />

de renom démontrent, à<br />

l’évidence, à quel point<br />

«aux âmes bien nées, la<br />

valeur n’attend le nombre<br />

des années».*<br />

démocratie», mais en réalité, dit del Valle,<br />

l’objectif réel c’est de faire sauter les derniers<br />

verrous laïques-kémalistes, qui empêchent<br />

l’AKP de réislamiser la Turquie. L’actuelle<br />

Constitution turque, élaborée par les militaires<br />

en 1982, interdit les partis islamiques et<br />

garantit la laïcité de la Justice et de l’Etat.<br />

Comme les révolutionnaires islamistes issus<br />

des Frères musulmans qui veulent rétablir<br />

progressivement la char'ia au nom de la<br />

démocratie, l’AKP se réclame des principes<br />

démocratiques de l’Union européenne pour<br />

justifier le démantèlement des institutions<br />

kémalistes, notamment les pouvoirs politiques<br />

des militaires. Et l’estocade finale au<br />

modèle militaro-kémaliste laïque a été portée<br />

par l’AKP depuis 2008, avec la condamnation<br />

et l’incarcération de militaires anti-islamistes<br />

et de journalistes et militants nationalisteslaïques<br />

accusés d’appartenir à un groupuscule<br />

secret qui projetait de renverser l’AKP («complot<br />

Ergenekon»). Ironie de l’histoire, souligne-t-il,<br />

ces militaires condamnés par des tribunaux<br />

turcs repris en main par les islamistes,<br />

sont ceux-là mêmes qui emprisonnèrent M.<br />

Erdogan en 1997 pour «incitation à la haine<br />

religieuse», l’ancien maire d’Istanbul et son<br />

parti, l’AKP, savourent ainsi leur revanche. Ce<br />

qui est sûr, c’est que la Turquie fera parler<br />

d’elle dans un avenir proche. Elle sera sous les<br />

feux de la rampe, reste à savoir comment se<br />

négocieront les prochaines échéances électorales.<br />

M. B.<br />

En effet, c’est en 1948, aux<br />

Editions «Mimouni**» que<br />

Kateb Yacine publia son premier<br />

titre, intitulé «Abdelkader et l’indépendance<br />

algérienne», juste<br />

après avoir tenté un premier essai avec son<br />

recueil de poèmes «Soliloques» chez<br />

Thomas – Bône (1946). Ce fut donc juste<br />

une année après les massacres <strong>du</strong> 8 Mai<br />

1945. Kateb Yacine habitait alors Sétif.<br />

Chez ses parents bien sûr. Il y avait comme<br />

tous les Algériens défilé dans ses rues bondées<br />

de monde, crié son malheur et misérable<br />

condition d’indigène spolié de son territoire,<br />

richesse, langue et dignité.<br />

La Seconde Guerre mondiale livrait<br />

l’Alsace et la Lorraine de nouveau à la<br />

France. Dans le même sillage, l’Algérie<br />

réclamait à la France l’intégralité de son<br />

territoire et identité. Au niet catégorique<br />

français répondront intempestivement ces<br />

manifestations sporadiques algériennes.<br />

Et ce fut donc ces mouvements de foule<br />

continus, entre autres, à Sétif. Kateb Yacine<br />

y était, drapeau à la main. Comme tous ses<br />

concitoyens qui auront échappé à la mort<br />

plus que certaine, il sera incarcéré.<br />

Sa détention aura <strong>du</strong>ré cinq longs mois.<br />

Il ne <strong>du</strong>t sa libération que sous caution<br />

d’une intervention parentale affiliée au secteur<br />

considéré, dont il usera d’ailleurs à<br />

bon escient.<br />

Sitôt libéré en l’absence <strong>du</strong> moindre<br />

délibéré, le rebelle restera toujours fidèle à<br />

ses idéaux et aux grands héros de la révolution<br />

algérienne.<br />

Afin de l’aborder par le bon bout, il<br />

remontra jusqu’aux sources <strong>du</strong> mouvement<br />

national algérien, consacrant tout un<br />

livre à celui qui fut le véritable fondateur<br />

de l’Etat algérien moderne.<br />

Bien qu’encore tout jeune adolescent, il<br />

écrira ce somptueux ouvrage complètement<br />

consacré à l’Emir Abdelkader, contenant<br />

en tout et pour tout moins de cinquante<br />

pages.<br />

Et dès l’incipit, il met son monde au<br />

contact de ce véritable monstre, à la fois,<br />

combattant, cavalier, auteur, poète, exégète,<br />

penseur, guerrier, stratège et homme de loi<br />

et de foi…<br />

Pour aller droit au but, il paraphrase<br />

son héros grâce à cette citation de grande<br />

qualité littéraire et utilité civique publique<br />

considérable: «C’est par la vérité qu’on<br />

apprend à connaître les hommes, et non<br />

par les hommes qu’on connaît la vérité…»<br />

Ainsi, le commentaire qui suit, résume à<br />

lui seul, tout le contenu de l’ouvrage. Il y<br />

est écrit, je cite : «Cette parole suffit à éclairer<br />

le fond même de la vie et de l’action<br />

d’Abdelkader...»<br />

C’était une façon bien singulière de présenter<br />

son grand héros, cet «homme de<br />

piété, de goût et de bon conseil». Le reste de<br />

l’ouvrage portera sur son combat, sa résistance,<br />

sa bravoure, ses séjours (en France et<br />

en Syrie), son traité, son œuvre de grand<br />

intérêt pour de nombreuses communautés…En<br />

1883, peu avant sa mort, à Damas,<br />

l’Emir Abdelkader faisait ce souhait : «Je ne<br />

doute pas que l’Algérie accomplira son destin...»<br />

Depuis, le destin de l’auteur est resté<br />

toujours lié à celui de son héros, accroché<br />

aux basques de l’œuvre de grande importance<br />

et qualité extraordinaire qu’il aura<br />

réalisée pour l’histoire et pour le pays.<br />

Seulement, dans l’intervalle, une belle et<br />

très érudite plume venait de naître.<br />

Il ne lui faudra pas plus qu’une petite<br />

brochette d’années afin de mieux s’affirmer,<br />

d’éclore convenablement et complètement,<br />

peaufinant et confirmant à mesure<br />

que les jours passent sa véritable ascension<br />

et indéniable promotion.<br />

Avec «Nedjma», son étoile brillera sous<br />

d’autres cieux, bien plus loin que son pays<br />

l’Algérie. Il était à la recherche de cette<br />

lumière afin de bien éclairer avec son chemin<br />

et celui qui mènera juste quelques<br />

années plus tard à l’indépendance de son<br />

pays.<br />

Ensuite, ce fut des titres à la série, tous<br />

aussi remarquablement bien écrits les uns<br />

comme les autres ; chose qui lui valut d’être<br />

longtemps porté en véritable héros en<br />

dehors des murs algériens et surtout d’être<br />

cité parmi les cinquante personnalités<br />

–presque toutes de grandes plumes- ayant<br />

les plus compté dans la vie de Jean<br />

Daniel***. A l’indépendance de l’Algérie,<br />

Kateb Yacine dont «Nedjma» sera considéré<br />

le texte fondamental de la littérature<br />

algérienne d’expression française, n’ouvrera<br />

paradoxalement droit ni au<br />

«Panthéon littéraire algérien» de ses<br />

magnifiques œuvres ni même à la juste<br />

récompense <strong>du</strong> tribut pays à la révolution.<br />

Lui-même, d’ailleurs, n’en voulait pas.<br />

Juste quelques pièces de théâtre meubleront<br />

son temps pour tenir le coup, avant de<br />

tirer sa révérence dans la plus totale solitude<br />

et ignorance de la sphère politique et<br />

culturelle de son pays.<br />

Cet état d’esprit n’était donc pas nouveau<br />

pour lui. Déjà, <strong>du</strong> temps de<br />

Boumediène, le natif de Guelma n’était<br />

d’ailleurs pas en odeur de sainteté avec ce<br />

fils <strong>du</strong> pays qui muselait toute idée<br />

contraire à la sienne.<br />

Et de nouveau, ce fut l’impasse pour lui.<br />

Elle <strong>du</strong>rera d’ailleurs de bien longues<br />

décennies. «Nedjma» brillait ailleurs qu’en<br />

Algérie. Elle illuminera d’ailleurs tout son<br />

monde. Son auteur était resté depuis bien<br />

muet !<br />

Même si en 1976, il aura droit à quelques<br />

discours de circonstance, le temps de<br />

pimenter la dernière mouture de la charte<br />

nationale, revue et corrigée en 1986 avant<br />

d’être complètement remise en cause avec<br />

l’avènement de la constitution de 1989.<br />

Ce fut l’année <strong>du</strong> décès <strong>du</strong> maître de<br />

«Nedjma». Juste quelques mois seulement<br />

après son adoption. Mais, notre auteur,<br />

gravement malade, ne survivra pas longtemps<br />

à cette parenthèse de l’ouverture<br />

politique et médiatique, aussitôt refermée<br />

comme ce fut hier et jadis.<br />

--------------------<br />

(*) Corneille – Le Cid.<br />

(**) Kateb Yacine – «Abdelkader et<br />

l’indépendance algérienne», Editions<br />

Mimouni (1948) ; réédité en 1983 par le<br />

SNED (Algérie).<br />

(***) Jean Daniel – «les Miens folio»-<br />

Gallimard – 2010.<br />

ALGERIE NEWS Mercredi 27 mars 2013


14 dclg<br />

é a a e<br />

Kiosque international<br />

Analyses &<br />

Décryptages<br />

PORTRAIT<br />

Stéphane Hessel,<br />

il a dansé avec<br />

le siècle<br />

Marion Cocquet, Le Point<br />

Écrivain, résistant, juriste, héros -<br />

malgré lui - de "Jules et Jim" et<br />

même rock star dans ses vieux<br />

jours. Portrait d'un touche-à-tout<br />

idole des jeunes.<br />

Les hommages pleuvent et, à quelques<br />

rares exceptions, sont unanimes. La classe<br />

politique dans son ensemble ainsi que le<br />

monde de la culture tressent des lauriers à<br />

Stéphane Hessel. Son livre Indignez-vous !<br />

fut le best-seller de l'année 2010 et marqua<br />

profondément ses deux millions de lecteurs.<br />

Stéphane Hessel, mort ? On peine à le<br />

croire. Il semblait qu'il fût devenu éternel,<br />

ce grand et beau vieillard. On l'aurait juré<br />

sorti <strong>du</strong> siècle avec lequel il avait "dansé"<br />

pour entrer directement dans l'histoire,<br />

avec la panoplie complète : une voix tout<br />

droit sortie de la TSF, une politesse surannée,<br />

une élégance d'un autre âge. Et puis,<br />

lorsqu'à 95 ans on court le monde et les<br />

plateaux de télévision, lorsqu'on écrit des<br />

best-sellers, lorsqu'on baptise un mouvement<br />

de mobilisation international, est-ce<br />

que l'on meurt encore ?<br />

L'indigné le plus célèbre de France s'est<br />

