Planet R n° 62 - NEOMA Business School
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Dossier Mode<br />
® p 12<br />
Entreprendre<br />
® p 8<br />
Dossier Mode<br />
® p 19<br />
Le magazine de Rouen <strong>Business</strong> school Alumni Association<br />
#<br />
<strong>62</strong><br />
été 2010<br />
Meeting Alumni<br />
à New York<br />
6 mai 2010<br />
<strong>62</strong><br />
3<br />
été 2010
Remise des diplômes…<br />
édito<br />
L’École, notre bien commun<br />
sommaire<br />
Promotion 2009 Programmes Bachelor, le 20 mars 2010<br />
Développer sa renommée, nourrir la fierté du diplôme, renforcer nos liens<br />
dans un monde de réseaux, être utile aux alumni, telles sont les missions<br />
qui animent notre association.<br />
Le passage à l’adhésion à vie, ainsi que l’ouverture aux programmes<br />
Bachelor de Rouen <strong>Business</strong> <strong>School</strong>, en sont les étapes nécessaires.<br />
Elles ne sont pas achevées.<br />
Nous travaillons de concert avec les équipes de l’École pour en finaliser<br />
les mécanismes, et libérer ainsi les énergies de chacun au profit de projets<br />
concrets : développer l’esprit réseau, renforcer l’action du Centre CarrieR<br />
dans des temps plus tendus sur le marché de l’emploi, ouvrir notre<br />
permanence à Paris, développer nos rencontres professionnelles à Paris,<br />
en régions, à l’international. L’adhésion à vie permet aussi de renouveler<br />
les solidarités entre générations par le biais du fundraising, au profit<br />
de l’École et de ses étudiants.<br />
Alors bienvenue à tous ceux qui nous ont rejoints dans ce grand projet.<br />
Nous sommes aujourd’hui plus de 4 000. Dès la rentrée, nous lancerons le<br />
programme d’adhésion pour les Bachelor pour ensemble, être plus forts.<br />
Je tiens enfin à rendre un hommage appuyé à Vincent Cotard qui<br />
assit les fondements de ce projet durant sa présidence avec<br />
Arnaud Langlois-Meurinne, directeur général de Rouen <strong>Business</strong> <strong>School</strong>,<br />
ainsi qu’aux équipes permanentes et bénévoles de l’association<br />
des alumni sans qui rien ne serait possible.<br />
Bonnes vacances<br />
Actualité Rouen <strong>Business</strong> <strong>School</strong><br />
Paris Executive Campus .. . . . . . . . . 4<br />
Vie de l’Association<br />
3 e Grand Prix des Diplômés .. . . . . . 6<br />
Entreprendre<br />
Estampille 100 % digitale . . . . . . . 8<br />
Mobilité<br />
Un goût affirmé pour les medias.. . 10<br />
Dossier<br />
Spécial Mode .. . . . . . . . . . . . . . . 11<br />
Portrait<br />
Au bonheur d’une dame.. . . . . . . 20<br />
Spécial Finance<br />
Histoire d’un parcours éclectique.. 22<br />
Parcours hors sentiers battus<br />
Le bonheur est dans la cité.. . . . . 24<br />
Carnet et agenda. . . . . . . . . . . . . 26<br />
Revue de presse.. . . . . . . . . . . . . 28<br />
Promotion 2009 Master Grande école, le 27 mars 2010<br />
Marc-Antoine Jarry (94)<br />
Président<br />
<strong>62</strong><br />
4<br />
été 2010<br />
Directeur de la publication : Marc-Antoine Jarry<br />
Rédacteur en chef : Marie-Lise Trochu<br />
Ont collaboré à ce numéro : Marie-Suzel Inzé, Sophie de<br />
Mullenheim, Yves-Marc Le Réour, Élisabeth Escande (Intelligence<br />
& Learning Center), Marie-Françoise Delaporte,<br />
Site internet École : www.rouenbs.fr<br />
Site internet Association : www.rouenbs-alumni.net<br />
Photo couverture : Thomas Zarubak, David Ken<br />
Conception : Le Perroquet bleu, Rouen, www.bleu.net<br />
Impression : La Fertoise<br />
<strong>Planet</strong>’®, la revue de Rouen <strong>Business</strong> <strong>School</strong> Alumni Association<br />
BP 188 - 76 825 Mont-Saint-Aignan CEDEX<br />
Tél. : 02 32 82 58 00 - Fax : 02 32 82 47 19<br />
Alumni.association@rouenbs.fr
Actualité<br />
Rouen<br />
<strong>Business</strong><br />
<strong>School</strong><br />
Devenez « Relais d’Avenir »<br />
pour Rouen <strong>Business</strong> <strong>School</strong><br />
<strong>62</strong><br />
6<br />
été 2010<br />
Paris Executive Campus :<br />
un acteur dédié<br />
à l’executive education<br />
Afin de se maintenir en adéquation avec les besoins de leur univers professionnel, les dirigeants et managers<br />
se doivent d’évoluer. Pour répondre à cette demande, Rouen <strong>Business</strong> <strong>School</strong> a créé, avec Reims<br />
Management <strong>School</strong>, une filiale commune dédiée à l’executive education : Paris Executive Campus.<br />
Une offre complète<br />
et diversifiée<br />
de programmes<br />
Des programmes diplômant<br />
inter-entreprises :<br />
Mastères Spécialisés :<br />
il s’agit de formations courtes,<br />
professionnelles, intensives<br />
et de haut niveau, accréditées<br />
par la Conférence des Grandes<br />
Écoles, portant sur un secteur<br />
d’activité ou une fonction<br />
de l’entreprise et permettant<br />
de se doter d’une expertise<br />
métier ou sectorielle reconnue<br />
sur le marché.<br />
Au cœur de Paris, un lieu<br />
de formation unique pour<br />
cadres et dirigeants<br />
Paris Executive Campus offre aux entreprises<br />
et aux managers une gamme complète de programmes<br />
diplômants et de dispositifs de formation sur mesure.<br />
Ces programmes sont enseignés à Paris et compatibles<br />
avec une activité professionnelle.<br />
Paris Executive Campus réunit la force de frappe<br />
de deux grandes Écoles de management :<br />
• l’excellence académique de 150 professeurs<br />
français dont 35 % d’internationaux,<br />
• des partenariats avec 200 universités et business schools,<br />
• un réseau de plus de 30000 diplômés, cadres et dirigeants.<br />
Paris Executive Campus<br />
propose des Mastères<br />
Spécialisés dans les<br />
domaines suivants :<br />
Études et Décision Marketing,<br />
Communications d’Entreprise,<br />
<strong>Business</strong> Development clients<br />
grands Comptes, Contrôle de<br />
Gestion, Management des<br />
Risques et Planification, Management<br />
des Affaires juridiques,<br />
Management des Services<br />
et de la Relation Client.<br />
Executive MBA :<br />
Ces programmes permettent<br />
de développer de hautes<br />
capacités managériales<br />
globales et transversales<br />
préparant aux fonctions de<br />
Direction Générale dans des<br />
environnements complexes et<br />
internationaux.<br />
Objectif Manager :<br />
Ce programme de niveau II<br />
(Bac +4) s’adresse à des<br />
salariés, à des créateurs ou<br />
repreneurs d’entreprises, à<br />
des travailleurs indépendants<br />
désireux d’évoluer vers des<br />
fonctions d’encadrement, de<br />
développer des compétences<br />
de manager et gestionnaire, de<br />
progresser dans leur carrière<br />
et d’élargir leur champ professionnel.<br />
Programme dispensé<br />
en inter-entreprise ou en intraentreprise.<br />
Master Grande École<br />
en Formation Continue :<br />
Par sa vocation à accompagner<br />
les salariés à fort potentiel,<br />
le Master Grande École en<br />
Formation Continue offre une<br />
réelle opportunité d’ouverture<br />
et de développement personnel.<br />
Solution adaptée à l’acquisition<br />
des compétences en<br />
gestion et en management,<br />
il conduit les managers,<br />
au-delà des savoir-faire, vers<br />
de nouvelles perspectives<br />
professionnelles.<br />
Formation généraliste au<br />
management et à la gestion<br />
d’entreprise qui délivre le<br />
diplôme Master Grande École<br />
de Rouen <strong>Business</strong> <strong>School</strong><br />
(Grade de Master, Bac + 5, visé<br />
par le ministère de l’éducation<br />
nationale).<br />
Des formations sur<br />
mesure intra-entreprises :<br />
Paris Executive Campus propose<br />
des formations au service<br />
du développement et de la<br />
performance des organisations<br />
et des hommes par l’acquisition<br />
ou la consolidation des<br />
compétences des cadres et<br />
managers. Les programmes,<br />
conçus en partenariat et animés<br />
par des professeurs et intervenants<br />
de haut niveau, s’articulent<br />
autour d’accompagnements<br />
personnalisés et de dispositifs<br />
variés et adaptés.<br />
Quelques références :<br />
Accor / Auchan / Axa / Bouygues<br />
/ CHU Hôpitaux de Rouen / Crédit<br />
Agricole / DRIRE / Eurofactor /<br />
GrandVision / IBM / Kempinski<br />
Grands Hotels / Leclerc / Mc<br />
Donald / Matmut / Moët et<br />
Chandon / Véolia…<br />
Oliver Le Fournier,<br />
nouveau directeur<br />
de Paris Executive<br />
Campus<br />
Pouvez-vous nous dire quelques mots de votre parcours ?<br />
O. L.F. : j’ai 53 ans. J’ai suivi une formation universitaire<br />
(Licences en Droit des Affaires et en Sciences Économiques<br />
de l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne), que j’ai complétée<br />
par des formations professionnelles (Institut Technique<br />
de Banque, CPA Nord). Je suis également diplômé d’un<br />
Master of Science in Project and Programme Management<br />
d’ESC Lille.<br />
Dans quel secteur avez-vous principalement travaillé ?<br />
O. L.F. : j’ai débuté ma carrière professionnelle en 1980 au<br />
sein de la BRED (Groupe Banques Populaires) et j’y ai pris<br />
plusieurs directions d’agences. En 1985, j’ai intégré la banque<br />
Scalbert-Dupont (Groupe CIC), au sein de laquelle j’ai occupé<br />
la fonction de Sous-directeur Entreprises de l’Agence Centrale<br />
de Lille, puis de Directeur de la Succursale de Roubaix avant<br />
de prendre la direction, en 1992, du département International<br />
de cette même banque.<br />
Avez-vous déjà une expérience dans le domaine de<br />
l’enseignement supérieur ?<br />
O. L.F. : en 1996, quittant le secteur bancaire, j’ai créé un<br />
cabinet de conseil et formation en stratégie d’entreprise, avant<br />
d’intégrer, dès 1999, l’ESC Lille ou j’ai assumé conjointement<br />
pendant dix ans les responsabilités de Directeur du département<br />
Management, et de Responsable des Programmes<br />
« Executive Education ». J’ai été nommé Directeur Général<br />
Adjoint « Executive Education » en 2005.<br />
Quelle sera votre mission au sein de Paris Executive Campus ?<br />
O. L.F. : j’ai pour mission de développer les activités de Paris<br />
Executive Campus sur ses différents segments en capitalisant<br />
sur les forces des deux écoles fondatrices et en m’appuyant<br />
sur l’Executive MBA (accrédité AMBA), les Mastères<br />
Spécialisés, les programmes certifiants, et en proposant<br />
des formations sur mesure.<br />
J’ai pour objectif, avec les équipes de Paris Executive<br />
Campus, d’apporter les réponses aux attentes des Directions<br />
générales et Universités d’Entreprises pour le développement<br />
de leurs talents en France et à l’international.<br />
Contact :<br />
Manuela LOUGUET - Responsable Communication et<br />
Promotion Paris Executive Campus.<br />
« Une marque commune à Rouen <strong>Business</strong> <strong>School</strong><br />
et Reims Management <strong>School</strong> ».<br />
Tél. : 01 73 06 98 05<br />
manuela.louguet@paris-executive-campus.com<br />
www.paris-executive-campus.com<br />
en aidant à financer des Bourses de Solidarité pour les étudiants<br />
brillants mais financièrement défavorisés.<br />
Informations : www.rouenbs.fr (onglet Relais d’Avenir)<br />
« Télécharger la plaquette de l’opération Relais d’Avenir »<br />
Et défiscalisez jusqu’à 75 %<br />
de votre don<br />
Rouen <strong>Business</strong> <strong>School</strong> est un établissement d’enseignement<br />
supérieur qui a acquis en janvier 2008 une autonomie juridique<br />
avec un statut d’Association loi 1901.<br />
à ce titre, les dons versés bénéficient de l’une ou l’autre<br />
des réductions fiscales suivantes :<br />
• Impôt sur le Revenu : (article 200 du CGI)<br />
Réduction d’impôt égale à 66 % du montant des dons dans<br />
la limite de 20 % du revenu imposable. Cf. : article 200 du<br />
Code Général des Impôts<br />
Exemple : un don de 1 000 € vous coûte seulement 340 €<br />
après réduction fiscale sur votre impôt sur le revenu de 330 €.<br />
Timing : avant le 31 décembre 2010 pour la déclaration de<br />
revenu 2010 à établir en 2011.<br />
• Impôt sur la Fortune (ISF) : (article 885-O V bis A du CGI)<br />
Réduction d’impôt égale à 75 % du montant des dons dans<br />
la limite de 50 000 €.<br />
Exemple : un don de 1 000 € vous coûte seulement 250 €<br />
après réduction fiscale sur votre ISF de 750 €.<br />
Timing : avant le 15 juin 2011 pour la déclaration ISF 2011<br />
• Impôt sur les Sociétés (IS) : (article 238 bis du CGI)<br />
Réduction d’impôt égale à 60 % du montant des dons dans<br />
la limite de 5 pour mille du chiffre d’affaires.<br />
Exemple : un don de 10 000 € coûte seulement 4 000 € à<br />
l’entreprise après réduction fiscale.<br />
Pour soutenir les Bourses de Solidarité ou plus largement les<br />
projets de développement de Rouen <strong>Business</strong> <strong>School</strong>, et en<br />
particulier renforcer son attractivité auprès des enseignantschercheurs<br />
et des étudiants et développer sa reconnaissance<br />
internationale en termes de formation et de recherche,<br />
vous pouvez :<br />
• envoyer un don par chèque libellé à l’ordre de<br />
« Rouen <strong>Business</strong> <strong>School</strong> »,<br />
• et l’adresser à Rouen <strong>Business</strong> <strong>School</strong> à l’attention de la<br />
« Direction Administrative et Financière - Bureau 103 »,<br />
