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Texte pour le 7 octobre (2)

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ao. I ....i i ù',t-. ,)t ..ir,,:ô_ 1;.a .+' r')o , , ,-,Droit de mort et pouaoir sul ûr ù;e 1al^ i r' ,' 'el<strong>le</strong>s se font au nom de I'existence de tous; ondresse des populations entièrcs à s'entre-tu€rrécipmquement au nom de la nécessité <strong>pour</strong>el<strong>le</strong>s de virte. Les massacres sort devenus vitaux.C'est comme gestionnaire de la vie et de la suFvie, des corps et de lâ race que tant de ré8impsont pù mener tant de Buerres, eI] fâisant tuerlant d-hommc.. Et par uD r.rournement quitermet de boùc<strong>le</strong>r <strong>le</strong> cerc<strong>le</strong>, plus la technologiedes guel<strong>le</strong>s <strong>le</strong>s a fâit vircx à tâ destxuction€xhaustive, plrrs en effet Ia décision qui <strong>le</strong>s ouweet cel<strong>le</strong> qui vient<strong>le</strong>s clore s'ordonnentàlaquestionIu. de la La a,omique Fst aujour-ur;e.- "iruariond'bui au point d'aboutissement de ;e processus :<strong>le</strong> pouvoir d'exposer une lopulation à une môrtc Fsr feue. Droroer$un o rq,l':"9'g]1-rion.5i <strong>le</strong> qénocidc esl bren <strong>le</strong> rêvc desmodernes. ce n cùt pas pù ,,n rêtour adu n€ul drort (<strong>le</strong> tuer i c e6t DarfP qÙe reJ aurai. pu prendre. â un aurre nireau.Jexemp<strong>le</strong> de la p.in" d. mon. Eue a érË lùnÊ.temps avçc la guerre l'autre forme du droit deglaive; el<strong>le</strong> constituait la réponse du souverain'i qui attaquait sa volonté, sâ loi, sâ personne.Ceux qui meurent sur l'échafaud sont devenusde plus en plus rares, à l'inv€rse de ceux qurmeùrent das <strong>le</strong>s guerres. Mâis c'est poùr <strong>le</strong>srnêmes raisons que ceux-ci sont dev€nuS plusnombr€ux e1 ceùx-là plus rues. Dès lors que <strong>le</strong>pouvoir s'est donné <strong>pour</strong> fonction de gérer Ia vie, 7ce n'est pâs 1â nâisÊânce de sentiments humani.'tâires, c'€st la raison d'ôtre du pouvoir et lalogique de son exercice qui ont rendu de plus enptus di6ci<strong>le</strong> l':Lpplication de irL peine de mort.Comm€nt un pouvoir peut-il excrcer dans Ia miscà molt ses plus hautes prérogatives, si son rôIenajeur est d'assurer, de soùtenir. de renforcer,d€ multiplier lâ vie €t de la mettre eû ordre?Pour un tel pouvoir l'exécution capita<strong>le</strong> est à lâfois la limite, <strong>le</strong> scanda<strong>le</strong> et la contradiction. Delà 1e fair qu on n a pu la mainrenir qu en inroquantmoins l'énormité du crime lui-mêrne que lamonstruosité dù ciminel, son incorrigibilité.et Iâ sâuvegarde de la société. OÈtuÂlé.Citise-Imênr .êur qiri sont lo]!f l€s-âlrss-rrÂr- .o]1 e. de Io an g9!rarqgl(1u9.f,n ^. <strong>pour</strong>rârt orre qu au \r.u^ dtort dî .ldlfP Imourir ou de /alsser viwe E'est subÊtitué unlp"uroir de fa;rc \irc ou de rejetcr dan" 1a1 mort. c.s' feur-é'r. ainsi quc s'erpllque cette'\ disqua.liÊcation de la mort que margue la désuétuderécente des rituels qui I'accompagnaient.


