Plan de cours - Département de science politique - UQAM

7En vue de préparer le séminaire, il est essentiel de réserver les dernières lignes de lafiche (une demie page maximum) à une critique du texte. Une bonne critique exige unecompréhension détaillée du texte, des arguments, des points faibles et surtout despoints forts et, en particulier, de la conclusion que l’auteur-e tire de sa propre analyse.La fiche du texte de la semaine doit être remise au professeur au début duséminaire, jamais par courriel. L’étudiant-e responsable de l’animation du séminaire n’aévidemment pas à remettre de fiche. Les fiches seront corrigées et retournées auxétudiants-es à chaque semaine. Chaque fiche comptera pour 2 % de la note finale.

10III- QUELQUES NOTES POUR L’ANIMATION D’UN SÉMINAIREL’animation d’un séminaire est une activité importante à la fois sur le plan de laformation et sur celui de la pédagogie. Du point de vue de la formation, l’animation degroupe est une technique dont on peut avoir besoin sur le plan professionnel danstoutes sortes de situations : animation de réunions au bureau, de groupes de travail,d’ateliers dans des conférences, de rencontres de militants politiques ou sociaux, etc.Même si on possède un don naturel pour diriger des débats et des discussions, le succèsdans ce domaine suppose, tout de même, que l’on sache bien préparer le terrain àl’avance et mener les interventions des membres du groupe vers une discussion ou undébat ordonnés.Le séminaire est aussi un instrument de pédagogie, non seulement pour la personnequi le dirige, mais aussi pour les autres participants-es. Qui ne se souvient pas de lafrustration de discussions de séminaire désorganisées, allant dans tous les sens, vitedominées, dans trop de cas par un ou deux intervenants-es, où personne d’autre n’oseparler et d’où l’on sort avec l’impression que l’on n’a strictement rien appris ? Mais laréussite d’un débat de séminaire ne dépend pas uniquement des qualités del’animateur-e, elle dépend aussi du degré de préparation de la part de tous les membresdu groupe, préparation qui passe avant tout par une lecture minutieuse du texte qui faitl’objet du séminaire et non pas par une lecture rapide, en diagonale, juste avant ledébut du séminaire. Un séminaire sans préparation de la part des participants-es setransforme trop souvent en une simple discussion à bâtons rompus, qui ne faitnullement avancer le débat, parce que les autres membres du groupe ne peuvent rien yajouter. Donc un bon séminaire représente un effort d’interaction où animateur-e etparticipants-es ont tous un rôle à jouer.1. Objectifs de l’exerciceApprendre à analyser un texte pour en tirer le plus possible ;Apprendre à préparer et à diriger de façon efficace une discussion de groupe ;Développer la capacité de synthèse de l’animateur-e ;Encourager une participation active et aussi grande que possible des membresdu groupe ;Rendre les discussions du séminaire intéressantes pour tous les participants-es ;Réduire au minimum l’intervention du professeur.2. Travail préliminaireUne bonne animation de séminaire commence par une préparation sérieuse, qui suitnormalement les étapes suivantes :A. Une lecture très attentive du texte, qui cherchera à en faire ressortir les points lesplus importants, dont notamment :1. La nature du texte. S’agit-il d’un texte essentiellement descriptif ou factuel ?D’un texte surtout théorique ? D’une étude de cas ? D’une analysejournalistique, de portée théorique assez limitée ?2. La problématique, c’est-à-dire, essentiellement, le thème général choisi parl’auteur-e et la façon dont il souhaite l’aborder.3. La ou les approches théoriques utilisées par l’auteur -e.