1, rue du Maréchal Juin, 76 130 Mont-Saint-Aignan.<br />
• effectuer un don en ligne : www.rouenbs.fr<br />
Vous recevrez par courrier un reçu fiscal dans les 15 jours<br />
suivant la date de réception de votre paiement, que vous<br />
pourrez joindre à votre prochaine déclaration d’impôt.<br />
Votre soutien est capital<br />
pour permettre d’atteindre<br />
nos ambitions.<br />
Contact sur les projets de développement :<br />
Chantal Lai<br />
Tél. : 02 32 82 57 84<br />
chantal.lai@rouenbs.fr<br />
<strong>62</strong><br />
7<br />
été 2010
Vie de<br />
l’Association<br />
Vie de<br />
l’Association<br />
Le Grand Prix des Diplômés – édition 2010<br />
La 3 e édition du Grand prix des Diplômés, en préambule du Gala de l’école, s’est déroulée cette année<br />
au Pavillon d’Armenonville le 19 mars. Un site parisien prestigieux où se sont retrouvés les membres<br />
de la communauté RBS : étudiants, « administration », alumni. Une occasion pour les étudiants d’élire<br />
cinq diplômés (sur 15 nominés) représentatifs d’un parcours exemplaire.<br />
Faisons plus ample connaissance avec les heureux gagnants.<br />
Qui étaient les 10 autres lauréats ?<br />
Catégorie Direction Générale<br />
Catégorie Entrepreneurs<br />
Catégorie<br />
Entrepreneuriat<br />
Catégorie<br />
Direction Générale<br />
Catégorie<br />
E-<strong>Business</strong><br />
Catégorie<br />
Expérience Monde<br />
Catégorie Non<br />
Profit Organisations<br />
Annie Bois (78),<br />
Directeur Magasin<br />
Haussmann<br />
Galeries Lafayette<br />
Hélène Zeitoun (87),<br />
Directeur Général<br />
Gfk Custom Research<br />
France<br />
Martin Genot (86),<br />
Co-fondateur de<br />
Inspirational Stores<br />
Dominique Rivière (76),<br />
Fondateur et président<br />
Rivière Consulting<br />
Catégorie E- <strong>Business</strong><br />
Catégorie Expérience Monde<br />
<strong>62</strong><br />
été 2010<br />
Thomas Labrunye (93)<br />
Président fondateur de Bulle<br />
de Linge - France<br />
➜Innover ➜ dans les services<br />
Après avoir dirigé 5 à Sec en<br />
Espagne puis en France,<br />
Thomas a créé Bulle de Linge,<br />
société spécialisée dans l’entretien<br />
du linge et des vêtements<br />
pour personnes dépendantes<br />
(maisons de retraite, unités de<br />
soins longue durée, maison<br />
d’accueil spécialisée).<br />
L’aventure entrepreneuriale l’enthousiasme<br />
: « Donner vie à une<br />
idée couchée sur le papier il y a<br />
quatre ans, voir que les chiffres<br />
alignés sur des tableaux prévisionnels<br />
deviennent réalité, tout<br />
ça est extrêmement exaltant ».<br />
Brigitte Liberman (80)<br />
Directrice Générale de L’Oréal<br />
Cosmétique Active - France<br />
➜Percer ➜ le « plafond<br />
de verre »<br />
Brigitte a débuté sa carrière dans<br />
la lessive chez Henkel puis rejoint<br />
L’Oréal en 1986. En 2005, elle<br />
devient directrice générale de<br />
L’Oréal Cosmétique Active<br />
(3200 collaborateurs dans le<br />
monde. Marques phares :<br />
Vichy, La Roche-Posay).<br />
En janvier 2007, elle rejoint le<br />
Comité Exécutif (Comex) de<br />
L’Oréal qui ne comptait jusquelà<br />
qu’une femme. Pour percer<br />
le « plafond de verre » et piloter<br />
un chiffre d’affaires de plus d’un<br />
milliard d’euros, elle a mis en<br />
œuvre toutes ses ressources :<br />
ténacité, créativité, grande<br />
capacité de travail… et équilibre<br />
familial.<br />
Marie-Pierre Lacoste (99)<br />
Directrice de la communication<br />
Boursorama. com<br />
➜Plus ➜ de 10 ans d’expérience<br />
dans le net !<br />
Marie-Pierre a bénéficié fin 99<br />
d’une conjoncture favorable :<br />
explosion de l’internet et offres<br />
d’emploi en plein boom.<br />
Chez Lycos, puis AOL France,<br />
elle acquiert une véritable expertise<br />
en marketing online.<br />
Elle entre chez Boursorama en<br />
2005 et lance Boursorama<br />
Banque avec succès. Son prochain<br />
challenge dès septembre :<br />
en Espagne.<br />
Nicolas Borit (90)<br />
Directeur Général de Dragages<br />
Hong Kong (filiale de Bouygues<br />
Construction en Asie)<br />
➜Séduit ➜ par le BTP<br />
En troisième année, Nicolas fait<br />
son stage dans le groupe<br />
Bouygues, et… y est encore<br />
20 ans plus tard. Il acquiert les<br />
bases techniques en France durant<br />
cinq ans, (« il a fallu tout<br />
ré-apprendre ») puis est nommé<br />
responsable commercial en<br />
Côte d’Ivoire. Trois ans plus tard,<br />
direction Hong Kong où il va<br />
signer un très gros contrat, celui<br />
de l’AsiaWorld - Expo. Ses missions<br />
: concevoir, construire, financer<br />
puis exploiter cet immense<br />
centre d’expositions et de<br />
concerts, auquel se rajoute deux<br />
ans plus tard un hôtel Marriott<br />
cinq étoiles de 650 chambres.<br />
« C’est comme un BDE, en plus<br />
gros » résume-t-il avec humour.<br />
Laurent Leflond (86)<br />
Directeur Administratif<br />
et Financier d’Emmaüs France<br />
➜Un ➜ engagement<br />
dans l’humanitaire<br />
Son parcours démarre par des<br />
missions humanitaires en France<br />
et à l’étranger (au Caire pour<br />
Sœur Emmanuelle). Puis vient le<br />
temps des multinationales pour<br />
« faire carrière » et faire vivre la<br />
famille. Il choisit la finance qu’il<br />
exerce chez Valeo (dont deux<br />
ans au Mexique) puis Faurecia<br />
(dont deux ans à Madrid).<br />
En 2002, changement de cap,<br />
il devient Directeur administratif<br />
et financier de l’Association<br />
Emmaüs.<br />
« Défendre des valeurs d’humanité,<br />
de solidarité, mais aussi<br />
de dépassement de soi, voilà ce<br />
qui me motive. »<br />
Anne Browaeys (97),<br />
Directrice Générale<br />
Groupe Fullsix<br />
France<br />
Claire Lestoille (95),<br />
Directrice e-commerce<br />
Pierre Et Vacances<br />
Tourisme<br />
Catégorie Non profit Organisations<br />
Stéphane Roques (95),<br />
Secrétaire Général<br />
Genethon<br />
Constance Martin (88),<br />
Responsable des partenariats<br />
Premiere Urgence<br />
Antoine Ortoli (76),<br />
Senior vice-président<br />
Sanofi Aventis<br />
Christophe Brun (82),<br />
Directeur gestion<br />
des flux monde<br />
Essilor International<br />
Remerciements Partenaires<br />
• Mazars<br />
• Lampes Berger, pour les 5 superbes<br />
lampes «éditions d’Art» offertes<br />
aux gagnants.<br />
<strong>62</strong><br />
été 2010<br />
8<br />
9
Portrait<br />
Portrait<br />
<strong>62</strong><br />
été 2010<br />
10<br />
Estampille 100 % digitale !<br />
Il n’y a pas d’âge pour devenir entrepreneur, mais il y a certainement une étape de la vie où la personne se dit :<br />
« c’est le bon moment, car j’ai réuni le maximum de chances pour me lancer maintenant. ».<br />
Après une vingtaine d’années à parcourir le globe pour le compte de la presse écrite (L’Expansion, Prisma<br />
Presse, Le Monde), Antoine Dubuquoy (86) a vécu cette prise de conscience et explore avec nous les chemins<br />
qui l’ont amené à créer récemment deux activités : ROSE - Return On Social Experiment, une agence conseil<br />
en stratégies communautaires et, en parallèle, une expertise sur les problématiques de personal branding<br />
(gestion d’image personnelle sur internet). Conversation à vocation pédagogique.<br />
Quel a été ton parcours<br />
professionnel et les<br />
compétences acquises<br />
jusqu’à… la chute<br />
de Lehman Brothers<br />
en septembre 2008 ?<br />
Le parcours très classique de<br />
quelqu’un qui entre entre dans<br />
la presse, côté régie publicitaire,<br />
par passion pour le média papier.<br />
Qui en explore toutes les<br />
facettes, dont la plus glamour :<br />
Antoine Dubuquoy (86)<br />
l’international. Qui constate<br />
que l’usage généralisé<br />
d’Internet a profondément<br />
changé les écosystèmes des<br />
médias traditionnels.<br />
J’ai évolué progressivement<br />
vers le numérique, avec l’ouverture<br />
d’un blog, l’utilisation<br />
des réseaux sociaux, et<br />
l’acquisition d’une expérience<br />
en mettant les mains dans<br />
le cambouis.<br />
Jusqu’à la décision de quitter<br />
Le Monde où j’avais passé<br />
neuf ans pour rejoindre<br />
IGA Worldwide, start-up<br />
américaine spécialisée dans<br />
l’intégration de marques au cœur<br />
des jeux vidéos en ligne. J’en ai<br />
ouvert le bureau français en<br />
septembre 2008. Seul. Avec des<br />
relais à Londres et Berlin. Le reste<br />
de l’entreprise étant aux<br />
États-Unis. J’ai rejoint IGA<br />
quasiment le jour de l’effondrement<br />
de Lehman Brothers…<br />
La crise financière qui a suivi a<br />
été fatale à la start-up qui avait<br />
planifié une levée de fonds ! Et a<br />
décidé fin 2009 de se recentrer<br />
sur le marché américain…<br />
Quelles expériences<br />
nouvelles as tu retiré de<br />
l’aventure de l’in-game ?<br />
Je me suis prouvé que j’étais<br />
capable de soutenir le projet,<br />
d’évangéliser un marché avec<br />
passion. À partir du moment où<br />
j’avais une histoire intéressante<br />
à raconter. Je proposais à des<br />
marques réelles une présence<br />
dans des univers virtuels.<br />
Aspect positif de l’aventure :<br />
travailler pour des anglo-saxons,<br />
avec une vraie culture du résultat.<br />
Des chiffres. Une nécessité<br />
de rigueur. Quelque chose de<br />
très structurant, que j’avais peu<br />
connu lors de mes expériences<br />
précédentes.<br />
Pourquoi avoir choisi<br />
de se lancer ensuite<br />
dans le « tout digital »,<br />
aussi bien en direction<br />
des entreprises que<br />
des personnes ?<br />
Par pure passion. Je ne suis<br />
pas né « geek », je le suis<br />
devenu progressivement. Et j’ai<br />
appris en tenant mon blog<br />
(www.dubucsblog.com) à partager<br />
mes découvertes, mes<br />
tests, aussi bien dans le domaine<br />
des nouveaux médias, des<br />
réseaux sociaux que des nouveaux<br />
usages de consommation<br />
de contenus, musicaux ou vidéo.<br />
En tant que blogueur, je suis<br />
devenu petit à petit acteur de ce<br />
monde digital en nouant des<br />
contacts, en rencontrant des<br />
gens très impliqués dans le<br />
monde numérique. Une phase<br />
qui m’a permis de gagner en<br />
expertise et en crédibilité.<br />
J’ai fait mon propre « personal<br />
branding ». Après l’aventure IGA,<br />
je ne me voyais pas revenir en<br />
arrière. Le digital permet de se<br />
projeter dans le futur, d’être en<br />
prise avec un écosystème<br />
en perpétuelle évolution.<br />
Rien n’est jamais 100 % acquis,<br />
les évolutions technologiques<br />
sont constantes.<br />
Quels sont les avantages<br />
de se lancer en association<br />
plutôt que seul ?<br />
C’est plus confortable. À condition<br />
d’être bien accompagné.<br />
Au-delà des questions d’actionnariat,<br />
il est important de s’associer<br />
avec quelqu’un avec qui<br />
vous êtes en phase. Avec qui<br />
vous êtes complémentaire.<br />
être d’accord sur les objectifs,<br />
la stratégie. Partager des<br />
valeurs. Il y a un élément à<br />
prendre en compte : la solitude<br />
du créateur. Se retrouver chez<br />
soi du jour au lendemain, avec<br />
son ordinateur et son téléphone<br />
après avoir passé des années<br />
dans de grosses structures laisse<br />
au départ une impression<br />
étrange. Liberté, certes.<br />
Mais aussi absence de contact<br />
humain de proximité… Mon associée<br />
est quelqu’un que je<br />
connais depuis longtemps. C’est<br />
un élément important. Une question<br />
d’alchimie de personnalités !<br />
En quoi les réseaux<br />
sociaux sont ils en train<br />
de révolutionner nos outils<br />
de communication<br />
traditionnels ?<br />
Le Web 2.0 est le web de la<br />
conversation. Les médias<br />
sociaux sont des outils qui<br />
permettent de faire émerger des<br />
communautés d’individus qui se<br />
rassemblent autour d’une idée,<br />
d’une marque, d’un idéal… et<br />
qui dialoguent. Pour les marques,<br />
essayer d’en tirer le meilleur pour<br />
elles mêmes et pour leurs<br />
consommateurs est devenu un<br />
enjeu majeur. Faire entrer leur<br />
public dans l’élaboration de leurs<br />
produits, faire de leurs fans des<br />
ambassadeurs qui vont véhiculer<br />
la bonne parole… Résoudre<br />
des problèmes grâce à la communauté,<br />
etc. Les marques<br />
réalisent qu’elles ont perdu le<br />
contrôle de l’information les<br />
concernant. Avec ROSE, nous<br />
les aidons à organiser les moyens<br />
de prendre la parole afin, non de<br />
reprendre la main à 100 %, mais<br />
d’être dans une posture de<br />
dialogue constructif avec leurs<br />
consommateurs.<br />
En quoi les réseaux<br />
sociaux répondent ils<br />
toujours aux mêmes<br />
besoins de l’homme :<br />
converser, échanger,<br />
partager, mais aussi faire<br />
plaisir à son égo…<br />
Les réseaux sociaux de type<br />
Facebook, mais aussi LinkedIn<br />
ou Viadeo partent de l’individu.<br />
Qui va les utiliser pour se montrer<br />
sous son meilleur jour et<br />
raconter sa vie personnelle ou<br />
professionnelle, parfois avec<br />
beaucoup de fraîcheur, sans se<br />
soucier des conséquences. Ces<br />
outils permettent non seulement<br />
de créer ou de recréer du lien<br />
social. Ce sont de formidables<br />
accélérateurs de mise en relation.<br />
La conversation vient ensuite.<br />
Utiliser un réseau social<br />
c’est partager, échanger. Donner<br />
pour recevoir. C’est un mélange<br />
de recherche de visibilité personnelle,<br />
d’affirmation de soi et de<br />
