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Fr-17-06-2013 - Algérie news quotidien national d'information

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4 > A C T U<br />

Cheick Oumar Diarrah, ancien ambassadeur du Mali à Washington<br />

« Les Touaregs collaborent<br />

avec Al-Qaïda »<br />

Abordé à l’occasion de la tenue, à Alger,<br />

d’une Conférence inter<strong>national</strong>e de<br />

solidarité des sociétés civiles des pays du<br />

Sahel avec le peuple malien pour son<br />

intégrité territoriale et l’unité de son<br />

peuple, l’ancien ambassadeur du Mali à<br />

Washington, Cheick Oumar Diarrah, a bien<br />

voulu répondre à nos questions, d’autant<br />

plus que son pays traverse en ce moment<br />

un phase cruciale. L’opportunité justement<br />

a été donnée pour débattre sereinement<br />

des voies et des moyens à mettre en œuvre<br />

par la communauté inter<strong>national</strong>e pour que<br />

son voisin du Sud retrouve sa sérénité.<br />

C’est pour cela que la Conférence a vu la<br />

participation de toutes les composantes du<br />

peuple malien.<br />

<strong>Algérie</strong> News : Que pensez-vous de cette initiative<br />

concoctée par l’<strong>Algérie</strong> ?<br />

Cheick Oumar Diarrah : L’<strong>Algérie</strong> a été toujours un pays<br />

accueillant et soucieux de la situation politique qui prévaut<br />

chez ses voisins du Sud. Elle ne cesse sur ce registre de<br />

déployer des efforts pour rétablir la situation dans notre<br />

pays. Cette conférence en est justement le parfait exemple.<br />

Il faut dire que la société civile malienne n’a pas été ni associée<br />

ni consultée dans cette crise qui perdure. C’est pour<br />

cela que cette initiative prise par les sociétés civiles des différents<br />

pays reste une louable initiative. Il n’y a pas eu de<br />

dialogue <strong>national</strong> au Mali. A l’échelle locale, on ignore<br />

jusqu’à présent, comment le Mali s’est effondré en 2012 au<br />

point qu’actuellement la mobilisation de tout un chacun<br />

devient une nécessité. Quelques grandes lignes commencent<br />

à se dessiner. Et je pense qu’on s’achemine vers une<br />

élection présidentielle jalonnée par un dialogue <strong>national</strong><br />

profond pour déceler les causes, les origines et les conséquences<br />

de la crise qui a débuté en mars 2012.<br />

Ne pensez-vous pas que la marginalisation du Nord-<br />

Mali, soit l’une des raisons principales de l’enlisement de<br />

la situation ?<br />

Non, je ne le pense pas. Les chiffres et statistiques<br />

démontrent qu’il n’y a pas eu une iniquité dans la distribution<br />

de richesses entre les différentes régions du pays. Le<br />

problème réside dans le fait que l’argent ne parvient pas à<br />

qui de droit, car il fait l’objet de détournement orchestré<br />

par les élites du Nord, notamment les Touaregs au point où<br />

les communautés ne bénéficient pas des budgets attribués<br />

par l’Etat central. Toutes les institutions régionales sont<br />

entre les mains des élites touaregs. Quand vous regardez au<br />

Mali, ce sont elles qui ont détourné l’argent que l’Etat a<br />

destiné pour le développement des régions du Nord. Donc,<br />

Amine B. :D. New<br />

ils sont en grande partie, responsables de l’effondrement de<br />

cette situation. Les Touaregs sont impliqués dans des affaires<br />

douteuses, le trafic de drogue, et plus grave que cela, ils<br />

entretiennent des relations suspectes avec l’organisation<br />

terroriste Al-Qaïda au Maghreb. Il y a eu même une fusion<br />

entre les mouvements Touaregs et la nébuleuse terroriste.<br />

Le problème est plus grave qu’on le pense. La question du<br />