-)190 La uolonté d.e saûo;rEeurrrieri il n'a pas à eacer la ligre qui sépare'des obéissarrs. <strong>le</strong>s ennernis du sourerai-o:"uier.il opèr; de6 distributions autoùr de 1â norùe. Jeo" u"L," p*" dire que la. loi e'eface ou que <strong>le</strong>sinstitutio;s de justice tendent à disparaitre;mais que Ia loi fonctionne toujours davantageet que l'institution judiciaire"o*-" """ "o"'"",. in<strong>le</strong>qre de plus en plu' à un continuum d'appar"ilsimédi";u*. administlârifs. erc, donr h'6nctiàns sont surtout régulâûices. Une sociéténormalisauice est I'effet hiÊtoriquê d'une technologiede pouvoir centrée sur la vie. Par.rapPortaà sociétés que noùs avons connùes jusqu'âuxmf sièc<strong>le</strong>,nous sornmes entrés darsunephase deréercsqion du iuidique: <strong>le</strong>s ConBrirudons écrire"da;" l" mo"d; enrl.i d.puis lâ Févolurion frsnçaise, <strong>le</strong>s Codes rédi8és €t remaniés, toute uneactivité législative p€rmânente et bruyante nedoi<strong>le</strong>nr pê. fajrê illusion : .e :9jf]L5sL9:mni aont<strong>le</strong>-- ce poùvo encorexx" sièc<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s forces çi résistent ont prlsappui .ur rpla même qu ii û'estir e e't-à-diret. ;" . Ihomne en rant qu-il est viranr'",liDepui' <strong>le</strong> rièc<strong>le</strong> passé, <strong>le</strong>s grandee luttes qui."ir.nu en qu".Liàn <strong>le</strong> génËral de pouvoirne se font plus au ûom d'ùû retour âux an-'y+èmeciens droits, ou en fonction du rêve millénaired un crete des r.mps et d un âse d or. On n ârtendolu* l:"mp"".,r di. pa.vres. ni <strong>le</strong> rolaume desi"-;*".i.'*. ni m;me scu<strong>le</strong>ment <strong>le</strong> rérablisseûent des justices qu'on imagine a.ncestrs"<strong>le</strong>s; ceDrcit de mort et Pouuoir sur ld oie I9Ioui est et Êert d'objectif, o'est la"eveûdiqùé comme besoins fondsmentaux'"1".essence ""t""d'" concrète de l'homme' €iccomplissementde ses virtualités, Plénitude dû possib<strong>le</strong> PeuimDorte s'il s'asit ou non d'utopie; on a là unprâcessus très reel de lutte; 1a vie comme objetpolitique a été en quelque.6orte pdse au mot ettoùtes <strong>le</strong>Ê oppressions où aliénations à retrou-" ',o"'Jti est et tout ce qu'oû peut êûe' ce""" < droit"" r'si incompréhensib<strong>le</strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> svstèmejuridique classique,'a été la réplique politique àto.ire"."" p"o.édu""" noutel<strong>le</strong>' de <strong>pour</strong>oir qui'el<strong>le</strong>s non plus. ne r.1èvenr pa' du droil rradirionnelde la souveraineté.\.a,-*'tt'" '"'* 1"\..t'| [iaÛ


'..; )i',.!f-j,792 La Dolonté de saDoir'] tions, par tous <strong>le</strong>s ef<strong>le</strong>ts globarx qn'it induit.s'insère simùltânément sur <strong>le</strong>s dcux regisbes;il donne lieu â des surveillarces infinitésima<strong>le</strong>s, àde. conrrô<strong>le</strong>. de tou- In' in.tant-',r dr. arénagemettsspatiâux d'une extrênlr méticuloÊité.à des examens médicaux ou psychologiques irdéfini..à rour un ûimo-Pou\oir.ur 1.."rp., rnai',.ii donne lieu aussi à des mesures nassives, â desc.rimarion" ctsr'i{iqun.. à d"s inrêr\enrinn' quiri-cnr <strong>le</strong> eorp. -ô"ial,our en,ier ou d,' gjggp::r""e-e est "."è" âôiiâ Ia vic du corps et à la. vie de i'cspece.On se sert de lui conlme matrice des disciplineet comme principe des résulationÉ.ellc est trâqué€ dans <strong>le</strong>s conduites, <strong>pour</strong>chasséedans <strong>le</strong>s rôvcs; on lâ suspecte sous lcs moindrestolin-. on la <strong>pour</strong>.uit ju.qu" dân. <strong>le</strong>E pr.mièrFannéesde l'enfancei el<strong>le</strong> devient <strong>le</strong> chiÉ're de I'indiridualité, à la fois ce qui perm€t de l'anâltscret ce qui rend possib<strong>le</strong> de la dresser. Nlais on la/ vojt aussi devcnir thème d'opérations poli-/ dques, d'inteNentions ôconomiques (par desl. lcitatio"s ou des freins à lzL procréation), dc)campag"es idéologiques de moralisâtion ou de{ r"=pon.ahiJi-arion : on la lair valojr comme)l'jndice de force d'une société, révélant aussiI b;"r .on énergi. polirique que rigueur bio"ai log;qù.. D un pôie à lautre d" .erre te"hno-\toii" a, ."".. i;.telonnp roure une stsri. deltactiq""s di.