Saint-Jacques de la Lande / Novembre 2012

«
C’est comme faire et faire faire : au lieu de donner à quelqu’un
l’ordre de faire, on peut montrer comment les choses se font,
puis laisser faire. Le « laisser faire » invite à ce qu’il se passe
quelque chose d’autre que ce qui était attendu.
»
C’est dans cet
échange incessant que la liberté s’épanouit.
Architecte invité du pavillon de la France à la Biennale de Venise en 2006, je souhaite montrer tout
cela en occupant le terrain, comme sur tous mes chantiers, c’est-à-dire en habitant le pavillon avec
mes amis pour y accueillir comme chez nous, dans la joie et la convivialité, tous ceux qui nous
rendraient visite.
«Métacité / Métavilla » - notre dispositif vénitien- s’efforce de mettre en œuvre ce mouvement
collectif. Il est à l’exposition d’architecture ce que le passage à l’acte est à l’idée, l’occasion
d’éprouver une conception architecturale, mais surtout de mesurer un idéal de vie, non pas en tant
qu’hypothèse utopique, mais bien comme un geste à accomplir. L’occupation atypique et l’ouverture
au public de ce pavillon national est un acte d’architecture. Probablement le seul qu’il soit possible
d’entreprendre en ces temps de crispation sécuritaire et de guerre sous-jacente.
Recevoir l’étranger, l’irréductiblement autre, est plus que jamais à l’ordre du jour. Fort heureusement,
la cité joyeuse qui se déploie dans le pavillon existe, ici et ailleurs. En introduisant un autre temps,
celui de l’accueil, de l’hospitalité, du respect, de la rencontre et de la transmission, en nous donnant
une grande part de liberté, notre présence se traduit en une succession d’expériences qui montrent
la diversité des possibles.
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