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Théâtre d'Alésia - Archeodunum SA

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T h é â t r e d ’ A l é s i aRapport d’activité 2006


Théâtre d’AlésiaRapport d’activité 2006Sous la direction de Frédéric RossiRédactionFrançois Eschbach, Sébastien Freudiger, François MeylanAvec des contributions deFederica Egloff, Brigitte Fischer, Delphine Gillot, Armand Lugrin, Cécile Montel, Laurent Popovitch, Jonathan SimonIllustrationsAlexandre Moser, Eric Soutter, Jonathan Simon (mobilier céramique), Michaël Brunet (mobilier métallique)Illustration de couverture : Secteur 4c. Relevé de la fosse Fo. 128.


Théâtre d’Alésia – Rapport d’activité 20061. Introduction1.1. Cadre de l’interventionSur la base du rapport de fouille 2005 (RA 2005), de la proposition de programmetriennal présenté en 2004 (RA 2004), ainsi que du rapport de la Commission Interrégionalede la Recherche Archéologique Est de la France (CIRA) de février 2006,l’opération de fouille programmée sur le théâtre s’est poursuivie en 2006, sous ladirection de Frédéric Rossi (<strong>Archeodunum</strong> S.A.). Une convention a été signée entrele Conseil Général de la Côte-d’Or, Direction jeunesse et Territoire, Mission Alésiaet la société <strong>Archeodunum</strong> S.A. Conformément à la convention signée avec l’Universitéde Bourgogne, le chantier accueille le stage de fouille obligatoire pour lesétudiants de cette université. Cette vocation pédagogique concernant l’opérationdans son ensemble, le chantier accueille des étudiants de plusieurs universités dansle cadre de stages conventionnés.FinancementMinistère de la CultureConseil Général de la Côte-d’OrIntervenants scientifiquesDirection scientifiqueFrédéric Rossi (<strong>Archeodunum</strong> S.A.)François Eschbach (<strong>Archeodunum</strong> S.A.)Sébastien Freudiger (<strong>Archeodunum</strong> S.A.)François Meylan (<strong>Archeodunum</strong> S.A.)CollaborationMichaël Brunet (dessin du mobilier métallique)Federica Egloff (étude du mobilier métallique, <strong>Archeodunum</strong> S.A.)Brigitte Fischer (numismatique gauloise, ENS)Laurent Popovitch (numismatique romaine, Université de Bourgogne)Jonathan Simon (étude de la céramique, Université de Bourgogne et <strong>Archeodunum</strong> S.A.)Intervenants techniquesEquipe de fouilleFabienne Creuzenet (chantier école de l’Université de Bourgogne, archéologue)Aurélie Schenk (<strong>Archeodunum</strong> S.A., archéologue)Jonathan Simon (chantier école de l’Université de Bourgogne, archéologue)Stagiaires des Universités de Bourgogne, Lausanne, Strasbourg, Besançon, Lyon 2,de l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne et de l’EN<strong>SA</strong>M de Metz : Julie Antz,Laura Balzer, Sophie Bélanger, Eloïse Bientz, Charles Bobin, Elena Cammarano,Sarah Charrier, Anne-Sophie Chatte, Mélanie Chavanne, Lucie Christin, Anne Coiseur,


Théâtre d’Alésia – Rapport d’activité 2006Nous sommes redevables à René Jager, responsable de l’entretien du site, de nombreuxconseils et coups de main. La Maison Jouard a encore une fois rempli à merveillesa fonction résidentielle. Nos remerciements vont à la mairie d’Alise-Sainte-Reine, l’Association Pour Alésia et notre cuisinier Alain Pavaut.Nous avons reçu les visites et les conseils des professeurs Christophe Petit et Jean-Pierre Garcia, géologues du DESS « Archéosciences » de l’Université de Bourgogne,ainsi que du professeur Pierino Lestuzzi et de son assistante Mylène Devaux, dudépartement de Génie Civil à l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL).Jean-Pierre Garcia a supervisé une analyse pétrographique réalisée par Cécile Montel,alors qu’Armand Lugrin a été encadré par l’équipe de l’EPFL pour une étudestructurale du théâtre 2.Le conseil scientifique, qu’ont rejoint les professeurs Olivier de Cazanove (Universitéde Bourgogne) et Michel Fuchs (Université de Lausanne, en remplacement deThierry Luginbühl), s’est réuni à Dijon le 3 mars puis sur place le 22 septembre.Les procès-verbaux de ces séances sont annexés au présent rapport (Annexe 5). Lesdiscussions, en salle et sur le terrain, ont enrichi nos analyses et nos réflexions, permettantd’ajuster au mieux les objectifs de cette année et le programme de l’annéeà venir.


1.2 Axes de recherche de la campagne 2006Pour la réalisation de cette nouvelle campagne, nous nous sommes efforcés de collerau plus près aux objectifs fixés lors de la tenue du conseil scientifique le 23 septembre2005 à Alise-Sainte-Reine et le 3 mars 2006 à Dijon. Nous avons en outre prisen compte les recommandations de la CIRA et les exigences pédagogiques liées auprojet. Les impondérables, liés à tous travaux de chantier, nous ont parfois obligés àmodifier ce programme.Interventions sur le terrainDeux sondages commencés en 2004 et en 2005 ont été poursuivis cette année (1e et4c) et cinq nouveaux secteurs ont été ouverts (8-12) (fig. 1).- secteur 1e : entre les contreforts M. 52 et M. 53- secteur 4c : au sud-est de la cavea- secteur 8 : dans la partie centre-est de la cavea- secteur 9 : au sud de la cavea- secteur 10 : dans l’angle sud-ouest de la cavea- secteur 11 : dans la partie sud de l’orchestra- secteur 12 : à l’extérieur sud-est du monumentL’intervention initialement prévue sur la butte conservée au sud du massif de lacavea a ainsi été annulée lors de la réunion du conseil scientifique (3 mars 2006).Quant au démontage ponctuel du mur M. 19, cette tâche est reportée en 2007.Les études spécifiquesEn plus des habituelles études touchant le mobilier (céramique et numismatique),il nous a paru tout à fait pertinent d’initier une série d’études parallèles, permettantd’étoffer notre propos et la compréhension globale du monument. Ces travauxconcernent aussi bien l’aspect structurel du monument que l’étude du matérielarchéologique contenu dans les strates fouillées.- Jonathan Simon et Federica Egloff nous font part des résultats de l’analyse de lacéramique (§ 3.1) et du mobilier métallique (§ 3.4). Le mobilier recueilli lors descampagnes précédentes sera examiné selon la même méthode en vue du DFS. Ladétermination du mobilier numismatique a été réalisée par Brigitte Fischer et LaurentPopovitch.- Armand Lugrin, étudiant de l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL),résume, dans le cadre d’un travail de semestre, une étude structurale visant à examinerles deux grandes phases architecturales du théâtre 2 (Annexe 2).Fig. 1 (page de droite)Théâtre d’Alésia. Plan desinterventions des campagnes2004, 2005 et 2006.- Cécile Montel, étudiante à l’Université de Bourgogne, propose, à l’occasion d’unstage de validation de Master 2 Pro, une étude pétrographique; il s’agit de déterminerles différents types de pierres mis en oeuvre sur le théâtre et, si possible, d’en dégagerdes relations stratigraphiques (Annexe 3).- Delphine Gillot, étudiante à l’Université de Bourgogne, apporte une contributionsur les traitements décoratifs (Annexe 4).


Rue 3Secteur 1Sondage 1eSecteur 3Secteur 6Secteur 5Secteur 11Secteur 8Secteur 710bSecteur 410aSecteur 4cSecteur 9Secteur 12Secteur 10Secteur 1Fouilles 2006NRue 1Fouilles 2004-2005Cavea en place(théâtre 2)0 20 m1/500


Ces diverses études sont présentées in extenso à l’intérieur du présent rapport. Nousproposons également en synthèse (voir § 4.5) un résumé succinct des apports que cestravaux ont générés et nous en discutons brièvement la pertinence.Etude de la documentation ancienneEngagée en 2004 en parallèle aux opérations de terrain, l’étude de la documentationancienne a connu une progression décisive cette année. L’ensemble des archivesdisponibles à la Mission Alésia a été passé en revue, soit près de 700 pièces. Labase de données créée l’an dernier (RA 2005, p. 10) a été renseignée pour la plusgrande partie des documents, à l’exception des quelque 500 diapositives déposées àla Mission. Nous présentons ci-dessous le calendrier des recherches et, en annexe,l’inventaire sommaire du matériel documentaire, classé dans l’ordre de saisie (lettrescapitales AL – pour Alésia – suivies d’un numéro d’ordre à quatre chiffres) et indiquantle type et la date de chaque document (Annexe 1). Cette masse documentaireest constamment sollicitée et son analyse est renouvelée du fait des résultats desfouilles. Les modalités de sa mise en forme (catalogue détaillé, calendrier des recherches,etc.) devront être précisées dans la double perspective du DFS de l’an prochainet de la publication envisagée au terme du projet.Calendrier des recherches (1839-2002)Année Description Documents principaux1839 Première exploration, sans résultat AL05651905 Evocation du site du théâtre à l’occasion d’une visite de la Société des Sciences de Semur AL0563, AL0565Sondages préliminaires1906 Premier dégagement global du théâtre AL0565, AL0555, AL05881908 Classement du théâtre aux Monuments Historiques AL05591909 Fouille au sud et à l’est du théâtre AL0569, AL05621919 Projet de fouille de la cavea, resté sans suite avant 1929 AL05711924 Fouille du dispositif scénique et tranchées dans la partie nord-est de la porticus post scaenamAL0573, AL00471929 Début de la vidange de la cavea, programme interrompu par les intempéries AL05741931 Programme de déblaiement méthodique de la cavea, AL0589, AL0061, AL05921932 Suite et abandon du programme de déblaiement méthodique de la cavea. AL0049, AL0590, AL06651933 Sondages au sud du théâtre AL0050, AL05931934 Fouille de l’orchestra AL0051, AL05941935 Fouille et nettoyage superficiel de la partie nord de la cavea AL00521936 Nettoyage de la partie nord de la cavea AL00531959 Nettoyage et sondages ponctuels au sommet de la cavea et au sud du théâtre AL00541962 Sondages dans la partie sud de la cavea AL0065, AL0066, AL0056,AL00701963 Sondages dans la partie sud de la cavea AL0066, AL0057, AL00701964 Sondages dans la partie sud de la cavea AL0066, AL00701972 Fouille des niveaux de circulation entre le théâtre et le portique du temple AL0064, AL06141976 Sondages entre le théâtre et le portique du temple AL06171977 Sondages dans l’aditus nord AL06181978 Sondages dans les aditus nord et sud AL06191979 Sondages dans les aditus nord et sud AL062010


Théâtre d’Alésia – Rapport d’activité 2006Année Description Documents principaux1980 Sondages dans l’aditus nord AL06211981 Sondages à l’extérieur nord de la cavea AL06221982 Sondages au nord-ouest de la cavea AL06231983 Sondages dans l’aditus nord et à l’angle nord-ouest de la cavea AL06661984 Sondages dans la partie nord de la cavea, à l’extérieur nord de celle-ci et au nord de l’aditusnordAL06671985 Sondages aux angles nord-ouest et sud-ouest de la cavea AL06681986 Sondages à l’angle nord-ouest de la cavea, sur l’allée rayonnante nord-est et dans le dispositifscéniqueAL06691987 Sondages dans l’allée rayonnante nord-est, à l’extérieur est du théâtre AL06701991-1992 Observations au sud-ouest de la cavea et dans M. 19 lors de l’implantation des réseauxd’adductionAL06712001-2002 Sondages de diagnostic AL067711


1693 2071 12061212Nettoyage superficiel,abandon1636121012111218 1213163720781638163921782179 20732074121716432096ContrefortsM521231116511301770M.5321012098210020992097207922401773 20951640St.1202226207221021225 11591160 1641218017712238177221812182 12202183121916422077 1129 1749 1692M. 19M.19 B21602159 123016941787 1158 1644 16951748 22391645 1157169621042080Niveaux de construction de M. 19M.19 A210721061712 164620932161216320752094 1691OccupationsantérieuresSt.227171420761710 17111713 210517882166 2165 2164 2103 17892167'3 e s. ap. J.-C.début '3 e s. ap. J.-C.fin '2 e s. ap. J.-C.mi '2 e s. ap. J.-C.début '2 e s. ap. J.-C.'Flaviens'Claude'Tibère'Auguste'LT D2B2173 17151747 17511752175317541755 1761 17591756 1758176021621757


Théâtre d’Alésia – Rapport d’activité 20062. Interventions 2006Fig. 2 (page de gauche)Sondage 1e. Diagramme deHarris intégrant les US desannées 2004, 2005 et 2006.2.1. Sondage 1eUS : 2071-2080, 2093-2107, 2159-2167, 2173, 2178-2183, 2226, 2238-2240Structures : 19, 53, 120, 227Dessins : 357, 372, 374, 384, 389, 393, 394, 395ObjectifsDurant les campagnes de fouille 2004 et 2005, la partie nord-ouest de la zone situéeentre les contreforts M. 52 et M. 53 a fait l’objet d’un sondage destiné à étudier lephasage du monument et ses abords directs. Cette exploration a notamment permisde mettre en évidence un pavage en hérisson (St. 227) antérieur au théâtre 2, lesniveaux de construction du mur périmétral M. 19, ainsi qu’un creusement manifestementpostérieur à la construction de ce mur. Les difficultés auxquelles nous avonsété confrontés pour identifier les niveaux de construction des contreforts et pourinterpréter les événements au contact avec M. 19 nous ont incités à poursuivre cesondage en l’étendant à la partie sud-est du secteur (fig. 3).Fig. 3Sondage 1e. Plan des vestigesavec localisation des coupes.Ech. : 1/50.M. 52Sondage 2004-2005392,78392,77[2166]St. 120392,05[2163]392,83[2167]392,00 392,12[2165]fig. 5[2239][2105]St. 227[2076][2162]fig. 7391,96[2173]fig. 6392,00391,55392,06NM. 19392,03M. 53392,200 1 2 m13


La fouille qui s’est concentrée sur les couches contemporaines du théâtre 2 a étémenée jusqu’au sommet du pavage en hérisson St. 227. Afin de résoudre la questiondes tranchées successives le long de M. 19, nous avons favorisé une lecture stratigraphiqueparallèle à ce mur, complétée par les deux stratigraphies perpendiculairesnord-ouest et sud-est.RésultatsLes occupations antérieures au théâtre 2La fouille a été arrêtée sur le prolongement du pavage [1714/2076] (St. 227) découverten 2005 (RA 2005, p. 12-14). Il s’agit d’une bande de circulation large de 1,3 mformée de petites dalles disposées de chant (fig. 3 et 4). D’orientation nord-sud,elle est flanquée par deux murets de pierres sèches posées à plat (US [1789/2167]et [2166]). Ils ne sont parementés que sur leur face intérieure et semblent destinés àretenir des terres de part et d’autre de St. 227. De nombreuses pierres sans organisationsont présentes à l’intérieur de ces remblais (US [1713/2105, 2163, 2164]). Untroisième muret de pierres sèches [2165] a été aménagé perpendiculairement à l’estde St. 227. Avec un seul parement orienté au nord, il semble également avoir pourfonction de contenir des remblais.Les aménagements supérieurs, qui ne sont plus conservés, ont sans doute été araséslors de la construction du théâtre 2. Le mode de construction et la largeur de St. 227rappelle celui des « trottoirs » repérés au nord-est de l’édifice (St. 120) et à l’intérieurde la cavea (le « chemin gaulois » St. 122). Son orientation correspond au systèmeorthogonal de la trame viaire environnante. Il est ainsi possible qu’il s’agisse d’unesorte de ruelle courant entre deux terrasses. En prolongeant son tracé au sud, on peutenvisager que cet axe de circulation était lié à la probable rue St. 166 (RA 2005,p. 43-44). Ces hypothèses doivent toutefois être tempérées en raison de l’exiguïté dela fenêtre d’observation et des destructions causées par la construction du théâtre 2.La fouille s’étant arrêtée sur la structure St. 227, la datation de cette structure seFig. 4Vue en direction de l’est de lasurface pavée St. 227, et dutrottoir St. 120.14


Théâtre d’Alésia – Rapport d’activité 20060 1 2 3 4BM. 53M. 19partie restauréeM. 52393.00[2160]393.00[2159]BA392.00[2107]A392.00[2106][2167][2167]Fouilles 2004-2005fonde toujours sur le mobilier antérieur recueilli en 2005, qui a fourni un tpq durègne de Tibère (RA 2005, p. 14).Le théâtre 2 : le mur périmétral M. 19Le mur M. 19 présente des différences dans son appareillage pouvant indiquer uneréfection (fig. 5). À cet endroit, ses fondations reposent partiellement sur la bordure[2167], considérée comme une base suffisamment stable pour son érection. La partiela plus ancienne du mur, dénommée A, est constituée d’une rangée de pierres disposéesen hérisson [2106] recouverte par cinq assises de moellons assez irréguliersposés à plat [2107]. Elles sont liées avec un mortier gras et assez grossier de couleurbeige chamois qui se distingue facilement du mortier utilisé pour la partie la plusrécente du mur, dénommée B (US [2159-2160]), qui est plus fin et plus dur et d’unecouleur variant du jaune beige au rosé.La partie B est constituée d’assises horizontales de moellons [2159] recouvrant lehérisson de fondation [1787] observé en 2005. Les pierres utilisées pour les rangsinférieurs sont plus grandes et plus grossières que les moellons des rangs supérieurs.On peut encore observer au sommet du mur antique non restauré deux assises [2160]formées de moellons calibrés dont la face a été travaillée au marteau taillant, et quisont enduites de mortier de tuileau.Cette différence notable des mortiers et l’irrégularité du sommet de la maçonnerie[2107] qui ne forme pas un lit de pose horizontal pourraient indiquer une reconstructionpartielle du mur plutôt qu’une étape de chantier. Les autres tronçons du murM. 19 qui ont fait l’objet d’une observation ont également révélé des différencesd’appareillage, mais les changements de mode de construction sont comparablesà la séquence des US [2107, 2159, 2160] de la partie B, qui correspondent plutôt àdes particularités structurelles liées à leur fonction au sein du mur et aux différentesétapes de l’édification du mur.La fouille a mis en évidence le creusement de la tranchée de fondation de la partieB de M. 19 (US [2239]) et son comblement [2077], associés au niveau de travail[2104]. Ces couches ont sans doute oblitéré les niveaux de construction de la partieA qui ne sont plus conservés.Elles sont recouvertes par un remblai de limon argileux grisâtre [2094], d’une épaisseurde 0,10 à 0,40 m. Sur son sommet repose un feuilletage de couches composéesde mortier, d’éclats de taille et de poussière de calcaire (US [2182, 2183]). Il marqueFig. 5Sondage 1e. Elévation duparement extérieur de M. 19(assemblage des relvés de2004 à 2006). Ech. 1/50.Localisation, voir fig. 3.15


une pente descendante à partir du monument et converge ainsi au nord-est sur leniveau de travail inférieur [2104]. Ce niveau remonte assez brutalement au sudestoù il recouvre le muret [2165] lié à St. 227. Il s’agit sans doute d’un niveau deconstruction lié à M. 19, mais la relation stratigraphique est perturbée par des creusementsultérieurs (US [2095, 2096, 2102]).Ces phénomènes, déjà observés lors des campagnes précédentes, demeurent difficilesà interpréter, mais il est désormais acquis qu’il ne s’agit pas d’événements liés àla construction des contreforts. La réalisation d’une coupe stratigraphique parallèleà M. 19 a révélé en effet que ces creusements sont localisés contre une petite portiondu mur et ne sont pas en contact avec le contrefort M. 53 (fig. 6). Le comblement deces creusements comporte des fragments de mortier, d’éclats et de blocs calcaires,pris dans une matrice sableuse beige. La présence de ce type de matériaux pourraitindiquer une activité de reconstruction. Ces creusements ne coïncident toutefois pasavec les différences d’appareillage observées dans le mur M. 19.Les couches liées à la construction du monument ou directement antérieures (US[2103, 2173, 2181]) n’ont pas permis d’affiner sa datation. Aucune d’entre elles n’alivré de marqueur chronologique postérieur au règne de Tibère.La structure [2238]Un gros bloc de calcaire (40 cm sur 20 cm) posé à plat sur une concentration depierres a été observé en limite sud du sondage, dans l’alignement du contrefort M. 53(fig. 7). Il est possible que cette structure corresponde à un mur se développant horsde l’emprise de la fouille. Sa position stratigraphique indique que cette structure estpostérieure à la construction du théâtre 2, mais antérieure au trottoir St. 120. La couchede remblai [2181] directement antérieure a livré un tpq du règne de Tibère.E0 1W393.00393.00M.53[2079] [2073] [2102] [2072] [2095] [2078][2080]392.00392.00[2075][2096] [2074][2077]Fig. 6Sondage 1e. Stratigraphie vueen direction de l’ouest. Dessin,éch. 1/50. Localisation, voirfig. 3.16


Théâtre d’Alésia – Rapport d’activité 2006S0 1 2 3 4 5 6 7N394.00394.00M.53[2179][2240][2101]393.00[2178][2100]393.00[2226][2180][2098]St. 120[2181][2097]392.00[2238][2182][2165][2103][2099][2166][2076][2167]392.00St. 227Le contrefort M. 53La base du mur repose en partie sur le « trottoir » St. 227 (fig. 7). La fondation étroiteest formée de quatre rangs de blocs calcaires sans mortier disposés en épi (US [2097,2098]). L’extrémité nord-est du contrefort est renforcée au niveau du troisième et duquatrième rang par deux assises maçonnées de moellons grossiers disposés horizontalement(US [2099]).Cette fondation est surmontée de trois assises de moellons assez réguliers liés avecun mortier de chaux grossier de couleur chamois gris (US [2100]). L’assise inférieureforme un léger ressaut de 5 cm. La dernière assise non restaurée (US [2101])conservée sous le ciment moderne se distingue des rangs inférieurs par le mortierutilisé qui est plus fin et de couleur jaune beige. Le mortier antique conservé dans lecœur du mur, derrière la restauration, est identique. Aucun indice ne permet d’attribuercette différence de mortier à une réfection.Toutes les assises du contrefort sont appuyées contre le parement de M. 19, et l’enduitau tuileau des rangs supérieurs [2160] est d’ailleurs conservé derrière les pierresde M. 53.Les niveaux de construction n’ont pas été identifiés lors de la fouille, mais la couche[2179] relevée en stratigraphie pourrait correspondre à cet événement. Le mobiliercontenu dans le remblai [2180] directement antérieur à ce niveau a fourni un tpq durègne des Flaviens. La tranchée de fondation n’a pas pu être clairement distinguée.Fig. 7Sondage 1e. Elévation de M.53 et stratigraphie vue endirection du sud. Ech. : 1/50.Localisation, voir fig. 3.Le trottoir St. 120Ce trottoir avait été repéré en 2005 dans le secteur 6 (RA 2005, p. 47-48). Son tracéqui se prolonge au nord suit plus ou moins le contour du théâtre et passe 2 m au-delàdu contrefort M. 53.Le tronçon observé dans le sondage 1e présente les mêmes caractéristiques que celuiqui a été dégagé en 2005 : la zone de circulation, large de 1,3 m, est formée d’un hérissonde pierres disposées perpendiculairement au sens de circulation (US [2226]). Ilest recouvert par un cailloutis, et encadré par deux bordures des dalles plantées dechant.Les niveaux sous-jacents à ce trottoir n’ont pas été fouillés, mais l’examen de lastratigraphie montre qu’il est postérieur à la construction du théâtre 2. Il sembleégalement postérieur au remblai [2180], qui a fourni un tpq du règne des Flaviens.La relation stratigraphique avec le contrefort M. 53 est plus délicate à établir en raisonde la mauvaise perception de ses niveaux de construction. Pour l’heure aucunehypothèse ne peut être écartée.17


Décapages / nettoyages182219472084 2036 1804 1838 1810 1834214821532204St. 126182319391950181518302034209220871837227622462254Surface pavée St. 116Bordure St. 122*1816 181118311839 1659 18331936 15311948TP 2331832St. 1992274227519492031 1944St. 22220372033 1554TP193819372038Fo. 2282086 2082208320852251Fo. 1281587 2039 208120882089 209120902149*2152 2150 160621512249Fo. 2241945203219462035223322522271Fo. 2492247224822061835Fo. 248 Fo. 2472205 1836*225022532273 ?22722207


Théâtre d’Alésia – Rapport d’activité 20062.2. Secteur 4cUS : 1804, 1810, 1811, 1815, 1816, 1830-1839, 1936-1938, 1944-1950, 2031-2039,2081-2092, 2148-2153, 2204-2207, 2233, 2246-2254Structures : 116, 122, 126, 128, 176, 222, 224, 228, 233, 247, 248, 249Dessins : 304, 305, 314, 329, 340, 347, 362, 369, 377, 380, 381ObjectifsLa fouille du secteur 4c, ouvert en 2005, a été poursuivie cette année, en supplémentaux objectifs initiaux de la campagne. Les buts assignés à cette étude étaient laconfirmation du plan de la tranchée de récupération du théâtre 1 (St. 126), la recherchede mobilier datant le comblement de cette tranchée, une vue d’ensemble de lasurface pavée St. 116 et de sa bordure St. 122, ainsi qu’une fouille complémentairede la fosse Fo. 128.Déroulement et résultatsUn décapage superficiel a été effectué sur la zone comprise entre le secteur 9 (ouestet nord), le talus longeant le parement interne de M. 19 (sud) et le sondage profondouvert à l’est en 2005 (ci-dessous, sondage 2) (fig. 10). Initialement confiné au quartsud de la cavea, le nettoyage a ensuite été étendu jusqu’au secteur 8, de manière àobtenir une vue d’ensemble de la surface pavée St. 116 et de sa bordure St. 122. Lazone explorée couvre une surface d’environ 160 m 2 .Trois sondages profonds, numérotés de 1 à 3, ont été ouverts. Le premier, à l’ouest,visait à documenter la relation entre St. 122 et la tranchée du théâtre 1 St. 126 ; enoutre, on y a découvert les bords nord et est de la fosse d’extraction St. 247 et la fossepostérieure St. 224. Le deuxième sondage, au centre, a permis de poursuivre l’étudede St. 128 et d’observer le front de taille ouest de la fosse d’extraction St. 248. Letroisième sondage, à l’est, a été implanté à l’articulation avec le secteur 8 pour étudierune faille dans le substrat calcaire, qui s’est révélée être le front de taille nord-est1838 d’une 1810nouvelle 1834 fosse d’extraction, St. 249, se confondant peut-être avec St. 248.2034Premières occupations : des carrièresS’ajoutant aux observations de l’an dernier (RA 2005, p. 16-17), de nouveaux indicesde l’extraction de la pierre ont été relevés dans le secteur 4c.Dans les sondages 1 et 2, deux fronts de taille opposés ont entamé le calcaire,2092ménageant une berme rocheuse large de 3,40 m. A l’ouest (sondage 1), le front detaille [2253] de la fosse St. 247 a été observé sur une longueur d’environ 1,50 m,entre la limite de fouille sud et la tranchée St. 126 (fig. 9). D’orientation nord-sud,Fig. 8 (page de gauche)Secteurs 4c et 8. Diagrammede Harris.* US perturbée.'3 e s. ap. J.-C.début '3 e s. ap. J.-C.fin '2 e s. ap. J.-C.mi '2 e s. ap. J.-C.début '2 e s. ap. J.-C.'Flaviens'Claude'Tibère'Auguste'LT D2BE01 2 3 4 W3St. 116 [1839, 1936]392.00391.001944Bordure St. 122*1816 18111831[1945]1832[1946][2035]St. 224 [2252][2032][2207][1944][1804]St. 247 [2253][1836][1835]392.00391.00Fig. 9Secteur 4c, sondage 1. Coupestratigraphique est-ouest, vuesud. Ech. : 1/50. Localisation,voir fig. 10b.55419TP


Double page suivante : Fig 10.il présente un profil vertical, irrégulier, d’une hauteur conservée de 1,25 m. La fosses’étend vers l’ouest sur une longueur minimale de 5,30 m. Son fond remonte enpente douce vers l’ouest (pendage de 5 %). La limite nord, altérée par les travauxliés au théâtre 1, se situait peut-être partiellement sous la tranchée St. 126. C’est dumoins ainsi qu’on peut interpréter une marche d’environ 20 cm au fond de celle-ci.Les limites sud et ouest se trouvent à l’extérieur de la fouille.Dans le sondage 2, la fosse d’extraction repérée l’an dernier a été renommée St. 248,le n° 128 désignant une structure implantée postérieurement dans le comblementde la fosse (voir ci-dessous). Son front de taille ouest [2250] a été observé sur unelongueur de 1,60 m (fig. 11 et 12). Il présente également un profil vertical, irrégulier,d’une hauteur conservée de 1,10 m. La fosse s’étend vers l’est sur une longueurminimale de 3 m. Son fond, plat à l’est, a pu être légèrement recreusé lors de l’implantationde la fosse St. 128. La limite nord se trouve nécessairement en deçà dufront de taille observé l’an dernier (ou se confond avec celui-ci), que nous avionsinterprété comme le bord de la tranchée St. 126 (RA 2005, p. 16 et fig. 9 ; hauteurconservée de 0,70 m). La dimension minimale nord-sud atteint 3,50 m, sans tenircompte d’un éventuel décalage vers le nord lors des travaux du théâtre 1. Les limitesest et sud de la fosse d’extraction St. 248 se trouvent hors de l’emprise du sondage.Le sondage 3 a livré la limite nord-est d’une troisième fosse d’extraction, St. 249. Lefront de taille [2248] a été observé sur une longueur de 2,75 m (fig. 13 et 14). Sur uneFig. 11Secteur 4c, sondage 2. Fossed’extraction St. 248 et fosseFo. 128. Le front de taille[2250] de St. 248 est visible surle bord droit de l’image. Vuevers le sud-est.NE01 2 3 SW393.00St. 116 [1948]393.00[2033][1834][2038][2206]Fig. 12Secteur 4c, sondage 2. Coupestratigraphique est-ouest, vuesud. Ech. : 1/50. Localisation,voir fig. 10b.392.00[2205]St. 248 [2207][2039, 2081][2150] [2088][2207]St. 128 [2249]392.0020


Fig. 10a-d . A3


Fig. 10a-d . A3


Théâtre d’Alésia – Rapport d’activité 2006Fig. 13Secteur 4c, sondage 3. Frontde taille [2248] de la fossed’extraction St. 249. Vue versle nord-ouest.SW0 1 2 3 4NE SE NW90°St. 222 [2037]St. 116[1949][1950]392.00392.00[2082]391.00[2085][2083][2207][2087]St. 126 [2246]391.00Fig. 14Secteur 4c, sondage 3. Coupestratigraphique. Ech. : 1/50.Localisation, voir fig. 10b.St. 228 [2251][2247]St. 249 [2248]hauteur de 1,30 m, son profil est marqué par des degrés successifs à l’interface de stratesrocheuses. L’empilement des strates et les clivages qui les caractérisent présententun aspect qui n’est pas sans évoquer les moellons d’une construction en pierres sèches(voir Annexe 3). Le fond, très irrégulier, est formé par une roche de bonne qualité. Lesautres limites ne sont pas connues, bien que la configuration de l’extrémité nord-ouestdu front [2248] puisse évoquer la proximité d’un retour d’angle.A supposer que les fronts [2250] de St. 248 et [2248] de St. 249 forment les côtéssud-ouest et nord-est d’une seule excavation, on aurait affaire à une fosse longued’environ 17 m.Toutes ces carrières ont été comblées par un remblai homogène d’argile jaune et decailloux, compact et pratiquement stérile (St. 247 : US [1836] ; St. 248 : US [2205] ;St. 249 : US [2247]). Dans le cas de St. 247, fouillée sur une plus grande emprise, ona pu observer un traitement particulier du sommet de ce remblai, sous la forme d’unecouche [1835] de petits graviers damés dans une matrice jaune (fig. 9 et 15). Cetaménagement a également été repéré directement sur le substrat à l’extérieur nordde la fosse. Selon toute vraisemblance, il prolonge les sols de cailloutis repérés danstous les secteurs situés sous la partie sud de la cavea (2006, secteurs 9, 10 et 11 : voir§ 2.4 et 2.5 ; 2005, secteurs 4 et 7 : RA 2005, p. 143).25


Fig. 15Secteur 4c, sondage 1. Coupestratigraphique nord-sud, vueouest. Ech. : 1/50.Localisation,voir fig. 10b.SE 0392.00[1835][1836][1833]1 2 3 4 5St. 122 [1811][1815][1835]NW392.00[2207]St. 126 [2254]391.00St. 247 [2253]391.001L’US [1836] a également livré unfragment de bracelet en sapropélite(obj. 1836-01). Si cet objet et lamonnaie gauloise proviennent aveccertitude du remblai de St. 247, lereste du mobilier comprend égalementdes éléments issus d’uneextension du sondage, dont la positionstratigraphique est donc plusqu’incertaine. Cet aléa de la fouilleexplique la datation claudienneobtenue pour l’ensemble du mobilierde cette US (voir fig. 8).Dans le domaine de la chronologie, si les fosses d’extraction font partie des premièresoccupations attestées, il n’est pas possible de dater la période de leur fonctionnement– à savoir la phase d’extraction proprement dite. Quant au comblement, les remblais,on l’a mentionné, sont extrêmement pauvres en mobilier, lequel ne fournit pasd’argument pertinent. On mentionnera simplement, pour la fosse St. 247, un potinlingon de type LT 8329 (obj. 1836-02) 1 . Analogue par son contexte et sa fonction,la carrière voisine St. 176, fouillée en 2005 dans le secteur 4a, a vraisemblablementété comblée dans la première moitié du 1 er s. ap. J.‐C. Des points d’ancrage sontfournis par le remplissage des fosses implantées dans les remblais (voir ci-dessous) :tpq Auguste-Tibère pour la fosse St. 224 creusée dans St. 247, tpq augustéen pourla fosse St. 128 creusée dans St. 248, tpq LT D2B pour la fosse St. 228 creusée dansSt. 249. Même si ces fosses ne sont pas nécessairement contemporaines, tant par leurcreusement que par leur remblaiement, les arguments de datation militent en faveurd’un comblement au plus tard au début du 1 er s. ap. J.‐C.Des fosses dans les remblaisLes trois sondages profonds ont livré les traces de structures excavées dans les remblais,témoignant d’une occupation postérieure au comblement des carrières.Dans le sondage 1, la fosse Fo. 224 a été observée sur une longueur d’environ1,50 m. Elle s’appuie contre le côté est de St. 247. Selon la coupe sud du sondage(voir fig. 10), le creusement [2252] présente un fond plat large de 0,90 m. La paroiorientale reprend le profil vertical du front de taille [2253]. La paroi ouest présenteune pente de près de 45° sur sa partie inférieure, avant de s’évaser. Entre ces deuxpoints, la largeur de la partie supérieure passe de 2 m à 2,50 m. Le sommet, partiellementtronqué à l’ouest, est scellé par un cailloutis [1936]. Le comblement s’esttassé, entraînant l’affaissement des couches sus-jacentes. De ce fait, la profondeurvarie entre 0,90 m et 1,25 m. Au nord de cette coupe, la structure a été recoupée parla tranchée St. 126, mais une diminution progressive de sa largeur était perceptibleà la fouille. L’évolution vers le sud, hors de l’emprise explorée, demeure indéterminée.Le comblement est composé de plusieurs couches relativement meubles [2233,2035, 1946, 2032, 1945], dont une couche intermédiaire charbonneuse [1945]. Lemobilier indique une datation vers le règne de Tibère.L’étude de la fosse Fo. 128, initiée l’an dernier, a été poursuivie dans le sondage 2.Comme évoqué ci-dessus, l’appellation désigne désormais cette structure, et nonplus la carrière antérieure St. 248, en correctif à la dénomination de 2005 (RA 2005,p. 16). L’extension de la fouille vers l’ouest a permis de dégager une coupe complète(voir fig. 11). La fosse Fo. 128 s’appuie contre le côté ouest de St. 248. Le creusement[2249=1797] a pu légèrement entamer la base de carrière. Le fond, pratiquement plat,est large d’environ 1,90 m. La paroi ouest se confond avec le front de taille [2250].La paroi opposée présente une pente d’environ 40°. De ce fait, la largeur atteint prèsde 2,75 m au sommet. A cause du tassement du remplissage, la profondeur varie entre0,60 et 1,10 m, cette dernière dimension étant sans doute la plus proche de la réalité.Hormis cette perception en coupe, le plan reste d’une appréhension malaisée. Il se26


Théâtre d’Alésia – Rapport d’activité 2006Fig. 16Secteur 4c, sondage 3. La fosseFo. 228 et ses comblementssuccessifs. Vue vers le sud-est.Cf. fig. 14.réduit à un tronçon de moins de 1,75 m entre la limite sud du sondage et la tranchéeSt. 126, qui a détruit l’extrémité nord de la fosse. Il n’est ainsi pas possible de savoirs’il s’agit d’une fosse ou du tronçon d’un fossé. En ce qui concerne le comblement,la complexité de la stratification, déjà relevée en 2005, se confirme (US [2039, 2081,2088-2091, 2149-2152]). Le mobilier issu de ces couches présente un faciès chronologiquetrès homogène de la période augustéenne 2 , analogue aux données de 2005.Une situation analogue se trouve dans la partie inférieure du sondage 3 (voir fig. 13).Le remblai [2247] de la fosse d’extraction St. 249 a été entamé par une excavation[2251] longeant son côté nord-est. Une fois encore, l’exiguïté du sondage n’apas permis de déterminer précisément les caractéristiques de cette nouvelle fosse,Fo. 228, perçue essentiellement en coupe. Le fond relativement plat est large d’unpeu plus de 1 m. La paroi nord-est se confond avec le front de taille [2248]. L’extrémitésud de la coupe montre, sur une hauteur de moins de 20 cm, la partie bassedu bord opposé, en pente d’environ 60° (fig. 16). La coupe perpendiculaire est-ouesta sans doute entamé de manière légèrement oblique la fosse, dont on distingue lefond sur un peu plus de 1 m. La profondeur initiale devait atteindre 1 m. L’extrémiténord-ouest se situe nécessairement sous la tranchée St. 126, puisqu’elle n’a pas étérepérée au nord-ouest de celle-ci. Le plan ne se laisse guère déduire de ces élémentset, à nouveau, on ignore s’il s’agit d’une fosse ou d’un tronçon de fossé. Plusieurscouches relativement meubles composent le comblement (US [2082, 2083, 2085,2086]), dont le mobilier offre un faciès très homogène de LT D2B.Le comblement de Fo. 228 est scellé par un sol bien aménagé St. 222, constituéd’un cailloutis reposant sur un radier [2037]. Appuyée contre le front de taille, cepavement forme peut-être un premier état de l’esplanade St. 116, dont le hérissonprincipal repose toutefois sur un remblai intermédiaire [1949]. Toutes ces strates sesont affaissées localement en raison du tassement du remplissage de la fosse.Dans la partie nord-est du secteur, l’existence d’une quatrième excavation est révéléepar un net affaissement de la bordure St. 122, formant une cuvette large de 3,80 m etprofonde d’une vingtaine de centimètres.2L’US [2150] a sans doute été perturbéepar du mobilier extérieur ausondage (un fragment de céramiquede l’époque flavienne), ce quiexplique l’ambiguïté de sa datationdans le diagramme de Harris (fig.8). Le reste du mobilier est daté defaçon homogène de LT D2B ou del’époque augustéenne.27


Les données relatives aux fosses St. 128, 224 et 228, recueillies dans des sondagesponctuels, demeurent succinctes. Leur plan nous échappe pour l’heure, de mêmeque leur fonction initiale (fosse, fossé ?). Elles partagent cependant des traits qui nerésultent pas nécessairement de coïncidences. Les profils sont relativement similaireset la position est systématiquement en appui contre un front de taille antérieur (voirfig. 10). Cette préférence pour la périphérie des carrières antérieures n’est peut-êtrequ’apparente, puisque le déroulement de la fouille a conduit à explorer de manièreprivilégiée les bordures. Dans le seul cas où le remblai primaire a été étudié sur uneplus grande longueur (sondage 1, tranchée de plus de 6 m), il faut néanmoins releverqu’aucune trace de « réoccupation » n’a été observée à l’intérieur de la carrièrecomblée.Fig. 17Secteur 4c, partie nord-est.La surface St. 116 (au premierplan) et la bordure St. 122 (aufond). St. 116 est interrompuepar le passage de la tranchéeSt. 126. Devant St. 122, ondistingue le caniveau longeantle premier état et l’alignementde trous de poteau. A droite, lesondage 3. Vue vers le nordouest.La surface pavée et sa bordureA l’exception d’une bande large de 3 m à la base du mur de la cavea, la surface dupavement St. 116 et de sa bordure St. 122 a été entièrement nettoyée et documentée(fig. 17 ; voir fig. 10). Les résultats corroborent et précisent les données recueilliesen 2005 et auparavant.En ce qui concerne la surface pavée St. 116, la présence d’une phase initiale antérieureau hérisson (RA 2005, p. 24-25) est confirmée. Il s’agit généralement d’unecouche épaisse d’environ 10 cm, composée de cailloux de 2 à 3 cm, émoussés ensurface (sondage 1, US [1936, 1944] ; sondage 2, US [2033] : voir fig. 11). A l’ouestdu secteur, ce revêtement est apparu directement sous l’humus (US [1833]). Dansle sondage 3, on a déjà mentionné le pavement sur hérisson St. 222, de structureplus complexe et dont la relation avec St. 116 demeure incertaine. Ce point marquel’extension maximale vers l’est de St. 116, absente du secteur 8 où le rocher affleureen strates horizontales (voir ci-dessous). Il ne semble guère possible d’imputer auxfouilles anciennes, ou à des dégradations postérieures, l’éventuelle disparition d’unrevêtement, car la transition entre le pavement et le rocher a été observée au momentde la fouille en 1931 (voir fig. 10c). Relevons également l’absence d’aménagementsur la berme rocheuse séparant les carrières St. 247 et St. 248.Le second état de St. 116 est caractérisé par le pavement en hérisson, observé dansles années 1930 puis lors de nos deux campagnes précédentes. Présent de manière28