-crses qui combinent selon desproportions variées lo\ectif de ra discipline duDrcit de mort et poutroil' sur la uie 793corys et celui de la régdation des populations./ D; Ë l'impo$ânce des qùâtre srardes lignesI d'strsquê lc lons dn"quel<strong>le</strong>s s'e't ararrnée de-/ p,i' a"u' .iècl.s-la politique du sexe. Châcunê âI été une rnanière de composer <strong>le</strong>s t€chniques disciplinaire-ar". <strong>le</strong>e procédée régulatcurs. Lcsdeur premièr.- onr pri. appui sur des exigen."sd. .;s,lcrio" - sulour. un. r-hématiqu" de l'e"-pèce, de la desecnduce de la sanré eol<strong>le</strong>crire<strong>pour</strong> obrenir de" effetc au nireau de la diseipljne:lgj!113l111g-4!!Ê4 se5r fâire dans lûlbrmc .l une .ampagne <strong>pour</strong> râ ranrc de ra ï4"(la sexualité précoce a été présentée depuis <strong>le</strong>xrr siÀ"<strong>le</strong>ju.qu-à la fin du xrr'à la loiq comncépidémiqu. qui ri.qu. d".omPromerrrcnon scu<strong>le</strong>menr la .anré furure des atlultes'mais l'avenir de la société et de l'espèce toutentièrc)rl!!$libgliotrcnuerei: I h\-lFrtsârron de,6 de6 femTeqi rcmmes. qui qu' a u âPPelé aPPFrc,'n" médi.ati'alion mnul,Êuse de <strong>le</strong>ur corPc elde <strong>le</strong>ur serc, s'eÊt faite âtl nom de lâ responsa- ibiti,; qu'el<strong>le</strong>" aurai.nr à t égud de la .ffré de<strong>le</strong>urs pnfanrc. de la solidiré de l insLirurion fmilia<strong>le</strong>et du sa.lùt de lâ société. C'est <strong>le</strong> rapport Iinverse qui ajoué à Propos dù contrô<strong>le</strong> des neis-rè nairue régulatrice, maisel<strong>le</strong> devait prendre aPPui sux l'exi dis-aFftiiondrc'orps;"1de la "populatiorsexe dcvietrtune cib<strong>le</strong> c€ntra<strong>le</strong> ",<strong>le</strong>Pour unbpuvoir qui s'orga:rise âutoù de la gestiôn de lae de la menace de la mort.Le sang eÊt reBté longt€mPs un


194 La oolanté de savoirtâ.nt dan6 <strong>le</strong>s ûécanismes du pouvoir, dans sesmanifestationE et dâ;rls ses xituels. Pour unesociété où sort prépondérants <strong>le</strong>s systèmes d'sltianc".la form" poiirique du souverair. la différenciaLionen o"àres ei .o castes, la va<strong>le</strong>ur deslisnseeq, pou on€ eo.iété oir la fanine. tes épiaÈ-iÀ"t." rendent Ia mort irrtinenre''io<strong>le</strong>"*s<strong>le</strong> sans consriru. ure d.s rajeurs es*enriel<strong>le</strong>":p"'o ti"n' à la foia à son rô<strong>le</strong> insuumeDtal"ootpo,r"oi" <strong>le</strong> sang). à son foneiionnement'.rse"darrs l'ordre des signes (avoir un certain Êâ-ng'être du même sang, accepter de riÊqu€r son sarg),à sa précarité aussi (faci<strong>le</strong> àrépardrc' sujet à 6er*ir, r""p pro-pr à se mÀ<strong>le</strong>r' wite su'cepribie de*Sociéré dc sâog-j'ellâ;Ê direde .6anguinité,-"-i"p*f. : honneù de lâ 8ùerre et Peùdes famines. txiomDhe de lâ mort.elaive, bouneaux et supplices, 1e pouvoir par<strong>le</strong>à tra"e,s <strong>le</strong> sang; celui-ci est aze réaûté à fonctiqnsyûbdliqns: \ouÊ .ornmer. nour, dans uneso.iérê du iex"" o\ plutôr .à cexualiré' : <strong>le</strong>s"méèiarismevdiilôuvoir s'adressent au corps' à,- la ,.:- rie. : â ee -^ -,: qui ri la r-:. fa;t Àêênnirênfôr.ê--^l;r:;--- prolifirer. à c. qui renforcel'espèce, sa vigueur, sa capacité de dominer, ouson aptitude à être utilisée. Santé, progéniture,race, avenir de I'espèce, vitalité du corps social,<strong>le</strong> pounoir par<strong>le</strong> de la sexualité et â la sexuâlité;obi-eueæSl". EL ce qui lai( son imporrarce. c'""r'i Ji"" "rou sa prérariré qu. .on jnsisra;ree.mce. sa "-.re préeenceDraeence lnsrdreube. ins;ji.u"e. te <strong>le</strong> rârl fàir qÙ qu'"l<strong>le</strong> elre Fsr,t "sr7a ry9]utuLla lors sllmec ci_Iggg4eS: Lg+lÙlYoUâ-a-";""-li-GillË?iîin sert comme <strong>le</strong> sensDrcit de mort et pouÙoir sur la ùie 795proliféranr ou'i] faut touiours reorendrc sous.on[rore <strong>pour</strong> (ru rr n ecncooe Dornri cf<strong>le</strong> esr uneEt( a varcur ae sPns, r e ne vêux pas ûrre qu unebubbrrulron du Êe\e au sâoc reôume {i e<strong>le</strong> ,eu<strong>le</strong><strong>le</strong>s ûansformations qui mâ.rquent <strong>le</strong> seuil dnoûe modernité. Ce n'est pâÊ l'âme de deu cividepouvotu élâ.borées pendant l'âge classique et. 2(;.sations ou <strong>le</strong> principe organisateur de deuxlformes culturel<strong>le</strong>s que je tente d'exprimer;I È cberche lcs raisons Dour lpsouel<strong>le</strong>q laIï, , ,. ..