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n° 22 - Amiens

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4-10 ACTU-BAT2_AMIENS.FORUM 09/06/11 19:26 Page7<br />

STATIONNEMENT<br />

Les Belges ont leur franc-parler.<br />

Laurent Rousseau, chef de projet<br />

au cabinet d’étude Égis-Mobilité,<br />

est venu, avec le sien, disséquer<br />

le stationnement à <strong>Amiens</strong>. Ce<br />

sujet trop souvent “polémique”<br />

méritait bien une mise au clair.<br />

PROPRETÉ<br />

PAPIER JETÉ,<br />

PRUNE RÉCOLTÉE<br />

« On ne réglemente pas<br />

pour enquiquiner la population »<br />

15 % DE LA SURFACE DU CENTRE-VILLE EST<br />

UTILISÉE POUR DU STATIONNEMENT<br />

« Une voiture ne roule que 10 % de son temps.<br />

C’est-à-dire qu’elle reste 90 % de sa vie garée.<br />

Or, un véhicule occupe 10 m2 au sol. Quand on<br />

a 1 000 voitures en plus dans une ville, on perd<br />

donc un hectare d’espace public. » En comparant<br />

avec d’autres villes, le technicien rassure<br />

: « la situation d’<strong>Amiens</strong> n’est vraiment<br />

pas apocalyptique. Déjà, un véhicule sur deux<br />

dispose d’un garage privatif dans le centre-ville !<br />

Les parkings souterrains sont utilisés à moins de<br />

80 %. Il y a donc de la réserve ».<br />

« En augmentant le contrôle, on va augmenter<br />

le nombre de places disponibles ».<br />

DEUX VÉHICULES SUR TROIS NE PAYENT PAS<br />

Seulement 30 % des automobilistes s’acquittent<br />

du petit ticket. « Les gens disent :<br />

c’est cher, mais personne ne sait vraiment combien<br />

ça coûte. En réalité, ce qui gêne, ce n’est<br />

pas forcément le prix, c’est le fait de devoir<br />

payer, d’avoir de la monnaie, d’aller à l’horodateur<br />

puis de revenir à son véhicule. Mais d’ici<br />

une dizaine d’années, on va arriver à de nouvelles<br />

modalités de paiement plus simples ».<br />

Papiers et mégots de cigarette jetés à<br />

terre, sacs poubelle déposés n’importe<br />

où, déjections canines qui “décorent” le<br />

trottoir… Face à la progression des<br />

gestes d’incivilité constatés partout en<br />

France par l’association des villes pour<br />

la propreté urbaine (AVPU), la municipalité<br />

amiénoise réagit : 28 agents, des<br />

encadrants d’équipes de nettoiement,<br />

vont être assermentés pour verbaliser<br />

ces gestes inciviques. Cette mesure,<br />

plébiscitée lors des visites de proximité<br />

avec les comités de quartier, doit être<br />

opérationnelle début 2012. Mise en<br />

place dans de nombreuses villes, la verbalisation<br />

se révèle efficace sans pour<br />

autant être la solution miracle. Car,<br />

comme le dit Serge Raïs, l’adjoint au<br />

maire en charge de la voirie : « la propreté<br />

est l’affaire de tous ».<br />

A. C.<br />

LA ROTATION, UN ENJEU ÉCONOMIQUE<br />

« On refait l’espace public, non pas pour le plaisir<br />

des yeux, mais pour le valoriser économiquement.<br />

Les règles de stationnement ne servent<br />

pas à enquiquiner la population. C’est un enjeu<br />

urbain et économique. Quand deux véhicules<br />

La contrainte<br />

de stationnement<br />

est moins mal perçue<br />

si elle est accompagnée<br />

d’une offre en site propre.<br />

restent sur une même place toute une journée,<br />

cela veut dire que deux personnes viennent en<br />

ville. Si on réglemente et que huit voitures viennent<br />

se garer sur ces mêmes places à tour de<br />

rôle, c’est autant de personnes en plus qui viennent<br />

enrichir le centre-ville. » Or, problème à<br />

<strong>Amiens</strong> : « Le taux de rotation est très faible<br />

avec deux, voire trois véhicules par place sur une<br />

journée et seulement 3 % des places qui voient<br />

plus de cinq véhicules s’y garer par jour ». Pour<br />

Laurent Rousseau, il n’y a pas de secret :<br />

DE NOUVELLES HABITUDES À PRENDRE<br />

« En général, les élus sont frileux pour modifier<br />

le stationnement parce que ce sont souvent des<br />

“em…” (sic). Chaque habitant veut pouvoir se<br />

garer devant chez lui, puis devant son boulanger,<br />

devant son bureau…» Mais la somme de<br />

nos besoins et de nos envies n’est pas égale<br />

à l’intérêt général. « Prenez un Parisien, il se<br />

gare forcément à 400 ou 500 m de chez lui. Notons<br />

que plus une voiture est garée loin de son<br />

domicile, moins on l’utilise… Les comportements<br />

changent déjà. Il faut entre 6 et 12 ans. »<br />

PROPOSER UN TRANSPORT EN COMMUN<br />

ATTRACTIF<br />

« La contrainte de stationnement est “moins mal<br />

perçue” si elle est accompagnée d’une offre de<br />

transport en commun en site propre. Et on l’a<br />

constaté à Bruxelles. Quand les gens arrivent en<br />

ville en bus ou en tram, ils y consomment plus.<br />

La voiture offre forcément la tentation d’aller<br />

vers les centres commerciaux extérieurs. »<br />

Propos recueillis par Antoine Caux<br />

BIENTÔT<br />

LE SERVICE ARCHÉO ?<br />

La procédure de validation par l’État<br />

de la création du service d’archéologie<br />

préventive d’<strong>Amiens</strong> Métropole<br />

est en cours. La nouvelle devrait<br />

tomber avant la fin du mois de juin,<br />

et, en cas de réponse positive au<br />

dossier d’agrément, les recrutements<br />

s’opérer à partir du mois<br />

d’août. Ce service permettra d’accélérer<br />

certains projets d’aménagements<br />

et de valoriser le sous-sol<br />

d’<strong>Amiens</strong> et de la Métropole.<br />

juin 2011 | <strong>Amiens</strong>forum 7

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