développement se pose pour l’ensemble du Mali et pas uniquement<br />

dans la région de Kidal. Moi, je persiste à poser la<br />

question sur le sort de l’argent de 2000 détourné par les<br />

Touaregs.<br />

Quid de l’évolution de la situation au Mali ?<br />

Je suis optimiste pour l’avenir du Mali qui assurément<br />

retrouvera sa stabilité et sa sérénité. En fait les crises que<br />

traverse le pays font partie de l’histoire de notre pays.<br />

L’Histoire des peuples nous apprend que les civilisations<br />

ont connu des moments de gloire et d’autres de décadences.<br />

Des Etats voisins ont connu des situations similaires.<br />

Donc, c’est pour cela que je suis persuadé que le Mali<br />

retrouvera sa stabilité dans un avenir proche.<br />

Un mot sur l’élection présidentielle fixée le 28 juillet ?<br />

Les Maliens sont prêts pour l’élection car ils veulent<br />

mettre en place de nouvelles institutions, qui soient le<br />

reflet de la volonté populaire. Le peuple est prêt, la balle est<br />

maintenant dans le camp de l’administration qui doit<br />

jouer son rôle.<br />

Quel rôle pour les islamistes modérés aujourd’hui dans<br />

la crise malienne et dans la nouvelle configuration?<br />

De prime abord, je préfère le terme « religieux » qu’à<br />

« islamiste ». Et à ce titre les religieux font partie du peuple,<br />

et ils jouent pleinement leur rôle comme tous les<br />

citoyens. Ce qui s’est passé maintenant dans le Nord est<br />

une autre paire de manches. Là-bas, il y a un combat à<br />

mener contre des extrémistes. Les groupes «djihadistes»<br />

qui ont occupé le Nord du Mali, ont donné une mauvaise<br />

image sur l’islam. Cette fausse image doit être rectifiée. Sur<br />

ce point je pense que les religieux ont justement un grand<br />

rôle à jouer dans ce domaine. Le président du Haut conseil<br />

islamique du Mali, compte organiser une Conférence<br />

inter<strong>national</strong>e des Ligues des ulémas et des sages de la<br />

région, en concertation avec l’Organisation de la conférence<br />

islamique, pour qu’on puisse donner une meilleur<br />

image sur l’islam. L’objectif est de monter la tolérance de<br />

cette religion, qui n’est pas l’ennemi de l’Occident, mais<br />

une religion de paix, d’amour et de fraternité.<br />

Qu’en est-il des négociations entre le gouvernement<br />

malien et les représentants des Touaregs Maliens ?<br />

Les négociations sont toujours en cours, mais confrontées<br />

à de nombreuses embuches. La première réponse à<br />

ceux qui demandent l’indépendance de Kidal, c’est le<br />

retour dans les meilleurs délais de l’administration et de<br />

l’armée malienne, car cette région est une partie intégrante<br />

du pays. C’est une question non négociable. Kidal est une<br />

région du Mali, et à ce titre personne n’est en mesure d’interdire<br />

à l’armée de s’investir de ses prérogatives constitutionnelles<br />

et d’assumer une mission sacrée, celle de défendre<br />

l’intégrité territoriale. La deuxième question, c’est le<br />

statut de Kidal. On ne peut pas parler de son statut qui est<br />

une région du Mali.<br />

Et la troisième question, c’est le désarment du mouvement<br />

<strong>national</strong> pour la libération de l'Azawad (MNLA), qui<br />

a été préconisé par la résolution 2100, du Conseil de sécurité<br />

le 25 Avril <strong>2013</strong> qui stipule dans son quatrième paragraphe,<br />

que les groupes doivent être désarmés et s’inscrire<br />

dans une dynamique du dialogue avec le gouvernement.<br />

Donc le MNLA doit être désarmé, il ne peut pas y avoir de<br />

discussions là-dessus, parce que c’est la légalité inter<strong>national</strong>e.<br />