-,-_-'.'e:ua-'jI Ite. lom d â\orr èLèl reDr!mèel dans la sociéréI contêmporarne. , es( âu contrs're Ên pe.mâ-)nence suscitée. Ce sont <strong>le</strong>s nouvel<strong>le</strong>s procéduresr,-miseÊ eD ceuue au xrx' sièc<strong>le</strong> qui ont fait passer\ nos sociétés d'une 9rn b olique du s ang a une analytiquet<strong>le</strong> la se:rual;té. On <strong>le</strong> voit, s'il y a quelqueSose qùi est du côté de la. loi, de Ia mort, de laI tran-grcsbion, du symbolique er de lâ sou\erà-I ne,é. . es' <strong>le</strong> sane; la .erualité, ellc, e.r. du côréi de ra nor-e, du;avoir, de ta vie, du sens, desI disciplines et des résulatioûs.i saà" * <strong>le</strong>s premi-ers eugénistes sont contem-' pora.ins de ce passâge de la < sanguinité à la. "sexualité '. Mais alors que <strong>le</strong>s premier" rè\esde perfectionnement de l'espèce font bascu<strong>le</strong>rtout <strong>le</strong> problème du sang darrs une gesiior fortcortraignânte du sexe (aft de déteminer <strong>le</strong>s bonsnariages, de provoquer <strong>le</strong>s fécondités souhaitées,-d'asÊurel la Banté et la longévité des eufants),ators que la nouvel<strong>le</strong> idée de race tend à efacer<strong>le</strong>s particularités aristocrâtiques du sang <strong>pour</strong>ne retenir que <strong>le</strong>s eÊ'ets contrôla.b<strong>le</strong>s du sexe,Sâde reporte fanalyse exhaustive du sexe dmsÇ1!r \ ear\_-.(' ôi ..r. \r. :|o.\çi^,\


Ii796La uolonté de sat;oirIes mécanismes exaspérés de l'ancien pouvoir desouveraineté et soùs <strong>le</strong>s vieù{ pr€stiges entièrementmaintenus du sang; celui-ci court tout aûlonq du plci-ir - .ang du suppli.e or du poutoir,t .anc -"ulu.d" ta ca-re qu'on rerpe, rp cn soi eLoir'on fàit cou<strong>le</strong>r<strong>pour</strong>tant danstes rituels majeursdu parricide et dè I'incestej sang du Peup<strong>le</strong> qu'onrépand À merci pui.que eelui qui coulc dans 'e"n erl À$'n pas dign. d êrr. nommé. Le'einc.sexe chèz Sâllé,est sans normc, sâns règ<strong>le</strong> intdn-=èqpe qui nnurair formul"r à panir dc -e 'apropr. narur"; maj. il e.r soumi- à <strong>le</strong> lui illimiréeà'un p""""ir qui lui-même ne connait que la-i"nn. propr.: "-il lui arr;' e d. s irnpo*r parj'ul'ordre des pro8ressions soigneusemert disciplinôes.n journées successives, cet exercice <strong>le</strong>conduit à n'être plus gue <strong>le</strong> pointpur d'une souverainetéunique et nue : droit illimité de lâ monstruositétorite-puissante Le sârrg a résorbé <strong>le</strong>':;.ii,,,1:,:.;'.,Dn fait, l'æalytique de Ia sexualité et la symu"r'"*ai relc,er e' t.u. priniip.'.",{i'^'l.au.<strong>le</strong> dcur régim.s de pou'oir bien di'rincr'. ils <strong>le</strong>"" "onr pui "u, cÉdé (pas plu. que en' pnrrvoir"eux-mêmes) sâns chevâuchements, interâcttotsou échos, De ditrérentes manières, la préoccupationdu sârA €t de la loi a hâllté depuis près dedeux sièc<strong>le</strong>s la gestion de la sexualité. Deux de".= irrr"rl'érenc.= sonr remarquab<strong>le</strong>s. l'une à cau'ede son importance historique, l'autre à cause des Iproblèm.s rhéoriqu.s qu'itt" po"" ll esr arrirédèsla seconde moitié du rre siècie, que Ia thémariquedu sang air été appcJée à viri(ier er à sou-Droit de mort et pollDoir sur Ia uie 191ltenir de toute une épaisseur historjque lc qTe)d. pou\oir polirique qui ç e\Êr." à ,ra\"tu lF-/ldi.po.iLjf'! dc Le roni.me .c lurm' 'e\urli,é. "rrj\ cc ponrt (<strong>le</strong> racisme sous sa forrne moderne. étaj''iq,".U;otoe;=.n'"' : ,ou," unÊ poliriqu" dù p.u.1pl.m"n,. de la fmil<strong>le</strong>. du mariaep. de l Ëduca,iu',1dp la hiércrelri.aLion social.. de lc propriér;]"r une longue .