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Tizi Ouzou : Trois terroristes<br />
éliminés et deux autres<br />
capturés > Page 5<br />
Brahimi, Taïder et Ghoulam<br />
Des bleus<br />
au cœur des Verts<br />
Pour leur première sélection en équipe nationale, les trois nouveaux joueurs alignés<br />
hier par Halilhodzic ont fait preuve d'une grande efficacité. Vahid a sauvé sa peau en<br />
imposant ses joueurs. Les anciens ont <strong>du</strong> souci à se faire. Au final, l'Algérie<br />
a péniblement battu le Bénin. > Page 18<br />
Le nationalisme arabe et la résurrection<br />
des identités post-Printemps<br />
Le déclic et le déclin<br />
Le Printemps arabe a charrié sur son passage la décadence <strong>du</strong> nationalisme<br />
arabe. Les gouvernants arabes ont bâti des empires sur des sables mouvants.<br />
Ils ont tenté de calquer la notion d’Etat-nation sans avoir le mode d’emploi.<br />
> Pages 2 et 3<br />
Ould Salek à propos<br />
des diplomates algériens<br />
enlevés à Gao<br />
« Nous avons<br />
les preuves<br />
de l'implication<br />
<strong>du</strong> Maroc»<br />
Le ministre des Affaires étrangères<br />
de la République arabe sahraouie<br />
démocratique (Rasd), Mohamed<br />
Salem Ould Salek, a accusé hier le<br />
Maroc d’avoir fomenté l'enlèvement<br />
des diplomates algériens à<br />
Gao. > Page 4<br />
Enlèvement<br />
de mineurs<br />
La police<br />
frappe fort<br />
Les services de sécurité ont renforcé<br />
leur présence sur le terrain<br />
pour traquer des indivi<strong>du</strong>s impliqués<br />
dans les réseaux spécialisés<br />
dans l’enlèvement et le viol des<br />
mineurs. > Page 4<br />
Ahmed Benbitour<br />
L’offensive<br />
médiatique<br />
Le premier candidat déclaré à l’élection<br />
présidentielle d’avril 2014<br />
prend de plus en plus ses distances<br />
par rapport à la morosité politique<br />
et institutionnelle en vigueur.<br />
> Page 5<br />
Quotidien national - Mercredi 27 mars 2013 - N°1472 - Prix : 10 DZD - 1 EURO - ISSN 1112-7406
2 > A L A U N E<br />
LE LIEN<br />
Massinissa Boudaoud<br />
Le déclic<br />
et le déclin<br />
Si le torrent des troubles survenus<br />
dans plusieurs pays, plus connu<br />
sous l’appellation de « Printemps<br />
arabe», est considéré par<br />
certaines lectures comme<br />
l’avènement d’un déclic des<br />
peuples arabes pour se libérer <strong>du</strong><br />
joug de la tyrannie, d’autres<br />
hypothèses affirment, sans<br />
retenue, que la cataracte<br />
populaire a charrié sur son<br />
passage le déclin <strong>du</strong> nationalisme<br />
arabe. Le sujet fait polémique car<br />
même parmi la communauté des<br />
spécialistes, la question n’est pas<br />
encore tranchée. La résurrection<br />
des identités minoritaires pourrait<br />
être cataloguée, à la fois, comme<br />
conséquence et une cause. Elle est<br />
une résultante <strong>du</strong> début de la<br />
décadence <strong>du</strong> nationalisme dans<br />
la mesure où l’on n’arrive plus à<br />
maîtriser les velléités séparatistes<br />
des tribus, l’un des facteurs qui a<br />
contribué à attiser les feux des<br />
révoltes suite à une oppression<br />
des gouvernants arabes.<br />
En Egypte, le nationalisme<br />
nassérien a réprimé pendant<br />
longtemps les Coptes et les<br />
Berbères de Siwa. Ces derniers,<br />
bien qu’ils aient gardé<br />
jalousement leur identité et leur<br />
langue maternelle à l’abri des<br />
contagions externes, se sont<br />
découverts des frères dans les<br />
autres pays <strong>du</strong> pourtour<br />
méditerranéen. En Mauritanie, ce<br />
sont les Noirs sahéliens qui sont<br />
persécutés. Au Soudan, les Noirs<br />
non arabes <strong>du</strong> Darfour. En Syrie et<br />
en Irak, la question kurde est<br />
toujours d’actualité. Il ne faut pas<br />
omettre sur ce registre les petites<br />
minorités juives et les chiites dans<br />
les pays de la péninsule, Irak et<br />
Liban. L’on se pose la question de<br />
savoir pourquoi les régimes<br />
arabes et ceux qui s’autodésignent<br />
arabes sont si<br />
réfractaires à reconnaître les droits<br />
des différents groupes ethniques<br />
et culturels et n’ont en tête qu’une<br />
homogénéisation culturelle de leur<br />
population qui est pourtant loin<br />
d’être homogène.<br />
La réponse se trouve dans la<br />
question elle-même car les<br />
gouvernants arabes ont bâti des<br />
empires sur des sables mouvants.<br />
Ils ont tenté de calquer la notion<br />
d’Etat-nation sans pour autant<br />
mettre de bases solides pour sa<br />
fondation. C’est foncièrement un<br />
pro-blème d’identité nationale.<br />
Souvent dans les pays arabes, ce<br />
sont les critères tribalistes qui<br />
prennent le dessus sur la<br />
citoyenneté. Il n’y a pas d’Etatnation<br />
arabe mais la tribu-Etat,qui<br />
s’est approprié le pouvoir<br />
économique et militaire. Tous ceux<br />
qui sont considérés externes à<br />
cette tribu sont désignés comme<br />
une menace à la cohésion interne.<br />
C’est pour cela que les Saoud et<br />
Al-Thani sont terrifiés à l’idée de<br />
toute véritable ouverture politique<br />
et culturelle de leurs minorités<br />
respectives.<br />
Berbères d’Egypte et d’Algérie<br />
Rencontre(s)<br />
Il existe des Berbères en Egypte ! Au-delà des rares livres d’histoire consacrés aux Berbères,<br />
dans la mémoire collective des Algériens (occupants de l'ancienne Berbérie centrale),<br />
les Berbères ou Amazighs existent bel et bien en Algérie, au Maroc, en Tunisie, en Libye,<br />
mais pas aussi loin vers l'Est... en Egypte.<br />
Invité hier à l'espace Plasti, un groupe<br />
d'Egyptiens, Berbères de la tribu des Siwa,<br />
était venu présenter un documentaire sur ce<br />
peuple méconnu, qui écume de larges éten<strong>du</strong>es<br />
à la frontière égypto-libyenne. Deux ou<br />
trois journalistes accompagnaient la délégation,<br />
venue la veille de Tizi Ouzou, où ils participent<br />
au Festival <strong>du</strong> film amazigh. L'ambiance<br />
était plutôt curieuse. Des Berbères en Egypte !<br />
Des Egyptiens Berbères ! Comment est-ce possible<br />
? Pourquoi nous, Algériens, nous n'avions<br />
jamais eu vent de leur existence. Après les présentations<br />
d'usage, et quelques hésitations, la<br />
discussion, ou plutôt la découverte, commence.<br />
Un voyage dans le temps, très vite rattrapé par<br />
l'actualité.<br />
Il fallait localiser géographiquement ces<br />
«cousins» éloignés. «Nous occupons le flan<br />
extrême ouest de l'Egypte. Nous sommes considérés<br />
comme une grande tribu, avec ses particularités<br />
linguistiques et culturelles. Le fait<br />
d'être à l'écart des cités et grandes villes, et vu la<br />
rudesse <strong>du</strong> climat de notre région, nous sommes<br />
restés des siècles <strong>du</strong>rant loin de tout.<br />
Certains Egyptiens nous considèrent même<br />
comme des Libyens», nous confie l'un d'eux,<br />
avec son burnous blanc, qui lui a été offert la<br />
veille à Tizi Ouzou par les organisateurs, et<br />
coiffé d'une chachia rouge, typique des tribus<br />
libyennes et surtout un accent qui laisse paraître<br />
un arabe à la sauce kabyle.<br />
Les sourires remplacent les visages interrogatifs<br />
et un peu crispés. Les questions fusent de<br />
part et d'autre. Quelques minutes pour se<br />
découvrir mutuellement avant le début de la<br />
projection. «Pouvez-vous nous parler avec<br />
votre propre langue maternelle ?» «Oui, évidemment...»<br />
Stupeur dans la petite salle de réunion<br />
de la rédaction... «Mais vous parlezcomme<br />
les Mozabites d'Algérie... !»<br />
«Les Mozabites ?!», un topo rapide et<br />
exhaustif des Amazighs ou Berbères d'Algérie<br />
s'impose. Les invités connaissent très peu cet<br />
aspect de l'histoire de l'Afrique <strong>du</strong> Nord. Notre<br />
beau et ténébreux invité, à la taille élancée, teint<br />
brun, bague en argent à l'index de la main gauche,<br />
nous raconte une petite anecdote. Ce fut<br />
son premier contact avec un Algérien qui parlait<br />
sa langue maternelle. «Un jour, un haut responsable<br />
algérien était venu visiter notre Oasis.<br />
Accompagné de ses homologues égyptiens<br />
venus <strong>du</strong> Caire, il leur lança un défi. Il leur<br />
assura qu'il était capable de nous parler dans<br />
notre langue et aussi capable de comprendre la<br />
nôtre. Il faut savoir qu'en dehors de notre<br />
région, aucun Egyptien n'est capable de parler<br />
ou comprendre notre dialecte. Cet Algérien<br />
releva le défi, les Cairotes étaient stupéfaits.»<br />
Etablir un lien<br />
L'exploration de l'histoire continue. Tribus<br />
berbères essaiment à travers le Moyen-Orient,<br />
rôle des Berbères dans l'édification <strong>du</strong> Caire,<br />
religion, en quelques minutes, les recoupements<br />
historiques des uns et des autres font<br />
mouche. Vient par la suite l'ethnologie des<br />
mots et des noms des lieux. Au-delà de l'arabité<br />
et de l'islam, un lien ethnique existe bien entre<br />
nous. Un lien qui étonne, existe et inquiète en<br />
même temps. «Le pouvoir central en Egypte a<br />
tout fait, surtout avec l'arrivée de l'armée et de<br />
Nasser au Pouvoir, pour fondre toutes les cultures<br />
<strong>du</strong> pays dans le moule <strong>du</strong> nationalisme,<br />
avec l’islam comme ciment de cette nouvelle<br />
Egypte des années cinquante. Même les Nubis<br />
<strong>du</strong> Sud ont été victimes comme nous de l'exclusion<br />
culturelle. Nous avons pu préserver<br />
notre langue et nos traditions grâce à l'éloignement<br />
géographique. Autrement, nous aurions<br />
été assimilés de force dans la culture égyptienne,<br />
arabe et seulement arabe». L'un des<br />
journalistes égyptiens qui couvrent le Festival<br />
ALGERIE NEWS Mercredi 27 mars 2013<br />
<strong>du</strong> film amazigh, dont les Berbères de Siwa sont<br />
les invités d'honneur de l'édition 2013, explique<br />
que c'est grâce à la révolution <strong>du</strong> 25 janvier<br />
que ces «peuples» arrivent à s'exprimer librement.<br />
«C'est l'un des acquis de la révolution.<br />
Avant, même nous journalistes, <strong>du</strong> moins une<br />
grande majorité, ignorions la particularité de<br />
ces gens-là».<br />
Peur de l'avenir<br />
La discussion s’oriente peu à peu vers l'histoire<br />
contemporaine. L'islam ou l'islamisme<br />
s'impose. Les journalistes égyptiens s'interrogent<br />
: «Pensez-vous que la révolution <strong>du</strong><br />
25 janvier précipitera l'Egypte dans la violence<br />
comme ce fut le cas chez-vous ?» «Que doit-on<br />
faire pour éviter le scénario algérien ?» Là, c'est<br />
au tour de Hamida Ayachi d'intervenir. «J'avais<br />
eu l'occasion de débattre de ce sujet en Egypte<br />
et avec des Egyptiens dès 1994. Le problème,<br />
c'est que chaque situation est particulière, car<br />
les conditions qui ont vu la transition de l'islamisme<br />
politique en Algérie <strong>du</strong> populisme radical<br />
vers la violence radicale ne sont pas les<br />
mêmes qu'en Egypte. Nous avons vécu une<br />
guerre civile à huis clos, au moment où les<br />
mouvements de contestation dans les pays arabes<br />
et l'activité de certains groupes djihadistes<br />
en Syrie ou ailleurs se fait à ciel ouvert, grâce<br />
aux médias et chaînes de télévision satellitaires.<br />
Malheureusement, peu d'études ont été consacrées<br />
au cas algérien pour comprendre les raisons<br />
et les aboutissements de la crise.»<br />
L'atmosphère devient lourde. L'évocation de ce<br />
genre de sujets sensibles inquiète nos invités.<br />
Leur envie de comprendre pour apprendre et<br />
surtout éviter le pire prend le dessus. La responsable<br />
de la programmation de l'Espace<br />
Plasti rappelle aux invités qu'il est l’heure de<br />
présenter le documentaire.<br />
Yacine Chabi<br />
Kahina/D. <strong>News</strong>
A L A U N E<br />
3<br />
Les Imazighène d’Egypte à l’Espace «Plasti»<br />
La découverte de soi<br />
à travers autrui<br />
Projection et débat autour d’une délégation égyptienne, invitée par le Festival <strong>du</strong> film amazigh,<br />
et dont la particularité réside dans leur amazighité, insoupçonnée depuis des lustres.<br />
Ousama Safar, cinéaste et journaliste<br />
Il nous faut des années pour reconnaître<br />
la singularité des autres<br />
Algérie <strong>News</strong> : En tant que journaliste,<br />
pouvez-vous nous dresser<br />
un état des lieux concernant la<br />
pluralité culturelle en Egypte.<br />
Oussama Safar : Le multi-culturalisme<br />
ou diversité culturelle<br />
n'existe ni en Egypte ni ailleurs<br />
dans le monde arabe, pour une<br />
raison simple : les gens ne s'acceptent<br />
pas les uns les autres et ne<br />
reconnaissent pas aux autres leur<br />
droit à la différence. Il faut des<br />
années d'apprentissage et beaucoup<br />
de patience pour instaurer<br />
cette culture de la tolérance et l'acceptation<br />
de la différence. C'est à<br />
ce moment, et rien qu'à ce<br />
moment là, que nous pourrons<br />
évoquer la reconnaissance de<br />
l'Amazigh, <strong>du</strong> Copte et des autres.<br />
Pourquoi cette négation et cette<br />
Actuellement, Tizi Ouzou fête, à sa<br />
manière, le cinéma à travers le Festival<br />
<strong>du</strong> film amazigh. On le sait, vous le<br />
savez, notre envoyée spéciale, Dihya Aït<br />
Idir chronique quotidiennement cette – déjà –<br />
13 e édition. Avant-hier, elle croisa sur l’écran et<br />
dans les couloirs de la cinémathè – que de Tizi,<br />
des Amazighs d’Egypte. Projection, débat et<br />
verbe haut. Hier, nous rencontrâmes ces mêmes<br />
personnes, dans l’enceinte de l’Espace Plasti,<br />
venues en délégation rapporter leur culture,<br />
toujours leur verbe, et bien évidemment des<br />
films. Aujourd’hui, écrire sur eux, c’est relier<br />
deux rives. D’abord un cinéma qui se veut universel,<br />
tout en arborant des problématiques<br />
provinciales, essayer de les calquer ou caler sur<br />
d’autres questionnements qui pourraient « parler<br />
» à monsieur et/ou madame. Khalid<br />
Mossalam , l’un des émissaires venus d’Egypte :<br />
« Le festival de Tizi Ouzou permettra aux membres<br />
de notre délégation de connaître d’autres<br />
Amazighs et avoir de l’expérience dans l’organisation<br />
de ce genre de manifestation pour arriver,<br />
un jour, à mettre sur pied un festival <strong>du</strong> cinéma<br />
à Siwa. C’est notre rêve, d’ailleurs ». Geste louable,<br />
mais toujours aussi complexe, surtout que<br />
la région, le pays, continue de se « chercher », à<br />
défaut d’avoir trouvé la lumière.<br />
Hier donc, un film est projeté. Titre simple :<br />
« Les Amazighs d’Egypte ». Le réalisateur, un<br />
certain Hassan Daoud. La salle, très peu de<br />
curieux. 17h à notre montre quand le débat<br />
débute. Très peu de cinéma dans les propos des<br />
spectateurs, ni dans ceux des « invités ». Pas forcément<br />
le lieu idéal, surtout que le film projeté<br />
est une pédagogie en images, montrant, en une<br />
vingtaine de minutes, les us et coutumes de ce<br />
peuple, localisé dans « la province de Siwa,<br />
située à environ 650 km <strong>du</strong> Caire, vers l’est de la<br />
Libye et à l’ouest d’Egypte ». Pas moins de<br />
25 000 personnes. Pas plus de banditisme, ni<br />
d’actes crapuleux. Une laïcité qui continue de se<br />
chercher, une religion, l’islam, pratiquée avec<br />
« rigueur » et bien évidemment, une manière de<br />
(re)voir la vie, avec harmonie et « transparence<br />
». Tout cela, on ne l’invente pas, cela se dit<br />
et se voit dans ce film qui continue de parcourir<br />
le monde, en bon ambassadeur qu’il pourrait<br />
être, affichant l’existence d’un peuple méconnu<br />
dans son propre pays, et qui s’est imposé depuis<br />
Kahina/D. <strong>News</strong><br />
peur de la différence des autres au<br />
sein d'un même et seul espace<br />
géographique ?<br />
Nous avons un problème de<br />
fond, celui <strong>du</strong> système politique. A<br />
chaque fois qu'un nouveau système<br />
ou régime arrive, son premier<br />
souci est d'instaurer une rupture<br />
culturelle entre les gens en<br />
brûlant les livres et toutes les traces<br />
et preuves de leur passé et de leur<br />
patrimoine culturel. C'est ce qui<br />
s'est passé avec les Pharaons, les<br />
Grecs, les Romains et enfin les<br />
Arabes. A leur arrivée en Egypte,<br />
les nouveaux maîtres ont imposé<br />
la langue arabe au nom de l'islam<br />
bien que la religion n'a rien à voir<br />
avec l'identité. Résultat, à travers<br />
les siècles, une bureaucratie historique<br />
s’est installée dans le subconscient<br />
égyptien. En instaurant<br />
une sorte de monothéisme culturel<br />
et linguistique et en excluant les<br />
autres, on apprend aux gens à<br />
s'auto-exclure et à renier les autres.<br />
Malheureusement, les Amazighs<br />
d'Egypte ne font que peu d'efforts<br />
pour faire connaître leur culture et<br />
3 000 ans ! Et le débat ? Beaucoup de questions<br />
axées autour des habitudes de ce peuple, de leur<br />
vision politique mais aussi <strong>du</strong> rôle de la femme<br />
dans leur société (très minime, mais qui pourrait<br />
changer suite au réveil identitaire berbère de<br />
ce peuple), leur quotidien, ce qu’ils pensent bien<br />
évidemment de la situation de l’Egypte.<br />
Pratiquement toutes leurs réponses pouvaient<br />
se trouver dans le film vu quelques minutes<br />
auparavant, mais les gens aiment voir le verbe se<br />
défiler devant eux, croyant toucher le réel, ce<br />
que fera d’ailleurs l’une des spectatrices, en touchant<br />
le vêtement, très « burnous », d’un des<br />
représentants de cette délégation. Surprenant et<br />
ambigu dans ce geste… exotique.<br />
Donc très peu de cinéma, mais plutôt de<br />
l’anthropologie, dans cette petite et néanmoins<br />
agréable salle <strong>du</strong> Plasti, qui accueillera<br />
aujourd’hui, à partir de 14h, une rencontre avec<br />
Denise Brahimi, qui viendra de Tizi pour discuter<br />
sur les adaptations des œuvres littéraires au<br />
cinéma, ainsi qu’une représentation musicale<br />
<strong>du</strong> groupe Zingdah. Le festival s’exporte considérablement…<br />
Samir Ardjoum<br />
pour la faire reconnaître. Jusqu'à<br />
présent, aucun travail de transcription<br />
ou d'archivage n'a vu le<br />
jour. Cette culture subsiste uniquement<br />
par l'oralité.<br />
Est-ce que les Egyptiens savent<br />
qu'il y a des Amazighs en Egypte ?<br />
Non, les Amazighs eux-mêmes<br />
ne savaient pas qu'ils étaient<br />
Berbères. Jusqu'à récemment, ils<br />
étaient connus sous le nom de<br />
"Siwiyine", en référence à l'oasis et<br />
région de Siwa qu'ils occupent<br />
depuis des siècles. Pour l'instant,<br />
ils constituent une exception culturelle.<br />
Ils peuvent être reconnus<br />
par les indivi<strong>du</strong>s mais pour ce qui<br />
est d'une reconnaissance officielle<br />
de l'Etat, c'est encore une rude<br />
bataille à mener.<br />
Propos recueuillis par Sarah A.<br />
T. Doudou/D. <strong>News</strong><br />
Omar Radjer,<br />
chef de la tribu<br />
de Siwa<br />
Notre<br />
isolement<br />
s'est<br />
révélé<br />
bénéfique<br />
Algérie <strong>News</strong> : Les Siwiyine ou<br />
Berbères d'Egypte se regroupent<br />
dans onze tribus. Comment est<br />
choisi le chef ?<br />
Omar Radjer : Si le fils cadet de<br />
l'ancien chef est jugé par ses pairs<br />
comme apte à prendre la place de<br />
son père, et cela avec le consensus le<br />
plus large possible, il est choisi pour<br />
lui succéder . Si un autre exprime le<br />
vœu de se présenter, des élections<br />
sont organisées et les sages des tribus<br />
élisent le nouveau chef.<br />
Quelles sont les prérogatives <strong>du</strong><br />
chef de la tribu ?<br />
Notre mode de vie, comme<br />
notre mode de gouvernance, est<br />
basé sur les traditions et us. Le chef<br />
est sollicité sur plusieurs sujets et il<br />
en réfère au conseil des sages, une<br />
sorte de conseil de consultation qui<br />
l'aide à trancher. Cela dit, nous<br />
avons le droit de recourir à la justice<br />
des tribunaux. Généralement, c'est<br />
très rare. Presque tout se règle au<br />
niveau de la tribu.<br />
Vous êtes en Algérie et vous avez<br />
l'occasion de découvrir les traditions<br />
et particularités des<br />
Berbères en Algérie. Quels sont les<br />
points communs ?<br />
J'ai été surpris par les similitudes<br />
linguistiques et de prononciation,<br />
même la manière de parler et la gestuelle<br />
sont proches. Les habits sont<br />
presque les mêmes, les coutumes, la<br />
gastronomie. Cela dit, contrairement<br />
aux Berbères d'Algérie qui<br />
ont emprunté beaucoup aux autres<br />
cultures, nous avons su préserver<br />
une certaine authenticité.<br />
La région de Siwa fut longtemps<br />
isolée politiquement et socialement<br />
<strong>du</strong> reste de l'Egypte. Est-ce<br />
que ce fut imposé ou délibéré ?<br />
Ce fut imposé par le gouvernement<br />
central mais, avec le temps,<br />
cet isolement et exclusion s'est<br />
révélé bénéfique pour la région et<br />
ses habitants. Cela nous a permis de<br />
préserver nos traditions, notre langue<br />
et notre mode de vie.<br />
Propos recueillis par Sarah A.<br />
Kahina/D. <strong>News</strong><br />
ALGERIE NEWS Mercredi 27 mars 2013
4 > A C T U<br />
Ould Salek à propos des diplomates algériens enlevés à Gao<br />
« Nous avons les preuves<br />
de l'implication <strong>du</strong> Maroc »<br />
Le ministre des Affaires étrangères de la République arabe sahraouie démocratique (Rasd), Mohamed Salem Ould<br />
Salek, a accusé hier, lors d'une conférence à Alger, le Maroc d'être à l'origine de l'enlèvement des diplomates<br />
algériens à Gao. Pis encore, il soupçonne le royaume d'être directement impliqué dans l'attaque sanglante<br />
de Tiguentourine.<br />
Lors d'une conférence de presse, au<br />