pourtant éteint mercredi. Le 15 avril 2012,<br />

il avait été rapatrié d'Italie, où il séjournait,<br />

pour être hospitalisé quelques jours. Rien<br />

de bien grave : une grosse fatigue. "Il ne sait<br />

pas dire non, il ne sait pas se ménager",<br />

déplorait alors son épouse, Christiane<br />

Hessel Chabry, sa cadette de dix ans. Il n'y<br />

avait pas moyen de le faire tenir en place,<br />

pas plus à l'approche de ses 100 ans qu'à 20<br />

ans. Depuis, le grand homme avait eu toutes<br />

les peines <strong>du</strong> monde à retrouver sa<br />

légendaire énergie. Il avait pourtant accepté<br />

de promouvoir à la télévision et à la radio À<br />

nous de jouer, sous-titré "Appel aux indignés<br />

de cette terre", un livre qui devait sortir<br />

le 13 mars prochain. Mais la vie, ou plutôt<br />

la mort, en a décidé autrement.<br />

Jules et Jim<br />

Stéphane Hessel, c'est vrai, avait de qui<br />

tenir. La vie de ses parents valait comme la<br />

sienne une page d'histoire. Ou un scénario<br />

: François Truffaut en a directement tiré le<br />

cultissime Jules et Jim. Sa "Kathe" est inspirée<br />

d'Helen Hessel, flamboyante Berlinoise<br />

née dans la bonne bourgeoisie antisémite,<br />

qui épousa Franz Hessel, un écrivain juif,<br />

tra<strong>du</strong>cteur de Proust. Avec lui et son meilleur<br />

ami, Pierre-Henri Roché, elle noua une<br />

relation à trois passionnée, tumultueuse.<br />

Polyglotte, humaniste, impertinente, elle<br />

appela les femmes allemandes à l'insoumission,<br />

tira son mari des camps et tra<strong>du</strong>isit en<br />

allemand l'impudique Nabokov...<br />

La bougeotte et la fronde comme traditions<br />

familiales. La poésie, aussi. Tout<br />

jeune, Stéphane apprend des pages entières<br />

de poésie allemande et française :<br />

Hölderlin, Baudelaire, Goethe, Rimbaud,<br />

Apollinaire. En France, où il s'est installé<br />

avec sa mère en 1927, il étudie à l'École alsacienne<br />

et fréquente Marcel Duchamp, Man<br />

Ray, Philippe Soupault, André Breton. Il<br />

obtient son baccalauréat en 1933, puis intègre<br />

l'École normale supérieure, où il étudie<br />

la philosophie auprès de Merleau-Ponty. En<br />

1937, il obtient la nationalité française et, à<br />

l'automne 1939, se trouve mobilisé. Deux<br />

ans et une drôle de guerre plus tard, il<br />

rejoint Londres et la Résistance.<br />

Résistance<br />

La suite ? Un combat pour la France<br />

libre digne, lui aussi, des grands écrans :<br />

débarqué en France en 1944 avec d'autres<br />

combattants, il est arrêté par les Allemands,<br />

torturé, puis déporté à Buchenwald, où il<br />

échappe à la pendaison en prenant l'identité<br />

d'un camarade prisonnier mort <strong>du</strong><br />

typhus. Il rate une tentative d'évasion, est<br />

transféré à plusieurs reprises d'un camp à<br />

un autre et parvient finalement à s'échapper<br />

<strong>du</strong> train qui l'emmène à Bergen-Belsen.<br />

Le 8 mai 1945, il arrive à Paris.<br />

Après la guerre, Stéphane Hessel passe le<br />

concours <strong>du</strong> quai d'Orsay et devient diplomate.<br />

Nommé au secrétariat général de la<br />

toute jeune Organisation des Nations unies,<br />

il participe aux côtés de René Cassin à la<br />

rédaction de la Charte universelle des droits<br />

de l'homme. Ce seront ensuite l'Afrique<br />

noire, l'Asie et une préoccupation constante<br />

pour les questions de solidarité internationale,<br />

avant que, à l'arrivée au pouvoir de<br />

François Mitterrand, il soit nommé ambassadeur<br />

de France. Cette histoire, qui traverse<br />

les grandes dates de son époque,<br />

Stéphane Hessel la raconte en 1997 dans<br />

son autobiographie, Danse avec le siècle<br />

(Seuil). Il semblait donc, à l'horizon des<br />

années 2000, que le chapitre Hessel fût clos,<br />

à peu de choses près, et que le vénérable<br />

vieillard dût prendre une retraite méritée.<br />

C'était compter sans un petit livre gris, pas<br />

plus gros qu'une brochure, au titre en<br />

forme d'injonction. Par un phénomène<br />

curieux, conjonction d'un marketing réussi<br />

(le format, le prix, une disposition toute<br />

trouvée près des caisses des librairies) et<br />

d'une captation de l'air <strong>du</strong> temps (au<br />

moment où le livre paraissait, Mohamed<br />

Bouazizi s'immolait par le feu en Tunisie),<br />

Indignez-vous ! devient dès sa parution un<br />

véritable phénomène. Le livre est ven<strong>du</strong> à<br />

des millions d'exemplaires, tra<strong>du</strong>it dans des<br />

dizaines de langues, et le mot "indigné"<br />

devient l'emblème de l'année 2011.<br />

Ce succès, Stéphane Hessel en a toutefois<br />

payé le prix. D'abord, parce que, non sans<br />

raison, il semblait outré au regard <strong>du</strong> livre<br />

lui-même : quelques dizaines de pages prônant<br />

la non-violence et l'exigence d'un<br />

monde plus juste. Ensuite, en raison de la<br />

cause privilégiée par Hessel : la Palestine, ce<br />

qui lui a valu certaines volées de bois vert,<br />

comme les critiques véhémentes de Pierre-<br />

André Taguieff ou de Gilles-William<br />

Goldnadel. Il en aurait fallu davantage,<br />

cependant, pour déboulonner l'ancien<br />

ambassadeur. En décembre 2010, le titre <strong>du</strong><br />

documentaire que lui consacrait le magazine<br />

Empreintes, sur France 5, était tiré de<br />

la fameuse phrase de Camus, "il faut imaginer<br />

Sisyphe heureux". De fait, Hessel n'aurait<br />

sans doute pas renié l'idée d'une lutte<br />

toujours à recommencer et toujours neuve,<br />

capable, comme l'écrivait le philosophe, de<br />

"remplir un coeur d'homme".<br />

Le jour où les banques ont failli<br />

Neil Irwin, The Washington Post<br />

En s’attaquant aux dépôts bancaires, le plan de sauvetage<br />

de Chypre pourrait déclencher une nouvelle<br />

crise financière en Europe.Samedi matin [16 mars],<br />

Chypre est parvenu à un accord avec les prêteurs internationaux<br />

sur un plan de sauvetage de l’île. Dans le cadre de<br />

cet accord, les dépôts bancaires de plus de 100 000 euros<br />

seront soumis à un prélèvement de 9,9 % ; les dépôts inférieurs<br />

seront taxés à 6,75 % [face au tollé suscité par ces<br />

mesures, des discussions étaient engagées en début de<br />

semaine pour éviter de pénaliser les petits épargnants].<br />

Les Chypriotes ont eu une réaction parfaitement logique<br />

: ils ont fait la queue devant les distributeurs de billets<br />

pour retirer le maximum d’argent en espèces avant que<br />

leur compte ne soit ponctionné.<br />

Ce qui est à préciser, pour ceux qui auraient des difficultés<br />

à localiser l’île sur une carte, c’est que Chypre est<br />

l’un des 17 pays membres de la zone euro, même s’il est<br />

situé beaucoup plus près de Beyrouth que de Paris. Les<br />

dirigeants des pays européens ont passé les six dernières<br />

années à remuer ciel et terre pour que leurs épargnants ne<br />

subissent pas de pertes, quelles que soient les difficultés de<br />

leur banque.<br />

Le cas le plus frappant est celui <strong>du</strong> gouvernement irlandais,<br />

qui s’est porté garant pour les banques en mettant à<br />

mal les finances publiques. Même quand l’économie grecque<br />

est tombée dans la récession et que les pertes des banques<br />

espagnoles liées à l’immobilier ont atteint des<br />

niveaux dangereux, la Banque centrale européenne et les<br />

gouvernements européens ont veillé à ce que les dépôts<br />

bancaires restent sûrs. Ils craignaient que, en obligeant les<br />

épargnants à éponger les dettes d’un pays, on ne donne le<br />

signal de retraits massifs dans les banques européennes.<br />

Le cas de Chypre est-il donc différent ? A bien des<br />

égards le pays se distingue <strong>du</strong> reste de la zone euro, et pas<br />

seulement sur le plan géographique. Sa population est de<br />

1,1 million d’habitants (dix fois moins qu’en Grèce). Il a<br />

un système bancaire difficile à gérer, avec des engagements<br />

dix fois plus importants que le PIB (contre seulement 3,5<br />

fois plus pour l’ensemble de la zone euro). Beaucoup de<br />

ALGERIE NEWS Mercredi 27 mars 2013<br />

ces dépôts appartiennent à des Russes fortunés, pour qui<br />

Chypre est un endroit pratique pour placer de l’argent.<br />

Voilà les raisons pour lesquelles le Fonds monétaire<br />

international (FMI) a insisté pour que les pertes soient<br />

supportées par les épargnants – sans compter que sauver<br />

les finances chypriotes sans la contribution de 5,8 milliards<br />

d’euros représentée par les pertes des déposants<br />

aurait impliqué un renflouement quasiment équivalent au<br />

PIB <strong>du</strong> pays, un choc trop lourd à encaisser pour le FMI.<br />

La Banque centrale européenne sera désormais très<br />

vigilante et surveillera les activités en Grèce, en Espagne et<br />

ailleurs pour voir si le précédent chypriote ne provoque<br />

pas de retraits massifs dans les banques de ces pays. Si les<br />

déposants des pays européens ont l’air de penser que<br />

Chypre est la nouvelle norme et que des dépôts bancaires<br />

apparemment sûrs peuvent être ponctionnés <strong>du</strong> jour au<br />

lendemain de 10 %, on peut s’attendre à un afflux de liquidités<br />

des banques centrales dans ces pays.<br />

Ce que le reste <strong>du</strong> monde peut espérer de mieux est que<br />

le cas chypriote soit suffisamment unique pour ne pas<br />

déclencher de panique à Athènes et à Madrid (ou à<br />

Lisbonne, Dublin et Rome). Au cours des six derniers<br />

mois, les marchés financiers mondiaux ont repris<br />

confiance, apparemment convaincus que la crise de la zone<br />

euro était terminée. Chypre nous dira si cette confiance est<br />

justifiée ou non. En d’autres termes, si une nouvelle crise<br />

éclate en Europe, les historiens pourront attribuer son origine<br />

au sauvetage des banques chypriotes.