Théâtre d’Alésia – Rapport d’activité 2006résiduelle sur l’ensemble du secteur, le traitement de surface couvrant ce radier étaittrès bien conservé au-dessus de la fosse Fo. 128 (sondage 2). Il consiste en un revêtementde cailloux [1948] analogue à celui de l’état antérieur.La bordure St. 122 a été dégagée sur une longueur de 34 m. Son état final semblepostérieur aux différentes phases de St. 116. Dans la partie est du secteur, en effet,l’aménagement s’élève de près de 30 cm au-dessus du niveau de circulation de lasurface pavée (voir fig. 17). S’il suit fidèlement le tracé du premier état, son articulationstructurelle avec St. 116 reste d’une compréhension difficile – on imagine malcomment les pierres de chant délimitant la structure auraient pu demeurer en placeen l’absence d’un terrain encaissant. Le premier état de la bordure n’a été perçu qu’àla faveur de cet effet de marche. Seules les dalles de chant de son côté sud ont étéobservées.Un caniveau occupe la jonction entre St. 116 et le premier état de St. 122. Large de0,60 m, il est limité au sud par une ligne de dalles de chant. Ultérieurement (?), lecanal a été recouvert d’un cailloutis et des poteaux ont été plantés tous les 1,65 mdans sa bordure sud. Au moins quatre négatifs ont été repérés dans la partie orientaledu secteur, dont un (TP 233) a été fouillé cette année. Il faut ajouter à cet ensembledeux trous de poteau observés anciennement dans le même contexte (fouilles desannées 1930). Pour l’instant, il n’est pas possible de connaître la fonction de cetaménagement. On peut éventuellement envisager une palissade ou une couverturede la bordure St. 122 (portique ?).Sur le plan chronologique, la campagne 2005 n’a pas apporté de nouveaux éléments.St. 116 et St. 122 ont dû être mis en place à la période claudienne.La tranchée du théâtre 1Le tracé de la tranchée du théâtre 1, St. 126, a été reconnu sur l’ensemble du secteur.D’une largeur de 1,70 m à 1,90 m, le creusement [2246=2254=2276] offre des différencesimportantes dans sa profondeur, qui passe de 0,20 cm (sondage 1) à plus de1,30 m (sondage 3). Le fond de la tranchée n’est pas plat et le comblement de St. 126ne présente aucune trace de la structure récupérée (mortier, moellons), ce qui inciteà se demander si un mur a réellement été édifié à cet endroit.En ce qui concerne la chronologie, le mobilier recueilli dans le comblement fournitune datation analogue à celle de St. 116 et St. 122, vers les règnes de Claude et deNéron.29


2.3. Secteur 8US : 1822, 1823, 1939, 2271-2276Structures : 19, 126, 199Dessins : 320, 323ObjectifsL’ouverture de ce secteur, situé au centre-est de la cavea, a visé à documenter l’extrémiténord de la surface pavée St. 116 et de la bordure St. 122, ainsi que la relationde ces structures avec la tranchée St. 126 du théâtre 1 (voir fig. 10). Il s’agissait égalementde retrouver des maçonneries observées antérieurement, qui étaient susceptiblesde se rattacher au théâtre 1. En effet, cette zone avait déjà été décapée lors de lavidange partielle de la cavea en 1931.RésultatsFig. 18Ensemble du secteur 8. Aucentre, la tranchée St. 126 duthéâtre 1 se détache en sombresur le substrat calcaire. Vue endirection du nord-est.La zone explorée couvre une surface d’environ 80 m 2 . Les décapages à la machinepuis à la main ont rapidement révélé que le calcaire du socle naturel avait déjà étéatteint lors des fouilles antérieures (voir fig. 10c). Seul le passage de la tranchéeSt. 126 est parfaitement visible au centre du secteur. Tant au sud-ouest qu’au nord-estdu secteur, toute trace de la bordure St. 122 a disparu. Quant aux structures situées àl’est, il n’en reste que des bribes. La zone a donc subi de fortes dégradations (effetsclimatiques ou récupération) depuis la première mise au jour en 1931, comme entémoigne la comparaison avec la documentation de l’époque.30


Théâtre d’Alésia – Rapport d’activité 2006Les premières occupationsLe socle calcaire [2272] ne forme pas une assise plane (fig. 18). Son niveau le plushaut se situe dans la partie nord-est du secteur, point à partir duquel il accuse unpendage de près de 10% en direction de l’ouest et du sud. Par endroit, un cailloutisaménageant la surface est perceptible.Dans l’angle sud-est, un front de taille est bien visible sous la forme d’une marchesinueuse [2271], haute de plus de 0,60 m. En aval, le creusement s’est arrêté sur unearase naturelle du calcaire. Ce front a pu être remanié par l’implantation de l’ensemble[2274, 2275]. A la limite avec le secteur 4c débute une excavation plus profonde(voir ci-dessus, § 2.2, St. 249).Les structures en maçonnerieLes fouilles de 1931 avaient dégagé en deux points des structures maçonnées. La premièred’entre elles [2273] se situe au pied de l’extrémité orientale du front de taille [2271].Elle a fait l’objet d’une description détaillée : « au niveau de la plus basse assise du murdemi-circulaire [M. 19], subsiste, sur une longueur de 2m20 environ, un reste de murdirigé dans le sens d’un rayon du demi-cercle ; ce mur est formé de moellons taillés ; ilreste six ou sept moellons de l’assise inférieure, deux seulement de l’assise supérieure ;l’extrémité de ce mur est en contact avec la base du mur de l’hémicycle » (AL0589, p. 7 ;fig 19 et 20). Aucune trace de cet aménagement n’a été observée en 2006. La cause en estpeut-être à rechercher dans une destruction occasionnée par la mise en place du réseaumoderne alimentant le local technique du site (belvédère), dont un regard a été installéapproximativement à l’emplacement de la structure en question. En alternative à cetteexplication, une interprétation erronée d’un phénomène naturel ne doit pas être exclue.A cet emplacement, la stratification et le clivage des bancs rocheux se modifient. Lapartie amont présente des strates obliques et perturbées par la gélifraction. La partie avalest constituée de couches horizontales de calcaire, dont l’agencement offre une ressemblancetroublante avec des assises de maçonnerie.Le second groupe de structures, St. 199, dont le caractère anthropique ne fait enrevanche aucun doute, longe le flanc ouest du front de taille [2271]. Il s’agit d’un« ensemble plus important, composé d’un pilier carré en moellons [2274], dont ilreste six assises régulières, et, attenant au pilier, un bloc de pierre allongé [2275]reposant sur une ligne d’assises maçonnées. Un mur, dirigé perpendiculairementà l’axe de ce bloc de pierre, vient buter contre l’une des faces du pilier carré »(AL0589, p. 9). De ces éléments, dont une photographie de 1931 donne une bonneillustration (fig. 19), seule a été retrouvée, légèrement perturbée, l’assise inférieuredu pilier [2274]. Sa largeur originelle peut être estimée à 0,45 m. Le grand bloc[2275] a disparu. Quant à sa base maçonnée et au « mur perpendiculaire », il s’agitvraisemblablement à nouveau de phénomènes naturels mal interprétés.A gauche : fig. 19Fouilles de 1931, ensembledes structures dégagées dansla partie orientale de la cavea.Dans le coin inférieur droit, le« mur » [2273]. Au centre, lepilier [2274] et le bloc [2275].A gauche, la branche nord dela bordure St. 122. Au secondplan, le mur M. 19. Vue vers lenord-est (AL0633).A droite : fig. 20Fouilles de 1931, le « mur »[2273]. A droite, le mur M. 19.En haut, le massif de la caveaen cours de démontage à l’aided’un wagonnet Decauville. Vuevers le nord (AL0631).31


Le pilier [2274] et le bloc [2275] (un seuil ?) appartiennent de toute évidence à uneseule construction St. 199, dont le plan d’ensemble et la fonction demeurent indéterminés.Aucun sol, aucun aménagement complémentaire n’a été identifié. En ce quiconcerne l’insertion stratigraphique, on peut exclure une relation avec le théâtre 2.Par contre, ni la documentation ancienne ni les maigres vestiges observés en 2006ne permettent de rattacher le groupe [2274, 2275] aux structures voisines, la surfacepavée St. 116 et sa bordure St. 122, ou au théâtre 1.La bordure St. 122 et la surface pavée St. 116En 2005, nous avions émis l’hypothèse que la surface pavée St. 116 était confinéedans les limites de la bordure St. 122. Le secteur 8 n’a pas fourni d’élément de vérification,puisque aucune des deux structures n’y a été repérée.L’extrémité nord du tronçon de St. 122 situé à l’ouest de la tranchée du théâtre 1aurait dû être comprise dans l’emprise du secteur. Il en va de même pour la brancheseptentrionale de la bordure, à l’est de St. 126, dont la documentation de 1931prouve l’existence et le plan (voir fig. 19 et 10c). La fouille a été étendue de 2 mvers le nord afin de garantir la pertinence de l’observation. La zone est probablementdemeurée à l’air libre, sans remblaiement consécutif aux fouilles des années 1930, etles intempéries ont érodé le gisement jusqu’au rocher.La situation est différente pour la surface pavée St. 116. L’absence de pavage enhérisson peut s’expliquer par la nature des couches sous-jacentes, dont la compacitéa fait écarter la nécessité d’aménager un sol (voir ci-dessous § 4.2). Cette remarqueest valable au sud du front de taille [2271]. L’extension vers le nord, qui ne peutêtre prouvée dans les limites du secteur 8, exigerait le franchissement de la marchede 60 cm formée par le front de taille. Si aucun indice relatif à la résolution de cepoint technique n’a été relevé, il n’est pas exclu que la structure St. 199 y ait jouéun rôle.Fig. 21Secteur 8, tranchée St. 126.Coupe est-ouest, vue vers lenord.32


Théâtre d’Alésia – Rapport d’activité 2006La tranchée du théâtre 1Le tracé de la tranchée du théâtre 1, St. 126, apparaît de manière parfaitement clairedans la moitié nord du secteur. Cette découverte confirme définitivement le pland’ensemble de la structure.Sur environ 5 m, le comblement de terre sombre et de pierres [1823, 1939], largede 1,75 m environ, se détache sur le substrat (voir fig. 18 et 10d). Au nord, la coupelivrée par les parois du creusement [2276] met en évidence la mauvaise qualité duterrain encaissant. Les constructeurs ont donc cherché le « bon sol », constitué parle sommet des strates horizontales du calcaire, à l’altitude moyenne de 392,70 m(fig. 21). Au sud, compte tenu du pendage du terrain dans cette direction, ce « bonsol » était directement affleurant et, sur environ 3 m, aucune tranchée d’implantationn’a été nécessaire. Dans cette configuration, la tranchée voit ainsi sa profondeur,haute de 0,70 m au nord, décroître progressivement avant de disparaître versle sud.Seul indice de chronologie absolue dans ce secteur, le comblement de la tranchée[1823, 1939] a livré du mobilier céramique daté du règne de Tibère.Le mur M. 19Le décapage jusqu’à la base du mur M. 19 a permis deux observations. D’une part,l’implantation du mur n’est pas horizontale mais suit les variations du terrain. Enparticulier, la fondation épouse le front de taille [2271] par une marche bien marquée(voir fig. 20). D’autre part, l’étude de la maçonnerie corrélée à une comparaison avecla documentation ancienne a démontré que le parement du mur avait été intégralementreconstruit après 1931.33


Secteur 91817 18011843So19061820 1812Niveaux superficiels et ramassage de surfaceM121/St.19320152016M831805 St1262010 1827Constructions de pierres sèches(antérieures au théâtre)1821 St187 1863 1883 18061845 18181864184418241972201118511882 18701871Fosses1933Fo19519311924Fo20219341962Fo20119431961Fo19419101912!!!20172018197119702013201222081911Fo197193519401942Fo20519411964Fo20419321963Fo19620071925Fo21520082009MonnaieClaude - NéronTibèreAugusteSt.24119132014occupationremblaiscailloutis2231TNSecteur 102108 1802 1886 2171 21541803St183182518281867Niveaux superficiels et ramassage de surface188921721888M66=St.225225221252126 1893St.126189018891967210921101814St11818072111216819291826184618411809181318652177Théâtre 2Théâtre 1?18421887M83/1211969 216918471884M519281968189118921927186818481829186919261808 19301966 1840 1965Constructions depierres sèchesSt223St220St219 ?? St221St2182059 2112 2053 2052205720512174 2123 205520582170 2176 21552175 2158 212421562178 2056 20542060St235222222362223St24022212235FossesSt.241188518192157Cailloutis2251TNoccupationremblaiscailloutisMonnaieFlaviensClaude - NéronTibèreAuguste


Théâtre d’Alésia – Rapport d’activité 20062.4. Secteurs 9 et 10Les secteurs 9 et 10 se situent dans le quart sud de la cavea. Ils sont contigus etséparés uniquement par une berme témoin d’axe nord-sud. Il n’y donc pas lieu de lestraiter distinctement en ce qui concerne la description, les problématiques généralesétant les mêmes et les structures souvent partagées.US du secteur 9: 1801, 1805, 1806, 1812, 1817, 1818, 1820, 1821, 1824, 1827, 1843,1844, 1845, 1851, 1863, 1864, 1870, 1871, 1882, 1883, 1910, 1911, 1912, 1913,1924, 1925, 1931-1935, 1940-1943, 1961-1964, 1970-1972, 2007-2018, 2208.Structures du secteur 9: 187, 193-197, 201, 202, 204, 205, 215.Dessins du secteur 9: 303, 311, 312, 316, 324, 325, 341-343, 352.US du secteur 10: 1802, 1803, 1807-1809, 1813, 1814, 1819, 1825, 1826, 1828,1829, 1840-1842, 1846-1848, 1865, 1867-1869, 1884-1893, 1926-1930, 1965-1969,2051-2060, 2108-2112, 2123-2126, 2154-2158, 2168-2172, 2174-2178, 2221-2224,2235-2237.Structures du secteur 10: 118, 183, 218-220, 221, 223, 225, 235, 240.Dessins du secteur 10: 301, 306, 307, 328, 337, 346, 354-356, 358-361, 363,364, 366, 368, 370, 371, 373, 376, 385, 392, 396, 397, 403-405.ObjectifsL’étude du quart sud de la cavea a été ajustée suite aux recommandations de laCIRA et du conseil scientifique, conduisant au doublement de l’emprise initialementprévue. Le secteur 9, de forme à peu près triangulaire, couvre une surface d’environ140 m 2 ; le secteur 10 correspond à un rectangle de 130 m 2 . La partie sud du secteur10 est dénommée 10a, la partie nord, 10b.Le cadre général de cette démarche était de tenter d’éclaircir la problématique assezconfuse des structures antérieures au théâtre dans tout ce périmètre, en recourant àdes décapages de grandes surfaces. En effet, le sujet partiellement abordé l’an passélaissait de nombreuses questions ouvertes lors de l’élaboration de notre dernier rapport.Les autres objectifs du secteur 9, visés au travers d’une exploitation des couchesjusqu’au terrain géologique, sont:- examen de l’épandage de cailloutis- recherches des structures perforant le cailloutis afin de compléter le plan des structuresrectilignes et le réseau de trous de poteau- attestation du tracé et fouille par vidange de la tranchée de récupération du théâtre 1- datation des couches encaissantes de ce tracé- dégagement de M. 83Plus spécifiquement valables sur les secteurs 10a et B, il convient d’ajouter:- examen des liens entre M. 5 et M. 83/121- recherche de l’extension de M. 5 et d’un éventuel retour- recherche des traces d’un mur périmétral rectiligne du théâtre 1- observation du contact entre St. 126 et M. 66- phasage de M. 66Fig. 22 (page de gauche enhaut)Secteurs 9. Diagramme deHarris.Fig. 23 (page de gauche enbas)Secteurs 10. Diagramme deHarris.35


Théâtre d’Alésia – Rapport d’activité 2006St. 192M. 29St. 191Secteur 11St. 203M. 69M. 5[1776]S. 4e(2005)St. 235S. 10bSt. 223St. 205S. 7(2005)M. 121St. 220St. 240St. 204St. 202St. 197M. 29M. 66St. 218M. 5St. 194M. 83St. 196St. 195S. 4d(2005)S. 10aSecteur 9St. 126St. 120St. 116Secteur 4cM. 19N0 5 10 m1/20037


L'implantation de fosses perforant le cailloutis repose le problème de sa fonction(fig. 25). En effet, celui-ci a-t-il une utilité qui lui est propre, est-il un lieu réservéà une seule fonction bien définie ou doit-on le considérer comme un aménagementpréalable à des travaux non encore prévus au moment de sa mise en place? Iln’est guère possible de trancher actuellement et ce ne sont vraisemblablement pasdes ouvertures supplémentaires dans le cadre des fouilles du théâtre qui fournirontplus d’éléments de réponse. Quoi qu’il en soit, les fosses qui entament cette surfacecondamnent une éventuelle fonction à l’échelle globale. Le cailloutis perd unegrande partie de son utilité dès l’implantation de M. 5 et de ses remblais.En fin de campagne, le cailloutis a été intégralement enlevé sur tout le secteur 9 etla moitié du secteur 10, ceci afin de vérifier qu’aucune structure n’était scellée parcet aménagement. Le résultat entièrement négatif confirme que les cailloutis sontbien les premiers aménagements anthropiques pour ces secteurs, abstraction faite dudécapage de l’humus.Dans un schéma chronologique plus global, la mise en place du cailloutis de fondsemble postérieure à l’exploitation des carrières et aux fosses précoces (voir secteur4) creusées dans leur comblement, mais antérieure à toutes les autres structuresobservées. Cette hypothèse n’est toutefois pas définitivement prouvée.Les datations fournies par le mobilier pour les US [1885,1913] du cailloutis de fondet la recharge [1970] sont du règne de Tibère; elles n'en datent cependant que l'utilisationet non la mise en place.Fig. 25Le cailloutis St.241, secteur 10.Les fossesUne quinzaine de fosses ont été dégagées en plan cette année. Parmi celles-ci, on distingueplusieurs types, principalement différenciables par leur forme (fig. 24). C’estainsi que nous avons reconnus des fosses quadrangulaires, rectilignes et circulaires.Un certain nombre de structures qui n’ont pu être dégagées intégralement demeurentM83St.241St.126M12138


St.195St.196M83Fig. 27Fosses du secteur 9, partie sud.M83/121St.194Fig. 28St.220, secteur 10.Fig. 29St.220 et 223 , secteur 10.Les structures St. 220 et St. 223, d’un diamètre d’environ 1 m, contiguës l’une àl’autre pourraient avoir fonctionner ensemble (fig. 28 et 29). Leur contenu comportedans les deux cas de la céramique, de l’os, des fragments de métal, ainsi que ducharbon pour la St. 223.Parmi les fosses circulaires, signalons encore le cas particulier des fosses annulairesdont deux spécimens ont été découverts cette année. Dans le secteur 10, il s’agit dela fosse St. 218 qui présente un diamètre de près de 2 m (fig. 30). En son centre setrouve un dôme d’une cinquantaine de centimètres de diamètre, constitué de terraingéologique [2251] laissé en place. Depuis son fond, à peu près plan, et jusqu'à sonouverture, au niveau du cailloutis St. 241, on note plusieurs niveaux de comblementdistincts (fig. 31). Le premier, passablement charbonneux [2156] et épais de 2 à 3 cmseulement est surmonté d'un second niveau de 15 cm d'épaisseur [2155]. Ce dernier,en plus de fragments charbonneux, contient des restes de terre rubéfiée enrobantparfois des cailloux. Ce dépôt est pris latéralement entre deux boudins concentriques[2170, 2176] appuyés contre les bords interne et externe du fossé annulaire. Cet amé-St.241St.220M5St.223St.220St.22340


Théâtre d’Alésia – Rapport d’activité 2006St.241St.218[2251][2155]Fig. 30St.218 en cours de fouille.S-O 01 2 3 4 N-E[1819][2170]390.00[2176][2155][2156][2051][2155][2176][2156]390.00Fig. 31Coupe en travers de la St. 218.Ech. : 1/50.nagement, pas plus que l'ombilic central, n'ont trouvé une quelconque explication.Le tout est couvert par la couche de limon argileux [2051] qui contient quelquestraces de charbons ainsi que des restes osseux. Si les déchets inclus dans le comblementsemblent indiquer une vocation liée à la combustion, la forme même de cettestructure demeure énigmatique.La fosse St. 202, sans être circulaire, est peut-être de même conception. On trouveégalement un espace non creusé en son centre mais les dimensions, plus de 4 m delongueur, et la qualité du comblement (absence de traces de feu) interdisent unemême fonction (fig. 26).A propos de l’implantation des fosses annulaires, on constate un alignement sur unaxe parallèle au mur M. 5. Il est difficile pour l’instant d’en tirer des conclusionsrelatives à leur fonction.Deux fosses contiguës et inclassables, car partiellement fouillées, sont à signaleren limite nord du secteur 10. Leurs dimensions, plus de 4 m pour l’une (St. 235) et2,5 m au minimum pour l’autre (St. 240), les situent hors de toute comparaison avecles autres fosses de la zone. Si la fosse St. 235 semble bien être la prolongation deSt. 191 du secteur 11 (voir ce secteur), St. 240 demeure indéterminée. D’après leurdisposition, St. 240 paraît antérieure à St. 235.A part quelques unes observées en connexion, toutes les fosses découvertes danscette zone (y compris en 2005) semblent pouvoir fonctionner indépendamment lesunes des autres et ce, bien qu’elles possèdent des caractéristiques communes. Leurrépartition, dont on ne peut rien déduire, paraît due plus au hasard qu’à une quelconquelogique d’implantation. Le nombre restreint de ces structures s’explique parla nature variable du sous-sol. Le tracé de la faille géologique (encore à déterminer41


avec exactitude) est vraisemblablement à l’origine de cette configuration. On noteque les fosses les plus vastes et les plus profondes se situent de préférence à l’ouest,dans le secteur 10.Chronologiquement, aucune des fosses des secteurs 9 et 10 n’est antérieure à l’épandagedu cailloutis St. 241 qu’elles recoupent systématiquement. Celles qui sontsituées à l’est de M. 5 et (ou) au nord de M. 83/121 sont forcément antérieures à cesconstructions dont les remblais sont venus les recouvrir. Un certain nombre de fossessont d’ailleurs directement recouvertes par l’un ou l’autre de ces murs. Sans prendretrop de risque, on peut affirmer que les fosses affectant le cailloutis sont, dans leurensemble, antérieures aux constructions en pierres sèches.L’aperçu des datations par le mobilier (fig.22 et 23) n’apporte pas de précision quantà la chronologie relative des fosses, tant la fourchette est étroite entre l’installation- au début du 1er s. ap. J.-C. - et l’abandon.Les murs de pierres sèchesLe mur M. 5 (mur Gaston) a été observé au total (fouilles Sénéchal, puis 2004-2006)sur une longueur approchant les 35 m (voir fig. 24). Constitué d’éléments de 15 à20 cm, avec quelques rares pierres beaucoup plus grosses, M. 5 n’est conservé quesur six assises maximum pour une hauteur de 80 cm et une largeur moyenne de70 cm. Il ne présente pas la même configuration sur chacun des tronçons découverts.Sur une longueur de 3,5 m, au nord du secteur 10, la première assise est en saillie à lamanière d’un ressaut de fondation; cette technique n’est observée nulle part ailleurs.Conformément à ce qui a été observé les années précédentes, M. 5 ne comportequ’un seul parement, relativement soigné, sur son flanc ouest.Les fouilles de cette année ont permis la mise au jour, sur quelques décimètres,d’un retour de M. 5 en direction de l’est (fig. 32); cela élargit les perspectives d’interprétationde ce mur. Au delà du témoin de séparation des secteurs 9 et 10, cetteprolongation vers l’est n’est plus visible, détruite par l’implantation de la tranchéeSt. 126. R. Sénéchal, qui a fouillé le périmètre, ne signale pas de mur à cet endroit.Cette nouvelle découverte permet d’assurer que M. 5 n’a jamais été le mur rectilignedu théâtre 1.Nous n’avons pas pu identifier formellement le niveau de circulation fonctionnantavec cette construction. Selon les tronçons considérés, les impressions sont diver-M66St.241M121St.218M5Fig. 32Le mur M5 et son retour versl’est (vue ouest).42


Théâtre d’Alésia – Rapport d’activité 2006gentes et l’on peine à déterminer si ce mur est implanté en fondation ou non. A priori,le mur posé directement sur le cailloutis de fond St. 241 (=St. 163) [1819, 1885,2157], sans fondation ni creusement préalable, pourrait tout à fait fonctionner aveccelui-ci (fig. 32). Ce n’est pas ce que suggère la présence du ressaut de fondationcité plus haut; par ailleurs, aucun élément de démolition du mur n’a été retrouvé aucontact du cailloutis et la distinction entre les remblais présents de part et d’autre dumur est loin d’être évidente. Ce qui est certain, c’est qu’aucune trace de tranchée defondation n’est visible (fig. 37).Sur la base des seuls vestiges connus aujourd’hui, il n’est pas raisonnable de proposerune hypothèse définitive quant à la fonction de ce mur. Les nombreuses traces dephosphates, mises en évidence par les géologues, suggèrent un lien avec des activitéspastorales mais cette piste reste à étayer. Une autre hypothèse est celle d’un premierlieu de réunion, dont la vocation est encore à définir. Ce dernier, de conception trèssimple, pourrait très bien n’être qu’un talus peu élevé et en pente douce, contenuderrière des murs de pierres sèches, où la foule aurait pris place à même le sol. Lemur M. 5 et son retour vers l’est pourraient avoir joué ce rôle.Tranchée M66M121[1892] [1808]M5St.241Fig. 33M. 121, élévation (vue nord).M5M5St.241St.241M121M66Fig. 34Murs M. 121 et M. 5 (vue est).43


Mur M121W0 1 2 3 4 5 6 7E391.00[1814]391.00M 66[1887 ?]M 5390.00[1892]390.00[1808][1819]Fig. 35Elévation M. 121, vue nord.Ech. : 1/50.Fig. 36Coupe stratigraphique,berme nord, secteur 10a. Vuenord. Ech. : 1/50.Le mur M. 83, mis au jour et décrit pour la première fois en 1931, a été observésur une longueur de 5,4 m dans le secteur 9 (fig. 26 et 27). D’une largeur oscillantentre 70 et 80 cm, ce mur est de même constitution que M. 5. Seul le flanc sud estparementé grossièrement; il est affecté d’un basculement vers le nord. La hauteurmaximale conservée approche 80 cm.Au sud et après une interruption due à la tranchée exploratoire de 1906, c’est uneconstruction passablement différente dans sa facture (= M. 121) qui se poursuit sur lemême axe. La connexion pressentie en 2005 est donc parfaitement avérée. Toutefois,à partir du témoin de séparation des secteurs 9 et 10, on trouve des moellons plusgros et mieux taillés (fig. 33 et 34). Le mur M. 121 traverse tout le secteur 10 et étaitencore visible sur quelques décimètres dans le secteur 7 (2005). La longueur totalede M. 83/121 est donc de près de 22m sur un axe est- ouest, avec un légère concavitévers le sud. Les observations en coupe (fig. 37) ne montrent ni tranchée d’implantationou de récupération, ni niveau de circulation associé.Le mur M. 83/121 s’interrompt brutalement à ses deux extrémités. A l’ouest, recoupépar M. 66 (fig. 33), il est ensuite probablement détruit lors de l’implantation de M. 29et du contrefort M. 39, situé dans son prolongement. Il ne présente aucune amorcede retour, ni de mur de refend. Aucun niveau de circulation associé à M. 83/121 n’aété reconnu; il a sans doute disparu au cours des remaniements ayant précédé la miseen place du massif de fondation du théâtre 1 et (ou) du théâtre 2. Le problème desa fonction n’est donc pas plus clair que celui de M. 5; on peut formuler les mêmeshypothèses. Quoi qu’il en soit, la mise en place de M. 83/121 condamne l’utilisationdu cailloutis St. 241 ainsi que l’aménagement constitué par M. 5 et ses remblais. Eneffet, le mur M. 83/121 est installé sur un remblai [1818, 1845, 1892] recouvrant lesvestiges de M. 5 (fig. 35).01 2 3 4 5 6 7392.00392.00[1888][1886]391.00[1889]391.00[1814][1807/2111]Mur M66[1892]390.00St. 241 [1819][1808]Mur M5390.00Fig. 37 (page de droite)44


Fig. 37


Théâtre d’Alésia – Rapport d’activité 2006La présence de ce remblai entre les deux constructions témoigne d’une nouvelleétape de terrassement. Après sa destruction, peut-être accidentelle, le mur est recouvertpar une partie des remblais qu’il contenait.Cette vision est toutefois différente quelques décimètres plus au sud (fig. 36) oùles arases de M. 5 correspondent à un changement de couche. Dans tous les cas,M. 83/121 n’est pas édifié directement après l’effondrement de M. 5.La relation chronologique entre les deux murs, parfaitement claire, est confortée parles datations issues du mobilier: Tibère pour M. 5 et Claude-Néron pour M. 83/121.Les remblaisLa plupart des US mentionnées en tête de chapitre concernent des couches déposéesen remblai dont les interpénétrations multiples, complexes et surtout très localiséesne pourraient être saisies que par une fouille très fine, fastidieuse et dont les résultatsresteraient peu significatifs. Le temps à disposition et l’état du gisement ontfait que nous avons opté pour une solution plus radicale, soit une fouille par grandsdécapages mettant l’accent sur l’apport chronologique du mobilier contenu dans cescouches.Plusieurs coupes stratigraphiques ont été réalisées à l’intérieur de la cavea au coursde ces trois années de fouilles. A chaque fois, elles montrent un empilement de troisà cinq couches de remblais précédant le dépôt des blocs du massif (calcaire) defondation St. 118. Le mode de dépôt de ces masses de terre et les remaniements successifsont abouti à un entassement difficile à saisir dans le détail, ce qui se traduitpar des coupes très différentes bien que souvent peu éloignées les unes des autres. Aplusieurs reprises, les couches dégagées en plan ne sont pas visibles sur les coupeset vice versa. Une partie de ces dépôts contient des débris cendreux ou charbonneuxet doit être considérée comme du déblai. On a nettement le sentiment que les dépôtsse sont succédés rapidement et sans organisation, correspondant bien souvent à depetits apports de provenances diverses.Le mobilier contenu dans cette variété de couches en prouve bien les origines diverses.Parmi les objets métalliques, plusieurs fibules bien répertoriées ont été inventoriées.Leur datation, augustéenne le plus souvent, ne permet pas d’affiner la chronologieétablie par la céramique. Citons encore la présence de nombreux clous dechaussure, styles, aiguilles, barre de bronze ou de fer, fragments de creusets, le toutdans le plus grand désordre (voir mobilier métallique).L’impression générale – qui se dégageait déjà au terme de la campagne 2005 – estque tous ces dépôts font partie d’un seul et même phénomène, ayant pour but desurélever artificiellement les niveaux naturels, en vue d’y créer une pente suffisantepour l’installation, dans un premier temps, des aménagements successifs constituéspar les murs de pierres sèches M. 5 et M. 83/121 puis, dans un deuxième temps, desinfrastructures des cavea des théâtres 1 et 2. Plus globalement, il en va de mêmepour les étapes de mise en place des cailloutis, du fonctionnement des fosses, puisde l’érection des murs de pierres sèches; tout se passe rapidement et seule une chronologierelative peut être établie lorsque les liens stratigraphiques existent encore.Comme le montrent les diagrammes de Harris des deux secteurs (fig.22 et 23), ledétail des évènements successifs est irréalisable, compte tenu de la fourchette chronologiqueassez étroite (Tibère-Néron, à de rares exceptions près) qui englobe latotalité du tableau.47


Théâtre 1Les recherches sur les vestiges du théâtre 1 se sont limitées à des observations effectuéessur la tranchée de récupération du mur périmétral, St. 126, qui en constitue àl’heure actuelle la seule trace identifiée. Soulignons que les propositions d’interprétationcomme tranchée drainante ou installation du chantier pour la construction duthéâtre 2 ont été abandonnées suite aux discussions que nous avons eues sur le terrainavec des collègues avisés et lors de la réunion du conseil scientifique de septembre.En 2006, en plus de la validation du tracé réalisée sur plus de la moitié de la longueursupposée, nous avons vidé le contenu de la tranchée sur plus de 40 m. Cetteopération avait de multiples objectifs, les principaux étant la recherche d’éventuelsvestiges architecturaux, la mise au jour des traces d’un mur périmétral rectiligne etla récupération de mobilier. Cette recherche n’a pas apporté les résultats escomptésdans la mesure où nous n’avons pas découvert le moindre moellon de mur en placeou abandonné dans la tranchée. En revanche, nous avons pu noter que le fond deFig. 38Tranchée St.126 après vidange.St.126après vidangeFig. 39Tranchée St.126, comblementde blocailles.48


0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10391.00[2252][2252][2125][2125][2126][2126]390.00Mur M121Fig. 40. Elévation pierre à pierre du flanc est de M. 66. (sond 9 et 10)391.00390.00


St. 126 suit presque toujours le sommet de la roche en place, sauf dans la partiebasse (secteur 10) où il correspond au niveau du cailloutis de fond St. 241 [1819,1885, 2157] (fig. 38). Cela entraîne de fortes différences d’altitude selon les secteurs,notamment lors du passage à l’aplomb d’anciennes carrières (voir secteurs 4c et 8).Par ailleurs, le fond de la tranchée ne porte aucune trace visible d’aménagementstels qu’aplanissement, entaille ou autre usure indiquant la présence d’un mur pesant,aucun éclat de taille ou reste de mortier. Il semble que la tranchée ait été débarrasséede son moindre élément avant d’être à nouveau rebouchée.Le comblement de la tranchée, dans les secteurs 9 et 10 se résume à un entassementde pierres calcaires tout à fait semblables à celles constituant le massif de fondation[1889], qui la scelle clairement là où il est encore en place (fig. 37 et 39). Ellessont également du même type que celles ayant servi à l’édification de M. 19, ce quipose le problème de leur récupération systématique, à moins que le mur périmétraldu théâtre 1 n’ait été élevé en grand appareil. On notera qu’une récupération aussipoussée implique l’enlèvement d’une bonne partie des remblais appuyés contre laconstruction, faute de quoi on s’expose à des risques élevés. Une telle entrepriseparaît douteuse et pour le moins difficilement rentable.La tranchée de récupération recoupe visiblement tous les niveaux de remblais antérieursau massif de fondation encore en place. Il n’est malheureusement pas possibled’en déduire que la tranchée de fondation de ce mur en faisait autant. En outre,la complexité de lecture des couches de remblais déjà signalée ne permet pas unedifférencition décisive des couches situées de part et d’autre de la tranchée de récupérationdu mur périmétral du théâtre 1 (St. 126). Ainsi, il demeure impossible depréciser quels sont les niveaux déjà en place lors de l’édification du théâtre 1 etceux exclusivement liés au théâtre 2. Par ailleurs, l’espace de lecture, coincé entrela tranchée de récupération et le mur M. 19, est fort restreint et perturbé par l’implantationde tuyauterie moderne. Cette étroite fenêtre a déjà été traversée en 2005par une coupe rayonnante (RA 2005, fig. 27); on y constate que la tranchée St. 126coupe l’intégralité des remblais sousjacents au massif de calcaire St. 118. Ceci indiquedonc une préexistence de ces derniers.La recherche des traces d’un mur rectiligne à l’extrémité ouest supposée du murpérimétral a été infructueuse. En effet, la tranchée de récupération se poursuit jusqu’aucontact avec M. 66 et n’a pas été observée au-delà en 2005 (secteur 7). On endéduit que le mur rectiligne, s’il a existé, devait se situer sur le même tracé que M. 66et a donc été complètement détruit ou récupéré lors de l’édification de ce dernier.Le mobilier contenu dans le comblement de la tranchée, qui date la destruction dumonument, fournit un tpq de Claude-Néron. Les aménagements antérieurs (mur depierres sèches ou remblais) comportent eux-mêmes des éléments de cette période.Ainsi, la fourchette chronologique, déjà très étroite pour les évènements énumérésci-dessus, doit, en plus, contenir la vie entière d’un monument qui leur est postérieur.Le pari semble difficile à tenir...Théâtre 2Le théâtre 2 est une construction plus vaste et sans doute également plus élevée quele théâtre 1 dont elle englobe (jusqu’à preuve du contraire) toutes les structures.Dans tous les cas, elle nécessite l’apport de matériaux supplémentaires en vue de lamise en place d’une nouvelle cavea. L’inconvénient est qu’on ne parvient pas, on l’avu, à distinguer les dépôts propres au théâtre 2 de ceux qui lui sont antérieurs.Le problème est similaire en ce qui concerne les pierres du massif de fondation (St.118) recouvrant la tranchée St. 126. Observés à plusieurs reprises en coupe (fig. 37),50


Théâtre d’Alésia – Rapport d’activité 2006M.66[2252][2125][2126]St.241 (=St.163)ces éléments ne peuvent être attribués à l’un ou l’autre théâtre; il est probable que lethéâtre 1 possédait déjà un massif pierreux mais rien ne permet de l’affirmer.Le mur M. 66 constitue, pour les zones concernées, la seule structure se rapportantindiscutablement au théâtre 2. Les fondations du mur [2126] reposent directementsur le cailloutis St. 141 (=St. 163) [1819, 1885, 2157]. Elles sont formées, du sudvers le nord, de un, puis deux et enfin trois rangs de cailloux non maçonnés, disposésde chant, en hérisson (fig. 40 et 41). En l’absence de différence de consistance duterrain encaissant, cette curiosité mérite une explication. Pour celle-ci, deux hypothèsesse présentent. Premièrement, des fondations parementées plus profondémentpeuvent être justifiées par la proximité de l’angle de l’édifice, là où se concentrent leplus de sollicitations nécessitant une consolidation supplémentaire. Une autre raisonpeut résider dans le fait qu’on se trouve ici à l’endroit où aboutit la tranchée de récupérationdu théâtre 1, ce qui n’a pas manqué d’affaiblir le terrain encaissant. Il est ànoter que ces hypothèses ne s’excluent pas l’une l’autre.Au-dessus de ces fondations on distingue clairement deux factures différentes dansla maçonnerie du mur. Elles correspondent à deux états de construction, comme celaa déjà été observé en 2005 (RA 2005, p. 58-60). La première partie est constituéede moellons grossiers [2125], sur quatre assises, au sud, et ensuite sur une assiseseulement (fig. 40). Les assises supérieures (six en moyenne [2152]) comportent desmoellons mieux calibrés. On notera en outre que les deux états sont jointoyés avecun mortier différent (fig. 41).Le mur M. 66 est flanqué d’une structure en hérisson contre sa bordure est: il s’agitde l’aménagement drainant qui protège les murs périmétraux des infiltrations deses remblais terreux ou pierreux, situé en périphérie du massif de fondation de lacavea.Fig. 41Elévation du mur M. 66, vueouest.Au final, l’exploitation des secteurs 4 (voir ce secteur), 9 et 10 totalisant une surfacede près de 760 m 2 , doit permettre de considérer le quart sud de la cavea commescientifiquement exploité.51


2.5. Secteur 11US: 1849, 1850, 1852-1862, 1894-1909, 1993-2006.Structures: 184, 190-192, 203, M. 5, M. 29.Dessins: 302, 308-310, 313, 315, 317, 319, 339, 345, 348, 349, 351, 353.ObjectifsSitué à l’extrémité nord de l’aditus sud, le secteur 11, en forme de L empiétant surl’orchestra, couvre une surface de 70 m 2 .Les principaux objectifs du secteur sont:- le positionnement et la documentation des structures relevées anciennement à l’intérieurde l’orchestra en vue de leur attribution au théâtre 1 ou 2- la recherche d’un lien entre aditus et orchestra- l’observation du mode de construction de M. 29- l’état de restauration de M. 66RésultatsEtat de conservation du gisementLe secteur 11 a été touché en plusieurs endroits par des fouilles anciennes, notammentcelles de R. Sénéchal, puis plus récemment, mais superficiellement seulement,par la campagne de 2001 (S. Sindonino). Les perturbations sont en revanche plusdifficiles à estimer sur le reste des surfaces dont nous avons pu constaté le profondarasement, jusqu’au niveau des couches d’occupations antérieures au théâtre. Enoutre, un vaste pierrier moderne, partiellement touché en 2005, affecte toute la bordureouest du secteur.Les structures antérieures au théâtreLe cailloutisDans le secteur 11, le cailloutis (St. 242) présente plusieurs particularités qui le distinguentde celui installé à l’intérieur de la cavea (St. 241). Premièrement, les matériauxsont différents et ce remblai inclut beaucoup plus d’argile dans sa compositition.Ensuite, la couche de répartition est plus épaisse (jusqu’à 25 cm) et ne présente pas derecharge visible (fig. 42). Excepté à sa surface supérieure, où l’on trouve des caillouxarrondis par l’usure et de taille moyenne, cet aménagement est constitué d’élémentsanguleux, en faible proportion et de petite taille. Ces derniers n’ont visiblement pas lamême provenance que ceux qui constituent St. 241 à l’intérieur de la cavea.Lors de la fouille par décapages successifs, nous avons cru pouvoir distinguer deuxniveaux formant cet aménagement St. 242 [1905/1862, 1899/1860]. Après réexamendes coupes, il apparaît que cette différence superficielle n'est due qu'à l'utilisation dela surface comme niveau de circulation (fig. 43).En ce qui concerne les datations par le mobilier céramique, deux unités ont fournides tpq. L’unité [1899] fournit du matériel augustéen et l'unité [2000] une datationdu début du 2e siècle, fortement suspecte. Ceci peut s'expliquer par des perturbations,vu la contiguïté d'un pierrier moderne.52


Théâtre d’Alésia – Rapport d’activité 2006St.242 [1899/1860]St.191[1898]Fig. 42Coupe stratigraphique de labordure nord du secteur 11.Les fosses et trous de poteauxDeux fosses de type très différent ont été mises au jour dans ce secteur (voir fig. 24).Toutes deux sont clairement postérieures au cailloutis St. 242 qu’elles percent. Lapremière, St. 191, est une structure circulaire annulaire de 1,6 m de diamètre à sonouverture, au sommet de la couche caillouteuse St. 242. La fosse se signale par unetache charbonneuse circulaire, très fine et imperceptible en coupe, recouvrant toutesa surface (fig. 44). Très semblable à la fosse St. 218 (secteur 10), cette structure estpourvue en son centre d’un ombilic circulaire de 60 cm de diamètre. La vidange amontré un comblement en trois étapes. Sur le fond, une mince couche charbonneuse[1894] est surmontée d'un niveau argileux sans particularité [1895], puis par le remblai[1850] débordant des limites de la fosse. On note en outre des traces de rubéfactionsur les parois et sur le fond, en cuvette, de la structure. Contrairement à ce quia été observé dans St. 218, on ne trouve pas de boudin sur les bords de la structure.La récolte du mobilier n'a pas fourni d'éléments déterminants pour proposer unefonction à cette fosse.Le fonctionnement de cette fosse a entraîné un épandage charbonneux [1858, 1859,1996] s'étalant autour de la structure sur le niveau de cailloutis (St. 242), tendant àprouver un lien de contemporanéité entre les deux aménagements.La seconde fosse (St. 203), dont la forme générale et les dimensions maximales nouséchappent, se situe à l'aplomb du mur de pierres sèches M. 5 (fig. 45). La vision encoupe (fig. 43) montre un profil en cuvette d’une largeur de 190 cm pour une profondeurde 40 cm. Apparemment, le comblement se fait en deux temps: une premièrecouche limoneuse avec des inclusions charbonneuses [1906] est ensuite surmontéed'un niveau moins charbonneux [1900]. C'est sur ce dernier qu'est installé le murM. 5. Entre les deux couches, ainsi que sur le fond de la structure, viennent s'intercalerdeux fins liserés de charbons [1909, 1908].La fosse St. 203, déjà observée en 2005 dans le secteur 4D, correspond probablementà la fosse St. 235 du secteur 10 (voir fig. 24). Explorée sur un court tronçon etpas sur toute sa largeur, elle n'a livré aucune trace d'aménagement particulier. Sur labase des observations faites, on ne peut guère lui attribuer une fonction. Tout au pluspeut-on proposer d'y voir le fossé d'implantation d'une structure de type palissadeayant précédé le mur M. 5 qui en reprendra le tracé.Une troisième structure (St. 192) semble correspondre à un trou de poteau. Elle seprésente sous la forme d'un creusement circulaire de 75 cm de diamètre pour uneprofondeur d'environ 30 cm. Le sommet de la structure étant recoupé lors de l'implantationde St. 191, les relations avec le cailloutis sont perdues. Lors de la vidange53


54N S0 1 2 34 5 6 7 8 9 10 11391.00391.00M.5[1849][1903][1849][1852][1993][1850]390.00[1858]390.00[1859][1860][1862] [1904][1906][1895][1900][1995][1905][2001][1899][1894][1898][2001][1898][1901]M.29[1997]389.00389.00Fig. 43. Coupe stratigraphique, vue nord.