recherche de réassurance par la<br />
validation de la communauté.<br />
Quelle est ta vision<br />
du « futur numérique » ?<br />
Ni idyllique, ni catastrophiste !<br />
Le meilleur est encore à venir.<br />
Il faut rester dans le flux, essayer<br />
de rester en prise avec l’évolution<br />
technologique, les nouveaux<br />
usages. Ne pas se placer dans<br />
le déni. Le monde numérique est<br />
plus porteur d’opportunités que<br />
de menaces ! Avec ROSE, nous<br />
proposons aux marques d’avancer<br />
vers le futur, en développant<br />
une approche stratégique de<br />
l’utilisation des ressources du<br />
web conversationnel. Aussi bien<br />
en écoutant ce qui se dit sur<br />
elles, mais aussi en préparant le<br />
terrain pour engager le dialogue<br />
avec leurs consommateurs.<br />
Le futur numérique sera<br />
communautaire !<br />
Quels sont tes projets<br />
à court, moyen et long<br />
terme ?<br />
À court terme, la sortie d’un livre<br />
sur le Personal Branding aux<br />
éditions Lextenso. Un guide.<br />
Et bien sûr le développement<br />
de ROSE. Nous travaillons<br />
déjà avec de belles marques,<br />
comme l’Établissement Français<br />
du Sang.<br />
Glossaire<br />
Communauté : Regroupement d’individus<br />
autour d’un projet, d’une idée, d’un centre<br />
d’intérêt, d’une pratique. L’individu rejoint<br />
volontairement la communauté et en respecte<br />
les règles implicites. La communauté défend<br />
ses membres, les enrichit et s’enrichit de<br />
leurs contributions.<br />
1988 : Groupe Expansion<br />
1992 : Le Nouvel Économiste<br />
1993 : Prisma Presse<br />
1999 : Groupe Le Monde<br />
Quels conseils « on line »<br />
et « off line » peux-tu<br />
donner aux différentes<br />
générations de diplômés,<br />
étudiants et professeurs<br />
qui liront cet article ?<br />
Créer sa propre vitrine sur<br />
Internet est une formidable<br />
opportunité de valorisation<br />
personnelle ! Et permet de gérer<br />
son image (son e-réputation,<br />
comme on dit…).<br />
Et si vous voulez en savoir plus…<br />
Appelez-moi ! Engageons la<br />
conversation !<br />
www.rose-agence.com<br />
Propos recueillis<br />
par Marie-Lise Trochu<br />
Community Management : Animation de communautés<br />
E-reputation : Réputation d’une marque sur Internet.<br />
Elle s’évalue à partir de son empreinte numérique, des traces<br />
laissées par elle, volontairement ou non. Elle peut évoluer à<br />
partir des contributions, contenus produits par elle-même ou<br />
les internautes. Elle est le résultat des conversations tenues à<br />
son propos.<br />
Geek : Terme générique désignant les passionnés de technologie<br />
Personal Branding : Gestion de son image de marque<br />
personnelle sur Internet.<br />
CV<br />
2008 : IGA Worldwide<br />
2009 : ROSE – Return On<br />
Social Experiment<br />
<strong>62</strong><br />
été 2010<br />
11
Mobilité<br />
Dossier<br />
Un goût affirmé pour les médias<br />
Spécial Mode : M.O.D.E<br />
Témoignage ce mois-ci de François Rossignol (89), illustrant les meilleures façons de réussir sa mobilité<br />
avec les techniques d’un sportif de haut niveau.<br />
<strong>62</strong><br />
été 2010<br />
12<br />
Après un service militaire à Cols<br />
Bleus, l’hebdomadaire de la<br />
Marine Nationale, j’ai démarré<br />
ma carrière en 91, en enchaînant<br />
les postes de Marketing-<br />
Communication chez l’annonceur,<br />
avec à chaque fois une<br />
progression en terme de statut<br />
et de missions (Chef de Publicité<br />
à la SNCF puis Directeur<br />
Marketing chez Club-Internet).<br />
Première inflexion dans ce parcours<br />
assez homogène, le rachat<br />
par Deutsche Telekom de Club-<br />
Internet, qui occasionne un<br />
changement complet du management,<br />
et pour moi une sortie<br />
fin 2002. Avec à la clé, du temps,<br />
quelques appuis, le début d’un<br />
réseau et plusieurs options à<br />
François Rossignol (89)<br />
disposition, dont celle de se lancer<br />
dans la création d’entreprise.<br />
Mes envies, croisées avec mes<br />
réflexions en cours et les bonnes<br />
rencontres, ont finalement<br />
concrétisé un projet d’entrepreneur<br />
autour d’une idée de média<br />
gratuit, financé par son audience<br />
et dédié au sport et à ses déclinaisons.<br />
C’est le début de l’aventure<br />
de Sport, hebdo gratuit, qui<br />
deviendra également un site et qui<br />
donnera aussi naissance à une<br />
filiale à Londres, avec les mêmes<br />
produits (magazine et site).<br />
Petite idée devenue structure binationale,<br />
financée par des fonds<br />
d’investissement privés (35 m/€<br />
de levées de fonds cumulées) et<br />
réalisant 15 m/€ de CA, sur un<br />
modèle qui a su être rentable<br />
trois ans après son lancement,<br />
sans pouvoir maintenir ses<br />
bénéfices dans les années de<br />
crise publicitaire à partir de 2008.<br />
Cette étape, absolument passionnante<br />
et terriblement<br />
intense, s’est achevée en 2009,<br />
emportée par la crise et ses<br />
conséquences sur la trésorerie<br />
d’une PME au modèle fragile,<br />
et qui n’avait pas su s’adosser<br />
au préalable à un groupe industriel<br />
solide.<br />
Presque 20 ans après avoir<br />
entamé mon parcours professionnel,<br />
il était temps de se<br />
poser, de faire retomber la poussière<br />
et de trouver les ressorts<br />
fondamentaux pour réussir à se<br />
repositionner. L’enjeu alors était<br />
celui du bon accompagnement,<br />
mixant à la fois les sujets<br />
(personnel, professionnel), les<br />
formats (one to one, session de<br />
groupe, conférence) et les outils<br />
(approche réseau, approche<br />
directe).<br />
Dans un premier temps, j’ai<br />
tâtonné, interrogé quelques<br />
contacts, essayé plusieurs<br />
formules (j’ai entamé un outplacement<br />
avec coaching individuel<br />
et formation, en plus du<br />
Club CarrieR) et finalement,<br />
j’en ressors avec des convictions<br />
fortes sur la meilleure façon<br />
de réussir sa mobilité :<br />
• ne rien entamer avant d’être<br />
très au clair sur ses envies, ses<br />
objectifs, son format professionnel<br />
(taille de la structure,<br />
univers, missions, responsabilités).<br />
Il y a un travail préalable<br />
de décantation indispensable<br />
à toute démarche.<br />
• une fois au clair sur son positionnement,<br />
ses cibles, ses<br />
envies, il est temps de travailler<br />
son « jeu de jambes » (les différents<br />
types d’entretien,<br />
les outils de base type CV et<br />
mapping cible, les approches,<br />
les méthodes de recherche, le<br />
référencement sur internet),<br />
• et en parallèle, il faut se<br />
« lancer » sur le terrain, dans<br />
une démarche qui s’apparente<br />
à celle du commercial, se<br />
confronter à son marché,<br />
élargir son premier cercle de<br />
contacts, déployer son réseau,<br />
bref sourcer les personnes clé<br />
qui feront basculer ces rencontres<br />
en opportunités.<br />
• enfin, au-delà du repositionnement,<br />
cette discipline, une fois<br />
acquise, est presque une<br />
hygiène de vie pour les<br />
échéances futures.<br />
Résultat, j’ai intégré les<br />
Inrockuptibles en tant que DGA<br />
Marketing, quatre mois après être<br />
au clair sur mon discours et les<br />
méthodes. Et dans cette dernière<br />
étape, le Club CarrieR a été déterminant,<br />
dans cette dynamique<br />
hebdomadaire du lundi matin, qui<br />
lance la semaine, qui permet de<br />
faire des points d’étape, de se<br />
confronter, d’aider et de trouver<br />
les bonnes idées.<br />
Je n’avais jamais adhéré à<br />
l’Association des Diplômés avant<br />
d’intégrer le Club CarrieR, je suis<br />
membre à vie depuis !<br />
François Rossignol (89)<br />
Contact Club CarrieR :<br />
Alumni.Association@rouenbs.fr<br />
Quatre lettres<br />
et un monde glamour<br />
à souhait. Quatre lettres<br />
et douze diplômés<br />
qui parlent création<br />
et prévisions, tendance<br />
et niveau des stocks.<br />
M comme mystère de la création…<br />
et mystère des chiffres.<br />
Les enjeux sont élevés, la<br />
concurrence sévère. Les chiffres,<br />
nous ne les aurons pas tous :<br />
Christophe Mélard (89), CEO de<br />
Sergio Rossi, préfère parler de<br />
stratégie et Morgane Desogus<br />
(07), responsable logistique chez<br />
Polo Ralph Lauren, reste discrète.<br />
M comme Mode grand<br />
public, donc comme Monoprix<br />
où Émilie Noël (02) achète gants,<br />
ceintures et chapeaux.<br />
O comme ouvert sur le monde.<br />
Avec Alexandre Miroux (94),<br />
un DAF 100 % japonisant ou<br />
Marie-Laure Rigal-Raffard (90),<br />
directrice marketing produits, les<br />
deux diplômés portant les couleurs<br />
de la marque Lacoste.<br />
O comme originalité avec<br />
Marie Leb (05) directrice régionale<br />
chez Kookaï, qui revendique<br />
le droit à la vente et au terrain.<br />
Ou avec Patrick Becouarn (73),<br />
président du Directoire de<br />
Du Pareil Au Même, qui<br />
démontre que la maturité<br />
des seniors sied bien à la mode<br />
Enfants.<br />
D comme débordement<br />
d’idées. Ainsi en témoigne<br />
Éric Rousseau (91), bras droit<br />
de Jean Paul Gaultier et directeur<br />
commercial international.<br />
D comme dynamique :<br />
Muriel Courtois (04) Senior<br />
Forcast Analyst chez Levis sait<br />
déjà quel jean vous porterez<br />
l’année prochaine ! D enfin<br />
comme Dr Martins ou Dockers,<br />
deux des 300 marques<br />
de Sarenza.com. où Claire<br />
Cavaglione (06) officie en qualité<br />
de responsable des partenariats.<br />
E comme élégance, à coup sûr !<br />
À New York, Pauline Bohl (06)<br />
s’habille en Marc Jacobs pour<br />
discuter finances avec les créatifs<br />
et Chantal Helal (80), secrétaire<br />
générale, porte le noir chez<br />
Sonia Rykiel. Et cela lui va bien.<br />
La revue de détails est terminée.<br />
Fashion-addicts ou consommateurs<br />
raisonnables, bienvenue<br />
dans la collection d’été !<br />
Dossier réalisé par Marie-<br />
Suzel Inzé (80)<br />
<strong>62</strong><br />
été 2010<br />
13
Dossier<br />
Dossier<br />
Jolie pointure !<br />
Joindre l’utile à… l’accessoire<br />
Président de Sergio Rossi, Christophe Mélard (89), apporte expertise financière et marketing aux chaussures<br />
de luxe. Comme quoi les cordonniers peuvent être les mieux chaussés.<br />
Adorer la mode et y travailler, c’est le rêve. Témoignage d’Émilie Noël (02), acheteuse-chef de produit pour les<br />
accessoires chez Monoprix. Un poste qui lui va comme un gant.<br />
Christophe Mélard (89)<br />
« Mon objectif, c’est de rendre la<br />
marque encore plus désirable !<br />
Il faut s’appuyer sur les racines<br />
de la marque pour lui donner<br />
un élan nouveau. » Celui qui<br />
s’exprime ainsi est forcément<br />
un marketeur, non ? Perdu !<br />
C’est Christophe Mélard (89),<br />
financier hors pair et président de<br />
Sergio Rossi (Gucci Group).<br />
En mai 2009, l’homme est arrivé<br />
à la tête du spécialiste italien de<br />
chaussures de luxe pour femmes<br />
avec une carrière de financier<br />
exemplaire… dans des univers<br />
où la marque est prédominante.<br />
Ainsi il a été DAF de Pernod,<br />
DAF européen de Travel Price,<br />
Vice président de Danone France,<br />
DAF Monde Yves-Saint-Laurent<br />
Beauté, Président de Roger<br />
Gallet… « Dans chaque cas, commente<br />
Christophe, la problématique<br />
est différente mais toujours<br />
centrée sur la création de valeur. »<br />
Un luxe, des flux<br />
Aujourd’hui, le cas des prestigieuses<br />
chaussures Sergio Rossi<br />
a de quoi séduire le spécialiste.<br />
« Cette marque a tout pour elle,<br />
résume Christophe depuis Milan<br />
où il vit en semaine. Elle est<br />
ancrée dans la culture italienne<br />
et sa fabrication est totalement<br />
artisanale pas moins de<br />
160 opérations manuelles !<br />
Elle a un passé prestigieux qui<br />
la rend, encore aujourd’hui,<br />
extrêmement désirable pour des<br />
femmes contemporaines. »<br />
Pour Christophe, il va donc falloir<br />
piloter, avec le directeur artistique,<br />
l’accélération de la croissance et<br />
la visibilité d’une marque<br />
en concurrence avec les spécialistes<br />
britanniques ou français.<br />
La marque, acteur majeur dans<br />
le monde des chaussures de luxe<br />
entend se développer encore<br />
davantage à l’international.<br />
Avec les contraintes ad hoc.<br />
« Le territoire est global mais les<br />
goûts sont locaux », avertit le<br />
diplômé.<br />
Conclusion ? Notre financier,<br />
par ailleurs titulaire d’une licence<br />
d’Histoire de l’art, s’avère donc<br />
aussi un marketeur avisé.<br />
D’où son conseil aux jeunes<br />
financiers : « Plus vous vous extirperez<br />
des chiffres, plus vous réussirez<br />
! » Un genre de botte secrète.<br />
Elle achète par centaines des<br />
sacs à main, des ceintures, des<br />
lunettes de soleil… Émilie Noël<br />
(02) serait-elle une fashionaddict<br />
? Oui, mais surtout une<br />
acheteuse-chef de produit chez<br />
Monoprix. « J’ai toujours voulu<br />
travailler dans la mode ! avoue<br />
celle qui avait pourtant suivi la<br />
dominante Finance de Marché.<br />
Aussi, j’ai fait deux stages en<br />
Achat textiles chez Franck et Fils<br />
et Du Pareil Au Même. » Devant<br />
l’expérience et la motivation,<br />
Monoprix n’hésite donc pas et<br />
en 2002, recrute cet élément<br />
prometteur. Aujourd’hui, les responsabilités<br />