Kiosque international dclg<br />

é<br />

a a<br />

Analyses &<br />

Décryptages<br />

e<br />

15<br />

Pourquoi une révolution<br />

non-violente est devenue<br />

un bain de sang<br />

Janine di Giovanni, <strong>News</strong>week<br />

Pourquoi l’opposition a-t-elle pris<br />

la décision d’abandonner la nonviolence<br />

pour prendre les armes,<br />

alors que les révolutions qui ont<br />

réussi à chasser les dictatures ont majoritairement<br />

été pacifiques?<br />

En 2011, les despotes Hosni Moubarak,<br />

Zine el-Abidine Ben Ali et Mouammar<br />

Kadhafi ont été déchus. A l’époque, même<br />

Bachar el Assad semblait sur le point de<br />

rejoindre le club des perdants. Pourtant, si<br />

l’on en juge par l’entretien exclusif réalisé<br />

par le Sunday Times avec Bachar [le 3 mars<br />

2013] – ainsi que l’appellent ses détracteurs<br />

en Syrie – ce méchant n’a toujours<br />

pas l’air disposé à prendre le chemin de la<br />

sortie.<br />

Est-il fou ? Bachar n’en croit rien. Il<br />

estime que le comportement des gouvernements<br />

occidentaux qui aident l’opposition<br />

syrienne, est digne de tyrans. Les commentaires<br />

récents <strong>du</strong> [secrétaire d'Etat américain]<br />

John Kerry sur la Syrie n’ont fait que<br />

renforcer sa détermination, lui qui refuse<br />

de quitter Damas sans recours à la force. Le<br />

meurtre d’innocents, les raids aériens à<br />

Alep, les attaques de journalistes : tout cela,<br />

pour le dictateur syrien, ne sont qu’exagérations.<br />

Ce ne sont que des mensonges<br />

relayés par la presse favorable aux rebelles<br />

et par l’Occident, qui n’a aucun droit de<br />

venir se mêler des affaires intérieures de la<br />

Syrie.<br />

La clé est le pouvoir<br />

<strong>du</strong> peuple<br />

Les militants de la révolution tunisienne<br />

s’y sont pris autrement. Ils se sont servis<br />

d’Internet pour démanteler le régime de<br />

Ben Ali : ils ont piraté les sites web des<br />

ministères et les ont fermés. En Egypte, les<br />

militants ont organisé la chute de<br />

Moubarak à l’avance en s’inspirant des<br />

méthodes de Sr?a Popovi?. C’est le gourou<br />

de la non-violence, Gene Sharp, qui est à<br />

l’origine de ces techniques. Il encourage le<br />

théâtre de rue, la création de réseaux<br />

sociaux et la résistance sans faire appel aux<br />

armes. Dans le monde entier, des militants<br />

téléchargent secrètement les écrits de Gene<br />

Sharp sur Internet pour tenter d’appliquer<br />

des méthodes qui éviteront à leurs pays de<br />

nouveaux bains de sang et qui apporteront<br />

la démocratie.<br />

Le fait que la Syrie ait pris le chemin de<br />

la violence implacable et interminable est<br />

une tragédie. Selon Gene Sharp, venir à<br />

bout des dictateurs et changer la société<br />

passe par l’établissement d’une stratégie et<br />

d’une méthodologie, auxquelles il faut se<br />

tenir – et il faut également avoir la population<br />

de son côté. La clé est le pouvoir <strong>du</strong><br />

peuple. Le mouvement d’opposition à la<br />

guerre <strong>du</strong> Vietnam a échoué à de nombreux<br />

égards car passer son temps à brûler<br />

le drapeau américain n’avait aucune<br />

chance de rallier la population à sa cause.<br />

Occupy Wall Street était trop désorganisé<br />

et romantique.<br />

Dans le contexte issu <strong>du</strong> Printemps<br />

arabe, le pire qui puisse arriver est une évolution<br />

<strong>du</strong> conflit syrien similaire aux guerres<br />

de Bosnie et d’Irak. En 1993, Sarajevo a<br />

peu à peu été contaminée par les luttes<br />

intestines entre différentes factions des<br />

musulmans bosniaques, mais personne<br />

(moi y compris) n’a voulu écrire à ce sujet<br />

Quels films pour Cannes ?<br />

à l’époque. Après l’invasion de l’Irak, les<br />

idéologies ont divisé la population plutôt<br />

que de la rassembler face à ses oppresseurs.<br />

Un pays qui ressemble<br />

à la Bosnie<br />

Je ne m’inquiète plus seulement d’assister<br />

à une longue guerre d’attrition entre un<br />

bastion alaouite [la communauté <strong>du</strong><br />

Président syrien] sur la côte syrienne, soutenu<br />

par la Russie, l’Iran et le Hezbollah, et<br />

le reste <strong>du</strong> pays. Le plus alarmant, c’est que<br />

le camp de l’opposition lui-même risque<br />

d’imploser et d’engendrer diverses factions<br />

et guerres pour contrôler la Syrie et les<br />

zones au-delà de ses frontières.<br />

Quand je vois une guerre, je ne pense<br />

pas aux stratégies militaires. Je vois le<br />

conflit au niveau local : comment se répercute-t-il<br />

sur les familles, les écoles, les hôpitaux<br />

? Je pense aux voies d’approvisionnement<br />

et aux réservoirs d’eau, je me<br />

demande comment la population réussira<br />

à passer l’hiver sans électricité et sans antibiotiques.<br />

Je pense au fait que le tissu ethnique<br />

qui existe en Syrie – qui me rappelle<br />

la Bosnie, au sens où les personnes ne se<br />

qualifient plus de Syriens mais de Druzes,<br />

Shiites, Sunnites, alouites ou Chrétiens –<br />

sera détruit à jamais.<br />

Malgré les critiques en<strong>du</strong>rées par le<br />

Printemps arabe, je reste convaincue que la<br />

démocratie fonctionnera. Il faut des années<br />

pour insuffler le changement. Il faut <strong>du</strong><br />

temps pour installer une véritable démocratie.<br />

La violence y fait obstacle et il est<br />

extrêmement troublant que même les militants<br />

syriens soient maintenant divisés<br />

entre ceux qui sont partis lorsque les armes<br />

sont devenues monnaie courante et ceux<br />

qui sont restés.<br />

Marc-André Lussier, La Presse<br />

Àun peu plus de trois semaines de la<br />

conférence de presse <strong>du</strong> 18 avril, au<br />

cours de laquelle sera annoncée la<br />

sélection officielle <strong>du</strong> 66ème Festival de<br />

Cannes, plusieurs médias français s’exercent<br />

au jeu des spéculations en tentant de<br />

répondre à la fameuse question «Quels<br />

films pour Cannes ?»<br />

En attendant les annonces officielles,<br />

l’organisation dévoile progressivement<br />

quelques éléments clés. Après avoir<br />

annoncé l’identité <strong>du</strong> président <strong>du</strong> jury<br />

(Steven Spielberg) et le titre <strong>du</strong> film qui<br />

aura l’honneur d’ouvrir les festivités le 15<br />

mai (The Great Gatsby), voilà qu’on a<br />

révélé l’affiche (et l’image) qu’on retrouvera<br />

partout sur la Croisette cette année.<br />

Le Festival de Cannes a choisi pour l’affiche<br />

de sa 66e édition un couple qui<br />

incarne à la perfection l’esprit <strong>du</strong> cinéma :<br />

Joanne Woodward et Paul Newman, pris<br />

en photo sur le tournage <strong>du</strong> bien nomméA<br />

New Kind of Love, de Melville Shavelson<br />

(1963). C’est pour le Festival l’occasion de<br />

rendre hommage à la mémoire de Paul<br />

Newman, disparu en 2008, et de faire un<br />

salut plein d’admiration à Joanne<br />

Woodward, sa femme et son interprète<br />

d’élection. Le Festival de Cannes les a<br />

accueillis en 1958 – année de leur mariage<br />

- en sélectionnant en compétition Les<br />

Feux de l’été (The Long Hot Summer) de<br />

Martin Ritt, premier film qu’ils tournent<br />

ensemble. Leur histoire continue à être<br />

associée au Festival avec les films réalisés<br />

par Paul Newman, qui confie des rôles<br />

inoubliables à Joanne Woodward dans De<br />

l’influence des rayons gamma sur le comportement<br />

des marguerites (The Effect of<br />

the Gamma Rays on Man-in-the-Moon<br />

Marigolds) (compétition -1973) et La<br />

Ménagerie de verre (The Glass Menagerie)<br />

(compétition - 1987).<br />

L’affiche <strong>du</strong> Festival 2013<br />

ALGERIE NEWS Mercredi 27 mars 2013<br />

La photo de tournage a été isolée puis<br />

retravaillée et mise en scène par l’agence<br />

Bronx, qui l’a intégrée à un décor cinétique,<br />

jouant sur l’impression de mouvement<br />

et de profondeur pour renforcer l’effet<br />

cinématographique. L’affiche donne<br />

une image lumineuse et tendre <strong>du</strong> couple<br />

moderne, enlacé en une figure d’équilibreparfait<br />

dans ce qui évoque le tourbillon de<br />

l’amour. La vision de ces deux amoureux<br />

pris de vertige et perdant tout repère<br />

appelle à vivre le cinéma comme un désir<br />

sans fin L’agence Bronx (Paris) a réalisé<br />

toute la création graphique <strong>du</strong> Festival<br />

2013.<br />

D’ici l’annonce officielle de la sélection,<br />

plusieurs listes bidon circuleront probablement<br />

sur le web. L’an dernier, quelques<br />

médias québécois s’étaient fait prendre. Il<br />

est important de rappeler que les organisateurs<br />

peaufinent leur programmation<br />

jusqu’à la toute dernière minute. Du côté<br />

québécois, il ne faut rien attendre <strong>du</strong> côté<br />

de Xavier Dolan. Le réalisateur de Laurence<br />

Anyways a bien fait comprendre qu’il<br />

comptait lancer Tom à la ferme à l’automne<br />

seulement. Et que Cannes ne figurait<br />

pas dans ses plans pour ce film.<br />

Comme l’indiquait aussi récemment dans<br />

Le Devoir ma collègue Odile Tremblay, il<br />

ne serait pas impossible que les organisateurs<br />

jettent par ailleurs leur dévolu sur An<br />

Enemy, l’adaptation cinématographique<br />

d’un roman de José Saramago qu’a réalisée<br />

Denis Villeneuve. Dans une entrevue qu’il<br />

m’a accordée l’an dernier, Thierry Frémaux<br />

exprimait son regret de ne pas avoir présenté<br />

Incendies il y a trois ans…


16 > N O T R E V I S I O N D U M O N D E<br />

Les gens<br />

Birmanie<br />

De nouveaux incidents<br />

ont eu lieu lundi soir<br />

dans la région de<br />

Pago, à des centaines<br />

de kilomètres de Meiktila, où<br />

ces violences avaient commencé<br />

la semaine dernière, faisant 40<br />

morts selon le dernier bilan officiel.<br />

"La police et les soldats ont<br />

dû contrôler les affrontements<br />

presque toute la nuit", a indiqué<br />

la source policière, précisant<br />

qu'aucune victime n'avait été<br />

rapportée. L'ambassade des<br />

Etats-Unis à Rangoun, notant<br />

que ces violences des derniers<br />

jours entre bouddhistes et<br />

musulmans avaient provoqué<br />

de "forts sentiments de plusieurs<br />

côtés", a de son côté "fortement"<br />

conseillé à ses ressortissants<br />

d'éviter la région de<br />

Mandalay, où se trouve<br />

Meiktila, ainsi que plusieurs<br />

quartiers de Rangoun.<br />

L'ancienne capitale n'a pas été<br />

secouée par ces violences mais<br />

des rumeurs propagées ces derniers<br />

jours ont provoqué des<br />

tensions et la police a été placée<br />

en alerte. "La police dans tous<br />

les quartiers est en alerte et<br />

prête s'il se passe quelque<br />

chose", a indiqué un officier de<br />

police, notant que des militaires<br />

patrouillaient également dans<br />

les rues. Une simple querelle<br />

syrienne a<br />

occupé le siège de la<br />

L'opposition<br />

Syrie à l'ouverture hier<br />

<strong>du</strong> sommet arabe à Doha, où le<br />

drapeau de la révolution<br />

syrienne a remplacé celui <strong>du</strong><br />

régime de Damas. L'émir <strong>du</strong><br />

Qatar, cheikh Hamad ben<br />

Khalifa Al-Thani, a convié le chef<br />

de la Coalition nationale<br />

syrienne, Ahmad Moaz Al-<br />

Khatib, et le Premier ministre<br />

intérimaire Ghassan Hitto à siéger<br />

aux côtés des chefs d'Etats<br />

arabes, ce qu'ils ont fait sous les<br />

applaudissements. Dans son discours,<br />

l'émir a appelé à "une<br />

mercredi entre un vendeur<br />

musulman et des clients à<br />

Meiktila, à environ 130 km de la<br />

capitale Naypyidaw, a dégénéré,<br />

con<strong>du</strong>isant à la destruction par<br />

le feu de quartiers entiers et de<br />

mosquées, tandis que des corps<br />

calcinés gisaient dans les rues.<br />

Pendant trois jours, des<br />

groupes d'émeutiers, dont des<br />

moines bouddhistes, ont transformé<br />

Meiktila en coupe-gorge,<br />

avant que la ville ne soit placée<br />

sous état d'urgence et que l'armée<br />

n'en reprenne le contrôle<br />

samedi. Selon l'ONU, citant des<br />

Séléka Michel Djotodia<br />

Le nouvel homme fort de Centrafrique, le chef de la rébellion Séléka Michel<br />

Djotodia, a annoncé lundi qu'il allait suspendre les institutions <strong>du</strong> pays et légiférer<br />

par ordonnances pendant trois ans, au lendemain d'un coup de force condamné<br />

par la communauté internationale. "J'estime nécessaire de suspendre la<br />

Constitution <strong>du</strong> 27 novembre 2004, de dissoudre l'Assemblée nationale ainsi que<br />

le gouvernement. Pendant cette période de transition qui nous con<strong>du</strong>ira à des<br />

élections libres, crédibles et transparentes, je vais légiférer par ordonnances", a<br />

déclaré Michel Djotodia dans un discours très atten<strong>du</strong> devant la presse. Si ce<br />

dernier ne s'est pas explicitement autoproclamé président de la République, il se<br />

pose clairement en nouveau maître <strong>du</strong> pays. "En respectant l'esprit des accords<br />

de Libreville, je vais recon<strong>du</strong>ire le Premier ministre (Nicolas Tiangaye), chef <strong>du</strong><br />

gouvernement d'union nationale dans ses fonctions", a-t-il déclaré.<br />

Le nettoyage ethnique<br />

continue<br />

Des maisons et des mosquées ont été détruites lors de violences communautaires qui<br />

s'étendent, après avoir fait 40 morts dans le centre de la Birmanie, alors que les Etats-<br />