Cependant, la question de son cantonnement et les<br />

modalités peuvent faire l’objet de débats entre le gouvernement<br />

et le Mouvement en concertation avec les Nations<br />

unies.<br />

Entretien réalisé par Yahia Maouchi<br />

Le Cnapest gèle la correction du bac pendant deux heures<br />

Il y a eu tricherie collective<br />

La « triche » collective lors des épreuves<br />

de philosophie est avérée. C'est<br />

du moins le constat des syndicats, au<br />

premier jour du début de l'opération de<br />

correction. A cet effet, le Conseil <strong>national</strong><br />

autonome des professeurs de l'enseignement<br />

secondaire et technique (Cnapest) a<br />

appelé ses adhérents, concernés par les corrections,<br />

à geler aujourd'hui l’opération<br />

pour deux heures en signe de protestation.<br />

Cette décision a été prise à l'issue de la fin<br />

des travaux du Conseil <strong>national</strong> du syndicat.<br />

Joint, hier par téléphone, le coordinateur<br />

du Cnapest, Nouar Larbi, a affirmé<br />

dans une déclaration à <strong>Algérie</strong> News que les<br />

membres du syndicat ont appelé les enseignants,<br />

chargés de la correction, à geler<br />

l'opération en signe de protestation de ce<br />

qu'il qualifie de scandale à grande échelle.<br />

Les enseignants lèveront leurs stylos de 10h<br />

à 12h00. « Cet arrêt de travail est un avertissement<br />

au ministère de l'Education<br />

<strong>national</strong>e. Il est inconcevable que des actes<br />

avérés de tricherie ne soient pas sanctionnés<br />

sous prétexte, qu'officiellement, les<br />

épreuves du bac se sont bien déroulées. Ce<br />

n'est pas vrai et le ministère doit assumer<br />

ses responsabilités pleines et entières ».<br />

Selon lui, si les syndicats ne réagissent<br />

pas pour dénoncer ce genre de dépassements,<br />

l'examen du bac perdra de sa crédibilité.<br />

« Si nous ne faisons rien aujourd'hui,<br />

la porte est grande ouverte à d'autres<br />

dépassements ». Nouar Larbi a indiqué, par<br />

ailleurs, que le bureau <strong>national</strong> du syndicat<br />

a transmis à l'Office <strong>national</strong> des examens<br />

et concours une vingtaine de rapports bien<br />

détaillés sur les cas de fraudes constatées.<br />

« Une autre copie de ces rapports est adressée<br />

officiellement au ministère ». Toujours<br />

selon notre interlocuteur, il s'agit de faire<br />

pression sur la tutelle afin de prendre les<br />

dispositions nécessaires et surtout les sanctions<br />

sévères. « Il faut que les sanctions<br />

soient exemplaires et dissuasives ». Sur un<br />

autre volet, le syndicat tient à rappeler que<br />

la triche n'a pas été le seul phénomène<br />

constaté lors des épreuves de cette année.<br />

Plusieurs enseignants, en charge de la surveillance,<br />

ont été agressés verbalement,<br />

physiquement et même molestés dans les<br />

centres d'examens par certains élèves qui<br />

voulaient les obliger à être leurs complices.<br />

« Des dizaines d'enseignants surveillants<br />

ont été délestés de leurs biens. Alors comment<br />

voulez-vous qu'on se taise ? » s'est-il<br />

interrogé. Sur les rapports transmis, notre<br />

interlocuteur révèle que la majorité des cas<br />

relèvent de la « tricherie collective. Plus<br />

grave encore, certains membres du personnel<br />

administratif ont été complices pour<br />

éviter d’être molestés dans la rue par des<br />

candidats en colère. « C'est le cas de l'un<br />

des centres de la wilaya de Constantine où<br />

les fonctionnaires de la direction de l'éducation<br />

ont incité les élèves à tricher durant<br />

l'épreuve de philosophie. Nous regrettons<br />

vivement ce genre de comportements irresponsables<br />

et indignes de la part d’un personnel<br />

censé faire respecter la loi. A cet<br />

effet, nous interpellons la tutelle afin<br />

qu'elle prenne des mesures dissuasives et<br />

disciplinaires qui s'imposent », a-t-il souligné.<br />

Zohra Chender<br />

ALGERIE NEWS Lundi <strong>17</strong> juin <strong>2013</strong>

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