siège de l'ambassade de la Rasd à<br />
Alger, le ministre des Affaires étrangères<br />
sahraoui a directement accusé<br />
Rabat d'être le commanditaire et le soutien<br />
des groupes terroristes qui sèment la terreur<br />
au Sahel. « Les services de renseignements<br />
marocains ont créé le Mouvement<br />
pour l'Unicité et le Jihed en Afrique de<br />
l'Ouest (Mujao) pour déstabiliser l'Algérie<br />
et le Front Polisario. Leur objectif, renforcer<br />
ses opérations de contrebande de drogue<br />
dans toute la région », a-t-il insisté. Le<br />
responsable de la diplomatie sahraouie s'est<br />
montré sûr et confiant, quant à l'implication<br />
des services marocains dans l'enlèvement<br />
des diplomates algériens à Gao<br />
« Nous détenons des preuves qui prouvent<br />
que le Maroc est à l'origine de l'enlèvement<br />
des diplomates algériens au nord <strong>du</strong><br />
Mali. Ce sont les intermédiaires marocains<br />
impliqués dans le Mujao qui ont retenu les<br />
diplomates algériens au nord <strong>du</strong> Mali », a-<br />
t-il affirmé. Interrogé si la Rasd détient des<br />
preuves sur l'implication <strong>du</strong> Maroc dans<br />
l'attaque terroriste contre le site gazier de<br />
Tiguentourine à In Amenas le 16 janvier<br />
dernier, le diplomate enchaîne : « Il est fort<br />
probable que le Maroc soit aussi impliqué<br />
dans l'attaque terroriste qui a secoué le site<br />
gazier algérien de In Amenas. Le gouvernement<br />
sahraoui affirme, preuves à l'appui,<br />
que Rabat est à l'origine de la création de<br />
groupes terroristes comme le Mujao. Rabat<br />
le finance directement et lui assure une<br />
couverture dès lors que cela s'avère nécessaire.<br />
A partir de là, toutes les actions terroristes<br />
au Sahel se font avec la complicité et<br />
la bénédiction des Marocains », a-t-il<br />
insisté.<br />
Abordant la visite de Christopher Ross<br />
dans les territoires occupés et aux camps<br />
des réfugiés sahraouis, Ould Salek dira<br />
« Nous souhaitons que cette visite pèse sur<br />
la position <strong>du</strong> Conseil des Nations unies<br />
afin de changer sa position quant au droit<br />
<strong>du</strong> peuple sahraoui à son autodétermination.<br />
Mais nous sommes convaincus que la<br />
visite de Ross effectuée depuis avant-hier<br />
aux camps des réfugiés sahraouis a été pour<br />
la première fois soutenue par le secrétaire<br />
général de l'ONU et par certaines ONG<br />
internationales, à savoir : Amnesty<br />
International et les Amis de la Rasd. Cela<br />
nous rassure ». Dans le même sillage, Ould<br />
Salek lance un appel à la communauté<br />
internationale, notamment les pays qui<br />
soutiennent le Maroc, telle la France, à<br />
revoir leurs positions.<br />
Le ministre des Affaires étrangères de la<br />
RASD a tiré la sonnette d'alarme quant aux<br />
quantités de kif marocain qui envahissent<br />
les pays de la région et même l'Europe, se<br />
reférant aux derniers rapports de l'ONU.<br />
Zohra Chender<br />
Enlèvement de mineurs<br />
La police frappe fort<br />
Les services de sécurité ont<br />
renforcé leur présence sur le<br />
terrain pour traquer des indivi<strong>du</strong>s<br />
impliqués dans les réseaux<br />
spécialisés dans l’enlèvement et le<br />
viol des mineurs. A Alger, l’énigme<br />
de l'enlèvement d'une mineure a<br />
été élucidée par la police. Les services<br />
de la police judiciaire de la<br />
Sûreté de la daïra de Bir Mourad-<br />
Raïs ont élucidé l'affaire de la<br />
mineure qui a fait une déposition<br />
mensongère sur son présumé enlèvement<br />
dans un quartier d'Alger et<br />
l'ont présentée devant le procureur<br />
de la République, a-t-on<br />
appris, hier, auprès de la Direction<br />
générale de la Sûreté nationale<br />
(DGSN).<br />
La mineure, avait « fait une<br />
déposition fin février dernier à la<br />
Sûreté de daïra de Bir Mourad Raïs<br />
(Alger) en présence de son père au<br />
sujet de son enlèvement suivi de<br />
coups et blessures volontaires par<br />
son voisin ». La plaignante avait<br />
déclaré que son voisin l'a « obligée<br />
à monter dans sa voiture et qu'elle<br />
a subi des coups et blessures et des<br />
menaces. Elle a également signalé<br />
la perte de son portable avant<br />
d'être relâchée après 5 heures de<br />
séquestration ». L'enquête menée<br />
par les forces de police a permis<br />
d'identifier le présumé accusé qui a<br />
été présenté devant le juge d'instruction<br />
où il a nié en bloc les<br />
accusations portées contre lui. Il a<br />
indiqué qu'il y avait des différends<br />
entre lui et la famille de la plaignante<br />
et que la justice avait tranché<br />
en sa faveur. Les services de<br />
police ont vérifié les déclarations<br />
<strong>du</strong> présumé accusé au sujet des<br />
endroits de sa présence au<br />
moment de l'enlèvement et à l'exploitation<br />
technique <strong>du</strong> téléphone<br />
portable qui était tout simplement<br />
chez la plaignante. Les résultats de<br />
l'enquête ont démontré qu'il n' y a<br />
pas eu d'enlèvement et que les<br />
déclarations <strong>du</strong> voisin étaient<br />
vraies. Des mesures judiciaires ont<br />
été prises à l'encontre de la plaignante<br />
qui a été présentée devant<br />
le procureur de la République<br />
pour déposition mensongère<br />
conformément à l'article 300 <strong>du</strong><br />
code pénal.<br />
A Tébessa, les éléments de la<br />
police judiciaire ont réussi à libérer<br />
une jeune fille enlevée récemment<br />
par deux indivi<strong>du</strong>s dans la localité<br />
d’El-Kouif, à 35 km à l’est de<br />
Tébessa, a annoncé hier la cellule<br />
de presse des services de la Sûreté<br />
de wilaya. Les auteurs présumés de<br />
cet enlèvement, suivi d’un viol, ont<br />
été arrêtés, selon la même source<br />
qui précise que l’enquête suit toujours<br />
son cours en attendant de les<br />
présenter devant la justice.<br />
La libération de la jeune fille,<br />
victime d’un acte de viol commis<br />
par ses ravisseurs, a été libérée, à la<br />
suite d’une enquête minutieusement<br />
menée par les policiers, qui<br />
ont fini par découvrir la cache, une<br />
maison en chantier à la sortie nord<br />
<strong>du</strong> chef-lieu de wilaya où les kidnappeurs<br />
séquestraient la jeune<br />
fille, a-t-on fait savoir de même<br />
source. Les deux ravisseurs seront<br />
présentés devant la justice, dès<br />
l’achèvement de l’enquête qui suit<br />
son cours. Ils seront inculpés de<br />
détournement, séquestration et<br />
acte de viol, précise-t-on à la<br />
Sureté de wilaya.<br />
Synthèse Yanis Ramy<br />
Conférence <strong>du</strong> Saip<br />
Les labos<br />
pharmaceutiques<br />
préfèrent le son<br />
et l'image !<br />
Le Syndicat algérien de l’in<strong>du</strong>strie<br />
pharmaceutique (Saip), a<br />
tenu hier une conférence de<br />
p r esse sous le thème<br />
«L'enregistrement des médicaments<br />
en Algérie et l'importation<br />
de faux médicaments». Un rendezvous<br />
important, annoncé par voie<br />
de presse et qui intervient à un<br />
moment crucial. Arrivés sur place,<br />
plusieurs confrères de la presse<br />
écrite se sont vu refuser l'accès à la<br />
salle de conférences. Une réceptionniste<br />
nous indique que le quotidien<br />
Algérie <strong>News</strong> ne figure pas sur sa<br />
liste ! On nous invite à attendre<br />
dans une salle afin de voir encore<br />
une fois avec le chargé de la communication<br />
<strong>du</strong> syndicat. Pendant ce<br />
laps de temps, d'autres confrères<br />
des chaînes de télévision n'ont eu<br />
aucune difficulté à entrer.<br />
Interrogée, la même réceptionniste<br />
très gênée nous dit : «Les places<br />
pour la presse écrite sont très limitées.»<br />
Après vérification, la liste des<br />
«invités» ne mentionne en aucun<br />
cas les noms des journalistes de<br />
télévision ou les noms des chaînes<br />
de télévision. D'autres confrères<br />
arrivent et font face au même refus.<br />
Un agent nous invite à quitter les<br />
lieux. Nous tenons juste à rappeler<br />
aux membres <strong>du</strong> Syndicat des<br />
in<strong>du</strong>stries pharmaceutiques, que la<br />
presse écrite fut le seul moyen ou<br />
canal de communication dont ils<br />
disposent pour s'exprimer.<br />
Aujourd'hui, il semble que ce syndicat<br />
préfère le son et l'image à la<br />
plume. Une ségrégation médiatique<br />
que même les politiques n'ont<br />
jamais osé utiliser ! Dommage<br />
quand le «m'a tu vu à la télé» prime<br />
sur le droit à l'information.<br />
K. Litamine<br />
ALGERIE NEWS Mercredi 27 mars 2013
Premier candidat à l’élection présidentielle<br />
L’offensive médiatique<br />
d’Ahmed Benbitour<br />
Le premier candidat déclaré à l’élection présidentielle d’avril 2014, l’ancien chef de<br />
gouvernement Ahmed Benbitour, se présente de plus en plus comme une personnalité<br />
qui prend ses distances par rapport à la morosité politique et institutionnelle en vigueur à<br />
une année de l’échéance électorale présidentielle.<br />
Il affiche la couleur en lançant<br />
un appel <strong>du</strong> pied à<br />
l’Armée pour servir d’arbitre<br />
pour un réel changement<br />
à la faveur de la prochaine<br />
joute électorale, tourne le dos<br />
aux islamistes et ose même<br />
demander au président<br />
Bouteflika de se retirer à la fin de<br />
son mandat «pour le bien <strong>du</strong><br />
pays».<br />
Il l’a fait savoir directement<br />
en réitérant, hier, sur les colonnes<br />
<strong>du</strong> quotidien arabophone<br />
algérien Echourouk en considérant<br />
que «le changement n’interviendra<br />
pas de l’intérieur de système<br />
ni de tout ce qui est sous<br />
son emprise». L’ancien chef <strong>du</strong><br />
gouvernement s’est également<br />
distingué, dans de cet entretien,<br />
en déconseillant ouvertement au<br />
président Bouteflika de se porter<br />
candidat pour un quatrième<br />
mandat.<br />
«Nous sommes contre un<br />
quatrième mandat pour des raisons<br />
évidentes: à cause de l’échec<br />
<strong>du</strong> programme <strong>du</strong> Président<br />
d’un côté, ensuite en raison de sa<br />
santé qui ne le lui permet pas»,<br />
a-t-il dit, ajoutant que «pour<br />
l’intérêt <strong>du</strong> pays, il est préférable<br />
qu’il ne se représente pas une<br />
nouvelle fois […] car celui qui a<br />
échoué pendant 15 années à<br />
résoudre les problèmes des<br />
Algériens ne pourra pas le faire<br />
en 5 années».<br />
Il ose titiller le premier<br />
magistrat, brisant ainsi l’idée de<br />
la nécessité d’un quatrième<br />
mandat que certaines sphères<br />
veulent vendre aux Algériens.<br />
Pour Benbitour, la situation <strong>du</strong><br />
pays ne peut souffrir d’aucun<br />
nouveau «bricolage», et la neutralité<br />
de l’institution militaire<br />
Trois terroristes ont été abattus et deux<br />
autres capturés vivants par les militaires,<br />
hier matin, au lieudit Ighil Aïssa,<br />
dans le douar de Boumhala, commune de<br />
Sidi Naâmane. Cinq fusils d’assaut de type<br />
Kalachnikov ont été récupérés lors de cette<br />
opération. La mise hors d’état de nuire des<br />
cinq terroristes est survenue au terme d’un<br />
long et violent accrochage qui aura <strong>du</strong>ré de 6<br />
h à 7h20 de la matinée d’hier, où les militaires<br />
ont fait usage d’artillerie lourde pour<br />
débusquer ces indivi<strong>du</strong>s armés.<br />
Agissant sur renseignement, les militaires<br />
se sont mis en place dès la tombée de la nuit<br />
de lundi, encerclant un très vaste périmètre<br />
boisé de la forêt de Litama, à la lisière de<br />
Attouche (Makouda) et Zeboudj Karra (Sidi<br />
Naâmane). Selon des sources sécuritaires,<br />
ayant confirmé dans l’après-midi d’hier la<br />
lors de l’élection présidentielle<br />
future est très possible, relevant<br />
au passage que ce n’est pas l’armée<br />
qui fraude mais bien l’administration<br />
et le pouvoir exécutif<br />
civil.<br />
Par ailleurs, l’ancien ministre<br />
des Finances (1994-1996) s’est<br />
nettement démarqué de la mouvance<br />
islamiste. On le disait candidat<br />
potentiel pour représenter<br />
cette mouvance en mal de<br />
consensus pour dégager un candidat<br />
à l’élection présidentielle,<br />
Benbitour a dû refroidir plus<br />
d’un en annonçant sans ambages<br />
: «Je suis contre l’utilisation<br />
de la religion à des fins politiques<br />
et de ce fait, je ne peux<br />
demander à ceux qui utilisent la<br />
religion en politique de me soutenir<br />
lors de l’élection présidentielle».<br />
Pour rappel, Benbitour<br />
avait lancé, en février 2011,<br />
l’Alliance nationale pour le<br />
changement (ANC). L’ANC est<br />
représentée par le Mouvement<br />
El-Islah, le Parti <strong>du</strong> renouveau<br />
algérien (PRA), le Mouvement<br />
de la jeunesse pour le développement<br />
(MJD), le Mouvement<br />
El-Infitah, l’Association des<br />
oulémas algériens et des organisations<br />
syndicales.<br />
Parmi les objectifs de l'ANC<br />
figurent l'organisation d'une<br />
conférence nationale pour le<br />
changement, l'élaboration d'une<br />
charte d'honneur de l'opposition<br />
et d'une plate-forme de<br />
revendications politiques. Avec<br />
la dernière déclaration de<br />
Tizi Ouzou<br />
Trois terroristes éliminés et deux<br />
autres capturés<br />
neutralisation de ce groupe de terroristes, ce<br />
dernier s’était retranché, depuis plusieurs<br />
jours, dans une maison abandonnée à Ighil<br />
Aïssa. C’est plus précisément à 6 h10 que les<br />
Benbitour à ce sujet, il semble<br />
que l’ANC a fait long feu. Cette<br />
offensive tous azimuts d’Ahmed<br />
Benbitour n’a d’égal que la<br />
morosité et le flou dans lequel<br />
patauge la classe politique algérienne,<br />
en perte de vitesse.<br />
Dans un champ politique<br />
miné par les scandales de la corruption<br />
et une vraie-fausse<br />
menace sur la sécurité et la cohésion<br />
nationale émanant des<br />
régions <strong>du</strong> Sud à travers les<br />
revendications légitimes de<br />
développement et les interprétations<br />
multiples et contradictoires<br />
que leur accorde l’Exécutif et<br />
la classe politique, Benbitour<br />
continue de faire son petit bonhomme<br />
de chemin.<br />
Kamel Aït Bessai<br />
premiers coups de feu ont retenti de l’endroit<br />
surplombant la vallée <strong>du</strong> bas Sébaou. Il<br />
cela à <strong>du</strong>ré 10 minutes avant que les armes<br />
ne se taisent, puis un violent accrochage s’en<br />
est suivi. Le crépitement des balles a été<br />
enten<strong>du</strong> à plusieurs kilomètres à la ronde, à<br />
tel point que les populations limitrophes ont<br />
été réveillées de leur sommeil. Mais c’est à<br />
6h20 que les militaires feront usage des<br />
lance-mortiers pour débusquer les terroristes,<br />
au nombre non déterminé, de leur<br />
cachette. Ces derniers ont énergiquement<br />
riposté, ce qui a prolongé l’opération jusqu’à<br />
7h20, avant que les soldats n’en viennent à<br />
bout. Les cadavres des trois terroristes ont<br />
été acheminés vers la morgue <strong>du</strong> CHU de<br />
Tizi Ouzou pour identification, a-t-on<br />
encore appris auprès de sources écuritaires.<br />
M. A. T.<br />
> A C T U<br />
5<br />
Mellah menace<br />
Les associations<br />
inactives seront<br />
dissoutes<br />
Le secrétaire d’Etat chargé de la<br />
Jeunesse, Belkacem Mellah, a<br />
souligné à Mascara que « les<br />
associations sont tenues de se<br />
conformer, dans un délai de 9 mois, à<br />
la nouvelle loi sous peine d’être<br />
dissoutes». Mellah a expliqué, lors<br />
d’une rencontre tenue jusqu’à une<br />
heure avancée de la nuit <strong>du</strong> lundi,<br />
que «les associations inactives<br />
seront dissoutes à la fin <strong>du</strong> mois de<br />
décembre prochain en vertu de cette<br />
nouvelle loi sur les associations»,<br />
ajoutant que «les autres associations<br />
doivent régulariser leur situation<br />
plus rapidement pour obtenir le<br />
nouvel agrément ». Par ailleurs, il a<br />
fait part de son optimisme quant au<br />
rôle que peuvent jouer les<br />
associations, au nombre de 8 000 à<br />
travers le pays, pour servir de cadre<br />
d’expression et de mobilisation des<br />
jeunes. Le secrétariat d’Etat a assuré<br />
son auditoire que toutes les<br />
préoccupations exprimées par les<br />
jeunes de Mascara seront soumises<br />
au Premier ministre pour leur prise<br />
en charge rapide. Pour sa part, le<br />
wali de Mascara a annoncé la mise<br />
en place d’une commission <strong>du</strong> suivi<br />
de l’emploi et une autre pour prendre<br />
en charge les préoccupations des<br />
jeunes. Lors <strong>du</strong> débat, de<br />
nombreuses associations ont<br />
soulevé le problème <strong>du</strong> manque<br />
d’infrastructures de jeunes dans de<br />
nombreuses communes de la wilaya<br />
ainsi que celui ayant trait à<br />
l’indisponibilité des locaux destinées<br />
aux associations.<br />
R. A.<br />
Annaba<br />
La qualité<br />
des eaux remise<br />
en cause<br />
Les participants à une rencontre<br />
régionale aux la lutte contre les<br />
maladies à transmission hydriques<br />
(MTH) et la préservation de la<br />
salubrité publique ont mis en<br />
exergue mardi à Annaba l’importance<br />
de «se mobiliser» et de «renforcer»<br />
le dispositif de surveillance de la<br />
qualité des eaux destinées à la<br />
consommation. Le représentant <strong>du</strong><br />
ministère de l’Intérieur et des<br />
collectivités locales, et président de<br />
la commission nationale de lutte<br />
contre les MTH, M. Haïder Khaldi, a<br />
évoqué les progrès enregistrés ces<br />
dernières années en matière de lutte<br />
contre les MTH, avec, a-t-il indiqué,<br />
le recul des cas de typhoïde passés<br />
de 4 304 cas signalés en 1995 à 212<br />
en 2012.<br />
Les résultats obtenus tra<strong>du</strong>isent,<br />
selon M. Khaldi, « les efforts<br />
déployés » par tous les services<br />
concernés pour améliorer la qualité<br />
des eaux, faisant part de<br />
l’importance de « veiller » à<br />
appliquer rigoureusement les<br />
normes régissant les réseaux de<br />
distribution de l’eau potable. Durant<br />
la rencontre régionale, tenue à<br />
l’initiative de la commission de<br />
wilaya de lutte contre les MTH, les<br />
représentants des de la santé, de<br />
l'aménagement et <strong>du</strong> territoire, de<br />
l'Environnement et de la Ville, des<br />
ressources en eaux, de l’Habitat, et<br />
<strong>du</strong> Commerce des wilayas de l’est<br />
ont évoqué les opérations liées au<br />
contrôle d’hygiène. Les intervenants<br />
ont, à ce propos, évoqué les<br />
réalisations <strong>du</strong> raccordement et<br />
réhabilitation des réseaux d’eau<br />
potable, ainsi que les opérations des<br />
contrôles microbiologiques des eaux<br />
destinées à la consommation.<br />
Mohamed. B.<br />
ALGERIE NEWS Mercredi 27 mars 2013
6 > A C T U<br />
Réunion des chefs d’étatmajor<br />
<strong>du</strong> Sahel<br />
Gaïd Salah en<br />
Mauritanie<br />
Le général de corps d'armée, Ahmed Gaïd<br />
Salah, chef d'état-major de l'Armée nationale<br />
populaire (ANP), a entamé hier une visite<br />
officielle en Mauritanie pour prendre part à la<br />
réunion des Chefs d'états-majors des pays<br />
membres <strong>du</strong> Comité d'état-Major opérationnel<br />
conjoint (Cemoc), prévue aujourd’hui, indique<br />
le ministère de la Défense nationale dans un<br />
communiqué. «Conformément aux<br />
dispositions <strong>du</strong> Mémoran<strong>du</strong>m de coopération<br />
et de coordination des actions de lutte contre<br />
le terrorisme et la criminalité organisée, signé<br />
à Tamanrasset le 13 août 2009 entre l'Algérie,<br />
le Mali, la Mauritanie et le Niger, le général de<br />
corps d'armée, Ahmed Gaïd Salah entamera<br />
une visite officielle en République islamique<br />
de Mauritanie à partir <strong>du</strong> 26 mars 2013»,<br />
souligne le communiqué. Les responsables<br />
militaires procèderont à l’évaluation de la<br />
situation sécuritaire prévalant dans la sousrégion<br />
<strong>du</strong> Sahel, précise la même source. Les<br />
Chefs d'état-major des pays membres <strong>du</strong><br />
Cemoc échangeront, lors de cette réunion les<br />
analyses et les informations sur les évolutions<br />
intervenues en termes de lutte contre le<br />
terrorisme et la criminalité organisée, à la<br />
lumière des événements survenus dans la<br />
sous-région, notamment au nord <strong>du</strong> Mali<br />
depuis le début de l'année en cours, précise<br />
encore le ministère. La visite sera également<br />
l'occasion, selon le communiqué, pour la<br />
passation de la présidence <strong>du</strong> Conseil des<br />
chefs d'état-major des pays concernés entre le<br />
chef d'état-major national de l'Armée<br />
nationale de la République islamique de<br />
Mauritanie, sortant, et le chef d'Etat-major des<br />
Armées nigériennes, qui assurera la<br />
présidence <strong>du</strong> conseil pour une année.<br />
Rappelons que le général Carter Ham,<br />
commandant des forces américaines en<br />
Afrique (Africom), a effectué une visite au<br />
siège <strong>du</strong> Comité d'état-major opérationnel<br />
conjoint (Cemoc) situé dans la 6 e région<br />
militaire (Tamanrasset), a indiqué hier le<br />
ministère de la Défense nationale dans un<br />
communiqué. Accompagné d'une délégation<br />
diplomatique con<strong>du</strong>ite par l'ambassadeur des<br />
Etats-Unis d'Amérique en Algérie, M. Henry S.<br />
Ensher, le général Carter Ham a été accueilli à<br />
son arrivée à l'aéroport de Tamanrasset par le<br />
commandant adjoint de la VI e région militaire.<br />
Yanis Ramy<br />
Réalisation de télécabines<br />
à Alger, Constantine<br />
et Béni Saf<br />
Les appels d'offres<br />
lancés<br />