Unis ont déconseillé les déplacements dans plusieurs régions.<br />

Sommet arabe<br />

L’opposition occupe<br />

le siège de la Syrie<br />

ALGERIE NEWS Mercredi 27 mars 2013<br />

estimations <strong>du</strong> gouvernement,<br />

plus de 12.000 personnes ont été<br />

déplacées par ces événements.<br />

La situation était calme ces derniers<br />

jours à Meiktila, mais les<br />

violences s'étaient déjà éten<strong>du</strong>es<br />

à d'autres localités de la région<br />

ce week-end, sans qu'aucune<br />

victime ne soit rapportée. Des<br />

dizaines de personnes ont été<br />

arrêtées pour leur participation<br />

supposée à ces émeutes qui<br />

témoignent d'une tension très<br />

préoccupante entre les communautés<br />

bouddhiste et musulmane.<br />

En 2012, des affrontements<br />

entre bouddhistes de la<br />

minorité ethnique rakhine et<br />

musulmans de la minorité apatride<br />

des Rohingyas avaient déjà<br />

fait plus de 180 morts et 110.000<br />

déplacés dans l'ouest <strong>du</strong> pays.<br />

Dans un pays où la majorité<br />

bamar considère le bouddhisme<br />

comme une partie intégrante de<br />

l'identité nationale, les analystes<br />

ont évoqué une véritable fracture<br />

religieuse qui pose un défi<br />

majeur au régime réformateur,<br />

au pouvoir depuis la dissolution<br />

de la junte il y a deux ans.<br />

R.I.<br />

solution politique en Syrie, à<br />

condition qu'elle n'implique pas<br />

un retour en arrière", excluant<br />

ainsi le maintien <strong>du</strong> régime de<br />

Bachar al-Assad. Il a justifié l'octroi<br />

<strong>du</strong> siège à l'opposition par<br />

"la légitimité dont elle jouit en<br />

Syrie et <strong>du</strong> soutien dont elle<br />

bénéficie à l'extérieur". Le siège<br />

de la Syrie était vacant depuis la<br />

suspension en novembre 2011<br />

<strong>du</strong> régime <strong>du</strong> président Assad.<br />

La Coalition nationale a été<br />

reconnue comme la représentante<br />

légitime <strong>du</strong> peuple syrien<br />

par des dizaines de pays et d'organisations<br />

internationales.<br />

Sur le fil<br />

● Pologne<br />

La future adhésion de la<br />

Pologne à la zone euro est<br />

rejetée par 62% des Polonais,<br />

selon un sondage publié hier<br />

par le quotidien Rzeczpospolita.<br />

Seuls 32% souhaitent<br />

l'adoption de la monnaie<br />

européenne et 6% n'ont pas<br />

d'opinion, selon ce sondage,<br />

réalisé par l'institut Homo<br />

Homini auprès de 1.067<br />

Polonais a<strong>du</strong>ltes le 22 mars, en<br />

pleine crise chypriote. La<br />

Pologne veut mettre au plus<br />

vite son économie en<br />

conformité avec le traité de<br />

Maastricht, mais elle n'est pas<br />

pressée de remplacer son zloty<br />

par l'euro. Le président<br />

Bronislaw Komorowski a<br />

récemment déclaré que la<br />

Pologne prendrait la décision<br />

sur son adhésion à la zone euro<br />

après 2015. L'adoption de<br />

l'euro requiert par ailleurs un<br />

amendement de la Constitution,<br />

pour lequel une majorité<br />

nécessaire de deux tiers n'est<br />

pas actuellement réunie.<br />

● Egypte<br />

Une Norvégienne et un<br />

Israélien, enlevés vendredi dans<br />

la péninsule égyptienne <strong>du</strong><br />

Sinaï, ont été libérés après des<br />

négociations menées par des<br />

tribus bédouines, a-t-on<br />

annoncé hier auprès de<br />

sources proches des services<br />

de sécurité. Les touristes<br />

avaient été interceptés par des<br />

Bédouins circulant en pick-up,<br />

alors qu'ils se rendaient en<br />

voiture de Taba, à la frontière<br />

avec Israël, vers Dahab, plus au<br />

sud de la péninsule. Les<br />

sources ont précisé que les<br />

preneurs d'otages souhaitaient<br />

obtenir la libération de deux de<br />

leurs proches, emprisonnés<br />

pour trafic de drogue, et que la<br />

police avait accepté de<br />

réexaminer l'affaire. La région<br />

désertique <strong>du</strong> Sinaï échappe en<br />

grande partie au contrôle <strong>du</strong><br />

gouvernement central <strong>du</strong> Caire<br />

depuis la chute de l'ancien<br />

président égyptien, Hosni<br />

Moubarak, il y a deux ans, et<br />

des enlèvements de ce type,<br />

généralement menés par des<br />

Bédouins, se pro<strong>du</strong>isent<br />

régulièrement.<br />

● Afghanistan<br />

Sept kamikazes talibans<br />

portant tous des explosifs ont<br />

été tués lors d'une attaque<br />

complexe contre une base de la<br />

police à Jalalabad, principale<br />

ville de l'est de l'Afghanistan,<br />

qui a fait au moins cinq morts<br />

chez les forces de l'ordre. Les<br />

talibans ont revendiqué<br />

l'attaque dans un sms envoyé à<br />

l'Agence France-Presse,<br />

affirmant qu'ils visaient une<br />

académie de police dans<br />

laquelle des "instructeurs<br />

étrangers et israéliens"<br />

enseignaient pour "300<br />

recrues". L'attentat, commis<br />

par "un grand nombre<br />

d'assaillants", a causé "de<br />

lourdes pertes" côté policiers.<br />

Un premier assaillant a fait<br />

exploser la voiture qu'il<br />

con<strong>du</strong>isait, permettant à deux<br />

autres hommes d'entrer dans le<br />

site et de faire détonner leur<br />

charge, les quatre autres<br />

kamikazes étant abattus par la<br />

police, qui compte cinq morts<br />

dans ses rangs, a indiqué à<br />

l'AFP Hazrat Hussain<br />

Mashriqiwal.


Les gens<br />

François Hollande<br />

> N O T R E V I S I O N D U M A G H R E B<br />

Maroc<br />

Rabat aurait remis<br />

Essayeh à la Libye<br />

17<br />

Une année après la polémique sur le séjour marocain d’Abdellah Senoussi, le patron<br />

des services secrets de Kadhafi, voilà qu’éclate une autre affaire ayant trait à<br />

l’extradition d’un proche de Kadhafi.<br />

La visite <strong>du</strong> président français au Maroc a été<br />

fixée aux 3 et 4 avril, selon un communiqué<br />

de l’Elysée. François Hollande se déplacera<br />

les 3 et 4 avril, a annoncé l'Elysée. Lors de<br />

cette visite d'Etat, à l'invitation <strong>du</strong> roi<br />

Mohammed VI, le président français se<br />

rendra à Casablanca et Rabat, a-t-on précisé<br />

de même source. Selon la presse marocaine,<br />

France Hollande s'exprimera devant le<br />

Parlement marocain à Rabat. Cette visite, qui<br />

intervient trois mois après celle effectuée en<br />

Algérie, est très atten<strong>du</strong>e. Le Maroc est le<br />

seul pays que le candidat Hollande n’avait<br />

pas visité, fin mars, un mois avant le premier<br />

tour de l'élection présidentielle (22 avril).<br />

Forum social mondial<br />

Campagne de sécurité<br />

musclée à Tunis<br />

Quelque 315 indivi<strong>du</strong>s ont été arrêtés, au<br />

cours d'une large campagne menée, <strong>du</strong> 15 au<br />

22 mars 2013, par les forces de l'ordre dans<br />

le district <strong>du</strong> Grand-Tunis, en prévision <strong>du</strong><br />

