Le cahier Jeunes Publics (PDF) - Le Tarmac
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©John Adam<br />
connaissances, à des "amis d’amis". Je<br />
voulais aussi aborder le difficile chemin<br />
emprunté par les petites filles pour<br />
devenir femmes. Dès les premiers<br />
échanges autour de cette histoire, Márcia<br />
m’a proposé d’intégrer des marionnettes,<br />
ces "êtres sans chair" qui permettent<br />
d’aborder des sujets graves en diminuant<br />
la charge émotionnelle. D’abord cela m’a<br />
fait très peur, car je n’avais jamais vu de<br />
spectacles de marionnettes et je les avais<br />
encore moins manipulées…<br />
Comment est venu le choix du clown ?<br />
Depuis le début, j'ai toujours pensé<br />
cette histoire avec mon personnage<br />
de clown. Tout d’abord parce que ma<br />
formation et mon parcours professionnel<br />
m’y engagent naturellement. Ensuite, le<br />
clown peut dire les choses, se tromper, se<br />
contredire, se moquer. Derrière l’allusion<br />
et le comique se retrouveront toujours<br />
quelques vérités bonnes à méditer.<br />
J’appartiens à une culture où l’humour<br />
tient une grande place. C’est un temps<br />
fort dans les conversations qui permet<br />
de gommer les différences d’origine ou<br />
tout au moins de les faire accepter. <strong>Le</strong>s<br />
fameuses complicités entre "cousins à<br />
plaisanterie"…<br />
Un mot sur le titre, comment faut-il<br />
l’entendre ?<br />
<strong>Le</strong> titre retenu se rapporte à un<br />
épisode amusant de ma vie d’élève en<br />
classe primaire surchargée où pour ne<br />
pas être interrogée par le maître, quand<br />
on n’avait pas appris la leçon, il fallait<br />
lever le plus haut possible le doigt et crier<br />
"Moi, Monsieur, Moi...". Ainsi le maître<br />
évitait de nous interroger. Sauf qu’ici c’est<br />
le contraire… je connais la leçon et je veux<br />
la transmettre !<br />
"LES JEUNES SONT<br />
MES PREMIÈRES "CIBLES".<br />
C’EST UN PUBLIC SINCÈRE<br />
ET VRAI"<br />
A quel public pensiez-vous en écrivant ce<br />
spectacle ?<br />
Au jeune public. Pour moi, il est<br />
très important de m'adresser aux jeunes<br />
et moins jeunes qui seront des grands<br />
demain. <strong>Le</strong>s jeunes sont mes premières<br />
cibles. C’est un public sincère et vrai.<br />
Ils ne savent pas tricher, ils aiment ou<br />
n’aiment pas. Ils le montrent tout de<br />
suite.<br />
Etes-vous nombreux (nombreuses) à vous<br />
intéresser au jeune public au Sénégal ?<br />
Hélas, au Sénégal, les compagnies<br />
"jeune public" sont quasi inexistantes, je<br />
dois être l’une des rares artistes à faire du<br />
théâtre pour le jeune public...<br />
Comment s’est passé le travail avec<br />
Márcia de Castro ?<br />
Ce n'est pas facile d'évoquer ces<br />
souvenirs, surtout des souvenirs parfois<br />
douloureux ce qui fait qu'au début de la<br />
création, nous avons souvent pleuré en<br />
évoquant des scènes vécues.<br />
Quels ont été ses principaux apports ?<br />
Márcia a vécu dans plusieurs pays en<br />
Afrique elle a une bonne connaissance<br />
des conditions de vie des filles et des<br />
femmes de ce continent. Son expérience<br />
m'a permis d’avancer rapidement dans<br />
la mise en forme dramaturgique de ce<br />
projet.<br />
<strong>Le</strong> rire est-il pour vous un exutoire ? Un<br />
masque ? Un outil pédagogique ?<br />
J’ai un cousin qui vient de passer<br />
le bac philo, il aurait apprécié devoir<br />
traiter un tel sujet, même si les 4 heures<br />
imparties ne lui auraient sans doute pas<br />
suffi. Moi, je suis simplement quelqu'un<br />
qui aime rire et faire rire.<br />
Promis, la prochaine fois, j’interrogerai<br />
le cousin bachelier.<br />
propos recueillis en juillet 2012
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