L'Entreprise <strong>du</strong> Métro d'Alger (EMA) a lancé<br />
hier des avis d'appel d'offres national et<br />
international restreint pour la réalisation de<br />
télécabines à Bab El-Oued (Alger), Constantine<br />
et Béni Saf (Aïn Témouchent). Ces appels<br />
d'offres, publiés dans la presse nationale,<br />
concernent la réalisation de la télécabine<br />
d'Alger «Bab El-Oued - Village Celeste -<br />
Zghara», les télécabines de Constantine « La<br />
Gare routière - Bekira» et «Kerikri - Daksi»,<br />
ainsi que la télécabine de Béni Saf «Zone<br />
in<strong>du</strong>strielle- Centre ville- Béni Khaled». Ces<br />
appels, deststinés aux entreprises et<br />
groupements spécialisées dans la réalisation<br />
des projets de remontées mécaniques<br />
(transport par câble), fixe plusieurs critères<br />
pour les soumissionnaires dont une<br />
expérience minimale de 10 ans et la réalisation<br />
d'un projet de télécabine au moins <strong>du</strong>rant les<br />
dix dernières années. Quant aux<br />
soumissionnaires étrangers, ils sont assujettis<br />
à l'obligation d'investir dans le cadre d'un<br />
partenariat selon la règle 49/51 % <strong>du</strong> capital.<br />
Les offres doivent être déposées au plus tard<br />
le 24 juin 2013, et l'ouverture des plis<br />
s'effectuera le même jour. Près de 10 milliards<br />
de DA sont consacrés pour la réalisation et la<br />
rénovation des téléphériques, rappelle-t-on.<br />
Outre la ligne « Bab El Oued- Village Celeste-<br />
Zghara », un deuxième projet est en cours de<br />
réalisation à Alger. Il s'agit de la ligne reliant<br />
Oued Koriche et la commune de Bouzaréah,<br />
dont le taux d'avancement des travaux est de<br />
plus de 70%. R. A.<br />
Coopération économique algéro-française<br />
Rahmani rencontrera<br />
Raffarin à Paris<br />
L'Agence française pour le développement international des entreprises,<br />
Ubifrance, organise, en partenariat avec le ministère <strong>du</strong> Commerce extérieur, le<br />
ministère de l'In<strong>du</strong>strie, de la PME et de la Promotion de l'investissement, OSEO, le<br />
Comité national des conseillers <strong>du</strong> commerce extérieur de la France (CNCCEF) et le<br />
Forum des chefs d'entreprises d'Algérie, un atelier de travail, mardi prochain, à son<br />
siège à Paris, portant sur le thème « Développer des partenariats avec l'Algérie ».<br />
La rencontre fait suite à la visite<br />
<strong>du</strong> la ministre française de<br />
Commerce extérieur, Nicole<br />
Bricq, le mois de septembre dernier<br />
en Algérie. Dans ce sens, l'atelier en<br />
question entre dans le cadre de la préparation<br />
d'un forum de partenariat francoalgérien<br />
qui sera organisé les 28 et 29 mai<br />
prochain à Alger à la demande de la<br />
ministre française <strong>du</strong> Commerce extérieur.<br />
Ainsi, cet atelier visera à faire le point<br />
sur les perspectives d'investissement et de<br />
partenariat offertes chez les voisins<br />
méditerranéens aux PME et ETI. L'atelier<br />
verra la participation de Cherif Rahmani,<br />
ministre de l'In<strong>du</strong>strie et des PME et de<br />
la Promotion de l'investissement, Réda<br />
Hamiani, président <strong>du</strong> Forum des chefs<br />
d'entreprises (FCE), ainsi que Jean-<br />
Pierre Raffarin, vice-président <strong>du</strong> Sénat,<br />
ancien Premier ministre et envoyé spécial<br />
<strong>du</strong> président de la République pour les<br />
relations économiques franco-algériennes<br />
et Nicole Bricq, ministre <strong>du</strong><br />
Commerce extérieur.<br />
En effet, le programme quinquennal<br />
algérien, qui avoisine les 219 milliards de<br />
dollar attirent les convoitises des entreprises<br />
françaises qui veulent saisir la<br />
chance de participer à ce programme qui<br />
englobe plusieurs domaines, comme<br />
l'agroalimentaire, l'énergie, le BTP, les<br />
équipements et services pour le transport<br />
ou encore dans les technologies de l'information<br />
et de la communication, pour<br />
ne citer que ceux-là.<br />
Les tables rondes permettront aux<br />
entreprises de faire le point sur les stratégies<br />
d'investissement et d'implantation<br />
en Algérie et de partager le retour d'expérience<br />
d'entrepreneurs français installés<br />
sur place. Entreprises françaises et algériennes<br />
auront également la possibilité<br />
de nouer des contacts au cours des<br />
moments de networking organisés<br />
<strong>du</strong>rant l'atelier.<br />
K. Litamine<br />
Selon l’ONS<br />
Les prix de la volaille ont baissé de 24 %<br />
des prix à la<br />
consommation dans la<br />
L'indice<br />
wilaya d'Alger a baissé à<br />
0,2% au mois de février dernier<br />
par rapport au mois de janvier,<br />
contre une hausse de 2,2% à la<br />
même période en 2012, situant le<br />
rythme d'inflation annuel <strong>du</strong>rant<br />
cette période à + 8,6%, indique<br />
hier l'office national des statistiques<br />
(ONS).<br />
Cette baisse de l'indice des prix<br />
en février après une hausse de<br />
1,2% en janvier 2013, s'explique,<br />
selon l'office, par la décrue observée<br />
des prix des biens alimentaires<br />
(-0,8%), notamment les pro<strong>du</strong>its<br />
agricoles frais, qui ont ainsi enregistré<br />
une baisse de 1,7% en<br />
février par rapport à janvier qui a<br />
connu une hausse de 2,1%. Les<br />
prix de la volaille ont chuté de<br />
24,3%, alors que les légumes frais ont<br />
baissé de 4,6%, selon l'ONS. « Cependant<br />
des augmentations de prix sont observées<br />
pour certains pro<strong>du</strong>its », notamment<br />
la pomme de terre (+3,6%), la<br />
viande rouge (+3,1%) et les poissons<br />
frais (+6,8%), ajoute l'ONS. Les prix des<br />
pro<strong>du</strong>its manufacturés et les services ont<br />
augmenté respectivement de 0,2% et<br />
0,9%, alors que ceux des pro<strong>du</strong>its alimentaires<br />
in<strong>du</strong>striels sont en hausse de<br />
0,1%. Au mois de février 2013 et par rapport<br />
au même mois de l'année 2102, la<br />
hausse des prix à la consommation s'est<br />
ainsi établie à +5,4%, avec un<br />
rythme d'inflation annuelle (mars<br />
2012 à février 2013) se situant à<br />
+8,6% contre 8,9% une année<br />
auparavant (mars 2011 à février<br />
2012), indique l'ONS. Par ailleurs,<br />
le niveau moyen des prix des biens<br />
alimentaires en février 2013 et par<br />
rapport à février 2012 a connu une<br />
hausse de 6,0 % avec +8,3% pour<br />
les pro<strong>du</strong>its agricoles frais et +3,8%<br />
pour les pro<strong>du</strong>its alimentaires<br />
in<strong>du</strong>striels. Quant aux prix des pro<strong>du</strong>its<br />
manufacturés, « ils enregistrent<br />
une hausse modérée de 0,2%"<br />
en février par rapport à janvier<br />
2013 ». Les prix des services varient<br />
de +0,9%, ajoute l'Office. En une<br />
année (février 2012-février 2013), le<br />
niveau moyen des prix des pro<strong>du</strong>its<br />
manufacturés a augmenté de<br />
+3,9%, et celui des services se situe<br />
à +6,9%. Enfin, l'indice général des prix à<br />
la consommation au niveau national en<br />
février 2013 s'est établi en légère hausse<br />
de 0,1% par rapport au mois de janvier<br />
de la même année, alors que les prix des<br />
biens alimentaires ont baissé de 0,3%.<br />
Mohamed B.<br />
ALGERIE NEWS Mercredi 27 mars 2013
Habitat<br />
Le promoteur<br />
immobilier soumis à de<br />
> C A P I T A L<br />
BOOM<br />
7<br />
nouvelles conditions<br />
Nul ne peut postuler à un agrément pour l'exercice de la profession de promoteur<br />
immobilier s'il ne peut justifier de ressources financières suffisantes pour la réalisation<br />
<strong>du</strong> ou de ses projets immobiliers.<br />
ce qui ressort <strong>du</strong> décret<br />
exécutif publié dans le<br />
Journal officiel et qui a pour<br />
C’est<br />
objet de modifier les dispositions<br />
<strong>du</strong> décret exécutif n° 12-84 <strong>du</strong> 20<br />
février 2012. Le promoteur immobilier est<br />
donc soumis à de nouvelles conditions qu’il<br />
doit remplir pour obtenir son agrément<br />
auprès <strong>du</strong> ministère de l’Habitat. Autres<br />
exigence, la personne doit être âgée de<br />
vingt-cinq (25) ans, au moins, être de nationalité<br />
algérienne présenter les garanties de<br />
bonne moralité, et ne pas être frappé d'une<br />
des incapacités ou interdictions d'exercer<br />
telles que prévues par les dispositions de la<br />
loi. Le promoteur doit jouir de ses droits<br />
civiques ; justifier de capacités professionnelles<br />
en rapport avec l'activité dont il dispose.<br />
Il est précisé par ailleurs que la demande<br />
d'agrément de promoteur immobilier doit<br />
être déposée auprès des services compétents<br />
<strong>du</strong> ministre chargé de l'Habitat. Il est donc<br />
stipulé, dans la loi sur la promotion immobilière<br />
que le contrat de réservation est le<br />
contrat par lequel un promoteur immobilier<br />
s'engage à livrer au réservataire, à son<br />
achèvement, un bien immobilier à<br />
construire ou en cours de construction, en<br />
contrepartie <strong>du</strong> versement par le réservataire<br />
d'une avance. Le montant de l'avance<br />
versée par le réservataire est abrité dans un<br />
compte ouvert au nom <strong>du</strong> réservataire<br />
auprès de l'organisme de garantie des opérations<br />
de promotion immobilière prévu.<br />
Par ailleurs, le contrat de vente sur plan<br />
d'un immeuble ou fraction d'immeuble à<br />
construire ou en cours de construction est<br />
le contrat qui emporte et consacre le transfert,<br />
au souscripteur, des droits sur le sol et<br />
de la propriété des constructions au fur et à<br />
mesure de leur réalisation par le promoteur<br />
immobilier. En contrepartie, le souscripteur<br />
est tenu d'en payer le prix au fur et à mesure<br />
de l'avancement des travaux. Ce dernier<br />
contrat doit, sous peine de nullité, indiquer<br />
la composante <strong>du</strong> prix de vente et l'échéancier<br />
de paiement par rapport à l'avancement<br />
des travaux. Il doit, lorsque le fractionnement<br />
<strong>du</strong> paiement <strong>du</strong> prix est retenu,<br />
en indiquer les modalités. Le paiement <strong>du</strong><br />
prix est mo<strong>du</strong>lé sur l'état d'avancement des<br />
travaux de réalisation dans les limites fixées<br />
par voie réglementaire. Il doit également<br />
mentionner si le prix est révisable ou non<br />
et, dans l'affirmative, les modalités de sa<br />
révision.<br />
La formule de révision des prix doit<br />
prendre pour base les éléments de variation<br />
<strong>du</strong> coût de revient et s'appuyer sur l'évolution<br />
des indices officiels des prix, des matériaux,<br />
des matériels et de la main-d'œuvre,<br />
et sauf cas de circonstances imprévisibles,<br />
incontournables et exceptionnelles susceptibles<br />
de provoquer la rupture de l'équilibre<br />
économique <strong>du</strong> projet, le montant de la<br />
révision <strong>du</strong> prix ne saurait excéder, au<br />
maximum vingt pour cent (20%) <strong>du</strong> prix<br />
initialement prévu. Dans tous les cas, les<br />
variations de prix doivent être justifiées. Les<br />
deux contrats en question devront par ailleurs,<br />
selon les termes de la loi, comporter<br />
l'origine de la propriété <strong>du</strong> terrain, le<br />
numéro <strong>du</strong> titre foncier, s'il y a lieu, et les<br />
références <strong>du</strong> permis de lotir, <strong>du</strong> certificat<br />
d'aménagement et de viabilité ainsi que la<br />
date et le numéro <strong>du</strong> permis de construire.<br />
F.A.A.<br />
Accords préférentiels<br />
Pour une meilleure compréhension<br />
de la notion<br />
La chambre algérienne de<br />
commerce et d’in<strong>du</strong>strie<br />
(CACI) rganise avec le<br />
concours de la société algérienne<br />
BELCOL, un séminaire sur les «<br />
règles d’origine et les accords<br />
préférentiels», le mardi 23 avril<br />
2013 à 09h00 à Alger.<br />
Ce séminaire vise pour objectif<br />
d’assurer aux opérateurs économiques<br />
activant dans le<br />
domaine <strong>du</strong> commerce extérieur<br />
et aux exportateurs notamment,<br />
une meilleure compréhension de<br />
la notion de Règles d’origine et<br />
les différentes approches et dispositions<br />
permettant la définition de l’origine de<br />
leurs pro<strong>du</strong>its. Pour rappel, la notion des<br />
règles d’origine peut être définie comme la<br />
nationalité <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>it et ce en référence à<br />
des principes arrêtés par la législation<br />
nationale ou à travers des accords<br />
et conventions internationaux,<br />
pour déterminer le pays d’où le<br />
pro<strong>du</strong>it est issu, récolté, extrait ou<br />
fabriqué.<br />
L’Algérie ayant conclu des<br />
accords préférentiels contenant<br />
des règles communes d’origine<br />
applicables aux différents partenaires,<br />
à savoir l’Accord<br />
d’Association avec l’UE et l’accord<br />
de la Grande Zone Arabe de<br />
Libre Echange (GZALE), il s’avère<br />
nécessaire de veiller à une bonne<br />
maitrise de cette notion d’origine<br />
et son exploitation en faveur d’une promotion<br />
des exportations algériennes vers ces<br />
destinations.<br />
La Malaisie est le plus gros investisseur<br />
direct asiatique en Afrique, devant la<br />
Chine, montre la Conférence des Nations<br />
unies sur le commerce et le<br />
développement (Cnuced) dans des<br />
statistiques publiées à la veille <strong>du</strong><br />
sommet des Brics à Durban (Afrique <strong>du</strong><br />
Sud). Une étude portant sur les<br />
investissements étrangers directs dans<br />
et hors des cinq grands pays émergents<br />
(Brésil, Inde, Chine, Afrique <strong>du</strong> Sud et<br />
Malaisie) révèle en outre que l'écart<br />
entre les Malaisiens et les Chinois ne<br />
cesse de s'accroître en la matière. Les<br />
investissements directs de Kuala<br />
Lumpur dans le monde ont ainsi plus<br />
que quintuplé ces dix dernières années<br />
pour atteindre 106 milliards de dollars à<br />
la fin 2011. Ceux réalisés en Afrique<br />
s'élèvent à 19,3 milliards de dollars, plus<br />
que les 16 milliards de dollars de la<br />
Chine et les 14 milliards de dollars de<br />
l'Inde. En 2011, les Malaisiens se<br />
classaient au troisième rang mondial<br />
des investisseurs étrangers en Afrique,<br />
derrière la France et les Etats-Unis mais<br />
devant la Chine et l'Inde.<br />
CRASH<br />
La confiance des ménages s'est<br />
dégradée ce mois-ci en France et se<br />
maintient à un niveau inférieur à sa<br />
moyenne de longue période, a annoncé<br />
l'Insee. L'indicateur synthétique ressort<br />
à 84 points pour mars, contre 86 en<br />
février, la moyenne longue étant calée à<br />
100. Douze économistes interrogés par<br />
Reuters attendaient en moyenne un<br />
indice à 85, leurs estimations allant de<br />
85 à 87. L'opinion des ménages sur leur<br />
situation financière a reculé ce mois-ci,<br />
que ce soit pour leur situation actuelle (-<br />
2 points) comme pour leur situation<br />
future (-2 points). Leur opinion sur<br />
l'opportunité de faire des achats<br />
importants est restée quasi stable (+1<br />
point), ces trois soldes restant<br />
"largement inférieurs" à leur moyenne<br />
de longue période. L'opinion des<br />
ménages sur leur capacité d'épargne<br />
actuelle a peu varié (-1 point) et celle sur<br />
leur capacité à épargner dans les mois à<br />
venir a per<strong>du</strong> 3 points, alors que, dans le<br />
même temps, les ménages sont plus<br />
nombreux qu'en février à considérer<br />
qu'il est opportun d'épargner (+6<br />
points).<br />
CHIFFRE<br />
32 milliards<br />
de dollars<br />
L’Algérie va consacrer 32 milliards de<br />
dollars en dix ans au développement <strong>du</strong><br />
chemin de fer y compris la<br />
modernisation des lignes existantes et<br />
lancement de nouvelles lignes,<br />
extension vers le Sud.<br />
ALGERIE NEWS Mercredi 27 mars 2013
8 > P U B L I C I T E<br />
Algérie <strong>News</strong> 27-03-2013<br />
Anep 514 107<br />
Algérie <strong>News</strong> 27-03-2013<br />
Anep 514 050<br />
Wilaya de Boumerdès<br />
Commune Cap Djinet<br />
Cap Djinet<br />
63/2003 <strong>du</strong> 02.03.2003<br />
Boumerdès.<br />
Cap Djinet.<br />
Tout soumissionnaire contestant le choix opété peut intro<strong>du</strong>ire un recours dans un délai de dix jours à<br />
Algérie <strong>News</strong> 27-03-2013 Anep 514 209 Algérie <strong>News</strong> 27-03-2013<br />
Anep 514 136<br />
ALGERIE NEWS Mercredi 27 mars 2013
C O U P S D E P R O J E C T E U R<br />
ILS ONT OSÉ LE DIRE En hausse<br />
Amar Tou<br />
9<br />
><br />
Le nouveau permis de con<strong>du</strong>ire à points<br />
devrait être persuasif. Selon certains<br />
confrères, rien que l’utilisation <strong>du</strong><br />
portable au volant pourrait coûter huit<br />
points. Le ministère des Transports veut<br />
mettre fin à un certain laxisme observé<br />
depuis 2011.<br />
Jean-Luc Mélenchon<br />
«Il y a 15 jours, vous étiez tous rassemblés<br />
autour de la momie d'Hessel, en train<br />
d'agiter vos palmes et vos engins à encens<br />
: indignez-vous, c'est magnifique ! Mais il<br />
faut s'indigner dans le langage de la<br />
bonne société, il faut dire prout-prout,<br />
parler gentiment. Ce n'est pas comme ça<br />
que s'exprime la colère <strong>du</strong> peuple.»<br />
Ahmed Benbitour<br />
«C’est pour l’intérêt de l’Algérie que<br />
Bouteflika devrait se résigner à ne pas se<br />
représenter en 2014. Comment peut-il<br />
redresser le pays en cinq ans alors qu’il a<br />
eu quinze ans pour le faire ?»<br />
Tahar Aït Aldjet<br />
«Rien ne pourra arrêter les kidnappings et<br />
meurtres d’enfants, hormis l’application<br />
sans complaisance de la peine de mort.<br />
C’est la loi et c’est aussi la char’ia.»<br />
><br />
Mohamed-Salah<br />
Boultif<br />
Le monde de l’insolite<br />
Le patron d’Air Algérie décide d’octroyer<br />
des salaires faramineux aux pilotes et<br />
PNC de sa compagnie. Objectif : faire<br />
face à la concurrence et mettre fin à<br />
l’évasion des ressources humaines dont<br />
a souffert la compagnie. D’un autre côté,<br />
il faut attendre en retour un service<br />
exemplaire pour les usagers.<br />
Policiers en carton<br />
La police de Bangalore, en Inde, tente<br />
une nouvelle méthode pour ré<strong>du</strong>ire les<br />
infractions routières : ils positionnent<br />
des policiers en carton sur le bord des<br />
routes afin que les con<strong>du</strong>cteurs<br />
pensent que les forces de l'ordre ne<br />
cessent de les surveiller. Le nombre de<br />
morts sur les routes a explosé en Inde,<br />
malgré le peu de personnes possédant<br />
une voiture. Pour cause: une faible<br />
application de la loi, des con<strong>du</strong>cteurs<br />
non formés à la con<strong>du</strong>ite et le mauvais<br />
état des routes. Ainsi, l'Inde est devenu<br />
l'un des pays où l'on compte le plus de<br />
morts liés à la circulation routière dans<br />
le monde. De nombreux automobilistes<br />
indiens obéiraient aux règles de<br />
circulation s'ils pensaient que les forces<br />
de l'ordre les avaient à l'œil en<br />
permanence, «mais nous ne pouvons<br />
pas être partout», a expliqué un<br />
commissaire de police de Bangalore,<br />
MA Saleem, à l'AFP. «Dans les villes<br />
indiennes, les con<strong>du</strong>cteurs ne<br />
respectent pas le code de la route<br />
lorsqu'il n'y a pas de policiers à<br />
proximité, ils grillent les feux et<br />
prennent les sens interdits», a déploré<br />
ce commissaire.<br />
Gourmandise<br />
et record<br />
Un œuf de Pâques en chocolat de six<br />
mètres de haut, élaboré en Argentine<br />
par des enfants trisomiques et des<br />
pâtissiers, a l'ambition de figurer au<br />
Livre Guinness des records, a-t-on<br />
appris lundi auprès de la mairie de<br />
Miramar. Dans cette station balnéaire<br />
sur le littoral Atlantique à 450<br />
kilomètres au sud de Buenos Aires, au<br />
total une trentaine de personnes<br />
s'affairent depuis le 1er mars à la<br />
confection de l'œuf, une recette qui<br />
réclame 4,5 tonnes de chocolat. «Nous<br />
comptons entrer au Livre Guinness pour<br />
le plus grand œuf <strong>du</strong> monde<br />
entièrement fait en chocolat. Il y en a<br />
déjà eu un plus grand, mais il avait une<br />
structure en métal et en bois. Le nôtre<br />
est tout en chocolat», a déclaré à l'AFP<br />
Carlos Pagilardini, directeur de l'Office<br />
<strong>du</strong> tourisme de Miramar. Le chocolatierpâtissier<br />
Walter Aragonés a précisé que<br />
deux «poutres en chocolat» de 3 mètres<br />
de long et d'autres dispositifs<br />
chocolatés assuraient les fondations de<br />
l'ensemble. La mairie table sur 30 000<br />
parts qui seront distribuées<br />
gratuitement dimanche.<br />
Moutons tondeurs<br />
de gazon<br />
Confier l'entretien des espaces verts de<br />
Paris à des moutons d'Ouessant ? La<br />
capitale va expérimenter l'éco-pâturage<br />
à partir d'avril, sur un seul site pour le<br />
moment, pour évaluer la faisabilité en<br />
milieu urbain dense de cette technique<br />
permettant de limiter l'usage d'engins<br />
et de désherbants. L'expérimentation<br />
insolite débutera le 3 avril sur «un<br />
terrain de 2 000 m2 en friche»<br />
appartenant au service des Archives de<br />
Paris dans le XIXe Arrondissement,<br />
indique la mairie de Paris. L'écopâturage<br />
consiste à utiliser des<br />
animaux pour entretenir un espace vert,<br />
ce qui permet de limiter le recours aux<br />
engins mécaniques, sources de bruit et<br />
consommateur de carburant, et aux<br />
pro<strong>du</strong>its phytosanitaires. L'objectif de<br />
la mairie de Paris est d'évaluer si ce<br />