érjc d'intcnenrior' pÊrmâncn,"iau niveau du corps. des conduites, de lâ santé. dqlâ vie quotidienne ont reçu alors <strong>le</strong>ur cou<strong>le</strong>ur e!,,<strong>le</strong>ul .iustificâtiotr dù souci mythiqùe t<strong>le</strong> protégerlI la pureté du sang et de frLire triornpher Ja racel/ Le nazisme a sans doute été la combinaisoni la plus mive et la plus rusée-et.cecr parcei quc cela-des faùtasmes du sang avec <strong>le</strong>s pa'\ rcxysmes d'un pouvoir disciplnraire. Une misc\rt ordre eugénique de la société, avec ce qu'el<strong>le</strong>pouvait comporter d'extension et d'inteûsification des mioo-pDuvoirs, sous <strong>le</strong> cDu<strong>le</strong>rt d\neétatisâtion illimitée, s'accompagn:Lit de l'exaltation onirique d'un sang supérieur; cel<strong>le</strong>-ci irnpliquait à la fois <strong>le</strong> génocide systômatique desautre- et <strong>le</strong> ri.que de s'oxpo.cr .oi-même à un /.acrjfice toral. tt l'hisroire a voulu que Ja politique Lidérienne du sexe soit restée uDe pratique ldêrisoire tandis que <strong>le</strong> mythe du sarg se transfor /mair. lui, dans <strong>le</strong> pJus grand na.,affe dont lc, )lromme= pou Iinstant pui,scnt qc sourenir.Àl'extrême opposé. on peut sùi\.re, depùis cette Iméme fin du xr" sièelc. l'efl'orL ùêorique <strong>pour</strong>réinscrire la thématique de la sexualité dans <strong>le</strong>système de lâ loi, de l'ordre symbolique et de lasouveraineté. C'est I'honneur politique de la psy-


199; La Dolonté de saxoir-tÉaralvse - ou du moins de ce qu'il a pu "v avoirdc piu. co\Ér.nr cn d a\oir (nr'llê'u'per'éccci de. -€ nd.-anc. " c=r-à dir" d"- 'a lignede ruorur. a..c ls npuro-psrchiarric de la dégé,,;....e,,.ê) 1q! il pout ri' i aroird irr;pa rrblp.oilr..''uIu". .e' rné"arrl-me' dc <strong>pour</strong>oic-""' qui piet.ndai.nr conrrô<strong>le</strong>r er gÉrer <strong>le</strong> quoÙdi"nie É s"r"alité : de 1à l'etrort freudien (Par réactionlaDS dou<strong>le</strong> à la grande montée râ'isDe '}rou; lui ctai, , un'.nporain) <strong>pour</strong> donner 'uotmen.;n, ip" ; t, t"r,al;t. t" foi - tu toi a" t"tii""*, d" Ir consanguinité interdite, du Père-Souverain, bref <strong>pour</strong> convoquer autoùr du désiri tout I'ancien ordie du pouvoir. A cela la psvchairalr,se doit d'avoir été - â quelques exceptiors1 près et <strong>pour</strong> l'essentiel - er oppositiot théoriquerr . p."tù"" avec te fascisme. Mâis cette positionI "td"l" p"v"l'""u1y"" a été liée à une conjoncturehistodque précise Et rien ne saurait empêclterque peirser-l'ordre du scxuel selon f instance deù lc,i, de la nort, dù sans et de la souverâineté- quel<strong>le</strong>s que soient <strong>le</strong>s référcnces à Sade et ànai.itte. q'.rc]" que soient lcs gageÊ de < subver--sion D quiot <strong>le</strong>ur demande - ne st'it cn Ên deIn rétro-version o historiqùe. Il fâul"o-pt" """r p.rr'.r <strong>le</strong> di"po"itifde .erualiri à Parr;r d"q 'c'h-' ;';qr"" .<strong>le</strong> pôuroir qui lui .onr ronremporairres'on me dirâ : c'estcisme plus hâtif queDroit dÊ îtort et poul)ob sw Ia uie 1,99au profit de phénomènes, varia.b<strong>le</strong>s peut-ôtre,mais fragi<strong>le</strong>s, secondaires et Êomme toutcsuperÊciels, l'existence biologiquement solidedes fonctions sexue<strong>le</strong>s; c'est par<strong>le</strong>r de la" sexûâliréromme si <strong>le</strong>.ere n'exi.,air paÊ. Er on .e.aj<strong>le</strong>n droit de n'objecier : ( Vous prétendez ans.-lyser par <strong>le</strong> menu <strong>le</strong>s processus par <strong>le</strong>squels ontété sexualisés lc corps des femmes, la. vie desenfant3, <strong>le</strong>s rapports familiaux €t tout ur largexéseau de relations socia<strong>le</strong>s. vous vou<strong>le</strong>z décrirecette grande montéc d:u souci sexuel depuis <strong>le</strong>xvnf sièc<strong>le</strong> et l'acLdnemeni crcissa-nt que nousavons mis à soupçonner <strong>le</strong> sexe paxtout. Admettons;et supposons eû efi'et que <strong>le</strong>s mécamsmesde pouvoir ont été plus employés à suscrter et à"ùdter" la. sexualité qu'à la réprimer, N{aisvous voilà bien proche de ce dontvous pensez,sans "estédoute, vous être démarqué; au fondvous monbez des phénomènes de diflusion, d'arcage,de txation de lâ sexualité, rous essayezde Iàire voir ce qu'on <strong>pour</strong>rait appe<strong>le</strong>r I'organisation de "zones érogônes " dans <strong>le</strong> corps sociallil se pouùait bien que vous n'âyez fait qùe txansposerà l'échel<strong>le</strong> de processus dirus des mécani.m..quc ]a p'lohanalyse € repérés arê. précisionau niveau de l'individu. Mais vous élidezce à partir de quoi c€ttc sexualisation a pu sefaire €i que la psychanaly*, cl<strong>le</strong>, ne méconnaîtpas - à sar-oir <strong>le</strong> sexe. Avant Ïreud, on cherchaità localiser la sexua.lité au plus sené : dans <strong>le</strong>sexe, dans ses fonctions de reproduction, dansses localisations anatorniques immédiates; on scra<strong>le</strong>ttâit stï un minimum biologique * organe,