Théâtre d’Alésia – Rapport d’activité 2006M69M5[1996]St.191St.242Fig. 44Fosse anulaire St.191.M69St.184M5St.242St.203Fig. 45Secteur 11, zone est.on a trouvé deux pierres plates empilées sur le fond (fig. 46); ce système empêchaitpeut-être le pieu de s’enfoncer trop profondément. Toutefois, aucun reste de boisn’est à signaler.Les fosses St. 191 et St. 203 ont fourni un mobilier datant du règne de Tibère.Le mur de pierres sèchesL’exploitation du sondage 11 a remis au jour une section du mur M. 5, connu depuisles fouilles de R. Sénéchal. Situé parfaitement dans le prolongement rectiligne de cequi a été décrit ci-dessus (secteur 10), M. 5 se résume à une seule assise conservée,soulignant à nouveau l’importance de l’arasement du gisement (fig. 47). Les informationsnouvelles concernent son implantation particulière, à la verticale de St. 203.Cette superposition est peut-être l’indice de la reprise d’une structure antérieure maiselle n’apporte pas de nouveaux éléments s’appliquant à son interprétation.55


Fig. 46St.192 après vidange.Fig. 47M. 5 en plan et en coupe (vuenord).56


Théâtre d’Alésia – Rapport d’activité 2006Les remblaisComme nous l’avons vu à l’intérieur de la cavea, le cailloutis St. 242 constitue lepremier remblai anthropique. Toutefois, dans le secteur 11, quelques tessons de céramique(insuffisants pour une datation) ont été récupérés dans la couche argileusesous-jacente [1997], jusqu'ici considérée comme niveau géologique en place. Pourl'heure, il reste difficile de préciser s'il s'agit d'une contamination locale ou si la couche[1997] est effectivement un remblai.Au-dessus du niveau de cailloutis St. 242, les remblais, dont on peut assurer qu'ilssont en place, se résument à peu de chose. Parmi ceux-ci, on retiendra principalementla couche argilo-sableuse contenant des déchets organiques [1995] qui peutêtre considérée comme les reliquats d'un niveau d'occupation, possiblement liée àl'utilisation de la fosse St. 191.Le mobilier des couches [1995] et [1850] fournit une datation Claude-Néron.Théâtre 1 (?)Sur les documents anciens (fig. 48) apparaissent des dalles pouvant appartenir à unpavage au pied du balteus ainsi qu’un demi cercle de pierres, disposées en hérisson,concentrique à M. 69. Ces structures, aujourd’hui disparues ou fortement ruinées,étaient susceptibles de se rapporter au théâtre 1. Nos fouilles ont montré que, desdalles, il ne reste rien, ou presque (fig. 49), et que les niveaux entourant le hérissonsemi-circulaire sont arrasés plus bas que ses fondations. Malheureusement, dans uncas comme dans l’autre, une attribution est impossible, les deux structures se trouvantdépourvues de toute connexion stratigraphique avec le monument. Avec ellesdisparaît également une chance d’attester l’existence d’un théâtre 1.Fig. 48Dégagement de l’orchestraen 1934 (AL0626).St.184M69Fig. 49Probables vestiges d’une desdalles (St.184) repérées en1934.Théâtre 2Pour cette période du monument, le phasage des structures encore en place ainsi quele détail de construction des murs ayant été largement exposé en 2005 dans les résultatsdu secteur 7, nous renvoyons à la lecture de ce chapitre (RA 2005, p. 52-60).Le dégagement des fondations de M. 66 sur son flanc ouest a montré que ce mur, surses derniers mètres au nord, est pour bonne partie installé sur un pierrier moderne, cequi prouve, si besoin était, sa restauration en profondeur et rend caduques les observationsqui s’y rapportent (fig. 50).La mise au jour de M. 29 - fermeture ouest de l’aditus sud - met à nouveau enévidence des différences de facture prouvant deux phases de construction. L’examendétaillé de ses fondations, entamant partiellement le cailloutis St. 242, a permisd’observer des variations au sein même des premières couches de pierres disposéesen hérisson, perpendiculairement à l’axe du mur (fig. 52). Cet agencement, installé57


Fig. 50Extrémité nord de M. 66,lourdement restaurée.Fig. 51Les différentes fondationsde M. 29.E0 1 2W390.00[2005]390.00Fig. 52Coupe sur M. 29, la partie engrand appareil. Ech. : 1/50.[1898/1997][1995][1899/2000][2001][1345][1993][1899/2000][1898/1997]389.00389.0058


Théâtre d’Alésia – Rapport d’activité 2006en tranchée étroite, concerne toute la longueur du mur dégagé. Toutefois, si, dans lapartie nord, les éléments sont liés au mortier, on constate au sud, que c’est du limon,couvert d’une couche de mortier, qui sert au maintien de l’ensemble (fig. 51). Audessus- on peut parler de fondation montée à vue - on observe à nouveau deux facturespassablement différentes; on précisera que ces changements n’ont pas pu êtremis en relation avec ceux constatés dans les niveaux inférieurs. Au sud, on trouveun bloc de calcaire en grand appareil [1346], le dernier d'une série de six mis au jouren 2005. Au nord, c'est une construction en petits moellons taillés et liés au mortier,comparable à celle des autres murs du monument. Les deux types de constructionn'entrant pas en contact direct, les conclusions que l'on peut tirer de ce constat nesubissent pas de modification par rapport à l'an dernier (RA 2005, p. 59-60). La coupestratigraphique (fig. 52) montre le décalage entre les fondations en hérisson et lebloc de grand appareil.Avec le dégagement du dernier tronçon inconnu du mur M. 29 c’est l’intégralité ducouloir d’accès sud qui a été explorée. L’opération a confirmé la disparition totaledes niveaux contemporains du théâtre dans sa partie basse et tout espoir de restitutiond’accès ou de niveau de circulation dans ce secteur. En outre, nous avons puconstater l’absence de contrefort supplémentaire.[2002][2002][2002][2002][2002][2002][2002][2002][2001][2001]NN0 0 1 1 2 m 2 m[1345][1345]Fig. 53Dessin pierre à pierre du murM. 29. Ech. : 1/50.59


Nettoyage2066 1866 18742121 1955 20292041Tranchée225620652194218822132234219021912062Arasementdescontreforts22581875TP2431954TP198187319171915TP214198419831918TP244Tranchée22441872TP245 TP231 TP2062185 19581881 2186 195920631957TP2131989199019602019 TP21620272068202822452119TP212 TP208 TP207 TP210 TP211 TP2091992 1982 1980 1975 1977 19731991 1981 1979 1976 1978 1974TP2322137213820261922TP246187620201985198621312132213521362117 St.2352127 214320252043204820461987198821142129 2115ContrefortM.242257M.2320162018201720242022ContrefortM.25213418781879188018772023TP21720302040204221952047205020492070191419161953 1919M.188204520442064211822152214192019561921195120212061 1952 1923 St.2002193M.229206721392069214021412142211321442187TP2262122212021472146219222182196 218921982201220222162199220322002210 219722202209 221222322211 2217St.234 2225'3 e s. ap. J.-C.début '3 e s. ap. J.-C.fin '2 e s. ap. J.-C.mi '2 e s. ap. J.-C.début '2 e s. ap. J.-C.'2 e s. ap. J.-C.'Flaviens'Claude'TibèreCailloutisCreusementMurMonnaieConstructionM.19Avant le théâtreM.19224322422241Observation 20042116St.116212821302133TP23022192184'AugusteTN ?2145


Théâtre d’Alésia – Rapport d’activité 20062.6. Secteur 12US : 1866, 1872-1881, 1914-1923, 1951-1960, 1973-1992, 2016-2030, 2040-2050,2061-2070, 2113-2122, 2127-2147, 2184-2203, 2209-2220, 2225, 2232-2234, 2241-2245, 2256-2257.Structures : 19, 23-25, 116, 188, 198, 200, 206-214, 216, 226, 229-232, 234-235,243-246Dessins : 318, 321-322, 326-327, 330-336, 338, 344, 350, 365, 367, 375, 378-379,386-388, 391, 398-402.Fig. 54 (page de gauche)Secteur 12. Diagramme deHarris.ObjectifsL’exploration de ce secteur, situé au sud-est du théâtre entre les contreforts M. 20 et24, concerne directement l’étude du monument et de ses abords. L’implantation desondages contre le mur périmétral vise en particulier à vérifier l’existence d’un accèsà la cavea et à documenter les niveaux de rue adjacents (fig. 55).L’étude des photographies anciennes a permis d’attester la présence de l’allée rayonnantesud-est, en regard de l’intervalle situé entre M. 24 et M. 25. Sa localisationprécise n’est toutefois plus possible car elle ne figure sur aucun plan. La confrontationdu document photographique (RA 2005, p. 8, fig. 1) avec la partie conservéedu parement intérieur de la cavea permet, du moins, de proposer un positionnementapproximatif. L’étude des accès au théâtre doit être poursuivie, puisque, pour l’heure,seule l’allée rayonnante nord peut être mise en relation avec une cage d’escalier ;394.30M .24394.40Emplacement présuméde l'allée rayonnante394.12TP.246393.70TP.243394.27St.200393.53393.72393.75393.6312a393.59M.188M.19TP.198394.27TP.208TP.214 394.08394.08TP.210394.08TP.244393.74393.59M.23394.70M.229393.92393.70TP.207394.09393.82393.55TP.226TP.209394.02TP.212394.04TP.211394.0812b[2214]fig.62fig.59394.13fig.58[2244]TP.12 TP.206394.09TP ??12dTP.11TP.213394.01TP.10TP.245394.13TP.216TP.231TP.9394.69M .25394.12393.6112cTP.232393.64St.235393.74N0 1 2 mTP "phase 1"TP "phase 2"TP "phase 3"TP "phase 4"TP.8TP.13Fig. 55Secteur 12. Plan pierre à pierredes structures du secteur 12.Ech. : 1/100.61


la zone située au pied de l’allée nord-est, la seule encore conservée, n’a livré aucunvestige d’accès (secteur 6 : RA 2005, p. 148-149); et à l’inverse, aucune allée rayonnanten’a été formellement identifiée en regard de la cage d’escalier sud qui a faitl’objet d’une fouille en 2004 (RA 2004, p. 84). Bien que la zone située en face del’allée sud-est ne présente aucune structure d’accès visible, l’important espacementdes contreforts M. 24 et 25, à l’image de la situation symétrique au nord-est, renforcel’hypothèse d’un tel dispositif.L’évolution de la voirie et des aménagements bordiers doit également être étudiée encorrélation avec l’histoire du théâtre. À cet endroit, l’épaisseur du gisement archéologiqueest supérieure à celle du secteur 6 (RA 2005, p. 41 sq.) ; cette fenêtre d’observationoffre ainsi l’opportunité d’une bonne lecture diachronique des événements.Nos connaissances préalables de ce secteur se limitent au nettoyage de surface réalisélors de la fouille d’évaluation de 2001 (Sindonino 2001). Outre les niveaux de rueles plus récents, auxquels pourrait être associé l’arasement volontaire des contrefortsM. 24 et 25, cette intervention a identifié un possible atelier de tabletterie accolé àl’édifice. Une attention particulière a donc été portée aux vestiges les plus tardifs,susceptibles de nous éclairer sur les activités se développant au pied du monument.RésultatsLe secteur 12 occupe une surface de près de 50 m 2 qui a été subdivisée en quatre zones(a, b, c et d). Après un nettoyage de surface sur l’ensemble du secteur, une tranchée dediagnostic (a) réalisée manuellement a été implantée au sud de M. 24 pour orienter lafouille. La complexité des vestiges nous a incités à ouvrir trois autres sondages (b, c etd) ménageant des coupes stratigraphiques perpendiculaires au théâtre.En raison de la richesse du gisement archéologique, le terrain géologique n’a pasété atteint. Hormis les couches antérieures au théâtre 2 observées au fond du sondage12d, la fouille a été arrêtée au-dessus des niveaux de construction du mur périmétralM. 19, pour autant qu’il soit possible d’en juger avec une stratigraphie incomplète.Les résultats présentés ici sont donc incomplets et provisoires et devront être reprisen 2007, lorsque la fouille de ce secteur aura été achevée.Les premières occupationsÀ l’intérieur du sondage 12d, le fond de fouille situé à une altitude moyenne de392,65 m correspond au sommet d’une couche très compacte constituée de pierreset de résidus calcaires (US [2145]). Son aspect rappelle celui du socle géologique(fig. 56), mais des inclusions anthropiques ténues et la présence soupçonnée d’uncreusement passant sous M. 19 suggèrent qu’il pourrait s’agir d’un remblai similaireà celui des fosses d’extraction observées non loin à l’intérieur de la cavea (voir §2.2). L’exiguïté du sondage n’a pas permis de poursuivre la fouille pour examinercette question qui devra donc être résolue en 2007.Un creusement de 0,30 m de diamètre et profond de 0,20 m perce cette couche. Laprésence de pierres de calage plantées verticalement indique qu’il s’agit sans douted’un trou de poteau (St. 230).La couche [2145] est recouverte par des niveaux de remblais sur lesquels est aménagéun cailloutis de petits galets (US [2128]). Celui-ci a été remplacé par un pavagede pierres en hérisson (US [2116]) qui constitue le prolongement de l’aire St. 116(fig. 57). Cette surface pavée n’est pas en contact avec M. 19 car elle est recoupéepar un creusement ultérieur (cf. infra).62


Théâtre d’Alésia – Rapport d’activité 2006Fig. 56Sondage 12d. Vue en directiondu nord-est du sommet del’US [2145] et du probabletrou de poteau St. 230.Fig. 57Sondage 12d. Vue en directiondu nord-est du pavage enhérisson St. 116. Il a été détruitsur une bande de 0,80 m lelonge de M. 19 par la tranchée[2244]. Ech. : 1/50.Le mobilier céramique provenant des couches [2128, 2130, 2133], antérieures àSt. 116, livre un terminus post quem du règne de Tibère sans qu’il soit possible d’affinerla chronologie.Le théâtre 2Les tranchées [2256] et [2244]Les abords directs de M. 19 sont perturbés par des creusements tardifs, qui rappellentles observations faites dans le sondage 2f (RA 2004, p. 43 sq.). Les limites descreusements étant parfois peu perceptibles, il est difficile de déterminer s’il s’agitde plusieurs événements ou d’un seul phénomène caractérisé par plusieurs types de63


emplissage (fig. 58 et 62). La nature des comblements nous a incités à déterminerdeux creusements successifs (US [2256] et [2244]).La tranchée supérieure [2256], large de 0,60 à 1 m et profonde de 0,40 à 0,60 m,court le long de M. 19 entre le contrefort M. 24 et la limite sud du sondage 12d. Sonremplissage est constitué principalement de blocs de calcaire grossièrement taillés,pris dans une matrice sableuse grise (US [1955, 2029, 2041, 2121]). L’US [1955] alivré du mobilier de la fin du 2 e siècle. Il est possible qu’il s’agisse d’une tranchéede drainage, mais au vu de sa position stratigraphique élevée, on ne peut exclure quecette tranchée soit postérieure à l’abandon du théâtre.W0 1 2EM.19[2019][2244]M.25394.00[2029]394.00[2041]Fig. 58Sondage 12d. Stratigraphieet élévation de M. 25 vueen direction du nord-est.Localisation, voir fig. 55.393.00[2190][2191][2062][2244][2145][2145]St.230St.116[2130][2133]393.00Le comblement de la tranchée inférieure [2244] se distingue de la première par laprésence presque exclusive de mortier de couleur jaune-beige orangé sous forme pulvérulenteou de fragments, et de quelques fragments et éclats de pierres calcaires. Delargeur semblable au creusement supérieur, elle ne semble pas se développer au-delà dela limite nord du sondage 12b. La fonction de cette tranchée demeure également difficileà expliquer : on constate en effet qu’elle a détruit un tronçon de 1 m du contrefort M. 25et de la maçonnerie St. 229 le long de M. 19. Cette destruction limitée ne permet pas deconclure à une simple volonté de récupération des matériaux. En outre, les éléments dechronologie absolue, qui indiquent que cette tranchée est creusée après le début du 2 e siècle,ne nous éclairent guère plus sur les circonstances de cet événement. La nature de sonremplissage semble en revanche témoigner qu’elle a été rapidement comblée avec lesmatériaux provenant de la destruction des maçonneries.Le mur périmétralLa séquence la plus complète de l’élévation de M. 19 a été observée dans le sondage12d (fig. 59). La base de la fondation n’a toutefois pas été atteinte. De bas en haut, lemur se compose d’une assise de blocs grossièrement taillés au pic (US [2241]), surmontéede cinq rangs de moellons plus petits et plus réguliers (US [2242]). Ces assisessont liées avec un mortier de chaux beige-jaune, peu compact. Le parement n’estpourvu d’aucun traitement de surface particulier. Les assises supérieures (US [2243]),conservées au nombre de neuf sous la restauration, sont formées de moellons calibrésprésentant une face régularisée à la laie. Les pierres sont soigneusement agencées etles petits interstices sont jointoyés au mortier de tuileau et marqués au fer. Aucuneévidence de peinture rouge n’a été observée à l’intérieur des joints.Ces observations corroborent ainsi la séquence observée dans le sondage 2f (RA 2004,p. 43 sq. et Sindonino 2002, fig. 18).La tranchée de fondation et les niveaux de construction de M. 19 n’ont pas été formellementidentifiés en raison de l’état d’inachèvement de la fouille et de la présencedes creusements [2256] et [2244] le long du mur, qui ont détruit les relationsantérieures (cf. infra). Le sommet d’une couche d’éclats de taille (US [2218]), pouvantcorrespondre au niveau de travail de M. 19, a été repéré contre ce mur en fond64


Théâtre d’Alésia – Rapport d’activité 2006Fig. 59Sondage 12d. Elévation duparement extérieur de M. 19.Dessin, éch. 1/50. Localisation,voir fig. 55.S-W01 2 N-E395.00395.00M.19partie restaurée394.00394.00[2243]393.00[2242]393.00[2241]Fosse ?de fouille du sondage 12b. Une strate similaire a été fouillée dans le sondage 12d(US [2050]), mais sa relation avec la construction du mur de la cavea est perturbéepar la tranchée [2244] qui semble constituer un événement postérieur.Concernant la chronologie absolue de la construction de M. 19, il est encore trop tôtpour avancer une datation puisque les niveaux antérieurs n’ont été atteints que dansle sondage 12d. Il convient pourtant de relever que l’US [2050] a livré un tpq dudébut du 2 e s. La relation de cette couche avec le monument étant encore mal définie,cette donnée doit être traitée avec prudence. On constate d’ailleurs que cette datationhaute dépare par rapport à celle des couches inférieures atteintes dans le sondage12b (US [2146, 2189, 2196, 2198, 2203, 2216]), qui sont datées des règnes de Tibèreou de Claude, alors qu’elles sont vraisemblablement postérieures au monument. Ilparaît donc prématuré de tirer des conclusions définitives à partir de ces observationsencore partielles.Les contrefortsSitué au nord du secteur, le contrefort M. 24 a été partiellement dégagé le long deson parement sud (fig. 60). La base du mur n’a pas été atteinte, mais une partie duhérisson de fondation a été observée. Il est recouvert d’une assise maçonnée de blocsgrossièrement taillés, aux modules et à l’agencement assez irréguliers. Cette assisede réglage est surmontée de quatre assises de moellons plus réguliers et soigneusementdisposés. L’assise supérieure marque un léger ressaut de 0,05 m. Le parementn’a fait l’objet d’aucun traitement particulier. Toutes les pierres de l’extrémité occidentalede M. 24 s’appuient contre le parement de M. 19.Une tranchée de fondation verticale (US [2257]), large de 0,10 m, a été identifiée,mais le niveau d’ouverture de ce creusement n’est plus conservé et la couche liée à saconstruction n’a pas été correctement identifiée. Le mobilier provenant de l’une desstrates inférieures (US [1880]) fournit un tpq du 2 e siècle pour sa construction.65


Fig. 60Sondage 12a. Vue en directiondu sud-ouest du contrefortM. 24.La fondation du contrefort M. 25 est formée de rangs de pierres sèches disposéesen hérisson de manière assez irrégulière sur une hauteur de 0,80 m (fig. 58). Labase du mur se situe à 392,70 m d’altitude. Sur cette fondation sont disposées huitassises maçonnées. Elles sont horizontales et assez régulières, hormis une assise deréglage assez plate s’intercalant à l’extrémité ouest entre le troisième et le quatrièmerang. Les moellons des rangs inférieurs sont moins réguliers que ceux qui composentles rangs supérieurs. Deux ressauts de 0,05 à 0,10 m sont marqués au niveau de ladeuxième et de la cinquième assise. La tranchée [2244] a détruit la relation de M. 25avec le théâtre (cf. supra), mais l’examen du parement de M. 19 montre que la têtedu contrefort butait contre lui.La tranchée de fondation de M. 25 n’a pas été clairement mise en évidence, ce quirend difficile l’identification de son niveau de construction. Il est possible qu’ils’agisse de la couche sableuse [2046]. Les couches antérieures [2047, 2049, 2050]ont livré du mobilier fixant un tpq au début du 2 e siècle.Les murs M. 24 et M. 25 présentent la particularité de ne pas avoir été restaurés au20 e siècle car leur élévation a été détruite avant leur découverte. Les marques d’usureobservées sur l’arase de M. 25 et la correspondance de ce niveau avec la surfacede rue [1872] laisse supposer, comme l’a noté S. Sindonino, que cette destruction(US [2245]) est intervenue durant l’Antiquité et qu’elle correspond à un réaménagementde la voirie. Même si les traces sur le contrefort M. 24 sont moins évidentes,il est possible que son arasement (US [2258]) participe du même projet (Sindonino2002, p. 30). La stratigraphie ne permet pas de déterminer la chronologie relative del’arasement de M. 25 et de sa destruction partielle par la tranchée [2244].La voirieLa rue qui longe le théâtre au sud-est est constituée d’un empilement de cailloutisalternant avec des couches de préparation et d’embourbement. Sa pente générale suitla déclivité naturelle du terrain, du nord-est vers le sud-ouest. Les strates accusentégalement un léger pendage établi artificiellement depuis le monument vers l’extérieur,vraisemblablement destiné à écarter les eaux de pluie du mur périmétral (cf.infra). Le terrain naturel n’ayant pas été atteint, notre perception de l’évolution de lavoirie demeure encore incomplète (fig. 62).66


Théâtre d’Alésia – Rapport d’activité 2006La nature des couches qui forment les bandes de roulement ne permet pas d’établirun phasage clair des différents réaménagements de la voirie, à l’image des chausséesen hérisson de la rue 3 (RA 2004, p. 15 sq.). Rares sont en effet les niveaux que l’onpeut reconnaître avec certitude de part et d’autre des bermes séparant les sondages,car les niveaux de rue sont constitués de nombreux rechapages.La voirie avant la construction des contrefortsLes cailloutis les plus anciens, vraisemblablement postérieurs à la construction du théâtre2, ont été mis en évidence dans le sondage 12b (US [2220, 2203, 2201, 2198]). Ilssont recouverts par un niveau soigneusement aménagé (St. 200, US [1923]). Dans lesondage 12a, il prend la forme d’une sorte de trottoir, large de 1,5 à 2 m, bordé par despierres disposées de chant. Au sud (sondage 12b), les bordures de la structure n’ayantpas été repérées, celle-ci est plus difficile à identifier alors qu’elle s’élargit (US [2113] ?).Ces différentes couches sont datées des règnes de Tibère ou de Claude.Elles sont recouvertes par une succession de recharges de cailloutis (US [2067,1919/2064, 1914/2044/2118, 2045, 1879, 1878/2023, 2047]) alternant avec des couchesde préparation et d’embourbement dont la datation s’étend du règne de Claudeau début du 2 e siècle.Le « caniveau » St. 234Le mur périmétral est longé par un « caniveau » (St. 234) qui semble associé auxniveaux de voirie. Il se présente sous la forme d’une tranchée, large de 0,80 m, délimitéeà l’est par un alignement de pierres sèches formant une sorte de muret. Cedernier semble contenir, à l’est, un empierrement formé de blocs calcaires grossièrementéquarris disposés sans organisation (US [2211]). Cette concentration de blocsforme peut-être un radier à la base des niveaux de voirie. Le fond du caniveau nesemble pas aménagé, mais son profil demeure encore mal défini en raison de l’étatde la fouille (fig. 61).Son comblement est constitué d’une couche limoneuse grise, très organique, qui alivré une importante quantité de restes osseux et de poterie (US [2193, 2021, 2061 ?]).L’étude de la céramique fournit un terminus post quem du règne de Claude, qui estrajeuni par la présence d’une monnaie de Vespasien (2193-1).Fig. 61Sondage 12b. Vue endirection du nord-ouest del’empierrement [2211] et du«caniveau» St. 234.67


Les « murs » M. 229 et US [2214]C’est à partir de l’époque claudienne (US [2113]) qu’une sorte de mur perpendiculaireau théâtre est construite (M. 229). Observé en coupe seulement, il s’agit d’unemaçonnerie formée de 5 à 6 assises irrégulières suivant le léger pendage de la voiriedu nord-ouest au sud-est. Cette maçonnerie, dont il ne reste qu’un tronçon de 1 m,a été coupée au nord par la tranchée [2244] et son extrémité méridionale sembleégalement avoir été détruite (fig. 62). Une concentration de pierres a été découverteaux alentours, correspondant sans doute aux restes de son démontage (US [2139]).L’arase d’une structure obéissant à la même orientation a été observée en fond defouille du sondage 12c (US [2214]). Elle consiste en un alignement de six blocs decalcaires formant vraisemblablement un parement au sud. Sa position stratigraphien’est pas encore déterminée avec précision.Étant donné leur localisation, ces structures pourraient faire partie d’un dispositif d’accès.Le mode de construction particulièrement sommaire de M. 229, en regard descages d’escaliers attestées, tempère toutefois cette hypothèse. Il sera donc nécessairede procéder à la fouille complète de ces structures pour en préciser la fonction.Le mur M. 188Ce mur est situé au sud-est du contrefort M. 24. Conservé sur une longueur de 1,3 m,il a été coupé à l’est par le mur de façade M. 23 qui délimite l’îlot voisin, et sonextrémité occidentale forme une tête de mur. Son orientation d’est en ouest ne sem-E 01 2 3 4W[1915][2017][2024][2042] [2256]M.19[1918]394.00[1915][1986][1955]394.00[1987][2023][2044][2113][2147][2139][2244][2065][2194][2197][2209]M.229393.00393.00Fig. 62Sondage 12b. Photo et relevéde la stratigraphie en directiondu sud-ouest. Dessin, éch. 1/50.Localisation, voir fig. 55.68


Théâtre d’Alésia – Rapport d’activité 2006Fig. 63Sondage 12a. Vue en directiondu sud-est du trottoir St. 220, deM. 188 et M. 23 (au fond).ble pas conditionnée par la présence du théâtre. Large de 0,45 m, il est composé deblocs soigneusement taillés dans un calcaire de bonne qualité (fig. 63).La compréhension du contexte dans lequel s’insère ce mur souffre des circonstancesparticulières de sa découverte : l’étroitesse de la fouille à l’intérieur de la tranchéede diagnostic 12a n’a pas permis d’établir avec précision sa chronologie relative.Son niveau de construction n’a ainsi pas été repéré. L’arase de M. 188 est recouvertepar une couche de remblai (US [1877]) datée du début du 2 e siècle. Sonparement nord est longé par une zone perturbée (US [1921, 1953]), qui a été observéeen fond de fouille, pouvant correspondre à une tranchée entamant la bordureSt. 200.La voirie après la construction des contrefortsLa mise en place des contreforts n’a pas modifié de manière significative l’évolutionde la voirie. Le niveau de circulation est rehaussé de manière régulière par l’accumulationdes couches liées à son utilisation et des recharges de cailloutis (US [2024,2017, 2018, 1988/2114, 1922, 2068, 2043, 1917/2063/1957, 1881, 1873, 1872]).Elles ont livré du mobilier déterminant une séquence chronologique allant du règnedes Flaviens au 3 e siècle.La canalisation St. 235Le niveau de voirie [2114] est percé pour l’implantation d’un conduit (St. 235) depente nord-est sud-ouest, dégagé en limite de fouille du sondage 12c sur un tronçonde 3 m (fig. 64). Il s’agit d’un canal large de 0,10 m délimité par des pierres poséesà plat. La couverture est composée de petites dalles mal jointives. Non maçonnée,cette structure permettait de drainer les eaux de pluies. Elle est scellée par le niveaude cailloutis [2068]. Le mobilier qui y est associé permet de fixer un terminus postquem de la fin du 2 e ou du début du 3 e siècle pour son aménagement.69


Fig. 64Sondage 12c. Vue en direction dunord-est de la canalisation St. 235avec ses dalles de couverture et ducailloutis [2114].Les occupations aux abords du monumentL’atelier de tabletterie présuméLors des fouilles d’évaluation de 2001, six trous de poteau (TP 9, 10, 11, 12 et deuxstructures ne portant visiblement pas de numéro) ont été découverts entre les contrefortsM. 20 et M. 25 (voir fig.55). La présence de nombreux éclats d’os a conduitS. Sindonino à interpréter cet aménagement comme un appentis sur poteaux accoléà M19, abritant une activité de tabletterie (Sindonino 2002, p. 30).Le nettoyage préliminaire de cette année n’a permis de reconnaître que le TP 9 auniveau du cailloutis [1872] (identifié en 2001 sous l’appellation US 137). En raisonde son mauvais état de conservation, il a été décapé pour favoriser la lecture desstructures en creux potentielles. Quatre trous de poteau supplémentaires ont ainsi étérepérés (St. 213, 245, 206 et 231). Trois d’entre eux sont situés dans l’alignementmis en évidence en 2001. Ils percent le cailloutis [1957], à l’exception de St. 213,qui n’a été repéré qu’au niveau de la couche charbonneuse sous-jacente [1960].Cette couche [1960], datée du 3 e siècle par le mobilier céramique, fixe un tpq pourleur implantation. Un cinquième trou de poteau (St. 216), observé en coupe, semblelégèrement antérieur puisqu’il est recouvert par cette US. Leur diamètre à l’ouverturevarie entre 0,10 et 0,20 m, pour une profondeur de 0,20 m. Ils sont pourvus depierres de calage plantées de chant. Les parois restituées par S. Sindonino peuventêtre validées, mais il subsiste des trous de poteau isolés (St. 231, TP 8, TP 13) dontl’interprétation reste incertaine.La totalité du sédiment contenu dans le cailloutis [1872] a été tamisée, ce qui a permis derécolter de nombreux copeaux millimétriques, caractéristiques du travail de l’os.Il convient de rester très prudents quant à l’identification d’un atelier de tabletterie, caraucune structure rencontrée habituellement dans ce genre de lieu – par exemple fosse70


Théâtre d’Alésia – Rapport d’activité 2006dépotoir, amphore de stockage, siège de l’artisan ou aire de travail aménagée – n’estattestée. En outre, les ossements récoltés n’ont livré ni ébauche ni raté ou déchet de fabrication,et l’observation encore sommaire des fragments n’a révélé aucune trace de sciageou d’épanelage. Il serait donc intéressant d’étudier de plus près les éclats, puisqu’on nepeut pas exclure qu’il s’agisse de déchets liés à une autre activité, telle que la récupérationdes tendons et des cartilages pour la fabrication de colle.Les trous de poteaux situés entre les contreforts M. 24 et 25Les trous de poteau découverts à l’est du contrefort M. 24 se répartissent en plusieursphases distinctes. Ils sont décrits chronologiquement, des plus anciens auxplus récents.Le trou de poteau le plus ancien (St. 226) est creusé à travers le cailloutis [2113].Son niveau d’ouverture, d’un diamètre de 0,25 m, est marqué par des pierres poséesà plat de manière concentrique. Conservé sur une profondeur de 0,20 m, son fond estplat. L’isolement de cette structure ne permet pas d’en proposer une interprétationpertinente.Plus haut, le cailloutis [1922] est également percé de six trous de poteau, concentrésau centre du sondage 12b. Cinq d’entre eux partagent des caractéristiques similaires(St. 207, 208, 209, 211 et 212) : leur diamètre à l’ouverture varie entre 0,20 et0,30 m pour une profondeur de 0,25 à 0,30 m. Leur fond est relativement plat. Ilssont pourvus de pierres de calage. Le sixième (St. 210) est plus petit – son diamètremesure 0,15 m pour une profondeur de 0,10 m – son fond est de forme concave et ilne contient aucune pierre de calage. Le trou de poteau St. 246, observé dans la coupesud du sondage 12a, semble occuper une position stratigraphique similaire. Sa largeurmesure 0,20 m pour une profondeur équivalente. Du plan formé par ces structuresne se dégage cependant aucun alignement privilégié. Leur fonction demeuredonc incertaine.Un trou de poteau (St. 214) perce la couche limoneuse [1918]. Son diamètre et saprofondeur mesurent 0,15 m. Quelques pierres de calage sont présentes à l’intérieurdu creusement.Enfin, les trous de poteaux les plus récents (St. 198, 243 et 244) percent le cailloutis[1873]. Ils sont concentrés au nord-est du sondage 12b. Leur diamètre à l’ouverturevarie entre 0,15 et 0,25 m, pour une profondeur de 0,15 à 0,20 m. Des pierres decalage sont disposées à l’intérieur des trous de poteau St. 198 et 243.À l’intérieur du sondage 12c a été découvert un trou de poteau isolé (St. 232) pouvantêtre rattaché par sa position stratigraphique à l’une des deux dernières phases.Son diamètre est de 0,25 m pour une profondeur de 0,15 m. Il est dépourvu de pierresde calage.71


Théâtre d’Alésia – Rapport d’activité 20063. Étude du mobilier3.1. Étude céramologique.Introduction.Cette année, grâce à des moyens plus importants, nous avons réalisé un inventairecomplet du mobilier céramique mis au jour. Ainsi, nous avons étudié un total de30 770 fragments correspondant à 4001 individus. Le nombre d’individus sont obtenusà partir du nombre de bord, après recollage et sans pondération. Cette méthodeest préconisée par un protocole de comptage (Arcelin et Tuffreau-Libre 1998 ) et serencontre dans les études menées à Bibracte ou à Autun.Avec la quantité de mobilier rencontrée cette année, à laquelle il faut ajouter le mobilierde l’an passé qui compte environ 50 000 fragments, la fouille du théâtre d’Alésiadoit nous permettre d’améliorer grandement notre connaissance sur l’économie antiquedans cette partie de la Bourgogne au Haut-Empire.Dans ce but, nous avons décidé d’effectuer un grand nombre de dessins pour illustrerau mieux la consommation des céramiques dans la ville. Cependant, nous précisons queles 283 dessins que nous avons réalisé cette année ne représentent qu’un état de l’étude.Si l’inventaire complet est achevé, la partie de l’illustration des données n’est pas terminée.De même, la description de certaines catégories comme les céramiques communesreste très générale car l’étude typologique fine n’a pas encore été achevée.L’étude que nous présentons ici détaille le mobilier céramique rencontré au sein de différentshorizons chronologiques. La définition de chaque horizon est précisée, il s’agit danstous les cas de l’apparition de certaines importations dans les ensembles retenus.Ensembles datés de 50 av J.-C. à 30 av J.-C.Secteur 4c : US 2037, 2082, 2083, 2085, 2086, 2150, 2151.Cet horizon est marqué par la présence des céramiques campaniennes et des présigillées.En outre, les ensembles de cet horizon ne contiennent aucune sigillée oucéramique terra rubra imitant ces dernières. Ces ensembles se rencontrent dans deuxcontextes du secteur 4c : les fosses F. 128 et F. 228.Le mobilier céramique daté de ce premier horizon représente un corpus de 991 fragmentspour 105 individus.• Les céramiques campaniennes.Elles sont plutôt marginales puisque nous n’avons rencontré qu’un seul fragment depanse de campanienne B. Les céramiques présigillées sont un peu mieux représentéesavec trois individus dont deux assiettes Lamboglia 5/7 (Pl. 1, n° 1).• La vaisselle fine gauloise.Cette catégorie regroupe les céramiques lissées enfumées, terra nigra et terra rubra.Les céramiques fines lissées enfumées comptent 26 individus avec de nombreux bolsJ/B 13, des assiettes J/B 42 et J/B 44 (Pl. 1, n° 4), des vases bouteilles J/B 33 (Pl. 1,n° 6) et une jatte J/B 72. Signalons la présence d’un graffito TAMMOS sur un bol J/B13 (Pl. 1, n° 5).73


Les céramiques terra nigra comptent cinq individus dont de nombreuses assiettesJ/B 41 ou J/B 42 (Pl. 1, n° 3). Pour cette catégorie nous avons rencontré une assietteJ/B 41 qui portait un graffito (Pl. 1, n° 2).Enfin, les céramiques terra rubra ne comptent que quelques fragments que nousavons attribué à un gobelet de type indéterminé.• La céramique à parois fines.Elles ne sont représentées que par quelques fragments de panse. L’atelier d’originen’a pu être identifié.• Les plats à vernis rouge interne.Ils sont représentés par deux individus, deux plats de type Goudineau 1, et quatrefragments de panse.• La céramique commune claire.Elles sont relativement peu nombreuses et totalisent sept individus pour cent quarantedeux fragments. Les pots sont bien représentés avec trois individus mais il fautégalement souligner la présence d’un plat (Pl. 02, n° 1) et d’un couvercle.- Les cruches.Les trois individus rencontrés sont tous du même type : des cruches à lèvre en bandeaustrié. Il faut noter la présence d’un engobe blanc sur deux vases.• La céramique commune sombre.C’est de loin la catégorie la mieux représentée avec cinquante neuf individus pourcinq cent seize fragments. Nous avons observé un grand nombre de type de potsdifférents : à lèvre moulurée (Pl. 2, n° 4) ou à lèvre arrondie (Pl. 2, n° 5-7) auxquelsil faut ajouter des pots à lèvre aplatie (Pl. 2, n° 11) ou des pots à lèvre arrondie et àcol rainuré (Pl. 2, n° 12) en pâte grossière. Nous avons également comptabilisé septjattes à lèvre à profil en « S » (Pl. 2, n° 8-10) et trois marmites.• Les amphores.Les 66 fragments de panse comptabilisés sont tous attribués aux amphores vinairesitaliques de type Dressel 1.Mobilier céramique daté de 50av. J.-C. à 30 av. J.-C.FragNMIFines Campanienne 1 0Présigillée 14 3Sigillée - -Fine lissée enfumée 204 26Terra nigra 14 5Terra rubra 21 0Parois fines 5 0Engobe blanc - -Communes VRP 4 2Commune claire 142 7Cruches 3 3Mortiers 0 0Commune sombre 516 59Amphores Amphores 66 0Autres ou indéterminés 1 074