114. La thèse principale proposée par l’auteur-e.5. Les arguments de l’auteur-e.6. L’orientation idéologique, explicite ou implicite, du texte.7. Les concepts principaux et leur validité et/ou leur pertinence.8. La structure du texte, c’est-à-dire comment celui-ci est organisé en parties etsous-parties, comment sont organisés les paragraphes et comment l’auteur-eétablit des liens entre ces derniers. (Ici, les liens sont habituellement très fortsentre la structure et les arguments).9. Le style général du texte. Est-il approprié pour le sujet et la problématiquechoisis ?10. La clarté d’expression du texte. Est-il facile à comprendre ou inutilementcompliqué ?11. La cohérence et la logique de l’argumentation proposée.12. La validité des arguments de l’auteur-e, les avez-vous trouvés suffisammentconvaincants ?B. Une deuxième lecture du texte pour choisir des sujets de discussion. Ceux-ci peuventêtre des questions qui touchent non seulement le fond ou le contenu du texte, maisaussi son orientation théorique et / ou idéologique.C. La préparation d’un plan pour l’animation du séminaire, qui devrait tenir compte deséléments suivants :1. Votre nom, référence complète du texte, date de l’animation. Une introduction,c’est-à-dire une présentation de l’auteur-e (naviguer par exemple sur Internet),ensuite dans la mesure du possible situer le texte par rapport à d’autres sur lemême sujet, ensuite, si vous le désirez, présenter brièvement la problématique.Avertissement : L’introduction doit être brève et dans aucun cas ne doit setransformer en un résumé détaillé d’un texte que tous les membres du groupesont censés avoir déjà lu.2. Une division des thèmes de discussion du séminaire en trois parties distinctes.Cette division ne suivra pas forcément celle du texte – bien qu’elle puisse lefaire, évidemment – mais elle doit, cependant, correspondre à des thèmesprécis et pertinents.3. Une évaluation approximative de la répartition du temps entre chaque partie.4. Un séminaire typique, divisé en trois parties, devrait donc prévoir uneintroduction de 2-3 minutes, suivi de 20-25 minutes de discussion par thème etune conclusion générale de 2-3 minutes pour un total de 80 minutesmaximum.5. Présentation des grands thèmes et des questions qui seront proposés à ladiscussion du groupe. Ces questions peuvent traiter, entre autres, del’approche, des hypothèses, du contenu factuel, des concepts utilisés, del’orientation idéologique, ou même des réflexions d’ordre plus général quesuggère le texte.6. Dans la formulation des questions, l’animateur-e doit tenter de les lierdirectement au texte, tout en les posant de façon à ce qu’elles encouragentl’analyse du texte. Il n’y a pas une question typique. Leurs formes peuventvarier : « Que pensez-vous que l’auteur-e veut dire par telle ou telle idée ? »suivit d’une relance : « il y a un concept central à la théorie X dans cette idée »