200 Ld ùolonté de sal'oirinstinct, fina.lité. Vous êt€s, vous, en positionslmétrique et inverse : il ne reste <strong>pour</strong> vous qued'es en"ti sa"s support, des rmfications pivéese racine, une sêiualité sans sexe. câÊtration,iràrmore. "En ce point, il faùt distinguer-deui x questlors. questions' 1D'un eôrà : l'anall se de la rxuatiré conmê " di+positif politjqu-e ' im-Fr' q u.'titmii#-tde t'àatomie, du biologiquo (dù fonctionnel? "*;.p", A cêtte première queshon' J e crors I'qu'on peur rcpondre but de"o".,9rgl_j::_-:_desp-laisirsi loin queF"qi,!itîît" faire app"raitr" dans une anatvseori ie bioloEique et l'historique ne se fèrai€ntpa= suite, -comrne dans l'évolutionnisme desàncie"" soci.logues, maie se lieraient selon unecomp<strong>le</strong>xité croissant à mesure que se dévelooo"n'l.s re.hnolosh" modernos de <strong>pour</strong>oirqui p."nn"nt Js \ie <strong>pour</strong> cib<strong>le</strong> \on Pâc don'" hisioie des nentalités I qui ne tiendraitcomptedes corrrs quc par la manière dont on te- a p"rà"";on <strong>le</strong>ur a donnÉ sen" er- va<strong>le</strong>ur: mai''ilhistoire ",-." des eorpsr et de 1a manière dont on ace qu'it y â de plus mâtériel' de plus vivantl|nvestiAutre question, distincte de la promière I cettematerialiié à laqu€l<strong>le</strong> on se réfère n'est-elie doncpas cel<strong>le</strong> du sete, et n'y a-t-il pâs Pâradoxe àiouloir faire une histoire de lâ sexualité auDrcit de mort et pouuoïr sur ta aie2O7'.',l";*rr a* corpÊ. Éùs qu'il y soir question. <strong>le</strong>/. , inuins du monde. du scxe? Aprè. rour. <strong>le</strong> <strong>pour</strong>oir(li lqui s pxerce à Lrarer" la .exualiLé ne ,'adresse.lI |t-il paÊ, spécifiquement, à cet élément du réel' {qu'est <strong>le</strong> < sexe r - <strong>le</strong> sexe en sétrérau Qùe lalècxualiré nc pas par rapporr au pouvoir un'oitdomaine extérieur auquel il s'imposerait, qu'eltesoit a.u contrâire eÉ'et et instrument de ses âgeûcements,pa.sse encore. Mais <strong>le</strong> sexe, Iui, n'est-ilpas, par rappod aù poùvoir, l' < aùûe ), tandis---_ qu'il est <strong>pour</strong> lâ sexualité <strong>le</strong> foyer autour duque<strong>le</strong>l<strong>le</strong> distrilue ses elfets? Or,jusremeûtj crest cetteidée dz .ere qu on ne peur pas recer oir .an. examen, ( Le sexe r est-il, da,rrs lâ réâlité, <strong>le</strong> pohtd'ancrage qui supporte <strong>le</strong>s mûifestations de (lasexualjté r, ou bien une idée comp<strong>le</strong>xe, historiquementformée à f intérieur du dispositif descxualité? On <strong>pour</strong>rait montrer, en tout câs,' colrlment cette idéetrâvers <strong>le</strong>s diil'érentes straToilt'irÉàu au long loùg des-E-iândË.-Ëgnes deÈau long desque<strong>le</strong>s.s'estdéveloppé <strong>le</strong> dispositif de sexualitédepuis <strong>le</strong> xD." sièc<strong>le</strong>, on voit Ê'élâborer cette idéequ'il existe autre ohose que des corps, des organes.des loral i.ations .oma riçes. des foncùons.dcs s1.rèmes araromo'pbyJglogiqùes. dcs scnsâ-tr rions, des plaisirs; pla;sirs: quel{uo' quêKue cùo\ d auLre er del\pruc. quêtque cho,e qul a prùriéLés iDLrjn-".,r\hèqu€s et ses lois propr{s : Ie < s_o1e r. Ainsi, darsIe processus d'hystériè{tiotr de la femne, <strong>le</strong>( Êexe , a été défini de trois façons : cotme ce quiappartient en commun à l'homme et à la femme;