Théâtre d’Alésia – Rapport d’activité 2006Ensembles datés de 30 av J.-C. à 15 ap. J.-C.Secteur 4c : US 2033, 2035, 2081, 2088, 2090.Secteur 12 : US 2133, 2219.Cet horizon est relativement mal représenté sur la fouille du théâtre puisque nousn’avons comptabilisé que 46 individus pour trois cent soixante et un fragments.En règle général, sur de nombreux sites cet horizon est marqué par l’apparition dessigillées italiques. Or, sur la fouille de cette année, les niveaux de l’époque augustéennene contiennent pas de sigillées italiques mais d’autres marqueurs comme des céramiquesterra rubra dont la forme imite les sigillées. Le terminus ante quem est fixé par l’absencedes sigillées gauloises ou de tout autre marqueur de l’époque tibérienne.Les ensembles de l’époque augustéenne se situent dans les secteurs 4c et 12.• La campanienne.Avec onze fragments, la céramique campanienne se rencontrent encore épisodiquementdans les contextes de l’époque augustéenne. Aucun bord n’a été recensé.• La présigillée.Cette catégorie représente un corpus de trois individus dont le type exact n’a pu êtredéfini car il s’agissait de petits fragments.• La vaisselle fine gauloise.La vaisselle fine gauloise est très bien représentée dans les contextes de l’époque augustéennepuisqu’elle totalise 19 individus et 97 fragments.Les céramiques lissées enfumées sont très largement majoritaires et l’on retrouve unbol J/B 13, une assiette J/B 41, une coupelle 55 J/B, une jatte J/B 72, un couvercle(Pl. 1, n° 8) et une série de pots à lèvre variée (Pl. 1, n° 7, 9-10).La terra nigra compte une assiette de type J/B 41 et la terra rubra compte deuxindividus dont une assiette J/B 90.• La céramique à engobe blanc.La céramique à engobe blanc compte à cet horizon sept fragments et un individudont la forme exacte n’a pu être précisément déterminée.• La céramique commune claire.Les vases rencontrés dans cette catégorie se repartissent en deux pots de type Besançonà engobe micacé (Pl. 2, n° 3), un pot à lèvre arrondie, et deux marmites.- les cruches.Deux individus ont été recensés, il s’agit dans les deux cas d’une cruche à lèvre enbandeau strié.•La céramique commune sombre.Par rapport aux ensembles de La Tène D2b, les céramiques communes sombres sontnettement moins bien représentées. Sur les 15 individus comptabilisés, nous avonsdénombré 13 pots et deux plats.• Les amphores.Il s’agit dans tous les cas de fragments d’amphore vinaire italique de type Dressel 1.L’origine précise n’a pu être déterminée.75


Mobilier céramique daté de 30av. J.-C. à 15 ap. J.-C.FragNMIFines Campanienne 11 0Présigillée 5 3Sigillée - -Fine lissée enfumée 85 16Terra nigra 2 1Terra rubra 10 2Parois fines - -Engobe blanc 7 1Communes VRP 3 0Commune claire 48 5Cruches 2 2Mortiers - -Commune sombre 149 15Amphores Amphores 39 1Autres ou indéterminés - -Ensembles datés de 15 ap. J.-C. à 30/40 ap. J.-C.Secteur 4c : US 1944, 1945, 1949, 2032.Secteur 9 : US 1844, 1870, 1913, 1931, 1932, 1933, 1940, 1941, 1970, 1971, 2007,2011, 2208.Secteur 10a : US 1842, 2051, 2155, 2176.Secteur 10b : US 1885, 1928, 2053, 2112, 2124.Secteur 11 : US 1858, 1861, 1894, 1895, 1898, 1899, 1996, 1997, 2000.Secteur 12 : US 2128, 2130, 2195, 2198, 2203, 2216.Cet horizon se rencontre sur tous les secteurs de la fouille du théâtre. Il est marquéprincipalement par l’apparition des premières formes des sigillées du centre et dusud de la Gaule.Nous avons totalisé 250 individus pour 2261 fragments en cumulant le matériel detous les ensembles de cet horizon.• La campanienne.La céramique campanienne se rencontre quelquefois dans les ensembles, mais enposition clairement résiduelle. Les formes observées se regroupent en quatre assietteLamboglia 5/7 et une coupelle en céramique campanienne C.• La sigillée.Cette catégorie apparaît à cet horizon avec un corpus de 22 individus.Les sigillées italiques comptent deux individus : une coupelle Haltern 8 et une formeindéterminée.Les sigillées du sud de la Gaule totalisent 14 individus avec un répertoire trèsvarié comprenant les formes Ritt. 5, Haltern 14, Drag. 15/17, Drag. 17a, Drag. 19(Pl. 3, n° 1), Drag. 24/25 et Drag. 29a.Pour finir, les sigillées du centre de la Gaule totalisent six individus recouverts systématiquementpar un vernis non grésé. Les formes observées sont également variées,nous avons rencontré les types Le. 1, Le. 10, Le. 26, Le. 189 et Drag. 29a.76


Théâtre d’Alésia – Rapport d’activité 2006• La vaisselle fine gauloise.Il s’agit de la catégorie la mieux représentée avec pas moins de 79 individus.Les céramiques fines lissées enfumées comptent à elles seules 58 individus. Lesvases se repartissent en onze formes différentes : J/B 13, J/B 40, J/B 41, J/B 42, J/B55, J/B 60, J/B 62 (Pl. 3, n° 7), J/B 72, J/B 75, J/B 79 et vase balustre. Ajoutons quesept vases, trop usés, n’ont pu être déterminés.Les céramiques terra nigra sont bien moins représentées avec seulement cinq individus.Nous avons observé des assiettes J/B 44 (Pl. 3, n° 3), J/B 48D (Pl. 3, n° 4), J/B54 et des coupelles J/B 60 (Pl. 3, n° 6).Pour finir, les céramiques terra rubra sont relativement fréquentes dans les contextesde l’époque tibérienne puisque nous avons comptabilisé 16 individus. Les formesrencontrées sont diversifiées et nous trouvons des assiettes J/B 87, J/B 90 et desgobelets J/B 90, J/B 92, J/B 95, J/B 96 (Pl. 3, n° 2), J/B 97.• La céramique à parois fines.A l’intérieur de cette catégorie nous avons rencontré trois fragments de pansede gobelets d’ACO que nous identifions grâce au décor moulé typique de cesgobelets.Nous avons également rencontré une panse de céramique à glaçure plombifère.• La céramique peinte, à engobe blanc et à engobe rouge.La céramique peinte n’est représentée que par trois fragments de panse avec undécor de lignes oranges sur un fond blanc.La céramique à engobe blanc est mieux représentée avec trois individus. Pour deuxd’entre eux, il s’agit de pot à lèvre éversée moulurée (Pl. 3, n° 10). Pour le dernierindividu, il s’agit d’un bol à lèvre arrondie redressée.Enfin, la céramique à engobe rouge compte un individu. Cependant, nous n’avons puen préciser la nature exacte.• Les plats à vernis rouge interne.Cette catégorie n’est représentée que par un seul individu : un plat à lèvre arrondiede type Goudineau 15.• La céramique commune claire.Différentes catégories sont à détailler dans le cas de la céramique commune claire.Tout d’abord, les céramiques à pâte mi-fine, sans revêtement. Nous avons comptabilisé28 individus avec une majorité de pot (Pl. 3, n° 11-12) auxquels il faut ajouterun plat, une jatte, deux couvercles, une marmite et un gobelet.Les céramiques à pâte mi-fine et à revêtement micacé sont elles aussi représentéespar une grande quantité de pot. Nous en avons comptabilisé 22, principalement àlèvre éversée moulurée (Pl. 3, n° 9). Il convient d’ajouter à cette catégorie quatremarmites et un vase à fonction indéterminée.Les céramiques à pâte claire grossière comptent quatre individus dont deux jattes àengobe micacé et deux pots de stockage.- Les cruches.Elles totalisent ici quatre individus dont trois recouverts d’un engobe blanc. Généralement; il s’agit de cruche à lèvre en bandeau rainuré (Pl. 3, n° 8).• La céramique commune sombre.Avec 71 individus, les céramiques communes sombres sont très bien représentéesdans les contextes de l’époque tibérienne. La plus grande partie des formes rencontréesconcernent des pots avec des formes relativement variées (Pl. 3, n° 13-15). A77


ceux-ci, nous avons également comptabilisé sept couvercles, six marmites, un plat etdeux vases à fonction indéterminée.• Les amphores.Cet horizon voit l’arrivée des nouveaux types d’amphores comme les amphoresvinaires Gauloise 2, les amphores à huile Dressel 20 et les amphores à garum Dressel7/11. Cependant, tous ces types ne sont rencontrés que par des fragments de panse etils ne rentrent donc pas en compte pour le nombre d’individu.Les cinq individus recensés concernent trois amphores Dressel 1 et deux amphoresdites « régionales » de demi-module à engobe blanc.Mobilier céramique daté de 15ap. J.-C. à 30/40 ap. J.-C.FragNMIFines Campanienne 5 5Présigillée 1 0Sigillée 132 22Fine lissée enfumée 231 58Terra nigra 21 5Terra rubra 76 16Parois fines 4 0Peinte 3 0Engobe blanc 88 3Engobe rouge 1 1Communes VRP 4 1Commune claire 867 59Cruches 21 4Mortiers - -Commune sombre 661 71Amphores Amphores 146 5Autres ou indéterminés - -Ensembles datés de 30/40 ap J.-C. à 70 ap. J.-C.Secteur 4c : US 1804, 1810c, 1811, 1815, 1816, 1833, 1834, 1837, 1838, 1947,1948, 1950, 2034, 2036, 2084, 2087, 2204.Secteur 8 : US 1823.Secteur 9 : US 1801, 1806, 1812, 1817, 1818, 1820, 1821, 1824, 1827, 1845, 1851,1863, 1864, 1871, 1882, 1910, 1943, 2010, 2017.Secteur 10a : US 1802, 1807, 1808, 1814, 1840, 1867, 1887, 1889, 1890, 1930,1965, 1967, 2108, 2110, 2111, 2168, 2169, 2171, 2172, 2174.Secteur 10b : 1809, 1813, 1826, 1829, 1841, 1846, 1847, 1848, 1865, 1868, 1869,1888, 1891, 1892, 1893, 1926, 1927, 1929, 1966, 2057, 2059, 2154, 2177, 2221,2222, 2223.Secteur 11 : 1850, 1900, 1906, 1908, 1909, 1995.Secteur 12 : 2064, 2113, 2139, 2141, 2144, 2146, 2147, 2187, 2189, 2196.Cet horizon est de loin le mieux représenté sur la fouille du théâtre avec 22039 fragmentset 3095 individus. Il se rencontre sur tous les secteurs.78


Théâtre d’Alésia – Rapport d’activité 2006Ce nouvel horizon est marqué par l’apparition d’un grand nombre de forme danstoutes les catégories céramiques. Par exemple, nous voyons apparaître les formesDrag. 22a, Drag. 30b, Drag. 27b ou Drag. 29 pour les sigillées du sud de la Gaule oules assiettes J/B 53 des céramiques lissées enfumées et terra nigra.• La campanienne et la présigillée.Ces deux catégories sont clairement ici en position résiduelle comme peut en témoignerleur fréquence dans nos ensembles.• La sigillée.Même si elle ne dépasse pas la vaisselle fine de tradition gauloise en terme de représentation,la sigillée est nettement mieux représentée qu’à l’horizon précédent.Les sigillées italiques totalisent 69 individus avec un répertoire très diversifié commele montre le tableau ci-dessous :SigilléesitaliquesFormes Ha 1 Ha 7 Ha 2 Ha 3 Ha 8 Ha 10 Ha 11 Consp 3 Consp 7 Consp 8 Consp 16NMI 16 3 20 3 3 2 2 2 4 1 1Formes Consp 23 R1 R4 R5 IndéterminéNMI 1 1 4 1 5Les sigillées du centre de la Gaule (groupe de Lezoux) sont un peu moins nombreuseset totalisent cinquante individus. Le répertoire est également moins diversifié :Sigilléesdu centreFormes Le 1 Le 10 Le 26 Le 40 Le 62 Le 65 Le 66 Le 200 Drag 29 IndéterminéNMI 1 4 4 7 21 3 1 1 4 4Pour finir, les sigillées du sud de la Gaule sont de loin les plus nombreuses avec450 individus. Même si le répertoire des formes est très diversifié, nous notons quecertains types sont très fréquents comme les assiettes Drag 17a ou Drag 18a, lescoupelles Drag 24/25 et les bols Drag 29b.Sigilléesdu sudFormes Drag 11 Drag 15 Drag 15/17 Drag 16 Drag 17a Drag 17b Drag 18a Drag 19 Drag 22aNMI 4 12 38 3 64 2 42 28 3Formes Drag 22b Drag 24/25 Drag 27a Drag 27b Drag 29a Drag 29b Drag 30b Drag 33 Ha 5NMI 1 55 1 20 20 33 2 2 5Formes Ha 14 He 31 Ri 1 Ri 5a Ri 5c Ri 8a Ri 8b Ri 9a Indét.NMI 16 1 10 20 7 2 9 1 33• La vaisselle fine gauloise.Avec 908 individus, la vaisselle fine gauloise est encore majoritairement représentéesur tous les contextes du milieu du I er siècle.Les céramiques fines lissées enfumées totalisent 611 individus. A l’image de ce quenous avions vu pour les sigillées, de nombreuses formes sont identifiées mais certainessont très fréquentes comme les bols J/B 13 (Pl. 7, n° 8-15), les assiettes J/B 40(Pl. 6, n° 1), J/B 42 (Pl. 6, n° 2-4), J/B 53 (Pl. 6, n° 15-16) ou les coupelles J/B 55(Pl. 7, n° 2-3), J/B 60 (Pl. 7, n° 5) et les bols J/B 74 (Pl. 8, n° 6-7).Les céramiques terra nigra sont toujours aussi faiblement représentées par rapportaux céramiques fines lissées enfumées. Elles ne totalisent que 63 individus avec certainstypes plus fréquents au sein d’un répertoire diversifié. Nous citons par exempleles assiettes de type J/B 42 (Pl. 6, n° 2 et 5), J/B 53 (Pl. 6, n° 14), les coupelles J/B79


55 (Pl. 7, n° 6) et J/B 60 (Pl. 7, n° 1).Enfin, les céramiques terra rubra représentent un corpus de 234 individus. Commepour les céramiques fines sombres gauloises, le répertoire des formes est relativementvarié, mais nous retrouvons un grand nombre d’assiettes J/B 89-90 (Pl. 9, n°1-3) et de gobelets 95 J/B (Pl. 9, n° 10-18).• La céramique à parois fines.Cette catégorie compte un gobelet d’Aco, un bol et trois gobelets à projections dechamotte ou sableuses. Tous ces vases sont produits à Lyon.• La céramique à engobe blanc et à engobe rouge.La céramique à engobe blanc représente un corpus de 70 individus dont 33 pots àlèvre moulurée (Pl. 10, n° 2-4) et 32 bols (Pl. 10, n° 5-6). Ajoutons à cela un gobeletet quatre individus à fonction indéterminée.La céramique à engobe rouge est beaucoup plus rare puisqu’elle ne compte que quatreindividus. Il s’agit généralement de pot mais nous avons isolé un gobelet à lèvredouble (Pl. 10, n° 7).• Les plats à vernis rouge interne.Cette catégorie compte quatre individu du type Goudineau 15 à lèvre arrondie.• La céramique commune claire.A cet horizon, les céramiques communes claires sont mieux représentées que leurshomologues à pâte sombre car elles totalisent 755 individus.Les pots totalisent quatre 138 individus et sont donc les plus fréquents au sein descatégories fonctionnelles. Les modèles observés sont relativement variés mais il fautsouligner la présence en grand nombre de pots de types Besançon à lèvre moulurée(Pl. 11, n° 6-13). Certains présentent un légère variante avec une lèvre simplementlisse et non moulurée (Pl. 11, n° 1-2).Ajoutons à ce répertoire 60 pots de stockage à lèvre en gouttière (Pl. 11, n° 15-19),69 marmites à lèvre fréquemment moulurée (Pl. 12, n° 1-7), 73 couvercles (Pl. 12,n° 8-10), quatre plats, deux assiettes, trois jattes, deux bols, une coupelle et 39 vasesà fonction indéterminée.Les céramiques claires grossières sont marginales avec un total de 64 individus. Lamajorité des formes rencontrées concernent des pots de stockage à lèvre en gouttière(Pl. 13, n° 1-7) qui totalisent à eux seuls 53 individus. Les autres vases rencontréssont une jarre à lèvre moulurée (Pl. 13, n° 8), cinq couvercles (Pl. 13, n° 9-10), troispots, une jatte et un vase à fonction indéterminée.- Cruches.Avec 94 individu, les cruches sont relativement fréquentes dans les contextes dumilieu du I er siècle. Régulièrement recouvertes d’un engobe blanc, les formes rencontréessont très variées même si les exemplaires à lèvre en bandeau lisse ou moulurésont les plus fréquents.- Mortiers.Les mortiers apparaissent à cet horizon. Deux modèles, relativement « classiques » pourla Bourgogne, sont attestés : les mortiers à lèvre en bandeau et à lèvre en collerette. Cesdeux modèles sont représentés de façon identique avec deux individus chacun.• La céramique commune sombre.Cette vaisselle compte 610 individus avec une très large majorité de pots.Ces derniers, qui totalisent cinq cent six individus, présentent de nombreuses varian-80


Théâtre d’Alésia – Rapport d’activité 2006tes dans la forme des lèvres. Ainsi, nous avons observé principalement des pots àlèvre arrondie (Pl. 14, n° 1-5), des pots à lèvre moulurée (Pl. 14, n° 6-10), des pots àlèvre éversée moulurée (Pl. 14, n° 11-15), des pots à col rectiligne (Pl. 14, n° 16) etdes pots à lèvre redressée (Pl. 14, n° 17).Les marmites sont également nombreuses avec 43 individus dont un grand nombred’exemplaires à lèvre en bourrelet moulurée (Pl. 15, n° 1-4), à lèvre double et panserectiligne (Pl. 15, n° 5-6), à lèvre aplatie moulurée (Pl. 15, n° 7-8), à lèvre en trianglemoulurée (Pl. 15, n° 9) et à lèvre en gouttière (Pl. 15, n° 10).Les couvercles totalisent 25 individus avec des profils relativement variés. Notonspar exemple des couvercles à lèvre aplatie et concavité interne (Pl. 15, n° 11-14), descouvercles à lèvre concave (Pl. 15, n° 15) et des couvercles à lèvre moulurée (Pl. 15,n° 16).Le autres vases observés comptent douze jattes, deux plats, deux bouilloires et 17vases à fonction indéterminée.Les céramiques sombres à pâte grossière sont très marginales à cet horizon puisquenous n’avons compté que trois individus. Il s’agit des deux pots et d’une jatte à panseincurvée et à lèvre arrondie (Pl. 16, n° 2).• Les amphores.Sur les 63 amphores inventoriées, nous avons rencontré 39 amphores de grande tailledestinées au commerce à longue distance et 24 amphores de demi module certainementdestinées au stockage domestiques des denrées alimentaires. Nous n’avons pasencore mené d’étude typologique détaillée sur ces amphores de demi module.Pour les amphores de grande taille, les amphores Dressel 1 dominent encore lesensembles avec onze individus. Ces dernières sont clairement en position résiduelleau milieu du I er siècle ap. J.-C. D’autres amphores vinaires sont attestées à cet horizon,nous pensons aux amphores gauloises dont une Gauloise 1 (Pl. 16, n° 3), uneGauloise 2 (Pl. 16, n° 4), deux Gauloise 3 et trois Gauloise 4. Mentionnons égalementune amphore Dressel 2/4 similis de Lyon. Nous avons également rencontrédeux amphores Haltern 70 qui ont probablement transporté du vin de Bétique.Cette province est avant tout réputée pour son huile et, comme sur quasiment tous lessites gaulois du Haut-Empire, nous avons rencontré une quantité importante d’amphoresà huile Dressel 20 de Bétique (Pl. 16, n° 5). Ces dernières comptent septindividus sur cet horizon.Indiquons également que les ensembles du milieu du I er siècle ont livré un total dehuit amphores Dressel 7/11 de Bétique et trois amphores Dressel 9 similis de Lyon.Même si cela n’est plus garanti avec les amphores Dressel 7/11 4 , il semblerait queces amphores aient généralement contenu du garum.Pour finir, nous souhaitons signaler que nous avons rencontré deux fragments d’amphoreà alun provenant de l’île de Lipari.4Une étude récente à montré queces amphores auraient pu contenirégalement du vin. Poux et Silvino2005.81


Mobilier céramique daté de30/40 ap. J.-C. à 70 ap. J.-C.FragNMIFines Campanienne 5 1Présigillée 8 2Sigillée 2150 569Fine lissée enfumée 1963 611Terra nigra 168 63Terra rubra 967 234Parois fines 42 6Peinte 16 0Engobe blanc 967 70Engobe rouge 5 4Communes VRP 13 4Commune claire 9387 755Cruches 547 94Mortiers 11 4Commune sombre 4661 610Amphores Amphores 1092 63Autres ou indéterminés 37 5Ensembles datés de 70 ap. J.-C. à 190 ap. J.-C.Secteur 12 : US 1877, 1878, 1880, 1914, 1918, 1922, 1973, 1977, 1987, 1988, 1992,2016, 2018, 2022, 2023, 2024, 2025, 2030, 2042, 2044, 2045, 2047, 2049, 2050,2114, 2115, 2129, 2143, 2193.Nous avons décidé, dans un souci de représentativité, de regrouper ici des ensemblesqui à l’origine étaient datés de l’époque flavienne, du début du II e siècle et dela fin du II e siècle. Précisons simplement que les ensembles de l’époque flaviennecomptent 51 individus, les ensembles du début du II e siècle comptent également 51individus et les ensembles de la fin du II e totalisent 56 individus. Vu la petite quantitéde matériel mis au jour dans chacun de ces « horizons », il aurait été peu judicieuxde les étudier dans le détail.Finalement, si nous regroupons le mobilier céramique de cette époque qui englobela fin du I er siècle et pratiquement tout le II e siècle, nous obtenons un total de 158individus. Cet horizon chronologique est avant tout marqué par l’apparition des servicesflaviens en sigillée et des céramiques à parois fines engobées du centre et deBourgogne. Nous excluons les céramiques métallescentes qui sont une évolutiontechnologique de ces dernières et qui apparaissent a l’extrême fin du II e siècle.• La sigillée.Les sigillées du sud de la Gaule sont très largement majoritaires dans l’ensemble dessigillées rencontrées à cet horizon. Elles totalisent 22 individus dont quatre assiettesDrag. 15, quatre assiettes Drag. 18a, une assiette Drag. 18b, quatre bols Drag 29b,une coupelle Ri. 8c, sept vases du service A de Vernhet et un vase de type indéterminé.Les sigillées du centre sont relativement marginales avec quatre individus se répartissanten quatre formes différentes : Le. 8, Le. 14, Le. 28, Le. 58. La majorité destessons des sigillées du centre tendent à avoir un vernis grésé.Signalons enfin un fragment de panse de sigillée italique.82


Théâtre d’Alésia – Rapport d’activité 2006• La vaisselle fine gauloise.Avec 38 individus, dont une grande partie très probablement en position résiduelle,la vaisselle fine gauloise est la catégorie la mieux représentée à cet horizon.La vaisselle fine lissée enfumée est majoritaire avec quelques formes récurrentescomme des assiettes J/B 53 ou des bols J/B 64 mais surtout 15 vases bouteille.Les céramiques terra nigra sont représentés par deux assiettes J/B 42 et J/B 53, etune coupelle J/B 55.Les céramiques terra rubra sont représentés par deux gobelets J/B 96 et un gobeletJ/B 97.• La céramique à parois fines.Les quatre individus recensés sont tous produits en bourgogne et concernent desgobelets du groupe 18 de R. Symonds.• La céramique peinte.Les céramiques peintes comptent quatre vases tonnelets avec un décor de lignesoranges sur fond blanc mais surtout, nous voyons apparaître à cet horizon les céramiquespeintes à l’éponge qui totalisent deux individus.• La céramique commune claire.Si l’on ne tient compte que du nombre d’individu, les céramiques communes clairesredeviennent minoritaires par rapport aux céramiques communes sombres.Les pots sont toujours majoritairement représentés avec six individus. Viennentensuite les couvercles et les marmites avec quatre individus pour chacune de cescatégories fonctionnelles. Pour finir, les plats comptent un seul individu et cinq vasessont de fonction indéterminée.- Les cruchesLes cruches sont bien représentés dans les contextes de cet horizon puisqu’elles totalisentonze individus. Même si les exemplaires à bandeau lisse dominent le répertoire,il faut noter une part de plus en plus croissante de cruches à lèvre en chapiteausimplifié produites sur l’atelier du Lycée Militaire à Autun.- Les mortiersLe seul individu rencontré est à mortier à lèvre en collerette produit à l’atelier de laRue des Pierres à Autun.• La céramique commune sombre.Cette catégorie est très largement représentée par des pots qui comptent 28 individus.Les marmites sont plus rares car elles ne totalisent que six individus. Quant auxcouvercles ou aux assiettes, ces types de vases sont tout à fait marginaux puisqu’ilsne sont représentés que par un seul individu.Notons enfin que nous avons rencontré un pot de stockage en pâte grossière.• Les amphores.Dans cette catégorie nous rencontrons six amphores régionales de demi module etcinq amphores de grande taille.Pour ces dernières, il faut noter la présence de trois amphores Dressel 20 de Bétique,une amphore Gauloise 4 et une amphore Dressel 2/4 d’Italie en position résiduelle.83


Mobilier céramique daté de 70ap. J.-C. à 190 ap. J.-C.FragNMICampanienne - -Présigillée 1 0Sigillée 100 26Fine lissée enfumée 94 32Terra nigra 37 3Terra rubra 18 3Parois fines 23 4Peinte 93 6Engobe blanc 49 3Engobe rouge - -VRP 1 1Commune claire 1213 20Cruches 86 11Mortiers 2 1Commune sombre 345 37Amphores 96 11Autres ou indéterminés - -Ensembles datés du III e siècle ap. J.-C.Secteur 11 : 1849, 1993.Secteur 12 : 1872, 1873, 1876, 1881, 1955, 1957, 1958, 1960, 2063, 2117, 2132, 2185.Cet horizon est marqué par la présence des céramiques métallescentes ou de certainesformes de céramiques fines engobées, notamment les gobelets Niederbieber 33.Les ensembles datés du III e siècle se rencontrent sur les secteurs 11 et 12 de la fouilledu théâtre et ils totalisent 1550 fragments pour 154 individus.• La sigillée.Au sein des sigillées, nous avons dénombré 15 individus en provenance du sud de laGaule. Il faut souligner notamment la présence de deux bols Drag 37, une coupe Curle11 et quatre vases des services A, E et F de Vernhet.Les sigillées du centre qui totalisent huit individus présentent de nouvelles formescomme deux bols Drag 37 de Lezoux et un bol Drag 37 de Gueugnon.• La vaisselle fine gauloise.L’écart entre la vaisselle fine gauloise et la sigillée s’est considérablement réduit àcet horizon.La vaisselle fine lissée enfumée compte 23 individus mais il faut souligner que lamajorité des formes observées l’étaient déjà dans les ensembles du I er siècle. Il estdonc très probable qu’une grande partie de ces céramiques soient en position résiduelle.Le même raisonnement peut être tenu pour les céramiques terra rubra qui proposentelles aussi des formes déjà attestées au I er siècle.• La céramique à parois fines.La principale nouveauté de cet horizon se rencontre dans cette catégorie.En effet, même en petite quantité, les céramiques métallescentes apparaissent à cethorizon. Elles ne totalisent qu’un seul individu mais de plus nombreux fragments.Les céramiques à parois fines engobées tendent à avoir un engobe de plus en plus84


Théâtre d’Alésia – Rapport d’activité 2006métallescent. Les formes sont souvent typiques du III e siècle comme les gobeletsNiederbieber 33 ou les mortiers Drag 45. Cette catégorie totalise sept individus.• La céramique commune claire.Sur les 20 individus que compte la céramique commune claire, nous avons identifiésept pots, quatre jattes, quatre couvercles, deux pots de stockage et une marmite. Lespots sont donc encore majoritaires.- Les cruches.Comme nous l’avions pressenti à l’horizon précédent, les cruches à lèvre en chapiteausimplifié produites à Autun sont majoritaires dans cette catégorie au III e siècle.- Les mortiers.Tous les mortiers rencontrés à cet horizon possèdent une lèvre en collerette et unrevêtement orangé à l’extérieur de la panse. Ils sont produits à l’atelier de la Rue desPierres à Autun.• La céramique commune sombre.Cette catégorie est la mieux représentée à cet horizon puisque nous avons comptabilisé51 individus.Les pots sont les mieux représentés avec 28 individus, viennent ensuite les marmitesavec onze individus, les couvercles avec cinq individus, les jattes avec deux individuset les assiettes représentées par un seul vase.Notons également une marmite à pâte grossière.• Les amphores.Nous avons comptabilisé une amphore régionale de demi module et quatre amphoresde grande taille.Ces dernières ont été déterminées et concerne un exemplaire des modèles Gauloise4, Dressel 20, Beltran 2a et Dressel 7/11.FragNMIFines Campanienne - -Présigillée - -Sigillée 160 23Fine lissée enfumée 80 23Terra nigra - -Terra rubra 11 4Parois fines 95 8Peinte 11 2Engobe blanc 29 1Engobe rouge - -Communes VRP - -Commune claire 772 20Cruches 31 13Mortiers 14 4Commune sombre 247 51Amphores Amphores 100 5Autres ou indéterminés - -Mobilier céramique daté du III esiècle ap. J.-C.85


Conclusion et perspectives.L’étude présentée ici prend en compte une grande partie du mobilier mis au jour cetteannée. Ce mobilier a été intégralement inventorié et grâce aux tableaux de comptage,nous pouvons commencer des études comparatives avec d’autres sites en Bourgogneet en Gaule.Cependant, une partie de l’étude n’a pu être entièrement achevée faute de temps.Toutes les estampilles et graffitis ont été dessinés mais il manque encore une grandepartie des dessins de vase. Ceci est véritablement important pour commencer uneétude typologique approfondie.Vu la quantité de mobilier mis au jour cet année, auquel il faut ajouter le mobilier del’année dernière, la fouille du théâtre doit nous permettre de mieux connaître quelétait le rôle économique joué par l’agglomération d’Alésia au Haut-Empire. En effet,grâce aux techniques de fouilles employées, nous serons en mesure de présenter desensembles homogènes bien localisés contenant beaucoup d’individus céramiques.86


Théâtre d’Alésia – Rapport d’activité 2006BibliographieArcelin et Tuffreau-Libre 1998 : P. ARCELIN et M. TUFFREAU-LIBRE (dir.),La quantification des céramiques, Conditions et protocole, dans Actes de la tableronde du Centre archéologique européen du Mont Beuvray (Glux-en-Glenne, 7-9avril 1998), Bibracte, 1998.Conspectus 1990 : E. ETTLINGER, B. HEDINGER, B. HOFFMANN, Ph.-M.HENRICK, G. PUCCI, K. ROTH-RUBI, G. SCHNEIDER, S.-V. SCHNURBEIN,C.-M. WELLS et S. ZABEHLICKY-SCHEFFENEGGER, Conspectus FormarumTerrae sigillatae italico modo confectae, Römisch-Germanische Kommission desDeutschen Archäologischen Institut zu Frankfurt A.M., Materialen zur Römischen-Germanischen Keramik, Heft 10, Bonn 1990.Desbat et alii 1994 : A. DESBAT, O. LEBLANC, J.-L. PRISSET, H. <strong>SA</strong>VAY-GUER-RAZ, D. TAVERNIER, La Maison des Dieux Océan à Saint-Romain-en-Gal, Supplément55 à Gallia, 1994.DICOCER : M. PY (DIR), DICOCER, dictionnaire des céramiques antiques (VII e s. av.n.è. – VII e s. de n.è.) en Méditerranée nord – occidentale (Provence, Languedoc, Ampurdan).Mélanges d’histoire et d’archéologie de Lattes, Lattara, 6, 1993.Goudineau 1970 : Ch. GOUDINEAU, Note sur la céramique à engobe interne rougepompéien, dans Mélanges de l’Ecole Française de Rome, 82, 1970, p. 159-186.Joly et Barral 1992 : M. JOLY et P. BARRAL, Céramiques Gallo-belges de Bourgogne: antécédents, répertoire, productions et chronologie, dans S.F.E.C.A.G., Actesdu congrès de Tournai, 1992, p. 101-130.Martin-Kilcher 1994 : S. MARTIN-KILCHER, Dir Römischen Amphoren ausAugst und Kaiser Augst, Forschungen in Augst 7, 3, Augst, 1994.Menez 1989 : Y. MENEZ, La céramique fumigée (« terra nigra ») du Bourbonnais.Etude des collections de Néris-les-Bains et de Châteaumeillant, dans R.A.C., 28,1989, p. 117-178.Oswald 1931: F. OSWALD, Index of figure-types on terra sigillata (« SamianWare »). Margidunum, 1931.Poux et Silvino 2005 : M. POUX et T. SILVINO, Où est passé le vin de Bétique ? Nouvellesdonnées sur le contenu des amphores dites à saumures de types Dressel 7-11/Beltràn2 (I er s. av. - IIe s. apr. J.-C.), dans S.F.E.C.A.G., Actes du congrès de Blois, 2005.Sénéchal 1975 : R. SENECHAL, La céramique commune d’Alésia : les cruches,Dijon, 1975.Sénéchal 1985 : R. SENECHAL, La céramique commune d’Alésia, Dijon, 1985.Simon 2005 : J. SIMON, Economie des céramiques à Autun au Haut-Empire, Thèsede Doctorat, Université de Bourgogne, Dijon, 2005.Symonds 1992: R. SYMONDS, Rhenish wares: fine dark-coloured pottery fromGaul and Germany, Oxford University Committee for Archaeology, Monograph n°23, 1992, 121 p., 53 pl.87


AbbreviationsACOGobelet d’AcoAMPAmphoreAMP REGAmphore régionaleBEUVCéramique type BeuvrayCAMPBCéramique campanienne BDrag.Typologie de DragendorffENG BCéramique à engobe blancENG RCéramique à engobe rougeEPOCéramique peinte à l’épongeHaHaltern, typologie de LoeschckeHerm.Typologie de HermetJ/B Typologie de Joly et Barral 1992.M Typologie de Menez 1989.METALCéramique métallescenteMICACB Céramique « type Besançon »MICACFIN Céramique à pâte claire fine et à engobe micacéMICACMIFIN Céramique à pâte claire mi-fine et à engobe micacéMICAGMIFIN Céramique à pâte sombre mi-fin et à engobe micacéMODCéramique moderneNied.Typologie de NiederbieberPBCéramique à glaçure plombifèrePCCéramique à pâte clairePCCRUCruche à pâte claire ou à engobe blancPCGROSCéramique à pâte claire grossière non tournéePCMIFINCéramique à pâte claire mi-finePCMORMortierPEINTCéramique peinte d’époque romainePFCéramique à paroi fine pré-flaviennePFECéramique à paroi fine engobéePGFINLECéramique à pâte fine lissée enfuméePGGROSCéramique à pâte sombre grossière non tournéePGMIFINCéramique à pâte sombre mi-finePRETSCéramique présigilléeR. Typologie du DICOCER pour les TsitRitt.Typologie de RitterlingSIG SGTerre sigillée gauloise méridionale ou Sud-gauloiseSIG CGTerre sigillée gauloise du CentreSIG MTerre sigillée marbréeSIG ITTerre sigillée italiqueTNCéramique terra nigraTRCéramique terra rubraVRPCéramique à engobe interne rouge pompéienTCATerre cuite architecturale88


Théâtre d’Alésia – Rapport d’activité 2006Catalogue céramiquesPl / n°USInventairedessininventairedefinitifSecteur Catégorie Description Type Atelier01/01 2083 5 6 4C PRETS LAMB 5/701/02 2086 2 2 4C TN GRAFFITO «YANN» 41 JB01/03 2086 3 3 4C TNDECOR EXTERNE AUPEIGNE01/04 2085 1 1 4C PGFINLE 44 JB01/05 2086 1 1 4C PGFINLE GRAFFITO «TAMMOS» 13 JB01/06 2082 5 6 4C PGFINLE JATTE 33 JB01/07 2088 4 5 4C PGFINLE POT01/08 2088 2 3 4C PGFINLE COUVERCLE01/09 2088 3 4 4C PGFINLE POT01/10 2088 5 6 4C PGFINLE POT02/01 2086 5 5 4C PCMIFIN PLAT02/02 2086 4 4 4C PCMIFIN POT02/03 2088 1 2 4C MICACMIFIN POT BE<strong>SA</strong>NCON02/04 2082 3 4 4C PGMIFIN POT02/05 2083 3 4 4C PGMIFIN POT02/06 2085 2 2 4C PGMIFIN POT02/07 2083 4 5 4C PGMIFIN POT02/08 2083 1 2 4C PGMIFIN JATTE PROF EN S02/09 2082 4 5 4C PGMIFIN JATTE PROF EN S02/10 2083 2 3 4C PGMIFIN JATTE PROF EN S02/11 2082 1 2 4C PGGROS POT02/12 2082 2 3 4C PGGROS POT03/01 1932 1 2 9 SIG SG DRG 19 GRAUFESENQUE03/02 1932 2 3 9 TR GOBELET 96 JB03/03 1844 5 5 9 TN 44 JB03/04 1932 4 5 9 TN 48D JB03/05 1870 2 2 9 PGFINLE03/06 1870 3 3 9 TN 60B JB03/07 1870 4 4 9 PGFINLE 62 JB03/08 1844 3 3 9 PCCRU ENGOBE BLANC03/09 1844 4 4 9 MICACMIFIN POT BE<strong>SA</strong>NCON03/10 1870 1 1 9 ENG B POT BE<strong>SA</strong>NCON03/11 1931 1 1 9 PCMIFIN POT BE<strong>SA</strong>NCON03/12 1932 3 4 9 PCMIFIN POT03/13 1844 2 2 9 PGMIFIN POT03/14 1844 1 1 9 PGMIFIN POT03/15 1932 5 6 9 PGMIFIN POT04/01 1851 19 27 9 SIG IT SERVICE 1A HA 1 ITALIQUE04/02 1864 1 4 9 SIG IT SERVICE 2 HA 2 ITALIQUE04/03 1845 14 20 9 SIG IT SERVICE 2 HA 2 ITALIQUE04/04 1824 8 13 9 SIG IT SERVICE 2 HA 3 ITALIQUE04/05 1845 13 19 9 SIG IT SERVICE 2 HA 3 ITALIQUE42 JB89


Pl / n°USInventairedessininventairedefinitifSecteur Catégorie Description Type Atelier04/06 1818 5 6 9 SIG IT SERVICE 2 HA 8 ITALIQUE04/07 1882 2 6 9 SIG IT SERVICE 2 HA 8 ITALIQUE04/08 1851 16 24 9 SIG IT CONSP 3.2 ITALIQUE04/09 1845 16 22 9 SIG CG PHASE 2 LE 62 LEZOUX04/10 1851 18 26 9 SIG CG LE 10 LEZOUX04/11 1845 15 21 9 SIG CG PHASE 2 LE 10 LEZOUX04/12 1851 15 23 9 SIG CG PHASE 2 LE 40 LEZOUX04/13 1821 13 13 9 SIG CG PHASE 2 DRG 29A LEZOUX04/14 1851 22 30 9 SIG SG INDET GRAUFESENQUE05/01 1817 26 32 9 SIG SG DRG 11 GRAUFESENQUE05/02 1824 5 10 9 SIG SG DRG 11B GRAUFESENQUE05/03 1817 28 34 9 SIG SG DRG 15 GRAUFESENQUE05/04 1806 9 17 9 SIG SG DRG 17A GRAUFESENQUE05/05 1817 29 35 9 SIG SG DRG 18A GRAUFESENQUE05/06 1806 8 16 9 SIG SG DRG 18A GRAUFESENQUE05/07 1817 27 33 9 SIG SG DRG 19 GRAUFESENQUE05/08 1821 15 15 9 SIG SG DRG 19 GRAUFESENQUE05/09 1845 12 18 9 SIG SG DRG 19 GRAUFESENQUE05/10 1851 20 28 9 SIG SG DRG 19 GRAUFESENQUE05/11 1817 33 39 9 SIG SG DRG 24/25 GRAUFESENQUE05/12 1882 1 5 9 SIG SG DRG 24/25 GRAUFESENQUE05/13 1851 17 25 9 SIG SG DRG 24/25 GRAUFESENQUE05/14 1821 14 14 9 SIG SG DRG 24/25 GRAUFESENQUE05/15 1821 12 12 9 SIG SG DRG 27A GRAUFESENQUE05/16 1817 34 40 9 SIG SG DRG 27B GRAUFESENQUE05/17 1824 10 15 9 SIG SG RI 5A GRAUFESENQUE05/18 1871 2 3 9 SIG SG RI 5C GRAUFESENQUE05/19 1817 32 38 9 SIG SG RI 8B GRAUFESENQUE05/20 1824 4 9 9 SIG SG RI 8B GRAUFESENQUE05/21 1817 30 36 9 SIG SG PRECOCE DRG 29A GRAUFESENQUE05/22 1851 21 29 9 SIG SG DRG 29A GRAUFESENQUE05/23 1817 31 37 9 SIG SG PRECOCE DRG 29A GRAUFESENQUE05/24 1806 7 15 9 SIG SG DRG 29B GRAUFESENQUE05/25 1882 3 7 9 SIG SG DRG 29A GRAUFESENQUE05/26 1801 2 4 9 SIG SG DRG 29A GRAUFESENQUE06/01 1845 3 9 9 PGFINLE 40 JB06/02 1806 12 20 9 TN 42 JB06/03 1817 4 10 9 PGFINLE 42 JB06/04 1845 2 8 9 PGFINLE 42 JB06/05 1818 1 2 9 TN 42 JB06/06 1863 2 2 9 PGFINLE 42 JB06/07 1821 6 8 9 PGFINLE 42 JB06/08 1818 2 3 9 TN 49A JB06/09 1827 8 9 9 PGFINLE 48D JB06/10 1812 3 4 9 TN 49B JB90