type de gestion écologique des espaces<br />
verts est applicable dans un milieu<br />
urbain dense comme Paris intra muros.<br />
><br />
En baisse<br />
Chakib Khelil<br />
Bien officielement, non inculpé, l’exministre<br />
de l’Energie et des Mines, a vu<br />
son domicile algérois perquisitionné. Un<br />
domicile situé à Hydra, mis en vente il y a<br />
de cela quelques jours.<br />
ALGERIE NEWS Mercredi 27 mars 2013
10 > P U B L I C I T E<br />
Algérie <strong>News</strong> 27-03-2013<br />
Anep 514 020<br />
Algérie <strong>News</strong> 27-03-2013<br />
Anep 514 012<br />
-CODE 2184--Etude de Maître Kaddour MERAD--Notaire-O4,Rue El-Békri-El-Biar-ALGER-SPA GH Komatsu<br />
,Siège social : 06 avenue <strong>du</strong> Colonel Amirouche, Alger, wilaya d'Alger ,Capital Social 824.000.000 DA<br />
-DEPOT DE PROCES VERBAL DES DELIBERATIONS DE L’ASSEMBLEE GENERALE EXTRAORDINAIRE-<br />
Aux termes d'un Acte reçu en l'Etude, le 10 FEVRIER et le 10 MARS 2013, en cours d'Enregistrement : A été<br />
déposer un procès-verbal de la réunion de l’assemblée générale extraordinaire <strong>du</strong> 25 octobre 2012 , dont<br />
l’objet est :<br />
PREMIERE RESOLUTION :L'assemblée générale extraordinaire, après avoir pris connaissance de la volonté<br />
de désinvestissement de KOMATSU Ltd et compte tenu de l'impossibilité pour KOMATSU Ltd de transférer<br />
le pro<strong>du</strong>it de son retrait de GH Komatsu, prend acte de la décision de KOMATSU Ltd de se retirer <strong>du</strong> capital<br />
de GH Komatsu et consent à l'annulation de ses droits sociaux.<br />
DEUXIEME RESOLUTION : En conséquence de ce qui précède, l'assemblée générale extraordinaire, après<br />
avoir pris connaissance <strong>du</strong> rapport <strong>du</strong> conseil d'administration, ainsi que l'attestation <strong>du</strong> commissaire aux<br />
comptes Monsieur Abdelhakim Zemir daté <strong>du</strong> 25 Octobre 2012 décide sous réserve de l'absence d'opposition,<br />
la ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> capital de la société GH Komatsu de 123.600.000 DA pour le ramener à 700.400.000<br />
DA par voie de rachat d'actions détenues par KOMATSU Ltd, en vue de leur annulation, selon les modalités<br />
fixées par l'article 712 et 714 <strong>du</strong> Code de commerce.<br />
TROISIEME RESOLUTION :L'assemblée générale extraordinaire, mande le conseil d'administration à négocier,<br />
et dans un délai maximum de 6 mois à compter de ce jour, le montant <strong>du</strong> remboursement par la<br />
société GH Komatsu des actions détenues par Komatsu Ltd destinées à être annulées et ce, au titre de son<br />
retrait <strong>du</strong> capital de GH Komatsu, aux conditions qui seront fixées par les parties ultérieurement.<br />
QUATRIEME RESOLUTION : L'Assemblée Générale Extraordinaire confère tous pouvoirs à M. HASNAOUI<br />
Sefiane avec faculté de se substituer tout mandataire de son choix, à l'effet de faire accomplir toutes formalités<br />
de dépôt, notamment au Centre National <strong>du</strong> Registre <strong>du</strong> Commerce, et de publicité prévues par la<br />
législation en vigueur.<br />
Expédition <strong>du</strong>dit acte, sera déposée au C.N.R.C de la Wilaya d'Alger.<br />
Pour Avis-le Notaire.<br />
CODE 2184--Etude de Maître Kaddour MERAD--Notaire-O4,Rue El-Békri-El-Biar-ALGER-SPA GH<br />
Komatsu ,Siège social : 06 avenue <strong>du</strong> Colonel Amirouche, Alger, wilaya d'Alger ,<br />
Capital Social 824.000.000 DA<br />
-DEPOT DE PROCES VERBAL DES DELIBERATIONS<br />
DE L’ASSEMBLEE GENERALE EXTRAORDINAIRE-<br />
Aux termes d'un Acte reçu en l'Etude, le 10 FEVRIER et le 10 MARS 2013, en cours d'Enregistrement : A été déposer un procès-verbal<br />
de la réunion de l’assemblée générale extraordinaire <strong>du</strong> 10 JANVIER 2013 , dont l’objet est :<br />
PREMIERE RESOLUTION : L'assemblée générale extraordinaire, après avoir enten<strong>du</strong> la lecture <strong>du</strong> rapport <strong>du</strong> Conseil<br />
d'Administration ainsi que <strong>du</strong> rapport spécial <strong>du</strong> commissaire aux comptes, constate l'absence d'opposition à l'expiration d'un<br />
délai d'un mois à compter de la publication le 02 décembre 2012 de la décision de l'assemblée générale extraordinaire et constate<br />
le rachat par GH Komatsu des 123.600 actions de KOMATSU Ltd pour une valeur totale de 110.000.000 DA et annule en conséquence<br />
lesdites actions.<br />
DEUXIEME RESOLUTION : Article 06 - apports (nouvelle rédaction)<br />
• La société ALFEM Spa; la somme de 4 120 000,00 DA, • HASNAOUI Abdellah; la somme de 111 240 000,00 DA, • La Société Sari<br />
CCI, la somme de 2 060 000,00 DA, • HASNAOUI Fériel ; la somme de 18 540 000,00 DA, • HASNAOUI Idriss; la somme de 18 540<br />
000,00 DA, • HASNAOUI Sefiane; la somme de 18 540 000,00 DA, • GROETZ Rita; la somme de 2 060 000,00 DA, • GHF; la somme<br />
de 525 300 000,00 DA, Soit un total de 700.400.000 DA.<br />
Article 07 - Capital social (nouvelle rédaction).<br />
• La société ALFEM Spa; à concurrence de 4 120 actions numérotées de 1 à 4 120; • HASNAOUI Abdellah; à concurrence de 111 240<br />
actions numérotées de 4 121 à 115 360 ;<br />
• La Société Sari CCI, à concurrence de 2 060 actions numérotées de 115 361 à 117 420 ;<br />
• HASNAOUI Fériel; à concurrence de 18 540 actions numérotées de 117421 à 135 960; • HASNAOUI Idriss; à concurrence de 18 540<br />
actions numérotées de 135961 à 154500;<br />
• HASNAOUI Sefiane; à concurrence de 18 540 actions numérotées de 154 501 à 173 040;<br />
• GROETZ Rita; à concurrence de 2 060 actions numérotées de 173040 à 175 100;<br />
• GHF; à concurrence de 525 300 actions numérotées de 175 101 à 700 400, Soit un total de 700.400 actions.<br />
TROISIEME RESOLUTION : L'Assemblée Générale Extraordinaire confère tous pouvoirs à Sefiane Hasnaoui avec faculté de se substituer<br />
tout mandataire de son choix, à l'effet de faire accomplir toutes formalités de dépôt, notamment au Centre National <strong>du</strong><br />
Registre <strong>du</strong> Commerce, et de publicité prévues par la législation en vigueur.<br />
Expédition <strong>du</strong>dit acte, sera déposée au C.N.R.C de la Wilaya d'Alger.<br />
Pour Avis-le Notaire.<br />
-CODE 2184--Etude de Maître Kaddour MERAD--Notaire-<br />
O4,Rue El-Békri-El-Biar-ALGER-SPA GH Komatsu ,<br />
Siège social : 06 avenue <strong>du</strong> Colonel Amirouche, Alger, wilaya d'Alger<br />
Capital Social 824.000.000 DA<br />
-DEPOT DE PROCES- VERBAL DES DELIBERATIONS DE L’ASSEMBLEE GENERALE ORDINAIRE -<br />
Aux termes d'un Acte reçu en l'Etude, le 10 FEVRIER et le 10 MARS 2013, en cours d'Enregistrement : A été<br />
déposer un procès-verbal de la réunion de l’assemblée générale ordinaire <strong>du</strong> 25 octobre 2012, dont l’objet<br />
est :<br />
PREMIERE RESOLUTION : L'assemblée générale ordinaire, sur la base <strong>du</strong> rapport <strong>du</strong> conseil d'administration<br />
et après avoir pris connaissance de la nomination de Monsieur Sefiane HASNAOUI, action <strong>du</strong> Conseil<br />
d'Administration, décide en conséquence de ratifier cette nomination avec effet rétroactif à compter de la<br />
date de sa nomination sans que la <strong>du</strong>rée de son mandat ne dépasse 6 ans.<br />
DEUXIEME RESOLUTION : L'assemblée générale ordinaire, sur la base <strong>du</strong> rapport <strong>du</strong> conseil d'administration<br />
et après avoir pris connaissance de la sortie de Monsieur FUMIHIKO Waku <strong>du</strong> fait de la cession de la<br />
totalité de ces actions, est réputé démissionnaire depuis le 10 mars et 13 septembre 2011 date de l'acte<br />
établi auprès de maître AMRANI, notaire à bordj El Kiffan.<br />
TROISIEME RESOLUTION : En conséquence de ce qui précède, l'assemblée générale ordinaire, décide de<br />
ratifier la nouvelle composition <strong>du</strong> Conseil d'Administration comme suit :<br />
M. Abdellah HASNAOUI, Président <strong>du</strong> Conseil d'Administration ,Mme Feriel HASNAOUI, membre <strong>du</strong> Conseil<br />
d'Administration, M. Sefiane HASNAOUI, membre <strong>du</strong> Conseil d'Administration.<br />
QUATRIEME RESOLUTION : L'Assemblée Générale Ordinaire confère tous pouvoirs à M. Hasnaoui Sefiane<br />
avec faculté de se substituer tout mandataire de son choix, à l'effet de faire accomplir toutes formalités de<br />
dépôt, notamment au Centre National <strong>du</strong> Registre <strong>du</strong> Commerce, et de publicité prévues par la législation<br />
en vigueur.<br />
Expédition <strong>du</strong>dit acte, sera déposée au C.N.R.C de la Wilaya d'Alger.<br />
Pour Avis-le Notaire.<br />
CODE 2184--Etude de Maître Kaddour MERAD--<br />
Notaire-<br />
O4,Rue El-Békri-El-Biar-ALGER-SPA GH Komatsu<br />
,Siège social : 06 avenue <strong>du</strong> Colonel Amirouche,<br />
Alger, wilaya d'Alger ,Capital Social<br />
824.000.000 DA.<br />
–DIMINUTION DU CAPITAL SOCIAL-<br />
Aux termes d'un Acte reçu en l'Etude, le 10<br />
FEVRIER et le 10 MARS 2013, en cours<br />
d'Enregistrement : les associés ont décidés la<br />
modification de la- dite société en modifiant<br />
l’article 6 et 7 de la manière suivante : suivant<br />
P.V de l’assemblée générale extraordinaire en<br />
date <strong>du</strong> 25 octobre 2012 et 10 janvier 2013 , et<br />
suivant attestation <strong>du</strong> commissaire aux comptes<br />
Mr ZEMIR Abdelhalim , ayant son siège à<br />
Bab El Oued(ALGER)12, Av Mohamed BOU-<br />
KELLA, en date <strong>du</strong> 25 octobre 2012 le capital<br />
social qui été de 824.000.000,00 DA a été diminué<br />
à 700.400.000 ,00 DA, suite au retrait de<br />
l’actionnaire KOMATSU Ltd à concurrence de<br />
123.600.000 ,00 DA.<br />
Expédition <strong>du</strong>dit acte, sera déposée au C.N.R.C<br />
de la Wilaya d'Alger.<br />
Pour Avis-le Notaire.<br />
ALGERIE NEWS Mercredi 27 mars 2013
dclg<br />
é<br />
a a e<br />
Analyses &<br />
Décryptages<br />
La rédaction d'Algérie <strong>News</strong> propose une<br />
nouvelle rubrique dédiée à l'analyse et au<br />
décryptage de l'actualité qui nous concerne<br />
et qui nous entoure.<br />
Nous lançons un appel à tous ceux et toutes<br />
celles qui veulent y contribuer à travers des<br />
articles ou des propositions. Vos contributions<br />
seront les bienvenues.<br />
Contact : ayachinews@yahoo.fr<br />
11<br />
Paranoïde<br />
Femen Algeria !<br />
Par: Sarah Haidar<br />
La Turquie et Israël((suite et fin)<br />
Le rapprochement<br />
Par Massinissa Boudaoud<br />
Bien que le processus demeure fragile, l'appel à<br />
déposer les armes <strong>du</strong> chef <strong>du</strong> mouvement séparatiste<br />
kurde a ravivé les espoirs de mettre fin à un conflit<br />
interne qui déchire la Turquie depuis 1984. Le chef<br />
historique <strong>du</strong> mouvement séparatiste kurde, Ab<strong>du</strong>llah<br />
Öcalan, et le leader <strong>du</strong> Parti des travailleurs <strong>du</strong><br />
Kurdistan (PKK), a invité, via une lettre, ses hommes à<br />
déposer les armes, à quitter la Turquie et à privilégier<br />
la voie politique.<br />
Lire > pages 12 - 13<br />
Rien ne va plus dans l'Algérie<br />
puritaine! Le mouvement Femen est<br />
arrivé chez-nous, ce qui devait relever<br />
de la pure impossibilité... Ces<br />
militantes d'un féminisme radical<br />
ont déjà fait leurs coups d'éclats en<br />
Europe mais aussi en Tunisie et en<br />
Egypte. Mais l'idée que cette déferlante d'origine ukrainienne<br />
touche les rivages d'Algérie était considérée jusque là comme<br />
la plus improbable des absurdités. Il s'agit donc de se dévoiler<br />
les seins devant des millions d'utilisateurs de la toile pour<br />
revendiquer la propriété exclusive de son corps, pour dénoncer<br />
le machisme et la misogynie et pour dire paradoxalement<br />
qu'une femme ne se résume pas à ses attributs érotiques.<br />
Il faut comprendre la démarche de ces « sextrémistes »<br />
avant de verser rapidement dans le dénigrement facile: la<br />
nudité cesse d'être pour elles un attrait ou un outil de pouvoir<br />
dans la relation classique avec les hommes; elle doit être<br />
banalisée, montrée de manière agressive pour mettre en<br />
lumière tout le ridicule et le non-sens de ce rapport schizophrénique<br />
« désir-diabolisation » avec la chair féminine.<br />
Contrairement à ce que beaucoup pensent, « Femen » ne fait<br />
ni dans la pornographie ni dans la provocation gratuite. Il<br />
part d'un raisonnement sain et logique: puisque vous croyez<br />
que mon corps est source de tous les maux, je vous le montre<br />
une bonne fois pour toutes pour à la fois lui rendre sa<br />
dignité et vous montrer que Satan ne se cache pas dans ma<br />
peau!<br />
Si dans les pays européens,<br />
les actions <strong>du</strong> mouvement<br />
n'ont eu que des critiques<br />
d'ordre intellectuel<br />
dans le cadre d'un débat<br />
serein, les sociétés musulmanes<br />
ne sont pas prêtes à<br />
laisser ces « dévergondées »,<br />
ces « trainées » et ces «<br />
impies » envahir le sacrosaint<br />
espace public où doit<br />
dominer l'image (fausse)<br />
que se font les musulmans<br />
d'eux-mêmes, c'est à dire: le<br />
peuple élu dont l'une des<br />
Cependant, le fait<br />
qu'elles aient pu<br />
passer le cap et<br />
créer « Femen<br />
Algeria »<br />
constitue en soit<br />
un tout petit pas<br />
en avant<br />
qualités primordiales<br />
consiste à bien tenir leurs<br />
femmes !<br />
Alors qu'en Algérie, certaines<br />
veulent combattre le<br />
voile islamique en organisant des journées <strong>du</strong> Hayek, comme<br />
si une aliénation bien de chez-nous vaut toujours mieux que<br />
celle venue d'Arabie, alors que le féminisme algérien (ou ce<br />
qui en reste) se complait dans une criante hypocrisie avec les<br />
bons vieux discours des années 1970, l'émergence d'un<br />
groupe de femmes exposant leurs seins sur Internet, est certes<br />
loin d'être un tournant décisif dans la lutte pour les droits<br />
de la femme. On ne peut nier en effet la vacuité de ces incursions<br />
dans la mesure où pour l'heure, il s'agit d'une infime<br />
minorité qui accepte de se mettre en danger et surtout de se<br />
faire insulter par celles-là même dont elles veulent éveiller les<br />
consciences. Cependant, le fait qu'elles aient pu passer le cap<br />
et créer « Femen Algeria » constitue en soit un tout petit pas<br />
en avant et marque une minuscule fracture dans le dictat<br />
socioreligieux qui a longtemps écrasé la femme algérienne.<br />
Aujourd'hui, l'on peut espérer que ces militantes puissent<br />
s'imposer comme telles et convaincre ne serait ce qu'une<br />
frange de la société qu'elles ne sont ni des prostituées ni des<br />
dangers publics, seulement des personnes à part entière qui<br />
ont vu l'échec cuisant <strong>du</strong> féminisme classique et qui, à présent,<br />
veulent radicaliser le combat, exactement comme ces<br />
hommes qui dans les années 1950 sont passés de la politique<br />
aux armes... pour libérer un pays!<br />
S. H.<br />
ALGERIE NEWS Mercredi 27 mars 2013
12 dclg<br />
é a a e<br />
Décryptage<br />
Analyses &<br />
Décryptages<br />
La Turquie et Israël (suite et fin)<br />
Le rapprochement<br />
L<br />
e timing intrigue ! L’appel d’Öcalan<br />
coïncide étrangement avec une<br />
volonté de rapprochement opéré<br />
entre Ankara et Tel-Aviv par le truchement<br />
de Washington. Les responsables<br />
des deux pays ont repris langue<br />
après un gel de près de trois ans. Selon des<br />
médias américains, Benyamin Netanyahou et<br />
Recep Tayyip Erdogan ont eu un entretien<br />
téléphonique juste avant le départ <strong>du</strong> président<br />
américain, Barack Obama, d'Israël pour<br />
la Jordanie. Le Premier ministre israélien a<br />
présenté ses excuses au gouvernement de la<br />
Turquie pour la mort de neuf militants turcs<br />
lors de l'arraisonnement <strong>du</strong> navire Mavi<br />
Marmara, chargé de matériel destiné aux<br />
Palestiniens. Le Premier ministre turc a, de<br />
son côté, accepté ces excuses «au nom <strong>du</strong> peuple<br />
turc». Cette reprise de contact ne s’arrête<br />
pas aux règles protocolaires de bienséance.<br />
Dans un communiqué, Benyamin<br />
Netanyahou a saisi cette occasion pour<br />
annoncer la reprise de la normalisation avec<br />
la Turquie, après avoir exprimé ses regrets et<br />
promis une indemnisation. «Les deux responsables<br />
ont convenu de continuer à œuvrer à<br />
l'amélioration de la situation humanitaire<br />
dans les Territoires palestiniens», selon le<br />
communiqué. Les experts s’interrogent sur le<br />
déploiement par la Maison-Blanche d’importants<br />
efforts ayant permis aux chefs de gouvernement<br />
israélien et turc de mettre fin à un<br />
contentieux qui <strong>du</strong>rait depuis l'arraisonnement<br />
meurtrier de la flottille pour Ghaza, en<br />
mai 2010. Israël et la Turquie étaient à couteaux<br />
tirés depuis cette opération en mer, où<br />
neuf militants turcs avaient été tués par les<br />
forces israéliennes lors de l'arraisonnement en<br />
eaux internationales <strong>du</strong> navire Mavi Marmara<br />
en route vers la bande de Ghaza. La médiation<br />
américaine en ce sens n’est pas innocente.<br />
L’Oncle Sam veut toujours l’émergence d’une<br />
force géopolitique dans la région pour contrecarrer<br />
la menace iranienne. L’objectif est de<br />
faire opposer l’islam préten<strong>du</strong>ment «modéré»<br />
au gouvernement chiite iranien. Pour revenir<br />
à l’épisode de Marmara, dans un rapport<br />
publié le 1er septembre 2011, une commission<br />
d'enquête mandatée par les Nations<br />
unies avait d'ailleurs conclu qu'Israël avait<br />
utilisé une force excessive lors de l'assaut<br />
contre cette flottille, sans toutefois condamner<br />
le blocus de l'enclave palestinienne de 1,6<br />
million d'habitants. Erdogan a été recon<strong>du</strong>it<br />
le 12 juin 2011 pour un troisième mandat à la<br />
tête de son pays, dans un contexte marqué par<br />
le bouleversement de la carte géopolitique<br />
régionale, impulsé par la dynamique révolutionnaire<br />
arabe, sur fond d’ambition<br />
d’Ankara de propulser une politique néoottomane<br />
visant à ancrer la Turquie comme le<br />
nouveau point de référence diplomatique <strong>du</strong><br />
Moyen-Orient.<br />
«Suscitant par réaction la consolidation<br />
d’un front pétro-monarchique conservateur<br />
par adjonction <strong>du</strong> Maroc et de la Jordanie, ce<br />
bouleversement a incité les Etats-Unis à<br />
renouer une grande alliance avec la frange<br />
moderniste de l’islam sunnite pour pallier ses<br />
avatars <strong>du</strong> printemps», analyse René Naba,<br />
spécialiste <strong>du</strong> monde arabe et <strong>du</strong> Moyen-<br />
Orient. Une alliance turco-américaine à l’effet<br />
de lever l’ostracisme qui frappe les «Frères<br />
musulmans» dans les pays arabes, en témoigne<br />
les manifestations qui surviennent en<br />
Egypte, Tunisie et Libye.<br />
La Turquie occupe une position géostratégique.<br />
Elle est le point de jonction entre deux<br />
continents l’Europe et l’Asie. Elle constitue<br />
un pays central de la configuration régionale.<br />
Frontalière de huit pays Bulgarie, la Grèce, la<br />
Syrie, l’Irak, l’Iran, l’Azerbaïdjan, l’Arménie et<br />
la Géorgie), elle est egelement bordée par trois<br />
mers la mer Noire au nord, la mer Egée à<br />
Pour des historiens, la période d’Attatürk dans<br />
l’évolution de l’Etat turc ne serait qu’une<br />
parenthèse ouverte, puis vite fermée, estimant<br />
qu’il y a des velléités d’un retour à<br />
gouvernement de califat.<br />
l’ouest et la mer Méditerranée au sud. Elle<br />
contrôle de surcroît le détroit <strong>du</strong> Bosphore et<br />
le détroit des Dardanelles.<br />
René Naba présente un profil éloquent de<br />
l’actuel Premier ministre. Il estime que c’est le<br />
seul dirigeant musulman qui a pu assurer<br />
d’une visibilité politique à moyen terme.<br />
Erdogan ambitionne, selon l’analyse de Naba,<br />
de se poser en modèle de gouvernance islamique<br />
comme sous bassement à sa diplomatie<br />
néo-ottomane en vue de promouvoir son pays<br />
comme le chef de file de la nouvelle configuration<br />
régionale. Dans l’ordre symbolique, il<br />
se propose d’ailleurs d’assurer, sur le plan<br />
urbanistique, la jonction entre l’Europe et<br />
l’Asie, par l’édification de deux villes balises<br />
antisismiques dans la zone tellurique<br />
d’Istanbul.<br />
L’ancien maire d’Istanbul souhaite, en<br />
effet, neutraliser par anticipation les effets des<br />
séismes dont l’ancienne capitale de l’Empire<br />
en est la cible potentielle de par sa localisation<br />
géologique, en construisant des villes satellites,<br />
l’une en Anatolie (Asie), l’autre dans la<br />
zone européenne, ayant vocation à absorber<br />
ALGERIE NEWS Mercredi 27 mars 2013<br />
l’exode des 14 millions d’habitants d’Istanbul<br />
en cas de séisme. Le projet d’une valeur de 200<br />
milliards de dollars prévoit que ces deux villes<br />
seront reliées par un pont de 45 km, d’une largeur<br />
de 150 mètres et d’une profondeur faisant<br />
la jonction entre l’Anatolie et la zone<br />
européenne. Parallèlement, Ankara devrait se<br />
doter d’importantes structures militaires et<br />
hospitalières, à l’effet de propulser la capitale<br />
turque au rang de mégapole de l’in<strong>du</strong>strie<br />
d’armement et de vaste complexe hospitalier à<br />
bas prix, de dimension transcontinentale. Un<br />
troisième pôle de développement est prévu à<br />
Diyarbakir, chef-lieu de la zone kurde.<br />
Du califat à la stratégie<br />
néo-ottomane<br />
Pour des historiens, la période d’Attatürk<br />
dans l’évolution de l’Etat turc ne serait qu’une<br />
parenthèse ouverte, puis vite fermée, estimant<br />
qu’il y a des velléités d’un retour à gouvernement<br />
de califat.<br />
