02.06.2015 Views

PAYSAGES 2015 - La revue annuelle de l'AAPQ

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

UNE PROFESSION MATURE 1978 - 1993<br />

L'arrivée <strong>de</strong> cette nouvelle génération d'architectes paysagistes<br />

« ma<strong>de</strong> in Québec » coïncidait avec l’avènement <strong>de</strong> toute une série<br />

<strong>de</strong> nouveaux types <strong>de</strong> projets et <strong>de</strong> nouvelles approches <strong>de</strong> <strong>de</strong>sign<br />

<strong>de</strong>s aménagements extérieurs. Ceux-ci comprenaient le recyclage et la<br />

conversion <strong>de</strong> terrains industriels désaffectés en espaces publics. Par<br />

exemple les vieux-ports <strong>de</strong> Québec, <strong>de</strong> Trois-Rivières, <strong>de</strong> Montréal et<br />

<strong>de</strong> Chicoutimi, longtemps réservés à <strong>de</strong>s usages industriels et <strong>de</strong>s<br />

installations ferroviaires, passèrent par <strong>de</strong>s processus <strong>de</strong> réaménagement<br />

total à partir <strong>de</strong>s années 1970, afin <strong>de</strong> les rendre accessibles au public et<br />

d’y accommo<strong>de</strong>r une variété d’activités récréatives. <strong>La</strong> piste cyclable du<br />

canal <strong>La</strong>chine à Montréal, la piste <strong>de</strong> bicyclettes et ski <strong>de</strong> fond du<br />

« P’tit Train du Nord » dans les <strong>La</strong>urenti<strong>de</strong>s, et le réseau <strong>de</strong> sentiers<br />

créé par la CCN pour les citadins d’Ottawa et <strong>de</strong> Gatineau en sont <strong>de</strong>s<br />

exemples. Autre courant nouveau : la redécouverte <strong>de</strong> l’aménagement<br />

floral et <strong>de</strong> l’horticulture (mis <strong>de</strong> côté pendant l’efflorescence du <strong>de</strong>sign<br />

mo<strong>de</strong>rniste), et son projet-phare, les Floralies internationales <strong>de</strong><br />

Montréal, gran<strong>de</strong> exposition florale sur l'île Notre-Dame tenue en<br />

1980. Orchestré par Pierre Bourque, directeur du Jardin botanique <strong>de</strong><br />

Montréal, ce projet très ambitieux a provoqué un réel engouement pour<br />

l'aménagement <strong>de</strong> jardins rési<strong>de</strong>ntiels chez les Québécois.<br />

En parallèle, la profession a vu l’élargissement <strong>de</strong> ses frontières par<br />

la naissance d’un mouvement environnemental d’envergure. Les<br />

innovations techniques accélérées du XX e siècle, couplées à une<br />

ignorance sociétale <strong>de</strong>s lois <strong>de</strong> la Nature, ont créé une véritable « crise<br />

<strong>de</strong> l’environnement » durant les années 1960, marquées par la pollution<br />

<strong>de</strong> l’air et <strong>de</strong> l’eau et la <strong>de</strong>struction <strong>de</strong>s milieux naturels. Cette situation<br />

a provoqué une prise <strong>de</strong> conscience qui a profondément influencé le<br />

domaine <strong>de</strong> l’aménagement. Bâtissant sur <strong>de</strong>s recherches et préceptes<br />

déjà avancés par <strong>de</strong>s écologistes, dont Pierre Dansereau, les architectes<br />

paysagistes ont intégré <strong>de</strong>s analyses systématiques <strong>de</strong>s aspects<br />

naturels <strong>de</strong>s sites à leurs processus <strong>de</strong> <strong>de</strong>sign et ont insisté pour<br />

que la réalisation <strong>de</strong>s grands projets d’infrastructure soit précédée<br />

par <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s d’impact sur l’environnement. En 1987, la rubrique<br />

développement durable est <strong>de</strong>venue l’expression <strong>de</strong> choix pour décrire<br />

ce vaste mouvement, qui s’exprime par un nombre d’efforts très variés,<br />

comprenant les toits verts sur <strong>de</strong>s bâtiments urbains, la renaturalisation<br />