Théâtre d’Alésia – Rapport d’activité 2006Pl / n°USInventairedessininventairedefinitifSecteur Catégorie Description Type Atelier06/11 1864 6 9 9 TN 37A M06/12 1864 8 11 9 PGFINLE 17 M06/13 1812 5 6 9 TN 53B JB CENTRE06/14 1882 10 14 9 TN 53 JB CENTRE06/15 1817 6 12 9 PGFINLE 53 JB06/16 1817 5 11 9 PGFINLE 53 JB06/17 1817 8 14 9 PGFINLE 17B M06/18 1817 7 13 9 PGFINLE 58 JB07/01 1817 1 7 9 TN 60 JB07/02 1821 8 16 9 PGFINLE 55 JB07/03 1824 28 31 9 PGFINLE 55 JB07/04 1824 29 32 9 PGFINLE 60B JB07/05 1824 33 36 9 PGFINLE 60 JB07/06 1871 8 9 9 TN 55 JB CENTRE07/07 1845 5 11 9 PGFINLE 60B JB07/08 1864 7 10 9 PGFINLE 13 JB07/09 1812 1 2 9 PGFINLE 13 J/B07/10 1882 9 13 9 PGFINLE 13 JB07/11 1806 15 23 9 PGFINLE GOBELET 13 J/B07/12 1851 25 33 9 PGFINLE 13 JB07/13 1824 30 33 9 PGFINLE 13 JB07/14 1845 1 7 9 PGFINLE 13 JB07/15 1817 2 8 9 PGFINLE 13 JB07/16 1845 4 10 9 PGFINLE 62 JB07/17 1827 7 8 9 PGFINLE 62 JB07/18 1864 9 12 9 PGFINLE 47 M08/01 1824 36 45 9 PGFINLE 50 M08/02 1824 31 34 9 PGFINLE 66B JB08/03 1824 32 35 9 PGFINLE 62 JB08/04 1820 2 7 9 PGFINLE 13 JB08/05 1851 28 36 9 PGFINLE INDET08/06 1820 3 8 9 PGFINLE 74 JB08/07 1871 9 10 9 PGFINLE 74 JB08/08 1821 7 9 9 PGFINLE 72 JB08/09 1817 3 9 9 PGFINLE BALUSTRE08/10 1812 7 8 9 TN INDET08/11 1863 3 3 9 PGFINLE BALUSTRE08/12 1820 5 10 9 PGFINLE POT08/13 1820 1 6 9 PGFINLE BOUTEILLE09/01 1824 35 37 9 TR ASSIETTE 87 JB09/02 1851 9 17 9 TR ASSIETTE 87 JB09/03 1827 5 6 9 TR 89 JB09/04 1824 41 42 9 TR 92 JB09/05 1851 14 22 9 TR 92 JB09/06 1806 11 19 9 TR GOBELET 97 JB91


Pl / n°USInventairedessininventairedefinitifSecteur Catégorie Description Type Atelier09/07 1817 24 30 9 TR GOBELET 97 JB09/08 1824 37 38 9 TR 97 JB09/09 1882 6 10 9 TR 97 JB09/10 1871 3 4 9 TR GOBELET 95 JB09/11 1824 40 41 9 TR GOBELET 95 JB09/12 1820 7 12 9 TR GOBELET 95 JB09/13 1806 10 18 9 TR GOBELET 95 JB09/14 1851 11 19 9 TR GOBELET 95 JB09/15 1824 42 43 9 TR GOBELET 95 JB09/16 1824 38 39 9 TR GOBELET 95 JB09/17 1817 23 29 9 TR GOBELET 95 JB09/18 1824 39 40 9 TR GOBELET 95 JB10/01 1851 6 14 9 ACO ENGOBE ROUGE LYON10/02 1806 3 11 9 ENG B POT10/03 1817 22 28 9 ENG B POT BE<strong>SA</strong>NCON10/04 1817 21 27 9 ENG B POT10/05 1827 3 4 9 ENG B BOL10/06 1817 20 26 9 ENG B BOL10/07 1820 6 11 9 ENG R GOBELET10/08 1820 8 13 9 PCCRU ENGOBE BLANC10/09 1824 20 24 9 PCCRU10/10 1882 4 8 9 PCCRU ENGOBE BLANC10/11 1871 5 6 9 PCCRU ENGOBE BLANC11/01 1882 5 9 9 PCMIFIN POT11/02 1845 6 12 9 PCMIFIN POT11/03 1824 12 16 9 PCMIFIN POT BE<strong>SA</strong>NCON L11/04 1871 6 7 9 PCMIFIN POT11/05 1851 8 16 9 MICACMIFIN POT11/06 1812 6 7 9 PCMIFIN POT11/07 1864 3 6 9 MICACMIFIN POT BE<strong>SA</strong>NCON11/08 1812 8 9 9 MICACMIFIN POT BE<strong>SA</strong>NCON11/09 1820 9 14 9 MICACMIFIN POT BE<strong>SA</strong>NCON11/10 1824 6 11 9 MICACMIFIN POT BE<strong>SA</strong>NCON11/11 1871 4 5 9 MICACMIFIN POT BE<strong>SA</strong>NCON11/12 1851 10 18 9 MICACMIFIN POT BE<strong>SA</strong>NCON11/13 1824 14 18 9 MICACMIFIN POT BE<strong>SA</strong>NCON11/14 1817 10 16 9 MICACMIFIN POT11/15 1824 19 23 9 PCMIFIN POT STOCKAGE11/16 1864 2 5 9 PCMIFIN POT STOCKAGE11/17 1821 9 10 9 PCMIFIN POT STOCKAGE11/18 1824 17 21 9 MICACMIFIN POT STOCKAGE11/19 1820 10 15 9 PCMIFIN POT STOCKAGE12/01 1817 16 22 9 MICACMIFIN MARMITE12/02 1806 13 21 9 PCMIFIN MARMITE12/03 1812 4 5 9 MICACMIFIN MARMITE92


Théâtre d’Alésia – Rapport d’activité 2006Pl / n°USInventairedessininventairedefinitif12/04 1824 16 20 9 MICACMIFIN MARMITE12/05 1821 10 11 9 MICACMIFIN MARMITE12/06 1806 14 22 9 MICACMIFIN MARMITE12/07 1851 7 15 9 MICACMIFIN MARMITESecteur Catégorie Description Type Atelier12/08 1824 7 12 9 MICACMIFIN COUVERCLE12/09 1824 15 19 9 PCMIFIN COUVERCLE12/10 1864 4 7 9 PCMIFIN COUVERCLE13/01 1845 9 15 9 PCGROS POT STOCKAGE13/02 1871 7 8 9 PCGROS POT STOCKAGE13/03 1817 19 25 9 PCGROS POT STOCKAGE13/04 1824 13 17 9 PCGROS POT STOCKAGE13/05 1851 13 21 9 PCGROS POT STOCKAGE13/06 1851 12 20 9 PCGROS POT STOCKAGE13/07 1845 8 14 9 PCGROS POT STOCKAGE13/08 1824 18 22 9 PCGROS JARRE13/09 1817 17 23 9 PCGROS COUVERCLE13/10 1817 18 24 9 PCGROS COUVERCLE14/01 1821 2 4 9 PGMIFIN POT14/02 1806 6 14 9 PGMIFIN POT14/03 1821 5 7 9 PGMIFIN POT14/04 1817 14 20 9 PGMIFIN POT14/05 1863 1 1 9 PGMIFIN POT14/06 1824 23 27 9 PGMIFIN POT14/07 1871 10 11 9 PGMIFIN POT14/08 1845 11 17 9 PGMIFIN POT14/09 1824 27 30 9 PGMIFIN POT14/10 1824 22 26 9 PGMIFIN POT14/11 1851 26 34 9 PGMIFIN POT - DEBUT D’ANSE14/12 1824 24 44 9 PGMIFIN POT14/13 1851 27 35 9 PGMIFIN POT14/14 1882 7 11 9 MICAGMIFIN POT14/15 1864 5 8 9 PGMIFIN POT14/16 1851 23 31 9 PGMIFIN POT14/17 1817 13 19 9 PGMIFIN POT14/18 1818 3 4 9 PGMIFIN POT15/01 1824 25 28 9 PGMIFIN MARMITE15/02 1845 10 16 9 PGMIFIN MARMITE15/03 1817 12 18 9 PGMIFIN MARMITE15/04 1821 3 5 9 PGMIFIN MARMITE15/05 1845 7 13 9 PGMIFIN MARMITE15/06 1851 24 32 9 PGMIFIN MARMITE15/07 1824 21 25 9 PGMIFIN MARMITE15/08 1806 4 12 9 PGMIFIN MARMITE15/09 1817 11 17 9 PGMIFIN MARMITE15/10 1827 4 5 9 PGMIFIN MARMITE93


Pl / n°USInventairedessininventairedefinitifSecteur Catégorie Description Type Atelier15/11 1817 9 15 9 PGMIFIN COUVERCLE15/12 1821 4 6 9 PGMIFIN COUVERCLE15/13 1806 5 13 9 PGMIFIN COUVERCLE15/14 1820 4 9 9 PGMIFIN COUVERCLE15/16 1827 6 7 9 PGMIFIN COUVERCLE16/01 1817 15 21 9 PGMIFIN JATTE16/02 1824 26 29 9 PGGROS JATTE - DEG COQUILLE16/03 1851 5 13 9 AMP PATE ORANGE FINE G 1 ? GAULE16/04 1812 2 3 9 AMP G 2 MARSEILLE16/05 1824 9 14 9 AMP DRS 20 BETIQUE17/01 2017 2 2 9 SIG SG ESTAMPILLE ACV MONTANS17/02 1802 2 6 10A SIG SG ESTAMPILLE ACV MONTANS17/03 1851 1 9 9 SIG SG ESTAMPILLE ACUTI MONTANS17/04 1827 1 2 9 SIG SGESTAMPILLE [OFFIC/ACUTI]MONTANS17/05 1802 3 7 10A SIG SG ESTAMPILLE ACV MONTANS17/06 1801 1 3 9 SIG SG ESTAMPILLE ]LBVS.F GRAUFESENQUE17/07 1851 2 10 9 SIG SG ESTAMPILLE ATEI GRAUFESENQUE17/08 2017 1 1 9 SIG SG ESTAMPILLE ATEI.F GRAUFESENQUE17/09 1966 3 5 10B SIG SG ESTAMPILLE BILI[ GRAUFESENQUE17/10 1814 1 29 10A SIG SGESTAMPILLE ]BAI[ -INDETGRAUFESENQUE17/11 1817 25 31 9 SIG SG ESTAMPILLE - INDET GRAUFESENQUE17/12 1802 1 5 10A SIG CGPHASE 2 - ESTAMPILLECINTVTERLEZOUX17/13 2172 1 9 10A SIG SG ESTAMPILLE - OF COCI GRAUFESENQUE17/14 1865 1 5 10B SIG IT ESTAMPILLE - INDET ITALIQUE17/15 1873 1 3 12 SIG SG17/16 1847 1 7 10B SIG SG17/17 1824 1 6 9 SIG SG17/18 2193 1 2 12 SIG SG17/19 1802 4 8 10A SIG SGESTAMPILLE OF IP[ -INDETESTAMPILLE MA.SC[- INDETESTAMPILLE MATEIS- INDETESTAMPILLE OF MOD[ - 1DRG 29BINDIVIDUESTAMPILLE NIX[ -INDETGRAUFESENQUEGRAUFESENQUEGRAUFESENQUEGRAUFESENQUEGRAUFESENQUE17/20 1871 1 2 9 SIG SG ESTAMPILLE OF PRIMI GRAUFESENQUE17/21 1892 1 3 10B SIG SG ESTAMPILLE OF.PRIMI GRAUFESENQUE17/22 1886 1 1 9 SIG SGESTAMPILLE OF P[ -INDETGRAUFESENQUE17/23 1809 4 6 10B SIG SG ESTAMPILLE - INDET GRAUFESENQUE17/24 1806 1 9 9 SIG SG ESTAMPILLE SVA MONTANS17/25 1808 1 3 10A SIG SG ESTAMPILLE VAL[ MONTANS17/26 1827 2 3 9 SIG SG ESTAMPILLE - INDET GRAUFESENQUE17/27 1804 1 5 4C SIG IT ESTAMPILLE - INDET ITALIQUE17/28 1824 2 7 9 SIG SGESTAMPILLE ]NNI/SEX.F- INDETGRAUFESENQUE17/29 1802 5 9 10A SIG SG ESTAMPILLE O[ - INDET GRAUFESENQUE17/30 1848 1 17 10B SIG SG ESTAMPILLE - INDET GRAUFESENQUE17/31 1846 1 3 10B PGFINLE ESTAMPILLE ALBVS FF17/32 1851 3 11 9 TN ESTAMPILLE17/33 1806 2 10 9 TN ESTAMPILLE ] XIVI94


Théâtre d’Alésia – Rapport d’activité 2006Pl / n°USInventairedessininventairedefinitifSecteur Catégorie Description Type Atelier17/34 2193 2 3 12 TN ESTAMPILLE17/35 1887 2 5 10A TN ESTAMPILLE ]IUP17/36 1966 1 3 10B TR ESTAMPILLE MAINO17/37 1824 3 8 9 TR ESTAMPILLE17/38 1899 1 2 11 AMP TIMBRE GAT DRS 1 ITALIE18/01 1889 4 5 10A PGFINLE GRAFFITO : AN18/02 1809 3 5 10B TR GRAFFITO ]ETTA18/03 1965 9 15 10A SIG CG PHASE 3 - GRAFFITO LEZOUX18/04 1821 1 3 9 SIG SG GRAFFITO GRAUFESENQUE18/05 1947 3 5 4C PGFINLE GRAFFITO18/06 2172 2 10 10A SIG SG GRAFFITO - OC GRAUFESENQUE18/07 1965 10 16 10A SIG CG PHASE 2 - GRAFFITO LEZOUX18/08 1960 1 5 12 PGFINLE GRAFFITO18/09 1966 4 6 10B SIG SG GRAFFITO Z GRAUFESENQUE18/10 1947 4 6 4C PGFINLE GRAFFITO18/11 1927 1 2 10B PCMIFIN GRAFFITO18/12 1966 2 4 10B TR GRAFFITO18/13 1965 1 7 10A SIG SG GRAUFESENQUE95


Pl. 1 - Mobilier de La Tène D2b/Epoque augustéenne - Ech. 1/3123465789100 3 6 9 12 15 cm


Pl. 2 - Mobilier de La Tène D2b/Epoque augustéenne - Ech. 1/312345678 91012110 3 6 9 12 15 cm


Pl. 3 - Mobilier de l'époque tibérienne - Ech. 1/3123 45678910111213 14 150 3 6 9 12 15 cm


Pl. 4 - Mobilier de l'époque claudienne - Ech. 1/312345678910 111213140 3 6 9 12 15 cm


Pl. 5 - Mobilier de l'époque claudienne - Ech. 1/31 23 45 67 8910111213 1415161718192021222324250 3 6 9 12 15 cm26


Pl. 6 - Mobilier de l'époque claudienne - Ech. 1/312 34 56 78 910 11121314 151617180 3 6 9 12 15 cm


Pl. 7 - Mobilier de l'époque claudienne - Ech. 1/31 23456789101112 13141516 170 3 6 9 12 15 cm18


Pl. 8 - Mobilier de l'époque claudienne - Ech. 1/3123456789101112 130 3 6 9 12 15 cm


Pl. 9 - Mobilier de l'époque claudienne - Ech. 1/31 234 5678910111213141516170 3 6 9 12 15 cm18


Pl. 10 - Mobilier de l'époque claudienne - Ech. 1/312 345671189 100 3 6 9 12 15 cm


Pl. 11 - Mobilier de l'époque claudienne - Ech. 1/31 23456789101112131416151718190 3 6 9 12 15 cm


Pl. 12 - Mobilier de l'époque claudienne - Ech. 1/3123456789100 3 6 9 12 15 cm


Pl. 13 - Mobilier de l'époque claudienne - Ech. 1/3123456789 100 3 6 9 12 15 cm


Pl. 14 - Mobilier de l'époque claudienne - Ech. 1/31234 56 78910 111213141516 170 3 6 9 12 15 cm18


Pl. 15 - Mobilier de l'époque claudienne - Ech. 1/32134567891011 12131415160 3 6 9 12 15 cm


Pl. 16 - Mobilier de l'époque claudienne - Ech. 1/3123450 3 6 9 12 15 cm


Pl. 17 - Estampilles - Ech. 1/11 2345689 101112 13714 151617181920 21 23222425262728293031 32333435 36 3738


Pl. 18 - Graffitis et décor - Ech. 1/1123456 78 910111213


3.2. Les monnaies gauloisesBrigitte Fischer• 1842-2 et 1995-2Deux potins de « type Alésia ». Ces pièces sont dérivés des potins « à la grosse tête »attribués aux Séquanes (LT XVI, 5368). Elles sont abondantes à Alésia, d’où l’appellation.Il pourrait bien s’agir d’une production locale.• 1849-1 et 1899-1Deux potins lingons de type LT XXXIII, 8319. Sur une face, deux têtes, opposées, depart et d’autre d’une ligne verticale ; sur l’autre, sanglier à l’échine hérissée. Légende: OYINΔIA.• 1836-2 et 2208-4Deux potins lingons de type LT XXXIII, 8329. Sur chaque face, trois « virgules »disposées autour d’un point central. Grènetis au pourtour. Ce monnayage est trèsabondant dans le quart nord-est de la Gaule. On a découvert des trésors comptantplus de 1000 monnaies. Après la Guerre des Gaules, Alésia est passée sous l’autoritédes Lingons. La présence de ces monnaies est un élément qui confirme cette réalitépolitique.• 1913-1Bronze de type LT XXVIII, 7081, à légende PIXTILOS. Il s’agit d’une monnaie carnute.Les pièces qui constituent ce monnayage ont dû être frappées dans les années40 av. J.-C. Plusieurs deniers romains ayant servi de modèles permettent d’avancercette datation.• 1946-1Bronze du Centre-Ouest. Type LT XIV, 4578 ; RIG 114. Inscription CONNOSEPILLOS / SEDVLLVS. L’iconographie guerrière du revers est intéressante. Surcette face, on voit un cavalier galopant à d., avec carnyx ; deux petits sangliers sontdisposés verticalement au-dessus de la croupe du cheval. Sous l’animal, personnagecouché, face contre terre. Cette pièce est une imitation d’un denier romain de47 av. J.-C.• 2177-1Petite monnaie qui semble être en bas argent et pourrait être grecque, ou frappée enNarbonnaise à l’imitation d’une pièce grecque. D/ Tête de Cérès ? – R/ illisible.114


Théâtre d’Alésia – Rapport d’activité 20063.3. Les monnaies romainesLaurent PopovitchIdentification• 1801-1 (sect. 9)AUGUSTE ; Tibère César ; as cuivre, poids : 11,26 ; diamètre 2,48 ; axe 1(r) TI CAE<strong>SA</strong>R AVGVST - F IMPERAT VII ; Tête l. à d. ; ROM ET AV(G) ; L’autelde LyonRIC I 245 ; Lyon 114 ; Lyon ; 13-14 ; usure 1/5.• 1804-2 (sect. 4c)AUGUSTE ; Id. ; quadrans laiton ; poids : 2,96 ; diamètre : 1,86 ; axe 5(r) IMP - (CAE<strong>SA</strong>R) ; Tête l. à d. ; AVGVSTVS ; Aigle éployé deb. de face, tête à g.RIC I 227 ; RPC 508 ; auxiliaire de Lyon (RPC) ; 10 av. J.-C. ? (RPC) ; usure 1/5.• 1815-1 (sect. 4c)TIBERE ; Auguste divinisé ; as cuivre ; poids : 8,31 ; diamètre 2,81 ; axe 3DIVVS AVGVST[VS PATER] ; Tête rad. à g. [entaille profonde sur effigie] ; S - C ;Foudre ailé vert.RIC I 83 ; BNC II 141 ; Rome ; 34-37 (RIC) ; usure 2/5.• 1817-2 (sect. 9)Ier ind. ?; as cuivre ; poids : 7,10usure /5.• 1821-2 (sect. 9)AUGUSTE ; Tibère César ; semis laiton ; poids : 3,91 ; axe 4(r) [TI CAE<strong>SA</strong>R AVGVST F I]MPERAT VII ; Tête l. à d.[ROM] ET AVG ; L’autelde LyonRIC I 246 ; Lyon 115 ; Lyon ; 13-14 ; usure 1/5.• 1848-3 (sect. 10b)AUGUSTE ; Germanus Indutilli L. ; quadrans laiton ; poids 2,54Tête diad. à d ; [GERMANVS] ; [IND]VTILLI L ; Taureau cornupète à g.RPC 506 ; RIC I 249» Trèves (?) ; v. 10 av. J.-C. ; usure -/5.• 1869-4 (sect. 10b)AUGUSTE ; as cuivre ; poids : 7,85[ROM ET AVG] ; L’autel de LyonRIC I 233 ou 245 ; Lyon ; 10 à 14 ; usure -/5.115


• 1882-1 (sect. 9)AUGUSTE ; Tibère César ; semis laiton, poids : 4,54 ; 1(r) T[I CAE<strong>SA</strong>R AVGVST F IMPERAT VII] ; Tête l. à d. ; ROM [ET AVG]; L’autelde LyonRIC I 246 ; Lyon 115, Lyon ; 13-14 ; usure 1/5.• 1892-1 (sect. 10a)AUGUSTE ; Triumuir ind. ; as cuivre ; poids : 7,48 ; diamètre 2,64[...] ; Tête nue à d. [entaille profonde sur effigie]Rome ; 16 à 6 av. J.-C. ; usure 5/5• 1918-2 (sect. 12)TRAJAN ; Id. ; denier argent ; poids : 2,99, diamètre 1,89 ; axe 6IMP TRAIANO AVG [GER DAC] PM TR P ; Tête l. à d. Egide ; [COS] V PP SPQROPTIMO PRINC ; Aequitas deb. à g. ten. balance à g. et cornucopia à d.RIC II 118var. ; Rome ; 107-111 ; usure 1/5.• 1927-1 (sect. 10b)AUGUSTE ; Germanus Indutilli L. ; quadrans laiton ; poids : 3,00 ; axe 10Tête diad. à d ; [GE]RMANV[S] ; [INDVTILLI L] ; Taureau cornupète à g.RPC 506 ; RIC I 249» ; Trèves (?) ; v. 10 av. J.-C. ; usure -/5.• 2044-1 (sect. 12)DOMITIEN ; Id. ; as cuivre ; poids 9,85 ; axe 6[IMP CAES DOMIT AVG GERM] COS XV CENS PER PP ; Tête l. à d. ; MONETA- [AVGVSTI] ; S - C ; Moneta deb. à g. ten. balance à g. et cornucopia à d.RIC II 395 ; BMC II 449 ; Rome ; 90-91 ; usure 2/5.• 2172-4 (sect. 10a)AUGUSTE ; Tibère César ; as cuivre ; poids : 10,19(r) [TI CAE<strong>SA</strong>R AV]GVST - F IM[PERAT VII] ; Tête l. à d. ; [...]RIC I 245 ; Lyon 114 ; Lyon ; 13-14 ; usure1/5.• 2189-1 (sect. 12)SPQR ; as oncial (moitié) bronze ; poids : 9,04Rome ; 170-145 ou 114-91 av. J.-C. ; usure 5/5.• 2193-1 (sect. 12B)VESPASIEN ; Id. ; dupondius laiton ; poids : 11,25 ; axe 6IMP CAES VESPASIANVS AVG COS III ; Tête rad. à d. Globe ; S - C ; ROMA ;Roma ass. à g. sur cuirasse ten. couronne à g. et parazonium à d.RIC II 476 ; BNC III 804 ; Lyon ; 71 ; usure 2/5.116


Théâtre d’Alésia – Rapport d’activité 2006• vrac cavea 1AUGUSTE ; C. Gallius Lupercus ; as cuivre ; poids : 7,34[...] ; Tête nue à d. ; [C GALLIVS LVPE]RCV[S III VIR AAAFF] ; [S] CRIC I 379 ; BNC I 428 ; Rome ; 16 av. J.-C. ; usure -/5.• vrac cavea 2AUGUSTE ; Id. ; as cuivre ; poids : 10,20(r) [CAE<strong>SA</strong>R - PONT MAX] ; [RO]M ET [AVG] ; L’autel de LyonRIC I 230 ; Lyon 73 ; Lyon ; 7-3 av. J.-C. (Van Heesch 1993) ; usure 1/5.117


3.4. Étude du mobilier métalliqueFederica EgloffLe mobilier métallique de la campagne de 2006 a été traité suivant une méthode préciseemployée depuis plusieurs années au centre archéologique européen du Mont-Beuvray. Nous décrirons dans un premier temps la méthode de traitement, puis nousprésenterons les différents types d’objets mis au jour. Pour faciliter la lecture du texte,nous utiliserons le terme « bronze » afin de décrire les alliages à base de cuivre.Le traitement du mobilier métalliqueLe mobilier métallique a été traité selon la méthode mise au point par Jean-PaulGuillaumet et expérimentée depuis 2000 sur le chantier de fouilles de la Côme Chaudronà Bibracte (Guillaumet, 2003). Actuellement utilisée par l’ensemble des équipeseuropéennes travaillant sur le site, elle comprend la prise en main du mobilier depuissa mise au jour jusqu’à son enregistrement et son stockage. Le traitement et l’analysedu mobilier métallique issu des fouilles de cette année, que nous présentons dans cerapport, ont été réalisés au centre archéologique européen du Mont-Beuvray – quidispose des infrastructures nécessaires – et dans le cadre d’une convention spécifiqueavec <strong>Archeodunum</strong>.La chaîne opératoire de traitementLa chaîne opératoire de traitement de ce mobilier peut se décomposer comme suit :a. le séchageLe mobilier métallique, quel que soit le métal considéré, est séché dans une étuve pendantau moins 24 heures à environ 60°C. Ce temps peut être augmenté si l’objet estparticulièrement épais. Il s’agit d’éliminer toute trace d’humidité à la surface et en profondeur,qui risquerait sinon d’accélérer le processus de corrosion. Nous recommandonspour cela, lors de la fouille, d’éviter de stocker le mobilier métallique dans des minigriphermétiquement fermés, ce qui recrée un milieu humide particulièrement nocif.b. le tri préliminaireUn premier tri par matériau est effectué à l’intérieur de chaque unité stratigraphique.En premier lieu, les scories sont mises de côté et classées par catégorie (scories defer, scories de bronze, scories de foyer).Les objets et fragments en bronze sont séparés des autres objets. Ils sont en généralassez facilement identifiables. En effet, la corrosion la plus fréquemment observéesur ce type de matériau est de type passif, ce qui signifie qu’elle ne déforme pas l’objetmais le recouvre simplement d’une patine protectrice. Les métaux blancs à basede plomb subissent le même genre de traitement. L’argent et l’or sont quant à euxtrès peu sujets à la corrosion en raison de leur degré d’oxydation très élevé.Le tri préliminaire prend plus d’importance pour les objets en fer. Les objets sontsujets à une corrosion de type actif qui a tendance à déformer l’objet jusqu’à le rendreillisible. Les objets facilement identifiables, tels les clous bien conservés, sontisolés tandis que les autres éléments subiront un nettoyage par sablage afin de mieuxles comprendre.118


Théâtre d’Alésia – Rapport d’activité 2006c. le nettoyageIl dépend directement du tri préliminaire et de la résistance des matériaux.Les scories, très résistantes, peuvent être nettoyées par l’usage d’ultrasons voiremême lavées à l’eau. Cette étape prend alors place avant le séchage à l’étuve.Les objets en fer sont nettoyés au moyen de la technique du sablage afin d’éliminerles produits de corrosion en surface et de mieux saisir leur forme originelle. Cesablage est un diagnostic destiné à l’identification de l’objet et non un nettoyagecomplet. Il est effectué au niveau de la tête pour les clous afin de déterminer leurtypologie. Les tôles subissent un léger balayage de surface afin de mettre au jourd’éventuels trous de rivets ou des reliefs. Cette technique très efficace a notammentpermis la découverte des dents d’une lime en fer (cf. infra).Les autres objets métalliques ne subissent pas de sablage en raison de leur fragilité.Ils sont nettoyés au moyen de brosses et parfois d’outils tranchants de typescalpel.L’étude et l’enregistrementCette étape consiste en l’analyse du mobilier de chaque unité stratigraphique suivantun mode opératoire précis enregistré à travers un système de cinq fiches successives.Il regroupe quatre niveaux d’étude, qui vont de l’observation globale du mobilierjusqu’à l’individualisation des objets.a. la fiche d’inventaire sommaire du mobilierIl s’agit du premier niveau descriptif. Cette fiche permet d’obtenir une vision rapideet complète de la totalité du mobilier non céramique de l’unité stratigraphique. Plusieursmatériaux sont décrits : les métaux, les scories, le verre, la pierre et les matériauxorganiques. Pour chacun d’entre eux, la quantité de fragments en NMI et lepoids total sont donnés. Ces deux éléments sont un indicateur rapide de la richesseen mobilier de l’unité stratigraphique.La catégorie “métal”, qui nous intéresse plus dans le cadre de cette étude, est subdiviséeen : objets en fer, clous en fer, déchets en fer, battitures, objets en base cuivre,déchets en base cuivre et autres métaux. Il s’agit de catégories relativement simplesà identifier même pour le profane.b. la fiche d’inventaire analytique du métalCette fiche consiste en une subdivision ultérieure des catégories d’objets métalliquesdéfinis dans l’inventaire sommaire. Ce niveau requiert les compétences d’un spécialistecapable de caractériser les types d’objets et de déchets.c. la fiche de détermination de la petite quincaillerieCette fiche est réservée à la détermination des différents types de clous. Ceux-ci sontdivisés en trois grandes catégories – les clous de charpenterie, les clous de menuiserieet les clous de décoration ou de protection. Ils sont essentiellement définis partrois caractéristiques principales : la longueur totale, l’épaisseur de la tige sous la têteet la morphologie de la tête. Rappelons que pour les périodes qui nous intéressent,les tiges de clous ont toujours une section carrée. Si celle-ci est circulaire, alors ils’agit d’un autre objet. Ce simple constat permet donc au néophyte d’isoler sans tropde difficultés les objets intéressants. Ceci explique la nécessité de sabler les clous,précisément à cet endroit.d. la liste récapitulative des objets individualisésCette fiche récapitule la totalité des objets individualisés dans l’unité stratigraphi-119


que, quel que soit leur matériau d’origine. Chacun d’entre eux reçoit un numérospécifique qui permet de le retrouver dans l’inventaire.e. la fiche descriptive d’objet non céramiqueCette fiche rassemble les informations concernant le matériau et le type de chaqueobjet isolé ainsi qu’un certain nombre d’éléments complémentaires tels le poids etles dimensions. Un croquis est souvent réalisé, dans la majorité des cas à l’échelle1/1. Une case indique le traitement spécifique subi par l’objet.3.4.1.3. Le stockageLe mobilier enregistré est ensuite stocké dans des minigrip par unité stratigraphiqueet ensuite par catégorie. Les objets isolés lors de l’étude sont rangés dans des sacsportant le numéro d’objet qui leur a été attribué. Parmi ceux-ci, les objets rares etfragiles sont placés dans des boîtes à membrane.Une liste des objets intéressants du point de vue scientifique et muséographique estalors dressée. Elle propose un traitement de consolidation pour ceux-ci, qui doit êtreeffectué dans un laboratoire spécialisé.Le mobilierLes fibulesLa campagne de 2006 a livré une quantité importante de fibules, pour la plupart enbronze. Elles ont été traitées à part en raison de leur important potentiel de datation.Afin de conserver une bonne homogénéité dans les types, nous avons choisi d’utiliserla classification de Feugère (Feugère, 1985), qui présente l’avantage d’engloberla majorité des fibules mises au jour en 2006.a. Les fibules en ferTrois fibules en fer ont pu être retrouvées cette année.La première provient de l’US 1814 (1814-14). Il s’agit d’une fibule à quatre spires etcorde externe du type 2 de Feugère, type des fibules de La Tène III. Sa datation estévaluée aux deuxième et troisième quarts du I er siècle av. J.-C. Une seconde fibule dumême type a été retrouvée dans l’US 1930 (1930-04).La troisième fibule, issue de l’US (1932-01) est une fibule à charnière du type 16 deGuillaumet (Guillaumet, 1984). Sa datation se situe entre la deuxième moitié du I ersiècle av. J.-C. et la première moitié du I er siècle ap. J.-C.b. Les fibules en bronzeUne fibule du type 13a de Feugère, ou fibule à ailettes provient de l’US 2090 (2090-02). Ce type est datable entre le dernier quart du I er siècle av. J.-C. et les premièresannées du I er siècle ap. J.-C. Il connaît une distribution qui se limite au Centre-Est dela Gaule. Sa production est peut-être même réalisée directement à Alésia (Feugère,1985 : 259).Plusieurs fibules en bronze du type Aucissa ou type 22 de Feugère, ont été retrouvées.Plusieurs variantes ont pu être isolées.Les exemplaires des US 1845 et 2172 (1845-02, 2172-02) appartiennent au type22b2, le plus classique et le plus diffusé dans tout l’Empire romain. Il est bien daté120


Théâtre d’Alésia – Rapport d’activité 2006dès 20-10 av. J.-C. en raison de sa présence dans les camps d’Haltern, d’Oberaden,de Nimègue et de Mayence, d’où la nature militaire qui lui a été attribuée (Feugère,1985 : 318). Sa production semble s’arrêter à la fin de l’époque claudienne. Il s’agitbien sûr d’un terminus post quem car on retrouve quelques fibules dans des contextesnéroniens ou flaviens.Un exemplaire issu de l’US 1995 (1995-01) appartient au type 22a2 de Feugère.Ces fibules possèdent une datation haute, située entre le troisième quart du I er siècleav. J.-C. et la fin du règne d’Auguste. Les modèles trouvés en Gaule se distinguentfortement des exemplaires italiens et l’auteur en déduit l’existence d’un atelier defabrication spécifique pour la Gaule (Feugère, 1985 : 319).La fibule (1960-01) est du type 22b1 de Feugère. Ce type est daté sur la base decomparaisons morphologiques entre les variantes 22a2 et 22b2, entre 20/10 av. J.-C. et le début du règne de Tibère. Sa distribution géographique présente les mêmesspécificités que le type 22a2.Une autre fibule (1848-15) est à classer dans le type 22d de Feugère, type des fibulesà arc multiple. Ce type est daté entre 10 et 60 ap. J.-C. On le retrouve en Gaule duCentre, du Nord et de l’Est, mais également en Belgique, voire en Grande-Bretagne,en Allemagne, en Suisse et en Pannonie.Les deux derniers modèles provenant tous les deux de l’unité stratigraphique 1848(1848-12 et 1848-15) sont trop abîmés pour pouvoir leur attribuer une variante spécifiquedu type 22.Une fibule du type 23a de Feugère a été retrouvée dans l’unité stratigraphique 1814(1814-09). La datation de ce type est du I er siècle ap. J.-C., mais on ne rencontrejamais ces fibules avant l’époque tibérienne. Elles sont très abondantes sous lesrègnes de Claude puis de Néron. Feugère propose une datation assez large entre 20et 60/80 ap. J.-C. Le type 23a est très répandu dans le Centre-Est et le Nord de laGaule, notamment en Bourgogne et en Franche-Comté.Un exemplaire du type 24a de Feugère, ou fibule géométrique circulaire à charnière,a été identifié dans l’unité stratigraphique 1873 (1873-01). Il est bien daté, notammentà Augst, à la période claudienne (30/40 à 60/70 ap. J.-C.). Ce type est trèsfréquent dans le Centre, le Nord et l’Est de la Gaule.La fibule (1802-02) est un modèle de broche zoomorphe représentant un poisson.Ce type de fibule à décor figuré zoomorphe, anthropomorphe voire skeuomorpheest marqué par une très grande variabilité de forme qui empêche la réalisation d’unetypologie spécifique. Ces fibules sont regroupées par Feugère dans ses types 28(skeuomorphes) et 29 (zoomorphes). Notre exemplaire n’est pas émaillé mais simplementétamé ce qui permet de le classer parmi les plus anciens. Ces types peuventapparaître dès 40 ap. J.-C. et on les trouve jusque vers la fin du I er siècle ap. J.-C.,période à partir de laquelle ils sont remplacés par les modèles émaillés.La dernière fibule est malheureusement très mal conservée (1869-02). Cet exemplaireest de forme triangulaire et arborait un décor probablement émaillé. La techniquede fixation de l’ardillon le rapproche de modèles relativement tardifs. Un exemplairesimilaire se trouve en Bretagne (Cotten, 1985). Ces deux éléments permettent deproposer un terminus post quem du troisième quart du I er siècle ap. J.-C.c. La fibule composite (1842-01)Une fibule composite en os et en bronze provient de l’US 1842. Elle est fabriquéeau moyen d’une tablette rectangulaire en os percée de quatre trous qui permettentla fixation des deux faces en bronze au moyen de petits rivets. L’avers de la fibule121


est constitué d’une tôle épaisse creusée de nombreux alvéoles. Ceux-ci servaient deréceptacle à un décor émaillé ou niellé, aujourd’hui disparu.Cette fibule est classable dans le type 26d2 de Feugère (Feugère, 1985), type desfibules géométriques émaillées de forme rectangulaire. Il est élaboré à partir de l’uniqueexemplaire connu trouvé dans la villa de Triengen-Murhubel en Suisse (Ettlinger,1973 : pl. 17, n°2). D’autres modèles d’une forme différente mais présentant lemême schéma de fabrication ont été retrouvés à Vindonissa (Ettlinger, 1973 : 147).L’auteur propose une datation à l’époque Claudienne au plus tard.La datation des fibules du type 26 s’étale entre le troisième quart du I er siècle et leIII e siècle ap. J.-C. Selon Feugère, il est néanmoins certain « que leur fabrication n’apas dépassé l’époque flavienne » (Feugère, 1985 : 364).Le travail des métauxUne quantité non négligeable de témoins du travail des métaux a pu être identifiéedans le mobilier découvert cette année. Il s’agit d’outils, de déchets métalliques, descories et de moules. Ces données ont été rassemblées dans un tableau à la fin decette contribution.a. les outilsQuelques outils peuvent être classés dans le travail des métaux. Ils proviennent tousles trois de la même unité stratigraphique 1965. Celle-ci a en effet livré une lime enfer (1965-05) rectangulaire, dont le manche à soie a disparu et un poinçon en fer(1965-06). Un ciseau du même matériau (1965-04) a peut-être eu également unefonction dans le travail des métaux, mais ceci est moins sûr. Plusieurs autres ciseauxont été mis au jour (cf. infra).b. les déchets métalliquesIls sont présents dans la plupart des US et souvent en quantité non négligeable. Lesplus intéressants sont des déchets de tôles, sous la forme de chutes de découpe (enbronze : 1849, 1869, 1944, 1945 ; en fer : 1851).Plusieurs barres en bronze (1848, 2036) ou en fer (1803, 1814, 1817, 1820, 1824,1864, 1930, 1993) ont également été retrouvées. Certaines portent des traces dedécoupe (en bronze : 1848-04 et 2036-1 ; en fer : 1864-03). Nous citerons égalementla présence de fils de bronze repliés.c. les creusets et les scoriesQuelques petits fragments de creusets ont pu être identifiés dans plusieurs unitésstratigraphiques (1821, 1836, 1847, 1887, 1891, 1993, 2168). Malgré leur rareté, ilsconstituent un bon marqueur du travail des alliages à base de cuivre, déjà attesté parla découverte de déchets en métal.Les scories sont présentes sous trois formes : des scories de foyer, des scories debronze et des scories de fer. Le fait le plus marquant est la faible quantité de scoriesmises au jour. Leur fort degré de fragmentation et la très faible quantité de culots deforge (un exemplaire dans l’US 1847) permettent de penser que nous avons affaire àdes dépôts secondaires.d. la question des moules en terreL’US 2088 a livré trois fragments de moules en association avec des scories debronze et des scories de foyer. Ce mobilier très homogène, auquel on peut ajouterun ciseau en fer, laisse penser que nous avons affaire à une vidange de dépotoird’atelier.122


Théâtre d’Alésia – Rapport d’activité 2006Il est préférable que les fragments de moules soient étudiés par le responsable del’étude du mobilier métallique. Leur grande fragilité nécessite qu’ils soient isolés dureste du mobilier en terre afin qu’ils ne disparaissent pas pendant le lavage. Ils sontrelativement faciles à identifier sur le terrain. Il s’agit d’une argile surcuite au niveaudu contact avec l’objet coulé et crue vers l’extérieur. On les distingue de la céramiquepar la dualité de couleur noire et beige, marquée par une interface grise, et parl’absence de traitement de surface, et par leur fragilité engendrée par cette cuissoninhomogène.Les clous décoratifs ou de protectionUne quantité très importante de clous a été mise au jour en 2006. Parmi ceux-ci, lacatégorie des clous décoratifs ou de protection mérite un peu plus d’attention. Laplupart d’entre eux peuvent en effet être considérés comme des clous de chaussures.Systématiquement en fer, ils sont caractérisés le plus souvent par une tête hémisphériquecreuse. Cette année, des clous de chaussures ont été retrouvés dans lesUS 1814, 1851, 1872, 1876, 1877, 1878, 1880, 1891, 1966 et 1995. Dans certainescouches, ils représentent entre 30 et 50 % du total des clous découverts (1872, 1876,1877, 1880, 1995). Une telle abondance peut s’expliquer par la proximité d’un lieude passage, voie ou cour.Les autres objets remarquablesUn certain nombre d’autres objets intéressants ont été étudiés. Ils ont été regroupésdans la mesure du possible dans des catégories spécifiques (clefs, styles, outils et instruments,parure). Leur valeur chronologique est néanmoins très peu significative.a. les clefsDeux clefs ont été mises au jour en 2006.La première est une clef en bronze (1869-06) dont le panneton est perpendiculaire àl’axe de l’anneau ajouré. Comme l’a signalé M. Brunet, ces clefs fonctionnaient parretrait (Rapport d’activité 2005 : 105). Elles sont très fréquentes à l’époque galloromaine(Masurel, 1979).La seconde clef est une clef laconienne en fer (2090-01). Elle est composée d’unelongue tige coudée dont l’extrémité est fixée à un anneau pour le transport et la suspension.On trouve déjà ce type de clef à Manching (Jacobi, 1974).b. les stylesLa fouille de cette année a enrichi considérablement la collection de styles en ferconnus (un exemplaire trouvé en 2005 : 1260-44 ; deux en 2004 : 1052-5 et 1055-9).Sept styles ont été mis au jour en 2006 (1806-02 et 03 ; 1814-12 ; 1817-04 ; 1837-01 ; 1944-01 ; 1965-01.) Leur poids moyen est d’environ 10 g. Nous signalerons laprésence d’un style orné de cannelures, très bien conservé qui rappelle les modèlesen bronze bien connus. Les exemplaires ornés en fer sont relativement rares car ilsnécessitent un surcroît de travail pendant le forgeage (Manning 1976 : 34).c. les outils et les instrumentsPlusieurs outils en fer ont été découverts. La plupart d’entre eux sont des fragmentsde ciseaux, pour lesquels l’attribution à un artisanat spécifique est difficile (1814-28,1966-02, 2088-01). Le long planoir en fer (2172-06) est plus simple à interpréter. Ilsert au travail du bois et éventuellement à la fabrication des sabots.123