L’accession au pouvoir en 2002 <strong>du</strong> Parti de<br />
la justice et <strong>du</strong> développement (AKP), d’inspiration<br />
islamiste et anti-kémaliste, pour de<br />
nombreux géopolitiques, a changé la donne à<br />
Ankara : une mutation économique, politique,<br />
stratégique et socioreligieuse impressionnante<br />
a été enregistrée <strong>du</strong>rant cette courte<br />
période. Cependant, il faut dire que le gouvernement<br />
d’Ankara a ouvert tous les fronts et<br />
joue sur tous les registres. Dans une analyse<br />
des mutations intrinsèques dans la société<br />
turque, le géopolitique Alexandre del Valle<br />
estime qu’il y a des aspects apparents de religiosité,<br />
le gouvernement ne perd pas de vu la<br />
modernité et la mondialisation. En même<br />
temps qu’il y a des constructions de mosquées,<br />
le renvoi des militaires dans leurs<br />
casernes ou en prison, on autorise le port <strong>du</strong><br />
voile islamique dans les écoles et dans les professions.<br />
Cet expert souligne qu’il y a également<br />
un retour géopolitique de la Turquie<br />
dans ses anciennes possessions <strong>du</strong> Proche-<br />
Orient, candidature à l’Union européenne,<br />
projets de suppression <strong>du</strong> serment des députés<br />
faisant référence à la laïcité et à Atatürk,...<br />
Alexandre del Valle dresse un tableau peu<br />
reluisant <strong>du</strong> gouvernement d’Erdogan. Pour<br />
ce géopolitique, l’actuel Premier ministre turc<br />
se comporte comme un digne héritier d’un<br />
califat ottoman, en tentant de le faire renaître<br />
de ses cendres. C’est pour cela, explique le<br />
géopolitique, qu’Erdogan tient particulièrement<br />
au projet de révision de la Constitution<br />
turque, prévue en mars 2014. Officiellement,<br />
les amendements auront trait à adapter la loi<br />
fondamentale aux «normes européennes de
Décryptage<br />
13<br />
Kateb Yacine<br />
Déjà auteur<br />
à 17 ans !<br />
Par Slemnia Bendaoud<br />
Oui, à 17 ans ! Et encore<br />
adolescent ! Il aurait pu<br />
rejoindre sur ce glorieux<br />
registre Honoré de Balzac !<br />
Mais c’était sans compter<br />
avec la révolution et ses<br />
nombreuses contraintes.<br />
Les quelques mois qui<br />
séparent les deux auteurs<br />
de renom démontrent, à<br />
l’évidence, à quel point<br />
«aux âmes bien nées, la<br />
valeur n’attend le nombre<br />
des années».*<br />
démocratie», mais en réalité, dit del Valle,<br />
l’objectif réel c’est de faire sauter les derniers<br />
verrous laïques-kémalistes, qui empêchent<br />
l’AKP de réislamiser la Turquie. L’actuelle<br />
Constitution turque, élaborée par les militaires<br />
en 1982, interdit les partis islamiques et<br />
garantit la laïcité de la Justice et de l’Etat.<br />
Comme les révolutionnaires islamistes issus<br />
des Frères musulmans qui veulent rétablir<br />
progressivement la char'ia au nom de la<br />
démocratie, l’AKP se réclame des principes<br />
démocratiques de l’Union européenne pour<br />
justifier le démantèlement des institutions<br />
kémalistes, notamment les pouvoirs politiques<br />
des militaires. Et l’estocade finale au<br />
modèle militaro-kémaliste laïque a été portée<br />
par l’AKP depuis 2008, avec la condamnation<br />
et l’incarcération de militaires anti-islamistes<br />
et de journalistes et militants nationalisteslaïques<br />
accusés d’appartenir à un groupuscule<br />
secret qui projetait de renverser l’AKP («complot<br />
Ergenekon»). Ironie de l’histoire, souligne-t-il,<br />
ces militaires condamnés par des tribunaux<br />
turcs repris en main par les islamistes,<br />
sont ceux-là mêmes qui emprisonnèrent M.<br />
Erdogan en 1997 pour «incitation à la haine<br />
religieuse», l’ancien maire d’Istanbul et son<br />
parti, l’AKP, savourent ainsi leur revanche. Ce<br />
qui est sûr, c’est que la Turquie fera parler<br />
d’elle dans un avenir proche. Elle sera sous les<br />
feux de la rampe, reste à savoir comment se<br />
négocieront les prochaines échéances électorales.<br />
M. B.<br />
En effet, c’est en 1948, aux<br />
Editions «Mimouni**» que<br />
Kateb Yacine publia son premier<br />
titre, intitulé «Abdelkader et l’indépendance<br />
algérienne», juste<br />
après avoir tenté un premier essai avec son<br />
recueil de poèmes «Soliloques» chez<br />
Thomas – Bône (1946). Ce fut donc juste<br />
une année après les massacres <strong>du</strong> 8 Mai<br />
1945. Kateb Yacine habitait alors Sétif.<br />
Chez ses parents bien sûr. Il y avait comme<br />
tous les Algériens défilé dans ses rues bondées<br />
de monde, crié son malheur et misérable<br />
condition d’indigène spolié de son territoire,<br />
richesse, langue et dignité.<br />
La Seconde Guerre mondiale livrait<br />
l’Alsace et la Lorraine de nouveau à la<br />
France. Dans le même sillage, l’Algérie<br />
réclamait à la France l’intégralité de son<br />
territoire et identité. Au niet catégorique<br />
français répondront intempestivement ces<br />
manifestations sporadiques algériennes.<br />
Et ce fut donc ces mouvements de foule<br />
continus, entre autres, à Sétif. Kateb Yacine<br />
y était, drapeau à la main. Comme tous ses<br />
concitoyens qui auront échappé à la mort<br />
plus que certaine, il sera incarcéré.<br />
Sa détention aura <strong>du</strong>ré cinq longs mois.<br />
Il ne <strong>du</strong>t sa libération que sous caution<br />
d’une intervention parentale affiliée au secteur<br />
considéré, dont il usera d’ailleurs à<br />
bon escient.<br />
Sitôt libéré en l’absence <strong>du</strong> moindre<br />
délibéré, le rebelle restera toujours fidèle à<br />
ses idéaux et aux grands héros de la révolution<br />
algérienne.<br />
Afin de l’aborder par le bon bout, il<br />
remontra jusqu’aux sources <strong>du</strong> mouvement<br />
national algérien, consacrant tout un<br />
livre à celui qui fut le véritable fondateur<br />
de l’Etat algérien moderne.<br />
Bien qu’encore tout jeune adolescent, il<br />
écrira ce somptueux ouvrage complètement<br />
consacré à l’Emir Abdelkader, contenant<br />
en tout et pour tout moins de cinquante<br />
pages.<br />
Et dès l’incipit, il met son monde au<br />
contact de ce véritable monstre, à la fois,<br />
combattant, cavalier, auteur, poète, exégète,<br />
penseur, guerrier, stratège et homme de loi<br />
et de foi…<br />
Pour aller droit au but, il paraphrase<br />
son héros grâce à cette citation de grande<br />
qualité littéraire et utilité civique publique<br />
considérable: «C’est par la vérité qu’on<br />
apprend à connaître les hommes, et non<br />
par les hommes qu’on connaît la vérité…»<br />
Ainsi, le commentaire qui suit, résume à<br />
lui seul, tout le contenu de l’ouvrage. Il y<br />
est écrit, je cite : «Cette parole suffit à éclairer<br />
le fond même de la vie et de l’action<br />
d’Abdelkader...»<br />
C’était une façon bien singulière de présenter<br />
son grand héros, cet «homme de<br />
piété, de goût et de bon conseil». Le reste de<br />
l’ouvrage portera sur son combat, sa résistance,<br />
sa bravoure, ses séjours (en France et<br />
en Syrie), son traité, son œuvre de grand<br />
intérêt pour de nombreuses communautés…En<br />
1883, peu avant sa mort, à Damas,<br />
l’Emir Abdelkader faisait ce souhait : «Je ne<br />
doute pas que l’Algérie accomplira son destin...»<br />
Depuis, le destin de l’auteur est resté<br />
toujours lié à celui de son héros, accroché<br />
aux basques de l’œuvre de grande importance<br />
et qualité extraordinaire qu’il aura<br />
réalisée pour l’histoire et pour le pays.<br />
Seulement, dans l’intervalle, une belle et<br />
très érudite plume venait de naître.<br />
Il ne lui faudra pas plus qu’une petite<br />
brochette d’années afin de mieux s’affirmer,<br />
d’éclore convenablement et complètement,<br />
peaufinant et confirmant à mesure<br />
que les jours passent sa véritable ascension<br />
et indéniable promotion.<br />
Avec «Nedjma», son étoile brillera sous<br />
d’autres cieux, bien plus loin que son pays<br />
l’Algérie. Il était à la recherche de cette<br />
lumière afin de bien éclairer avec son chemin<br />
et celui qui mènera juste quelques<br />
années plus tard à l’indépendance de son<br />
pays.<br />
Ensuite, ce fut des titres à la série, tous<br />
aussi remarquablement bien écrits les uns<br />
comme les autres ; chose qui lui valut d’être<br />
longtemps porté en véritable héros en<br />
dehors des murs algériens et surtout d’être<br />
cité parmi les cinquante personnalités<br />
–presque toutes de grandes plumes- ayant<br />
les plus compté dans la vie de Jean<br />
Daniel***. A l’indépendance de l’Algérie,<br />
Kateb Yacine dont «Nedjma» sera considéré<br />
le texte fondamental de la littérature<br />
algérienne d’expression française, n’ouvrera<br />
paradoxalement droit ni au<br />
«Panthéon littéraire algérien» de ses<br />
magnifiques œuvres ni même à la juste<br />
récompense <strong>du</strong> tribut pays à la révolution.<br />
Lui-même, d’ailleurs, n’en voulait pas.<br />
Juste quelques pièces de théâtre meubleront<br />
son temps pour tenir le coup, avant de<br />
tirer sa révérence dans la plus totale solitude<br />
et ignorance de la sphère politique et<br />
culturelle de son pays.<br />
Cet état d’esprit n’était donc pas nouveau<br />
pour lui. Déjà, <strong>du</strong> temps de<br />
Boumediène, le natif de Guelma n’était<br />
d’ailleurs pas en odeur de sainteté avec ce<br />
fils <strong>du</strong> pays qui muselait toute idée<br />
contraire à la sienne.<br />
Et de nouveau, ce fut l’impasse pour lui.<br />
Elle <strong>du</strong>rera d’ailleurs de bien longues<br />
décennies. «Nedjma» brillait ailleurs qu’en<br />
Algérie. Elle illuminera d’ailleurs tout son<br />
monde. Son auteur était resté depuis bien<br />
muet !<br />
Même si en 1976, il aura droit à quelques<br />
discours de circonstance, le temps de<br />
pimenter la dernière mouture de la charte<br />
nationale, revue et corrigée en 1986 avant<br />
d’être complètement remise en cause avec<br />
l’avènement de la constitution de 1989.<br />
Ce fut l’année <strong>du</strong> décès <strong>du</strong> maître de<br />
«Nedjma». Juste quelques mois seulement<br />
après son adoption. Mais, notre auteur,<br />
gravement malade, ne survivra pas longtemps<br />
à cette parenthèse de l’ouverture<br />
politique et médiatique, aussitôt refermée<br />
comme ce fut hier et jadis.<br />
--------------------<br />
(*) Corneille – Le Cid.<br />
(**) Kateb Yacine – «Abdelkader et<br />
l’indépendance algérienne», Editions<br />
Mimouni (1948) ; réédité en 1983 par le<br />
SNED (Algérie).<br />
(***) Jean Daniel – «les Miens folio»-<br />
Gallimard – 2010.<br />
ALGERIE NEWS Mercredi 27 mars 2013
14 dclg<br />
é a a e<br />
Kiosque international<br />
Analyses &<br />
Décryptages<br />
PORTRAIT<br />
Stéphane Hessel,<br />
il a dansé avec<br />
le siècle<br />
Marion Cocquet, Le Point<br />
Écrivain, résistant, juriste, héros -<br />
malgré lui - de "Jules et Jim" et<br />
même rock star dans ses vieux<br />
jours. Portrait d'un touche-à-tout<br />
idole des jeunes.<br />
Les hommages pleuvent et, à quelques<br />
rares exceptions, sont unanimes. La classe<br />
politique dans son ensemble ainsi que le<br />
monde de la culture tressent des lauriers à<br />
Stéphane Hessel. Son livre Indignez-vous !<br />
fut le best-seller de l'année 2010 et marqua<br />
profondément ses deux millions de lecteurs.<br />
Stéphane Hessel, mort ? On peine à le<br />
croire. Il semblait qu'il fût devenu éternel,<br />
ce grand et beau vieillard. On l'aurait juré<br />
sorti <strong>du</strong> siècle avec lequel il avait "dansé"<br />
pour entrer directement dans l'histoire,<br />
avec la panoplie complète : une voix tout<br />
droit sortie de la TSF, une politesse surannée,<br />
une élégance d'un autre âge. Et puis,<br />
lorsqu'à 95 ans on court le monde et les<br />
plateaux de télévision, lorsqu'on écrit des<br />
best-sellers, lorsqu'on baptise un mouvement<br />
de mobilisation international, est-ce<br />
que l'on meurt encore ?<br />
L'indigné le plus célèbre de France s'est<br />
pourtant éteint mercredi. Le 15 avril 2012,<br />
il avait été rapatrié d'Italie, où il séjournait,<br />
pour être hospitalisé quelques jours. Rien<br />
de bien grave : une grosse fatigue. "Il ne sait<br />
pas dire non, il ne sait pas se ménager",<br />
déplorait alors son épouse, Christiane<br />
Hessel Chabry, sa cadette de dix ans. Il n'y<br />
avait pas moyen de le faire tenir en place,<br />
pas plus à l'approche de ses 100 ans qu'à 20<br />
ans. Depuis, le grand homme avait eu toutes<br />
les peines <strong>du</strong> monde à retrouver sa<br />
légendaire énergie. Il avait pourtant accepté<br />
de promouvoir à la télévision et à la radio À<br />
nous de jouer, sous-titré "Appel aux indignés<br />
de cette terre", un livre qui devait sortir<br />
le 13 mars prochain. Mais la vie, ou plutôt<br />
la mort, en a décidé autrement.<br />
Jules et Jim<br />
Stéphane Hessel, c'est vrai, avait de qui<br />
tenir. La vie de ses parents valait comme la<br />
sienne une page d'histoire. Ou un scénario<br />
: François Truffaut en a directement tiré le<br />
cultissime Jules et Jim. Sa "Kathe" est inspirée<br />
d'Helen Hessel, flamboyante Berlinoise<br />
née dans la bonne bourgeoisie antisémite,<br />
qui épousa Franz Hessel, un écrivain juif,<br />
tra<strong>du</strong>cteur de Proust. Avec lui et son meilleur<br />
ami, Pierre-Henri Roché, elle noua une<br />
relation à trois passionnée, tumultueuse.<br />
Polyglotte, humaniste, impertinente, elle<br />
appela les femmes allemandes à l'insoumission,<br />
tira son mari des camps et tra<strong>du</strong>isit en<br />
allemand l'impudique Nabokov...<br />
La bougeotte et la fronde comme traditions<br />
familiales. La poésie, aussi. Tout<br />
jeune, Stéphane apprend des pages entières<br />
de poésie allemande et française :<br />
Hölderlin, Baudelaire, Goethe, Rimbaud,<br />
Apollinaire. En France, où il s'est installé<br />
avec sa mère en 1927, il étudie à l'École alsacienne<br />
et fréquente Marcel Duchamp, Man<br />
Ray, Philippe Soupault, André Breton. Il<br />
obtient son baccalauréat en 1933, puis intègre<br />
l'École normale supérieure, où il étudie<br />
la philosophie auprès de Merleau-Ponty. En<br />
1937, il obtient la nationalité française et, à<br />
l'automne 1939, se trouve mobilisé. Deux<br />
ans et une drôle de guerre plus tard, il<br />
rejoint Londres et la Résistance.<br />
Résistance<br />
La suite ? Un combat pour la France<br />
libre digne, lui aussi, des grands écrans :<br />
débarqué en France en 1944 avec d'autres<br />
combattants, il est arrêté par les Allemands,<br />
torturé, puis déporté à Buchenwald, où il<br />
échappe à la pendaison en prenant l'identité<br />
d'un camarade prisonnier mort <strong>du</strong><br />
typhus. Il rate une tentative d'évasion, est<br />
transféré à plusieurs reprises d'un camp à<br />
un autre et parvient finalement à s'échapper<br />
<strong>du</strong> train qui l'emmène à Bergen-Belsen.<br />
Le 8 mai 1945, il arrive à Paris.<br />
Après la guerre, Stéphane Hessel passe le<br />
concours <strong>du</strong> quai d'Orsay et devient diplomate.<br />
Nommé au secrétariat général de la<br />
toute jeune Organisation des Nations unies,<br />
il participe aux côtés de René Cassin à la<br />
rédaction de la Charte universelle des droits<br />
de l'homme. Ce seront ensuite l'Afrique<br />
noire, l'Asie et une préoccupation constante<br />
pour les questions de solidarité internationale,<br />
avant que, à l'arrivée au pouvoir de<br />
François Mitterrand, il soit nommé ambassadeur<br />
de France. Cette histoire, qui traverse<br />
les grandes dates de son époque,<br />
Stéphane Hessel la raconte en 1997 dans<br />
son autobiographie, Danse avec le siècle<br />
(Seuil). Il semblait donc, à l'horizon des<br />
années 2000, que le chapitre Hessel fût clos,<br />
à peu de choses près, et que le vénérable<br />
vieillard dût prendre une retraite méritée.<br />
C'était compter sans un petit livre gris, pas<br />
plus gros qu'une brochure, au titre en<br />
forme d'injonction. Par un phénomène<br />
curieux, conjonction d'un marketing réussi<br />
(le format, le prix, une disposition toute<br />
trouvée près des caisses des librairies) et<br />
d'une captation de l'air <strong>du</strong> temps (au<br />
moment où le livre paraissait, Mohamed<br />
Bouazizi s'immolait par le feu en Tunisie),<br />
Indignez-vous ! devient dès sa parution un<br />
véritable phénomène. Le livre est ven<strong>du</strong> à<br />
des millions d'exemplaires, tra<strong>du</strong>it dans des<br />
dizaines de langues, et le mot "indigné"<br />
devient l'emblème de l'année 2011.<br />
Ce succès, Stéphane Hessel en a toutefois<br />
payé le prix. D'abord, parce que, non sans<br />
raison, il semblait outré au regard <strong>du</strong> livre<br />
lui-même : quelques dizaines de pages prônant<br />
la non-violence et l'exigence d'un<br />
monde plus juste. Ensuite, en raison de la<br />
cause privilégiée par Hessel : la Palestine, ce<br />
qui lui a valu certaines volées de bois vert,<br />
comme les critiques véhémentes de Pierre-<br />
André Taguieff ou de Gilles-William<br />
Goldnadel. Il en aurait fallu davantage,<br />
cependant, pour déboulonner l'ancien<br />
ambassadeur. En décembre 2010, le titre <strong>du</strong><br />
documentaire que lui consacrait le magazine<br />
Empreintes, sur France 5, était tiré de<br />
la fameuse phrase de Camus, "il faut imaginer<br />
Sisyphe heureux". De fait, Hessel n'aurait<br />
sans doute pas renié l'idée d'une lutte<br />
toujours à recommencer et toujours neuve,<br />
capable, comme l'écrivait le philosophe, de<br />
"remplir un coeur d'homme".<br />
Le jour où les banques ont failli<br />
Neil Irwin, The Washington Post<br />
En s’attaquant aux dépôts bancaires, le plan de sauvetage<br />
de Chypre pourrait déclencher une nouvelle<br />
crise financière en Europe.Samedi matin [16 mars],<br />
Chypre est parvenu à un accord avec les prêteurs internationaux<br />
sur un plan de sauvetage de l’île. Dans le cadre de<br />
cet accord, les dépôts bancaires de plus de 100 000 euros<br />
seront soumis à un prélèvement de 9,9 % ; les dépôts inférieurs<br />
seront taxés à 6,75 % [face au tollé suscité par ces<br />
mesures, des discussions étaient engagées en début de<br />
semaine pour éviter de pénaliser les petits épargnants].<br />
Les Chypriotes ont eu une réaction parfaitement logique<br />
: ils ont fait la queue devant les distributeurs de billets<br />
pour retirer le maximum d’argent en espèces avant que<br />
leur compte ne soit ponctionné.<br />
Ce qui est à préciser, pour ceux qui auraient des difficultés<br />
à localiser l’île sur une carte, c’est que Chypre est<br />
l’un des 17 pays membres de la zone euro, même s’il est<br />
situé beaucoup plus près de Beyrouth que de Paris. Les<br />
dirigeants des pays européens ont passé les six dernières<br />
années à remuer ciel et terre pour que leurs épargnants ne<br />
subissent pas de pertes, quelles que soient les difficultés de<br />
leur banque.<br />
Le cas le plus frappant est celui <strong>du</strong> gouvernement irlandais,<br />
qui s’est porté garant pour les banques en mettant à<br />
mal les finances publiques. Même quand l’économie grecque<br />
est tombée dans la récession et que les pertes des banques<br />
espagnoles liées à l’immobilier ont atteint des<br />
niveaux dangereux, la Banque centrale européenne et les<br />
gouvernements européens ont veillé à ce que les dépôts<br />
bancaires restent sûrs. Ils craignaient que, en obligeant les<br />
épargnants à éponger les dettes d’un pays, on ne donne le<br />
signal de retraits massifs dans les banques européennes.<br />
Le cas de Chypre est-il donc différent ? A bien des<br />
égards le pays se distingue <strong>du</strong> reste de la zone euro, et pas<br />
seulement sur le plan géographique. Sa population est de<br />
1,1 million d’habitants (dix fois moins qu’en Grèce). Il a<br />
un système bancaire difficile à gérer, avec des engagements<br />
dix fois plus importants que le PIB (contre seulement 3,5<br />
fois plus pour l’ensemble de la zone euro). Beaucoup de<br />
ALGERIE NEWS Mercredi 27 mars 2013<br />
ces dépôts appartiennent à des Russes fortunés, pour qui<br />
Chypre est un endroit pratique pour placer de l’argent.<br />
Voilà les raisons pour lesquelles le Fonds monétaire<br />
international (FMI) a insisté pour que les pertes soient<br />
supportées par les épargnants – sans compter que sauver<br />
les finances chypriotes sans la contribution de 5,8 milliards<br />
d’euros représentée par les pertes des déposants<br />
aurait impliqué un renflouement quasiment équivalent au<br />
PIB <strong>du</strong> pays, un choc trop lourd à encaisser pour le FMI.<br />
La Banque centrale européenne sera désormais très<br />
vigilante et surveillera les activités en Grèce, en Espagne et<br />
ailleurs pour voir si le précédent chypriote ne provoque<br />
pas de retraits massifs dans les banques de ces pays. Si les<br />
déposants des pays européens ont l’air de penser que<br />
Chypre est la nouvelle norme et que des dépôts bancaires<br />
apparemment sûrs peuvent être ponctionnés <strong>du</strong> jour au<br />
lendemain de 10 %, on peut s’attendre à un afflux de liquidités<br />
des banques centrales dans ces pays.<br />
Ce que le reste <strong>du</strong> monde peut espérer de mieux est que<br />
le cas chypriote soit suffisamment unique pour ne pas<br />
déclencher de panique à Athènes et à Madrid (ou à<br />
Lisbonne, Dublin et Rome). Au cours des six derniers<br />
mois, les marchés financiers mondiaux ont repris<br />
confiance, apparemment convaincus que la crise de la zone<br />
euro était terminée. Chypre nous dira si cette confiance est<br />
justifiée ou non. En d’autres termes, si une nouvelle crise<br />
éclate en Europe, les historiens pourront attribuer son origine<br />
au sauvetage des banques chypriotes.