<strong>de</strong>s berges et <strong>de</strong>s sites dégradés, la reconstitution d’écosystèmes<br />

naturels et d’importantes étu<strong>de</strong>s multidisciplinaires sur les écosystèmes<br />

fragiles du Grand Nord.<br />

À partir <strong>de</strong>s années 1970, on assiste à<br />

une vague <strong>de</strong> conversions <strong>de</strong> terrains<br />

industriels désuets en espaces publics.<br />

Entre autres, les vieux-ports <strong>de</strong>s<br />

gran<strong>de</strong>s villes du Québec ainsi que<br />

plusieurs chemins <strong>de</strong> fer abandonnés<br />

ont commencé à être réaménagés<br />

à <strong>de</strong>s fins récréotouristiques.<br />

Vieux-port <strong>de</strong> Chicoutimi<br />

© Yves-Michel Garant<br />

Depuis, chaque coin du Québec a vu la création <strong>de</strong> nouveaux jardins<br />

floraux impressionnants, y compris <strong>de</strong>s jardins <strong>de</strong> plantes aquatiques,<br />

<strong>de</strong> vivaces et <strong>de</strong> graminées. Cet enthousiasme s’est aussi manifesté<br />

par une expansion remarquable <strong>de</strong>s industries d’horticulture ainsi que<br />

par une prolifération étonnante du nombre <strong>de</strong> livres et <strong>de</strong> <strong>revue</strong>s sur le<br />

jardinage. Les Floralies n'étaient que le premier d'une série <strong>de</strong> projets<br />

<strong>de</strong> différentes envergures – rues piétonnes, places publiques, terrains<br />

<strong>de</strong> jeu – exécutés pour la Ville <strong>de</strong> Montréal par <strong>de</strong> jeunes architectes<br />

paysagistes (surtout <strong>de</strong>s diplômés <strong>de</strong> l’École), dont le lieu <strong>de</strong> travail<br />

avait été relocalisé du bureau <strong>de</strong>s Travaux publics au centre-ville au<br />

milieu inspirant du Jardin botanique.<br />

Après un bref hiatus dû à la crise <strong>de</strong>s taux d'intérêts <strong>de</strong> 1981-1982,<br />

les centres-villes <strong>de</strong>s centres urbains du Québec ont connu un boum<br />

économique au milieu <strong>de</strong> la décennie. À Montréal, un véritable nouveau<br />

centre-ville corporatif s'est érigé, complémenté par <strong>de</strong>s projets<br />

publics, dont l'avenue McGill-College. Les projets <strong>de</strong> la Commission <strong>de</strong><br />

la Capitale nationale et <strong>de</strong>s grands musées à Hull-Ottawa et, <strong>de</strong> plus<br />

en plus, <strong>de</strong>s projets dans <strong>de</strong>s centres moins grands ont permis à un<br />

nombre considérable <strong>de</strong> nouveaux bureaux privés <strong>de</strong> se développer.<br />

L'association s'est agrandie, comptant 92 membres et 56 stagiaires en<br />

décembre 1983.<br />

Pendant cette pério<strong>de</strong>, l'AAPPQ a adopté son nom actuel, l'Association<br />

<strong>de</strong>s architectes paysagistes du Québec. Désormais, le secrétariat serait<br />

logé dans un vrai bureau, chez l'agence Parent <strong>La</strong>treille et associés, pendant<br />

plusieurs années et ensuite dans les bureaux d'une compagnie <strong>de</strong><br />

gestion au Vieux-Montréal, qu'elle partagerait avec plusieurs regroupements<br />

semblables. →<br />

REGARD SUR L'HISTOIRE<br />

11

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!