202 La, aolonté de saxroirou comme ce qui appaflienl aussipar excel<strong>le</strong>nceà I homme eL iait ;;Dc défaut à la femme: maisencore comme ce qui constitue à lui seul <strong>le</strong> corpsde la fenme, l'ordonnalt toùt entier aux fonctionsde reproduction et <strong>le</strong> pefiurbant sars cesse p&r1"" eÀ'"t" d" cette même fonction; I'hystéde estinrerprétée. dans rette sLratégie' comme <strong>le</strong>jeu duqerê;tr rânr ou jl est l' c un et l ' 'âutre ' touter oarti.. principe et mânque. Dans la sexuali-..li"" a" l'.'t"i'*. l'd c q ls-bore d un "exequi csl présert (du faiL dê l'anaromie) et alsenL1àu poinr de w" de la Phy.iologier. pré"enr égar.mentsi on con.idère 'onartivité er déf ient sion se réfère à sa fnalité æProductrice; ou encoreactuel dans ses mânif€stâtiors mais caché dansse. efl.rs qui n-appsrailronl dans <strong>le</strong>ur gratit;parhologique que-[1,. ta"d' eE l âdulre, 'hez 'iie sexe de l'enfant est encore p#s€nt' c'est sousla forme d'une causalité secrèie qui tend à annu<strong>le</strong>r<strong>le</strong> sexe de I'adulte (ce fut un des dogmes de lamédecine du xrl<strong>le</strong> et du xlx" sièc<strong>le</strong> de supposer(,lue la précocité du sere entraîne par la suite lauia.itte, t'i-p"i"",.fl"e, ls. frigidité, I'incaPacitéd éDrou'er du plaisir. l-ânêst-bécie d" Een{: en. *"""[isant fenfarce on a const;rué l'idée d un,' ma"q,é par l. jeu etsentiel de la pré*'nce'/ 'e"e et de l absen"i. du eacbé et du manifesre: la mes-1/ t".b"tio" avec <strong>le</strong>s etrets qu'on lui prête révé<strong>le</strong>f/*i' a" t"ç." privilési;e ee jeu de la-pré'ence etli a" t'"1,""""" i"eu du caebé Datls la'nsvchiatrisation -"oif""" des perversions, <strong>le</strong> se:e a étérapporté à des fonciions biologiques et à unafrareil anatomo-physiologique qui ]ùi donneDrcit de mort et pouDoir sur Ia r';e 203c'est-à-dire sa ûnâlitéi mâis iI estâuss; xéféxé à un instinct quij à trâvers sonpropre développement €t selonl€s objets auxqu€lsil peut s'attacher, rend possib<strong>le</strong> l'apparition des.ondui,e. pe.\Êr-e-. Êr in,elligib<strong>le</strong> lcur gênc:ê:ainsi <strong>le</strong> . sexe , se déÊnit par un entrelacomentde fonction et d'instinct, de Énalité €t designification; €t sous cette forme, il se manrfeste,mieux que partoût ail<strong>le</strong>urs, dans la perversion-modè<strong>le</strong>,dans ce fétichisme , qui, depuis"1877 au moins, a servi de Êl directeur à l'analysede tout€s <strong>le</strong>s âutl€s déviations, câr on y lisâitclairement la. Âxation dê l'instinct à un objet sur<strong>le</strong> mode de I'adhérence historique et de I'inadéquationbiologique. Enfrn dans la socialisationdes conduites pxocréatrices, <strong>le</strong> ( 6exe , est décritcomme pris entxe une loi de réalité (dont <strong>le</strong>snécessités économiques sont la forme immédiateet la plu6 âbrupte) et une économie de plaisir quitente toujours de la contourner quand el<strong>le</strong> ne la\iméconnait pa.s; la plus célèbre des a fraudes r,<strong>le</strong> n coitus interruptus >, représente <strong>le</strong> point oril'instance du réel contraint à metbe un termeau plaisL et où <strong>le</strong> plaisir troure encore à sefairc jour rnalgré l'éconornie prescrite par <strong>le</strong>réel. On <strong>le</strong> \.oit; c'est <strong>le</strong> dispdsitif d€ Êexualitéqui, dânÊ Êes différentes stÈa.tégies, met er place.ceite idée ( du sexe et sous <strong>le</strong>s quâtxe grândes';formes de l'hysté e, de l'onanisme, du fétichismeet du coit int€rrompq el<strong>le</strong> <strong>le</strong> fait apps.raîtrccomme soumis au jeu du tout et de la partie, duprincipe et du mancJue, de l'absence et de la présence,de l'excès et de la défrcience, de la. fonction


La aolnnté de saooirDro;t de mort et pouooir sû la uie 2Os\tî"î.r.*i0""", dea conduiree. de' "'n"atjons'de" ol"isi"J el<strong>le</strong> a p'rmis de fairc fboctjonner"i.'ttJ n".i"" conrae principe causal' sens""itaàrn;o*".*. secrer À découwLr parrouL: <strong>le</strong> sesea donc pu fonctionner comme srgnhânl unrqueet cornni siEniâé universel' De plus en se donnantunitairement comme anatomie et coEme manque!comme foncr.ion er comme Istence, comnre incunrLer commesens.ilapu marquerlâlignedc'onta'r," *'.t" dË la sexuajiLé humaine <strong>le</strong>s "t""*"".i""."" li"L.eiq,* de Ia. reproduerioor a!n'i <strong>le</strong>or.mier, sans rien emPruDLerèel<strong>le</strong>menl aux'"e.ond""- *auf q,r"lqunsanalogiesincenarne'etquetques conceprb uansPlanlé'- a reçu Par PrrùlÀqide roi"inage une ga-ranLje de quâstsbcreniiÀ.?*.p"";" mèm-e voisinage c'rrains descontenus -";" de là blologie * de ta pbl sioJogie ont pua" ori""lp" ai Pour la sexualité""*ir"ormalitéhumain. 'Enfrn. Le notion der",.""^"-"", es"enrielr el<strong>le</strong> a permis d inv'rserlu ..p.