Forum social mondial (FSM) qui a débuté hier<br />

et qui s’étalera jusqu’ à la fin <strong>du</strong> mois. Selon<br />

un communiqué de la police tunisienne,<br />

parmi les personnes interpellées, 168 font<br />

l'objet d'avis de recherche, alors de 121<br />

autres ont été arrêtés pour état d'ébriété et<br />

trouble sur la voie publique. Sept autres<br />

indivi<strong>du</strong>s ont été, également, appréhendés<br />

pour détention et consommation de<br />

stupéfiants, ajoute le communiqué. Au cours<br />

de cette campagne, les forces de l'ordre ont<br />

arrêté 6 indivi<strong>du</strong>s pour atteinte aux bonnes<br />

m?urs et 4 autres pour port d'armes<br />

blanches. Le reste des personnes arrêtées<br />

sont impliquées dans des affaires de vol et<br />

d'atteinte aux biens d'autrui.<br />

D'après la même source, cette campagne a<br />

permis d'identifier 6 voitures recherchées par<br />

la police, de saisir 7 autres et 49<br />

motocyclettes et de dresser 10 procèsverbaux<br />

judiciaires et 5 autres fiscaux, en<br />

plus de 28 simples contraventions routières.<br />

Mauritanie<br />

La TNT au menu<br />

Le ministre mauritanien de la Communication<br />

et des Relations avec le Parlement, Hamdi<br />

Ould Mahjoub, a ouvert avant-hier à<br />

Nouakchott la Journée de sensibilisation sur<br />

la migration vers la Télévision numérique<br />

terrestre (TNT) prévue en octobre 2015.<br />

C’était en présence de l’Ambassadeur<br />

français chargé de l’audiovisuel extérieur. Le<br />

ministre a rappelé que la Mauritanie a ratifié<br />

la Convention de Genève en 2006 à passer à<br />

la Télévision numérique terrestre d’ici à 2015<br />

et a mis en place une commission nationale<br />

pour superviser cette transition. Il a aussi<br />

annoncé une stratégie nationale en la<br />

question en collaboration avec CFI (Canal<br />

France International) L’ambassadeur français<br />

chargé de l’audiovisuel extérieur, Louis de<br />

Broissia, a assuré que la France va<br />

accompagner la Mauritanie pour que cette<br />

dernière réussisse son passage vers la<br />

Télévision numérique terrestre au bénéficie<br />

de tous les Mauritaniens jusqu’au berger le<br />

plus lointain. Il a salué la volonté politique<br />

de la Mauritanie qui a mobilisé les forces<br />

nécessaires à un passage à 100% vers la<br />

Télévision numérique terrestre.<br />

Il s’agirait, selon la presse<br />

marocaine de Ayman<br />

Essayeh, un ancien proche<br />

des Khadafi, qui présidait<br />

la direction de lutte contre le<br />

terrorisme et les groupes extrémistes.<br />

L’information a été<br />

dévoilée par un site saoudien,<br />

se basant sur des sources au<br />

sein <strong>du</strong> bureau <strong>du</strong> procureur<br />

général à Tripoli. Cette extradition,<br />

explique ce site, serait<br />

suivie par d’autres mesures<br />

similaires qui devraient frapper<br />

d’autres proches <strong>du</strong> de l’exguide<br />

libyen ayant trouvé<br />

refuge au royaume, juste après<br />

la victoire de la révolution <strong>du</strong><br />

17 février, et demandées par les<br />

nouvelles autorités pour leurs<br />

implication d'une part dans les<br />

violations des droits de<br />

l’Homme qui ont émaillé les<br />

quarante-deux ans de règne<br />

sans partage <strong>du</strong> colonel<br />

Mouammar Kadhafi et d'autre<br />

part dans le détournement de<br />

milliards de dollars.<br />

Cependant, selon la presse<br />

marocaine, l’ambassade marocaine<br />

à Tripoli a nié l’existence<br />

d’une opération d’extradition.<br />

Apparemment gênée par la<br />

publication d’une telle information,<br />

la représentation<br />

diplomatique <strong>du</strong> Maroc dans la<br />

capitale libyenne, s’est empressée<br />

de nier les faits. Bien que les<br />

autorités marocaines voudraient<br />

passer l’affaire sous<br />

silence, un site en ligne <strong>du</strong><br />

journal arabophone Al-<br />

Watan-Libya a publié, avanthier,<br />

des déclarations, sous<br />

couvert d’anonymat, d’une<br />

personne qualifiée de « haut<br />

rang » au sein de l’ambassade,<br />

allant dans ce sens.<br />

Apparemment, le diplomate<br />

aurait oublié le cas Abdellah<br />

Senoussi, l’ancien patron des<br />

services secrets de Kadhafi, qui<br />

a séjourné à Casablanca avant<br />

d’être prié de quitter, mars<br />

2012, le royaume à destination<br />

de la Mauritanie. Tripoli reste<br />

généreuse avec les pays qui lui<br />

remettent les proches de<br />

Kadhafi Cette affaire Essayeh a<br />

été éclipsée par l’arrestation,<br />

vendredi au Caire, d’Ahmed<br />

Kadhaf Addam, cousin de<br />

Kadhafi. Son extradition est<br />

une question de jours. Sans<br />

aucun doute, il devrait être le<br />

prochain sur une liste qui comprend,<br />

déjà, Mohamed Ali<br />

Ibrahim Mansour Kadhafi et<br />

Après le viol d'une autre fillette en Tunisie<br />

Des manifestants réclament<br />

la tête de Sihem Badi<br />

Des dizaines de manifestants<br />

se sont rassemblés<br />

lundi à Tunis pour<br />

réclamer la démission de la<br />

ministre des Affaires de la<br />

Femme, Sihem Badi, l'accusant<br />

d'avoir pris la défense d'un jardin<br />

d'enfants de la banlieue<br />

tunisoise où une fillette de trois<br />

ans a été violée. Les manifestants,<br />

dont les proches de la victime,<br />

se sont rassemblés devant<br />

le siège <strong>du</strong> ministère scandant<br />

des slogans hostiles à Mme<br />

Badi tels « ministre de la honte<br />

dégage ou ministre qui protège<br />

les pédophiles n'a pas sa place<br />

parmi nous ». La fillette de trois<br />

ans a été violée à plusieurs<br />

reprises, selon la police, par le<br />

gardien d'un jardin d'enfants<br />

de la Marsa, banlieue huppée<br />

de Tunis. Le suspect a été<br />

inculpé et placé en détention<br />

samedi. Or le même jour la<br />

ministre des Affaires de la<br />

Femme et de la famille, qui a<br />

notamment la charge des jardins<br />

d'enfants, a affirmé que<br />

c'était un membre de la famille<br />

de la petite fille qui était coupable<br />

et qu'aucune mesure contre<br />

la garderie n'était nécessaire. «<br />

Depuis trois semaines ma vie<br />

Ali Mohamed El Amin, le<br />

chargé d’affaires de l’ambassade<br />

de la Lybie en Egypte, rapporte<br />

un journal marocain.<br />

Pour encourager les autorités<br />

<strong>du</strong> Caire à persévérer dans<br />

cette voie, Tripoli a promis de<br />

déposer deux milliards de dollars<br />

dans la banque centrale<br />

égyptienne. C’est son ambassadeur,<br />

Mohamed Faiz Jebril qui<br />

a confié la somme à l’agence de<br />

presse turque Anatolie.<br />

R. M.<br />

s'est transformée en cauchemar.<br />

Quand j'imagine ma fille<br />

qui pèse 11 kilos entre les<br />

mains, et à maintes reprises, de<br />

ce gardien de 55 ans je n'ai<br />

qu'une seule envie, mourir », a<br />

dit le père de la fille à l'AFP,<br />

demandant à ce que son anonymat<br />

soit préservé. Le jardin<br />

d'enfants est toujours ouvert<br />

malgré ce qui est arrivé à ma<br />

fille, a-t-il ajouté, la voix brisée<br />

par l'émotion. Dans l'aprèsmidi,<br />

Maher Souilem, représentant<br />

<strong>du</strong> ministère de la<br />

Femme a indiqué que cette garderie<br />

a été finalement fermée.<br />

Le ministère a pris la décision<br />

de la fermeture de ce jardin<br />

d'enfant depuis quelques jours<br />

et la fermeture a eu lieu, a-t-il<br />

précisé, contredisant ainsi sa<br />

ministre de tutelle. Mme Badi<br />

ne s'est pas encore exprimée,<br />

étant en déplacement au Qatar<br />

avec le président tunisien,<br />

Moncef Marzouki. Le suspect,<br />

s'il est reconnu coupable, risque<br />

la condamnation à mort,<br />

même si aucune exécution n'a<br />

eu lieu en Tunisie depuis 1991.<br />

La dernière personne à avoir<br />

été exécutée était un violeur et<br />

tueur en série d'enfants.<br />

ALGERIE NEWS Mercredi 27 mars 2013


18<br />

> S P O R T S<br />

En hausse<br />

Saphir Taïder<br />

Première sélection<br />

pour ce jeune<br />

Algéro-tunisofrançais.<br />

Sans<br />

complexe, il a su<br />

s’intégrer<br />

facilement dans le<br />

schéma tactique.<br />

Auteur <strong>du</strong><br />

deuxième but et de<br />

deux passes<br />

décisives.<br />

Ghoulam<br />

Fawzi<br />

Milieu de terrain,<br />

le jeune<br />

stéphanois a fait<br />

un très bon match<br />

hier pour sa<br />

première selection<br />

en équipe<br />

nationale. Il a à<br />

son actif une<br />

passe décisiv.<br />

Yacine Brahimi<br />

Le jeune rennais<br />

a fait preuve pour<br />

sa première<br />

sélection en<br />

équipe nationale<br />

d’un très grande<br />

maitrise<br />

technique. Bien<br />

que remplacé en<br />

deuxième, sa<br />

sortie s’est faite<br />

ressentir pour les<br />

attaquants.<br />

Raïs M’Bolhi<br />

Le portier de<br />

l’équipe<br />

nationale porte<br />

l’entière<br />

responsabilité<br />

<strong>du</strong> but<br />

encaissé. Mal<br />

placé, il n’a<br />

pas su aligner<br />

ses défenseurs<br />

pour le coup<br />

franc.<br />

Rafik Djebbour<br />

Il a raté deux<br />

buts et n’a<br />

pas été<br />

percutant. Il<br />

semblerait<br />

que la<br />

malédiction<br />

poursuit cet<br />

attaquant,<br />

très prolifique<br />

en club. Le<br />

coach doit<br />

régler le plus<br />

rapidement possible le cas Dejbbour.<br />

Adlène Guedioura<br />

Hier, le milieu<br />

récupérateur<br />

était<br />

complètement<br />

out, ce qui a<br />

posé<br />

beaucoup de<br />

problèmes à<br />

l’équipe au<br />

centre <strong>du</strong><br />

terrain,<br />

laissant à un<br />

certain<br />

moment le champ libre à l’adversaire.<br />

><br />

En baisse<br />

><br />

><br />

> > ><br />

Algérie 3 Bénin 1<br />

Ouf !<br />

L'Algérie a battu le Bénin (3-1), mi-temps 1-1 en match comptant pour la troisième<br />

journée des éliminatoires de la Coupe <strong>du</strong> monde 2014, groupe H, hier soir au stade<br />

Mustapha-Tchaker.<br />

Les buts de la rencontre ont été inscrits<br />

par Feghouli (10'),<br />

Taïder(60’), Slimani (90+2) pour<br />

l'Algérie. J. Adéoti (26’) pour le<br />

Bénin. Grâce à cette victoire, la deuxième<br />

après celle contre le Rwanda (4-0) et une<br />

défaite face au Mali (2-1), l'Algérie prend<br />

la tête <strong>du</strong> groupe H grâce à une meilleure<br />

différence de buts, +5 pour l'Algérie et +1<br />

pour le Mali. Dans l'autre match de cette<br />

journée, le Mali a battu le Rwanda (2-1)<br />

dimanche dernier à Kigali. Lors de la troisième<br />

journée, prévue début juin, l'Algérie<br />

se rendra à Cotonou pour affronter le<br />

Bénin, tandis que le Mali accueillera le<br />

Rwanda. Le premier <strong>du</strong> groupe se qualifie<br />

pour le troisième et dernier tour.<br />

Premiére mi-temps<br />

Parité et grosse frayeur<br />

L’équipe béninoise est entrée hier sur la<br />

pelouse de Tchaker, devant quarante mille<br />

spectateurs, sans complexe. Les poulains<br />

d’Emanuel Amoros ont, d’entrée de jeu,<br />

pressé très haut le onze inédit aligné par le<br />

coach Vahid. A la neuvième minute, une<br />

accélération <strong>du</strong> jeune Ghoulam sur le côté<br />

droit qui sert un centre parfait et c’est<br />

Feghouli qui est à la réception inscrivant<br />

son troisième but en sélection, le premier<br />

de ce match. Les coéquipiers de Carl<br />

Medjani, capitaine pour la deuxième fois<br />

se libèrent et multiplient les attaques, sans<br />

grand succès.<br />

A la vingt-cinquième minute, l’arbitre<br />

siffle un coup franc direct. M’Bolhi, qui<br />

n’a pas eu grand-chose à faire, a <strong>du</strong> mal à<br />

aligner sa défense et oublie de se placer. Le<br />

défenseur béninois portant le numéro 5<br />

lui assène un tir sec, qui trouve le chemin<br />

des filets. Les Béninois reviennent au<br />

score.<br />

Pressés de marquer un deuxième but<br />

avant la fin de la première mi-temps,<br />

Soudani, Ghoulam et Feghouli multiplient<br />

les attaques et les ballons en direction<br />

de Djebbour. A la trentième minute,<br />

ALGERIE NEWS Mercredi 27 mars 2013<br />

ce dernier se retrouve seul à mi- chemin<br />

des buts adverses. Accroché, le ballon<br />

atterrit dans les pieds <strong>du</strong> jeune Saphir<br />

Taider qui tire des trente mètres dans la<br />

cage vide. Un défenseur détourne le ballon<br />

de la tête in extremis.<br />

A la quarantième minute, Feghouli<br />

déborde <strong>du</strong> côté gauche après avoir éliminé<br />

deux défenseurs et passe en retrait<br />

sur Djebbour en pointe. Ce dernier est<br />

trop en avance et rate la manœuvre.<br />

Décidément, Rafik Djebour n’arrive pas à<br />

marquer. L’arbitre siffle la fin de la première<br />

période et renvoie les deux équipes<br />

aux vestiaires. Pour ce qui est des statistiques,<br />

les Verts ont eu dix-sept corners,<br />

quatre tirs, sans pour autant dominer.<br />

Deuxième mi-temps<br />

Erreur d’arbitrage et deux<br />

buts<br />

Dès l’entame de la deuxième période,<br />

les Béninois se sont montré très entreprenants<br />

en attaque. M’Bolhi a dû faire face à<br />

Fiche téchnique <strong>du</strong> match<br />

deux occasions, au moment où la defense<br />

menée par Belkalem fut absente. Les quarante<br />

mille spectateurs ont dû attendre la<br />

soixantième minute pour voir le jeune<br />

Taïder faire une passe à Soudani qui remet<br />

en retrait à Djebour, qui rate son tir avant<br />

que le ballon n’atterisse dans les pieds de<br />

Taïder, qui, sans attendre, fusille le gardien<br />

béninois inscrivant le deuxième but qui a<br />

libéré ses coéquipiers.<br />

Entre-temps, Brahimi cède sa place à<br />

Koudri. Deux minutes plus tard, c’est au<br />

tour de Djebbour de laisser la place à<br />

Slimani. A la soixante-dix-neuvième<br />

minute, c’est l’incident <strong>du</strong> match. La gardien<br />

Fabien Farnolle est injustement<br />

expulsé après sa sortie loin de la surface de<br />

réparation pour contrer Soudani. Quatrevingt-dixième<br />

minute <strong>du</strong> temps réglementaire<br />

: Vahid joue le tout pour le tout<br />

et fait entrer Djabou à la place de Soudani.<br />

Slimani saisit une balle en volée et inscrit<br />

le troisième but pour les Verts.<br />

Y.C.<br />

Arbitres: Seechurn Rajindraparsad, Vally Vivian, Rossay Akhtar (Maurice) Nunkoo<br />

Parmindra<br />

Buts: Feghouli (10e), Taïder (60e), Slimani (90+2) Algérie, J. Adéoti (26) Bénin.<br />

Avertissements: Junior (13e) R. Gestede (33) Koukou, B (56) Bocco.D (73) Bénin<br />

Belkalem (83) , Guedioura (88).<br />

Expulsion : Fabien Farnolle (79) Bénin.<br />

Les équipes<br />

Algérie : Mbolhi, Mustapha Ghoulam, Belkalem, Medjani, Taïder, Guedioura, Brahimi<br />

(Koudri 71), Soudani (Djabou 90+1) , Feghouli, Djebbour (Slimani 73)<br />

Sélectionneur : Vahid Halilhodzic<br />

Bénin : Fabien Farnolle, Menessou, J. Adéoti, S. Junior, E. Imorou, M. Ogounbiyi,<br />

R.Bocco (Binilou 87,) Koukou, B. Babatoundé, R. Gestede, A. Maiga (Razzat Oumoutou<br />

70),<br />

Sélectionneur : Manuel Amoros.<br />

PH. Billel


Les réseaux sociaux<br />

Machines à user<br />

et à inventer les mots<br />

> M E D I A N E T<br />

Les gens<br />

Nick D'Aloisio<br />

19<br />

«Machines à user les mots», totalement détournés de leur sens premier comme «social»<br />

ou «ami», les réseaux sociaux sont aussi de puissants outils collectifs où s'invente<br />

et s'expérimente le langage, estiment des linguistes et spécialistes des médias.<br />

