29.03.2015 Views

Saint-Jacques de la Lande / Novembre 2012

Saint-Jacques de la Lande / Novembre 2012

Saint-Jacques de la Lande / Novembre 2012

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

L’université foraine est toujours ouverte, elle aime quand on ouvre les yeux, les oreilles, <strong>la</strong> bouche.<br />

Elle ne cherche pas à mettre tout le mon<strong>de</strong> d’accord mais plutôt à instaurer une communauté <strong>de</strong>s<br />

désaccordés. Elle favorise le vagabondage <strong>de</strong> l’incertitu<strong>de</strong> contre l’inertie <strong>de</strong>s idées toutes faites.<br />

L’université foraine induit le mouvement. Elle fait bouger les lignes, une à une, si<br />

mo<strong>de</strong>stes soient-elles. Elle fait autant qu’elle défait, elle navigue à <strong>la</strong> vue <strong>de</strong>s choses Elle<br />

ne contente pas d’appeler chat un chat, elle lui parle, elle lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong> commet il fait<br />

pour <strong>la</strong>per le mon<strong>de</strong>, et le chat lui pose <strong>de</strong>s questions sur son envie <strong>de</strong> <strong>de</strong>venir chien.<br />

L’université foraine est un caravansérail, on y arrête le chameau <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie le temps d’une étape,<br />

on s’y restaure en échangeant <strong>de</strong>s recettes et <strong>de</strong>s produits frais, on g<strong>la</strong>ne <strong>de</strong>s nouvelles, on<br />

s’y repose, on y prend le temps <strong>de</strong> regar<strong>de</strong>r le ciel, <strong>de</strong> respirer les o<strong>de</strong>urs <strong>de</strong> <strong>la</strong> nuit, on écoute,<br />

on parle, on en apprend <strong>de</strong> bien bonnes. On se fait <strong>de</strong>s amis, autant <strong>de</strong> complices. Et on repart.<br />

On ne saurait rêver meilleur port d’attache <strong>de</strong> l’université foraine que <strong>la</strong> Ferme du Haut-Bois. Quand<br />

les caravanes et les baraques du Théâtre Dromesko d’ Igor sont arrivées, c’était une friche, entourée<br />

<strong>de</strong> terrains vagues. Aujourd’hui <strong>de</strong>s immeubles se sont dressés alentour, ruches <strong>de</strong> vie, une école<br />

foraine construite par Patrick Bouchain faite d’unités autonomes, est accolée au site, enfin <strong>la</strong> ferme<br />

elle-même, vieille <strong>de</strong> plusieurs siècles, est en cours <strong>de</strong> réhabilitation et <strong>de</strong>vrait pouvoir accueillir,<br />

entre autres, <strong>de</strong>s artistes en rési<strong>de</strong>nces. L’hospitalité règnera sur <strong>la</strong> Ferme du Haut-Bois. L’université<br />

foraine <strong>de</strong>vrait s’y inscrire tout naturellement. Et y ouvrir ses chantiers.<br />

Ni cours, ni conférences, ni débat, <strong>de</strong>s chantiers. Ouvertement hybri<strong>de</strong>s, mê<strong>la</strong>nt savoir-faire, savoir<br />

défaire et savoir ne pas dire, alliant <strong>la</strong> main du maçon à celle du poète, <strong>la</strong> pensée sauvage à un<br />

jardin d’herbes folles, le diplômé au sans-papiers, les chantiers seront <strong>de</strong>s gestes, <strong>de</strong>s actes. Autant<br />

<strong>de</strong> mo<strong>de</strong>stes transformations du mon<strong>de</strong>. A <strong>la</strong> ferme du Haut-Bois pour commencer.<br />

Et puis ailleurs. Car toute université foraine se doit aussi d’être buissonnière.<br />

7

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!