Communication à Montpellier - Groupement SRI Madagascar
Communication à Montpellier - Groupement SRI Madagascar
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École Supérieure des<br />
Sciences<br />
Agronomiques<br />
Par: RANDRIANARISON Lara Basilisse<br />
27 Août 2012
Collaboration entre:<br />
<strong>Groupement</strong> <strong>SRI</strong> <strong>Madagascar</strong><br />
Université d’Antananarivo (École Supérieure des<br />
Sciences Agronomiques)<br />
Centre de recherche: FOFIFA<br />
Société STOI-Agri et Association TANANAMADIO:<br />
Fournisseurs d’engrais biologiques (à titre gratuit)<br />
Financement:<br />
Better U Foundation
INTRODUCTION<br />
• Riz: base principale de l’alimentation malgache<br />
• Riziculture: pratiquée par 85% des exploitants agricoles<br />
• Stagnation de la production: 2-2,5t/ha<br />
• Production nationale insuffisante pour le besoin national<br />
• Importation de 100 000 à 200 000t/an<br />
• Recours au Système de Riziculture Intensive ou <strong>SRI</strong><br />
• <strong>SRI</strong>: augmentation spectaculaire de la production → prélèvement d’éléments du sol par<br />
les récoltes<br />
• Importance gestion soutenue de la fertilité du sol (apport de fertilisants organiques):<br />
pour restituer au sol ces éléments prélevés<br />
• Rentabilité de l’investissement ↔ Aspect technique et économique de la fertilisation
Le <strong>Groupement</strong> <strong>SRI</strong> aujourd’hui<br />
•Rassemble plus de 260 acteurs intéressés par le<br />
<strong>SRI</strong><br />
•présents dans les 22 Régions de <strong>Madagascar</strong><br />
•13 structures régionales<br />
•Membres: Associations, Organisations paysannes, ONGs<br />
nationales et internationales, Projets / programmes,<br />
Fondations, Fournisseurs d’intrants et matériels agricoles,<br />
Institutions de recherche, Organismes de protection de<br />
l’environnement, Universités, Institutions de micro finance,<br />
Secteur Privé, Collectivités décentralisées, Ministère de<br />
l’Agriculture et ses représentants régionaux.
Système de Riziculture Intensive<br />
«Le <strong>SRI</strong> n’est pas un itinéraire technique rigide, c’est d’abord un<br />
ensemble cohérent de principes, fondés scientifiquement, qui<br />
concernent la gestion de la plante (le riz) et du sol (la rizière et<br />
son environnement) et qui doivent être traduits précisément en<br />
bonnes pratiques adaptées aux contraintes de chaque<br />
environnement spécifique».<br />
Principes de base:<br />
- Pépinière: Pépinière à sec, Semence prégermée, Semis régulier et clair,<br />
recouvert de paillage<br />
- Préparation du sol: labour, émottage, planage<br />
- Repiquage de plants jeunes (plants à 2 feuilles), brin à brin, espacés<br />
et en carré (plus d’espace pour le développement des talles)<br />
- Irrigation au minimum d'eau: alternance irrigations-assecs (aération<br />
du sol et développement racinaire)<br />
- Sarclages: précoces et répétés
Engrais organiques<br />
TAROKA:<br />
Fertilisant bio produit par la société STOI-Agri<br />
Ferment de base: levain bactérien puissant importé d’une usine installée dans la<br />
région parisienne<br />
Renfermant une population microbienne<br />
Compost TANANAMADIO:<br />
Amendement pur biologique<br />
Valorisation des fractions organiques des ordures ménagères de<br />
Mahajanga par l’association « Tananamadio »
Objectifs de l’étude<br />
Objectif global: préserver l’environnement<br />
économique dans le domaine de la riziculture<br />
Objectifs spécifiques:<br />
- Mise au point de la dose économiquement<br />
rentable en <strong>SRI</strong> ou « Dose à recommander »<br />