Kiosque international dclg<br />
é<br />
a a<br />
Analyses &<br />
Décryptages<br />
e<br />
15<br />
Pourquoi une révolution<br />
non-violente est devenue<br />
un bain de sang<br />
Janine di Giovanni, <strong>News</strong>week<br />
Pourquoi l’opposition a-t-elle pris<br />
la décision d’abandonner la nonviolence<br />
pour prendre les armes,<br />
alors que les révolutions qui ont<br />
réussi à chasser les dictatures ont majoritairement<br />
été pacifiques?<br />
En 2011, les despotes Hosni Moubarak,<br />
Zine el-Abidine Ben Ali et Mouammar<br />
Kadhafi ont été déchus. A l’époque, même<br />
Bachar el Assad semblait sur le point de<br />
rejoindre le club des perdants. Pourtant, si<br />
l’on en juge par l’entretien exclusif réalisé<br />
par le Sunday Times avec Bachar [le 3 mars<br />
2013] – ainsi que l’appellent ses détracteurs<br />
en Syrie – ce méchant n’a toujours<br />
pas l’air disposé à prendre le chemin de la<br />
sortie.<br />
Est-il fou ? Bachar n’en croit rien. Il<br />
estime que le comportement des gouvernements<br />
occidentaux qui aident l’opposition<br />
syrienne, est digne de tyrans. Les commentaires<br />
récents <strong>du</strong> [secrétaire d'Etat américain]<br />
John Kerry sur la Syrie n’ont fait que<br />
renforcer sa détermination, lui qui refuse<br />
de quitter Damas sans recours à la force. Le<br />
meurtre d’innocents, les raids aériens à<br />
Alep, les attaques de journalistes : tout cela,<br />
pour le dictateur syrien, ne sont qu’exagérations.<br />
Ce ne sont que des mensonges<br />
relayés par la presse favorable aux rebelles<br />
et par l’Occident, qui n’a aucun droit de<br />
venir se mêler des affaires intérieures de la<br />
Syrie.<br />
La clé est le pouvoir<br />
<strong>du</strong> peuple<br />
Les militants de la révolution tunisienne<br />
s’y sont pris autrement. Ils se sont servis<br />
d’Internet pour démanteler le régime de<br />
Ben Ali : ils ont piraté les sites web des<br />
ministères et les ont fermés. En Egypte, les<br />
militants ont organisé la chute de<br />
Moubarak à l’avance en s’inspirant des<br />
méthodes de Sr?a Popovi?. C’est le gourou<br />
de la non-violence, Gene Sharp, qui est à<br />
l’origine de ces techniques. Il encourage le<br />
théâtre de rue, la création de réseaux<br />
sociaux et la résistance sans faire appel aux<br />
armes. Dans le monde entier, des militants<br />
téléchargent secrètement les écrits de Gene<br />
Sharp sur Internet pour tenter d’appliquer<br />
des méthodes qui éviteront à leurs pays de<br />
nouveaux bains de sang et qui apporteront<br />
la démocratie.<br />
Le fait que la Syrie ait pris le chemin de<br />
la violence implacable et interminable est<br />
une tragédie. Selon Gene Sharp, venir à<br />
bout des dictateurs et changer la société<br />
passe par l’établissement d’une stratégie et<br />
d’une méthodologie, auxquelles il faut se<br />
tenir – et il faut également avoir la population<br />
de son côté. La clé est le pouvoir <strong>du</strong><br />
peuple. Le mouvement d’opposition à la<br />
guerre <strong>du</strong> Vietnam a échoué à de nombreux<br />
égards car passer son temps à brûler<br />
le drapeau américain n’avait aucune<br />
chance de rallier la population à sa cause.<br />
Occupy Wall Street était trop désorganisé<br />
et romantique.<br />
Dans le contexte issu <strong>du</strong> Printemps<br />
arabe, le pire qui puisse arriver est une évolution<br />
<strong>du</strong> conflit syrien similaire aux guerres<br />
de Bosnie et d’Irak. En 1993, Sarajevo a<br />
peu à peu été contaminée par les luttes<br />
intestines entre différentes factions des<br />
musulmans bosniaques, mais personne<br />
(moi y compris) n’a voulu écrire à ce sujet<br />
Quels films pour Cannes ?<br />
à l’époque. Après l’invasion de l’Irak, les<br />
idéologies ont divisé la population plutôt<br />
que de la rassembler face à ses oppresseurs.<br />
Un pays qui ressemble<br />
à la Bosnie<br />
Je ne m’inquiète plus seulement d’assister<br />
à une longue guerre d’attrition entre un<br />
bastion alaouite [la communauté <strong>du</strong><br />
Président syrien] sur la côte syrienne, soutenu<br />
par la Russie, l’Iran et le Hezbollah, et<br />
le reste <strong>du</strong> pays. Le plus alarmant, c’est que<br />
le camp de l’opposition lui-même risque<br />
d’imploser et d’engendrer diverses factions<br />
et guerres pour contrôler la Syrie et les<br />
zones au-delà de ses frontières.<br />
Quand je vois une guerre, je ne pense<br />
pas aux stratégies militaires. Je vois le<br />
conflit au niveau local : comment se répercute-t-il<br />
sur les familles, les écoles, les hôpitaux<br />
? Je pense aux voies d’approvisionnement<br />
et aux réservoirs d’eau, je me<br />
demande comment la population réussira<br />
à passer l’hiver sans électricité et sans antibiotiques.<br />
Je pense au fait que le tissu ethnique<br />
qui existe en Syrie – qui me rappelle<br />
la Bosnie, au sens où les personnes ne se<br />
qualifient plus de Syriens mais de Druzes,<br />
Shiites, Sunnites, alouites ou Chrétiens –<br />
sera détruit à jamais.<br />
Malgré les critiques en<strong>du</strong>rées par le<br />
Printemps arabe, je reste convaincue que la<br />
démocratie fonctionnera. Il faut des années<br />
pour insuffler le changement. Il faut <strong>du</strong><br />
temps pour installer une véritable démocratie.<br />
La violence y fait obstacle et il est<br />
extrêmement troublant que même les militants<br />
syriens soient maintenant divisés<br />
entre ceux qui sont partis lorsque les armes<br />
sont devenues monnaie courante et ceux<br />
qui sont restés.<br />
Marc-André Lussier, La Presse<br />
Àun peu plus de trois semaines de la<br />
conférence de presse <strong>du</strong> 18 avril, au<br />
cours de laquelle sera annoncée la<br />
sélection officielle <strong>du</strong> 66ème Festival de<br />
Cannes, plusieurs médias français s’exercent<br />
au jeu des spéculations en tentant de<br />
répondre à la fameuse question «Quels<br />
films pour Cannes ?»<br />
En attendant les annonces officielles,<br />
l’organisation dévoile progressivement<br />
quelques éléments clés. Après avoir<br />
annoncé l’identité <strong>du</strong> président <strong>du</strong> jury<br />
(Steven Spielberg) et le titre <strong>du</strong> film qui<br />
aura l’honneur d’ouvrir les festivités le 15<br />
mai (The Great Gatsby), voilà qu’on a<br />
révélé l’affiche (et l’image) qu’on retrouvera<br />
partout sur la Croisette cette année.<br />
Le Festival de Cannes a choisi pour l’affiche<br />
de sa 66e édition un couple qui<br />
incarne à la perfection l’esprit <strong>du</strong> cinéma :<br />
Joanne Woodward et Paul Newman, pris<br />
en photo sur le tournage <strong>du</strong> bien nomméA<br />
New Kind of Love, de Melville Shavelson<br />
(1963). C’est pour le Festival l’occasion de<br />
rendre hommage à la mémoire de Paul<br />
Newman, disparu en 2008, et de faire un<br />
salut plein d’admiration à Joanne<br />
Woodward, sa femme et son interprète<br />
d’élection. Le Festival de Cannes les a<br />
accueillis en 1958 – année de leur mariage<br />
- en sélectionnant en compétition Les<br />
Feux de l’été (The Long Hot Summer) de<br />
Martin Ritt, premier film qu’ils tournent<br />
ensemble. Leur histoire continue à être<br />
associée au Festival avec les films réalisés<br />
par Paul Newman, qui confie des rôles<br />
inoubliables à Joanne Woodward dans De<br />
l’influence des rayons gamma sur le comportement<br />
des marguerites (The Effect of<br />
the Gamma Rays on Man-in-the-Moon<br />
Marigolds) (compétition -1973) et La<br />
Ménagerie de verre (The Glass Menagerie)<br />
(compétition - 1987).<br />
L’affiche <strong>du</strong> Festival 2013<br />
ALGERIE NEWS Mercredi 27 mars 2013<br />
La photo de tournage a été isolée puis<br />
retravaillée et mise en scène par l’agence<br />
Bronx, qui l’a intégrée à un décor cinétique,<br />
jouant sur l’impression de mouvement<br />
et de profondeur pour renforcer l’effet<br />
cinématographique. L’affiche donne<br />
une image lumineuse et tendre <strong>du</strong> couple<br />
moderne, enlacé en une figure d’équilibreparfait<br />
dans ce qui évoque le tourbillon de<br />
l’amour. La vision de ces deux amoureux<br />
pris de vertige et perdant tout repère<br />
appelle à vivre le cinéma comme un désir<br />
sans fin L’agence Bronx (Paris) a réalisé<br />
toute la création graphique <strong>du</strong> Festival<br />
2013.<br />
D’ici l’annonce officielle de la sélection,<br />
plusieurs listes bidon circuleront probablement<br />
sur le web. L’an dernier, quelques<br />
médias québécois s’étaient fait prendre. Il<br />
est important de rappeler que les organisateurs<br />
peaufinent leur programmation<br />
jusqu’à la toute dernière minute. Du côté<br />
québécois, il ne faut rien attendre <strong>du</strong> côté<br />
de Xavier Dolan. Le réalisateur de Laurence<br />
Anyways a bien fait comprendre qu’il<br />
comptait lancer Tom à la ferme à l’automne<br />
seulement. Et que Cannes ne figurait<br />
pas dans ses plans pour ce film.<br />
Comme l’indiquait aussi récemment dans<br />
Le Devoir ma collègue Odile Tremblay, il<br />
ne serait pas impossible que les organisateurs<br />
jettent par ailleurs leur dévolu sur An<br />
Enemy, l’adaptation cinématographique<br />
d’un roman de José Saramago qu’a réalisée<br />
Denis Villeneuve. Dans une entrevue qu’il<br />
m’a accordée l’an dernier, Thierry Frémaux<br />
exprimait son regret de ne pas avoir présenté<br />
Incendies il y a trois ans…
16 > N O T R E V I S I O N D U M O N D E<br />
Les gens<br />
Birmanie<br />
De nouveaux incidents<br />
ont eu lieu lundi soir<br />
dans la région de<br />
Pago, à des centaines<br />
de kilomètres de Meiktila, où<br />
ces violences avaient commencé<br />
la semaine dernière, faisant 40<br />
morts selon le dernier bilan officiel.<br />
"La police et les soldats ont<br />
dû contrôler les affrontements<br />
presque toute la nuit", a indiqué<br />
la source policière, précisant<br />
qu'aucune victime n'avait été<br />
rapportée. L'ambassade des<br />
Etats-Unis à Rangoun, notant<br />
que ces violences des derniers<br />
jours entre bouddhistes et<br />
musulmans avaient provoqué<br />
de "forts sentiments de plusieurs<br />
côtés", a de son côté "fortement"<br />
conseillé à ses ressortissants<br />
d'éviter la région de<br />
Mandalay, où se trouve<br />
Meiktila, ainsi que plusieurs<br />
quartiers de Rangoun.<br />
L'ancienne capitale n'a pas été<br />
secouée par ces violences mais<br />
des rumeurs propagées ces derniers<br />
jours ont provoqué des<br />
tensions et la police a été placée<br />
en alerte. "La police dans tous<br />
les quartiers est en alerte et<br />
prête s'il se passe quelque<br />
chose", a indiqué un officier de<br />
police, notant que des militaires<br />
patrouillaient également dans<br />
les rues. Une simple querelle<br />
syrienne a<br />
occupé le siège de la<br />
L'opposition<br />
Syrie à l'ouverture hier<br />
<strong>du</strong> sommet arabe à Doha, où le<br />
drapeau de la révolution<br />
syrienne a remplacé celui <strong>du</strong><br />
régime de Damas. L'émir <strong>du</strong><br />
Qatar, cheikh Hamad ben<br />
Khalifa Al-Thani, a convié le chef<br />
de la Coalition nationale<br />
syrienne, Ahmad Moaz Al-<br />
Khatib, et le Premier ministre<br />
intérimaire Ghassan Hitto à siéger<br />
aux côtés des chefs d'Etats<br />
arabes, ce qu'ils ont fait sous les<br />
applaudissements. Dans son discours,<br />
l'émir a appelé à "une<br />
mercredi entre un vendeur<br />
musulman et des clients à<br />
Meiktila, à environ 130 km de la<br />
capitale Naypyidaw, a dégénéré,<br />
con<strong>du</strong>isant à la destruction par<br />
le feu de quartiers entiers et de<br />
mosquées, tandis que des corps<br />
calcinés gisaient dans les rues.<br />
Pendant trois jours, des<br />
groupes d'émeutiers, dont des<br />
moines bouddhistes, ont transformé<br />
Meiktila en coupe-gorge,<br />
avant que la ville ne soit placée<br />
sous état d'urgence et que l'armée<br />
n'en reprenne le contrôle<br />
samedi. Selon l'ONU, citant des<br />
Séléka Michel Djotodia<br />
Le nouvel homme fort de Centrafrique, le chef de la rébellion Séléka Michel<br />
Djotodia, a annoncé lundi qu'il allait suspendre les institutions <strong>du</strong> pays et légiférer<br />
par ordonnances pendant trois ans, au lendemain d'un coup de force condamné<br />
par la communauté internationale. "J'estime nécessaire de suspendre la<br />
Constitution <strong>du</strong> 27 novembre 2004, de dissoudre l'Assemblée nationale ainsi que<br />
le gouvernement. Pendant cette période de transition qui nous con<strong>du</strong>ira à des<br />
élections libres, crédibles et transparentes, je vais légiférer par ordonnances", a<br />
déclaré Michel Djotodia dans un discours très atten<strong>du</strong> devant la presse. Si ce<br />
dernier ne s'est pas explicitement autoproclamé président de la République, il se<br />
pose clairement en nouveau maître <strong>du</strong> pays. "En respectant l'esprit des accords<br />
de Libreville, je vais recon<strong>du</strong>ire le Premier ministre (Nicolas Tiangaye), chef <strong>du</strong><br />
gouvernement d'union nationale dans ses fonctions", a-t-il déclaré.<br />
Le nettoyage ethnique<br />
continue<br />
Des maisons et des mosquées ont été détruites lors de violences communautaires qui<br />
s'étendent, après avoir fait 40 morts dans le centre de la Birmanie, alors que les Etats-<br />
Unis ont déconseillé les déplacements dans plusieurs régions.<br />
Sommet arabe<br />
L’opposition occupe<br />
le siège de la Syrie<br />
ALGERIE NEWS Mercredi 27 mars 2013<br />
estimations <strong>du</strong> gouvernement,<br />
plus de 12.000 personnes ont été<br />
déplacées par ces événements.<br />
La situation était calme ces derniers<br />
jours à Meiktila, mais les<br />
violences s'étaient déjà éten<strong>du</strong>es<br />
à d'autres localités de la région<br />
ce week-end, sans qu'aucune<br />
victime ne soit rapportée. Des<br />
dizaines de personnes ont été<br />
arrêtées pour leur participation<br />
supposée à ces émeutes qui<br />
témoignent d'une tension très<br />
préoccupante entre les communautés<br />
bouddhiste et musulmane.<br />
En 2012, des affrontements<br />
entre bouddhistes de la<br />
minorité ethnique rakhine et<br />
musulmans de la minorité apatride<br />
des Rohingyas avaient déjà<br />
fait plus de 180 morts et 110.000<br />
déplacés dans l'ouest <strong>du</strong> pays.<br />
Dans un pays où la majorité<br />
bamar considère le bouddhisme<br />
comme une partie intégrante de<br />
l'identité nationale, les analystes<br />
ont évoqué une véritable fracture<br />
religieuse qui pose un défi<br />
majeur au régime réformateur,<br />
au pouvoir depuis la dissolution<br />
de la junte il y a deux ans.<br />
R.I.<br />
solution politique en Syrie, à<br />
condition qu'elle n'implique pas<br />
un retour en arrière", excluant<br />
ainsi le maintien <strong>du</strong> régime de<br />
Bachar al-Assad. Il a justifié l'octroi<br />
<strong>du</strong> siège à l'opposition par<br />
"la légitimité dont elle jouit en<br />
Syrie et <strong>du</strong> soutien dont elle<br />
bénéficie à l'extérieur". Le siège<br />
de la Syrie était vacant depuis la<br />
suspension en novembre 2011<br />
<strong>du</strong> régime <strong>du</strong> président Assad.<br />
La Coalition nationale a été<br />
reconnue comme la représentante<br />
légitime <strong>du</strong> peuple syrien<br />
par des dizaines de pays et d'organisations<br />
internationales.<br />
Sur le fil<br />
● Pologne<br />
La future adhésion de la<br />
Pologne à la zone euro est<br />
rejetée par 62% des Polonais,<br />
selon un sondage publié hier<br />
par le quotidien Rzeczpospolita.<br />
Seuls 32% souhaitent<br />
l'adoption de la monnaie<br />
européenne et 6% n'ont pas<br />
d'opinion, selon ce sondage,<br />
réalisé par l'institut Homo<br />
Homini auprès de 1.067<br />
Polonais a<strong>du</strong>ltes le 22 mars, en<br />
pleine crise chypriote. La<br />
Pologne veut mettre au plus<br />
vite son économie en<br />
conformité avec le traité de<br />
Maastricht, mais elle n'est pas<br />
pressée de remplacer son zloty<br />
par l'euro. Le président<br />
Bronislaw Komorowski a<br />
récemment déclaré que la<br />
Pologne prendrait la décision<br />
sur son adhésion à la zone euro<br />
après 2015. L'adoption de<br />
l'euro requiert par ailleurs un<br />
amendement de la Constitution,<br />
pour lequel une majorité<br />
nécessaire de deux tiers n'est<br />
pas actuellement réunie.<br />
● Egypte<br />
Une Norvégienne et un<br />
Israélien, enlevés vendredi dans<br />
la péninsule égyptienne <strong>du</strong><br />
Sinaï, ont été libérés après des<br />
négociations menées par des<br />
tribus bédouines, a-t-on<br />
annoncé hier auprès de<br />
sources proches des services<br />
de sécurité. Les touristes<br />
avaient été interceptés par des<br />
Bédouins circulant en pick-up,<br />
alors qu'ils se rendaient en<br />
voiture de Taba, à la frontière<br />
avec Israël, vers Dahab, plus au<br />
sud de la péninsule. Les<br />
sources ont précisé que les<br />
preneurs d'otages souhaitaient<br />
obtenir la libération de deux de<br />
leurs proches, emprisonnés<br />
pour trafic de drogue, et que la<br />
police avait accepté de<br />
réexaminer l'affaire. La région<br />
désertique <strong>du</strong> Sinaï échappe en<br />
grande partie au contrôle <strong>du</strong><br />
gouvernement central <strong>du</strong> Caire<br />
depuis la chute de l'ancien<br />
président égyptien, Hosni<br />
Moubarak, il y a deux ans, et<br />
des enlèvements de ce type,<br />
généralement menés par des<br />
Bédouins, se pro<strong>du</strong>isent<br />
régulièrement.<br />
● Afghanistan<br />
Sept kamikazes talibans<br />
portant tous des explosifs ont<br />
été tués lors d'une attaque<br />
complexe contre une base de la<br />
police à Jalalabad, principale<br />
ville de l'est de l'Afghanistan,<br />
qui a fait au moins cinq morts<br />
chez les forces de l'ordre. Les<br />
talibans ont revendiqué<br />
l'attaque dans un sms envoyé à<br />
l'Agence France-Presse,<br />
affirmant qu'ils visaient une<br />
académie de police dans<br />
laquelle des "instructeurs<br />
étrangers et israéliens"<br />
enseignaient pour "300<br />
recrues". L'attentat, commis<br />
par "un grand nombre<br />
d'assaillants", a causé "de<br />
lourdes pertes" côté policiers.<br />
Un premier assaillant a fait<br />
exploser la voiture qu'il<br />
con<strong>du</strong>isait, permettant à deux<br />
autres hommes d'entrer dans le<br />
site et de faire détonner leur<br />
charge, les quatre autres<br />
kamikazes étant abattus par la<br />
police, qui compte cinq morts<br />
dans ses rangs, a indiqué à<br />
l'AFP Hazrat Hussain<br />
Mashriqiwal.
Les gens<br />
François Hollande<br />
> N O T R E V I S I O N D U M A G H R E B<br />
Maroc<br />
Rabat aurait remis<br />
Essayeh à la Libye<br />
17<br />
Une année après la polémique sur le séjour marocain d’Abdellah Senoussi, le patron<br />
des services secrets de Kadhafi, voilà qu’éclate une autre affaire ayant trait à<br />
l’extradition d’un proche de Kadhafi.<br />
La visite <strong>du</strong> président français au Maroc a été<br />
fixée aux 3 et 4 avril, selon un communiqué<br />
de l’Elysée. François Hollande se déplacera<br />
les 3 et 4 avril, a annoncé l'Elysée. Lors de<br />
cette visite d'Etat, à l'invitation <strong>du</strong> roi<br />
Mohammed VI, le président français se<br />
rendra à Casablanca et Rabat, a-t-on précisé<br />
de même source. Selon la presse marocaine,<br />
France Hollande s'exprimera devant le<br />
Parlement marocain à Rabat. Cette visite, qui<br />
intervient trois mois après celle effectuée en<br />
Algérie, est très atten<strong>du</strong>e. Le Maroc est le<br />
seul pays que le candidat Hollande n’avait<br />
pas visité, fin mars, un mois avant le premier<br />
tour de l'élection présidentielle (22 avril).<br />
Forum social mondial<br />
Campagne de sécurité<br />
musclée à Tunis<br />
Quelque 315 indivi<strong>du</strong>s ont été arrêtés, au<br />
cours d'une large campagne menée, <strong>du</strong> 15 au<br />
22 mars 2013, par les forces de l'ordre dans<br />
le district <strong>du</strong> Grand-Tunis, en prévision <strong>du</strong><br />
Forum social mondial (FSM) qui a débuté hier<br />
et qui s’étalera jusqu’ à la fin <strong>du</strong> mois. Selon<br />
un communiqué de la police tunisienne,<br />
parmi les personnes interpellées, 168 font<br />
l'objet d'avis de recherche, alors de 121<br />
autres ont été arrêtés pour état d'ébriété et<br />
trouble sur la voie publique. Sept autres<br />
indivi<strong>du</strong>s ont été, également, appréhendés<br />
pour détention et consommation de<br />
stupéfiants, ajoute le communiqué. Au cours<br />
de cette campagne, les forces de l'ordre ont<br />
arrêté 6 indivi<strong>du</strong>s pour atteinte aux bonnes<br />
m?urs et 4 autres pour port d'armes<br />
blanches. Le reste des personnes arrêtées<br />
sont impliquées dans des affaires de vol et<br />
d'atteinte aux biens d'autrui.<br />
D'après la même source, cette campagne a<br />
permis d'identifier 6 voitures recherchées par<br />
la police, de saisir 7 autres et 49<br />
motocyclettes et de dresser 10 procèsverbaux<br />
judiciaires et 5 autres fiscaux, en<br />
plus de 28 simples contraventions routières.<br />
Mauritanie<br />
La TNT au menu<br />
Le ministre mauritanien de la Communication<br />
et des Relations avec le Parlement, Hamdi<br />
Ould Mahjoub, a ouvert avant-hier à<br />
Nouakchott la Journée de sensibilisation sur<br />
la migration vers la Télévision numérique<br />
terrestre (TNT) prévue en octobre 2015.<br />
C’était en présence de l’Ambassadeur<br />
français chargé de l’audiovisuel extérieur. Le<br />
ministre a rappelé que la Mauritanie a ratifié<br />
la Convention de Genève en 2006 à passer à<br />
la Télévision numérique terrestre d’ici à 2015<br />
et a mis en place une commission nationale<br />
pour superviser cette transition. Il a aussi<br />
annoncé une stratégie nationale en la<br />
question en collaboration avec CFI (Canal<br />
France International) L’ambassadeur français<br />
chargé de l’audiovisuel extérieur, Louis de<br />
Broissia, a assuré que la France va<br />
accompagner la Mauritanie pour que cette<br />
dernière réussisse son passage vers la<br />
Télévision numérique terrestre au bénéficie<br />
de tous les Mauritaniens jusqu’au berger le<br />
plus lointain. Il a salué la volonté politique<br />
de la Mauritanie qui a mobilisé les forces<br />
nécessaires à un passage à 100% vers la<br />
Télévision numérique terrestre.<br />
Il s’agirait, selon la presse<br />
marocaine de Ayman<br />
Essayeh, un ancien proche<br />
des Khadafi, qui présidait<br />
la direction de lutte contre le<br />
terrorisme et les groupes extrémistes.<br />
L’information a été<br />
dévoilée par un site saoudien,<br />
se basant sur des sources au<br />
sein <strong>du</strong> bureau <strong>du</strong> procureur<br />
général à Tripoli. Cette extradition,<br />
explique ce site, serait<br />
suivie par d’autres mesures<br />
similaires qui devraient frapper<br />
d’autres proches <strong>du</strong> de l’exguide<br />
libyen ayant trouvé<br />
refuge au royaume, juste après<br />
la victoire de la révolution <strong>du</strong><br />
17 février, et demandées par les<br />
nouvelles autorités pour leurs<br />
implication d'une part dans les<br />
violations des droits de<br />
l’Homme qui ont émaillé les<br />
quarante-deux ans de règne<br />
sans partage <strong>du</strong> colonel<br />
Mouammar Kadhafi et d'autre<br />
part dans le détournement de<br />
milliards de dollars.<br />
Cependant, selon la presse<br />
marocaine, l’ambassade marocaine<br />
à Tripoli a nié l’existence<br />
d’une opération d’extradition.<br />
Apparemment gênée par la<br />
publication d’une telle information,<br />
la représentation<br />
diplomatique <strong>du</strong> Maroc dans la<br />
capitale libyenne, s’est empressée<br />
de nier les faits. Bien que les<br />
autorités marocaines voudraient<br />
passer l’affaire sous<br />
silence, un site en ligne <strong>du</strong><br />
journal arabophone Al-<br />
Watan-Libya a publié, avanthier,<br />
des déclarations, sous<br />
couvert d’anonymat, d’une<br />
personne qualifiée de « haut<br />
rang » au sein de l’ambassade,<br />
allant dans ce sens.<br />
Apparemment, le diplomate<br />
aurait oublié le cas Abdellah<br />
Senoussi, l’ancien patron des<br />
services secrets de Kadhafi, qui<br />
a séjourné à Casablanca avant<br />
d’être prié de quitter, mars<br />
2012, le royaume à destination<br />
de la Mauritanie. Tripoli reste<br />
généreuse avec les pays qui lui<br />
remettent les proches de<br />
Kadhafi Cette affaire Essayeh a<br />
été éclipsée par l’arrestation,<br />
vendredi au Caire, d’Ahmed<br />
Kadhaf Addam, cousin de<br />
Kadhafi. Son extradition est<br />
une question de jours. Sans<br />
aucun doute, il devrait être le<br />
prochain sur une liste qui comprend,<br />