sont bien là et les<br />
chiffres le prouvent. « Pour l’année<br />
2010, résume la chef de<br />
produit, mon budget s’élève à<br />
plus de 34 millions d’euros pour<br />
près de 2 millions d’articles<br />
répartis en 451 références. »<br />
Derrière les chiffres se cache un<br />
métier exigeant fait d’observation<br />
du marché (« Monoprix ne lance<br />
pas les tendances, mais les<br />
suit », précise la chef de<br />
produit), de collaboration avec<br />
le département Textile Femme,<br />
de délais serrés. « Entre choix<br />
des produits avec les stylistes<br />
et production en Asie, nous<br />
travaillons plus d’un an<br />
en amont, détaille<br />
Émilie. Je suis<br />
garante de tout le<br />
process jusque<br />
la livraison ! » Comprendre par<br />
là que la diplômée peut passer<br />
deux heures à choisir entre<br />
trois nuances de bleu pour une<br />
écharpe, qu’elle se rend à<br />
Hong-Kong tous les six mois,<br />
Shanghai ou New-Dehli pour<br />
négocier avec les fournisseurs,<br />
qu’elle veille à la sécurité du<br />
consommateur en exigeant<br />
l’application de la directive<br />
Reach pourtant non<br />
encore obligatoire…<br />
Cela suffit-il pour<br />
lutter contre les<br />
puissants spécialistes,<br />
Zara et<br />
autres H & M,<br />
capables<br />
de<br />
répondre à toute tendance fraîchement<br />
émergée à la vitesse<br />
de l’éclair ? « Nous avons nos<br />
armes, réplique Émilie en<br />
souriant. Par exemple un bureau<br />
de style performant : le style<br />
de Monoprix est réputé.<br />
Nous réservons aussi des<br />
espaces de production,<br />
nous faisons livrer les échantillons<br />
par avion… sauf quand<br />
un nuage volcanique dérange<br />
nos plannings ! »<br />
Si Émilie déclare s’amuser énormément,<br />
elle devient sérieuse<br />
quand elle parle d’avenir.<br />
« Category manager serait<br />
intéressant, suggère-t-elle.<br />
Budget, merchandising, management…<br />
en gardant un pied<br />
dans les achats… » L’affaire sera<br />
vite dans le sac !<br />
Ralph Lauren… Genève… le top du luxe ! Pour Morgane Desogus (07),<br />
spécialiste de la logistique, c’est surtout l’efficacité qui compte.<br />
<strong>62</strong><br />
été 2010<br />
14<br />
Après une majeure Finance-<br />
Contrôle- Pilotage et deux stages<br />
en logistique, Morgane<br />
Desogus (07) n’avait<br />
qu’une idée en tête.<br />
Ou plutôt deux : la gestion<br />
des flux et l’international.<br />
De luxe, de mode,<br />
à l’époque, il n’était<br />
pas question… Alors ?<br />
« J’ai répondu à une<br />
offre d’emploi parue<br />
en Suisse, confirme<br />
cette diplômée originaire<br />
de Haute-<br />
Savoie. Mais je ne<br />
savais pas que<br />
je postulais chez<br />
Ralph Lauren ! »<br />
Morgane Desogus (07)<br />
Morgane entre donc chez ce<br />
grand nom américain comme<br />
« Allocation Associate ». Le terme<br />
mérite quelques précisions.<br />
« Notre service fait le lien entre le<br />
Customer Service et l’entrepôt,<br />
précise la diplômée. Les commandes<br />
vont du polo bien connu<br />
pour femme, homme et enfant,<br />
aux articles de luxe, en passant<br />
par le mobilier de maison et<br />
même les vêtements pour<br />
chiens. » La diplômée est dédiée<br />
à la zone Europe (dont Russie,<br />
Émirats Arabes Unis) mais les<br />
livraisons se font dans plus de<br />
50 pays, à partir d’un entrepôt<br />
basé en Italie. « C’est difficile de<br />
travailler à distance sans voir<br />
le produit, commente Morgane,<br />
mais c’est tellement enrichissant<br />
d’avoir des collègues basés dans<br />
un autre pays ! ». Il lui faut de plus<br />
jongler avec la distribution d’une<br />
dizaine de marques (Polo Jeans,<br />
Ralph Lauren, Collection, Black<br />
Label…) dans des corners, les<br />
ouvertures de magasins à Istanbul,<br />
Dubaï, Qatar ou dernièrement à<br />
Saint-Germain, bref ! hiérarchiser<br />
les priorités en permanence.<br />
« Une livraison standard se fait en<br />
moyenne en neuf jours à réception<br />
de la commande, illustre Morgane,<br />
et nous cherchons souvent à<br />
consolider les commandes avant<br />
de livrer. Pour les marques de luxe,<br />
nous assurons des délais de<br />
livraison beaucoup plus courts. »<br />
Morgane, également en contact<br />
avec le Département Finances<br />
pour tout ce qui concerne la gestion<br />
des paiements, est de plus<br />
devenue incollable en procédures<br />
d’export, de douane et autres<br />
certificats de produits spéciaux.<br />
« Mon poste est polyvalent et c’est<br />
cela que j’apprécie ! » résume celle<br />
qui fait désormais partie des « frontaliers<br />
». Reste que notre jeune<br />
femme aimerait bien parfois voyager<br />
autant que les produits maison.<br />
« Le marché se développe<br />
beaucoup en Asie », confie-t-elle.<br />
Nul doute qu’en cas de départ,<br />
Morgane saura gérer sa logistique<br />
personnelle…<br />
Émilie Noël (02)<br />
<strong>62</strong><br />
été 2010<br />
15
Dossier<br />
Dossier<br />
à la mode japonaise<br />
Financier dans l’âme et japonais de cœur, Alexandre Miroux (94) a quitté L’Oréal pour Lacoste…<br />
et découvert les spécificités de la finance du secteur textile.<br />
Sur le terrain de la mode<br />
Dynamique et réactive, Marie Leb (05) a trouvé en Kookaï la marque qui lui correspond.<br />
Témoignage d’une Directrice Régionale, qui jongle avec les RH, la gestion et les produits.<br />
<strong>62</strong><br />
été 2010<br />
16<br />
La finance se veut être une<br />
spécialité facilement transposable<br />
d’un secteur à l’autre. Oui et non<br />
pourrait, depuis le Japon,<br />
répondre Alexandre Miroux (94).<br />
En effet, le diplômé sait de quoi il<br />
parle. Après dix ans chez L’Oréal<br />
(coopération incluse), le financier<br />
a été chassé par Lacoste.<br />
Et depuis 2006, il est DAF de<br />
Fabricant, joint venture entre<br />
Devanlay et Marubeni, une<br />
Sogo Shosha* japonaise.<br />
Si l’homme peut s’appuyer sur<br />
son expérience dans la cosmétique<br />
pour gérer 80 millions<br />
d’euros de chiffre d’affaires dans<br />
plus de 200 portes en propre, il<br />
fait pourtant face à des règles différentes.<br />
« En cosmétique,<br />
explique Alexandre, 70 % des<br />
produits sont des fonds de<br />
catalogue et 30 % seulement<br />
des nouveautés. Ici la logique est<br />
inverse : 80 % des produits ne<br />
durent qu’une saison (6 mois) ! »<br />
En conséquence de quoi,<br />
l’homme a les yeux rivés sur<br />
le sales through ou taux d’écoulement<br />
de la marchandise.<br />
« La finance doit être réactive mais<br />
aussi pro active, insiste le DAF.<br />
Chaque saison, il faut notamment<br />
veiller au bon équilibre entre le<br />
niveau des stocks, la marge brute<br />
des produits et le niveau de<br />
ristournes accordées au client.<br />
En fonction des chiffres, il faut<br />
décider quelle part de produit<br />
sera écoulée par des promotions,<br />
des soldes et en outlet, quand et<br />
à quel taux de remise. »<br />
Les différences ne s’arrêtent pas<br />
là. « Ce qui est difficile dans le<br />
textile, souligne Alexandre, ce sont<br />
les impondérables. Dans la<br />
cosmétique, on s’appuie sur de<br />
nombreuses études (focus group,<br />
test de formules…), qui n’existent<br />
pas ou peu dans le textile. »<br />
Les prévisions en sont donc<br />
La stratégie du crocodile<br />
Marie-Laure Rigal-Raffard (90), Directrice Marketing Produits Devanlay Lacoste, aime<br />
les polos mais pas seulement. Détails sur un positionnement aux dents longues.<br />
Avec 14 millions de polos vendus<br />
en 2009 et un CA global de la<br />
marque de 1,5 milliard d’euros,<br />
les équipes Marketing « Devanlay<br />
Lacoste » pourraient se reposer<br />
sur leurs lauriers. Non, car Marie-<br />
Laure Rigal-Raffard (90) !<br />
Directrice Marketing Produits depuis<br />
2009, veille aux destinées<br />
de l’offre de produits textile<br />
Homme, Femme, Enfant, et<br />
Accessoires. « Notre légitimité<br />
historique s’est fondée sur le polo,<br />
reconnaît Marie-Laure, mais nous<br />
souhaitons renforcer notre stratégie<br />
produits pour d’autres<br />
Alexandre Miroux (94)<br />
d’autant plus délicates pour<br />
Alexandre, qui à la tête d’une<br />
équipe de 20 personnes, chapeaute<br />
la finance, l’informatique,<br />
catégories comme les pullovers,<br />
les chemises en Homme ou les<br />
robes en Femme. Notre priorité<br />
pour les prochaines saisons est<br />
également de déployer une<br />
vision stylistique et produits plus<br />
forte pour le PAP Femme,<br />
notre marque étant avant tout<br />
considérée comme une marque<br />
masculine. »<br />
Pour réussir, la diplômée a<br />
quelques atouts : un 3 e cycle à<br />
l’Institut Français de la Mode,<br />
une expérience de Chef de<br />
groupe PAP Homme et Femme<br />
pour la marque Lanvin puis le<br />
le juridique, les RH et la fabrication.<br />
Heureusement il a pour<br />
lui les qualités indispensables :<br />
capacité d’écoute, curiosité,<br />
sens du détail et un excellent<br />
niveau en japonais.<br />
Bien intégré au pays du Soleil<br />
levant, marié à une japonaise,<br />
membre de l’équipe de Rugby<br />
All France, comment Alexandre<br />
envisage-t-il la suite de son<br />
parcours ? « Je fais partie des<br />
décideurs de l’entreprise, c’est<br />
passionnant, et je me sens bien<br />
dans ce pays, répond-t-il.<br />
Mais je reste ouvert sur<br />
d’autres opportunités internationales…<br />
» Que la marque au<br />
crocodile saura lui proposer à<br />
coup sûr.<br />
* société de commerce international<br />
Marie-Laure Rigal-Raffard (90)<br />
lancement de la collection PAP<br />
Homme chez Louis Vuitton…<br />
Aujourd’hui, les facettes de sa<br />
fonction sont aussi nombreuses<br />
que les écailles de l’animal totem<br />
de la marque. « Analyse des<br />
Chaque matin, Marie Leb (05)<br />
se pose une question.<br />
« Qu’est-ce que je ferais si les<br />
15 magasins Kookaï de Paris*<br />
étaient à moi ? » Le ton est<br />
donné. Marie, Directrice<br />
Régionale chez Kookaï, est une<br />
femme de terrain. Et une<br />
passionnée de mode : toute<br />
petite déjà, elle customizait<br />
ses vêtements…<br />
Pourtant les choses n’étaient<br />
pas écrites pour autant :<br />
Marie a d’abord fait une<br />
licence d’allemand et un an<br />
d’enseignement.<br />
La conclusion ? « Ce n’était pas<br />
moi ! s’exclame-t-elle. J’ai<br />
donc préparé les écoles de<br />
mode et sur les conseils de mes<br />
parents… Rouen <strong>Business</strong><br />
<strong>School</strong>. » La suite est toute<br />
marchés textiles Sportswear, des<br />
ventes, des remontées terrain,<br />
stratégie et structuration de<br />
l’offre, coordination du développement<br />
des collections en collaboration<br />
avec la Direction<br />
artistique, coordination des<br />
adaptations régionales, gestion<br />
des éditions limitées et opérations<br />
liées au sponsoring sportif…,<br />
énumère Marie-Laure, et<br />
management d’une équipe de<br />
30 personnes ! » Une équipe, qui<br />
en période de ralentissement<br />
économique se mobilise pour<br />
être encore plus à l’écoute des<br />
consommateurs et des marchés.<br />
« Nous étudions les grandes<br />
évolutions de tendances ou de<br />
aussi amusante. Son premier<br />
job, responsable du corner<br />
Petit Bateau aux Galeries<br />
Lafayette, la jeune femme le<br />
➜<br />
consommation, afin de dimensionner<br />
au mieux notre offre<br />
produits et de la proposer dans<br />
les canaux de distribution les plus<br />
adaptés, précise la directrice<br />
marketing. Ainsi, après le marché<br />
américain, nous venons par<br />
exemple d’inaugurer notre site<br />
marchand e-commerce pour<br />
une partie de l’Europe. Et nous<br />
lançons un nouveau segment L !<br />
VE destiné aux 18-25 ans… »<br />
Le crocodile a donc de beaux<br />
jours devant lui. Notre spécialiste<br />
du Marketing Produits aussi.<br />
Celle qui se destinait aux<br />
Ressources Humaines aura<br />
bien fait de changer son polo<br />
d’épaule…<br />
décroche par hasard.<br />
« Une amie s’est désistée de<br />
l’entretien à la dernière minute !<br />
se souvient la DR, je l’ai<br />
remplacée. » Du bon sens, de<br />
l’audace… cela commençait<br />
bien. Un temps chef de département<br />
Parfumerie-Joaillerie,<br />
Marie fait ensuite ses armes<br />
pendant trois ans chez Armand<br />
Thierry. Avec un certain<br />
succès… « A 25 ans, j’étais<br />
Directrice régionale ! soulignet-elle<br />
en riant. C’est très rare,<br />
c’est plutôt un job de senior… »<br />
En mars 2010 Marie rejoint<br />
Kookaï : la marque lui correspond<br />
! Problématique majeure :<br />
les Ressources Humaines.<br />
« En région parisienne, il y<br />
a beaucoup de turn-over sur<br />
les patrons de magasins<br />
et les vendeuses, résume<br />
la diplômée. Il faut recruter les<br />
bons éléments et les fidéliser. »<br />
Dont acte : organisation de soirées<br />
de recrutement, formation<br />
à la vente, accompagnement<br />
au quotidien et même coup de<br />
main pour les inventaires.<br />
« Je suis la courroie entre le<br />
siège et les boutiques, poursuit<br />
la Directrice Régionale.<br />
Qu’il s’agisse de discours produit,<br />
de merchandising ou de<br />
gestion, je dois vérifier que<br />
les messages du siège sont<br />
appliqués. »<br />