On notera également la présence de deux pique-bœufs ou stimuli en fer (1824-01,1848-13), relativement bien conservés.Neuf aiguilles attestent du travail du textile et du cuir. Tant en bronze (1869-01et 05, 1871-01, 1918-05, 2111-01, 2133-01) qu’en fer (1823-1, 1824-05, 1930-03),ces objets sont très fréquents sur les sites gallo-romains, tels Autun (Pinette, 1987 :223).Plusieurs couteaux viennent compléter la liste des objets de cette catégorie (1814-03,1847-01,1865-01, 1887-01, 2031-01). Parmi ceux-ci, nous signalerons deux couteauxà soie de dimensions réduites (en fer : 1865-01 ; en bronze : 2031-01), qui ontpeut-être joué un rôle en tant qu’instruments de toilette ou de chirurgie (Pinette,1987 : 170, n°306).Les instruments de mesure sont représentés par un poids en plomb (1819-01) deforme cylindrique rehaussé de cercles pointés et par une branche de compas en fer(2083-01). Une fois de plus, ces exemplaires ne sont pas rares dans les contextesd’époque gallo-romaine, comme à Autun (Pinette, 1987).d. les paruresDeux éléments de parure intéressants sont à signaler. Il y a tout d’abord un fragmentde bracelet en sapropélite (1836-01). Ce matériau est attesté du Ha C et il est produitau moins jusqu’à La Tène B2/C1 en Europe Centrale (Venclová, 2001). Il est égalementprésent sur l’oppidum de Manching, puis dans des contextes tardifs à Augst(Riha, 1990 : 63 et planche 24).Le second objet est une bague en fer orné d’une intaille noire (2208-03). L’intaille(en pâte de verre ?) figure un lion gravé, tête à gauche. Plusieurs bagues en fer ont étéretrouvées à Augst (Riha, 1990 : planche 6). Un modèle en bronze très tardif (III e -IV esiècle ap. J.-C.) arborait un décor de lion sur du verre (Riha, 1990 : n°48, planche 4).Néanmoins, pour ces bagues en fer - attributs uniquement masculins symbolisant lestatut de chevalier jusqu’à la fin du I er siècle ap. J.-C. - on peut tout à fait envisagerune datation ancienne.e. les autres objetsPlusieurs autres objets remarquables ont été découverts cette année :- une applique décorative en bronze (1849-02)- deux éléments, l’un en bronze (2032-01) et l’autre en fer (1817-06) qui viennents’ajouter à une troisième pièce trouvée à Alésia en 2005 (Rapport 2005 : planche 16,1304-2) et décrite comme une boucle en forme de D. Nous proposons de les interprétercomme des manilles, à l’instar des propositions de Guillaumet (Guillaumet, 2003).- un rivet ornemental de grille de portail ou de fenêtre en fer (1814-07). Un exemplaireidentique est conservé au musée de Newcastle (Manning 1976 : n°154). Plusieurstravaux traitent de ces types de grilles que l’on retrouve parfois associées à desvitres en verre (Manning et Painter, 1967)- deux clous décoratifs en fer de section hémisphérique creuse (1820-02 et 1846-01).La grandeur de leur tête fait penser à des clous d’umbo de bouclier.ConclusionL’analyse du mobilier métallique au centre archéologique européen du Mont-Beuvraymet l’accent sur l’importance du traitement en direct du mobilier en provenancede la fouille. Ceci permettrait de mieux contrôler les étapes de séchage du mobilieret de faciliter son étude relativement longue.L’étude du mobilier moins noble, notamment des déchets et des chutes, dévoile égalementla présence de témoins forts du travail des métaux, en particulier celui du124


Théâtre d’Alésia – Rapport d’activité 2006bronze. La présence de clous de chaussure en nombre souligne l’existence de plusieursespaces de circulation.Le nombre important de fibules permet de proposer quelques éléments de datation.A l’instar de ce qui a pu être démontré les années précédentes, le spectre de datationest très large puisque les productions métalliques s’étalent entre le I er siècle av. J.-C.et le III e siècle ap. J.-C.BibliographieCotten 1985 : COTTEN (J.Y.) – Les fibules d’Armorique aux âges du fer et à l’époqueromaine. Université de Haute-Bretagne, 1985.Ettlinger 1973 : ETTLINGER (E.) – Die römischen Fibeln in der Schweiz, Berne,Francke Verlag, 1973.Feugère 1985 : FEUGÉRE (M.) – Les fibules en Gaule méridionale. De la conquêteà la fin du V e s. ap. J.-C. Edition du centre national de la recherche scientifique, Paris,1985.Guillaumet 1984 : GUILLAUMET (J.P.) – Les fibules de Bibracte, technique ettypologie. Dijon, 1984.Guillaumet 2003 : GUILLAUMET (J.P.) – Paléomanufacture métallique. Méthoded’étude. Collection Vestigia, 2003.Jacobi, 1974 : JACOBI (G.) – Werkzeug und Gerät aus dem Oppidum von Manching,Die Ausgrabungen von Manching, Band 5. Wiesbaden, 1974.Manning 1976 : MANNING (W.H.) – Catalogue of romano-british ironwork in themuseum of Antiquities Newcastle-upon-Tyne, 1976Manning et Painter 1967 : MANNING (W.H.) et PAINTER (K.S.) – A roman ironwindow-grille from Hinton St Mary villa, British Museum Quarterly 31, pp.122-130, 1967Masurel 1979 : MASUREL (H.) – Contribution à l’étude de la serrurerie galloromaine.Mémoire de l’École du Louvre, 1979.Pinette 1987 : Pinette (M.), dir. - Autun - Augustodunum : capitale des Eduens.Autun : Ville d’Autun, 1987. Exposition tenue à l’hôtel de ville d’Autun du 16 marsau 27 octobre 1985.Riha 1990 : RIHA (E.) – Der römische Schmuck aus Augst und Kaiseraugst. Augst,1990.Venclová 2001 : VENCLOVA (N.) – Výroba a sídla v době laténské. ProjektLoděnice. Praha, 2001.125


Petit mobilier : inventaire et datation des objets remarquablesUS No Pl. Objets remarquables Datation1802 2 20 fibule en bronze, broche zoomorphe (poisson) 40 ap. J.-C. à fin du 1 er s. ap. J.-C.1806 2 21 style en fer (13,9 gr.)3 style en fer (5,4 gr.)1814 3 lame de couteau (?) en fer (24,6 gr.)7 23 rivet ornemental (grille de portail) en fer (32,6 gr.)9 19 fibule en bronze (7,5 gr.), type 23a de Feugère 20 à 60/80 ap. J.‐C.12 21 style en fer (16,3 gr.)14 fibule en fer (4,7 gr.), 4 spires corde externe type 2 de Feugère 2 e et 3 e quart du 1 er s. av. J.‐C.24 attache d’anse en fer (3,9 gr.)1817 4 style en fer (1817-04, 4,8 gr.)6 23 manille (?) en fer (3,1 gr.)1819 1 22 poids en plomb (19,8 gr.)1820 2 clou décoratif (umbo?) en fer (11,5 gr.)1823 1 22 aiguille en fer (1,7 gr.)1824 1 22 pique-boeuf en fer (1824-01, 4,1 gr.)5 épingle ou aiguille en fer (1,8 gr.)1827 1 anneau en base cuivre (0,9 gr.)1836 1 23 bracelet en sapropélite (2,2 gr.) LT C21837 1 21 style en fer (10,7 gr.)1842 1 20 fibule en os et alliage base cuivre (2,7 gr.), type 26d2 de Feugère 3 e quart du 1er ap. J.-C. jusqu’au 3 e s.ap. J.-C.1845 1 23 fibule en base cuivre avec fragment d’ardillon (10,7 gr.), type 22d deFeugère10-60 ap. J.-C.2 20 fibule en base cuivre (2,2 gr.), type 22b2 de Feugère 20-10 av. J.-C. et début du 2 e s. ap.J.-C.6 virole en fer (9,8 gr.)1846 1 23 clou décoratif d’umbo (?) en fer (13,3 gr.)1847 1 lame de couteau en fer (40,5 gr.)1848 12 pied de fibule en alliage base cuivre (1,2 gr.), type 22 de Feugère ? dernier quart du 1er s. av. J.-C. et débutdu 1 er s. ap. J.-C.13 pique-beuf en fer (1,4 gr.);15 19 fibule en alliage base cuivre (1,6 gr.), type 22 de Feugère dernier quart du 1er s. av. J.-C. et débutdu 1 er s. ap. J.-C.1849 2 23 applique décorative en alliage base cuivre (12,8 gr.);1865 1 22 petit couteau à soie en fer (7,6 gr.)1869 1 aiguille ou épingle (?) en base cuivre (1,7 gr.)2 20 fibule en base cuivre (4,1 gr.), type unique hormis un équivalent enBretagne6 clef en base cuivre (25,1 gr.)1873 1 20 fibule en base cuivre (3,8 gr.), type 24a de Feugère 30/40 à 60/70 ap. J.-C.1887 1 couteau (?) en fer (18,8 gr.)1891 1 tôle ondulée en fer (4,5 gr.)1919 2 clou décoratif en base cuivre (21,9 gr.)1930 2 applique rivetée en fer (15,8 gr.);126


Théâtre d’Alésia – Rapport d’activité 2006US No Pl. Objets remarquables Datation4 fibule en fer (5,3 gr.), 4 spires et corde externe, manque l’arc, type 2de Feugère1932 1 19 fibule en fer (10,6 gr.), à charnière en fer, type 16 de Guillaumet1944 1 21 style décoré en fer (9,6 gr.)2 e et 3 e quarts du 1 er s. av. J.-C.1960 1 19 fibule en base cuivre (1,6 gr.), type 22b1 de Feugère De 20/10 av. J.-C. au début du 1 er ap.J.-C.1965 1 style en fer (10 gr.)1966 1 tête de canard en base cuivre (0,3 gr.)1995 1 19 fibule en base cuivre (4 gr.), type 22a2a de Feugère 3 e quart du 1 er s. av. J.-C. et 1er quart du1er s. ap. J.-C.2031 1 22 petit couteau à soie en base cuivre (2,8 gr.)2032 1 23 manille (?) en base cuivre (1,3 gr.)2083 1 22 branche de compas (?) en fer (4,1 gr.)2090 1 clef laconienne en fer (157 gr.)2 19 fibule en base cuivre (3,8 gr.), type 13a de Feugère dernier quart du 1 er av. J.-C.2103 2 ressort de fibule en base cuivre (2,8 gr.), à 6 spires2110 1 poids (?) en plomb (27,7 gr.)2172 2 19 fibule en base cuivre (1,7 gr.), type 22b2 de Feugère 20/10 av. J.-C. et début du 1 er s.ap. J.‐C.3 ressort de fibule en base cuivre (2,7 gr.), à 8 spires6 planoir en fer (100,2 gr.)2176 4 anneau en base cuivre (1,5 gr.)2178 1 clou décoratif en base cuivre (1,3 gr.)2208 3 23 bague en fer avec pierre noir ornée (4,5 gr.)127


Petit mobilier : inventaire par US des indices du travail des métauxUSTravail des métaux1802 10 fer déchets (50,8 gr.)1803 1 barre découpée en fer (1803-03;7,6 gr1 fer déchet (13,7 gr)1 scorie de foyer (3,9 gr.)2 scories alliage base-cuivre (6,6 gr.)1804 1 scorie de fer (40,6 gr.)1806 3 scories de foyer (71,4 gr.)8 scories de fer (225,6 gr.)1809 1 fer déchet (17,9 gr.)2 scories de fer (41,2 gr.)1810 1 fer déchet (18,7 gr.)1814 4 déchets en fer dont une barre (152,3 gr.)1déchet en bronze (1814-5, 2 gr.)1 fragment de ciseau (?) en fer (1814-28, 8,9 gr.); 3scories de fer (172,1 gr.)6 scories de foyer (82,6 gr.)1817 barre en fer (1817-05, 10,1 gr.)1818 3 déchets en base cuivre (18,7 gr.)1819 1 scorie de foyer (20 gr.)1820 barre en fer (1820-03, 12,6 gr.)tôle déchirée en fer (1820-04, 10,6 gr.)1 scorie de foyer (101,2 gr.)1821 1 fragment de creuset (10,3 gr.)2 scories de alliage base-cuivre (21,3 gr.)1824 2 barres (?) en fer (1824-02,16,6 gr.; 1824-03,58,2 gr.)3 déchets en fer (21,9 gr.)1827 1 déchet en fer (27,6 gr.)1833 1 scorie de fer (26,5 gr.)1834 3 déchets en fer dont 2 tôles (34 gr.)2 déchets en base cuivre (1,1 gr.)1836 2 fragments de creuset (17,2 gr.)2 déchets en base cuivre (14,1 gr.)1840 1 déchet en fer (31 gr.)1841 2 déchets en fer (4 gr.)1 scorie de base cuivre (2,2 gr.)1846 2 scories de fer (117,7 gr.)1847 1 déchet en fer (tôle, 4,6 gr.)1 fragment de creuset (3,5 gr.)1 scorie (culot) de fer (113,4 gr.)6 scories de foyer (31,6 gr.)1848 3 déchets en fer (49,6 gr.)1 déchet en alliage base cuivre (1848-01, 1,9 gr.)chute de barre avec trace de découpe en alliagebase cuivre (1848-04, 4,5 gr.)applique en cours de fabrication (?) en alliage basecuivre (1848-07, 1,7 gr.)barre en alliage base cuivre (1848-14,1,6 gr.);ciseau (?) en fer (1848-16, 13,2 gr.)US Travail des métaux1849 2 chutes en base cuivre (1849-05; 1849-06)2 déchets en fer (52,3 gr.)1 déchet en base cuivre (2,8 gr.)1 scorie de fer (75,3 gr.)1850 3 déchets en fer (17,2 gr.)1851 chute de tôle en fer (1851-07, 4,9 gr.)3 déchets en fer (11,5 gr.)1 déchet en base cuivre (0,6 gr.)4 scories de fer (39,2 gr.)1859 1 déchet en fer (2,2 gr.)1864 barre découpée en fer (1864-03; 28,9 gr.)1865 1 déchet en fer (27,1 gr.)1 scorie de fer (28,3 gr.)1868 1 déchet de plomb (9,9 gr.)1869 chute en base cuivre (1869-03, 2,2 gr.)2 déchets en fer (4,5 gr.)1 déchet en base cuivre (0,4 gr.)1 scorie de foyer (5,5 gr.)1872 1 déchet en fer (20,9 gr.)1873 1 déchet en fer (42,5 gr.)1876 3 déchets en fer (11,7 gr.)1 tôle découpée en base cuivre (0,5 gr.)1877 1 déchet en fer (4 gr.)1880 2 scories de fer (28,6 gr.)1881 1 déchet en fer (9,3 gr.)1882 2 déchets en fer dont une tôle (25,2 gr.)10 scories de fer (301 gr.)1887 1 fragment de creuset (7,6 gr.)1889 1 tôle en fer (6,3 gr.)1891 1 fragment de creuset (20,5 gr.)1 déchet en base cuivre (0,6 gr.)1899 1 tôle avec des marques de découpe en base cuivre(1 gr.)3 scories de fer (339,9 gr.)1906 1 scorie de fer (18,3 gr.)1910 1 scorie de fer (18,7 gr.)1914 2 déchets en fer (6 gr.)1 déchet en base cuivre (0,4 gr.)1919 4 scories de fer (164,2 gr.)1926 2 déchets en fer (3,7 gr.)1928 1 tôle en fer (7,5 gr.)1930 barre en fer (1930-08, 3,5 gr.)1 scorie de fer (5,3 gr.)1 scorie alliage base-cuivre (2,5 gr.)1931 1 déchet en fer (4,7 gr.)1932 1 déchet en fer (9,4gr,)128


Théâtre d’Alésia – Rapport d’activité 2006USTravail des métaux1944 2 déchets en fer (7,9 gr.)6 chutes en base cuivre (2,5 gr.)19 scorie de fer (288,4 gr.)7 scories d’alliage base-cuivre (52,3 gr.)1945 4 chutes en base cuivre (0,3 gr.)13 scories de fer (297 gr.)1 scorie de foyer (27 gr.)6 scories d’alliage base-cuivre (14,8 gr.)1946 5 déchets en base cuivre (1,4 gr.)1950 1 tôle en fer (7,1 gr.)1960 1 scorie de fer (1194 gr.)1965 1 scorie d’alliage base cuivre (9,3 gr.)ciseau en fer (1965-04, 19,2 gr.)lime en fer (1965-05, 5,3gr)poinçon (?) en fer (1965-06, 2,8 gr.)1966 ciseau (?) en fer (1966-02, 30,2 gr.)7 tôles (48,7 gr.)5 scories de fer (148 gr.)1 scorie d’alliage base-cuivre (1,6 gr.)1993 5 déchets en fer dont une barre et 4 tôles (34,9 gr.)5 déchets en base cuivre (4,1 gr.)1 fragment de creuset (2,3 gr.)1 scorie de fer (9,3 gr.)1995 4 déchets de fer (33,4 gr.)11 déchets de base cuivre dont deux tôles et unetige (6,5 gr.)3 scories de fer (65,9 gr.)2000 1 déchet en fer (1,7 gr.)1 déchet en base cuivre (2,3 gr.)1 scorie de foyer (28 gr.)2032 3 tôles en fer (10,5 gr.)2036 chute de barre découpée en base cuivre (2036-01,2 gr.)2039 1 déchet de découpe en base cuivre (2039-01,0,7 gr.)2042 3 scories de fer (529,4 gr.)2044 1 déchet en fer (10 gr.)2051 1 déchet en fer (2051-05, 0,6 gr.)2081 1 déchet en fer (9,2 gr.)2 tôles en base cuivre (2081-01, 0,5gr) (0,7 gr.)1 scorie de foyer (0,6 gr.)2088 ciseau en fer (2088-01, 10,8 gr.)7 scories de foyer (229,4 gr.)7 scories d’alliage base cuivre (144 gr.)3 fragment de moules (11 gr.)2090 2 scories d’alliage base cuivre (73 gr.)2148 1 tôle en fer (3,5 gr.)2154 1 scorie de foyer (10,5 gr.)2155 1 déchet en base cuivre (2155-03, 1,3 gr.)2168 1 fragment de creuset (2,8gr,)2169 1 déchet en base cuivre (2169-01, 1,8 gr.)2171 1 scorie de fer (7,9 gr.)US Travail des métaux2172 fibule en cours de fabrication (?) en base cuivre(2172-01, 6,4 gr.)1 tôle (2172-08, 1,4 gr.)2176 2 déchets en base cuivre (2176-02, 2,2 gr.)1 déchet en plomb (2176-03, 4,2 gr.)3 fragments de moules (2176-01, 14 gr.)2208 1 déchet en fer (2208-02, 4,3 gr.)2224 1 déchet en plomb (2224-01, 17 gr.)129


Pl. 191932-012090-021845-02 2172-2 1995-011960-01 1848-15 1814-09


Pl. 201873-01 1802-2 1869-021842-011845-011965-51965-04


Pl. 211806-021814-121837-011944-01


Pl. 221824-01 1823-011865-01 2031-012083-011819-01 2083-01


Pl. 231836-01 2208-031849-021814-242032-01 1817-061814-07 1846-01


Théâtre d’Alésia – Rapport d’activité 20063.5. Récapitulatif des arguments de datationNous proposons dans le tableau ci-dessous, pour chaque US, un résumé des argumentsde datation. Ceux-ci proviennent des études de la céramique, du mobiliermétallique ainsi que de la numismatique romaine. Le mobilier de tabletterie, trèspeu présent cette année n’a pas fait l’objet d’étude pour le présent rapport; les objetsdécouverts en 2006 seront étudiés en même temps que les trouvailles 2007.Les datations ou fourchettes chronologiques présentées ci-après sont de notre ère,sauf mention contraire. L’ajout d’une astérisque (*) rend attentif à la forte probabilitéde perturbation de l’ensemble considéré.US Secteur Céramique Numismatique romaine Mobilier métallique1801 9 Claude-Néron 13-14 (ob. 1)1802 10a Claude-Néron 40 ap. J.-C. à fin du 1 er s. ap. J.-C. (ob. 2)1804 4c Claude-Néron 10 av. J.-C. ? (RPC) (ob. 1)1806 9 Claude-Néron1807 10a Tibère1808 10a Claude-Néron1809 10b Claude-Néron1810 4c1811 4c Claude-Néron1812 9 Claude-Néron1813 10b Tibère1814 10a Claude-Néron 20 à 60/80 ap. J.-C. (ob. 9); 2 e et 3 e quart du1 er s. av. J.-C. (ob. 14)1815 4c 34-37 (RIC) (ob. 1)1816 4c 2 e s.1817 9 Claude-Néron Ier ind. (ob. 2)1818 9 Claude-Néron1819 10a1820 9 Claude-Néron1821 9 Claude-Néron 13-14 (ob. 2)1823 8 Tibère1824 9 Claude-Néron1826 10b Auguste1827 9 Claude-Néron1829 10b Tibère1833 4c Claude-Néron1834 4c Tibère1836 4c Claude-Néron LT C2 (ob. 1)1837 4c Claude-Néron1838 4c Tibère1839 9 Auguste1840 10a Claude-Néron1841 10b Claude-Néron135


US Secteur Céramique Numismatique romaine Mobilier métallique1842 10a Tibère 3 e quart du 1 er ap. J.-C. jusqu’au 3 e ap. J.-C.(ob. 1)1844 9 Tibère1845 9 Tibère 10-60 ap. J.-C. ; 20-10 av. J.-C. et début du1 er s. ap. J.-C. (ob. 1)1846 10b Claude-Néron1847 10b Claude-Néron1848 10b Claude-Néron v. 10 av. J.-C. (ob. 3) dernier quart du 1 er s. av. J.-C. et début du 1 er1849 11 Claude-Néron1850 11 Claude-Néron1851 9 Claude-Néron1857 111858 111861 111863 9 Auguste1864 9 Tibère1865 10b Claude-Néron1866 12 3 e s. 11867 10a Tibère1868 10b Tibère1869 10b Claude-Néron 10 à 14 (ob. 4)1870 9 Tibère1871 9 Claude-Néron1872 12 fin 2 e s.s. ap. J.-C.1873 12 3 e s. 30/40 à 60/70 ap. J.-C. (ob. 1)1874 12 2 e s.1876 12 3 e s.1877 12 Flaviens1878 12 Flaviens1880 12 2 e s.1881 12 début 3 e s.1882 9 Claude-Néron 13-14 (ob. 1)1885 10b Tibère1886 9 Claude-Néron1887 10a Claude-Néron1888 10b1889 10a Claude-Néron1890 10a Claude-Néron1891 10b Claude-Néron1892 10b Claude-Néron 16 à 6 av. J.-C. (ob. 1)1893 10b1894 11 Tibère1895 111898 111899 11 Auguste1900 11 Tibère136


Théâtre d’Alésia – Rapport d’activité 2006US Secteur Céramique Numismatique romaine Mobilier métallique1906 11 Tibère1907 12 fin 2 e s.1908 111909 111910 9 Tibère1913 9 Tibère1914 12 Tibère1918 12 milieu 2 e s. 107-111 (ob. 2)1919 12 Auguste1922 12 fin 2 e s.1926 10b Tibère1927 10b v. 10 av. J.-C. (ob. 1)1928 10b Tibère1929 10b1930 10a 2 e et 3 e quarts du 1 er s. av. J.-C. (ob. 4)1931 91932 9 Tibère1933 9 Tibère1940 9 Tibère1941 9 Tibère1943 9 Claude-Néron1944 4c Tibère1945 4c Tibère1947 4c Claude-Néron1948 4c Tibère1949 4c Tibère1950 4c Tibère1955 12 fin 2 e s.1957 12 fin 2 e s.1958 12 fin 2 e s.1960 12 début 3 e s. 20/10 av. J.-C. à début du 1 er ap. J.-C. (ob. 1)1965 10a Claude-Néron1966 10b Claude-Néron1967 10a Tibère1970 9 Tibère1971 9 Tibère1972 91973 12 Flaviens1977 121979 8 Tibère1985 121987 12 Flaviens1988 12 Flaviens1992 121993 11 début 3 e s.137


US Secteur Céramique Numismatique romaine Mobilier métallique1995 11 Claude-Néron 3 e quart du 1 er s. av. J.-C. et 1 er quart du 1 er s.ap. J.-C. (ob. 1)1996 111997 112000 11 début 2 e s.2001 112005 112007 9 Auguste2010 9 Claude-Néron2011 9 Tibère2016 9 Claude-Néron2016 12 2 e s.2017 9 Claude-Néron2018 122019 122020 122022 12 Flaviens2023 12 Flaviens2024 122025 12 fin 2 e s.2030 12 2 e s.2031 4c Claude-Néron2032 4c Tibère2033 4c Auguste2034 4c Tibère2035 4c Auguste2036 4c Claude-Néron2037 4c LtD2B2041 122042 12 Tibère2043 12 2 e s.2044 12 Flaviens 90-91 (ob. 1)2045 122047 12 2 e s.2049 12 2 e s.2050 12 début 2 e s.2051 10a Tibère2052 10b Auguste2053 10b Tibère2057 10b Claude-Néron2059 10b Tibère2061 122062 12 début 2 e s.2063 12 fin 2 e s.2064 12 Tibère2065 12 Claude-Néron138


Théâtre d’Alésia – Rapport d’activité 2006US Secteur Céramique Numismatique romaine Mobilier métallique2066 12 début 2 e s.2070 122081 4c2082 4c LtD2B2083 4c LtD2B2084 4c Tibère2085 4c LtD2B2086 4c LtD2B2087 4c Auguste2088 4c LtD2B2090 4c Auguste dernier quart du 1 er av. J.-C. (ob. 2)2103 1e Tibère2108 10a Auguste2110 10a Tibère2111 10a2112 10b Auguste2113 122114 12 Tibère2115 12 Tibère2117 12 3 e s.2121 12 2 e s.2124 10b Tibère2128 12 Tibère2129 12 Flaviens2130 12 Tibère2132 12 Flaviens2133 12 Auguste2139 122141 12 Tibère2143 12 fin 2 e s.2144 12 Tibère2146 12 Tibère2147 12 Auguste2150 4c Flaviens2151 4c LtD2B2154 10b Tibère2155 10a Tibère2157 10b Flaviens2159 10a Tibère2168 10a2169 10a Tibère2171 10a Tibère2172 10a 13-14 (ob. 4) 20/10 av. J.-C. (ob. 2); début du 1 er s. ap.J.-C. (ob. 3)2173 1e Tibère2174 10a139


US Secteur Céramique Numismatique romaine Mobilier métallique2176 10a Tibère2177 10b Tibère2180 1e Flaviens2181 1e Tibère2185 122187 12 Tibère2189 12 Tibère 170-145 ou 114-91 av. J.-C. (ob. 1)2193 12 71 (ob. 1)2194 122195 12 Tibère2196 122198 12 Tibère2199 122200 122203 12 Tibère2204 4c2208 9 Auguste2210 122211 122212 122216 12 Tibère2219 122221 10b2222 10b Auguste2223 10b2224 10b Tibère140


Théâtre d’Alésia – Rapport d’activité 20064. Synthèse4.1. Stratigraphie et chronologieDe manière générale, les résultats de la campagne de 2006 ne fournissent guère demodification à la synthèse stratigraphique exposée l’an dernier (RA 2005, p. 141).Des précisions sont apportées dans le dossier des premières occupations, avec uneperception affinée de la stratigraphie interne aux fosses d’extraction (voir ci-dessus,§ 2.2). Dans le domaine de la chronologie absolue, il faut relever la mise en évidenced’ensembles antérieurs au règne d’Auguste (secteur 4c, sondage 3), ce qui permet dereculer le début du spectre de l’occupation sur le site du théâtre.4.2. Les premières occupationsIl convient de rappeler ici deux éléments essentiels à la compréhension des conditionsdans lesquelles se mettent en place les premières occupations perceptibles sous le théâtre.La zone du théâtre est divisée en deux par une faille géologique d’orientation sudouest/ nord-est, repérée en 2005 (RA 2005, p. 11 ; fig. 65), et qui se manifeste sous laforme d’une juxtaposition de marnes, à l’ouest, et de calcaire plus récent, à l’est. Cettebipartition a joué un rôle fondamental dans la différenciation de l’occupation, avec l’exploitationde carrières à l’est de la faille et l’assainissement du sommet des marnes àl’aide d’un cailloutis à l’ouest. D’autre part, la fouille a confirmé que les deux zonesavaient préalablement subi un traitement analogue et de grande ampleur, consistant àdécaper et évacuer l’humus. Ces travaux, non nécessairement contemporains, ont puentraîner la disparition d’une quantité de vestiges superficiels impossible à apprécier.Des travaux d’extractionL’exploitation du rocher s’est logiquement développée dans le socle calcaire situé àl’est de la faille géologique. L’ampleur du processus d’extraction est encore difficileà déterminer. Hormis la profondeur des fosses, qu’il faudrait pouvoir comparer aveccelle du banc de calcaire, les dimensions demeurent difficilement perceptibles : unelargeur de 5,50 m pour St. 176 (2005), une longueur maximale de 17 m pour l’éventuelensemble St. 248 / St. 249. L’impression qui ressort est celle d’une assez fortedensité de fosses, séparées par des bermes de quelques mètres : 2 m entre St. 176 etSt. 248, un peu plus de 3 m entre St. 247 et St. 248.Pour appréhender plus largement le phénomène (fig. 65), on peut mentionner la présenced’une fosse de dimensions indéterminées taillée dans le rocher sous M. 19 aunord du secteur 8 (Olivier, Rabeisen 1977, p. 13 et fig. 15). En dehors de l’emprisedu théâtre, rappelons la découverte, en 2005, de l’extrémité d’une fosse profondesous le portique ouest du temple (RA 2005, p. 45, US [1783]), qui forme vraisemblablementla partie occidentale de la « carrière du temple ». En l’absence d’étude systématiquedu terrain, la signification de la cartographie de ces phénomènes demeurelimitée, mais on ne doit pas exclure, loin s’en faut, l’hypothèse d’une exploitation àgrande échelle à l’est de la faille géologique.Deux questions importantes doivent en outre être abordées. La première, déjà évoquée,concerne la chronologie. La période de fonctionnement des carrières sera141


Rue St 11510410345464710648Rue 349305068105107195168525354108Carrièredu temple69164165728516674861207129797877755510211970677669562966M. 569faille géologiqueSt. 126(th. 1)19575839St. 122St. 2495940St. 17629M. 83/121244241St. 2482519S. 247206065616463628110021NRue 1Fosses d’extractionCavea en place(théâtre 2)0 20 m1/500


Théâtre d’Alésia – Rapport d’activité 2006extrêmement difficile à déterminer, pour d’évidentes raisons stratigraphiques. Seulsles remblais et, surtout, les réoccupations (voir ci-dessous) apportent des indicesdont le poids est bien faible. D’ores et déjà, en attendant une étude plus complète,on peut relever des différences sensibles dans les datations obtenues, entre LT D2Bpour les contextes les plus anciens (notre fosse Fo. 228) et la seconde moitié du 1 er s.ap. J.‐C. pour les contextes les plus récents (la « carrière du temple »). L’autre questionconcerne la destination des matériaux. Au vu des indices chronologiques lesplus anciens, la tentation est grande d’établir un lien entre cette extraction à grandeéchelle et les fortifications de l’époque gauloise. Cependant, si l’on prend en compteles résultats obtenus lors de la fouille du murus gallicus à En Curiot, il faut immédiatementindiquer que le type de calcaire extrait de « nos » fosses (calcaire hydrauliquedu Bathonien inférieur : voir Annexe 3) n’est pas celui du rempart d’En Curiot, quiest « entièrement construit avec des matériaux extraits sur place du roc calcaire, dansles niveaux du Bajocien supérieur » (Creuzenet 2005, p. 37). La question demeuredonc ouverte.Terrassements et niveaux de cailloutisLe dépôt d’un niveau de cailloutis, réalisé à grande échelle par épandages successifs,est pleinement confirmé par les larges ouvertures effectuées en 2006. Si la fonctionréelle de cet aménagement reste à déterminer, il ne fait plus de doute que son installations’inscrit dans un vaste programme qui dépasse de loin le simple assainissementd’une zone humide.En outre, une différence est apparue entre le cailloutis du secteur 11 et celui desautres secteurs. Il serait intéressant de mieux cerner cette transition, située à l’articulationde la cavea et de l’orchestra et de vérifier le caractère anthropique (ou non)des couches sous-jacentes. La reprise de toutes les coupes stratigraphiques traversantla cavea et leur comparaison dans le cadre d’une synthèse plus globale devraientnous éclairer sur ces points.Les fossesDans le sondage 4c, une problématique nouvelle est apparue avec l’identification destructures excavées (Fo. 128, 224, 228) à la périphérie des fosses d’extraction. Ellesont fourni les ensembles de mobilier les plus anciens de la zone d’étude, avec unedatation de LT D2b pour le comblement de la fosse Fo. 228. Le plan et la fonctionde ces structures (fosses, fossés ?), qui semblent se différencier des fosses situées àl’ouest, restent à déterminer.Dans les sondages 9, 10 et 11, la recherche de structures en creux établies postérieurementà l’installation des cailloutis de fond s’est avérée peu fructueuse, en dépit desespoirs et des efforts investis dans cette entreprise. Les surfaces considérables examinéespar décapages manuels n’ont livré que quelques fosses supplémentaires quin’éclairent guère les informations glanées en 2005. Même si une activité artisanalesemble se dégager à la fouille des différentes fosses, ni une détermination individuelleclaire, ni la compréhension globale de l’espace assaini (les cailloutis) dans lequel elless’insèrent ne peuvent être établies sur la base des résultats de cette année. Faute de donnéesnouvelles, la problématique des fosses rectilignes n’a pas progressé et l’on peinetoujours à donner une fonction à ces structures ; on peut tout au plus affirmer qu’il nes’agit pas là des restes d’un habitat développé (RA 2005, p. 144).On peut considérer que les décapages de grandes surfaces effectués cette année n’ontpas apporté les informations complémentaires escomptées, que ce soit au niveau deFig. 65 (page de gauche)Faille géologique et fossesd’extraction.143


l’organisation ou de l’interprétation de ces structures. En conséquence, il ne paraîtpas utile de persévérer dans des recherches sur le terrain (d’autant plus que les surfacesdisponibles se font rares) et l’effort devra porter sur l’analyse des donnéesrecueillies.Les murs de pierres sèches et les remblaisDégagés à plusieurs reprises par nos prédécesseurs, les murs de pierres sèches sontmieux cernés depuis les récentes observations. Il est maintenant établi que les mursM. 5 / M. 189 et M. 83 / M. 121 sont physiquement et chronologiquement indépendants.Ils n’en partagent pas moins une technique de construction analogue, un parementet un léger fruit, et une fonction de soutènement commune. L’ensemble M. 5 /M. 189 retient ainsi une terrasse située à l’est, alors que l’ensemble perpendiculaireM. 83 / M. 121 soutient des remblais installés au nord. A l’extrémité sud de M. 5 /M. 189, la découverte de l’amorce d’un retour se dirigeant vers l’est-sud-est complètele plan et ouvre d’intéressantes perspectives. En effet, compte tenu du contextegénéral, il devient de plus en plus tentant d’envisager l’appartenance de cet ensembleà des structures peut-être déjà liées au spectacle. Dans cette optique, il serait pertinentde rechercher une éventuelle prolongation nord du mur M. 5, au-delà du pointle plus septentrional où il a été reconnu (milieu oriental de l’avant-scène).En ce qui concerne les remblais servant d’appui à la masse de la cavea, leur enchevêtrementest tel et leur épandage si peu développé que l’on ne peut guère en établirune chronologie interne satisfaisante. Il est désormais avéré que les couches les plusanciennes sont liées aux murs de soutènement en pierres sèches. En revanche, pourla partie supérieure, il est impossible de savoir quelles strates sont exclusivementdépendantes du ou des théâtres. A l’heure du bilan, le sentiment qui se dégage estque l’on a affaire à une succession rapide de petits dépôts de provenances diverses etdéchargés sans ordre particulier.La surface pavée et sa bordureLe plan de la partie nord de l’ensemble formé par la surface pavée St. 116 et labordure St. 122 n’a pas pu être confirmé en raison d’une disparition complète deces structures dans le secteur 8. Nous n’avons toutefois pas de raison de mettre encause les données recueillies au cours des fouilles des années 1930. Une informationissue de ces recherches a d’ailleurs été complétée, avec la mise en évidence d’unelignée de poteaux courant le long du flanc oriental de St. 122. Le plan d’ensembleet la fonction de cette structure, encore imparfaitement connue, mériteront d’êtreprécisées.Une observation nouvelle tient à l’aspect hétérogène de la surface St. 116, révélépar la fouille extensive. Aucun pavement n’a été observé dans le secteur 8, alorsque le hérisson de fondation est constamment présent entre les sondages 3 et 2 dusecteur 4c. Après une interruption correspondant à la berme rocheuse séparant lescarrières St. 248 et 247, on le retrouve directement à l’ouest sur une bande de 1 mà 1,50 m. Aucune trace n’en a été relevée au-delà, et c’est vraisemblablement lecailloutis du premier état qui a conservé sa fonction. Rappelons que le hérisson està nouveau présent au sud de M. 19 (secteur 2, 2004 : RA 2004, p. 38, 44 et fig. 76p. 80), sans que le point de changement ne soit connu. Ces différences de traitementde surface doivent probablement être corrélées à la nature des couches sous-jacentes.L’absence de revêtement ou un simple cailloutis caractérisent les contextes d’affleurementdu calcaire ou de remblais de carrière, alors que les couches peu compactes144


Théâtre d’Alésia – Rapport d’activité 2006comblant les fosses Fo. 128 ou 224 ont nécessité la pose d’un radier plus solide – quin’a néanmoins pas suffi à empêcher des affaissements ponctuels, aussi bien dansSt. 116 que dans la bordure St. 122.La prise en compte du contexte d’installation incite à évoquer l’orientation particulièrede la bordure St. 122, qui diverge radicalement des axes directeurs des rues 1et 3. On peut observer (voir fig. 65) qu’elle suit approximativement l’orientation dela faille géologique, qui a entraîné, rappelons-le, une occupation différentielle selonque l’on se trouve sur les marnes, à l’ouest (simple aménagement de surface), ousur le calcaire, à l’est (constellation de carrières). Lors des transformations à grandeéchelle qui paraissent caractériser cette partie du site, le traitement de ces zones trèscontrastées a dû être différent et il n’est pas impossible que le plan particulier de lalimite ouest du complexe St. 116 / St. 122 ait fossilisé une situation ancienne.4.3. Le Théâtre 1Au terme de la campagne 2006, le bilan concernant les vestiges d’un hypothétiquethéâtre 1 est mitigé. Le tracé régulier de la tranchée St. 126 a été confirmé surune longueur de 60 m, proche de la moitié du demi-cercle de la cavea restituée. Laperception du plan en ressort affinée (fig. 65). Le diamètre mesuré au milieu de latranchée atteint environ 77 m. Les cavea des deux théâtres ne sont pas exactementconcentriques. La cavea du théâtre 2 est décalée de 3 m vers le nord et de 3 m versl’ouest. Fait remarquable, la restitution montre que les deux cavea sont tangentes surleur côté nord. L’agrandissement dont témoigne le théâtre 2 s’opère donc en directiondu sud. La mise en évidence de ce phénomène incitera à réexaminer le dossierdocumentaire de la partie nord du théâtre 2, en particulier l’extrémité de l’aditusnord, où des structures du théâtre 1 sont susceptibles d’avoir laissé des traces.La réalité de l’existence du premier théâtre doit cependant être mise en question. Lavidange méticuleuse de la tranchée St. 126 sur plusieurs dizaines de mètres (secteurs4c, 8, 9 et 10) n’a apporté aucune preuve tangible de l’existence d’un mur,quels qu’en soient les matériaux ou la technique de construction. Aucune trace dumur périmétral rectiligne fermant la cavea à l’ouest n’a été relevée, ni la moindrestructure en relation certaine avec la tranchée St. 126. En ce qui concerne les remblais,toutes les coupes rayonnantes montrent, on l’a déjà mentionné, une superpositionde couches hétérogène et inorganisée, au moins jusqu’au niveau du massif enpierres sèches St. 118. Ni l’examen de ces documents, ni les observations sur le terrainn’ont permis d’attribuer avec certitude ces dépôts à l’un ou l’autre des théâtres.Bien que la tranchée dite de récupération du théâtre 1 (St. 126) soit une évidenceincontestable, tout commentaire relatif à l’existence d’un premier théâtre se heurte àl’absence de faits tangibles. Au final, ces résultats assez ambigus ne permettent pasd’écarter l’hypothèse de l’inexistence du théâtre 1, au profit d’un tracé abandonné(repentir ?) pour des motifs qui restent à éclaircir. En outre, le théâtre 1, sans douteentièrement compris dans le périmètre de la cavea du théâtre 2, n’offre malheureusementque peu d’autres perspectives de recherche, sinon dans la partie nord de lacavea, érigée en réserve archéologique, et sans garantie de résultats. En l’absenced’arguments décisifs, on s’achemine ainsi vers l’impossibilité de trancher en faveurde l’une ou l’autre solution.145