déjà, Mohamed Ali<br />
Ibrahim Mansour Kadhafi et<br />
Après le viol d'une autre fillette en Tunisie<br />
Des manifestants réclament<br />
la tête de Sihem Badi<br />
Des dizaines de manifestants<br />
se sont rassemblés<br />
lundi à Tunis pour<br />
réclamer la démission de la<br />
ministre des Affaires de la<br />
Femme, Sihem Badi, l'accusant<br />
d'avoir pris la défense d'un jardin<br />
d'enfants de la banlieue<br />
tunisoise où une fillette de trois<br />
ans a été violée. Les manifestants,<br />
dont les proches de la victime,<br />
se sont rassemblés devant<br />
le siège <strong>du</strong> ministère scandant<br />
des slogans hostiles à Mme<br />
Badi tels « ministre de la honte<br />
dégage ou ministre qui protège<br />
les pédophiles n'a pas sa place<br />
parmi nous ». La fillette de trois<br />
ans a été violée à plusieurs<br />
reprises, selon la police, par le<br />
gardien d'un jardin d'enfants<br />
de la Marsa, banlieue huppée<br />
de Tunis. Le suspect a été<br />
inculpé et placé en détention<br />
samedi. Or le même jour la<br />
ministre des Affaires de la<br />
Femme et de la famille, qui a<br />
notamment la charge des jardins<br />
d'enfants, a affirmé que<br />
c'était un membre de la famille<br />
de la petite fille qui était coupable<br />
et qu'aucune mesure contre<br />
la garderie n'était nécessaire. «<br />
Depuis trois semaines ma vie<br />
Ali Mohamed El Amin, le<br />
chargé d’affaires de l’ambassade<br />
de la Lybie en Egypte, rapporte<br />
un journal marocain.<br />
Pour encourager les autorités<br />
<strong>du</strong> Caire à persévérer dans<br />
cette voie, Tripoli a promis de<br />
déposer deux milliards de dollars<br />
dans la banque centrale<br />
égyptienne. C’est son ambassadeur,<br />
Mohamed Faiz Jebril qui<br />
a confié la somme à l’agence de<br />
presse turque Anatolie.<br />
R. M.<br />
s'est transformée en cauchemar.<br />
Quand j'imagine ma fille<br />
qui pèse 11 kilos entre les<br />
mains, et à maintes reprises, de<br />
ce gardien de 55 ans je n'ai<br />
qu'une seule envie, mourir », a<br />
dit le père de la fille à l'AFP,<br />
demandant à ce que son anonymat<br />
soit préservé. Le jardin<br />
d'enfants est toujours ouvert<br />
malgré ce qui est arrivé à ma<br />
fille, a-t-il ajouté, la voix brisée<br />
par l'émotion. Dans l'aprèsmidi,<br />
Maher Souilem, représentant<br />
<strong>du</strong> ministère de la<br />
Femme a indiqué que cette garderie<br />
a été finalement fermée.<br />
Le ministère a pris la décision<br />
de la fermeture de ce jardin<br />
d'enfant depuis quelques jours<br />
et la fermeture a eu lieu, a-t-il<br />
précisé, contredisant ainsi sa<br />
ministre de tutelle. Mme Badi<br />
ne s'est pas encore exprimée,<br />
étant en déplacement au Qatar<br />
avec le président tunisien,<br />
Moncef Marzouki. Le suspect,<br />
s'il est reconnu coupable, risque<br />
la condamnation à mort,<br />
même si aucune exécution n'a<br />
eu lieu en Tunisie depuis 1991.<br />
La dernière personne à avoir<br />
été exécutée était un violeur et<br />
tueur en série d'enfants.<br />
ALGERIE NEWS Mercredi 27 mars 2013
18<br />
> S P O R T S<br />
En hausse<br />
Saphir Taïder<br />
Première sélection<br />
pour ce jeune<br />
Algéro-tunisofrançais.<br />
Sans<br />
complexe, il a su<br />
s’intégrer<br />
facilement dans le<br />
schéma tactique.<br />
Auteur <strong>du</strong><br />
deuxième but et de<br />
deux passes<br />
décisives.<br />
Ghoulam<br />
Fawzi<br />
Milieu de terrain,<br />
le jeune<br />
stéphanois a fait<br />
un très bon match<br />
hier pour sa<br />
première selection<br />
en équipe<br />
nationale. Il a à<br />
son actif une<br />
passe décisiv.<br />
Yacine Brahimi<br />
Le jeune rennais<br />
a fait preuve pour<br />
sa première<br />
sélection en<br />
équipe nationale<br />
d’un très grande<br />
maitrise<br />
technique. Bien<br />
que remplacé en<br />
deuxième, sa<br />
sortie s’est faite<br />
ressentir pour les<br />
attaquants.<br />
Raïs M’Bolhi<br />
Le portier de<br />
l’équipe<br />
nationale porte<br />
l’entière<br />
responsabilité<br />
<strong>du</strong> but<br />
encaissé. Mal<br />
placé, il n’a<br />
pas su aligner<br />
ses défenseurs<br />
pour le coup<br />
franc.<br />
Rafik Djebbour<br />
Il a raté deux<br />
buts et n’a<br />
pas été<br />
percutant. Il<br />
semblerait<br />
que la<br />
malédiction<br />
poursuit cet<br />
attaquant,<br />
très prolifique<br />
en club. Le<br />
coach doit<br />
régler le plus<br />
rapidement possible le cas Dejbbour.<br />
Adlène Guedioura<br />
Hier, le milieu<br />
récupérateur<br />
était<br />
complètement<br />
out, ce qui a<br />
posé<br />
beaucoup de<br />
problèmes à<br />
l’équipe au<br />
centre <strong>du</strong><br />
terrain,<br />
laissant à un<br />
certain<br />
moment le champ libre à l’adversaire.<br />
><br />
En baisse<br />
><br />
><br />
> > ><br />
Algérie 3 Bénin 1<br />
Ouf !<br />
L'Algérie a battu le Bénin (3-1), mi-temps 1-1 en match comptant pour la troisième<br />
journée des éliminatoires de la Coupe <strong>du</strong> monde 2014, groupe H, hier soir au stade<br />
Mustapha-Tchaker.<br />
Les buts de la rencontre ont été inscrits<br />
par Feghouli (10'),<br />
Taïder(60’), Slimani (90+2) pour<br />
l'Algérie. J. Adéoti (26’) pour le<br />
Bénin. Grâce à cette victoire, la deuxième<br />
après celle contre le Rwanda (4-0) et une<br />
défaite face au Mali (2-1), l'Algérie prend<br />
la tête <strong>du</strong> groupe H grâce à une meilleure<br />
différence de buts, +5 pour l'Algérie et +1<br />
pour le Mali. Dans l'autre match de cette<br />
journée, le Mali a battu le Rwanda (2-1)<br />
dimanche dernier à Kigali. Lors de la troisième<br />
journée, prévue début juin, l'Algérie<br />
se rendra à Cotonou pour affronter le<br />
Bénin, tandis que le Mali accueillera le<br />
Rwanda. Le premier <strong>du</strong> groupe se qualifie<br />
pour le troisième et dernier tour.<br />
Premiére mi-temps<br />
Parité et grosse frayeur<br />
L’équipe béninoise est entrée hier sur la<br />
pelouse de Tchaker, devant quarante mille<br />
spectateurs, sans complexe. Les poulains<br />
d’Emanuel Amoros ont, d’entrée de jeu,<br />
pressé très haut le onze inédit aligné par le<br />
coach Vahid. A la neuvième minute, une<br />
accélération <strong>du</strong> jeune Ghoulam sur le côté<br />
droit qui sert un centre parfait et c’est<br />
Feghouli qui est à la réception inscrivant<br />
son troisième but en sélection, le premier<br />
de ce match. Les coéquipiers de Carl<br />
Medjani, capitaine pour la deuxième fois<br />
se libèrent et multiplient les attaques, sans<br />
grand succès.<br />
A la vingt-cinquième minute, l’arbitre<br />
siffle un coup franc direct. M’Bolhi, qui<br />
n’a pas eu grand-chose à faire, a <strong>du</strong> mal à<br />
aligner sa défense et oublie de se placer. Le<br />
défenseur béninois portant le numéro 5<br />
lui assène un tir sec, qui trouve le chemin<br />
des filets. Les Béninois reviennent au<br />
score.<br />
Pressés de marquer un deuxième but<br />
avant la fin de la première mi-temps,<br />
Soudani, Ghoulam et Feghouli multiplient<br />
les attaques et les ballons en direction<br />
de Djebbour. A la trentième minute,<br />
ALGERIE NEWS Mercredi 27 mars 2013<br />
ce dernier se retrouve seul à mi- chemin<br />
des buts adverses. Accroché, le ballon<br />
atterrit dans les pieds <strong>du</strong> jeune Saphir<br />
Taider qui tire des trente mètres dans la<br />
cage vide. Un défenseur détourne le ballon<br />
de la tête in extremis.<br />
A la quarantième minute, Feghouli<br />
déborde <strong>du</strong> côté gauche après avoir éliminé<br />
deux défenseurs et passe en retrait<br />
sur Djebbour en pointe. Ce dernier est<br />
trop en avance et rate la manœuvre.<br />
Décidément, Rafik Djebour n’arrive pas à<br />
marquer. L’arbitre siffle la fin de la première<br />
période et renvoie les deux équipes<br />
aux vestiaires. Pour ce qui est des statistiques,<br />
les Verts ont eu dix-sept corners,<br />
quatre tirs, sans pour autant dominer.<br />
Deuxième mi-temps<br />
Erreur d’arbitrage et deux<br />
buts<br />
Dès l’entame de la deuxième période,<br />
les Béninois se sont montré très entreprenants<br />
en attaque. M’Bolhi a dû faire face à<br />
Fiche téchnique <strong>du</strong> match<br />
deux occasions, au moment où la defense<br />
menée par Belkalem fut absente. Les quarante<br />
mille spectateurs ont dû attendre la<br />
soixantième minute pour voir le jeune<br />
Taïder faire une passe à Soudani qui remet<br />
en retrait à Djebour, qui rate son tir avant<br />
que le ballon n’atterisse dans les pieds de<br />
Taïder, qui, sans attendre, fusille le gardien<br />
béninois inscrivant le deuxième but qui a<br />
libéré ses coéquipiers.<br />
Entre-temps, Brahimi cède sa place à<br />
Koudri. Deux minutes plus tard, c’est au<br />
tour de Djebbour de laisser la place à<br />
Slimani. A la soixante-dix-neuvième<br />
minute, c’est l’incident <strong>du</strong> match. La gardien<br />
Fabien Farnolle est injustement<br />
expulsé après sa sortie loin de la surface de<br />
réparation pour contrer Soudani. Quatrevingt-dixième<br />
minute <strong>du</strong> temps réglementaire<br />
: Vahid joue le tout pour le tout<br />
et fait entrer Djabou à la place de Soudani.<br />
Slimani saisit une balle en volée et inscrit<br />
le troisième but pour les Verts.<br />
Y.C.<br />
Arbitres: Seechurn Rajindraparsad, Vally Vivian, Rossay Akhtar (Maurice) Nunkoo<br />
Parmindra<br />
Buts: Feghouli (10e), Taïder (60e), Slimani (90+2) Algérie, J. Adéoti (26) Bénin.<br />
Avertissements: Junior (13e) R. Gestede (33) Koukou, B (56) Bocco.D (73) Bénin<br />
Belkalem (83) , Guedioura (88).<br />
Expulsion : Fabien Farnolle (79) Bénin.<br />
Les équipes<br />
Algérie : Mbolhi, Mustapha Ghoulam, Belkalem, Medjani, Taïder, Guedioura, Brahimi<br />
(Koudri 71), Soudani (Djabou 90+1) , Feghouli, Djebbour (Slimani 73)<br />
Sélectionneur : Vahid Halilhodzic<br />
Bénin : Fabien Farnolle, Menessou, J. Adéoti, S. Junior, E. Imorou, M. Ogounbiyi,<br />
R.Bocco (Binilou 87,) Koukou, B. Babatoundé, R. Gestede, A. Maiga (Razzat Oumoutou<br />
70),<br />
Sélectionneur : Manuel Amoros.<br />
PH. Billel
Les réseaux sociaux<br />
Machines à user<br />
et à inventer les mots<br />
> M E D I A N E T<br />
Les gens<br />
Nick D'Aloisio<br />
19<br />
«Machines à user les mots», totalement détournés de leur sens premier comme «social»<br />
ou «ami», les réseaux sociaux sont aussi de puissants outils collectifs où s'invente<br />
et s'expérimente le langage, estiment des linguistes et spécialistes des médias.<br />
Le rapport semble en effet<br />
assez lointain entre la vie<br />
de la société et une<br />
expression comme «social<br />
TV », qui désigne la manière dont<br />
les internautes commentent en<br />
direct, sur ces réseaux, le déroulement<br />
des émissions télévisées. Et<br />
l'affection qui relie deux êtres<br />
dans l'amitié n'a sans doute pas<br />
grand chose à voir avec les «amis»<br />
facebook, inconnus pour la plupart,<br />
rivés à leurs activités sur la<br />
Toile. « Je n'ai pas d'ami sur facebook<br />
», ironise le journaliste et<br />
blogueur Guy Birenbaum, dont le<br />
compte, « liké » 5375 fois, affiche<br />
sur sa page d'accueil une photo :<br />
« Vous êtes en zone dangereuse».<br />
Avec internet, le langage « n'a<br />
jamais autant évolué », se réjouitil.<br />
« C'est un formidable espace de<br />
circulation et de partage mais il<br />
n'y a pas que <strong>du</strong> bon. Je n'aime<br />
pas le langage SMS mais les nouveaux<br />
mots inventés sur les<br />
réseaux sociaux sont souvent les<br />
plus jolis », ajoute-t-il, intarissable<br />
sur son chouchou <strong>du</strong><br />
moment: « la perpétweeté ». «Un<br />
bon mot qui reste, dit-il, c'est<br />
comme pour la musique, quand<br />
quelque chose s'impose à tous,<br />
universellement. C'est ça internet<br />
et la culture populaire». Jean<br />
Véronis, professeur des universités<br />
spécialiste <strong>du</strong> langage, adore le<br />
mot blogue et la façon dont il est<br />
né. Il raconte : « ça vient de log, la<br />
bûche, qui attachée à une ficelle<br />
servait à mesurer les noeuds<br />
marins, reportés ensuite sur le<br />
carnet de bord <strong>du</strong> capitaine,<br />
devenu carnet de bord de la toile,<br />
<strong>du</strong> web, <strong>du</strong>quel on a gardé le B,<br />
pour Blog ». Cet universitaire<br />
rejette l'idée selon laquelle les<br />
réseaux sociaux appauvriraient la<br />
langue: «social, ami, changent de<br />
sens mais c'est une évolution<br />
naturelle et une richesse. Ça marche<br />
ainsi depuis que l'homme<br />
existe, c'est <strong>du</strong> darwinisme lexical».<br />
Les mots sont souvent adoptés<br />
« pour leur utilité », ajoute-til.<br />
«Il nous manque des verbes en<br />
français, donc nous francisons<br />
l'anglais, on dit « liker » ou « unliker»,<br />
on ne « love pas » les gens.<br />
L'anglais a l'avantage d'utiliser<br />
deux fois moins de mots», n'en<br />
Duopole d'Apple et Android<br />
La résistance s'organise<br />
déplaise aux puristes de la langue<br />
de Molière. Les réseaux sociaux,<br />
conclut M. Véronis, « ne font pas<br />
plus changer notre langue que les<br />
Médicis au XVIe siècle ou les<br />
légions romaines ». Salman<br />
Rushdie, Haruki Murakami,<br />
Patricia Cornwell, Alexandre<br />
Jardin... Nombre d'écrivains ont<br />
cédé aux gazouillis de twitter.<br />
D'autres ont même créé un «institut<br />
de twittérature comparée»<br />
basé à Québec et Bordeaux.<br />
Yahoo! a annoncé lundi l'achat de<br />
l'application Summly, qui facilite<br />
la lecture d'informations sur des<br />
engins mobiles, à un adolescent<br />
britannique qui pourrait ainsi<br />
devenir un des plus jeunes<br />
millionnaires partis de rien.«À 15<br />
ans, Nick D'Aloisio a créé<br />
l'application Summly chez lui à<br />
Londres», raconte Yahoo! dans le<br />
message l'acquisition sur son<br />
blogue officiel. Il ne dévoile pas le<br />
montant de la transaction mais<br />
selon le journal londonien<br />
Evening Standard, Nick D'Aloisio,<br />
désormais âgé de 17 ans, serait<br />
payé entre 30 à 60 millions<br />
d'euros. L'adolescent va rejoindre<br />
Yahoo! «dans les prochaines<br />
semaines», précise Yahoo! qui,<br />
comme pour d'autres acquisitions<br />
de ce type, dit vouloir fermer<br />
l'application et en réutiliser la<br />
technologie dans ses propres<br />
pro<strong>du</strong>its.La pdg de Yahoo!,<br />
Marissa Mayer, a procédé ces<br />
derniers mois à plusieurs petits<br />
achats ciblés de la même nature,<br />
destinés à recruter des «talents»<br />
afin d'améliorer les pro<strong>du</strong>its<br />
offerts par la compagnie et de<br />
relancer sa croissance.<br />
Téléphonie<br />
Le « One » de HTC<br />
en Amérique <strong>du</strong> Nord<br />
à la fin avril<br />
Rêvant de casser le <strong>du</strong>opole d'Apple et<br />
de Google sur le marché des téléphones<br />
intelligents, de nouvelles plateformes<br />
mobiles sont en train de se lancer, avec<br />
notamment dans leur viseur les importants<br />
marchés émergents.Les systèmes d'exploitation<br />
iOS (pour l'iPhone d'Apple) et Android<br />
(développé par Google et utilisé par de nombreux<br />
fabricants dont le numéro un mondial<br />
Samsung) faisaient fonctionner 91,1% des<br />
téléphones intelligents ven<strong>du</strong>s dans le<br />
monde l'an dernier, selon le cabinet de<br />
recherche IDC. «Il y a un consensus sur le<br />
fait qu'il y a de la place pour quelques systèmes<br />
d'exploitation supplémentaires. Peutêtre<br />
pas mondialement, mais sur certains<br />
marchés qui pourraient servir de test»,<br />
estime Ramon Llamas, un des analystes<br />
d'IDC. Au-delà des petits concurrents<br />
actuels Blackberry et Windows Phone<br />
(Microsoft), qui représentent à peine quelques<br />
pourcents <strong>du</strong> marché, de nouvelles plateformes<br />
sont annoncées sur des téléphones<br />
intelligents devant sortir cette année. Firefox<br />
OS, un logiciel développé comme le moteur<br />
de recherche homonyme par la fondation<br />
Mozilla, est l'une d'entre elles. Mozilla dit<br />
avoir déjà convaincu 17 opérateurs et a indiqué<br />
le mois dernier que «la première vague<br />
d'appareils sous Firefox OS sera disponible<br />
pour les consommateurs au Brésil, en<br />
Colombie, en Hongrie, au Mexique, au<br />
Monténégro, en Pologne, en Serbie, en<br />
Espagne et au Venezuela». Le fabricant chinois<br />
ZTE a été le premier à annoncer un téléphone<br />
utilisant Firefox OS, précisant qu'il se<br />
positionnerait sur l'entrée de gamme et viserait<br />
surtout les jeunes, ou les pays émergents.<br />
Le fabricant taïwanais de téléphones<br />
intelligents HTC, distancé par<br />
Samsung et Apple, a finalement<br />
dévoilé dimanche le calendrier de sortie<br />
de son nouveau modèle, retardé en raison<br />
de délais inhabituels chez ses fournisseurs.«Le<br />
nouveau HTC One sortira<br />
la semaine prochaine au Royaume-Uni,<br />
en Allemagne et à Taïwan, et avant la fin<br />
avril dans le reste de l'Europe, en<br />
Amérique <strong>du</strong> Nord et dans la plupart de<br />
la région Asie-Pacifique», a indiqué HTC<br />
dans un communiqué. «Nous savons gré<br />
à nos clients de leur patience et pensons<br />
qu'une fois qu'ils auront le téléphone en<br />
main, ils conviendront que cela valait la<br />
peine d'attendre», a ajouté le groupe. Le<br />
Wall Street Journal avait révélé la<br />
semaine dernière ces délais imputés au<br />
fait que HTC a eu des difficultés à obtenir<br />
des composants car il n'est plus<br />
considéré comme un client prioritaire.<br />
ALGERIE NEWS Mercredi 27 mars 2013
20 > I M M O B I L I E R<br />
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ALGERIE NEWS Mercredi 27 mars 2013
S E L E C T I O N<br />
Chronicle<br />
Ce soir sur Canal+<br />
Andrew n'est<br />
pas très<br />
populaire dans<br />
son lycée. Le<br />
décès de sa<br />
mère,<br />
l'alcoolisme et<br />
les brutalités de<br />
son père l'ont<br />
con<strong>du</strong>it à se<br />
refermer sur luimême.<br />
Sa<br />
meilleure amie<br />
est la caméra<br />
vidéo qui ne le<br />
quitte jamais.<br />
Lors d'une soirée, son cousin Matt et le quarterback de l'équipe <strong>du</strong><br />
lycée, Steve, son exact opposé, lui demandent de les suivre dans<br />
un trou mystérieux, qu'ils viennent de découvrir et dont provient un<br />
son étrange. Les trois adolescents entrent ainsi en contact avec un<br />
cristal inconnu dont le rayonnement leur cause une douleur<br />
insoutenable. Quelques semaines plus tard, ils ont développé des<br />
pouvoirs hors <strong>du</strong> commun, leur permettant de déplacer des objets<br />
à distance...<br />
Person of Interest<br />
Ce soir sur TF1<br />
The Bourne Ultimatum<br />
Ce soir sur MBC2<br />
> T É L É V I S I O N<br />
LES<br />
GENS<br />
François Hollande<br />
21<br />
Alors qu'elle donne<br />
habituellement un<br />
seul numéro, la<br />
machine met cette<br />
fois l'équipe sur la<br />
piste de quatre<br />
personnes<br />
différentes, qui<br />
n'ont<br />
apparemment<br />
aucun lien entre<br />
elles : Claire Ryan,<br />
professeur à<br />
l'université de New<br />
York, Matt Duggan,<br />
serveur, Wendy<br />
McNally, coiffeuse, et Paula Vasquez, sans emploi. Reese se met en<br />
enquête de la première personne sur la liste, mais il la trouve<br />
morte. Persuadé que les trois autres sont en danger, il part sans<br />
tarder sur la piste de la deuxième et demande à Finch et Fusco de<br />
se charger des deux autres. Par ailleurs, Carter doit répondre aux<br />
questions de l'inspection générale des services...<br />
En quête d'actualité<br />
Ce soir sur D8<br />
De la France à la Roumanie en passant par l'Allemagne et la<br />
Belgique, enquête sur les dessous de l'alimentation low cost. Pour<br />
comprendre jusqu'où vont les in<strong>du</strong>striels pour faire baisser les<br />
coûts, zoom sur le steak haché. Dans la restauration rapide,<br />
l'élaboration des kebabs suscite également des interrogations. La<br />
crêpe est un autre pro<strong>du</strong>it populaire qui peut rapporter gros à ceux<br />
qui en font commerce, et certains restaurateurs s'écartent sans<br />
scrupule de la recette traditionnelle.<br />
Jason Bourne a longtemps été un homme sans patrie, sans passé<br />
ni mémoire. Un conditionnement physique et mental d'une<br />
extrême brutalité en avait fait une machine à tuer - l'exécuteur le<br />
plus implacable de l'histoire de la CIA. L'expérience tourna court<br />
et l'Agence décida de le sacrifier.<br />
Laissé pour mort, Jason se réfugie en Italie et entreprend une<br />
lente et périlleuse remontée dans le temps à la recherche de son<br />
identité. Après l'assassinat de sa compagne, Marie, il retrouve<br />
l'instigateur <strong>du</strong> programme Treadstone qui a fait de lui un<br />
assassin et l'a condamné à l'errance. S'estimant vengé par la<br />
mort de ce dernier, il n'aspire plus qu'à disparaître et vivre en<br />
paix. Tout semble rentré dans l'ordre : Treadstone ne serait plus<br />
qu'une page noire – une de plus - dans l'histoire de l'Agence...<br />
Mais le Département de la Défense lance en grand secret un<br />
second programme encore plus sophistiqué : Blackbriar, visant à<br />
fabriquer une nouvelle génération de tueurs supérieurement<br />
entraînés. Jason est, pour le directeur des opérations spéciales,<br />
une menace et une tache à effacer au plus vite. Ordre est donné<br />
de le supprimer. La traque recommence, de Moscou à Paris, de<br />
Madrid à Londres et Tanger...<br />
La quarantaine au microscope<br />
Ce soir sur Arte<br />
Au sein <strong>du</strong> réseau pour la<br />
recherche gérontologique de<br />
Heidelberg, des dizaines de<br />
chercheurs en endocrinologie,<br />
oncologie, biologie moléculaire ou<br />
psychologie enquêtent : la crise<br />
de la quarantaine a-t-elle des<br />
causes biologiques, ou les<br />
facteurs psychiques s'avèrent-ils<br />
prépondérants ? Quel rôle joue<br />
l'environnement social ?<br />
Confrontant les clichés associés à<br />
la crise de la quarantaine aux<br />
certitudes scientifiques, le film<br />
met en scène Max, joué par un<br />
acteur, adoptant le comportement<br />
stéréotypé d'un homme saisi par<br />
le démon de midi. Il suit<br />
également Michael, qui se soumet<br />
à une batterie de tests pour<br />
évaluer son âge biologique et<br />
détecter d'éventuels signes avantcoureurs<br />
de maladies.<br />
Ce jeudi 28 mars, le Président de la<br />
République française s’exprimera sur<br />
l’antenne de France 2. À partir de<br />
20h15, François Hollande répondra<br />
aux questions de David Pujadas.<br />
Durant 45 minutes, le chef de l’État<br />
tentera de donner quelques précisions<br />
au sujet de la politique menée depuis<br />
le début de son quinquennat. En<br />
attendant ce rendez-vous très atten<strong>du</strong><br />
des observateurs, Yves Calvi a convié<br />
quelques spécialistes de la question<br />
sur son plateau de Mots croisés. Dans<br />
le décor, le journaliste sera<br />
accompagné par Stéphane Le Foll,<br />
Ministre de l’Agriculture, de<br />
l’Agroalimentaire et de la Forêt, ainsi<br />
que Henri Guaino, député UMP des<br />
Yvelines, ancien conseiller spécial <strong>du</strong><br />
Président Sarkozy.<br />
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ex-Burdeau, Alger centre<br />
Quotidien d'informations générales<br />
Edité par EURL Express <strong>News</strong> au<br />
capital de 100.000 DA<br />
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Tahar Djaout, 1 rue Bachir Attar, Place<br />
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ALGERIE NEWS Mercredi 27 mars 2013
22<br />
> C U L T U R E<br />
«Puisque mon cœur est mort» de Maïssa Bey<br />
L'inconsolable mère<br />
Publié en 2010 par les éditions Barzakh, le roman de Maïssa Bey «Puisque mon cœur est mort», revient cette<br />
semaine, nous interpelle, nous «parle» de ces douleurs profondes, toujours présentes, des générations postindépendance,<br />
jalonnée de tragédies, passage atroce de la guerre coloniale à la grande bataille de la décolonisation<br />
et de la construction <strong>du</strong> pays, pris dans les tenailles de la mondialisation.<br />
Son statut d’écrivain permettra à<br />
Maïssa Bey de clamer haut et fort ce<br />
cri de femme, optant pour son<br />
émancipation et celle de la<br />
nation…<br />
Axant son monde romanesque entre la<br />
mémoire et le futur, elle n’a de cesse à travers<br />
ses œuvres d’insister sur ce «butin de<br />
guerre» qu’est la langue française, par<br />
lequel elle reviendra sur les lieux des crimes<br />
coloniaux, cause de tous nos malheurs,<br />
et cette cinquantaine d’années<br />
d’Indépendance avec ses mutations faites<br />
parfois dans le sang et l’amertume. Dans<br />
«Puisque mon cœur est mort», elle brosse<br />
un tableau des années noires, se mettant<br />
dans la peau d’une mère, Aïda, ayant per<strong>du</strong><br />