Le terrain apporte donc à<br />
Marie, 29 ans, de belles<br />
responsabilités. Aussi une<br />
chose étonne la jeune femme :<br />
« Les diplômés d’école de<br />
commerce ne s’intéressent pas<br />
aux fonctions de terrain !<br />
déplore-t-elle. Quand j’ai<br />
démarré, mes amis n’ont pas<br />
compris… Pourtant ces métiers<br />
sont complets, évolutifs et…<br />
très bien payés ! » Des arguments<br />
qui pourraient finalement<br />
séduire les fashionitas de<br />
Rouen <strong>Business</strong> <strong>School</strong>.<br />
* Marie a également<br />
en charge le magasin<br />
de Berlin.<br />
Marie Leb (05)<br />
<strong>62</strong><br />
été 2010<br />
17
Dossier<br />
Dossier<br />
DPAM (mais rien comme tout le monde)<br />
Levi’s forever<br />
<strong>62</strong><br />
été 2010<br />
18<br />
À 61 ans, le nouveau président du Directoire de Du Pareil Au Même, Patrick Becouarn (72), donne un coup<br />
de jeune à la marque bien connue de vêtements pour enfants.<br />
Patrick Becouarn (72)<br />
Cet homme-là ne fait rien comme<br />
tout le monde. D’abord à<br />
Rouen, il l’avoue de lui-même,<br />
Patrick Becouarn (72) a obtenu<br />
son diplôme avec difficultés.<br />
« Je l’ai repassé depuis l’étranger,<br />
s’exclame-t-il en riant.<br />
Je pense que l’École a préféré<br />
me le donner ! » Ensuite parce<br />
qu’à 61 ans, après une carrière<br />
orientée grande consommation<br />
alimentaire * , le Breton a viré de<br />
bord : depuis février 2009,<br />
il est Président du Directoire et<br />
associé ** de la jolie enseigne de<br />
vêtements pour enfants<br />
Du pareil au même (DPAM).<br />
L’entreprise compte aujourd’hui<br />
400 magasins, dont 225 à<br />
l’étranger, et 180 millions d’euros<br />
de chiffre d’affaires.<br />
C’est l’actionnaire (H Partners)<br />
qui a placé notre homme à ce<br />
poste. « La marque DPAM<br />
avait une image fantastique,<br />
commence Patrick, mais ses<br />
méthodes devaient être<br />
revues. Les experts du textile<br />
avaient vécu sur leurs acquis… »<br />
Pour retrouver la rentabilité,<br />
le diplômé a retroussé ses<br />
manches : fermetures ou rachat<br />
de magasins, changement des<br />
cadres, modernisation des<br />
outils… « Le textile est un métier<br />
difficile, plein d’incertitudes,<br />
et très dépendant de la météo,<br />
enchaîne l’homme d’affaires.<br />
à moi de baisser le degré<br />
d’incertitude en confortant le<br />
professionnalisme des activités<br />
support. » Exemple avec la<br />
logistique où la gestion au carton<br />
a été remplacée par la gestion à<br />
la taille et au coloris, avec des<br />
achats désormais sécurisés très<br />
en amont… Les ressources<br />
humaines ont également connu<br />
leur révolution : hausses de<br />
salaires et actions gratuites pour<br />
les équipes. « Ici, les gens sont<br />
passionnés ! argumente Patrick.<br />
Il y a 20 ans, Éric Rousseau (91),<br />
assistant manager, remplissait<br />
les frigos de Marks & Spencer.<br />
Aujourd’hui, Directeur Commercial<br />
International de Jean Paul<br />
Gaultier, il vient de co-organiser<br />
un défilé de haute couture dans<br />
la plus belle gare de Moscou…<br />
Un grand écart ? « Non, pas<br />
vraiment, sourit le diplômé.<br />
J’ai toujours travaillé dans une<br />
logique de collection, de<br />
tendances et progressivement,<br />
j’ai ajouté des cordes à mon<br />
arc. » Ce qu’un coup d’œil<br />
sur le CV, exemplaire, d’Éric<br />
confirme : assistant manager<br />
Et de la conception des collections<br />
(1 200 produits pour<br />
chacune des deux collections<br />
annuelles) en passant par le<br />
merchandising ou les achats, ils<br />
font des métiers d’expert. »<br />
Chez notre senior, on le voit,<br />
l’enthousiasme, l’ambition et<br />
l’efficacité sont au rendez-vous.<br />
Aussi quand certains pensent<br />
qu’à son âge il devrait<br />
être ailleurs, Patrick, aussi<br />
propriétaire d’une librairie à<br />
Vannes, réaffirme les clés de<br />
la longévité professionnelle.<br />
« Se remettre en cause, acquérir<br />
des nouvelles compétences,<br />
explique celui qui a toutefois<br />
connu deux années sans emploi.<br />
Au plus près de la créa tion<br />
Visite privée de la task force de Jean Paul Gaultier avec éric Rousseau (91)<br />
Directeur commercial international.<br />
en écosse, Deputy Manager du<br />
magasin Marks &Spencer<br />
Anvers, responsable du textile<br />
pour le nouveau Mark & Spencer<br />
de la Rue de Rivoli, responsable<br />
merchandising chez ETAM,<br />
Directeur régional Paris chez<br />
Habitat, directeur d’une filiale<br />
Céline (Groupe LVMH) puis<br />
directeur International Export de<br />
la même marque avec des<br />
ouvertures en Azerbaïdjan, en<br />
Arabie Saoudite…<br />
Aussi pourquoi, en ce début<br />
d’année 2010, et en pleine<br />
récession, Éric quitte-t-il Céline<br />
pour Jean Paul Gaultier<br />
Et prendre des risques. D’ailleurs<br />
c’est parce que je ne connais<br />
rien au textile que je vais<br />
réussir ! » Les marques fortes<br />
résistent bien aux vents<br />
contraires, a coutume de dire ce<br />
marin. Apparemment, les fortes<br />
têtes aussi.<br />
(*) président de Kraft France, Directeur<br />
Europe des marques Distributeur chez<br />
Carrefour, Président d’Havas media<br />
Europe, Directeur de la Division Produits<br />
Grand Public chez les Laboratoires<br />
Ciba Geigy, marketing chez Unilever<br />
(**) Patrick est actionnaire de DPAM<br />
au travers du fonds H Partners, dont il est<br />
associé. Le fonds H Partners est le<br />
véhicule d’investissements créé<br />
par Olivier Halley (famille fondatrice<br />
de Promodes).<br />
Éric Rousseau (91)<br />
(30 magasins et 600 clients<br />
multimarques) ? Parce que le<br />
challenge est sur-mesure !<br />
« Je vais appliquer ma méthode,<br />
Quel jean porterez-vous dans un an ? Réponse avec Muriel Courtois (2004), Senior Forcast Analyst chez Levi’s.<br />
Muriel Courtois (04) a un talent<br />
rare. En touchant un échantillon<br />
de jean, elle peut dire combien<br />
il s’en vendra dans dix-huit mois<br />
en Belgique ou en Suède !<br />
Le job de cette diplômée visionnaire<br />
? Senior Forcast Analyst<br />
chez Levi Strauss, à Bruxelles.<br />
Sa mission ? « J’établis des<br />
prévisions de vente pour la<br />
distribution hors de notre réseau<br />
propre, et pour 1 500 produits,<br />
ce pour le Bénélux et la<br />
Scandinavie », répond Muriel.<br />
Entre nouvelle collection tous<br />
les six mois et prévisions portant<br />
sur 1,5 million de pièces,<br />
la jeune femme mêle deux<br />
de ses qualités : la rigueur et<br />
la fantaisie.<br />
explique le directeur commercial.<br />
Évaluer l’existant,<br />
comprendre la marque, le<br />
quantitatif, le qualitatif, et<br />
définir des priorités. Il va<br />
falloir consolider, optimiser<br />
les forces, faire converger la<br />
distribution sur certains marchés…<br />
» L’équipe entend<br />
redéployer « l’homme » et faire<br />
grandir des lignes nouvelles<br />
comme la ligne enfant Junior<br />
Gaultier. Mais l’histoire n’est pas<br />
écrite et la marque est à l’affût<br />
des opportunités. « Jean Paul<br />
Gaultier est avant tout un créateur,<br />
s’enthousiasme Éric.<br />
Il a dessiné une collection<br />
de meubles pour Roche<br />
Bobois, aménagé la suite<br />
Elle Décoration à la Cité de<br />
Celle qui a étudié le contrôle de<br />
gestion sait prendre des<br />
risques : après son diplôme, elle<br />
est partie un an en Amérique<br />
Latine pour une action<br />
d’échange entre écoliers sur ses<br />
propres deniers puis s’est faite<br />
agent d’un peintre brésilien…<br />
Aujourd’hui, elle réussit dans un<br />
job sur-mesure mais sous pression.<br />
« Les cycles de vie sont<br />
très courts, explique Muriel.<br />
À l’extrême, un T-shirt peut ne<br />
rester que deux mois en magasin<br />
! Nous naviguons entre deux<br />
écueils : produire trop, ce qui<br />
augmente les stocks, et<br />
produire trop peu, donc ne pas<br />
assurer la demande. » Pour relever<br />
le défi, Muriel prend en<br />
l’architecture et du patrimoine.<br />
Il est capable de créer une<br />
collection unique pour Target<br />
aux États-Unis ou les collections<br />
Prêt à porter femme pour<br />
Hermès. » Ici on comprend<br />
mieux les motivations du<br />
diplômé. « J’ai fait le choix<br />
d’une maison avec un créateur<br />
et d’un projet fort dans un<br />
pool autour de Jean<br />
Paul Gaultier, se réjouit-il.<br />
C’est un choix du cœur avant<br />
tout : j’ai du respect pour<br />
l’homme, de l’affinité pour ses<br />
valeurs : ouverture, métissage,<br />
liberté, anticonformisme… »<br />
à 41 ans, Éric conjugue<br />
donc challenge professionnel<br />
et aspirations personnelles.<br />
Le vrai luxe !<br />
➜<br />
permanence la température du<br />
marché. « Je discute beaucoup<br />
avec la force de vente, les<br />
équipes Produits, les Finances<br />
aussi, résume-t-elle. Et je vais<br />
souvent dans la rue, dans les<br />
lieux branchés, spécialement<br />
en Suède et au Danemark.<br />
En matière de jean, ce sont les<br />
scandinaves qui créent les<br />
tendances ! »<br />
Muriel est donc dans son<br />
élément. « L’univers et les valeurs<br />
de Levi’s me parlent,confie<br />
celle qui se demande chaque<br />
matin quel jean elle va mettre.<br />
La veste en jean, les chemises<br />
à carreaux, c’est l’authenticité<br />
! ». La diplômée voit pourtant<br />
au-delà du mythe américain.<br />
En effet l’entreprise qui déclare<br />
vendre un Jean 501 toutes les<br />
17 secondes, offre de belles<br />
opportunités, spécialement à<br />
l’international. « Nous sommes<br />
présents dans 110 pays,<br />
termine Muriel. Je peux<br />
demander à partir… » Où ?<br />
Cela, la visionnaire ne l’a pas<br />
encore prévu.<br />
Muriel Courtois (04)<br />
<strong>62</strong><br />
été 2010<br />
19
Dossier<br />
Dossier<br />
Bien dans ses… escarpins !<br />
Comme elle n’a pas les deux pieds dans le même sabot, Claire Cavaglione (06) a trouvé un job qui la botte :<br />
responsable du marketing relationnel et des partenariats chez Sarenza.com.<br />
Voir la vie en noir (et aimer cela)<br />
Chantal Helal (80) est secrétaire générale dans une entreprise familiale… Sonia Rykiel !<br />
Et cultive les valeurs Maison : liberté, créativité, prise en considération et respect des hommes.<br />
<strong>62</strong><br />
été 2010<br />
20<br />
Claire Cavaglione (06)<br />
En matière de job, Claire<br />
Cavaglione (06) a trouvé chaussure<br />
à son pied. Depuis deux ans<br />
et demi, cette passionnée de webmarketing<br />
est responsable<br />
Marketing relationnel et partenariats<br />
chez Sarenza. com. Un site<br />
qui annonce le plus grand choix<br />
de chaussures sur Internet,<br />
40 millions d’euros de chiffre<br />
d’affaires en 2009 et plus de<br />
100 % de croissance annuelle !<br />
Le cœur de la mode alors ?<br />
Pas sûr. « La mode est subjective,<br />
affirme cette jeune femme de<br />
28 ans. C’est un parti-pris que<br />
de décréter qu’une chaussure est<br />
à la mode. Sarenza s’adresse à<br />
tous les consommateurs, ceux<br />
qui aiment les chaussures des<br />
créateurs comme ceux qui privilégient<br />
le confort… » Entre le choix<br />
(300 marques !), la livraison et le<br />
retour gratuits, la méthode semble<br />
fonctionner : Sarenza vient de<br />
vendre sa millionième paire de<br />
chaussures ! « En deux ans, poursuit<br />
Claire, mes objectifs ont été<br />
multipliés par six ! Le nerf de la<br />
guerre, c’est notre base de données<br />
de plus de trois millions<br />
d’adresses e-mail. Cela fait<br />
un français sur trente. Mes objectifs<br />
sont de fidéliser au maximum<br />
les clients existants et d’acquérir<br />
de nouveaux clients. L’acquisition<br />
passe par un monitoring précis du<br />
ROI dans le temps et la fidélisation<br />
par une excellente connaissance<br />
client. » Dans cette entreprise à<br />
taille humaine (60 personnes), tout<br />
va très vite. « Tout est mesurable,<br />
tout est optimisable ! souligne celle<br />
qui a fait ses armes dans le web<br />
marketing à New York. En fonction<br />
des résultats d’un e-mailing<br />
envoyé le matin, je peux réagir dès<br />
l’après-midi en envoyant des offres<br />
ciblées. » Pour être encore plus<br />
efficace, le site va optimiser son<br />
CRM (Customer Relationship<br />
Management) par le déploiement<br />
d’outils dédiés. « Nous cherchons<br />
à mieux segmenter nos clients<br />
pour mieux comprendre leurs<br />
comportements d’achats et<br />
mieux répondre à leurs attentes,<br />
souligne Claire. Il y a ceux qui<br />
n’achètent que des baskets, ceux<br />
qui sont fans des bottines<br />
violettes et ceux qui passent leurs<br />
journées en tong ! Si la segmentation<br />
client est réussie, ce qui est<br />
la pierre angulaire de tout CRM,<br />
nous pourrons envoyer des<br />
e-mails qui répondent aux<br />
attentes produits de nos clients<br />
et à leurs attentes seulement. »<br />
En bref, l’objectif est de communiquer<br />
moins mais de communiquer<br />
mieux !<br />
Deux ombres au tableau pourtant.<br />
« J’ai beaucoup de mal à<br />
trouver des stagiaires, soupire<br />
Claire. Pourtant le secteur est<br />
passionnant, en pleine croissance<br />
et les perspectives d’emploi sont<br />
réelles : au Marketing cinq personnes<br />
sur huit sont des anciens<br />
