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PAYSAGES 2015 - La revue annuelle de l'AAPQ

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Ce conventum aura permis <strong>de</strong> constater que l’architecture <strong>de</strong> paysage<br />

au Québec était une profession ayant désormais atteint la maturité, bien<br />

établie et reconnue par la société québécoise.<br />

En 1989, <strong>l'AAPQ</strong> était toujours en pleine expansion, accueillant<br />

168 membres et 103 stagiaires. Le point culminant <strong>de</strong> cette pério<strong>de</strong><br />

a été marqué par les fêtes du 350 e anniversaire <strong>de</strong> Montréal en 1992,<br />

occasion d’un véritable festival <strong>de</strong> l'architecture <strong>de</strong> paysage : la création<br />

d'un vaste parc public au Vieux-Port, le réaménagement <strong>de</strong> la rue <strong>de</strong> la<br />

Commune et du Champ-<strong>de</strong>-Mars, l’élaboration <strong>de</strong> paysages éducatifs<br />

dont le Biodôme, ainsi que d'une série d'autres projets <strong>de</strong> <strong>de</strong>sign civique,<br />

<strong>de</strong> parcs et d'espaces symboliques. Les membres <strong>de</strong> l’Association,<br />

autant ceux du secteur public que du secteur privé, furent fortement<br />

impliqués dans cette immense panoplie <strong>de</strong> projets.<br />

PIERRES D’ACHOPPEMENT ET NOUVELLES<br />

INITIATIVES 1993 - 1997<br />

Ces grands investissements dans le secteur public <strong>de</strong> la métropole ont<br />

partiellement masqué la récession <strong>de</strong>s années 1990, affectant déjà le<br />

secteur privé <strong>de</strong>puis 1989 et installée pour <strong>de</strong> bon en architecture <strong>de</strong><br />

paysage vers 1993. Contre toute orthodoxie économique, les gouvernements<br />

ont choisi cette pério<strong>de</strong> pour couper les budgets du secteur<br />

public. Résultat : rétrécissement dans les programmes <strong>de</strong> création<br />

<strong>de</strong> parcs, pénurie <strong>de</strong> grands projets d’habitation, diminution dans les<br />

<strong>de</strong>man<strong>de</strong>s d’inscription à l’université et, pour la première fois <strong>de</strong>puis<br />

la fondation <strong>de</strong> l'École, difficulté chez les nouveaux diplômés à trouver<br />

<strong>de</strong>s emplois en sortant <strong>de</strong> l’université. Dans les bureaux privés, les<br />

effets <strong>de</strong> la crise se firent aussi sentir : ce fut l’époque du « partage du<br />

travail » et <strong>de</strong>s pertes d'emploi ; et même, pour certains, la recherche<br />

<strong>de</strong> travail dans d'autres domaines. Brusquement, la relève n’était plus<br />

assurée. Pour l’Association et ses membres, ce fut la pério<strong>de</strong> la plus<br />

décourageante <strong>de</strong>puis sa fondation. Mais il y avait quelques rayons <strong>de</strong><br />

soleil qui perçaient à travers les nuages. <strong>La</strong> tendance générale a été<br />

combattue par la Ville <strong>de</strong> Québec, entre autres, et par son grand<br />

collaborateur, la Commission <strong>de</strong> la Capitale nationale du Québec,<br />

fondée en 1995 sous la direction <strong>de</strong> Pierre Boucher.<br />

Rivière Saint-Charles<br />

© Ville <strong>de</strong> Québec<br />

Bien qu’ayant toujours été sensible aux enjeux<br />

environnementaux, l’architecte paysagiste<br />

inclut systématiquement, à partir <strong>de</strong>s années<br />

1990, l’analyse <strong>de</strong>s aspects naturels dans son<br />

processus <strong>de</strong> <strong>de</strong>sign et insiste pour que la<br />

réalisation <strong>de</strong>s grands projets d’infrastructure<br />

soit précédée par <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s d’impact sur<br />

l’environnement. C’est à cette époque que<br />

commencent à se multiplier les projets <strong>de</strong> toits<br />

verts en milieu urbain et <strong>de</strong> renaturalisation <strong>de</strong><br />

berges et <strong>de</strong> sites dégradés.<br />

Ces <strong>de</strong>ux instances ont collaboré, avec d'autres partenaires, à une série<br />

<strong>de</strong> projets innovateurs afin <strong>de</strong> réinventer la ville, <strong>de</strong> corriger les erreurs<br />

<strong>de</strong>s années 1960, lorsque la construction d'autoroutes urbaines avait<br />

dérangé le tissu et l'expérience urbaine, et <strong>de</strong> redonner aux quartiers<br />

patrimoniaux leur gloire d'antan. Une série <strong>de</strong> projets <strong>de</strong> réfection et <strong>de</strong><br />

renaturalisation à l'échelle du Québec tout entier présageait bien pour<br />

l'avenir. À Montréal aussi, plusieurs <strong>de</strong>s anciens parcs qui avaient été<br />

détériorés pendant <strong>de</strong>s années, dont le parc du Mont-Royal, ont enfin<br />

fait peau neuve durant les années 1990.<br />

Autre événement clé <strong>de</strong>s années 1990 : la tenue à Québec, au mois<br />

<strong>de</strong> juin 1995, <strong>de</strong>s « États généraux du paysage québécois », un vaste<br />

congrès interprofessionnel appuyé par plusieurs agences gouvernementales<br />

dans le but <strong>de</strong> « réunir pour une première fois tous les acteurs<br />

dont les interventions ont un impact sur les paysages québécois ». Les<br />

discussions entre les membres <strong>de</strong> 13 associations et ordres professionnels<br />

sur le thème « Dynamique et visions du paysage québécois » ont<br />

mené à <strong>de</strong>s compréhensions nouvelles, <strong>de</strong> nouvelles alliances et <strong>de</strong>s<br />

stratégies innovatrices.<br />

REGARD SUR L'HISTOIRE<br />

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