12et ainsi de suite. Les questions peuvent être simples : « l’auteur fait référence àquel concept en tout début de texte ? » car la réponse est centrale à lacompréhension du texte. Vous permettez en même temps de rafraichir les idéesdes étudiants. Il faut éviter les questions trop ouvertes comme « êtes-vousd’accord avec ce que l’auteur dit à ce sujet ? », car cela ne favorise pas l’analysedu texte. Il doit toujours y avoir place pour la discussion. Il ne faut pas avoir peurde provoquer intentionnellement les membres du séminaire par les questionsposées. Cependant, il est important de s’assurer que les questions sontpertinentes au texte ou à la problématique et / ou aux hypothèses proposéespar le texte. Éviter de choisir des questions longues et complexes ou avecplusieurs sous-questions.7. Il est bon de préparer des relances, car les étudiant-es n’arrivent pasnécessairement à la réponse exacte au premier coup et cela exige del’animateur-e un effort de direction de la discussion.8. L’animation doit être dynamique ; montrez que le texte vous intéresse et quevous voulez transmettre cet intérêt au reste du groupe.Le plan doit être entièrement rédigé à l’avance et une copie doit être remise auprofesseur avant (la veille, au plus tard) le début du séminaire (par Internet). La qualitédu plan fera partie de l’évaluation de l’animation du séminaire.3. Animation du séminaireAu début du séminaire, il faut remettre une copie dactylographiée du plan desquestions à débattre à chaque participant-e.L’animateur-trice devrait annoncer comment il compte mener le séminaire. C’est-àdire,d’une part, passer rapidement en revue le plan et, d’autre part, établir les règles dujeu. Il est conseillé de commencer la période de discussion par un tour de table, parexemple demander à chaque participant-e de donner sa critique ou son opinion dutexte. Cette façon de faire aide à dégeler l’atmosphère.Il faut retenir un principe fondamental de toute animation de groupe réussie. Elledoit être non directive sur le fond et directive sur la forme, c’est-à-dire quel’animateur-trice n’est pas là pour donner son opinion, mais pour créer un cadre pour undébat, où il initie les discussions, les oriente, les clarifie, et les arbitre.Il-elle peut initier et orienter le débat de plusieurs façons. Il-elle peut commencer parlancer une question, attendre des réactions spontanées et puis laisser chacun intervenirlibrement (attention aux longs silences…). Il-elle peut aussi diriger une question àquelqu’un en particulier ou solliciter des réponses en demandant à un des participantsesson avis sur l’intervention d’un autre. Il-elle peut aussi pousser la discussion plus loinen suggérant des sous-questions ou des relances. Là où il le faut, il-elle n’hésitera pas àintervenir pour remettre les discussions sur les rails ou pour changer de sujet. Il existede multiples façons d’attribuer un droit de parole.L’animateur doit souvent clarifier le débat en reprenant et en reformulant desinterventions pour confirmer de la part de l’intéressé que c’est bien cela qu’il voulaitdire. Mais attention, il ne faut pas constamment répéter les réponses ou propos desétudiant-es : le séminaire devient alors lourd, voire pénible.Enfin, il joue le rôle d’un arbitre, non seulement en assurant que les discussions se

13déroulent de façon ordonnée (et quelques fois pour calmer le débat), mais aussi pourétablir un équilibre et de l’équité entre les différents intervenants-es, surtout pouréviter qu’une ou deux participants-es monopolisent le débat.Il faut garder un œil sur votre montre pour s’assurer qu’il y aura assez de temps pourdiscuter les questions prévues dans le plan. Sans faire violence à son plan, il-elle peut,bien sûr, décider d’accorder un peu plus de temps à un sujet qui soulève un véritableintérêt de la part des participants-es au détriment d’un autre. Il faut, cependant, qu’ilelletente de couvrir toutes les questions prévues et de respecter, même si c’est trèsapproximativement, la répartition du temps alloué à chaque partie.5. Évaluation de l’animation du séminaireL’évaluation portera sur trois points :La qualité du plan, notamment l’introduction, l’organisation des thèmes et despoints soumis à la discussion, et l’intérêt et la pertinence de ces derniers.La qualité de l’animation, qui sera jugée sur les éléments suivants : le respect duplan et de la répartition du temps, et la façon de diriger les discussions et desusciter la participation. L’animation doit être dynamique.Une note globale comptant pour 25 % de la note finale du cours sera attribuée àcet exercice.6. Modèle d’un plan type d’une animation de séminaireIntroduction (2-3 minutes)Thème 1 (20-25 minutes)Question/sujet/concept n 1 (6-7 minutes)Question/sujet/concept n 2 (6-7 minutes)Question/sujet/concept n 3 (6-7 minutes) et ainsi de suite(Question/sujet/concept en réserve)Thème 2 (20-25 minutes)Question/sujet/concept n 1 (6-7 minutes)Question/sujet/concept n 2 (6-7 minutes)Question/sujet/concept n 3 (6-7 minutes) et ainsi de suite(Question ou sujet en réserve)Thème 3 (20-25 minutes)Question/sujet/concept n 1 (6-7 minutes)Question/sujet/concept n 2 (6-7 minutes)Question/sujet/concept n 3 (6-7 minutes) et ainsi de suite.(Question ou sujet en réserve)Conclusion générale (3-4 minutes)