4.4. Le Théâtre 2Durant la campagne 2006, nous nous sommes concentrés sur l’étude du mur périmétralet de ses contreforts, en relation avec leurs abords directs. Le mur diamétralM. 66 a également fait l’objet d’une observation le long de son parement oriental,complétant ainsi les observations réalisées en 2005.Le phasage5Contrairement à l’hypothèse formuléeen 2004 (RA 2004, p. 45),nous estimons désormais que cestranchées sont antiques, sur la basedu mobilier découvert à l’intérieurde la tranchée [2244].Le mur périmétral M. 19Nous avons déjà discuté l’hypothèse avancée par S. Sindonino de la reconstructiondu mur M. 19 en reprenant son argumentaire. Nos conclusions la mettaient en doute,sans que nous puissions toutefois apporter une preuve susceptible de régler définitivementcette question (RA 2004, p. 77 ; RA 2005, p. 148). Cette année, la fouille aapporté de nouveaux éléments sur le mode de construction de M. 19 et sur les tranchéesqui le longent dans plusieurs secteurs.Les observations réalisées par S. Sindonino sur les deux types d’appareillage deM. 19 ont été vérifiées à plusieurs reprises sur le pourtour du théâtre, notammentdans le sondage 12d, où la séquence est identique. À cet endroit, la partie supérieuredu mur (US [2243]) est érigée sur l’arasé régulier et horizontal de la partie inférieure(US [2242]).La comparaison des mortiers de ces deux parties est malaisée, sans détruire le parement,en raison de sa bonne tenue. Cette remarque s’applique notamment à la partie supérieuredu mur [2243] qui est recouverte d’un enduit au tuileau, et qui dissimule ainsil’intérieur de la maçonnerie. Il semble toutefois y avoir une corrélation entre les deuxtypes d’appareillage et l’usage de deux mortiers « légèrement différents » (le mortiersupérieur est plus fin et plus compact, est sa couleur tend plus vers l’orange).Deux tranchées superposées ont été mises en évidence le long de M. 19 (US [2244]et [2256]). Ces événements sont postérieurs à la construction des contreforts (cf.infra). La tranchée inférieure [2244] présente de grandes similitudes avec le creusementus 207 de S. Sindonino, interprétée comme « [une tranchée] réalisée pourreprendre le mur [M. 19] en sous-œuvre » (Sindonino 2002, p. 17). Il n’existe pasde liens stratigraphiques entre ces deux tranchées qui sont séparées par le contrefortM. 20. Leur assimilation à un seul événement repose donc sur leur grandeproximité, sur une position stratigraphique similaire 5 et sur leur comblement identique.Nous associons ainsi le creusement us 207 à un événement postérieur à lamise en place des contreforts, et non pas à une tranchée destinée à la reprise ensous-œuvre de M. 19. Cette analyse rejoint ainsi les arguments que nous avionsformulés contre l’hypothèse d’un programme de reconstruction de M. 19 (cf.RA 2004, p. 45, 72).La situation se présente différemment au nord-est du théâtre, comme le montrent lesobservations du sondage 1e. Les tranchées situées le long de M. 19 s’apparententdavantage à des creusements ponctuels que l’on ne parvient pas à associer avec leschangements de mode de construction dans la maçonnerie de M. 19. On ne peutdonc pas établir de liens directs entre ces creusements et les tranchées localisées ausud-est du monument.De même, les deux types de maçonnerie mis en évidence dans le sondage 1e diffèrentde la séquence observée dans les sondages 2f et 12d. Le mortier de la partie inférieure[2107] possède des caractéristiques que l’on ne retrouve ni dans la maçonneriede la partie supérieure [2159-2160] (voir fig. 5), ni dans les types d’appareillage[2243] et [2242] examinés au sud-est du théâtre (voir fig. 59). De plus, l’arasé de lamaçonnerie [2107], qui ne forme pas un plan horizontal, ne semble pas correspondre146


Théâtre d’Alésia – Rapport d’activité 2006à un lit d’attente. Cette irrégularité évoque davantage le résultat d’une destruction.Ces observations nous conduisent à proposer l’hypothèse d’une reconstruction.La singularité de la maçonnerie [2107] (voir fig. 5), pose toutefois la question desa nature. S’agit-il d’un premier état du mur périmétral ou d’une construction antérieureau théâtre 2 ? Le caractère ponctuel de ce phénomène nous incite à favoriserla seconde hypothèse.Les contrefortsLe programme de construction des contreforts constitue un événement chronologique àpartir duquel ont été définies les deux phases principales du théâtre, que l’on peut résumerpar « avant » et « après » les contreforts. Cette référence à un programme, impliquantla contemporanéité de tous les contreforts, se fonde avant tout sur des similitudesformelles et des arguments logiques. La détermination de la chronologie des contreforts,tant absolue que relative, demeure encore trop lacunaire pour en fournir la preuve. Lapoursuite de l’étude de leur insertion stratigraphique apporte cependant des éléments deréflexion. La construction des contreforts M. 24 et M. 25 intervient à partir du 2 e siècleap. J.-C (voir § 2.6). Aucune donnée chronologique précise n’est disponible pour lecontrefort M. 53 (voir § 2.1). Il n’existe pas de relation formelle entre M. 24 et M. 25,et à plus forte raison avec M. 53, mais leur position stratigraphique est comparable. Ladisparition ou la mauvaise identification des niveaux de construction constitue toujoursun problème pour la compréhension de cette importante phase de construction.Les aditusEn 2005, la fouille a révélé l’existence d’importantes transformations dans l’aditussud, que l’on aimerait faire coïncider avec les remaniements observés par A. Oliveret E. Rabeisen dans l’aditus nord. Il n’existe malheureusement pas de relations stratigraphiquesentre ces deux secteurs et les perturbations qu’ils ont subies ont détruitles couches susceptibles de fournir des éléments de chronologie absolue. L’identificationd’un « programme » de transformations affectant les deux aditus, comparabledans sa définition à la construction des contreforts, repose donc sur le mêmes typed’arguments. L’examen du parement oriental de M. 66 confirme ainsi les observationsréalisées sur son parement occidental, qui nous ont amenés à définir deux étatsde construction, mais il n’apporte pas d’éléments de datation supplémentaires.Les abords du théâtreLe nord-est (sondage 1e)La zone au contact avec le monument est bouleversée par de multiples creusements.Entre ces phénomènes et le trottoir St. 120 situé plus à l’est, aucun niveau de ruen’a été mis en évidence. Le secteur 6, exploré en 2005, présente une situation analogueplus au nord (RA 2005, p. 47ss). Le trottoir St. 120, installé au plus tôt après laconstruction du théâtre 2, constitue donc la limite occidentale de la voirie. La zonesituée entre ce trottoir et le théâtre était peut-être aménagée en aire herbeuse, commele suggère le caractère organique des remblais limoneux déposés à cet endroit.Le sud-est (secteur 12)Le développement de la voirie au sud-est du théâtre est bien illustré par l’importanteépaisseur des niveaux de rues conservés à cet endroit. Les abords directs du147


monument sont plus difficiles à caractériser en raison des perturbations causées parle creusement de tranchées le long de M. 19. L’inachèvement de la fouille nouscontraint à présenter des hypothèses prudentes, en raison surtout de l’incertitude quisubsiste quant à l’existence d’un dispositif d’accès à cet endroit. Elle conditionne eneffet toute réflexion sur le secteur.Il est difficile de mesurer l’impact produit par l’adjonction des contreforts. Il estprobable que cet événement ait provoqué le décalage de la rue en direction de l’est,ou du moins son rétrécissement. C’est vraisemblablement dans ce contexte qu’ilfaut situer l’arasement ultérieur des deux contreforts M. 24 et 25, modifiant ainsi ànouveau l’espace de circulation.Ce nivellement a sans doute permis d’assimiler leur arase à la surface de la rue. Cettedestruction, liée à la gestion des circulations, intervient dans une zone densémentconstruite. L’exiguïté de la zone fouillée, conditionnée en partie par la topographiemoderne, rend cette évolution difficilement perceptible, puisqu’on ne dispose pasd’une vision complète de la rue dans sa largeur. L’examen conjoint du développementdu quartier situé au sud-est du théâtre compléterait assurément nos connaissances,mais il déborde de notre champ d’étude.Le système d’évacuation des eaux de pluie, dans ce secteur en pente, semble avoirsubi des mutations liées au développement du quartier. Sur cette problématique, lesimplications liées à la présence d’un dispositif d’accès étant importantes, nous nouscontentons d’énoncer provisoirement deux remarques. La poursuite de la fouille permettrasans doute de préciser ces questions. Avant la construction des contreforts, ilest possible qu’un caniveau (St. 234) ait été aménagé au contact du parement extérieurde M. 19. La découverte d’une canalisation plus récente (St. 235), en limitede fouille à l’est, témoigne sans doute de l’adaptation du système de drainage à laprésence des contreforts.PerspectivesAu terme de cette troisième saison de fouille, nos connaissances du monument et de sesabords ont certes progressé, mais il subsiste toujours d’importantes zones d’ombre. Lesquestions principales concernent le phasage du monument et sa chronologie absolue.L’exploration de l’intérieur de la cavea a fourni d’importants ensembles de mobilierqui fixent un terminus post quem situé entre la fin du règne de Claude et le début durègne des Flaviens pour l’aménagement des remblais supportant le massif de fondationSt. 118 (voir tableau). Il a été démontré qu’une grande partie de ces remblaisétaient non seulement antérieurs au théâtre 2, mais aussi à la tranchée de récupérationSt. 126 du théâtre 1 (RA 2005, p. 32-33). Ces éléments de datation, en insistantsur la notion de tpq, ne permettent donc pas de dater précisément la construction duthéâtre 2. Le mobilier provenant du comblement de la tranchée St. 126 et du massifde fondation St. 118, événements liés à la construction du théâtre 2, n’apporte pas deprécision puisqu’il fixe un tpq au règne de Claude.La confrontation de ces résultats avec les données provenant des sondages réalisésà l’extérieur du théâtre posent le même genre de problème : les couches directementen relation avec la construction du théâtre n’ont pas livré suffisamment de mobilierpour proposer une datation. Nous devons donc nous contenter des tpq provenantdes remblais antérieurs au monument, mais n’ayant pas nécessairement été apportéspour sa construction. Le survol de ces couches révèle une proportion importante demarqueurs chronologiques claudiens. Dans le secteur 1, un remblai [1057] antérieurà la cage d’escalier nord a livré du mobilier daté de la seconde moitié du 1 er siècle.Dans le secteur 6, le mobilier contenu dans la couche [1577], précédant la constructiondu théâtre 2, fixe un tpq du règne des Flaviens.148


Théâtre d’Alésia – Rapport d’activité 2006Eléments de datation du théâtre 2Zone Type Datation SondageExtérieur de M. 19 Remblai antérieur tpq Tibère1e[1715, 2173]Remblai antérieur tpq Tibère (en cours de fouille) 12[2128, 2130, 2133]Les sondages 1d, 1f-i, 2a-f, n’ont livré aucun marqueur chronologiquesusceptible de dater le théâtre 2.Cage d’escalier nord Remblai antérieur[1057]Seconde moitié du 1 er siècle. 1Aditus sudIntérieur de la caveaRemblai antérieur[1294, 1333]Remblai de terre antérieurà St. 126Massif de fondationSt. 118Tranchée de récupérationSt. 126tpq Claude 7tpq Flavien pour remblai terre (US [1562], [1615], [1685]), avec prédominancedes datations claudiennes (US [1260] en particulier),.4, 5tpq Claude 4, 5tpq Claude 4, 5, 8, 10Les sondages 3a-e n’ont livré aucun marqueur chronologique susceptiblede dater le théâtre 2.Les données dont nous disposons pour dater la construction des contreforts demeurentencore maigres. Seuls les contreforts M. 24 et 25 ont pu être approximativementdatés par des remblais antérieurs qui fournissent un tpq du 2 e siècle ap. J.-C 6 . Quantaux transformations qui affectent les aditus, l’état d’arasement du gisement n’a paspermis d’établir leur chronologie absolue. Le constat que nous faisions en 2005 resteainsi valide : nous ne disposons d’aucun élément permettant de déterminer la relationchronologique entre ces deux événements.Au vu des résultats prometteurs livrés par les sondages 1e et 12 sur l’histoire du théâtre2, nous estimons qu’un effort particulier doit encore être consacré à son étude.La recherche d’éléments de datation absolue doit être associée à l’examen détaillédes maçonneries, car il s’est révélé riche d’enseignement pour l’établissement d’unechronologie relative du phasage du théâtre. La complexité et la diversité des situationsrencontrées dans les différents sondages nous incitent donc à multiplier lesinterventions pour tenter d’appréhender au mieux la longue histoire de ce grandmonument.L’étude de l’insertion du théâtre dans le tissu urbain révèle une grande diversitédans le traitement de ses abords. La zone nord a été explorée à plusieurs reprises parnos prédécesseurs A. Olivier et E. Rabeisen et par nous-mêmes en 2004. Le tracéet l’évolution de la rue 3 ont ainsi pu être fixés. L’espace au nord-est, délimité parle théâtre, la rue 3 et le sanctuaire, a été ponctuellement étudié. Il se révèle pluscomplexe à appréhender, en raison notamment de l’arasement du gisement archéologique.La zone située à l’est, qui a fait précédemment l’objet de plusieurs interventions,présente des niveaux successifs de voirie. L’espace au sud-est est partiellementexploré et sera encore documenté avec la poursuite du secteur 12. La zone sudqui n’a été que superficiellement abordée en 2004, mérite une étude plus approfondie,afin de préciser la relation du théâtre avec la rue 1. La zone occidentale, situéeactuellement hors de l’emprise du champ de fouille, sera abordée en 2007 au moyen6Un dupondius d’Hadrien a étédécouvert dans une couche antérieureau contrefort M. 52 dans lesondage 1e, mais sa position stratigraphiqueest douteuse (RA 2005,p. 14).149


d’analyses géophysiques. Les limites du programme de recherche dans lequel noussommes engagés ne nous permettront pas d’obtenir une vision complète et définitivedes environs du théâtre. L’état du gisement et les données dont nous disposons pourles zones situées au nord et à l’est du monument, hormis quelques questions trèsprécises méritant encore un complément d’information, nous incitent à consacrerla dernière année de fouille à l’étude de la zone sud, insuffisamment documentée– étant entendu que le secteur 12 doit également être achevé.4.5. Apport des études spécifiquesStatique et volumes du monumentL’étude structurale d’A. Lugrin (Annexe 2) constitue un apport précieux de la campagne2006. Bien qu’elle ne répond pas à toutes les questions des archéologues etque les solutions proposées demeurent essentiellement théoriques, cette analyse permetd’envisager un bâtiment beaucoup plus élevé – jusqu’à 14 m de hauteur (maximumthéorique) pour le mur périmétral – et une cavea présentant une pente bien plusforte que ce qui pouvait être déduit des vestiges encore en place.Si la question de la matière des gradins (bois ou pierre) ne peut être résolue définitivement(le sera-t-elle jamais ?), quelques remarques pertinentes ont pu être formuléesà ce sujet. Ainsi, on retiendra que le massif de fondation calcaire, insensible àla saturation d’eau de par sa constitution même, est tout à fait adapté à l’installationde gradins en bois.Origine des matériauxL’étude pétrographique, réalisée dans le cadre de validation d’un stage de master2 Pro Archéosciences (Université de Bourgogne), a permis de préciser plusieurspoints. On y apprend que le matériau le plus largement utilisé dans le théâtre 2, quelleque soit la partie du monument considérée, est un calcaire hydraulique affleurantau sommet du Mont Auxois. Gélive et diaclasée, cette roche ne convient toutefoisque pour la production de petits moellons. A l’opposé, la présence, dans de moindresproportions, du calcaire oobioclastique blanc met en évidence le recours à une rocheexogène impliquant des coûts de transport. D’autres examens permettront peut-êtrede préciser les nécessités d’un tel approvisionnement.La différenciation entre murs périmétraux et contreforts doit être soulignée : en effet,pour ces derniers on note une forte proportion de calcaire à nubéculaires, beaucoupplus rare dans les murs de la cavea. Cécile confirme qu’elle a observé des différencesqu’elle n’explique pas; c’est donc bien «troublant»Plus troublante est la différencede proportion entre les hérissons bordant le mur périmétral M19 et le mur rectiligneM66, en principe une seule et même structure ; faut-il y voir une différence chronologiqueou plutôt structurelle? Enfin, il apparaît que les restaurations modernes – toutcomme les maison du village d’Alise – sont réalisées en calcaire à entroques, peuutilisé dans les constructions antiques ; il en résulte une claire distinction.150


Théâtre d’Alésia – Rapport d’activité 20065. Proposition de programmationpour l’année 2007Les propositions que nous formulons cette année sont fondées sur les résultats obtenusà ce jour, et sont établies dans la perspective de l’achèvement du programmetriennal.Ainsi, suite aux résultats de la campagne 2006, nous souhaitons nous concentrer surles thèmes suivants :- le théâtre 2 : son phasage, sa chronologie et son développement dans l’environnementurbanistique.- les occupations antérieures localisées dans la partie orientale de la cavea : poursuivrel’étude des carrières, des fosses, de la surface pavée et de sa bordure.La partie nord de la cavea étant constituée en réserve archéologique, l’étude du théâtre1 est considérée comme achevée sur le terrain.5.1. Programme de fouillePour parvenir à satisfaire au mieux les exigences posées au départ du projet et entenant compte des diverses contraintes, nous proposons les interventions suivantes(fig. 66.) :- 1 : achever l’exploration de l’extérieur de l’accès sud-est (secteur 12)- 2 : fouille entre les contreforts M. 53 et M. 54 (lien entre le sondage 1e et le secteur6)- 3 : fouille entre l’angle sud du théâtre et la rue 1.- 4 : poursuivre la fouille entre les contreforts M. 49 et M. 50 (secteur 1d)- 5 : coupe ou sondage à l’intérieur de M. 19 (emplacement à déterminer)- 6 : achever la fouille au sud-est de la cavea (secteur 4c, nord)- 7 : sondage stratigraphique à travers les substructures de la scène- 8 : étude de la porticus post scaenam par des analyses géophysiquesComme convenu lors de la dernière réunion du conseil scientifique, nous proposonsde réaliser cette campagne de fouille sur une période de trois mois au lieu des quatrehabituels, afin de réserver plus de temps à l’élaboration des résultats. Ce programmevolontairement ambitieux devra sans doute être ajusté en fonction des recommandationsde la CIRA et du conseil scientifique, ainsi que du déroulement de la fouille.5.2. ArgumentaireLe théâtre 2- Les précisions concernant le phasage et la chronologie du monument obtenues en2006 sont globalement encourageantes. Des compléments nous semblent toutefoisnécessaires afin de cerner au mieux ces problèmes fondamentaux (interventions 1-5).- L’examen des accès, engagé dès 2004, doit également être achevé par la poursuite del’exploration du dispositif sud-est et des abords du dispositif sud (interventions 1 et 3).151


Intervention 4Intervention 8Intervention 2Intervention 7Intervention 6Secteur 4cIntervention 1Secteur 12Intervention 3Fouilles 2007Fouilles 2006NRue 1Fouilles 2004-2005Cavea en place(théâtre 2)0 20 m1/500


Théâtre d’Alésia – Rapport d’activité 2006- L’étude des abords du monument et sa relation avec la voirie doit être poursuivie,notamment au sud en direction de la rue 1 (interventions 1-3).- L’important arasement du dispositif scénique nous incite à favoriser une lecturepurement stratigraphique de ce secteur (intervention 7).- Le plan du monument doit être complété, en particulier au sud et à l’ouest sur l’emprisede la porticus post scaenam (interventions 3 et 8).Les occupations antérieures- Si la chronologie des fosses implantées dans les remblais des carrières a pu êtredéterminée, il nous semble important de définir leur nature et leur fonction (intervention6).- L’observation en aire ouverte de la surface pavée St. 116 et sa bordure St. 122 ontlivré de précieux résultats qui nous encouragent à préciser son extension au sud et sarelation avec la rue 1 (intervention 3). Notre connaissance du plan de ces structuresmérite également d’être complétée par une meilleure perception de leur évolutionchronologique (interventions 3 et 6).5.3. Après 2007Au terme de l’année 2007, qui conclura ainsi le programme triennal, nous établironsle bilan scientifique des connaissances sur l’organisation spatiale et l’évolution chronologiquedu théâtre, et plus largement du site sur lequel il a été édifié. Le rapport desynthèse (DFS) intégrera un dossier qui servira de base au projet de restitution.Il nous paraît cependant important de souligner que la diversité et la complexitédes situations rencontrées au cours des campagnes de fouilles ne doivent pas êtreminimisées. Sur la base de ce constat, nous estimons que le monument ne pourrapas être soumis aux travaux de restauration sans un important suivi archéologique.Les interventions lourdes qui ont été évoquées pour l’assainissement de l’ensembledes maçonneries du théâtre vont toucher des parties encore inexplorées ou partiellementdocumentées. Ces compléments d’étude, soumis aux impératifs de la restauration,nous semblent d’autant plus indispensables que ces travaux ont un caractèredestructeur évident. Cet état de fait nous incite à attirer l’attention sur la nécessitéd’une opération d’archéologie préventive en préalable à la restauration de l’édifice,l’organisation d’un programme intégrant un chantier école nous paraissant tout à faitinadapté à ce type d’engagement.Enfin, en vue de la publication, il conviendra de réunir les différents acteurs des travauxantérieurs, afin de préciser la nature de la collaboration de chacun. Les modalitésde restitution des résultats ne sont pas encore arrêtées et devront faire l’objetd’une concertation avec le maître d’œuvre. On notera pour l’instant que, à l’exceptiondes travaux sur le siège de 52 av. J.‐C., relevant d’une problématique spécifique,les publications les plus récentes relatives au site d’Alésia datent de plus d’unevingtaine d’années. Le dossier du théâtre offre donc l’opportunité d’actualiser lesconnaissances sur l’agglomération gallo-romaine.Fig. 66 (page de gauche)Plan des interventionsprogrammées en 2007.153


BibliographieLe Gall 1980 : LE GALL (J.). – Alésia. Archéologie et histoire. Paris, 1980.Meylan 2006 : MEYLAN (F.). - Un nouveau théâtre à Alésia ? Résultats des campagnes 2004 et 2005 sur le théâtregallo-romain d’Alésia. BSSSH, CXIII, 2005, p. 127-137.RA 2004 : ESCHBACH (F.), FREUDIGER (S.), MEYLAN (F.). – Théâtre d’Alésia. Rapport d’activité 2004 et propositionde programme triennal. Gollion, 2004.RA 2005 : ESCHBACH (F.), FREUDIGER (S.), MEYLAN (F.). – Théâtre d’Alésia. Rapport d’activité 2005. Gollion,2005.Sindonino 2002 : SINDONINO (S.). – Alise Sainte Reine. Théâtre Antique 2001. Fouille d’évaluation (Décembre2001 - Mai 2002). I.N.R.A.P. Grand-Est, SRABourgogne, Dijon, 2002.


Annexes


Théâtre d’Alésia – Rapport d’activité 2006Annexe 1 : Archives de la Mission Alésia relatives au théâtreNo document Type DateAL0001 Photo 1906AL0002PhotoAL0003 Photo 1906AL0004 Photo 1906AL0005 Photo 1906AL0006 Photo 1906AL0007 Photo 1909AL0008 Plan 1907AL0009 Photo 1924AL0010 Photo 1924AL0011 Photo >1930AL0012 Photo >1932AL0013 Plan 1936AL0014 Photo 1932AL0015 Photo 1932AL0015bis Photo 1932AL0016 Photo 1934AL0017 Photo 1968AL0018 Plan 1906?AL0019 Plan 1909AL0020 Photo 1935AL0021 Photo 1935?AL0022 Photo 1935?AL0023 Photo 1962AL0024 Photo 1962AL0025 Photo 1962AL0026 Photo 1962AL0027 Photo 1962AL0028 Photo 1962AL0029 Photo 1962AL0030 Photo 1962AL0031 Photo 1962AL0032 Photo 1962AL0033 Photo 1962AL0034PhotoAL0035PhotoAL0036PhotoAL0037PhotoAL0038PhotoAL0039 Photo 1961AL0040 Photo 1961AL0041 Photo 1970 (?)AL0042 Photo 1964AL0043PhotoAL0044 Correspondance 1924AL0045 Bulletin 1942AL0046 Article 1941AL0047 Plan 1924AL0048 Article av. 1933No document Type DateAL0049 Journal 1932AL0050 Journal 1933AL0051 Journal 1934AL0052 Journal 1935AL0053 Journal 1936AL0054 Rapport 1959AL0055 Rapport 1960AL0056 Rapport 1962AL0057 Rapport 1963AL0058 Notice 1965AL0059 Rapport 1931AL0060 Rapport 1932AL0061 Rapport 1931AL0062 Rapport 1939AL0063 Rapport 1934AL0064 Journal de fouille 1972AL0065 Journal de fouille 1962AL0066 Journal de fouille 1962-63AL0067 Journal de fouille 1963-64AL0068 Journal de fouille 1962-64AL0069 Correspondance 1962-64AL0070 Rapport 1964AL0071 Rapport 1964AL0072 Rapport 1964AL0073 àAL00554Diapositives 1959 à 1992AL0555 Bulletin 1906AL0556 Compte-rendu 1906AL0557 Notice 1906-1908AL0558 Notice 1909 (?)AL0559 Article 1909 (?)AL0560 Plan 1909 (?)AL0561 Article 1910 (?)AL0562 Bulletin 1910 (?)AL0563 Articles 1905AL0564 Compte-rendu 1907AL0565 Compte-rendu 1906AL0566 Compte-rendu 1907AL0567 Compte-rendu 1908AL0568 Compte-rendu 1910AL0569 Compte-rendu 1909AL0570 Compte-rendu 1911AL0571 Article 1919AL0572 Compte-rendu 1922AL0573 Compte-rendu 1924AL0574 Compte-rendu 1929AL0575 Plan 1840AL0576 Plan 1906AL0577 Plan 1909157


No document Type DateAL0578 Dessin 1910AL0579 Plan 1935?AL0580 Plan 1906AL0581 Plan 1906?AL0582 Plan >1944AL0583 Photo 1906AL0584 Photo 1909AL0585 Photo 1909AL0586 Photo 1908?AL0587 Plan 1924AL0588 Plan 1906AL0589 Compte-rendu 1931AL0590 Compte-rendu 1932AL0591 Plan 1932AL0592 Compte-rendu 1932AL0593 Rapport 1933AL0594 Rapport 1934AL0595 Photo 1959AL0596 Photo 1959AL0597 Photo 1959AL0598 Photo 1959AL0599 Photo 1959AL0600 Photo 1959AL0601 Photo 1959AL0602 Photo 1959AL0603 Photo 1959AL0604 Photo 1959AL0605 Photo 1960AL0606 Photo 1960AL0607 Photo 1960AL0608 Photo 1960AL0609 Photo 1960AL0610 Photo 1960AL0611 Photo 1962AL0612 Photo 1962AL0613 Photo 1963AL0614 Monographie 1972AL0615 Monographie 1994AL0616 Dessin 1994AL0617 Article 1977AL0618 Article 1978AL0619 Article 1979AL0620 Article 1980AL0621 Article 1981AL0622 Article 1982AL0623 Article 1983AL0624 Photo 1934?AL0625 Photo 1934?AL0626 Photo 1934AL0627 Photo 1931AL0628 Photo 1931AL0629 Photo 1931AL0630 Photo 1931AL0631 Photo 1931No document Type DateAL0632 Photo 1931AL0633 Photo 1931AL0634 Photo 1931AL0635 Photo 1931?AL0636 Photo 1931AL0637 Photo 1932?AL0638 Photo 1932?AL0639 Photo 1932?AL0640 Photo 1932?AL0641 Photo 1932?AL0642 Photo 1932?AL0643 Photo 1934?AL0644 Photo 1938AL0645 Photo 1934?AL0646 Photo 1934?AL0647 Photo 1934?AL0648 Photo 1926?AL0649 Photo 1933?AL0650 Photo vers 1930AL0651 Photo 1963AL0652 Photo 1926AL0653 Photo 1926AL0654 Photo 1960?AL0655 Photo 1960?AL0656 Photo 1965?AL0657 Photo 1959?AL0658 Photo 1959?AL0659 Photo 1959AL0660 Photo 1936?AL0661 Photo 1958AL0662 Photo 1958?AL0663 Photo 1958?AL0664 Photo 1938?AL0665 Plan 1932?AL0667 Article 1985AL0668 Article 1986AL0669 Article 1987AL0670 Article 1988AL0671 Article 1993AL0672 Article 1977AL0673 Article 1979AL0674 Article 1993AL0675 Article 1992AL0676 Article 1989AL0677 Rapport 2002AL0678 à AL0704 Photos 1961 à 1964(fouilles Sénéchal)158


Théâtre d’Alésia – Rapport d’activité 2006Annexe 2 : Théâtre d’Alésia : étude structuraleArmand LugrinProblèmeUne des particularités du théâtre d’Alésia réside dans les contreforts apposés contrele mur périmétral. Ils ont rapidement été considérés par les archéologues commedes renforts structuraux destinés à contenir la poussée du massif de blocs calcaires.Cependant leur forme allongée ne correspond pas à celle plus ramassée descontreforts structuraux présents sur d’autres théâtres (figure 1), comme par exempleà Lenzburg, à Noyers-sur Andelys datant tous deux de la fin du 1 er s. au début du 2 e s.ap. J.-C. Certains théâtres ont même des contreforts internes sous forme d’absides(Ribemont-sur-Ancre ou encore Augst). Les contreforts du théâtre d’Alésia ressembleraientplutôt aux caissons du théâtre de Jublains.Figure 1. A gauche, le théâtre de Noyers-sur-Andelys présentant des contreforts sur lapartie la plus haute de murs ceinturant la cavea ( 120 mètres). Au centre, le théâtre deJublains dont le mur périmétral en caissons rappelle la forme des contreforts d’Alésia (80 mètres). A droite, le théâtre de Ribemont-sur-Ancre dont les contreforts sont intérieurs etconstruits en voûte pour mieux soutenir la poussée horizontale du massif de fondation de lacavea ( 60 mètres). (Teatri greci e romani 1994)Une autre hypothèse est alors apparue : ces murs radiaux appelés contreforts auraientilsune autre fonction : permettre un accroissement de la capacité de la cavea ?Les archéologues se sont donc tournés vers le département de Génie Civil de l’EPFLpour tenter de résoudre cette question à l’aide de calculs de stabilité. En effet, jusqu’alorsseuls des archéologues et des architectes s’étaient penchés sur l’étude de cethéâtre.Le présent document résume le principe de la démarche et les résultats des calculsde stabilité. Des études hydrologique et hydraulique ont outre été réalisées afin dedéterminer la section de canalisations aptes à évacuer l’eau de pluie. Les résultatscomplets sont fournis dans le rapport final Lugrin 2006 (état des fouilles 2005).Conditions de bordAfin de d’effectuer des calculs de stabilité, la géométrie et les caractéristiques dumur périmétral sont à définir clairement. Les paragraphes qui suivent traitent chacund’un point particulier important.159


Pente de la caveaLa pente de la cavea sert non seulement à déterminer la hauteur du mur périmétral,mais encore à calculer la poussée horizontale du massif de fondation de la cavea quiagit contre ce mur. En effet, plus la pente est forte, plus la poussée horizontale estfaible, toutes choses égales par ailleurs. Le schéma suivant montre les hypothèsesconcernant les lignes de pente :Figure 2. Coupe à travers le massif de la cavea (St. 118). Entre les mètres 8 et 11, le massifSt. 118 est surmonté d’un hérisson qui indique une pente de 30 %. A droite sont indiquéesles altitudes correspondant aux deux hypothèses de pente. (Meylan 2005, figure 10)Si l’on considère au nord un niveau de circulation situé à environ 391 msm et au sudun niveau de circulation à 391,7 msm, le mur périmétal atteint jusqu’à 8,3 mètres dehaut.Nature du massif de fondation de la cavea (St. 118)Le massif de fondation de la cavea est représenté en coupe à la figure 2. La coucheinférieure est composée de limon argileux avec quelques blocs et du gravier. Cettecouche ne joue pas de rôle prépondérant dans la stabilité du mur périmétral.Au-dessus de cette couche, le massif est composé de gros blocs de calcaires sansordre apparent. La poussée horizontale de ce massif est plus faible que celle d’unsable. Faute d’avoir des références précises, le massif est considéré comme du bongravier (Recordon 1984). Le paramètre qui guide la grandeur de la poussée est l’anglede frottement interne du gravier : φ = 45°, qui est dans ce cas la pente naturelled’un tas de gravier.Hérisson de blocage (US 1612)Se pose ensuite le problème du hérisson de blocage (figure 2, US 1612) qui a étédécouvert tout au long du mur périmétral (M. 19) ainsi que des murs frontaux (M.30 et M. 66). En tant que drainage, il est inutile, car le massif de blocs calcaires (St.118) est lui-même suffisamment drainant pour éliminer les surpressions contre lemur dues à l’eau.Une fonction de confortation du massif de blocs n’est pas à exclure ; cependant, unhérisson est généralement construit dans une tranchée : il pourrait être destiné à servirde remplissage à une tranchée de rénovation du mur périmétral (M. 19).160


Théâtre d’Alésia – Rapport d’activité 2006Mur périmétral (M. 19) et ses fondationsLe mur périmétral est l’élément résistant qui sert à maintenir le massif de fondationde la cavea. C’est son poids et sa largeur qui déterminent sa stabilité sous la pousséehorizontale du massif de fondation de la cavea (St. 118). D’une épaisseur de 90centimètres, ce mur est fondé différemment selon qu’il repose sur le calcaire (au sudet à l’est) ou sur les marnes (au nord). Le calcaire étant suffisamment affleurant, lafondation est sur du roc. Au nord par contre, les marnes sont beaucoup plus basses, etles constructeurs gallo-romains ne sont pas allés chercher le roc dur, mais ont fondéle mur sur plusieurs rangs de hérisson. La figure suivante montre une coupe du murpérimétral entre les contreforts M. 45 et M. 46 :Figure 3. Coupe en direction de l’ouest entre les contreforts M. 45 et M. 46. D’après cedessin, la fondation H de M. 19 (mur C) est clairement en retrait de son élévation. Lemur est fondé dans un remblai argileux, sujet aux tassements selon A. Olivier. (Olivier &Rabeisen 1983)Dans la partie nord du théâtre, la fondation n’est pas à l’aplomb du mur, qui repose doncà la fois sur une surface incompressible de hérisson et un remblai argileux qui a tendanceà se compacter et donc à se tasser. Une rotation du mur aurait lieu par tassement différentiel.On n’observe cependant pas de clair déversement du mur sur le dessin...Un autre problème est la diminution de résistance de ce remblai mis en présenced’eau. Il faut cependant que l’eau parvienne jusqu’à la profondeur de la premièreassise de M. 19.161


Contreforts et leurs fondationsLa fondation de contreforts structuraux doit être particulièrement bien faite à l’opposédu mur périmétral : c’est en effet dans cette zone que sont introduits les effortsprovenant de la poussée horizontale du massif de fondation de la cavea. Dans Lugrin2006, la fondation de certains contreforts a été sous-estimée. Durant les fouilles del’été 2006, il a été constaté que les contreforts nouvellement dégagés présentent unefondation apte à reprendre les charges.Stabilité du mur périmétral sans contrefortsIl s’agit de vérifier que le mur ne se rompt pas sous la poussée horizontale des terres.Deux types de rupture peuvent se produire : soit un déversement suivi du basculementdu mur, soit une rupture par cisaillement du mur en pied.Les calculs sont basés sur l’hypothèse de fondation rigide, avec un massif de fondationde la cavea formé de gravier. La figure suivante montre les deux types de ruptureévoqués :bb-â-âhGHhGHÙppFigure 4. Vue en coupe des différents modes de rupture. H : résultante de la pousséehorizontale du massif de fondation de la cavea ; β : pente des gradins ; h, b : hauteuret largeur du mur périmétral ; G : poids du mur périmétral. A gauche : rupture parbasculement du mur autour du point Ω sous la poussée horizontale H du massif defondation de la cavea. A droite : rupture par cisaillement en pied du mur selon la ligne p-p.La poussée du massif est à chaque fois admise triangulaire.La hauteur maximale du mur est la hauteur pour laquelle l’équilibre du mur soumisà son poids G et à la poussée horizontale H est encore juste satisfait. Dans le cas duthéâtre, le cisaillement n’est pas déterminant, c’est-à-dire que la rupture a tendanceà être de type basculement.162


Théâtre d’Alésia – Rapport d’activité 2006Stabilité du mur périmétral avec contrefortsLe système mur-contrefort peut se rompre de trois façons différentes : par basculement,par cisaillement, ou par rupture du mur entre deux contreforts. La rupture parcisaillement n’est à nouveau pas déterminante.Le basculement se produit de la même manière que pour un mur sans contrefort. Parcontre, le dernier mécanisme de rupture est différent : la poussée du sol doit pouvoirpasser dans les contreforts par la création d’une voûte virtuelle représentée sur laperspective suivante :Figure 5. Vue schématique en perspective du mur périmétral et d’un contrefort. Lesforces de poussée horizontale du massif de fondation de la cavea (forces répartiestriangulairement) sont transmises au sol à l’aide de « voûtes virtuelles » tridimensionnellesreprésentées en bleu, qui se forment d’elles-mêmes à l’intérieur de la maçonnerie.Si la géométrie empêche les voûtes de se former, il y a rupture. Vu l’écartement assezfaible entre les contreforts, ce mécanisme de rupture n’est pas déterminant.163


RésultatsLes résultats donnés ci-dessous correspondent aux hypothèses émises dans Lugrin2006. Dans le même rapport, les résultats numériques sont résumés dans un tableauà la page 38.Il s’agit de considérer ces résultats comme des ordres de grandeur et non des valeursprécises au millimètre près. Vu la difficulté de décrire précisément la géométrie etles caractéristiques de résistance des matériaux, la précision obtenue est de l’ordrede ±20%.Hauteur du mur sans contrefortsTous calculs faits, le mur peut s’élever à une hauteur de 5,7 mètres. Si le hérisson deblocage (figure 2, US 1612) est pris en compte comme surépaisseur du mur périmétral(M. 19), le mur est stable jusqu’à une hauteur de 8,9 mètres.Hauteur maximale du mur avec les contreforts présentsSi l’on considère la géométrie des contreforts qui sont encore visibles actuellement,le mur périmétral pourrait s’élever à une hauteur de 14 mètres, et fournir ainsi unepente des gradins de 60%.Longueur maximale nécessaire pour les contrefortsEn considérant l’hypothèse de pente de 30% comme correcte (figure 2), le mur atteintla hauteur de 8,3 mètres. Pour cette hauteur et en ne considérant pas le hérisson deblocage, des contreforts de 1,5 mètres de longueur (toutes choses égales par ailleurs)suffiraient à assurer la stabilité du mur périmétral.Problématique de la saturation du massif de fondation de la caveaAfin de valider les résultats, les calculs ont été effectués sur le théâtre de Lenzburg,dont la géométrie du mur périmétral, et notamment sa hauteur, sont bien définies. Leremplissage de la cavea est en terre et les gradins en pierre.D’après les calculs, si le massif est drainé tout en étant protégé de la pluie par desgradins qui empêchent la pluie de s’infiltrer, le mur périmétral reste stable.Par contre, les calculs montrent que si l’eau de pluie peut pénétrer à l’intérieur dumassif terreux de façon à le saturer (cas des gradins en bois), le mur s’effondre sousla poussée supplémentaire des terres. Le gel provoque lui aussi des pressions considérablessi le massif est saturé en eau.Dans le cas du théâtre d’Alésia, le massif de fondation de la cavea formé de gros blocssans remplissage est très perméable : une rupture par saturation d’eau est impossible.Il est tout à fait possible d’y avoir des gradins en bois.164


Théâtre d’Alésia – Rapport d’activité 2006PerspectivesModélisation 3DAfin de préciser l’influence de la géométrie courbe du mur périmétral, il faudraiteffectuer une étude tridimensionnelle. Cependant, comme nombre de paramètressont mal connus, il s’agirait plus d’une étude paramétrique qui permettrait de déterminerla donnée la plus influante sur la stabilité des murs.Construction des murs de soutènement dans le monde romainL’inscription du théâtre d’Alésia dans le contexte de la construction de murs de soutènementpourrait certainement apporter des informations supplémentaires sur lesmoyens de calcul de ces murs durant l’Antiquité. Il s’agirait pour cela de rassembleren une synthèse des données concernant la géométrie et la méthode de constructiondes murs de soutènement, ainsi que de connaître la nature du massif encaissé.Archéologie expérimentaleUn projet de restitution des volumes du théâtre est prévu pour fin 2007 ; s’il s’agitd’une reconstruction à l’identique du théâtre, il serait intéressant, tout en étant peuonéreux, de placer des sondes de mesure dans la construction afin de valider de façonplus fine les résultats des calculs structuraux effectués.BiliographieCarte géologique de la France n°437 : Jacquin (T.), Thierry (J.). – Cartegéologique de la France 1 :50’000. Feuille n° 437 (Montbard). Bureau derecherches géologiques et minières BRGM, Orléans, 1990.Eschbach 2005 : Eschbach (F.). – Lausanne-Vidy, Théâtre, rapport de fouilles(Aff. 218), décembre 1998-janvier 2001. Gollion, 2005.Garin, Fogarasi-Szabo 2006 : Garin (S.), Fogarasi-Szabo (F.). – LaboratoireGC - LMR : Instabilité de fouilles : renard hydraulique, paroi butée et encastrée- Projet de semestre. EPFL, Ecublens, 2006.Julita 2005 : Julita (B.). – Théâtre de Lausanne-Vidy, essai de restitution, Mémoirede licence. UNIL, Lausanne, 2005.Lugrin 2006 : Lugrin (A.). – Fouilles archéologiques du Théâtre d’Alésia : Etudestructurale - Projet de semestre. EPFL, Ecublens, 2006.Meylan 2005 : Meylan (F.). – Un nouveau théâtre à Alésia ? Résultat des campagnes2004 et 2005 sur le théâtre gallo-romain d’Alésia. Gollion, 2005.Niffeler 1988 : Niffeler (U.). – Römisches Lenzburg : Vicus und Theater. Gesellschaftpro Vindonissa, Brugg, 1988.165