pour les deux engrais biologiques<br />
- Détermination de la limite de rentabilité
Expérimentation<br />
Site expérimental: Campagne rizicole 2010-2011<br />
Lieu: Behenjy <strong>Madagascar</strong><br />
Traitements: 5 doses croissantes pour chaque engrais (y<br />
compris doses recommandées par les fournisseurs:<br />
- 1,5t/ha pour le Taroka<br />
- 20t/ha pour le compost Tanamadio<br />
Traitements randomisés (bien répartis au sein du site)<br />
Nombre de répétitions: 3 pour chaque dose (une dose<br />
correspond à une parcelle élémentaire)
Historique agronomique du sol<br />
4 ème année de pratique de <strong>SRI</strong> sur le site<br />
Succession de Riz et de cultures de contre saison<br />
(tomate, pomme de terre) chaque année: un élément<br />
important des bonnes pratiques <strong>SRI</strong><br />
Fertilisation: valorisation des ressources végétales<br />
et animales locales (compost), pas d’utilisation<br />
d’engrais chimiques ni d’autres produits chimiques
Collecte des données: Échantillonnage<br />
Composantes de rendement:<br />
- Nombre de plants par m²: Pl/ m²<br />
- Nombre de panicule par touffe: Pan/t<br />
- Nombre de grains par panicule: Gr/pan<br />
- Pourcentage de grains pleins par panicule: %GP/pan<br />
- Poids de 1 000 grains: P1000G<br />
Rendement (RDT): production en grains de paddy par unité de<br />
surface (t/ha)<br />
RDT= Pl/ m² x Pan/t x Gr/pan x %GP/pan x P1000G x 10 -7<br />
10 -7 : constante de conversion
Rendement moyen en paddy<br />
Courbe de réponse du riz aux engrais biologiques<br />
CTM<br />
TAROKA<br />
Doses (t/ha) Rendement (t/ha)<br />
0 10,2<br />
15 14,61 (max)<br />
25 13,43<br />
Doses (t/ha) Rendement (t/ha)<br />
0 14,83<br />
1,5 18,08 (max)<br />
2,5 13,99
Rendements obtenus sur les parcelles témoins<br />
- Effets du <strong>SRI</strong>: jeune plant, écartement large, repiquage brin par brin<br />
- 4 ème année de pratique du <strong>SRI</strong> sur le site expérimental<br />
- Arrière effet de la fumure apportée aux cultures de contre saison<br />
Augmentation du rendement avec la dose croissante:<br />
Rôle du P: formation des graines<br />
Apport d’engrais → meilleure nutrition en cet élément → nombre élevé de<br />
grains/panicule et bon remplissage des grains (poids de 1000grains = 35g)<br />
Chute de rendement avec l’utilisation de doses élevées:<br />
- Excès d’azote → développement excessif des parties végétatives au<br />
détriment de la formation de graines<br />
- Dynamique du phosphore:<br />
Plus on augmente le taux de phosphate, plus C/P atteint un niveau critique →<br />
immobilisation du P par la biomasse microbienne<br />
Doses fortes → chute de rendement
Étude économique de la fertilisation<br />
CTM<br />
Dose optimale: 15t/ha<br />
Test de rapport Valeur/Coût = 1,9 ( en utilisant la dose optimale)<br />
Valeur de la production due au compost ≈ 2 fois coût du CTM utilisé
Etude économique de la fertilisation (suite)<br />
TAROKA<br />
Dose optimale: 1,25t/ha<br />
Test de rapport Valeur/Coût =3 ( en utilisant la dose optimale)<br />
→ Valeur de la production due au Taroka= 3 fois coût du Taroka utilisé
Comparaison des valeurs ajoutées produites par l'utilisation de<br />
CTM aux doses de 0 et 15 t/ha<br />
Doses de CTM 0 t/ha 15 t/ha<br />
Coût de production à l’ha (Ar/ha) 749 000 2 309 000<br />
Valeur de la production (Ar/ha) 6 732 000 9 642 000<br />
Valeur ajoutée nette (Ar/ha) 5 983 000 7 333 600<br />
Productivité de travail (Ar/MO) 20 631 25 288<br />
Coût de production d’1kg de paddy<br />
(Ar/kg)<br />
73 158<br />
Prix paddy: 660Ar/kg<br />
1MO = 2 500 Ariary<br />