Le rapport semble en effet<br />

assez lointain entre la vie<br />

de la société et une<br />

expression comme «social<br />

TV », qui désigne la manière dont<br />

les internautes commentent en<br />

direct, sur ces réseaux, le déroulement<br />

des émissions télévisées. Et<br />

l'affection qui relie deux êtres<br />

dans l'amitié n'a sans doute pas<br />

grand chose à voir avec les «amis»<br />

facebook, inconnus pour la plupart,<br />

rivés à leurs activités sur la<br />

Toile. « Je n'ai pas d'ami sur facebook<br />

», ironise le journaliste et<br />

blogueur Guy Birenbaum, dont le<br />

compte, « liké » 5375 fois, affiche<br />

sur sa page d'accueil une photo :<br />

« Vous êtes en zone dangereuse».<br />

Avec internet, le langage « n'a<br />

jamais autant évolué », se réjouitil.<br />

« C'est un formidable espace de<br />

circulation et de partage mais il<br />

n'y a pas que <strong>du</strong> bon. Je n'aime<br />

pas le langage SMS mais les nouveaux<br />

mots inventés sur les<br />

réseaux sociaux sont souvent les<br />

plus jolis », ajoute-t-il, intarissable<br />

sur son chouchou <strong>du</strong><br />

moment: « la perpétweeté ». «Un<br />

bon mot qui reste, dit-il, c'est<br />

comme pour la musique, quand<br />

quelque chose s'impose à tous,<br />

universellement. C'est ça internet<br />

et la culture populaire». Jean<br />

Véronis, professeur des universités<br />

spécialiste <strong>du</strong> langage, adore le<br />

mot blogue et la façon dont il est<br />

né. Il raconte : « ça vient de log, la<br />

bûche, qui attachée à une ficelle<br />

servait à mesurer les noeuds<br />

marins, reportés ensuite sur le<br />

carnet de bord <strong>du</strong> capitaine,<br />

devenu carnet de bord de la toile,<br />

<strong>du</strong> web, <strong>du</strong>quel on a gardé le B,<br />

pour Blog ». Cet universitaire<br />

rejette l'idée selon laquelle les<br />

réseaux sociaux appauvriraient la<br />

langue: «social, ami, changent de<br />

sens mais c'est une évolution<br />

naturelle et une richesse. Ça marche<br />

ainsi depuis que l'homme<br />

existe, c'est <strong>du</strong> darwinisme lexical».<br />

Les mots sont souvent adoptés<br />

« pour leur utilité », ajoute-til.<br />

«Il nous manque des verbes en<br />

français, donc nous francisons<br />

l'anglais, on dit « liker » ou « unliker»,<br />

on ne « love pas » les gens.<br />

L'anglais a l'avantage d'utiliser<br />

deux fois moins de mots», n'en<br />

Duopole d'Apple et Android<br />

La résistance s'organise<br />

déplaise aux puristes de la langue<br />

de Molière. Les réseaux sociaux,<br />

conclut M. Véronis, « ne font pas<br />

plus changer notre langue que les<br />

Médicis au XVIe siècle ou les<br />

légions romaines ». Salman<br />

Rushdie, Haruki Murakami,<br />

Patricia Cornwell, Alexandre<br />

Jardin... Nombre d'écrivains ont<br />

cédé aux gazouillis de twitter.<br />

D'autres ont même créé un «institut<br />

de twittérature comparée»<br />

basé à Québec et Bordeaux.<br />

Yahoo! a annoncé lundi l'achat de<br />

l'application Summly, qui facilite<br />

la lecture d'informations sur des<br />

engins mobiles, à un adolescent<br />

britannique qui pourrait ainsi<br />

devenir un des plus jeunes<br />

millionnaires partis de rien.«À 15<br />

ans, Nick D'Aloisio a créé<br />

l'application Summly chez lui à<br />

Londres», raconte Yahoo! dans le<br />

message l'acquisition sur son<br />

blogue officiel. Il ne dévoile pas le<br />

montant de la transaction mais<br />

selon le journal londonien<br />

Evening Standard, Nick D'Aloisio,<br />

désormais âgé de 17 ans, serait<br />

payé entre 30 à 60 millions<br />

d'euros. L'adolescent va rejoindre<br />

Yahoo! «dans les prochaines<br />

semaines», précise Yahoo! qui,<br />

comme pour d'autres acquisitions<br />

de ce type, dit vouloir fermer<br />

l'application et en réutiliser la<br />

technologie dans ses propres<br />

pro<strong>du</strong>its.La pdg de Yahoo!,<br />

Marissa Mayer, a procédé ces<br />

derniers mois à plusieurs petits<br />

achats ciblés de la même nature,<br />

destinés à recruter des «talents»<br />

afin d'améliorer les pro<strong>du</strong>its<br />

offerts par la compagnie et de<br />

relancer sa croissance.<br />

Téléphonie<br />

Le « One » de HTC<br />

en Amérique <strong>du</strong> Nord<br />

à la fin avril<br />

Rêvant de casser le <strong>du</strong>opole d'Apple et<br />

de Google sur le marché des téléphones<br />

intelligents, de nouvelles plateformes<br />

mobiles sont en train de se lancer, avec<br />

notamment dans leur viseur les importants<br />

marchés émergents.Les systèmes d'exploitation<br />

iOS (pour l'iPhone d'Apple) et Android<br />

(développé par Google et utilisé par de nombreux<br />

fabricants dont le numéro un mondial<br />

Samsung) faisaient fonctionner 91,1% des<br />

téléphones intelligents ven<strong>du</strong>s dans le<br />

monde l'an dernier, selon le cabinet de<br />

recherche IDC. «Il y a un consensus sur le<br />

fait qu'il y a de la place pour quelques systèmes<br />

d'exploitation supplémentaires. Peutêtre<br />

pas mondialement, mais sur certains<br />

marchés qui pourraient servir de test»,<br />

estime Ramon Llamas, un des analystes<br />

d'IDC. Au-delà des petits concurrents<br />

actuels Blackberry et Windows Phone<br />

(Microsoft), qui représentent à peine quelques<br />

pourcents <strong>du</strong> marché, de nouvelles plateformes<br />

sont annoncées sur des téléphones<br />

intelligents devant sortir cette année. Firefox<br />

OS, un logiciel développé comme le moteur<br />

de recherche homonyme par la fondation<br />

Mozilla, est l'une d'entre elles. Mozilla dit<br />

avoir déjà convaincu 17 opérateurs et a indiqué<br />

le mois dernier que «la première vague<br />

d'appareils sous Firefox OS sera disponible<br />

pour les consommateurs au Brésil, en<br />

Colombie, en Hongrie, au Mexique, au<br />

Monténégro, en Pologne, en Serbie, en<br />

Espagne et au Venezuela». Le fabricant chinois<br />

ZTE a été le premier à annoncer un téléphone<br />

utilisant Firefox OS, précisant qu'il se<br />

positionnerait sur l'entrée de gamme et viserait<br />

surtout les jeunes, ou les pays émergents.<br />

Le fabricant taïwanais de téléphones<br />

intelligents HTC, distancé par<br />

Samsung et Apple, a finalement<br />

dévoilé dimanche le calendrier de sortie<br />

de son nouveau modèle, retardé en raison<br />

de délais inhabituels chez ses fournisseurs.«Le<br />

nouveau HTC One sortira<br />

la semaine prochaine au Royaume-Uni,<br />

en Allemagne et à Taïwan, et avant la fin<br />

avril dans le reste de l'Europe, en<br />

Amérique <strong>du</strong> Nord et dans la plupart de<br />

la région Asie-Pacifique», a indiqué HTC<br />

dans un communiqué. «Nous savons gré<br />

à nos clients de leur patience et pensons<br />

qu'une fois qu'ils auront le téléphone en<br />

main, ils conviendront que cela valait la<br />

peine d'attendre», a ajouté le groupe. Le<br />

Wall Street Journal avait révélé la<br />

semaine dernière ces délais imputés au<br />

fait que HTC a eu des difficultés à obtenir<br />

des composants car il n'est plus<br />

considéré comme un client prioritaire.<br />

ALGERIE NEWS Mercredi 27 mars 2013


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ALGERIE NEWS Mercredi 27 mars 2013


S E L E C T I O N<br />

Chronicle<br />

Ce soir sur Canal+<br />

Andrew n'est<br />

pas très<br />

populaire dans<br />

son lycée. Le<br />

décès de sa<br />

mère,<br />

l'alcoolisme et<br />

les brutalités de<br />

son père l'ont<br />

con<strong>du</strong>it à se<br />

refermer sur luimême.<br />

Sa<br />

meilleure amie<br />

est la caméra<br />

vidéo qui ne le<br />

quitte jamais.<br />

Lors d'une soirée, son cousin Matt et le quarterback de l'équipe <strong>du</strong><br />

lycée, Steve, son exact opposé, lui demandent de les suivre dans<br />

un trou mystérieux, qu'ils viennent de découvrir et dont provient un<br />

son étrange. Les trois adolescents entrent ainsi en contact avec un<br />

cristal inconnu dont le rayonnement leur cause une douleur<br />

insoutenable. Quelques semaines plus tard, ils ont développé des<br />

pouvoirs hors <strong>du</strong> commun, leur permettant de déplacer des objets<br />

à distance...<br />

Person of Interest<br />

Ce soir sur TF1<br />

The Bourne Ultimatum<br />

Ce soir sur MBC2<br />

> T É L É V I S I O N<br />

LES<br />

GENS<br />

François Hollande<br />

21<br />

Alors qu'elle donne<br />

habituellement un<br />

seul numéro, la<br />

machine met cette<br />

fois l'équipe sur la<br />

piste de quatre<br />

personnes<br />

différentes, qui<br />

n'ont<br />

apparemment<br />

aucun lien entre<br />

elles : Claire Ryan,<br />

professeur à<br />

l'université de New<br />

York, Matt Duggan,<br />

serveur, Wendy<br />

McNally, coiffeuse, et Paula Vasquez, sans emploi. Reese se met en<br />

enquête de la première personne sur la liste, mais il la trouve<br />

morte. Persuadé que les trois autres sont en danger, il part sans<br />

tarder sur la piste de la deuxième et demande à Finch et Fusco de<br />

se charger des deux autres. Par ailleurs, Carter doit répondre aux<br />

questions de l'inspection générale des services...<br />

En quête d'actualité<br />

Ce soir sur D8<br />

De la France à la Roumanie en passant par l'Allemagne et la<br />

Belgique, enquête sur les dessous de l'alimentation low cost. Pour<br />

comprendre jusqu'où vont les in<strong>du</strong>striels pour faire baisser les<br />

coûts, zoom sur le steak haché. Dans la restauration rapide,<br />

l'élaboration des kebabs suscite également des interrogations. La<br />

crêpe est un autre pro<strong>du</strong>it populaire qui peut rapporter gros à ceux<br />

qui en font commerce, et certains restaurateurs s'écartent sans<br />

scrupule de la recette traditionnelle.<br />

Jason Bourne a longtemps été un homme sans patrie, sans passé<br />

ni mémoire. Un conditionnement physique et mental d'une<br />

extrême brutalité en avait fait une machine à tuer - l'exécuteur le<br />

plus implacable de l'histoire de la CIA. L'expérience tourna court<br />

et l'Agence décida de le sacrifier.<br />

Laissé pour mort, Jason se réfugie en Italie et entreprend une<br />

lente et périlleuse remontée dans le temps à la recherche de son<br />

identité. Après l'assassinat de sa compagne, Marie, il retrouve<br />

l'instigateur <strong>du</strong> programme Treadstone qui a fait de lui un<br />

assassin et l'a condamné à l'errance. S'estimant vengé par la<br />

mort de ce dernier, il n'aspire plus qu'à disparaître et vivre en<br />

paix. Tout semble rentré dans l'ordre : Treadstone ne serait plus<br />

qu'une page noire – une de plus - dans l'histoire de l'Agence...<br />

Mais le Département de la Défense lance en grand secret un<br />

second programme encore plus sophistiqué : Blackbriar, visant à<br />

fabriquer une nouvelle génération de tueurs supérieurement<br />

entraînés. Jason est, pour le directeur des opérations spéciales,<br />

une menace et une tache à effacer au plus vite. Ordre est donné<br />

de le supprimer. La traque recommence, de Moscou à Paris, de<br />

Madrid à Londres et Tanger...<br />

La quarantaine au microscope<br />

Ce soir sur Arte<br />

Au sein <strong>du</strong> réseau pour la<br />

recherche gérontologique de<br />

Heidelberg, des dizaines de<br />

chercheurs en endocrinologie,<br />

oncologie, biologie moléculaire ou<br />

psychologie enquêtent : la crise<br />

de la quarantaine a-t-elle des<br />

causes biologiques, ou les<br />

facteurs psychiques s'avèrent-ils<br />

prépondérants ? Quel rôle joue<br />

l'environnement social ?<br />

Confrontant les clichés associés à<br />

la crise de la quarantaine aux<br />

certitudes scientifiques, le film<br />

met en scène Max, joué par un<br />

acteur, adoptant le comportement<br />

stéréotypé d'un homme saisi par<br />

le démon de midi. Il suit<br />

également Michael, qui se soumet<br />

à une batterie de tests pour<br />

évaluer son âge biologique et<br />

détecter d'éventuels signes avantcoureurs<br />

de maladies.<br />

Ce jeudi 28 mars, le Président de la<br />

République française s’exprimera sur<br />

l’antenne de France 2. À partir de<br />

20h15, François Hollande répondra<br />

aux questions de David Pujadas.<br />

Durant 45 minutes, le chef de l’État<br />

tentera de donner quelques précisions<br />

au sujet de la politique menée depuis<br />

le début de son quinquennat. En<br />

attendant ce rendez-vous très atten<strong>du</strong><br />

des observateurs, Yves Calvi a convié<br />

quelques spécialistes de la question<br />

sur son plateau de Mots croisés. Dans<br />

le décor, le journaliste sera<br />

accompagné par Stéphane Le Foll,<br />

Ministre de l’Agriculture, de<br />

l’Agroalimentaire et de la Forêt, ainsi<br />

que Henri Guaino, député UMP des<br />

Yvelines, ancien conseiller spécial <strong>du</strong><br />

Président Sarkozy.<br />

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Quotidien d'informations générales<br />

Edité par EURL Express <strong>News</strong> au<br />

capital de 100.000 DA<br />

RC : 0962805B03<br />

Siège social : Maison de la Presse<br />

Tahar Djaout, 1 rue Bachir Attar, Place<br />

<strong>du</strong> Premier Mai, Alger…<br />

MANAGER GENERAL<br />

DIRECTEUR DE LA PUBLICATION<br />

Hamida Ayachi<br />

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Chabi Yacine<br />

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Les manuscrits, photos et tous autres documents<br />

transmis à la rédaction, non publiés ne sont pas<br />

ren<strong>du</strong>s et ne peuvent faire l'objet de quelque<br />

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Copyright : La repro<strong>du</strong>ction de tout article est<br />

interdite sans l'accord de l'Administration.<br />

ALGERIE NEWS Mercredi 27 mars 2013


22<br />

> C U L T U R E<br />

«Puisque mon cœur est mort» de Maïssa Bey<br />

L'inconsolable mère<br />

Publié en 2010 par les éditions Barzakh, le roman de Maïssa Bey «Puisque mon cœur est mort», revient cette<br />

semaine, nous interpelle, nous «parle» de ces douleurs profondes, toujours présentes, des générations postindépendance,<br />

jalonnée de tragédies, passage atroce de la guerre coloniale à la grande bataille de la décolonisation<br />

et de la construction <strong>du</strong> pays, pris dans les tenailles de la mondialisation.<br />