son fils tué dans des circonstances obscures<br />
et violentes, et sans raison apparente.<br />
Ici, l’auteure dépasse l’actualité, cherche<br />
un sens plus profond. Le récit se tisse <strong>du</strong><br />
bout au bout par l’utilisation <strong>du</strong> genre<br />
épistolaire.<br />
A force d’avancer dans le récit, nous<br />
pénétrons dans son deuil cruel d’Aïda, qui<br />
cherche une explication, d’abord dans l’entourage<br />
de Nadir, son fils, lui-même, personnage<br />
intriguant, exemple parfait de<br />
cette jeunesse éprise de liberté, s’interrogeant<br />
sur les mobiles d’un tel acte radical et<br />
extrême. Peu à peu, s’insinue en elle l’idée<br />
Fête <strong>du</strong> tapis de Ghardaïa<br />
C’est parti pour la 46 e édition<br />
Le coup d’envoi de la 46e édition de la<br />
fête <strong>du</strong> tapis, célébrée annuellement<br />
dans la capitale <strong>du</strong> M’zab (Ghardaïa),<br />
a été marqué, hier matin par un défilé<br />
éclectique de près d’une trentaine de chars<br />
décorés de pro<strong>du</strong>its de l’artisanat traditionnel,<br />
particulièrement le tapis. Le spectacle<br />
inaugural, haut en couleurs et sonorités,<br />
a vu de belles fresques affichées par une<br />
brochette de troupes folkloriques issues<br />
des différentes localités de la wilaya et<br />
représentant la riche panoplie des musiques<br />
et des rythmes lancinants de grands<br />
tambours et de crotales métalliques.<br />
Dans un cortège magistral, quelque peu<br />
chahuté par un groupe de jeunes chômeurs,<br />
les chars ornés de tapis qui ont traversé<br />
l'avenue <strong>du</strong> 1er novembre de<br />
Ghardaïa, sous les applaudissements <strong>du</strong><br />
public et des personnalités présentes, dont<br />
un représentant <strong>du</strong> ministère <strong>du</strong> Tourisme<br />
et de l’Artisanat, ont réussi à enchanter la<br />
population ghardaouie et les hôtes de la<br />
ville en dévoilant l'art populaire dans toute<br />
sa splendeur et son raffinement.<br />
A travers chaque char orné de tapis, les<br />
participants ont voulu focaliser sur le rôle<br />
des femmes dans la promotion de l’artisanat<br />
et mettre en exergue l'une des expressions<br />
les plus raffinées de l'art de vivre, de<br />
créativité et <strong>du</strong> génie féminin propre à chaque<br />
région, transmis de génération à génération.<br />
Selon les organisateurs, cet événement<br />
constitue une opportunité pour mettre en<br />
valeur l’importance et le rôle de l’artisanat<br />
dans la société, à travers la pérennisation et<br />
la revalorisation <strong>du</strong> tapis traditionnel, et de<br />
témoigner de la richesse culturelle. «Le<br />
tapis est une fierté pour toutes les femmes»,<br />
a déclaré un membre <strong>du</strong> comité<br />
d’organisation de cette 46 e édition, soulignant<br />
que ce pro<strong>du</strong>it de l’artisanat, admirablement<br />
façonné par les mains féminines,<br />
«allie la modernité <strong>du</strong> style et l’originalité<br />
de l’ancestrale culture algérienne,<br />
riche et authentique».<br />
A l’occasion de cette fête <strong>du</strong> tapis, le<br />
public pourra admirer les riches potentialités<br />
des localités de Ghardaïa, de Guerrara<br />
(zone steppique) et d'El-Menea (zone<br />
d’Erg), en passant par celle de Métlili et la<br />
station thermale de Zelfana, sans oublier<br />
Berriane, formant ainsi une véritable fresque<br />
multiculturelle qui constitue la<br />
richesse d’un patrimoine national jalousement<br />
préservé. « Cette fête ambitionne de<br />
célébrer l'espoir et l'optimisme de la<br />
femme rurale ghardaouie, à travers la créativité,<br />
les motifs, couleurs et modèles des<br />
tapis qu’elle a tissés », a souligné Mme<br />
Hadda une tisserande de Ghardaïa. Par<br />
cette fête, la région de Ghardaïa réalise un<br />
nouveau jalon sur la voie <strong>du</strong> renforcement<br />
de sa position en tant que destination touristique<br />
privilégiée pour ses atouts naturels,<br />
architecturaux, culturels et la diversité<br />
de l'offre artisanale, particulièrement le<br />
tapis qu'elle propose à ses visiteurs, venus<br />
par milliers des quatre coins <strong>du</strong> pays, a fait<br />
savoir Abdelkader, un gérant d’hôtel à<br />
Ghardaïa.<br />
Cet événement culturel, qui coïncide<br />
avec les vacances de printemps, a permis la<br />
création d’une ambiance carnavalesque<br />
ponctuée par une exhibition de fantasia de<br />
chameliers en habit traditionnels et un<br />
spectacle de troupes locales de « Baroud »<br />
et « Karabila » (fusil traditionnel).<br />
Plusieurs activités culturelles ainsi qu’une<br />
exposition vente de pro<strong>du</strong>its des différentes<br />
associations, micro-entreprises et de<br />
femmes spécialisées dans l’artisanat, au<br />
nombre de 107, ont été programmées au<br />
Palais des expositions dans le quartier<br />
Bouhraoua, <strong>du</strong>rant cette fête <strong>du</strong> tapis qui<br />
s’étalera <strong>du</strong> 26 au 30 mars courant.<br />
R. C.<br />
de venger son petit, la seule façon pour elle,<br />
d’expurger cette douleur muette que personne<br />
n’entend ni ne voit…<br />
Ce roman est la parole d’une mère et on<br />
y décèle en filigrane, le visage de la patrie<br />
(l’Algérie), soumise à un terrifiant paradoxe<br />
où violences et rêves se superposent...<br />
Ecriture sobre, accessible, haute en émotions,<br />
Maïssa fait appel à notre «humanisme»,<br />
elle nous contraint à la suivre dans<br />
son raisonnement implacable jusqu’au<br />
coup de théâtre, freinée dans son geste fatal<br />
par un sombre malenten<strong>du</strong>… On y sent<br />
sous les traits de la mère, un souffle camusien,<br />
de l’ordre de l’attitude absurde, d’être<br />
dans le «oui» et rompre l’équilibre <strong>du</strong><br />
monde, basculer dans le chaos, l’anéantissement<br />
de soi, le nihilisme ou la non-résignation.<br />
En somme, ce roman reste d’actualité,<br />
nous interroge sur notre devenir.<br />
Elle le murmure terriblement : «Me couler<br />
dans le moule. Sourire quand j'avais<br />
envie de pleurer, me taire quand j'avais<br />
envie de crier. Mais c'était un autre temps.<br />
Le temps où le soleil éclairait encore le<br />
monde. Maintenant, je ne veux plus faire<br />
semblant. Que m'importent l'opprobre,<br />
l'exclusion ? Je n'ai plus rien à perdre puisque<br />
j'ai tout per<strong>du</strong>. Puisque mon cœur est<br />
mort...»<br />
Ahmed Mehaoudi<br />
ALGERIE NEWS Mercredi 27 mars 2013
13 e Festival national <strong>du</strong> film amazigh<br />
Confusion de genres !<br />
> C U L T U R E 23<br />
Quatre films ont été projetés avant-hier à la grande salle de la Maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, dans la<br />
section Olivier d'Or de ce 13 e Festival national <strong>du</strong> film amazigh placé sous le slogan "Vivre le cinéma des hommes libres".<br />
La qualité a sérieusement slalomé<br />
lundi dernier <strong>du</strong> côté de la compétition<br />
officielle ! Quatre films, tous<br />
genres confon<strong>du</strong>s, ont été présentés<br />
devant une salle comble où l'on est passé<br />
de la vidéo-expérimentale au documentaire<br />
avec un détour par le dessin animé et<br />
le court-métrage.<br />
D'abord, "Deg u axxam nagh" (Dans<br />
notre maison) de Ammar Amarni, artiste<br />
plasticien, musicien et vidéaste. Un film en<br />
stop-motion de 7 minutes où l'on voit des<br />
anciennes jarres kabyles dégringoler infiniment<br />
d'une maison traditionnelle, puis se<br />
faire remplacer par des clous, des sacs en<br />
plastique et des ours en peluche ! Il faudra<br />
sans doute renoncer à trouver un symbolisme<br />
basique dans ce petit bijou artistique<br />
où l'on voit à la fois la folie expérimentale<br />
de Ammar, sa passion pour la musique et<br />
ses recherches dans l'expression plastique.<br />
Ces trois éléments sont savamment<br />
mélangés dans "Deg u axxam nagh" de<br />
façon à construire un maelstrom visuel où<br />
il s'agit d'admirer la maitrise technique, la<br />
conceptualisation des images et l'esthétique<br />
"autosuffisante" qui en découle.<br />
L'artiste s'amuse, joue avec la sémiologie et<br />
propose une certaine formule de "l'art<br />
pour l'art" qui sé<strong>du</strong>it autant par sa simplicité<br />
que par la fraicheur de l'idée qui la<br />
porte.<br />
Mais malheureusement, la programmation<br />
semble avoir été faite sans le moindre<br />
respect de la cohérence puisqu'après un<br />
saut dans l'art contemporain, on a droit à<br />
un dessin vaguement animé intitulé<br />
"Dacut wagi" (C'est quoi ça?) de Lyès<br />
Sadouki. Il s'agit d'un échec technique<br />
d'une rare indigence qui raconte l'histoire<br />
d'un moulin à café chômant dans un village<br />
qui se modernise. Il se fera kidnapper<br />
par des extraterrestres et retrouvera la joie<br />
de la pro<strong>du</strong>ction à l'ancienne ! Au-delà<br />
donc de la pauvreté technique, le discours<br />
se veut moralisateur puisqu'il véhicule<br />
cette nostalgie inféconde et absurde de ces<br />
temps où la Kabylie se refusait à la modernité<br />
!<br />
Les choses ne s'arrangent pas avec le<br />
troisième film, "A'you", un court métrage<br />
de Akim Louhab qui atteint les sommets<br />
de la médiocrité avec un scénario sans le<br />
moindre sens, une interprétation clownesque<br />
qui n'arrive même pas à frôler le mauvais<br />
sketch et une mise en scène tout à fait<br />
absente. Même si l'on renonce à comprendre<br />
le pourquoi <strong>du</strong> comment de cette<br />
atroce mocheté, les séquences agressent<br />
aussi bien le regard que l'esprit tant elles<br />
sont vides de sens, burlesques jusqu'à la<br />
nausée et collées l'une à l'autre si vulgairement<br />
que cela devient irritant, voire insupportable.<br />
Enfin, le dernier film de cette<br />
séance est un documentaire de Youcef<br />
Amrane. "Oumalou, l'itinéraire" revient<br />
sur le parcours exceptionnel <strong>du</strong> photographe<br />
de guerre Amer Oumalou donné pour<br />
mort après le massacre de Sabra et Chatila.<br />
Si les longues interviews faites à ce journaliste<br />
virtuose sont un pur régal tant le<br />
visage, la voix et la splendeur <strong>du</strong> récit nous<br />
mettent en intimité avec le personnage. Il<br />
faut se contenter de cela car le réalisateur<br />
truffe son documentaire de fioritures sirupeuses<br />
comme ces scènes de reconstitution<br />
qui parasitent le film, ces plans larges sur le<br />
Djurdjura qui ne servent absolument à<br />
rien, cette musique larmoyante dont le<br />
pathos contraste effroyablement avec l'humilité<br />
et la force de la narration<br />
d'Oumalou et surtout cette voix-off nuisible<br />
et démagogique au lyrisme étouffant.<br />
Dihya Aït Idir<br />
Isabelle wa Tidjani<br />
La pièce qui ouvre les journées théâtrales de Tlemcen<br />
La pièce « Isabelle wa Tidjani » de la<br />
troupe de la coopérative « El-Afssa »<br />
a ouvert la 3 e édition des Journées <strong>du</strong><br />
théâtre de Tlemcen. Cette œuvre, écrite et<br />
mise en scène par Boumediene Zerebal de<br />
la coopérative « El Afssa » de Tlemcen,<br />
relate l'histoire d'une princesse française<br />
et d'un cavalier arabe qui se sont rencontrés<br />
au Sahara pour ne plus se quitter. La<br />
pièce est un plaidoyer pour l’amour, la<br />
fidélité et la dignité et se présente sous la<br />
forme de dialogue entre deux civilisations<br />
différentes.<br />
Cette édition, ouverte lundi soir, prévoit<br />
de présenter, <strong>du</strong>rant trois jours à la<br />
Maison de la culture de Tlemcen, des<br />
œuvres de troupes et associations de la<br />
wilaya. En outre, cette manifestation<br />
entend programmer « Djamilate », <strong>du</strong><br />
théâtre régional d'Annaba, une pièce dans<br />
laquelle un hommage est ren<strong>du</strong> à la lutte<br />
et à la résistance des femmes <strong>du</strong>rant la<br />
guerre de Libération nationale et « Les<br />
héros d’Algérie », une épopée pro<strong>du</strong>ite par<br />
le théâtre régional d'Oran. Les Journées <strong>du</strong><br />
théâtre, organisées dans le cadre de la célébration<br />
de la Journée mondiale <strong>du</strong> quatrième<br />
art, proposent également des<br />
conférences sur des thèmes variés comme<br />
« La comédie et son rôle dans la résistance<br />
de la peur de l'autre », « Eléments structurels<br />
de l'écriture dramatique » et « La relation<br />
entre le dramaturge et le metteur en<br />
scène».<br />
ALGERIE NEWS Mercredi 27 mars 2013
Fatma la grimée (1 re partie)<br />
Dar Essendi<br />
Au temps ancien de La Casbah d’Alger, dans le quartier de Aïn Mzaouqa, proche de la mosquée Fares, au coin d’une<br />
rue paisible, se dressait une maison toute blanche et pétrie de raffinements. Elle était parmi les plus somptueuses<br />
demeures des environs. Maints grands seigneurs avaient alors beaucoup tenté de se l’approprier, mettant sur le<br />
tapis de grandes sommes d’argent et des biens de préciosité, en vain.<br />
Par Nadir Bacha<br />
Par la massive porte en chêne, à<br />
manœuvre de bascule, attenant<br />
à des charges qui s’élèvent ou<br />
descendent selon qu’elle s’ouvre<br />
ou se ferme, on peut y accéder<br />
à un rez-de-chaussée, un « ouast<br />
eddar» tout en cour, tapissée de magnifiques<br />
mignonnettes aux couleurs chaudes<br />
et ondoyantes grâce à le seule lumière parvenant<br />
par le faîte, grand ouvert de la maison,<br />
d’où l’on peut avoir la chance d’apercevoir<br />
un vol d’hirondelles, de pigeons ou<br />
de mouettes.<br />
Le « ouast eddar » était dans la tradition<br />
qasbaoui le lieu par excellence de l’activité<br />
quotidienne des Qasbaouiyate, grandes et<br />
petites, résidentes ou ramenées pour les<br />
besoins <strong>du</strong> ménage, généralement par les<br />
occupants plus ou moins aisés. Au centre<br />
de la cour, s’impose un puits vieux de presque<br />
deux siècles, d’après sa technique de<br />
fabrication, bâti dans le granit bleu-gris,<br />
cylindrique et haut de plus d’une unité<br />
métrique. Il est surmonté d’un dôme en<br />
ardoise verte avec une lucarne assez large<br />
pour travailler dans la bonne maniabilité<br />
le va-et-vient des seaux, activés, alors, par<br />
un système de poulie où même une<br />
femme de fragile constitution peut se ravitailler<br />
sans effort considérable. Une pierre<br />
en argile rouge est en permanence maintenue,<br />
au moyen d’une solide cordelette en<br />
chanvre, dans le bassin profond impossible<br />
à voir mais à ouïr le heurt <strong>du</strong> récipient<br />
dont l’écho retentit merveilleusement<br />
dans l’ensemble de la demeure, surtout par<br />
temps d’assoupissement des bruits <strong>du</strong>rant<br />
les méridiennes.<br />
A gauche de la cour, la mitoyenneté des<br />
voisins oblige le mur de grimper jusqu’à<br />
l’air nu <strong>du</strong> ciel. En face, il y a une chambre,<br />
une ghorfa, qui pour l’heure de l’histoire,<br />
sert d’enceinte de détente pour les très<br />
rares visiteurs de la maison. Juste à côté, se<br />
tient l’incontournable salle des lessives,<br />
«bit saboun», le laboratoire de la décence<br />
et de la propreté pour toute âme de La<br />
Casbah qui se respecte. Cette buanderie est<br />
assez vaste et possède, à son tour, son propre<br />
puits, creusé plus récemment par le<br />
premier propriétaire autochtone. Il n’y<br />
avait que trois douerate à La Casbah disposant<br />
de deux puits à la fois. Une sur le chemin<br />
de la fontaine de Malha en remontant<br />
sur Bab Djedid et une autre non loin de<br />
Sidi Abderrahmane - déjà avoir son puits<br />
n’était pas bien courant à l’époque, les<br />
innombrables fontaines de la Citadelle palliaient<br />
largement à la demande halieutique<br />
des ménages.<br />
Des bassines de toutes les tailles, des<br />
jarres, des seaux, brocs, ou autres ustensiles<br />
de lavage de divers calibres, en bois, en<br />
cuivre ou en terre, y sont parfaitement<br />
rangés, retournés le plus petit dans le plus<br />
grand. Une demi-douzaine de planches à<br />
rincer se superpose, les unes sur les autres,<br />
par ordre de dimension, contre un soubassement<br />
en carreaux de céramique incrustés<br />
dans une paroi de granit sous la forme <strong>du</strong><br />
damier bleu et blanc. Deux avaloirs avec<br />
des fermoirs en fonte ouvragée sont, diagonalement,<br />
à distance respectable, à disposition<br />
de tous les écoulements. Tout<br />
autour de la salle, s’étale une double rangée<br />
d’auvents d’astreinte en chêne, à hauteur<br />
moyenne, destinée à tous les attributs<br />
inhérents au nettoyage des effets mais aussi<br />
des corps. Car la sacrée buanderie, quand<br />
les femmes et les tous petits enfants de La<br />
A la droite de la cour,<br />
se tient une espèce de<br />
débarras qu’on appelle<br />
«el-mekhzen». Il contient<br />
tout ce que la demeure<br />
n’utilise pas pour les<br />
besoins courants.<br />
Casbah ne vont pas au bain maure, sert en<br />
même temps de salle de bains, surtout<br />
pendant les périodes estivales. Il y a dans<br />
les coins intérieurs deux cuvettes taillées à<br />
même le rocher qu’on peut remplir à souhait.<br />
A la droite de la cour, se tient une<br />
espèce de débarras qu’on appelle «elmekhzen».<br />
Il contient tout ce que la<br />
demeure n’utilise pas pour les besoins courants.<br />
On sollicite généralement « elmekhzen<br />
» selon les exigences des fêtes et<br />
des funérailles, mais souvent aussi pour<br />
prêter quelque chose aux voisins ou aux<br />
parents. Deux pas plus loin, derrière le vestibule<br />
de l’entrée, s’ouvre un escalier en<br />
colimaçon en grosse caillasse ratatinée et<br />
aplatie, entre les couleurs de l’ocre et <strong>du</strong><br />
marron, avec tout autour des placards<br />
ouverts chargés de divers objets de très<br />
vieux souvenirs contenus dans des malles<br />
ou enveloppés contre <strong>du</strong> rustre papier<br />
mâché à l’intérieur de grands sacs de jute.<br />
Les marches rudes et étroites donnent, tout<br />
au bout, en haut dans l’étage, autrement<br />
dit, «le fouqani», où de but en blanc, la<br />
clarté se fait palpablement plus éclatante.<br />
A cet hauteur de l’étage, le regard s’offre un<br />
espace ample à l’entrée qui engage, à gauche<br />
vers une chambre avec une toute petite<br />
fenêtre à battant solitaire donnant dans la<br />
rue. De là on peut distinctement voir la<br />
mosquée Fares - une synagogue par le<br />
passé - ses deux entrées et la dépendance<br />
où les fidèles font leurs ablutions. Nous<br />
verrons par la suite qui occupait cette<br />
ghorfa. Dans le corridor en «U», à droite<br />
une autre chambre dont la fenêtre est à<br />
côté de la porte avait la particularité d’accès<br />
par une double marche et l’avantage de<br />
recevoir le plus de lumière par la terrasse<br />
<strong>du</strong>rant une bonne partie de la journée,<br />
mais elle était la plus exiguë de la maison.<br />
Une âme retorse dans la douera la surnommait<br />
la «nos ghorfa» (la demi-chambre),<br />
évidemment beaucoup plus que pour<br />
des raisons de simples moqueries de jeunesse…<br />
Dans le côté perpendiculaire, il y<br />
a, exactement au-dessus de la ghorfa <strong>du</strong><br />
rez-de-chaussée, la chambre sans fenêtre,<br />
«el ghorfa el amya» (la chambre aveugle),<br />
car elle séparait avec les voisins. Mais elle<br />
demeura tout le temps vide et silencieuse.<br />
Le corridor ou, à plus judicieusement dire,<br />
le balcon, depuis ses deux appoints contre<br />
la grande muraille, encadrée dans les coins<br />
de quatre moyennes colonnes torsadées,<br />
est protégé par un gabarit de muret haut<br />
de trois pieds, jonché sur tout le périmètre<br />
d’une solide parois en fer forgé aux motifs<br />
mauro-ottomans. Devant la ghorfa étriquée<br />
s’élève un second escalier, mais celuilà,<br />
avec le même aggloméré de caillasse<br />
dans les marches droites, en deux rampes<br />
déviantes plus aérées, il fait parvenir au<br />
sommet de la demeure, qui fera beaucoup<br />
plus tard parler d’elle jusqu’aux temps les<br />
plus modernes…<br />
A gauche, à partir d’un carré de plateforme<br />
en marbre nacré, s’ouvre le cœur de<br />
la douera, la chambre des chambres, la<br />
ghorfa solennelle : le «menzeh». En vérité,<br />
la plus majestueuse de toutes les structures<br />
de convivialité <strong>du</strong> bâtiment. Personne n’y a<br />
accès, à part le propriétaire de l’enceinte et<br />
son épouse. Il posait, parfois, des pièges de<br />
subtilité infaillible avant de sortir pour<br />
vérifier à son retour si une tierce personne<br />
y eût violé ses volontés. Il se le fut prouvé<br />
une fois et sa pauvre compagne fut radicalement<br />
empêchée <strong>du</strong> «menzeh» pendant<br />
quarante jours complets. La grande alcôve<br />
à baldaquin tout en bois luxueux et en cuivre<br />
entrelacé, tient, avec les deux tables de<br />
nuit, la coiffeuse sur le miroir de laquelle<br />
s’arque autour <strong>du</strong> haut une sculpture en<br />
gerbe, la volumineuse armoire à glace,<br />
l’ensemble de la matière massive <strong>du</strong> merisier,<br />
presque la moitié <strong>du</strong> «menzeh». Un<br />
paravent en hêtre et baguettes de bronze<br />
torsadées, suffisamment haut, sépare<br />
convenablement l’intimité de la chambre.<br />
Au deux murs, de part et d’autre de l’entrée,<br />
sont accrochés de superbes tapis zirides<br />
exhibant une nouba interprétée par de<br />
jeunes et belles femmes en accoutrement<br />
de cérémonie. Sur une profonde et épaisse<br />
carpette tissée dans des significations symboliques<br />
de candeur et d’allégresse animales,<br />
se dresse une meïda octogonale en cuivre<br />
subtilement ciselé en enluminures à<br />
peine tactiles. Quatre pouffes cramoisies<br />
entourent la table et contre le bas des murs<br />
s’accoudent des matelas en laine massive<br />
drapés de précieuses étoffes carmin sur lesquels<br />
s’éparpillent des oreillers aux tons<br />
des cyclamens et des nappes en soie claire<br />
admirablement brodées.<br />
Entre les pouffes et les matelas sont<br />
réparties, çà et là mais avec intelligence,<br />
des peaux de mohair très fines presque<br />
translucides, des toisons de chevreuil bai<br />
et, en biais, à cheval sur l’étoffe sous la<br />
fenêtre et un pan de parterre carrelé pourpre,<br />
se love une relique de dentelles laissée<br />
en friche sur le quart de laquelle tombe en<br />
cascade la seconde colonne des stores, une<br />
choura faite mains en satin immaculé, limpide,<br />
et en taffetas scintillant et souple.<br />
C’est la chambre <strong>du</strong> négociant, celle de sa<br />
femme, mais il ne faut pas anticiper sur les<br />
personnes…<br />
Avant d’avoir un pas vers la terrasse, à<br />
gauche, se présente la cuisine, la khaïma,<br />
avec une fenêtre d’où on l’obtient un bon<br />
regard en «U» sur le «fouqani» et de l’autre<br />
sur une deuxième fenêtre à double battant,<br />
il s’offre à la vue une agréable ligne horizontale<br />
donnant sur l’une des deux cours<br />
de la terrasse. Là, sans aucun doute permis,<br />
se consacre le privilège incarné de toute<br />
brave Qasbaouya aspirant à essayer son<br />
mets de prédilection. Les étagères dans le<br />
mur, à gauche, étalent toute la merveilleuse<br />
panoplie d’ustensiles nécessaires à l’ouvrage<br />
culinaire. De la plus petite cuiller à<br />
épices, à miel ou à ingrédients poudreux<br />
pour les gâteaux, jusqu’à la grosse marmite<br />
en cuivre robuste <strong>du</strong> bouillon de couscous,<br />
tout est en ordre d’harmonie de la matière<br />
et de la forme. Dans le potager hissé sur de<br />
puissantes poutrelles en érable, collé<br />
contre deux murs, sous la fenêtre de la terrasse,<br />
deux éviers sont disposés au centre,<br />
pour l’eau chaude et l’eau froide. A gauche,<br />
se tiennent, côte à côte, quatre mortiers en<br />
terre cuite de différentes dimensions, en<br />
attente <strong>du</strong> bon charbon de bois pour les<br />
diverses combustions où chaque kanoun<br />
avait sa fonction propre. Un pour le café et<br />
le lait, le thé et la tisane, par exemple, et<br />
accessoirement pour la fumigation au benjoin<br />
ou à l’encens selon les mauvais djinns<br />
à chasser ou la qualité de plénitude à<br />
rechercher. Un autre pour le repas routinier,<br />
ou pour dégivrer l’eau des ablutions<br />
hivernales. Un autre encore, plus petit ou<br />
plus grand selon les mets à relever.<br />
Cependant <strong>du</strong>rant les périodes froides,<br />
chaque endroit précis d’occupation dans la<br />
demeure, y compris les cabinets – qu’on<br />
préfère dire «cette endroit-là» (hadik el<br />
djiha) - et «bit saboun», avait droit à au<br />
moins un kanoun. Dans la mansarde, au<br />
coin de la terrasse inférieure, plus d’une<br />
trentaine sont en réserve, par crainte pour<br />
le maître des lieux que les prix projetés<br />
dans le futur proche augmenteraient…<br />
N. B.