stagiaires ! La plupart des métiers<br />
que nous proposons n’existaient<br />
pas il y a cinq ans, donc tout reste<br />
à faire. Avec ce que cela implique<br />
en termes d’opportunités… »<br />
L’autre problème est beaucoup<br />
plus préoccupant. « Difficile de<br />
ne pas craquer quand on voit<br />
passer sous ses yeux autant de<br />
modèles, confie la diplômée.<br />
Je dois avoir une cinquantaine de<br />
paires de chaussures et je viens<br />
d’acheter ma vingtième paire<br />
d’escarpins… Mais chut, ne le<br />
dites pas à mon mari ! » Il ferait<br />
la tête… de mule ?<br />
Pauline et Marc (Jacobs)<br />
Pour Pauline Bohl (06), Sr. <strong>Business</strong> Analyst chez Marc Jacobs à New York,<br />
la tendance est plutôt bonne.<br />
Elle a 27 ans, vit à New York et<br />
s’habille en Marc Jacobs.<br />
Qui est cette lucky girl* ?<br />
C’est Pauline Bohl (06),<br />
Sr <strong>Business</strong> Analyst au siège<br />
américain du célèbre couturier,<br />
et totalement « accro » : à la finance,<br />
à la marque, à la ville !<br />
« Marc Jacobs est la marque<br />
newyorkaise par excellence,<br />
s’enthousiasme-t-elle. Elle est<br />
comme la ville : jeune, dynamique,<br />
ouverte d’esprit, et pleine<br />
d’énergie. »<br />
Avant d’arriver dans la finance,<br />
la Nancéenne aura cherché<br />
sa voie : stage au service commercial<br />
chez Hachette, expérience<br />
associative à Cuba, puis<br />
année de césure d’abord en<br />
cabinet de conduite de changement<br />
puis en stage chez<br />
Marc Jacobs a NY… Là, pour<br />
celle qui ne se percevait ni<br />
comme financière, ni « fashionaddict<br />
», c’est un coup de cœur<br />
et, en janvier 2007, un contrat en<br />
bonne et due forme. « Mon job,<br />
explique Pauline, avec, le croiriez-vous<br />
? une pointe d’accent<br />
américain, c’est un mélange de<br />
contrôle de gestion, de stratégie<br />
Pauline Bohl (06)<br />
et de pilotage. Je fournis informations,<br />
outils de compréhension<br />
et de décision au management.<br />
» La diplômée analyse les<br />
dépenses, évalue les budgets,<br />
étudie la profitabilité des lignes<br />
de produits… En période de<br />
difficultés économiques, et<br />
même si l’entreprise affiche<br />
1 milliard de dollars en valeur retail,<br />
250 points de vente et une<br />
croissance à deux chiffres, la<br />
vigilance règne chez le créateur.<br />
Comme la pédagogie règne dans<br />
le département Finances : ainsi,<br />
faire la traduction des contraintes<br />
et des attentes de l’entreprise à<br />
des créatifs s’avère un exercice<br />
original. « Pour un créatif ou un<br />
designer, précise Pauline,<br />
il semble parfois impensable de<br />
ne pas développer une pièce<br />
dans une dentelle particulière fait<br />
main ou une peau de serpent…<br />
Cela doit faire partie du défilé, de<br />
la collection, de la tendance !<br />
Mais le développement du<br />
prototype et sa production ne se<br />
révèlent pas toujours avantageux<br />
financièrement. » Il s’agit donc<br />
d’opposer profitabilité et rêve, et<br />
surtout de savoir lire au-delà<br />
des chiffres.<br />
En poste depuis trois ans,<br />
la diplômée – comme son<br />
compagnon lui aussi diplômé et<br />
en poste à NY- ne sait pas ce que<br />
l’avenir lui réserve. Continuerat-elle<br />
à croquer l’optimisme,<br />
l’énergie et la liberté de la grosse<br />
pomme ? Just wait and see* !<br />
* : chanceuse<br />
** : attendons de voir<br />
Chantal Helal (80)<br />
➜<br />
Sonia Rykiel ? Tout le monde<br />
connaît. Les pull-overs ultramoulants,<br />
le noir, la maille, les<br />
coutures à l’envers, le « pas<br />
d’ourlet » et le « pas doublé »,<br />
les strass, les inscriptions…<br />
Pour Chantal Helal (80),<br />
secrétaire générale de l’entreprise,<br />
Sonia Rykiel, c’est tout<br />
cela mais aussi les Ressources<br />
Humaines, les services<br />
généraux, le juridique, la<br />
sécurité, les équipes basées<br />
aux États-Unis et au Japon…<br />
Vaste programme pour celle<br />
qui est entrée en 2001 comme<br />
DRH – après un parcours chez<br />
Dior. Un choix lié à son amour<br />
du noir, des êtres humains ?<br />
Pas seulement. Si la diplômée<br />
a mis en place système d’évaluation<br />
des compétences et<br />
autres matinées d’accueil, elle<br />
est surtout adepte de la culture<br />
de l’entreprise dirigée maintenant<br />
par Nathalie Rykiel, la fille<br />
de la créatrice. « Sonia Rykiel,<br />
l’exception dans le monde de<br />
la mode ! s’enthousiasme<br />
Chantal. C’est une entreprise<br />
familiale et donc indépendante.<br />
Elle consacre moins de temps<br />
que d’autres entreprises du<br />
secteur au reporting et beaucoup<br />
plus aux hommes et à<br />
l’opérationnel. Ainsi Nathalie<br />
Rykiel connaît chaque salarié<br />
et les appelle par leur<br />
prénom ! » Facile de prêcher<br />
pour sa paroisse pourrait-on<br />
dire… sauf que Chantal a<br />
l’occasion de faire du benchmarking<br />
: elle est Présidente de<br />
la Commission Sociale de la<br />
Fédération de la Couture.<br />
Elle confirme donc que du haut<br />
de ses 100 millions d’Euros<br />
de chiffre d’affaires, 50 boutiques<br />
à enseigne dans le<br />
monde, 1 000 clients multimarques,<br />
cette entreprise a une<br />
culture centrée sur les valeurs<br />
humaines. « Chez Sonia Rykiel,<br />
enchaîne la secrétaire générale,<br />
nous travaillons dans un esprit<br />
de concertation. Par exemple,<br />
avant de lancer la collection, le<br />
studio de création organise une<br />
revue de détails à laquelle les<br />
services commerciaux sont<br />
conviés. Parfois, sur leurs<br />
remarques, certains modèles<br />
sont modifiés ! »<br />
Toutefois, si les valeurs de<br />
Saint-Germain des prés –<br />
liberté, littérature*- règnent<br />
dans la Maison, la médaille a<br />
son revers. Ainsi Chantal, mère<br />
de deux jeunes filles, reconnaît<br />
travailler énormément, et sans<br />
relâche… Une autre difficulté<br />
existe. « Il faut beaucoup<br />
d’énergie pour travailler à la fois<br />
avec des gestionnaires et des<br />
créatifs, concède en souriant<br />
la diplômée. Et il faut savoir<br />
garder la tête froide. » Son secret<br />
alors ? La complicité<br />
qu’elle entretient dans le travail<br />
avec la Présidente, Nathalie<br />
Rykiel, une femme « brillante<br />
et énergisante ». Comme les<br />
strass…<br />
* Sonia et Nathalie Rykiel<br />
ont publié plusieurs romans<br />
et on trouve des livres<br />
dans les vitrines<br />
de chaque boutique.<br />
<strong>62</strong><br />
été 2010<br />
21
Portrait<br />
Portrait<br />
Au bonheur d’une dame<br />
Aux Galeries Lafayette Haussmann, la mode est légère, drôle, vivante. Mais depuis son bureau du 7 e étage,<br />
Annie Bois (78), Directrice, ne joue pas à la marchande. Dans cette nouvelle étape d’un parcours<br />
100 % distribution, la diplômée mène une petite révolution contre les pesanteurs du passé.<br />
<strong>62</strong><br />
été 2010<br />
22<br />
Dans son bureau du 7 e étage<br />
des Galeries Lafayette<br />
Haussmann, Annie Bois (78)<br />
doit se rendre à l’évidence :<br />
ses parents ont eu raison.<br />
Le temps d’une gorgée de café<br />
à l’amande, la Directrice du plus<br />
beau magasin du monde<br />
s’explique. « Je voulais être<br />
interprète et faire mes études<br />
à Paris, raconte-t-elle. Pour mes<br />
parents, c’était inconcevable !<br />
Alors j’ai fait l’ESC Rouen,<br />
comme ma sœur… » En fait,<br />
des regrets, Annie Bois n’en<br />
a plus depuis longtemps.<br />
Chemisier blanc, pantalon marron<br />
rayures tennis, bijoux or<br />
Annie Bois (78)<br />
et turquoise, la business woman<br />
annonce une brillante carrière<br />
dans la distribution. Et un poste<br />
qui ferait rêver plus d’une<br />
(et plus d’un…). Les Galeries<br />
Lafayette Haussmann, ce sont<br />
1 milliard d’euros de chiffre<br />
d’affaires, 4 000 collaborateurs,<br />
70 000 m² et une image fantastique<br />
! Alors, idyllique, le poste<br />
de directeur ? Non car derrière<br />
les ors de l’architecture et les<br />
paillettes de la mode, derrière<br />
l’offre gigantesque et la french<br />
touch mondialement reconnue,<br />
le paquebot GL cache quelques<br />
avaries. Ainsi quand Annie arrive<br />
dans l’enseigne en 2005, et à<br />
la direction générale un an plus<br />
tard, elle ouvre des yeux ronds.<br />
Si le magasin est dans le rouge,<br />
il y a des raisons ! « La culture<br />
était paternaliste, le management<br />
descendant, il n’y avait<br />
pas de comité de direction,<br />
énonce la directrice. Et côté<br />
informatique, c’était la gomme<br />
et le crayon ! » Pour ne citer que<br />
cela. Annie doit donc tout mener<br />
de front et communiquer,<br />
encore et encore. « J’ai tout de<br />
suite créé un Comité Exécutif<br />
(Comex), enchaîne-t-elle.<br />
Comment peut-on diriger tout<br />
seul ? Et j’ai mis en œuvre le<br />
management participatif, la<br />
culture de la responsabilisation.<br />
» Autant de méthodes qu’elle<br />
avait apprises précédemment au<br />
Printemps, avec Per Kauffman,<br />
ex-PDG d’Ikéa France…<br />
Des orchidées sont posées un<br />
peu partout dans le bureau, des<br />
boîtes à chapeaux décorent<br />
l’étagère. C’est décidé : le management<br />
sera féminin ou ne<br />
sera pas ! D’ailleurs le Comex<br />
des GL Haussmann compte,<br />
fait rare, plus de femmes que<br />
d’hommes. Peut-être une<br />
revanche sur un secteur où<br />
« les femmes se sont pas attendues<br />
aux postes de direction » ?<br />
Mais hommes ou femmes peu<br />
importe ! La conviction d’Annie,<br />
c’est qu’en management, il faut<br />
des objectifs. « Maintenant,<br />
martèle-t-elle, c’est la culture<br />
du résultat au quotidien et cet<br />
état d’esprit descend jusqu’aux<br />
vendeuses. » Et remonte vite au<br />
7 e étage.<br />
L’audace du dériveur<br />
Ainsi, toutes les demi-heures<br />
pendant les soldes, un collaborateur<br />
apporte un post-it<br />
avec le chiffre réalisé…<br />
Toutefois, le management participatif<br />
et la culture du chiffre<br />
d’affaires ne font pas tout.<br />
« Le succès, c’est une alchimie !<br />
affirme Annie. Un service différenciant,<br />
des investissements,<br />
un questionnement permanent<br />
sur les marchés à développer.<br />
Il y a quinze ans, ce n’était pas<br />
nécessaire mais la percée de la<br />
grande distribution et de ses<br />
galeries marchandes, l’explosion<br />
des chaînes spécialisées<br />
comme Zara et H&M, a gêné<br />
les grands magasins ! »<br />
Pour cette navigatrice, la<br />
réactivité et l’audace du dériveur<br />
doivent donc remplacer la<br />
lenteur et le confort du paquebot.<br />
Aussi, sous la houlette de<br />
celle qui ne jure que par la<br />
démarche Projet, les idées les<br />
plus iconoclastes apparaissent.<br />
« En 2009, nous avons consacré<br />
le sous-sol du magasin<br />
(3 200 m²) à la chaussure,<br />
raconte Annie. Nous avons<br />
imaginé un concept store avec<br />
un grand salon d’essayage de<br />
vêtements, des services Soins<br />
des pieds et un corner de<br />
macarons Pierre Hermé. » Il faut<br />
le dire, le grand nom des macarons<br />
a d’abord refusé : s’installer<br />
dans un sous-sol plein de<br />
boîtes à chaussures, lui ?<br />
Puis au vu d’un concept qui réunit<br />
luxe, glamour et originalité,<br />
il a signé ! On a compris, qu’il<br />
s’agisse de joaillerie, de décoration<br />
ou de restauration, l’ambition<br />
de la directrice est toujours<br />
la même. « Je veux créer<br />
des lieux où l’on craque ! »<br />
confie Annie. A-t-elle d’ailleurs<br />
un autre choix que celui du<br />
volume ? « Entre charges de<br />
personnel et variété des<br />
marques, souligne la diplômée,<br />
notre structure de coût est très<br />
élevée. Nos marges sont faibles<br />
car nous vendons seulement<br />
3 % de marques propres.<br />
En effet, notre clientèle, à 50 %<br />
internationale, vient chez nous<br />
pour trouver toutes les grandes<br />
marques sous un même toit. »<br />
À titre d’exemple, le seul département<br />
Mode Femme compte<br />
350 marques dont 45 en<br />
exclusivité…<br />
Si les GL sont sorties du rouge,<br />
Annie a encore du pain sur la<br />
planche. « La mutation du<br />
système informatique est en<br />
cours, illustre-t-elle. Aujourd’hui,<br />
nous ne savons pas sortir le<br />
chiffre d’affaires d’un rayon à<br />
J +1, ni connaître les produits<br />
qui se sont le mieux vendus.<br />
Nos 650 caisses-enregistreuses<br />
ne sont pas reliées à la base de<br />
données ! Dans quelques mois,<br />
elles le seront. »<br />
50 000 euros par an<br />
Qu’on se rassure, la CRM<br />
(Gestion de la relation client) a<br />
droit de cité dans le grand magasin,<br />
qui trace ses clients et<br />
sait nouer un vrai relationnel<br />
avec les meilleurs d’entre eux :<br />
certains dépensent jusqu’à<br />
50 000 euros par an aux GL<br />
Haussmann ! « Nous avons un<br />
programme spécial pour les<br />
gros clients, précise-t-elle.<br />
Dans ce cas, je descends<br />
prendre un verre avec eux. »<br />
Emploi du temps plus que chargé<br />
donc… À l’incontournable<br />
question sur la conjugaison des<br />
vies familiale et professionnelle,<br />
cette mère de deux filles (19 et<br />
25 ans aujourd’hui) se cale dans<br />
son fauteuil. Là encore, il lui a<br />
fallu aller à contre-courant des<br />