Olivier, Rabeisen 1982 : Olivier (A.), Rabeisen (E.) . – Le théâtre : sondagesà l’angle nord-ouest de la façade (037-09-11-29). Tour de l’Orle d’Or, 1982, n° 1,pp. 8-10.Olivier, Rabeisen 1983 : Olivier (A.), Rabeisen (E.). – Le théâtre : sondages àl’angle nord-ouest de la façade (037). Tour de l’Orle d’Or, 1983, n° 1, pp. 10-12.Olivier, Rabeisen 1988a : Olivier (A.), Rabeisen (E.). – Alesia en 1987 :La ville gallo-romaine. Le théâtre : sondages au sommet dela cavea (037). Bulletin de la Société des Sciences historiques et naturelles deSemur-en-Auxois et des fouilles d’Alesia », tome 1, 1988, n° 1, pp. 3-8.Recordon 1984 : Recordon (E.). – Technologie des sols. Polycopié EPFL, Ecublens,1984.Recordon 1985 : Recordon (E.). – Mécanique des sols. Polycopié EPFL, Ecublens,1985.RA 2004 : ESCHBACH (F.), FREUDIGER (S .), MEYLAN (F.). – Théâtre d’Alésia.Rapport d’activité 2004 et proposition de programme triennal. Gollion, 2004.RA 2005 : ESCHBACH (F.), FREUDIGER (S .), MEYLAN (F.). – Théâtre d’Alésia.Rapport d’activité 2005. Gollion, 2005.SIA V178 : Eckardt (P.) et al. – Recommandation SIA V178 - SN 505 178 : Maçonneriede pierre. Société suisse des ingénieurs et des architectes, Zurich, 1996.SIA 261 : Vogel (Th.) et al. – Norme SIA 261:2003 - SN 505 261 : Actions sur lesstructures porteuses. Société suisse des ingénieurs et des architectes, Zurich, 2003.Olivier 1992 : Olivier (A.). - Le théâtre d’Alésia : questions posées par la restitutiond’un théâtre gallo-romain. Spectacula II : Le théâtre antique et ses spectacles.Lattes, 1992, pp. 63-70.Teatri greci e romani 1994 : SCAPARRO (M.), DE SEPTIS (F.), CIANCIO ROS-SETTO (P.), PI<strong>SA</strong>NI <strong>SA</strong>RTORIO (G.). – Teatri greci e roman : alle origini del linguaggiorappresentato : censimento analitico = Greek and Roman theatre : at the rootsof acted language : analytic census = Théâtres grecs et romains : aux origines du langagereprésenté : inventaire analytique. Rome, 1994, 3 vol. Vol. 1, pp. 335-336Hydraulique :Dossiers d’archéologie avril 1998 : Hauser (P.), Rossi (F.). – L’amphithéâtreinattendu. Dossiers d’archéologie – Nyon, n°232. Faton, Dijon, avril 1998.e-drologie : site Internet : http://hydram.epfl.ch/e-drologie/ par M. le Prof. Musy del’EPFL.Graf 2000 : Graf (W. H.). – Hydraulique fluviale : écoulements et phénomènes detransport dans les canaux à géométrie simple, Traité de Génie Civil TGC. PressesPolytechnique et Universitaires Romandes PPUR, Ecublens, 2000.166


Théâtre d’Alésia – Rapport d’activité 2006Annexe 3 : Etude pétrographiqueCécile MontelDans le cadre d’un stage de validation de Master 2 Pro Archéosciences (Universitéde Bourgogne) et à la demande d’Archéodunum, une étude pétrographique aété réalisée sur le théâtre gallo-romain d’Alise-Sainte-Reine lors de la campagnede fouille 2006. Il s’agissait de déterminer les différents types de pierres employésdans la construction, de localiser leurs sites d’extraction potentiels et d’essayer dedégager des relations stratigraphiques entre les différentes structures sur la base deces critères.Présentation des différents types de pierres employées pour laconstruction du théâtreet localisation de carrières potentiellesUne première phase de prélèvements a permis la réalisation de cinq lames minces :échantillons sur un chaperon (TH1), dans la tranchée de récupération du théâtre 1(TH2), sur une des bases de colonne de M66 (TH3), dans le hérisson devant M66(TH4), et sur un bloc de grand appareil derrière la scène (TH6). Nous avons pu ainsidéterminer microscopiquement les différents types de calcaires employés pour laconstruction du théâtre.Calcaire hydraulique (Bathonien inférieur, Jurassique moyen)Il s’agit du calcaire qui affleure au sommet du Mont Auxois, au niveau du plateauoù s’est implantée la ville antique : le théâtre repose à la fois sur ce calcaire et sur lesmarnes à Ostrea accuminata du Bajocien supérieur, juxtaposés par faille géologique(voir coupe géologique C. Petit). C’est un calcaire fin, gélif, de couleur beige à blanche,à matrice micritique, sans bioclastes apparents (si ce n’est quelques bivalves,observables en lame mince TH2, fig.1). Le banc exploité (10 m d’épaisseur au pointle plus haut) est traversé de diaclases et la roche se délite en plaquettes. Ce caractèrene permet donc qu’une production de moellons de petites dimensions, déjà partiellementéquarris, ce qui facilite l’extraction. Ce calcaire est celui qui est employé enplus grande quantité non seulement dans le théâtre, mais aussi dans toutes les élévationsconservées des caves de la ville antique.Fig. 1167


Calcaire à nubéculairesIl s’agit d’un calcaire appartenant à l’étage du Bajocien moyen, du Jurassique moyen.Dans la série géologique du Mont Auxois, il se trouve au sommet de la formation decalcaires à entroques (voir coupe). Microscopiquement, nous avons pu observer enproportion importante des oncolites (ou « oolithes » cannabines) de Nubéculaires :ce sont de gros encroûtements formés de couches concentriques autour de bioclastes(ici, essentiellement de crinoïdes) par l’espèce de foraminifère Nubeculeria reicheliRat (fig.2). Macroscopiquement, les encroûtements sont remarquables et caractéristiques(fig.2).Fig. 2Calcaire à entroquesLe calcaire à entroques constitue l’essentiel de la formation du Bajocien moyen, sur10 à 15 m pour le Mont Auxois. Il est très reconnaissable à l’œil nu par la très grandeconcentration en débris de crinoïdes (entroques, fig.3) qui le caractérise. En ce quiconcerne la plupart des blocs observés, il s’agit d’une pierre gélive et friable.Fig. 3Calcaire oobioclastique grisDans la série géologique du Mont Auxois, ce calcaire se situe juste au-dessus ducalcaire à nubéculaires. Il s’agit d’un calcaire à grains très fins, d’une teinte griséeprésentant quelques bioclastes visibles à l’œil nu (fig.4). En lame mince, nous avonségalement pu observer quelques oolites (fig.4).Fig. 4168


Théâtre d’Alésia – Rapport d’activité 2006Calcaire oobioclastique blancIl s’agit d’un calcaire très blanc, très pur, riche en oolites et en bioclastes (lamellibranches,gastéropodes, brachiopodes, crinoïdes, bryozoaires, polypiers, algues, cf.fig. 5), friable et gélif. Sous l’action d’une altération atmosphérique, il peut même sedésagréger jusqu’à redonner un sable oolithique.L’origine de ce type de calcaire pose problème (Fournier 1910, Collot 1921). L’observationde plusieurs lames minces réalisées sur des blocs différents montre unefaune pouvant appartenir à deux étages différents, correspondant à une localisationgéographique différente.On peut considérer d’une part que ce calcaire appartient à l’étage Bathonien inférieur.Dans la série géologique, il se situerait au-dessus du calcaire hydraulique. Onne le rencontre donc pas sur le Mont Auxois. Ce type de roche n’affleure pas à proximitéimmédiate d’Alise-Sainte-Reine mais dans la région de Baigneux-les-Juifs, ouencore de Malmaison, à l’Est de Montbard et d’Aignay-le-Duc (Bois des Creux).Les bons affleurements sont rares et sur les versants, la formation est fréquemmentmasquée par des éboulis, qui peuvent être les produits de sa désagrégation. Des carrièresgallo-romaines potentielles sont donc très difficilement repérables.D’autre part, il pourrait appartenir à l’étage Rauracien, dans ce cas, on l’appellecommunément « Oolithe blanche ». Cette formation est très constante sur toute laBourgogne : au Nord, sur les plateaux calcaires entre Montbard et Fresnes et surtoutà l’Est à proximité d’Is-sur-Tille.Les chaperons découverts sur le site du théâtre, de même que l’ensemble des pierresblanches et oolithiques du site ont souvent été désignés comme de la pierre d’Is-sur-Tille (Rauracien), voire de Til-Châtel. Même si une voie reliait Alise à Til-Châtel,on ne peut pas en conclure que ces pierres proviennent effectivement des carrièresd’Is-sur-Tille. En effet, les affleurements plus proches du Mont Auxois ont tout aussibien pu approvisionner le site, à moindre coût.Les données actuelles ne nous permettent pas de définir une identification précisede ce type de pierre employée sur le théâtre d’Alise. Toutefois, elles montrent qu’ils’agit d’un matériau exogène, qui a nécessité des coûts d’approvisionnement plusimportants que les autres, mais également que les carrières d’Is-sur-Tille ne sont pasnécessairement les seules à avoir pu approvisionner le site. Il serait intéressant dedéterminer l’utilisation qui en a été faite pour mieux cerner l’intérêt qu’ont eu lesconstructeurs pour cette pierre particulière.Fig. 5Utilisation et chronologieMéthodeLes types de pierre ont été déterminés systématiquement et dénombrés sur n = 4 000blocs environ. Les diagrammes statistiques ont été obtenus par un comptage systé-169


matique des différentes natures de calcaire par grand type de maçonnerie. On a ainsidistingué la tranchée dite de récupération du théâtre 1, les hérissons, le mur périmétralet les contreforts. Les sections concernées par le comptage ont été sélectionnéesparmi les assises antiques les mieux conservées et encore accessibles. Plusieurs sondagesont permis d’appréhender une grande partie de l’élévation (sondage 12 et 1).ObservationsPlusieurs diagrammes ont été réalisés, structure par structure puis globalement partype de structure afin de tirer des conclusions plus générales. On a ainsi pu établirdes « profils type » pour chaque structure. Ces profils sont toutefois à prendre avecprécaution car ils regroupent des structures qui n’ont pas nécessairement la mêmefonction.Mur pé r im é tr a l6%2% 6%calcaire hydrauliquecalcaire à nubéculairescalcaire oobioclastique griscalcaire à entroquesFig.6Répartition globale descalcaires dans le murpérimétral du théâtre86%n~760Mur périmétral M 19La grande majorité des maçonneries du mur périmétral est construite en pierre locale,en calcaire hydraulique, que l’on retrouve essentiellement au niveau des assisesantiques conservées (1 à 5 assises en général pour l’extérieur, portion restreinte maisavec plus d’élévation à l’intérieur, cf. rapports), en parement et dans le blocage.Seules trois assises antiques sont conservées, en moyenne, à la base du mur. Les sondages1e et 12 ont permis de dégager une plus grande partie de l’élévation antiqueet donc de pouvoir élargir les comptages. Nous avons toutefois remarqué quelquespierres particulières à la base des murs. Si l’ensemble est assurément en calcairehydraulique, quelques blocs de calcaire à nubéculaires, de calcaire à entroques, oud’autres, plus rares, de calcaire oolithique blanc sont parfois employés.Les restaurations semblent être réalisées en majeure partie en calcaire à nubéculaires.Nous avons également pu y identifier du calcaire à entroques. Les maisons duvillage d’Alise-Sainte-Reine sont également construites en calcaire de ce type oubien en calcaire à entroques. Les ouvriers restaurant le théâtre se sont donc probablementfourni au même endroit que ceux du village, au niveau du théâtre des roches etsur tout le pourtour du Mont-Auxois où affleurent les calcaires de ce type (falaises).170


Théâtre d’Alésia – Rapport d’activité 2006On peut donc distinguer de manière assez nette la construction antique des restaurationsmodernes.ContrefortsL’élévation de la plupart des contreforts est très restaurée. Les sondages 1e et 12 ontpermis d’accéder à des contreforts antiques en élévation (contreforts 24 et 53). Lesdiagrammes montrent que pour ce type de structure, c’est le calcaire à nubéculairesqui est préférentiellement employé (fig. 24, 25, 53 et global).HérissonsPlusieurs types de hérissons sont à distinguer dans la construction du théâtre.Hé r is s on pé r im é tr a l (M1 9 Nor d)8%5% 2% calcaire hydrauliquecalcaire à nubéculairescalcaire oobioclastique griscalcaire à entroques85%Fig. 7n~260Nous avons dans un premier temps étudié le hérisson périmétral, qui longe le parementintérieur de M19 (fig.7). Les calcaires utilisés dans cette structure sont relativementvariés et dans des proportions différentes du mur périmétral ou des contreforts.H éris s on M664%1%28%67%calcaire hydrauliquecalcaire à nubéculairescalcaire à entroquescalcaire oolithique blancFig. 8n~210171


Nous nous sommes intéressés d’autre part au hérisson bordant le parement intérieurde M66 (fig.8). Il présente lui aussi des proportions différentes, mais laissant uneplus grande place au calcaire à nubéculaires.H éris s on orc hes tra5%37%58%calcaire hydrauliquecalcaire à nubéculairescalcaire à entroquescalcaire oolithique blancFig. 9n~530Il s’agissait ensuite de comparer ces données à celles du hérisson de l’orchestra(M69). On observe ici aussi une proportion de calcaire à nubéculaires importante,liée à une utilisation du calcaire à entroques plus grande que dans les autres structuresmaçonnées.Le hérisson du mur périmétral semble donc n’avoir pas été construit tout à fait dela même manière que celui de M66 ou que celui de l’orchestra. Cela est-il lié à safonction à la fois drainante et structurelle ?1%H é r is s o n s1%4%27%67%calcaire hydrauliquecalcaire à nubéculairescalcaire oobioclastique griscalcaire à entroquescalcaire oolithique blancFig. 10n~1500Nous proposons également des pourcentages globaux pour ce type de structure. Lehérisson périmétral a été intégré dans ce diagramme car ses données n’en modifientpas particulièrement l’allure générale.172


Théâtre d’Alésia – Rapport d’activité 2006Comblement de la tranchée de récupération du théâtre 1Enfin, nous avons réalisé des comptages dans toutes les portions visibles du comblementde la tranchée de récupération du théâtre 1 (St.126). Il faut toutefois prendredes précautions avec ces diagrammes car les limites de la tranchée ne sont pas toujoursprécisément observables sur le terrain. Il s’agit donc de données globales surles pierres du secteur de la tranchée. On peut estimer et considérer que la tranchéede récupération du théâtre est essentiellement, si ce n’est exclusivement, en calcairehydraulique (cf. coupe retouchée).1%2%T r a n c h é e d u th é â tr e 12%1%calcaire hydrauliquecalcaire à nubéculairescalcaire oobioclastique griscalcaire à entroquescalcaire oolithique blanc94%n~690Fig. 11ConclusionsL’étude pétrographique du théâtre a donc porté sur des types de calcaire et de structuresvariés. La majorité des matériaux de construction employés est d’origine localeproche : ils proviennent vraisemblablement de lieux d’approvisionnement sur leplateau ou sur l’ensemble du Mont Auxois. Toutefois, aucune carrière antique oudépression topographique pouvant indiquer l’emplacement de carrières ou aucunetrace d’extraction antique n’ont pu être observées. En ce qui concerne le matériaule plus fréquemment utilisé, le calcaire hydraulique, son extraction devait se faire àproximité de la ville. On ne peut pas rattacher les blocs découverts dans la tranchéeaux fosses d’extraction potentielles (pas de traces > déchaussement) car il n’y a pasde cohérence chronologique entre eux. Mais ce calcaire provient du sommet du plateauet il serait surprenant qu’on ait été chercher plus loin ce matériau, dont la qualiténe méritait pas de gros efforts d’approvisionnement. Le problème d’une quantiténécessaire de matériaux de construction peut se poser dans le cas d’un théâtre entièrementen pierre. Ces pierres n’ont d’ailleurs pas toutes pu être remployées dans lesmaisons du village moderne : celles-ci sont maçonnées en blocs de moyen appareil,essentiellement en calcaire à entroques.Le calcaire à nubéculaires, le plus employé après le calcaire hydraulique, n’affleurepas au sommet du Mont. Cependant, un rapport de sondage entre des contreforts dumur périmétral au nord ouest du théâtre (Olivier-Rabeisen, TOO 1984) précise qu’à30 cm sous la « couche d’argile » (probablement les marnes à Ostrea accuminata),se trouve « le roc ». On peut penser qu’il s’agit là du calcaire à nubéculaires. Ce type173


de pierre est donc facilement exploitable, à proximité du sommet du plateau, ce quipourrait expliquer son utilisation relativement importante.En ce qui concerne les autres calcaires, ils ne sont employés que de manière trèsponctuelle, sans qu’il y ait nécessairement de lien avec le type de structure.Le cas du calcaire oolithique blanc est cependant plus complexe car c’est le seulcalcaire qui ne peut pas être extrait sur place. Des prospections n’ont pas permis dedécouvrir des exploitations antiques mais nous pouvons toutefois proposer des pistesprobables, essentiellement vers Baigneux-les-Juifs et peut-être plus à l’Est, ponctuellement.La provenance de la région d’Is-sur-Tille semble improbable.Si l’on ne peut pas définir précisément un type de pierre en fonction du type destructure (et inversement), ni de relation entre ces répartitions et la stratigraphie,l’ « Oolithe blanche » semble cependant avoir été réservée aux éléments particuliersde la maçonnerie tels que les chaperons ou les blocs partiellement sculptés. Mais lecalcaire à nubéculaires a également été employé à la taille de blocs de dimensionsimportantes et le calcaire oobioclastique gris à de petits éléments sculptés (fig. « brasero»?)D’autre part, les pourcentages originaux des calcaires des contreforts mérite d’êtreremarquée. On peut différencier nettement ces structures à forte proportion de calcaireà nubéculaires des autres murs dans lesquels le calcaire hydraulique dominelargement. Il faut également mettre en avant l’aspect beaucoup plus diversifié desdifférents hérissons.BibliographieArbault J., Rat P. 1974 : Notice explicative, Carte géol. France (1/50 000), feuilleAignay-le-Duc (438), Orléans, BRGM, 22 p.Bessac J.-c., Journot F., Prigent D., Sapin C., Seigne J. 1999 : La construction, lapierre, Errance, 174 p.Caillere S., Horon O., Kraut F. 1968 : Notice explicative, Carte géol. France (1/50000), feuille Semur-en-Auxois (468), Orléans, BRGM, 11p.Collot L. 1921 : « Les pierres sciées d’Alésia », Mémoires de la Commission des Antiquitésdu département de la Côte-d’Or, années 1913-1921, t.XVII, p.LXXX-LXXXII.Courel L., Lacroix J.-L., 1997 : Les routes de la pierre en Bourgogne, éd. CCSTIBourgogne, 75 p.Fournier A. 1910 : « La pierre des sculptures d’Alésia et les carrières d’Is-sur-Tille », Pro Alesia, juin, 4 ème année, 1 ère série, n°48, p.692-694, 1 fig.Joly J. 1966 : « Alésia et son contexte géologique », Connaissance d’Alésia, colloqueréuni à la faculté des Sciences, Arts et Belles Lettres de Dijon et à Alésia, 5-6juillet 1966, p.13-22, 3 pl.Mangin M. 1981 : Un quartier de commerçants et d’artisans d’Alésia : contribution àl’histoire de l’habitat urbain en Gaule, Publications de l’Université de Dijon, 249 p.174


Petit C. 1998 : avec la collaboration de BOURQUIN-MIGNOT C., BUONCHRIS-TIANI J.-F., DRUART J.-C., GIRARCLOS O., RICHARD H., « L’environnementdu site d’Alésia », REDDE M., SCHNURBEIN S. von, Alésia, fouilles et recherchesfranco-allemandes sur les travaux militaires romains autour du Mont-Auxois,Mémoires de l’Académie des Inscriptions et Belles Lettres, t.XXII, Paris, p.55-103.Rat P. 1986 : Bourgogne Morvan, éd. Masson, 204 p.Thierry J., avec la collaboration de Amiot M., Jacquin T. 1990 : Notice explicative,Carte géol. France (1/50 000), feuille Montbard (437), Orléans, BRGM, 42 p.


Théâtre d’Alésia – Rapport d’activité 2006Annexe 4 : Premiers commentairessur les éléments décoratifsDelphine GillotLes fouilles ont mis au jour différents systèmes décoratifs : enduits peints, joints tirésau fer sur mortier de tuileau, joints tirés au fer sur un mortier de chaux colorés ounon, moulure et placage de pierre. Toutes les découvertes sont localisées dans descouches de démolition postérieures à la période d’utilisation du théâtre et tous proviennentde la zone 12, à proximité du mur 4, zone extérieure au mur périphériquede la cavea, directement en liaison avec l’urbanisme environnant.Seuls quelques joints tirés au fer réalisés sur un mortier de chaux colorés ont pu êtreFig. 1 : Secteur 12, mur M. 19.observés in situ, sur le mur périphérique de la cavea (fig. 1) et sur le mur extérieurd’un habitat au sud-est du théâtre. Dès 1906, Victor Pernet observe sur la fouilledu théâtre des « murs de 0,75m. d’épaisseur avec joints passés au fer » ainsi que« des marbres de placages » et des « enduits peints intérieurs détachés du mur ». Cesmêmes observations ont été faites en 1910, 1924, 1978, et 1983. Malheureusement,les matériaux découverts ne semblent pas avoir été conservés et nous ne pouvonsvérifier la similarité des découvertes, même si les descriptions correspondent nettement.Mêmes observations pour la fouille de l’habitat à l’est de l’édifice qui eu lieuen 1907 sous la direction de Victor Pernet. Celui-ci note la présence d’un enduit peintintérieur et de joints passés au fer dont nous avons retrouvé les traces cette année.Le parement extérieur occidental est jointoyé de mortier blanc sur lequel des jointsont été tirés au fer et colorés en rouge. Ce type de décor est le plus représenté dans laville en général, c’est à dire que la technique des joints tirés au fer sur un mortier dechaux et colorés en rouge fut largement employée dans la décoration d’édifice publicautant que des habitats privés. Selon les observations des fouilles effectuées au cours177


du siècle, cette technique fut surtout utilisée sur les parements extérieurs ainsi quesur les murs des caves, escaliers et soupiraux.Fig. 2 : Secteur 12, US [2062].Joints sur mortier.En marge des joints tirés au fer retrouvés en place, les fouilleurs ont prélevé uncertain nombre de fragments dejoints équivalents. Ceux du théâtrese sont probablement détachésau fur et à mesure, mais ilfaut aussi noter leur appartenancepossible à d’autres murs. L’annéepassée, le mur M. 108 était jointoyéde cette manière, ce mur estantérieur au projet de constructiondu théâtre. Nous pouvonsd’ailleurs noter une différencede qualité dans la réalisation desjoints de ce mur avec ceux mis aujour cette année. Nous avons puobserver les fragments de l’US [2062] (fig. 2) : le support des joints se compose d’unmortier dont la proportion de chaux est supérieure à celle du granulat, le mélangeest homogène. De couleur blanche, le mortier est parsemé de petits graviers pouvantmesurer jusqu’à 7 mm de diamètre. Leur surface est homogène et relativement bienlissée malgré une porosité moyenne.La trace du joint est concave et colorée en rouge pour la plupart, seuls quelques-unsparaissent avoir été laissés blancs dès l’origine, peut-être pour créer des zones décoratives? Les marques sont arrondies et irrégulièrement exécutées, leur profondeurvarie. Le geste du peintre est rapide et l’application de la couleur rouge bordeauxmanque de précision. Vu de près, le rendu est approximatif mais vu de loin, l’aspectdécoratif devait être assez imposant si l’on considère que le mur périphérique del’édifice était entièrement décoré de cette manière, ce qui est fort probable. Rappelonsque ce type de décor ne demandait aucun savoir-faire particulier, la maind’œuvre employée pour ce type de chantier n’était peut être pas très qualifiée dans laréalisation de ce type de décoration, ce qui pourrait expliquer le manque de finessedans la réalisation des décors.Fig. 3 : Secteur 12, US [1881].Joint sur mortier de tuileau.Outre la découverte de joints tirés au fer sur un mortier de chaux, a été mis au jourdans le secteur 12 un fragment dejoint tiré au fer sur un mortier detuileau (fig. 3). Celui-ci, provenantde l’US [1881], correspond au tracéd’un joint concave directementréalisé dans le mortier de liaison.En effet, le mortier de tuileau estlargement utilisé pour lier les assisesinférieures du mur périphériquede la cavea, jusqu’à environ1 m de hauteur. Au-delà, les moellonssont liés grâce à un mortier de chaux jaune.Le joint exécuté dans le mortier de tuileau ne semble pas appartenir à la constructiondu théâtre, sa composition est différente, plus homogène, plus compacte mais lesystème est identique. Il est possible que cette réalisation corresponde à une étapepréliminaire de la décoration, les artisans tiraient au fer le mortier de liaison puis178


Théâtre d’Alésia – Rapport d’activité 2006appliquaient un mortier de chaux sur lequel ils réalisaient un second joint qu’ilscoloraient en rouge. Le joint, tracé dans le mortier de tuileau, faciliterait l’accrochagedu mortier de chaux, dans ce cas, il n’aurait qu’une fonction utilitaire. Qu’ilsoit décoratif ou utilitaire, le joint fut largement employé, certainement pour soncoût économique et sa facilité d’exécution. Sa réalisation ne nécessite ni une matièrepremière onéreuse, ni un réel savoir-faire, son prix de revient est donc relativementbon marché.Tous les joints évoqués ci-dessus ont été utilisés sur des constructions en petit appareil,certains portent encore la marquedes angles des moellons à leurrevers. Ce type de constructionest très largement connu dans laville d’Alésia, à celle-ci s’ajoute laconstruction sur pisé (notammentconnue grâce aux enduits peintsconservés) et la construction en brique,uniquement mentionnée dansles carnets des fouilles anciennes.Il nous était impossible d’attesterl’emploi de la brique dans lesparois faute de matériaux conservés,aujourd’hui nous pouvons le confirmer par la découverte de briques décoréesdans la couche de démolition [2030], datée au plus tôt du 2 e s. ap. J.‐C. Ces découvertessont les premières des fouilles récentes, depuis une vingtaine d’années. Cesbriques, probablement utilisées dans des constructions mixtes mêlant petit appareilet brique, étaient décorées de joints tirés au fer sur un mortier de chaux et colorés enrouge (fig. 4). Nous retrouvons ici un système décoratif identique au théâtre. SelonM. Mangin, le jointement décoratif des murs était largement employé à la fin du 1 ers. et plus ponctuellement au cours du 2 e s., époque à laquelle la technique des enduitspeints devient majoritairement usitée. Cette hypothèse de datation correspondraitbien à l’époque de constructionFig. 4 : Secteur 12, US [2030].Brique décorée.Les joints tirés au fer ne sont pas les seuls modes décoratifs retrouvés au cours dela campagne de cette année, des enduits peints très fragmentaires et des pierres deplacage ont été découverts à l’extérieur de l’hémicycle du théâtre, dans les zones 12et 1e. Les pierres utilisées en placage, et sculpture décorative sont pour une partd’origine locale. Un seul fragment de marbre provenant de Sparte fut retrouvé dansle secteur 1e, il s’agit de porphyre vert. Ces quelques décorations ont été retrouvéesdans des couches de démolition postérieures à la construction du théâtre.Les notes des carnets de fouilles du début du siècle évoquent la découverte de tellesdécorations (la première mention de 1839 évoque du « placage de marbre » retrouvéà proximité du théâtre), mais faute de matériaux conservés, il nous est impossible depenser avec certitude qu’un tel système décoratif était employé dans la constructiondu théâtre. Pourtant, rien ne permet de réfuter cette hypothèse. Une décoration mixtepeut être envisageable, les concepteurs du projet ont pu prévoir différents types dedécor selon leur emplacement et leur coût économique. La possibilité d’utiliser deuxmodes décoratifs sur un même édifice est réelle, elle fut observée à diverses reprisesdans la ville même. Au portique du temple et au monument d’Ucuetis, les fouillesont révélé l’emploi simultané de la peinture murale à l’intérieur des structures et desjoints tirés au fer colorés à l’extérieur.Dernière observation concernant deux fragments provenant de la zone 12 et qui semblentatypiques. En effet, il s’agirait bien d’enduit peint (ou de protection) mais lesupport se compose d’un mortier à base de terre au revers duquel on note la trace179


d’un jointement en petit appareil. Ces deux fragments ont brûlé et il est possible quele mortier en soit altéré. Sans information supplémentaire, nous ne pouvons étoffernotre commentaire.En conclusion, nous pouvons dire que le mur périphérique du théâtre 2 était décoréextérieurement par un jointement tiré au fer sur un mortier de chaux et coloré en rouge,dont nous pouvons observer les traces in situ. Ce système décoratif est employéau théâtre d’Argentomagus, à l’amphithéâtre d’Avenches et observé plus récemmentau théâtre d’Augst.Ce système de jointement demeure le mode décoratif le plus employé dans la ville,qu’il s’agisse de monument public ou privé. Sa mise en œuvre est relativement simple,les matières premières sont locales et peu coûteuses et la technique ne nécessitepas une expérience et un talent particulier de la part de la main-d’œuvre. Il sembleraitque cette décoration s’adapte bien à ce type de construction monumentale. Pouvons-nouspenser que les murs du front de scène puissent être décorés de peinturesmurales, de moulures ou d’éléments sculptés qui donneraient à l’édifice un aspectplus imposant ? Une réponse positive est fortement plausible, mais faute de matériauxconservés, nous ne pouvons étayer notre hypothèse.Les autres découvertes, qu’il s’agisse des enduits peints ou des décors sculptés, n’appartiennentcertainement pas à l’édifice proprement dit, il s’agirait plutôt de résidusde démolition. La structure d’où proviennent ces matériaux ne peut être déterminée,nos informations sont trop lacunaires.180


Théâtre d’Alésia – Rapport d’activité 2006Annexe 5 : Procès-verbaux des réunionsdu conseil scientifiqueProcès-verbal de la réunion du 3 mars 2006 à Dijon_____________________________________________________Présents : J.-O. Guilhot, E. Pigeau (SRA) ; C. Grapin (CG, Mission Alésia) ; F.Eschbach, S. Freudiger, F. Meylan (<strong>Archeodunum</strong>)Excusés : F. Dumasy, M. Fuchs, J.-P. Guillaumet, R. Neiss, D. Weidmann (conseilscientifique)_____________________________________________________________Ouverture de la séance à 11h.La séance a lieu en dépit de l’absence de l’ensemble des membres du conseil scientifique,dont c’était la réunion de printemps. Les points suivants sont abordés :1) Préparation de la campagne 20062) Programmation 20073) Etudes et publication4) Prochaine réunion du conseil scientifique1) Préparation de la campagne 2006Sur le plan administratif, l’autorisation de travaux qui doit être délivrée par MmeI. Denis (DRAC) est du ressort du Conseil Général, en tant qu’aménageur. La MissionAlésia se charge des démarches y afférentes.Le programme scientifique proposé dans le rapport d’activité 2005 est discuté à lalumière de l’avis de la CIRA, relayé et explicité par J.-O. Guilhot, des comptes-rendusdes deux rapporteurs, ainsi qu’à l’aide des remarques formulées par F. Dumasy(courrier du 2 mars 2006). Les notes de lecture d’E. Pigeau, dont certaines ont étédiscutées pendant la séance, seront transmises à l’équipe de fouille.J.-O. Guilhot rappelle que le bilan de l’étude documentaire devra impérativementêtre présenté dans le rapport annuel 2006. Le dépouillement, effectué dans l’ordrechronologique, a été mené jusqu’aux fouilles d’A. Olivier et E. Rabeisen, non comprises.Son avancement pâtit des autres dossiers à la charge de l’équipe.Les sept interventions annoncées dans le rapport 2005 sont passées en revue. Unplan d’ensemble compilant l’ensemble des sondages de 1906 à 2005 sert de supportà la discussion (une copie est annexée au présent document).• Intervention 1 : angle sud-ouest de la caveaLe principe, mis en avant par la CIRA et ses rapporteurs, d’une fouille extensive de l’ensembledu quart sud de la cavea est retenu et conduira à explorer toute la surface restantede cette zone – de préférence au rectangle plus réduit proposé dans le rapport 2005.Il s’agira d’exploiter la totalité du potentiel de la zone pour l’ensemble des thèmes derecherche (en particulier : fosses, fossés linéaires, murs en pierres sèches, théâtre 1).181


• Intervention 2 : partie centre-est de la caveaIl est important de bien valider le tracé de la tranchée St. 126 (théâtre 1) et sa relationavec la surface pavée St. 116. Il est nécessaire de valider le plan de la partie nord dela surface pavée St. 116 et de s’assurer qu’elle ne se poursuit pas au nord du changementde direction du « chemin gaulois ». Enfin, on ne doit pas exclure que les élémentsde bâti situés à cet emplacement (et dont la position précise doit être vérifiée)puissent appartenir au théâtre 1, plutôt qu’à une phase antérieure.• Intervention 3 : partie sud de l’orchestraUne extension de la fouille englobant la partie sud du bâtiment de scène est envisageable.La fouille de cette partie du théâtre 2 est prévue pour 2007.• Intervention 4 : extérieur de l’accès sud-estNon commentée.• Intervention 5 : démontage ponctuel du mur M. 19Non commentée. Le tronçon de ce mur situé à la frange ouest du secteur 6 (fouille2005) s’est effondré durant l’hiver. Il sera judicieux d’en étudier les restes.• Intervention 6 : fouille entre les contreforts M. 53 et M. 54F. Dumasy suggère de la coupler avec l’intervention 5. La décision, qui dépend égalementde la sécurisation du secteur choisi, sera prise sur le terrain.• Intervention 7 : fouille de la butte conservée du massif de fondation au suddu secteur 5Les doutes quant à l’utilité de cette intervention relativement conséquente sont partagéset ce point du programme est laissé de côté.Outre ces travaux, C. Grapin indique que l’architecte en chef E. Pallot oeuvrera àconstituer son dossier de restauration durant l’été 2006. Cette élaboration comprendraplusieurs visites sur le terrain. Une réunion est d’ores et déjà annoncée pour le 12mai prochain. Dans cette perspective, l’équipe d’<strong>Archeodunum</strong> réunira les élémentsdocumentaires relatifs aux restaurations antérieures.2) Programmation 2007-2008Le programme 2007 devra tenir compte des interventions des Monuments Historiques.Des démontages pourraient déjà avoir lieu durant l’été 2007. L’équipe d’<strong>Archeodunum</strong>souligne l’importance d’un suivi de ces travaux. Un suivi analogue devraêtre prévu au cas où les démontages se continuent en 2008.3) Etudes et publicationL’opération a été entreprise il y a deux ans seulement et n’a pas encore débouché,malgré les intentions annoncées, sur des travaux universitaires. La difficulté d’initierune telle dynamique dans un cadre chronologique relativement restreint est soulignéepar J.-O. Guilhot.Une première concrétisation interviendra dès le semestre d’été 2006, avec un travaild’analyse structurel conduite par un étudiant de l’Ecole Polytechnique Fédérale deLausanne. L’étude, capitale, du lapidaire devra déboucher sur une mise en oeuvreconcrète ; S. Blin, doctorante à Strasbourg, a manifesté de l’intérêt pour ce travail,qui en est encore au stade des intentions.182


Théâtre d’Alésia – Rapport d’activité 2006J.-O. Guilhot suggère d’explorer la piste de l’EN<strong>SA</strong>M de Cluny pour d’éventuelstravaux en rapport avec la restitution informatique du site.En ce qui concerne la publication, les étapes habituelles du processus sont rappelées: DFS, préparation du manuscrit puis publication. Le support de publication sera àdéterminer.4) Prochaine réunion du conseil scientifiqueL’absence de l’ensemble de ses membres n’a pas permis la tenue du conseil scientifiquede printemps, jugée indispensable. Sans arrêter une décision qui ne leurappartient pas, les participants à la réunion de ce jour conviennent de transmettre auconseil scientifique le compte-rendu des discussions et de solliciter l’avis du conseil,en connaissance de cause, quant à la nécessité d’organiser une nouvelle rencontreavant la reprise des fouilles, prévue au début du mois de juin.Par ailleurs, l’équipe d’<strong>Archeodunum</strong> propose d’accueillir deux nouveaux membresdans le conseil : Michel Fuchs, professeur assistant à l’Université de Lausanne, enremplacement de Thierry Luginbühl, et Olivier de Cazanove, professeur à l’Universitéde Bourgogne, qui assurera la représentation encore vacante de cette institutionau sein du conseil.La séance est levée à 13h.Plan des sondages effectuésentre 1906 et 2005 et desinterventions prévues en 2006183


Procès-verbal du 23 septembre 2006 à Alise Sainte-Reine_____________________________________________________Présents : Mmes Françoise Dumasy, Elisabeth Pigeau, MM. Olivier de Cazanove,François Eschbach, Sébastien Freudiger, Michel Fuchs, Claude Grapin, Jean-PaulGuillaumet, François Meylan, Robert Neiss, Frédéric Rossi.Excusés : MM. Jean-Olivier Guilhot, Pierre Hauser, Eric Pallot, Denis Weidmann._____________________________________________________________Ouverture de la séance à 14h.Le conseil scientifique accueille deux nouveaux membres : Olivier de Cazanove,professeur à l’Université de Bourgogne, et Michel Fuchs, professeur à l’Universitéde Lausanne, qui prend le relais du professeur Thierry Luginbühl.Le programme du conseil est fixé comme suit : exposé sommaire des résultats de lacampagne 2006, visite du chantier, puis discussion du bilan et des perspectives.Présentation du déroulement de la campagne et des objectif 2007.Les objectifs de la campagne 2006, tels que définis lors du précédent conseil, sontbrièvement rappelés : achèvement de l’étude documentaire, étude des premièresoccupations dans la partie sud de la cavea, validation du plan du théâtre 1, étude del’accès sud-est, de l’aditus sud et l’extérieur nord-est du théâtre 2.Un bref rappel du bilan positif du chantier école, malgré les contraintes issues desmanifestations de printemps, est exposé.Les résultats des collaborations universitaires mises en place durant l’année sontprésentés par leurs auteurs:- Armand Lugrin (Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne)- Cécile Montel (Master 2 Pro de l’Université de Dijon).Des mandats spécifiques ont été confiés à Jonthan Simon (céramique) qui en présenteune synthèse et Federica Egloff (mobilier métallique et petit mobilier).L’étude documentaire a progressé : toute la documentation disponible (textes et photos)a été passée en revue, notamment les quelque 60 nouvelles images retrouvéesl’an dernier. Un bilan sera être intégré au rapport, présentant notamment le listingdes pièces et la reconstitution du calendrier des recherches.Il est souligné que de manière générale, les résultats mettent en évidence la complexitédes abords du monument durant sa vie de plusieurs siècles et toute généralisationdes situations observés dans les différents secteurs apparaît comme illusoire.L’équipe pointe ainsi la difficulté d’obtenir une bonne connaissance des abordsdirects du théâtre.Le programme de 2007 doit tenir compte du fait qu’il s’agit de la dernière campagnede fouille officielle et de la nécessité de garder une marge d’action à la fois pour leDFS à livrer en fin d’année et pour engager la préparation de la publication.Un bilan devra être établi avant cette ultime campagne, sur les connaissances acquiseset restant à acquérir, de manière à optimiser les derniers travaux de terrain. Initiéet orienté dans une perspective essentiellement scientifique, le programme de recherchesur le théâtre ne tient pas compte du projet de reconstitution et de restauration.184


Théâtre d’Alésia – Rapport d’activité 2006Après ces préliminaires, une visite du terrain est organisée avec l’ensemble des personnesprésentes.DiscussionDans la perspective de l’achèvement du travail de terrain, Claude Grapin évoquel’éventualité d’une année « brouette » en relation avec les interventions des MonumentsHistoriques.Concernant les opérations de fouille, Elisabeth Pigeau et Jean-Paul Guillaumet soulignentl’intérêt de poursuivre les recherches sur M. 5 et sur le « chemin gaulois »St. 122 (phasage et plan, notamment au sud du théâtre et relation avec la rue 1). Demanière générale, Robert Neiss suggère de lister les points demeurant à éclaircir etde les classer en ordre de priorité, notamment en prenant en compte les futures interventionsdes Monuments Historiques.La prospection géophysique sur la porticus post scaenam est vivement souhaitée parl’ensemble du conseil. Olivier de Cazanove en souligne l’intérêt, en particulier pourfaciliter la décision sur d’éventuels sondages complémentaires.Jean-Paul Guillaumet rappelle la nécessité de traiter l’ensemble du petit mobilier etde porter une attention particulière aux ensembles clos.Pour l’étude du lapidaire, Michel Fuchs propose une collaboration avec Sophie Binninger,qui travaille actuellement sur le monument de La Turbie.Malgré l’absence d’Eric Pallot, le dossier de la future mise en valeur fait l’objet d’undébat. Robert Neiss attire l’attention sur la nécessité de choix clairs, dont la base estbien définie. Il est important que les derniers travaux de recherche puissent prendreen compte les priorités des services des Monuments Historiques, et que ceux-ci tiennentcompte des préconisations des archéologues. François Meylan rappelle que lesimpacts de la future restauration ne sont pas encore déterminés mais préoccupentl’équipe. Les orientations de ce projet sont résumées par Claude Grapin. RobertNeiss et Jean-Paul Guillaumet évoquent la question d’une signalisation du théâtre 1.Afin d’éviter des atteintes en profondeur aux abords du théâtre, des niveaux minimauxd’intervention, à ne pas outrepasser, devraient être fournis aux MonumentsHistoriques.De manière générale, une réunion de réflexion et de coordination avec Eric Pallot estvivement souhaitée. Cette rencontre pourrait avoir lieu lors du conseil de printemps2007.185

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