Coût de production = Dépenses en MO + Coût semences + Coût engrais<br />
VAN = Valeur de la production – Coût de production
Comparaison des valeurs ajoutées produites par l'utilisation de<br />
Taroka aux doses de 0 et 1,25 t/ha<br />
Doses de TAROKA 0 t/ha 1,25 t/ha<br />
Coût de production à l’ha 749 000 1 461 500<br />
Valeur de la production 9 787 800 12 012 000<br />
Valeur ajoutée nette (Ar/ha) 9 038 800 10 550 500<br />
Productivité de travail (Ar/MO) 31 168 36 381<br />
Coût de production d’1kg de paddy<br />
(Ar/kg)<br />
51 80
<strong>SRI</strong>: plus intensifié →Valeur Ajoutée Nette élevée<br />
- Dépenses largement couvertes<br />
- Pic travaux: repiquage et sarclages<br />
Temps alloué aux travaux: diminue avec l’année<br />
- Coût de production d’1kg de paddy: relativement bas<br />
par rapport au prix de vente
Les atouts du <strong>SRI</strong><br />
Sur le plan social<br />
◦ Entraide entre pratiquants (Mains d’oeuvre)<br />
◦ Solidarité pour l’utilisation de l’eau<br />
◦ Contribution à l’amélioration du cadre de vie<br />
villageois<br />
◦ Participation à la prévention de la bilharziose
Les atouts du <strong>SRI</strong><br />
Sur le plan économique<br />
◦ réduction du rapport coûts/rendements<br />
◦ augmentation de la production et des revenus<br />
◦ sécurité alimentaire et raccourcissement de la<br />
période de soudure<br />
◦ création d’une filière porteuse: exportation,<br />
production de semences<br />
◦ opportunité de réduire les importations<br />
◦ élément de réponse aux déséquilibres créés par<br />
l’accroissement démographique
Les atouts du <strong>SRI</strong><br />
Sur le plan environnemental<br />
◦ réduction de la consommation d’eau<br />
◦ contribution à la protection des ressources<br />
naturelles<br />
◦ adaptation aux changements climatiques<br />
◦ adaptation aux changements climatiques<br />
◦ réduction de l’émission des gaz à effets de serre<br />
◦réduction des risques des aléas climatiques
Des progrès réalisés :<br />
<br />
Dans le monde<br />
<strong>SRI</strong> pratiqué dans plus de 50 pays<br />
<br />
Le Rapporteur spécial de l’ONU sur le droit à l’alimentation a<br />
recommandé la diffusion du <strong>SRI</strong> dans son rapport de décembre<br />
2011:<br />
«réorienter les systèmes agricoles vers des modes de production<br />
hautement productifs, hautement durables et qui contribuent à<br />
la réalisation progressive du droit fondamental à une<br />
alimentation suffisante ».
Problèmes majeurs des paysans:<br />
- peur de prise de risque<br />
- fond de démarrage (repiquages, sarclages, etc.)<br />
Les défis<br />
◦L’intensification du travail et la nécessité d’une mécanisation<br />
ou motorisation adaptée à l’exploitation (repiquages, sarclages,<br />
etc.) surtout pour les plus grandes surfaces → appel à<br />
collaboration avec d’autres entités<br />
◦ La gestion de la fertilité du sol: investissement dans la<br />
fertilisation organique<br />
◦ encourager la création de plates-formes numériques<br />
d'échanges des bonnes pratiques (d’après Ismail Serageldin,<br />
Dov Zerah, AFD)
CONCLUSION<br />
Expérimentation en milieu paysan: important et<br />
complémentaire aux expérimentations faites dans des<br />
stations de recherche<br />
Gestion de la fertilité: importante pour la durabilité du<br />
<strong>SRI</strong><br />
<strong>SRI</strong> : une véritable “révolution en marche”<br />
Une méthode pour une agriculture raisonnée, durable et<br />
équitable<br />
Une nouvelle collaboration entre acteurs et partenaires<br />
du développement rural
Pour plus d’informations:<br />
www.groupementsrimada.org<br />
MERCI