usages. « Je fais un métier de<br />
rêve mais je ne serais pas à ce<br />
poste sans mon mari ! confie<br />
Annie. Il y a quinze ans, il a<br />
arrêté de travailler pour s’occuper<br />
de nos deux filles.<br />
Mes contrats ont toujours comporté<br />
une clause de mobilité,<br />
nous ne pouvions pas mener<br />
deux carrières en parallèle. »<br />
Cette belle organisation n’a pas<br />
empêché un incident du parcours.<br />
En 2004, alors adjointe<br />
du DG de France Loisirs,<br />
Annie a connu les affres<br />
du licenciement. Heureusement<br />
le bon sens normand n’a pas<br />
quitté la femme d’affaires.<br />
À la négociation s’est ajoutée<br />
une reprise de contact avec<br />
l’Association des diplômés.<br />
« J’ai rejoint un Groupe de<br />
Recherche d’emploi (Ndlr :<br />
aujourd’hui Club CarrieR), se<br />
souvient la diplômée. Et là j’ai<br />
compris la force du Réseau !<br />
Depuis, ma porte est toujours<br />
ouverte et j’ai fait bâtir un<br />
partenariat avec l’école : nous<br />
prenons fréquemment des<br />
stagiaires. » Mieux, Annie fait<br />
passer les oraux d’entrée à<br />
Rouen <strong>Business</strong> <strong>School</strong> et va<br />
s’impliquer dans la création<br />
d’un Mastère de Distribution.<br />
Indiscrétions<br />
Dans les couloirs de<br />
Mont-Saint-Aignan, on s’en<br />
réjouit. Et on pense, que<br />
oui, vraiment les parents d’Annie<br />
ont eu raison.<br />
Marie-Suzel Inzé (80)<br />
Comment elle est entrée dans la distribution ?<br />
Par hasard ! Elle a remplacé au pied levé une amie<br />
pour un entretien de recrutement...<br />
Thé ou café ?<br />
Café à l’amande ou à la noisette le matin, thé l’après-midi.<br />
Signe Astrologique : Balance, ascendant Sagittaire.<br />
Sa façon de se ressourcer : un mois sur son bateau<br />
chaque année.<br />
Son âge : 55 ans.<br />
Une devise : toujours voir le verre à moitié plein !<br />
Sa chance : une constitution extraordinaire,<br />
un mari qui l’est tout autant.<br />
CV<br />
Depuis 2006 :<br />
Directeur des Galeries<br />
Lafayette de Paris<br />
Haussmann.<br />
2005-2006 :<br />
Directeur Adjoint du magasin<br />
Paris Haussmann.<br />
1 milliard € de CA,<br />
4 000 collaborateurs.<br />
2000-2004 :<br />
France Loisirs<br />
(Groupe Bertelsmann).<br />
Directeur commercial France :<br />
310 m€ de CA, 100 personnes,<br />
200 boutiques.<br />
1998-2000 :<br />
Société Bata (Réseau<br />
de détail – chaussures).<br />
Directeur de réseau France :<br />
250 magasins, 137 m€<br />
de CA, 800 personnes.<br />
1993-1998 :<br />
Le Printemps - Directeur<br />
de Grands Magasins<br />
Printemps.<br />
1986-1993 :<br />
La Redoute,<br />
Directeur de magasin<br />
à Marseille.<br />
2 500 m², 6M€ de CA,<br />
40 personnes<br />
1979-1986 :<br />
Chef de département<br />
Grands Magasins<br />
Le Printemps<br />
(Poitiers, Marseille).<br />
<strong>62</strong><br />
été 2010<br />
23
Spécial<br />
Finance<br />
Spécial<br />
Finance<br />
<strong>62</strong><br />
été 2010<br />
24<br />
Histoire d’un parcours<br />
éclectique dans<br />
la fonction financière<br />
Directeur administratif et financier de Gérard Darel depuis 1998, Xavier Michaud a apporté à cette entreprise<br />
de mode un esprit de rigueur ayant contribué à pérenniser son succès.<br />
Xavier Michaud (76)<br />
Pouvez-vous revenir sur<br />
les grandes lignes de votre<br />
parcours ?<br />
Après un bac scientifique et une<br />
préparation à HEC d’un an à<br />
Paris, j’ai intégré en 1973 l’ESC<br />
Rouen où j’ai rapidement choisi<br />
des modules orientés vers la<br />
comptabilité et le contrôle de<br />
gestion. Mon stage de dernière<br />
année s’est effectué à la<br />
direction des grandes entreprises<br />
de la BNP où je me suis<br />
occupé de problèmes de<br />
financement. J’ai suivi en parallèle<br />
des études à Nanterre où j’ai<br />
obtenu une licence de science<br />
économique (option économie<br />
d’entreprise), ce qui m’a apporté<br />
un complément de formation<br />
un peu plus théorique.<br />
Suite à mon diplôme obtenu en<br />
1976 et à mon service militaire<br />
en 1977, j’ai été recruté en<br />
septembre 1978 par GTM en<br />
tant qu’adjoint au directeur<br />
comptable. Cette première<br />
expérience dans une<br />
« comptabilité de chantier »<br />
très opérationnelle m’a permis<br />
de m’immiscer dans les<br />
arcanes de la taxe professionnelle,<br />
puisque la<br />
construction d’autoroutes<br />
suppose de faire autant de<br />
déclarations qu’il y a de<br />
communes traversées.<br />
J’ai ensuite rejoint en<br />
mai 1981 comme contrôleur<br />
de gestion la Compagnie<br />
des Eaux et de l’Ozone, filiale<br />
de la Générale des Eaux.<br />
Tout en me procurant une<br />
grande autonomie, cette création<br />
de poste m’a également<br />
obligé à tester ma capacité à<br />
convaincre car j’avais comme<br />
interlocuteurs les responsables<br />
des 25 agences françaises<br />
de la société.<br />
Après deux ans à ce poste, j’ai<br />
été recruté par une filiale de<br />
Thomson spécialisée dans les<br />
réfrigérants où je me suis occupé<br />
de contrôle de gestion en milieu<br />
industriel, avec une approche<br />
des coûts très rigoureuse étant<br />
donné que la société traversait<br />
une phase de réorganisation.<br />
Changement de cap en 1986<br />
avec mon arrivée au sein de la<br />
branche pharmaceutique française<br />
du groupe allemand<br />
Hoechst. Si les méthodes<br />
de contrôle de gestion y étaient<br />
très strictes, il a en revanche<br />
fallu sensibiliser le corps<br />
médical à certains impératifs<br />
économiques.<br />
J’ai ensuite passé l’année 1990<br />
dans un organisme de financement<br />
nommé Locafrance où je<br />
me suis familiarisé avec certaines<br />
techniques financières spécifiques<br />
au secteur, mais les<br />
importantes restructurations<br />
ayant eu lieu dans la société<br />
m’ont incité a accepté l’offre de<br />
Serre & Ansot, une grosse PME<br />
spécialisée dans la location de<br />
matériel de BTP ; j’y suis entré<br />
début 1991 comme directeur<br />
financier, le poste incluant également<br />
une dimension de gestion<br />
du personnel. En relation directe<br />
avec le PDG, j’ai été chargé de<br />
structurer cette société qui a malheureusement<br />
été touchée de<br />
plein fouet par la crise de<br />
1992-1993, des frais fixes assez<br />
élevés propres au secteur<br />
ayant aggravé les effets d’une<br />
baisse importante de l’activité.<br />
La société a pu s’en sortir, mais<br />
son dirigeant a décidé fin 1997<br />
d’en céder le contrôle à Loxam,<br />
un concurrent devenu leader<br />
grâce à une politique de croissance<br />
externe très agressive.<br />
En septembre 1998, j’ai été recruté<br />
par l’entreprise de prêt à<br />
porter Gérard Darel où je suis<br />
toujours à l’heure actuelle.<br />
Pourquoi avoir rejoint le<br />
secteur de la mode ?<br />
J’ai été séduit par la mission qui<br />
m’a été proposée, consistant à<br />
organiser et à développer le<br />
système financier (contrôle de<br />
gestion, trésorerie, financements…)<br />
de cette société familiale<br />
spécialisée dans le prêt à<br />
porter féminin moyen et haut de<br />
gamme. Fondée en 1971 par<br />
Gérard Darel et son épouse<br />
Danièle, l’entreprise - dont les<br />
ventes progressent en moyenne<br />
de 10 % par an -, devrait réaliser<br />
cette année un chiffre d’affaires<br />
d’environ 200 millions<br />
d’euros, dont plus du tiers à<br />
l’exportation. Présente dans 50<br />
pays dont les États-Unis, elle<br />
s’est d’abord diversifiée dans<br />
les accessoires qui constituent<br />
aujourd’hui 10 % des ventes et<br />
depuis 2004 dans les sacs à<br />
main qui représentent 15 %<br />
de l’activité.<br />
Les fonctions de création, de<br />
commercialisation et de communication<br />
sont assurées en<br />
interne tandis que la production<br />
repose sur une cinquantaine de<br />
façonniers chargés d’approvisionner<br />
les points de vente.<br />
L’entreprise possède 200 boutiques<br />
en propre auxquels<br />
s’ajoutent 1 200 points de vente<br />
externes, notamment dans des<br />
grands magasins. La deuxième<br />
génération familiale a rejoint<br />
l’entreprise puisque Laurent<br />
Darel, fils du fondateur, en est le<br />
directeur général et que son<br />
épouse Valérie, styliste, contribue<br />
à la création de plusieurs<br />
lignes de produits dont la<br />
fameuse ligne de sacs<br />
« Gérard Darel ».<br />
Un tournant important a été pris<br />
voici trois ans avec la décision<br />
prise par la famille Darel de faire<br />
entrer au capital un partenaire<br />
extérieur afin d’assurer dans les<br />
meilleures conditions la continuité<br />
de son développement.<br />
Le choix s’est finalement porté<br />
sur Advent International, un<br />
groupe de capital-investissement<br />
originaire de Boston<br />
spécialisé dans le LBO (N.D.L.R. :<br />
rachat d’entreprises avec effet<br />
de levier) qui a acquis 70 % du<br />
capital de la société fin<br />
juillet 2008, juste avant l’aggravation<br />
de la crise financière.<br />
Celle-ci n’a d’ailleurs pas eu<br />
d’impact notable sur les équilibres<br />
financiers de l’entreprise,<br />
la dette contractée lors du<br />
LBO suivant son cours normal<br />
de remboursement sur la holding<br />
sans avoir besoin d’être<br />
restructurée.<br />
Je travaille donc depuis lors en<br />
étroite collaboration avec les<br />
représentants de ce fonds à<br />
Paris. S’ils sont attentifs à la stratégie<br />
globale et à l’évolution de<br />
la rentabilité de l’entreprise,<br />
ils évitent néanmoins toute intrusion<br />
dans sa gestion quotidienne.<br />
La confrontation entre<br />
deux univers très différents, celui<br />
de la mode et de la création<br />
d’une part, et celui de la finance<br />
anglo-saxonne d’autre part, est<br />
pour moi une expérience très<br />
enrichissante qui renforce l’attrait<br />
de ma fonction.<br />
Yves-Marc Le Réour (87)<br />
Nouveau directeur financier<br />
pour La Redoute, une société<br />
en pleine mutation<br />
Laurent Giroult (82)<br />
Quelles sont les spécificités de votre fonction au sein<br />
de cette entreprise leader dans la distribution à distance<br />
d’habillement et de décoration ?<br />
Je suis arrivé à La Redoute (groupe Redcats) en novembre<br />
dernier après un parcours professionnel de 26 ans dans la<br />
comptabilité et le contrôle de gestion au sein du groupe Nestlé,<br />
puis dans la distribution chez Etam et Monoprix. Après 80 ans<br />
d’existence, La Redoute est actuellement engagée dans une<br />
mutation de son modèle de développement, ce qui rend ce<br />
poste particulièrement intéressant. Historiquement spécialisée<br />
dans la vente par correspondance (VPC), la société a pour<br />
ambition de devenir le distributeur leader incontesté de la vente<br />
sur Internet d’habillement et de décoration de la maison.<br />
Créé dès 1995, le site Web laredoute. fr génère à l’heure<br />
actuelle plus de 70 % de nos ventes qui ont atteint 1,3 milliard<br />
d’euros l’an dernier, dont 73 % réalisées en France et le reste<br />
dans 21 pays étrangers. Nous avons 8 millions de clients actifs<br />
et 30 millions de visiteurs uniques chaque mois sur notre<br />
e-boutique. Le passage de deux collections par an jusqu’à<br />
l’an dernier à 6 collections en 2010 a changé le système<br />
d’approvisionnement et le pilotage via les budgets d’achats,<br />
avec des répercussions inévitables sur la gestion du besoin en<br />
fonds de roulement. Dans ce contexte, au-delà des fonctions<br />
classiques de supervision de la comptabilité, du contrôle de<br />
gestion et de la trésorerie (une centaine de collaborateurs),<br />
mon rôle consiste également à faire évoluer les outils et les<br />
processus de gestion de l’entreprise dans un mode projet pour<br />
accompagner ce changement. Orientées vers l’opérationnel,<br />
les équipes « finances » travaillent maintenant en contact bien<br />
plus étroit avec le département des achats, du marketing et les<br />
responsables du « magasin web ». D’une entreprise de VPC<br />
animant un fichier d’adresses sur gros catalogue, nous<br />
sommes passés à une offre constamment renouvelée sur notre<br />
boutique virtuelle. La rapidité à laquelle évoluent les comportements<br />
des clients sur le web conduit donc les services comptables<br />
et financiers à adapter de façon profonde et rapide leurs<br />
méthodes de travail. C’est un challenge passionnant, que<br />
je partage avec des équipes professionnelles et motivées.<br />
<strong>62</strong><br />
été 2010<br />
25
Parcours<br />
hors<br />
sentiers<br />
battus<br />
Le bonheur est dans la cité…<br />
Parcours<br />
hors<br />
sentiers<br />
battus<br />
y<br />
Faites le test : allez sur Google et tapez « Cité des Lauriers Marseille ». Les résultats ne sont guère réjouissants.<br />
Un incendie mortel, des barres d’immeubles vétustes, du vandalisme, des faits divers violents…<br />
Et puis, au milieu des résultats : une lueur d’espoir ! « Un mercredi d’avenir à la Cité des Lauriers ».<br />
C’est là que vous trouverez Christine (94) et Aymeric O’Neill (95).<br />
y<br />
dans la rue. Quelques jeunes<br />
également choisissent de passer<br />
un an dans la cité. Quand<br />
d’autres partent à l’humanitaire<br />
au bout du monde, eux viennent<br />
s’immerger dans les<br />