Son statut d’écrivain permettra à<br />

Maïssa Bey de clamer haut et fort ce<br />

cri de femme, optant pour son<br />

émancipation et celle de la<br />

nation…<br />

Axant son monde romanesque entre la<br />

mémoire et le futur, elle n’a de cesse à travers<br />

ses œuvres d’insister sur ce «butin de<br />

guerre» qu’est la langue française, par<br />

lequel elle reviendra sur les lieux des crimes<br />

coloniaux, cause de tous nos malheurs,<br />

et cette cinquantaine d’années<br />

d’Indépendance avec ses mutations faites<br />

parfois dans le sang et l’amertume. Dans<br />

«Puisque mon cœur est mort», elle brosse<br />

un tableau des années noires, se mettant<br />

dans la peau d’une mère, Aïda, ayant per<strong>du</strong><br />

son fils tué dans des circonstances obscures<br />

et violentes, et sans raison apparente.<br />

Ici, l’auteure dépasse l’actualité, cherche<br />

un sens plus profond. Le récit se tisse <strong>du</strong><br />

bout au bout par l’utilisation <strong>du</strong> genre<br />

épistolaire.<br />

A force d’avancer dans le récit, nous<br />

pénétrons dans son deuil cruel d’Aïda, qui<br />

cherche une explication, d’abord dans l’entourage<br />

de Nadir, son fils, lui-même, personnage<br />

intriguant, exemple parfait de<br />

cette jeunesse éprise de liberté, s’interrogeant<br />

sur les mobiles d’un tel acte radical et<br />

extrême. Peu à peu, s’insinue en elle l’idée<br />

Fête <strong>du</strong> tapis de Ghardaïa<br />

C’est parti pour la 46 e édition<br />

Le coup d’envoi de la 46e édition de la<br />

fête <strong>du</strong> tapis, célébrée annuellement<br />

dans la capitale <strong>du</strong> M’zab (Ghardaïa),<br />

a été marqué, hier matin par un défilé<br />

éclectique de près d’une trentaine de chars<br />

décorés de pro<strong>du</strong>its de l’artisanat traditionnel,<br />

particulièrement le tapis. Le spectacle<br />

inaugural, haut en couleurs et sonorités,<br />

a vu de belles fresques affichées par une<br />

brochette de troupes folkloriques issues<br />

des différentes localités de la wilaya et<br />

représentant la riche panoplie des musiques<br />

et des rythmes lancinants de grands<br />

tambours et de crotales métalliques.<br />

Dans un cortège magistral, quelque peu<br />

chahuté par un groupe de jeunes chômeurs,<br />

les chars ornés de tapis qui ont traversé<br />

l'avenue <strong>du</strong> 1er novembre de<br />

Ghardaïa, sous les applaudissements <strong>du</strong><br />

public et des personnalités présentes, dont<br />

un représentant <strong>du</strong> ministère <strong>du</strong> Tourisme<br />

et de l’Artisanat, ont réussi à enchanter la<br />

population ghardaouie et les hôtes de la<br />

ville en dévoilant l'art populaire dans toute<br />

sa splendeur et son raffinement.<br />

A travers chaque char orné de tapis, les<br />

participants ont voulu focaliser sur le rôle<br />

des femmes dans la promotion de l’artisanat<br />

et mettre en exergue l'une des expressions<br />

les plus raffinées de l'art de vivre, de<br />

créativité et <strong>du</strong> génie féminin propre à chaque<br />

région, transmis de génération à génération.<br />

Selon les organisateurs, cet événement<br />

constitue une opportunité pour mettre en<br />

valeur l’importance et le rôle de l’artisanat<br />

dans la société, à travers la pérennisation et<br />

la revalorisation <strong>du</strong> tapis traditionnel, et de<br />

témoigner de la richesse culturelle. «Le<br />

tapis est une fierté pour toutes les femmes»,<br />

a déclaré un membre <strong>du</strong> comité<br />

d’organisation de cette 46 e édition, soulignant<br />

que ce pro<strong>du</strong>it de l’artisanat, admirablement<br />

façonné par les mains féminines,<br />

«allie la modernité <strong>du</strong> style et l’originalité<br />

de l’ancestrale culture algérienne,<br />

riche et authentique».<br />

A l’occasion de cette fête <strong>du</strong> tapis, le<br />

public pourra admirer les riches potentialités<br />

des localités de Ghardaïa, de Guerrara<br />

(zone steppique) et d'El-Menea (zone<br />

d’Erg), en passant par celle de Métlili et la<br />

station thermale de Zelfana, sans oublier<br />

Berriane, formant ainsi une véritable fresque<br />

multiculturelle qui constitue la<br />

richesse d’un patrimoine national jalousement<br />

préservé. « Cette fête ambitionne de<br />

célébrer l'espoir et l'optimisme de la<br />

femme rurale ghardaouie, à travers la créativité,<br />

les motifs, couleurs et modèles des<br />

tapis qu’elle a tissés », a souligné Mme<br />

Hadda une tisserande de Ghardaïa. Par<br />

cette fête, la région de Ghardaïa réalise un<br />

nouveau jalon sur la voie <strong>du</strong> renforcement<br />

de sa position en tant que destination touristique<br />

privilégiée pour ses atouts naturels,<br />

architecturaux, culturels et la diversité<br />

de l'offre artisanale, particulièrement le<br />

tapis qu'elle propose à ses visiteurs, venus<br />

par milliers des quatre coins <strong>du</strong> pays, a fait<br />

savoir Abdelkader, un gérant d’hôtel à<br />

Ghardaïa.<br />

Cet événement culturel, qui coïncide<br />

avec les vacances de printemps, a permis la<br />

création d’une ambiance carnavalesque<br />

ponctuée par une exhibition de fantasia de<br />

chameliers en habit traditionnels et un<br />

spectacle de troupes locales de « Baroud »<br />

et « Karabila » (fusil traditionnel).<br />

Plusieurs activités culturelles ainsi qu’une<br />

exposition vente de pro<strong>du</strong>its des différentes<br />

associations, micro-entreprises et de<br />

femmes spécialisées dans l’artisanat, au<br />

nombre de 107, ont été programmées au<br />

Palais des expositions dans le quartier<br />

Bouhraoua, <strong>du</strong>rant cette fête <strong>du</strong> tapis qui<br />

s’étalera <strong>du</strong> 26 au 30 mars courant.<br />

R. C.<br />

de venger son petit, la seule façon pour elle,<br />

d’expurger cette douleur muette que personne<br />

n’entend ni ne voit…<br />

Ce roman est la parole d’une mère et on<br />

y décèle en filigrane, le visage de la patrie<br />

(l’Algérie), soumise à un terrifiant paradoxe<br />

où violences et rêves se superposent...<br />

Ecriture sobre, accessible, haute en émotions,<br />

Maïssa fait appel à notre «humanisme»,<br />

elle nous contraint à la suivre dans<br />

son raisonnement implacable jusqu’au<br />

coup de théâtre, freinée dans son geste fatal<br />

par un sombre malenten<strong>du</strong>… On y sent<br />

sous les traits de la mère, un souffle camusien,<br />

de l’ordre de l’attitude absurde, d’être<br />

dans le «oui» et rompre l’équilibre <strong>du</strong><br />

monde, basculer dans le chaos, l’anéantissement<br />

de soi, le nihilisme ou la non-résignation.<br />

En somme, ce roman reste d’actualité,<br />

nous interroge sur notre devenir.<br />

Elle le murmure terriblement : «Me couler<br />

dans le moule. Sourire quand j'avais<br />

envie de pleurer, me taire quand j'avais<br />

envie de crier. Mais c'était un autre temps.<br />

Le temps où le soleil éclairait encore le<br />

monde. Maintenant, je ne veux plus faire<br />

semblant. Que m'importent l'opprobre,<br />

l'exclusion ? Je n'ai plus rien à perdre puisque<br />

j'ai tout per<strong>du</strong>. Puisque mon cœur est<br />

mort...»<br />

Ahmed Mehaoudi<br />

ALGERIE NEWS Mercredi 27 mars 2013


13 e Festival national <strong>du</strong> film amazigh<br />

Confusion de genres !<br />

> C U L T U R E 23<br />

Quatre films ont été projetés avant-hier à la grande salle de la Maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, dans la<br />

section Olivier d'Or de ce 13 e Festival national <strong>du</strong> film amazigh placé sous le slogan "Vivre le cinéma des hommes libres".<br />

La qualité a sérieusement slalomé<br />

lundi dernier <strong>du</strong> côté de la compétition<br />

officielle ! Quatre films, tous<br />

genres confon<strong>du</strong>s, ont été présentés<br />

devant une salle comble où l'on est passé<br />

de la vidéo-expérimentale au documentaire<br />

avec un détour par le dessin animé et<br />

le court-métrage.<br />

D'abord, "Deg u axxam nagh" (Dans<br />

notre maison) de Ammar Amarni, artiste<br />

plasticien, musicien et vidéaste. Un film en<br />

stop-motion de 7 minutes où l'on voit des<br />

anciennes jarres kabyles dégringoler infiniment<br />

d'une maison traditionnelle, puis se<br />

faire remplacer par des clous, des sacs en<br />

plastique et des ours en peluche ! Il faudra<br />

sans doute renoncer à trouver un symbolisme<br />

basique dans ce petit bijou artistique<br />

où l'on voit à la fois la folie expérimentale<br />

de Ammar, sa passion pour la musique et<br />

ses recherches dans l'expression plastique.<br />

Ces trois éléments sont savamment<br />

mélangés dans "Deg u axxam nagh" de<br />

façon à construire un maelstrom visuel où<br />

il s'agit d'admirer la maitrise technique, la<br />

conceptualisation des images et l'esthétique<br />

"autosuffisante" qui en découle.<br />

L'artiste s'amuse, joue avec la sémiologie et<br />

propose une certaine formule de "l'art<br />

pour l'art" qui sé<strong>du</strong>it autant par sa simplicité<br />

que par la fraicheur de l'idée qui la<br />

porte.<br />

Mais malheureusement, la programmation<br />

semble avoir été faite sans le moindre<br />

respect de la cohérence puisqu'après un<br />

saut dans l'art contemporain, on a droit à<br />

un dessin vaguement animé intitulé<br />

"Dacut wagi" (C'est quoi ça?) de Lyès<br />

Sadouki. Il s'agit d'un échec technique<br />

d'une rare indigence qui raconte l'histoire<br />

d'un moulin à café chômant dans un village<br />

qui se modernise. Il se fera kidnapper<br />

par des extraterrestres et retrouvera la joie<br />

de la pro<strong>du</strong>ction à l'ancienne ! Au-delà<br />

donc de la pauvreté technique, le discours<br />

se veut moralisateur puisqu'il véhicule<br />

cette nostalgie inféconde et absurde de ces<br />

temps où la Kabylie se refusait à la modernité<br />

!<br />

Les choses ne s'arrangent pas avec le<br />

troisième film, "A'you", un court métrage<br />

de Akim Louhab qui atteint les sommets<br />

de la médiocrité avec un scénario sans le<br />

moindre sens, une interprétation clownesque<br />

qui n'arrive même pas à frôler le mauvais<br />

sketch et une mise en scène tout à fait<br />

absente. Même si l'on renonce à comprendre<br />

le pourquoi <strong>du</strong> comment de cette<br />

atroce mocheté, les séquences agressent<br />

aussi bien le regard que l'esprit tant elles<br />

sont vides de sens, burlesques jusqu'à la<br />

nausée et collées l'une à l'autre si vulgairement<br />

que cela devient irritant, voire insupportable.<br />

Enfin, le dernier film de cette<br />

séance est un documentaire de Youcef<br />

Amrane. "Oumalou, l'itinéraire" revient<br />

sur le parcours exceptionnel <strong>du</strong> photographe<br />

de guerre Amer Oumalou donné pour<br />

mort après le massacre de Sabra et Chatila.<br />

Si les longues interviews faites à ce journaliste<br />

virtuose sont un pur régal tant le<br />

visage, la voix et la splendeur <strong>du</strong> récit nous<br />

mettent en intimité avec le personnage. Il<br />

faut se contenter de cela car le réalisateur<br />

truffe son documentaire de fioritures sirupeuses<br />

comme ces scènes de reconstitution<br />

qui parasitent le film, ces plans larges sur le<br />

Djurdjura qui ne servent absolument à<br />

rien, cette musique larmoyante dont le<br />

pathos contraste effroyablement avec l'humilité<br />

et la force de la narration<br />

d'Oumalou et surtout cette voix-off nuisible<br />

et démagogique au lyrisme étouffant.<br />

Dihya Aït Idir<br />

Isabelle wa Tidjani<br />

La pièce qui ouvre les journées théâtrales de Tlemcen<br />

La pièce « Isabelle wa Tidjani » de la<br />

troupe de la coopérative « El-Afssa »<br />

a ouvert la 3 e édition des Journées <strong>du</strong><br />

théâtre de Tlemcen. Cette œuvre, écrite et<br />

mise en scène par Boumediene Zerebal de<br />

la coopérative « El Afssa » de Tlemcen,<br />

relate l'histoire d'une princesse française<br />

et d'un cavalier arabe qui se sont rencontrés<br />

au Sahara pour ne plus se quitter. La<br />

pièce est un plaidoyer pour l’amour, la<br />

fidélité et la dignité et se présente sous la<br />

forme de dialogue entre deux civilisations<br />

différentes.<br />

Cette édition, ouverte lundi soir, prévoit<br />

de présenter, <strong>du</strong>rant trois jours à la<br />

Maison de la culture de Tlemcen, des<br />

œuvres de troupes et associations de la<br />

wilaya. En outre, cette manifestation<br />

entend programmer « Djamilate », <strong>du</strong><br />

théâtre régional d'Annaba, une pièce dans<br />

laquelle un hommage est ren<strong>du</strong> à la lutte<br />

et à la résistance des femmes <strong>du</strong>rant la<br />

guerre de Libération nationale et « Les<br />

héros d’Algérie », une épopée pro<strong>du</strong>ite par<br />

le théâtre régional d'Oran. Les Journées <strong>du</strong><br />

théâtre, organisées dans le cadre de la célébration<br />

de la Journée mondiale <strong>du</strong> quatrième<br />

art, proposent également des<br />

conférences sur des thèmes variés comme<br />

« La comédie et son rôle dans la résistance<br />

de la peur de l'autre », « Eléments structurels<br />

de l'écriture dramatique » et « La relation<br />

entre le dramaturge et le metteur en<br />

scène».<br />

ALGERIE NEWS Mercredi 27 mars 2013


Fatma la grimée (1 re partie)<br />

Dar Essendi<br />

Au temps ancien de La Casbah d’Alger, dans le quartier de Aïn Mzaouqa, proche de la mosquée Fares, au coin d’une<br />

rue paisible, se dressait une maison toute blanche et pétrie de raffinements. Elle était parmi les plus somptueuses<br />

demeures des environs. Maints grands seigneurs avaient alors beaucoup tenté de se l’approprier, mettant sur le<br />