quartiers pauvres de Marseille.<br />
À première vue, c’est moins dépaysant<br />
mais l’expérience n’en<br />
est pas moins… décapante !<br />
<strong>62</strong><br />
été 2010<br />
26<br />
Inutile de faire l’autruche !<br />
Qui entend « cité à Marseille »<br />
pense immédiatement « drogue,<br />
violence, vol, bandes<br />
rivales, délinquance… »<br />
Voici ce que notre imaginaire<br />
nous renvoie dès que nous évoquons<br />
les quartiers défavorisés<br />
de la cité phocéenne. Voici également<br />
ce que nous rapportent<br />
inlassablement les journaux.<br />
Aymeric et Christine O’Neill ne<br />
nient pas cette réalité mais ils<br />
ont fait le choix de regarder audelà.<br />
Alors, à travers leurs yeux,<br />
nous découvrons une cité<br />
différente, touchante même.<br />
Car dans la bouche de ce<br />
couple d’anciens de l’école, la<br />
Cité des Lauriers devient : « fraternité,<br />
richesse, joie, partage,<br />
espérance… »<br />
Or, contrairement aux journalistes,<br />
Aymeric et Christine<br />
n’évoquent pas la cité en<br />
observateurs extérieurs, ils parlent<br />
de LEUR cité, celle où ils<br />
ont vécu avec leurs six enfants<br />
pendant près de 7 ans.<br />
Christine O’Neill - Rapp (94) Aymeric O’Neill (95)<br />
Celle où ils continuent d’aller<br />
chaque jour pour poursuivre le<br />
travail qu’ils y ont commencé.<br />
Un choix de vie<br />
Aymeric et Christine ne se sont<br />
pas retrouvés par hasard à la<br />
Cité des Lauriers. Ils n’y ont pas<br />
non plus échoué suite à un<br />
revers de fortune ou à un échec<br />
professionnel. Ils y sont allés<br />
par choix et par conviction.<br />
Après avoir passé cinq ans<br />
dans les bidonvilles brésiliens,<br />
ils ont choisi de revenir en<br />
France dans les « bidonvilles »<br />
marseillais. Car la raison de<br />
vivre de ce couple c’est les<br />
autres, et le Christ qu’Aymeric<br />
et Christine découvrent chaque<br />
jour à travers les autres. Ils ont<br />
donc créé la Fraternité<br />
Bernadette, une petite communauté<br />
de vie et de prière au<br />
cœur de l’un des lieux les plus<br />
défavorisés de notre pays.<br />
Si Christine et Aymeric agissent<br />
en catholiques convaincus, ils<br />
se gardent bien de faire du<br />
prosélytisme. Ce serait peine<br />
perdue d’ailleurs puisque 80 %<br />
de la population de la cité est<br />
musulmane. Leur but n’est<br />
autre que de vivre aux côtés<br />
des plus pauvres pour mieux<br />
les comprendre, les aider et les<br />
aimer. Pour cela, Aymeric et<br />
Christine s’impliquent fortement<br />
dans la vie de la cité. Ils<br />
proposent du tutorat scolaire<br />
pour réduire l’échec scolaire<br />
des enfants de la cité. Ils mettent<br />
en place des activités dans<br />
la rue, lieu de vie de la cité et<br />
lieu de toutes les rencontres.<br />
Ils vont visiter les familles, tirer<br />
de leur solitude les plus âgés,<br />
organiser des voyages pour<br />
sortir de la cité. Pour faire tout<br />
cela, Aymeric et Christine ne<br />
sont pas seuls. Près de<br />
200 bénévoles leur prêtent<br />
main-forte. De jeunes étudiants<br />
viennent gratuitement après les<br />
cours pour le soutien scolaire.<br />
Des animateurs bénévoles<br />
supervisent la peinture, les parties<br />
de foot ou de pétanque<br />
La tête…<br />
En regardant le parcours de<br />
Christine et Aymeric, l’ESC<br />
Rouen (aujourd’hui Rouen<br />
<strong>Business</strong> <strong>School</strong>) nous paraît<br />
bien loin. Et pourtant… Aymeric<br />
et Christine ne sont-ils pas à la<br />
tête d’une petite entreprise ?<br />
Certes, leur entreprise ne vend<br />
rien, elle donne plutôt gratuitement.<br />
Mais qu’importe ?<br />
Pour faire vivre la fraternité<br />
Bernadette et l’association<br />
Massabielle qui gère les<br />
activités et la construction<br />
d’une grande maison, lieu de<br />
vie pour accueillir les habitants<br />
des quartiers nord de Marseille,<br />
la prière ne suffit pas. Cela nécessite<br />
des connaissances en<br />
finance, en management, en<br />
communication et même en<br />
vente. Les cours de finance<br />
trouvent leur raison d’être<br />
dans les montages financiers<br />
des projets, la gestion des<br />
ressources de l’association.<br />
Pour gérer les équipes de bénévoles<br />
et faire en sorte que<br />
chacun s’épanouisse, quelques<br />
notions de management, de<br />
ressources humaines et pourquoi<br />
pas de PNL ne sont pas<br />
un luxe. Savoir communiquer ne<br />
s’improvise pas non plus. Si la<br />
Fraternité Bernadette peut agir<br />
aujourd’hui dans la cité c’est parce<br />
que ses membres ont su expliquer<br />
à l’extérieur ce qu’ils y faisaient<br />
sans s’attirer les foudres des uns<br />
et des autres. Les habitants de la<br />
cité n’avaient besoin que d’un<br />
discours du cœur pour accueillir<br />
ces gens venus vivre avec eux.<br />
Ce sont les autres, les autorités,<br />
les journalistes et toutes les institutions<br />
qui avaient besoin d’un<br />
discours clair et précis. La vente<br />
enfin est indispensable elle aussi.<br />
En effet, faire construire un pôle<br />
de proximité nécessite d’aller<br />
Christine (94) et Aymeric O’Neil (95), leurs six enfants et des personnes du quartier aidées par la Fraternité Bernadette<br />
trouver des investisseurs publics<br />
et privés et de leur vendre le<br />
projet !<br />
Et le cœur !<br />
Tout cela, Aymeric et Christine l’ont<br />
appris à Rouen. L’école leur a permis<br />
de structurer leur intelligence<br />
et leur esprit. À eux ensuite de<br />
« remplir les cases » et de nourrir<br />
leur âme. Pour cela, l’un et l’autre<br />
rêvaient d’humain, d’amour, de<br />
charité, de vie donnée aux autres.<br />
Au Brésil d’abord puis à la Cité<br />
des Lauriers, ils ont trouvé le complément<br />
à leur formation initiale.<br />
Sophie de Mullenheim (96)<br />
Une maison pour la cité<br />
L’Association Massabielle a posé au début du mois de<br />
mai 2010 la première pierre de la future Maison Bernadette.<br />
Aymeric et Christine rêvaient de créer un lieu spécifique d’accueil<br />
pour tous les habitants de la cité. Avec la Maison<br />
Bernadette ce sera chose faite. Le lieu a vocation à être un<br />
pôle de proximité, une plateforme de mixité sociale et un tremplin<br />
d’intégration.<br />
Pour mener à bien ce projet, il manque encore du budget mais<br />
gageons que cet article leur permettra de collecter de nouveaux<br />
fonds. C’est à cela aussi que sert Rouen <strong>Business</strong> <strong>School</strong>, non ?<br />
N’hésitez pas à vous renseigner auprès de :<br />
Association Massabielle<br />
18, rue Marathon<br />
Les Cyprès A4, n° 73<br />
13 013 Marseille<br />
Aymeric et Christine O’Neill<br />
Tél. 04 91 06 55 82 - 06 01 879 857<br />
fratbernadette@yahoo.fr www.fratbernadette.fr<br />
y<br />
<strong>62</strong><br />
été 2010<br />
27
Carnet<br />
Dîner à Lyon le 26 mars…<br />
➜➜Mariages<br />
• Jérôme Clément (93)<br />
et Clotilde Husson,<br />
le 04/09/10.<br />
• Bénédicte Lenne (07)<br />
et Ismaël Menault,<br />
le 29/05/10.<br />
• Christine Jeanson (08)<br />
et Alexandre Philippakis,<br />
le 29/05/10.<br />
• Emmanuel Morel (06)<br />
et Nolwenn Herjean,<br />
le 15/05/10.<br />
• Christine Bullier (99)<br />
et Thomas Royère,<br />
le 13/02/10.<br />
• Muriel Lefebvre (86)<br />
et Hervé Bellefroid,<br />
le 03/10/09.<br />
➜➜Naissances<br />
• Noémie, fille de Camille (04)<br />
et Olivier Wormser Colombier,<br />
le 13/05/10.<br />
• Vianney (n° 3), fils de Vanessa (94)<br />
et Stéphane de Fontenay Neplaz,<br />
le 10/05/10.<br />
• Ismaël (n° 2), fils de Marie Danlos (03)<br />
et Karim Salakdji (02),<br />
le 05/05/10.<br />
• Côme (n° 2), fils de Priscille<br />
et Erwan Hébré (03), le 23/04/10.<br />
• Ayden, fils d’Aline Frantzen (00)<br />
et Anders Siggins, le 08/04/10.<br />
• Clovis (n° 3), fils de Nathalie (97)<br />
et Jérôme (95) Pin Boullet,<br />
le 03/04/10.<br />
• Tuana, fille de Suzan et<br />
Alexandre Vigne (00), le 02/04/10.<br />
• Robin (n° 4), fils de Chantal (98)<br />
et Pierre Grenier Aussedat,<br />
le 24/12/09.<br />
• Philomène, fille de Bénédicte Lenne (07)<br />
et Ismaël Menault,<br />
le 13/11/09.<br />
• Ana, fille de Julie Coste (04)<br />
et Esteve Llobera Vila,<br />
le 09/11/09.<br />
• Séverin (n° 2), fils d’Aurélie (99)<br />
et Laurent Nicolas Dematons,<br />
le 02/10/09.<br />
• Paul (n° 3), fils de Flore (01)<br />
et Raphaël Mignard Trouvé,<br />
le 20/08/09.<br />
• Soren (n° 2), fils de Lucie<br />
et Adrien Ouazan (02),<br />
le 17/05/09.<br />
• Noélia (n° 2), fille de Mélody (98)<br />
et Sylvain (97) Gleizes Brechet,<br />
le 26/11/08.<br />
Merci a Véronique Boh-Masson (78) et Guillaume Dubois du Bellay (87) pour l’organisation.<br />
• Anne Adams (03)<br />
et Gérald Leroy,<br />
• Léonie (n° 2), fille de Stéphanie<br />
et Thierry Bouissou (99), le 24/03/10.<br />
Nouvelles Délégations…<br />
le 26/09/09.<br />
• Julie Lejour (03)<br />
et Pierre-Jean Chanson,<br />
• Guillaume, fils d’Isabelle<br />
et Stéphane Bartolomucci (98),<br />
le 20/03/10.<br />
➜➜Décès<br />
…Canada<br />
le 29/08/09.<br />
• Ségolène Winsall (99)<br />
et Florent de Malherbe (98),<br />
le 20/06/09.<br />
• Carla Olea Palacios (04)<br />
et Lionel Rouyer,<br />
le 13/06/09.<br />
• Adeline Davreux<br />
• Elouan, fils de Lucile (05)<br />
et Sébastien (05) Ledoux Maillet,<br />
le 25/02/10.<br />
• Matthieu (n° 3), fils de Carine (96)<br />
et Philippe Guirod Deslée, le 12/02/10.<br />
• Madeleine (n° 2), fille de Nathalie (96)<br />
et Laurent Cholvy Lefèvre,<br />
le 26/01/10.<br />
• Georges Pellevilain (44),<br />
le 28/05/10.<br />
• Michel Belser (61),<br />
le 10/04/10.<br />
• Yves Daniel (45),<br />
le 08/03/10.<br />
…Suède<br />
et Pierre-Marie Boutet<br />
(MS EDM 07),<br />
le 16/05/09.<br />
• Arthus, fils de Valentine Gauthier<br />
et Charles Lecurieux-Clerville (04),<br />
le 26/01/10.<br />
> à noter sur vos agendas :<br />
Vendredi 1 er octobre 2010, de 9 h 00 à 18 h 00.<br />
Université des Diplômés, sur le campus de Mont-Saint-Aignan.<br />
Thème de la journée : conférence et rencontres avec les enseignants-chercheurs.<br />
Toronto avec Émilie Rosen (02). Ici avec Alain Lecouvey (64),<br />
responsable Centre CarrieR en visite au Canada en mai.<br />
Stockholm, avec Pauline Bétout (08). Merci à Johann Adell de Ortells<br />
(Ms MIGP 01), son prédécesseur.<br />
<strong>62</strong><br />
été 2010<br />
29
evue<br />
de presse<br />
® 1 er avril 2010<br />
® Mai 2010<br />
La rupture conventionnelle :<br />
pour le meilleur et pour le pire Interview<br />
de Bertrand Reynaud (82),<br />
accompagnateur de cadres dirigeants.<br />
Itinéraire de Jean Christophe Coisy (91),<br />
directeur général de Mediaedge : CIA.<br />
® 25 mars 2010<br />
Georges de Chaisemartin (77),<br />
cité dans l’état-major de<br />
Sagemcom, en qualité de<br />
directeur des affaires financières.<br />
® Avril 2010<br />
Portrait de Anne-Cécile Thibault<br />
(Ms MCE 08), responsable marketing<br />
au Lido de Paris.<br />
® 29 mars 2010<br />
® Mai 2010<br />
à propos de Gilles Charpentier (79)<br />
PDG de MerAlliance à Quimper<br />
« Il est devenu le roi du saumon ».<br />
® 22 octobre 2009<br />
Interview de Guillaume Vicaire (90),<br />
directeur exécutif hypermarchés<br />
Carrefour.<br />
Patrick Atzel (72), intègre Capital<br />
Partner en tant que senior adviser.<br />
® 6 mai 2010<br />
« Les Labrunye, blanchisseurs<br />
de père en fils » à l’occasion de la<br />
création par Thomas Labrunye (93)<br />
de Bulle de Linge.<br />
® Avril 2010<br />
Citation de Rosalie Lacombe Ribault (96),<br />
responsable Pôle tendances consommateurs<br />
chez Bouygues Telecom, dans un article<br />
sur « La satiété de consommation ».<br />
® 29 janvier 2010<br />
Louis Giscard d’Estaing (80),<br />
milite pour le billet de 1 euro.<br />
® 7 mars 2010<br />
Caroline Alazard (85), présidente<br />
de Greenext, citée dans un dossier<br />
titré « La fabrique des patronnes ».<br />
® Juin/Aout 2 010<br />
Pierre-François Brezès (85), directeur<br />
commercial de American Express Carte<br />
Corporate, mise sur l’écoute des clients<br />
pour commercialiser son offre.<br />
® 22 mai 2010<br />
Portrait de Chris Esquerre (99),<br />
baptisé « le plaisantin de Canal + ».<br />
® 1 er juin 2010<br />
Christine Dispa (86) est nommée<br />
directrice régionale du Cesi Nord Ouest.<br />
Elle succède à Jean Louis Allard (84)<br />
qui devient directeur national des écoles<br />
d’ingénieurs du groupe.<br />
® 25 mai 2010<br />
Présentation de 12 directeurs financiers,<br />
dont Sylvain Pastor (79), DAF des<br />
Laboratoires Omega Pharma France.<br />
® Avril 2010<br />
<strong>62</strong><br />
été 2010<br />
30<br />
Rouen <strong>Business</strong> <strong>School</strong> occupe la 9 e place<br />
du classement des jeunes diplômés<br />
Salaires : de 33 000 € à 38 500 € à<br />
l’embauche. Entre 44 000 et 46 000 euros<br />
après 3 ans d’ancienneté.<br />
® N° 226<br />
Le coup de cœur du mois :<br />
Madmagz. com, le site conçu par<br />
Youssef Rahoui (93) permettant<br />
de créer son magazine en ligne.<br />
® 15 juin 2010<br />
Florence Trouche (90), président<br />
d’Isobar France et de Blue AM<br />
(Aegis Media), assurera la présidence<br />
de la Commission Interactive<br />
de l’Union des entreprises de conseil<br />
et d’achat médias (Udecam).