tapis de grandes sommes d’argent et des biens de préciosité, en vain.<br />

Par Nadir Bacha<br />

Par la massive porte en chêne, à<br />

manœuvre de bascule, attenant<br />

à des charges qui s’élèvent ou<br />

descendent selon qu’elle s’ouvre<br />

ou se ferme, on peut y accéder<br />

à un rez-de-chaussée, un « ouast<br />

eddar» tout en cour, tapissée de magnifiques<br />

mignonnettes aux couleurs chaudes<br />

et ondoyantes grâce à le seule lumière parvenant<br />

par le faîte, grand ouvert de la maison,<br />

d’où l’on peut avoir la chance d’apercevoir<br />

un vol d’hirondelles, de pigeons ou<br />

de mouettes.<br />

Le « ouast eddar » était dans la tradition<br />

qasbaoui le lieu par excellence de l’activité<br />

quotidienne des Qasbaouiyate, grandes et<br />

petites, résidentes ou ramenées pour les<br />

besoins <strong>du</strong> ménage, généralement par les<br />

occupants plus ou moins aisés. Au centre<br />

de la cour, s’impose un puits vieux de presque<br />

deux siècles, d’après sa technique de<br />

fabrication, bâti dans le granit bleu-gris,<br />

cylindrique et haut de plus d’une unité<br />

métrique. Il est surmonté d’un dôme en<br />

ardoise verte avec une lucarne assez large<br />

pour travailler dans la bonne maniabilité<br />

le va-et-vient des seaux, activés, alors, par<br />

un système de poulie où même une<br />

femme de fragile constitution peut se ravitailler<br />

sans effort considérable. Une pierre<br />

en argile rouge est en permanence maintenue,<br />

au moyen d’une solide cordelette en<br />

chanvre, dans le bassin profond impossible<br />

à voir mais à ouïr le heurt <strong>du</strong> récipient<br />

dont l’écho retentit merveilleusement<br />

dans l’ensemble de la demeure, surtout par<br />

temps d’assoupissement des bruits <strong>du</strong>rant<br />

les méridiennes.<br />

A gauche de la cour, la mitoyenneté des<br />

voisins oblige le mur de grimper jusqu’à<br />

l’air nu <strong>du</strong> ciel. En face, il y a une chambre,<br />

une ghorfa, qui pour l’heure de l’histoire,<br />

sert d’enceinte de détente pour les très<br />

rares visiteurs de la maison. Juste à côté, se<br />

tient l’incontournable salle des lessives,<br />

«bit saboun», le laboratoire de la décence<br />

et de la propreté pour toute âme de La<br />

Casbah qui se respecte. Cette buanderie est<br />

assez vaste et possède, à son tour, son propre<br />

puits, creusé plus récemment par le<br />

premier propriétaire autochtone. Il n’y<br />

avait que trois douerate à La Casbah disposant<br />

de deux puits à la fois. Une sur le chemin<br />

de la fontaine de Malha en remontant<br />

sur Bab Djedid et une autre non loin de<br />

Sidi Abderrahmane - déjà avoir son puits<br />

n’était pas bien courant à l’époque, les<br />

innombrables fontaines de la Citadelle palliaient<br />

largement à la demande halieutique<br />

des ménages.<br />

Des bassines de toutes les tailles, des<br />

jarres, des seaux, brocs, ou autres ustensiles<br />

de lavage de divers calibres, en bois, en<br />

cuivre ou en terre, y sont parfaitement<br />

rangés, retournés le plus petit dans le plus<br />

grand. Une demi-douzaine de planches à<br />

rincer se superpose, les unes sur les autres,<br />

par ordre de dimension, contre un soubassement<br />

en carreaux de céramique incrustés<br />

dans une paroi de granit sous la forme <strong>du</strong><br />

damier bleu et blanc. Deux avaloirs avec<br />

des fermoirs en fonte ouvragée sont, diagonalement,<br />

à distance respectable, à disposition<br />

de tous les écoulements. Tout<br />

autour de la salle, s’étale une double rangée<br />

d’auvents d’astreinte en chêne, à hauteur<br />

moyenne, destinée à tous les attributs<br />

inhérents au nettoyage des effets mais aussi<br />

des corps. Car la sacrée buanderie, quand<br />

les femmes et les tous petits enfants de La<br />

A la droite de la cour,<br />

se tient une espèce de<br />

débarras qu’on appelle<br />

«el-mekhzen». Il contient<br />

tout ce que la demeure<br />

n’utilise pas pour les<br />

besoins courants.<br />

Casbah ne vont pas au bain maure, sert en<br />

même temps de salle de bains, surtout<br />

pendant les périodes estivales. Il y a dans<br />

les coins intérieurs deux cuvettes taillées à<br />

même le rocher qu’on peut remplir à souhait.<br />

A la droite de la cour, se tient une<br />

espèce de débarras qu’on appelle «elmekhzen».<br />

Il contient tout ce que la<br />

demeure n’utilise pas pour les besoins courants.<br />

On sollicite généralement « elmekhzen<br />

» selon les exigences des fêtes et<br />

des funérailles, mais souvent aussi pour<br />

prêter quelque chose aux voisins ou aux<br />

parents. Deux pas plus loin, derrière le vestibule<br />

de l’entrée, s’ouvre un escalier en<br />

colimaçon en grosse caillasse ratatinée et<br />

aplatie, entre les couleurs de l’ocre et <strong>du</strong><br />

marron, avec tout autour des placards<br />

ouverts chargés de divers objets de très<br />

vieux souvenirs contenus dans des malles<br />

ou enveloppés contre <strong>du</strong> rustre papier<br />

mâché à l’intérieur de grands sacs de jute.<br />

Les marches rudes et étroites donnent, tout<br />

au bout, en haut dans l’étage, autrement<br />

dit, «le fouqani», où de but en blanc, la<br />

clarté se fait palpablement plus éclatante.<br />

A cet hauteur de l’étage, le regard s’offre un<br />

espace ample à l’entrée qui engage, à gauche<br />

vers une chambre avec une toute petite<br />

fenêtre à battant solitaire donnant dans la<br />

rue. De là on peut distinctement voir la<br />

mosquée Fares - une synagogue par le<br />

passé - ses deux entrées et la dépendance<br />

où les fidèles font leurs ablutions. Nous<br />

verrons par la suite qui occupait cette<br />

ghorfa. Dans le corridor en «U», à droite<br />

une autre chambre dont la fenêtre est à<br />

côté de la porte avait la particularité d’accès<br />

par une double marche et l’avantage de<br />

recevoir le plus de lumière par la terrasse<br />

<strong>du</strong>rant une bonne partie de la journée,<br />

mais elle était la plus exiguë de la maison.<br />

Une âme retorse dans la douera la surnommait<br />

la «nos ghorfa» (la demi-chambre),<br />

évidemment beaucoup plus que pour<br />

des raisons de simples moqueries de jeunesse…<br />

Dans le côté perpendiculaire, il y<br />

a, exactement au-dessus de la ghorfa <strong>du</strong><br />

rez-de-chaussée, la chambre sans fenêtre,<br />

«el ghorfa el amya» (la chambre aveugle),<br />

car elle séparait avec les voisins. Mais elle<br />

demeura tout le temps vide et silencieuse.<br />

Le corridor ou, à plus judicieusement dire,<br />

le balcon, depuis ses deux appoints contre<br />

la grande muraille, encadrée dans les coins<br />

de quatre moyennes colonnes torsadées,<br />

est protégé par un gabarit de muret haut<br />

de trois pieds, jonché sur tout le périmètre<br />

d’une solide parois en fer forgé aux motifs<br />

mauro-ottomans. Devant la ghorfa étriquée<br />

s’élève un second escalier, mais celuilà,<br />

avec le même aggloméré de caillasse<br />

dans les marches droites, en deux rampes<br />

déviantes plus aérées, il fait parvenir au<br />

sommet de la demeure, qui fera beaucoup<br />

plus tard parler d’elle jusqu’aux temps les<br />

plus modernes…<br />

A gauche, à partir d’un carré de plateforme<br />

en marbre nacré, s’ouvre le cœur de<br />

la douera, la chambre des chambres, la<br />

ghorfa solennelle : le «menzeh». En vérité,<br />

la plus majestueuse de toutes les structures<br />

de convivialité <strong>du</strong> bâtiment. Personne n’y a<br />

accès, à part le propriétaire de l’enceinte et<br />

son épouse. Il posait, parfois, des pièges de<br />

subtilité infaillible avant de sortir pour<br />

vérifier à son retour si une tierce personne<br />

y eût violé ses volontés. Il se le fut prouvé<br />

une fois et sa pauvre compagne fut radicalement<br />

empêchée <strong>du</strong> «menzeh» pendant<br />

quarante jours complets. La grande alcôve<br />

à baldaquin tout en bois luxueux et en cuivre<br />

entrelacé, tient, avec les deux tables de<br />

nuit, la coiffeuse sur le miroir de laquelle<br />

s’arque autour <strong>du</strong> haut une sculpture en<br />

gerbe, la volumineuse armoire à glace,<br />

l’ensemble de la matière massive <strong>du</strong> merisier,<br />

presque la moitié <strong>du</strong> «menzeh». Un<br />

paravent en hêtre et baguettes de bronze<br />

torsadées, suffisamment haut, sépare<br />

convenablement l’intimité de la chambre.<br />

Au deux murs, de part et d’autre de l’entrée,<br />

sont accrochés de superbes tapis zirides<br />

exhibant une nouba interprétée par de<br />

jeunes et belles femmes en accoutrement<br />

de cérémonie. Sur une profonde et épaisse<br />

carpette tissée dans des significations symboliques<br />

de candeur et d’allégresse animales,<br />

se dresse une meïda octogonale en cuivre<br />

subtilement ciselé en enluminures à<br />

peine tactiles. Quatre pouffes cramoisies<br />

entourent la table et contre le bas des murs<br />

s’accoudent des matelas en laine massive<br />

drapés de précieuses étoffes carmin sur lesquels<br />

s’éparpillent des oreillers aux tons<br />

des cyclamens et des nappes en soie claire<br />

admirablement brodées.<br />

Entre les pouffes et les matelas sont<br />

réparties, çà et là mais avec intelligence,<br />

des peaux de mohair très fines presque<br />

translucides, des toisons de chevreuil bai<br />

et, en biais, à cheval sur l’étoffe sous la<br />

fenêtre et un pan de parterre carrelé pourpre,<br />

se love une relique de dentelles laissée<br />

en friche sur le quart de laquelle tombe en<br />

cascade la seconde colonne des stores, une<br />

choura faite mains en satin immaculé, limpide,<br />

et en taffetas scintillant et souple.<br />

C’est la chambre <strong>du</strong> négociant, celle de sa<br />

femme, mais il ne faut pas anticiper sur les<br />

personnes…<br />

Avant d’avoir un pas vers la terrasse, à<br />

gauche, se présente la cuisine, la khaïma,<br />

avec une fenêtre d’où on l’obtient un bon<br />

regard en «U» sur le «fouqani» et de l’autre<br />

sur une deuxième fenêtre à double battant,<br />

il s’offre à la vue une agréable ligne horizontale<br />

donnant sur l’une des deux cours<br />

de la terrasse. Là, sans aucun doute permis,<br />

se consacre le privilège incarné de toute<br />

brave Qasbaouya aspirant à essayer son<br />

mets de prédilection. Les étagères dans le<br />

mur, à gauche, étalent toute la merveilleuse<br />

panoplie d’ustensiles nécessaires à l’ouvrage<br />

culinaire. De la plus petite cuiller à<br />

épices, à miel ou à ingrédients poudreux<br />

pour les gâteaux, jusqu’à la grosse marmite<br />

en cuivre robuste <strong>du</strong> bouillon de couscous,<br />

tout est en ordre d’harmonie de la matière<br />

et de la forme. Dans le potager hissé sur de<br />

puissantes poutrelles en érable, collé<br />

contre deux murs, sous la fenêtre de la terrasse,<br />

deux éviers sont disposés au centre,<br />

pour l’eau chaude et l’eau froide. A gauche,<br />

se tiennent, côte à côte, quatre mortiers en<br />

terre cuite de différentes dimensions, en<br />

attente <strong>du</strong> bon charbon de bois pour les<br />

diverses combustions où chaque kanoun<br />

avait sa fonction propre. Un pour le café et<br />

le lait, le thé et la tisane, par exemple, et<br />

accessoirement pour la fumigation au benjoin<br />

ou à l’encens selon les mauvais djinns<br />

à chasser ou la qualité de plénitude à<br />

rechercher. Un autre pour le repas routinier,<br />

ou pour dégivrer l’eau des ablutions<br />

hivernales. Un autre encore, plus petit ou<br />

plus grand selon les mets à relever.<br />

Cependant <strong>du</strong>rant les périodes froides,<br />

chaque endroit précis d’occupation dans la<br />

demeure, y compris les cabinets – qu’on<br />

préfère dire «cette endroit-là» (hadik el<br />

djiha) - et «bit saboun», avait droit à au<br />

moins un kanoun. Dans la mansarde, au<br />

coin de la terrasse inférieure, plus d’une<br />

trentaine sont en réserve, par crainte pour<br />

le maître des lieux que les prix projetés<br />

dans le futur proche augmenteraient…<br />

N. B.

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