é'"nrutio" des rapports du <strong>pour</strong>oir à laBexuslité et de fêire apparâr'uê Ûon PomL'eUe'crdanç ss retariog es.entiel<strong>le</strong>t posiÙve au pouvotr'maie coûme âncrée dâns ùrre instaûce sPécifiqueà tout ce quece Polnt qur noùÉfa.cine pai <strong>le</strong> <strong>pour</strong>oir qu il marLifester par <strong>le</strong>se"s qu'iL ca"b". a,q,r"l noua demandons de révé<strong>le</strong>r.Jque nou" sommês et de ûous lilércr re qulnous dêç"it, <strong>le</strong> se'e n'est Êâns doute qu'ur Pointidéa.I rendu nécessaire par <strong>le</strong> dispositifde sexua-tité et par Êon fonctionnement. Il-!aa.f€J{lsiner rD€ instance autooome dri sexe quide laise dans res prises sur <strong>le</strong>sOn pqlrrxait ajouter que ( <strong>le</strong> sexe D exerce unethéodque. C'€Êt ?axnaire ûré par <strong>le</strong> dispositif de sexuslité' que chac"ndoit pâsser <strong>pour</strong> avoi accès à sapxoPre intelligibilité-huisq'û'est à la fois l'élémeut caché etLe"pr'mcipi pràd,cr"ur de sen4- à la rotaliré deson *; corPs (?usqu U,"i.q,'il en esr ul1e partie réelie etnenacéâ".riret qu'ifen constitue slmboliquement <strong>le</strong>tout), à Eon-identité fuuisquïjoint à la force


206 La xolonté de sauoirDro;t de mort et pouDoir sur la uie2O1d'une pul"ion la -ingutari'; d une lri"roire). larun renverÊement qui a sans doute coûmencé defaçon subreptice c<strong>le</strong>puis loDgtemps - etàl'époquedéjà de lapastora<strong>le</strong> chrétienne de la chair - nousen sornmes arrivôs naintenant à demandcx rorrcintelligibilité à ce qui fut, p€ndant tant do sièclcs.considéré comme folie.la plénitude de notre corpsà ce qui en fut lon8temps <strong>le</strong> stigmate et cornme lab<strong>le</strong>ssure, not<strong>le</strong> identité à ce qu'on percevaitcomrne obscure poussée sans nom. De là I'importance que nous lui prêtors, la craiDte reverencieusedont nous l'errtoùrons, <strong>le</strong> soin que nousmettons â <strong>le</strong> connaître. De là <strong>le</strong> fâit qu'il soitdevenu, à l'échel<strong>le</strong> des sièc<strong>le</strong>s, plus important quenoûe âme, plùs importart presque qùe notre ue;et de là que toutês <strong>le</strong>s énigmes du monde nousparaissent si légères comparées â ce secret, enchacun de nous minuscu<strong>le</strong>, mais dont lâ densitéte rend plus g!a1€ que tout autre. Le pacte faustietrdont <strong>le</strong> dispositif de sexualité a inscrit ennolrs la tentâtion €Êt désormais celui-ci : échangerlâ vic tout entière contre <strong>le</strong> sexe lui même,contre la vérité et la souveraineté du sexe. l-esere vaur bien la moi,. c es, en ce s"ns, mair onlp voir stricLcmem hi.toriquc. que <strong>le</strong>.exe aujour'' ',.. '..- ;d hur Êa( brrn lra\er-e Par I'nstrnr( de mort.Quand l'occident, il y a lién lonfemps, eutdécouvert I'amour, il lui a accordé assez de prixpottr ieûdre la lnort acceptab<strong>le</strong>; c'est <strong>le</strong> sexeaujourd'hui qui prétend à cette équiva<strong>le</strong>nce, Iaplus hauto de toutes. Et tândi6 que <strong>le</strong> dispositifde sexualité permet aux techniques de pouvoird'investir la vie, lo poict Êotif du sexe, qu'il a(lui mêûe msrqué,de fa,cinarion/surchacun <strong>pour</strong> qu'on accepte d'y eûtendreI gronc<strong>le</strong>r la molt.I En c'éant cet ôlôment imaginaire qu'est c <strong>le</strong>isexe r, <strong>le</strong> dispositif de sexualité a suscité un deses principes internes de fonctionnement <strong>le</strong>s plusesseDtiels : <strong>le</strong> désir du sexe - désir de I'avoir,désir d'y aacéder, de te découvrir, de <strong>le</strong> libérer,de l'articu<strong>le</strong>r en discours, de <strong>le</strong> formu<strong>le</strong>r en vérité.Il a constitué < <strong>le</strong> sexe r lui-nême comme désirâ.b<strong>le</strong>.Et c'est c€tte désirâbilité du sexe qui fixechacu de nous àl'injonction de <strong>le</strong> connâît.e, d'ermÊttre au jour lâ loi et <strong>le</strong> pouvoir; c'est cette désirabilitéqui nous fait croire que nous aflirmonscontre tout pouvoir <strong>le</strong>s droits de notre sexe, alorsqu'el<strong>le</strong> trous attache en fait au dispositifde sexualiLéqui , fâir monter du fond d" nou*mÂmecomme un mirâge où nous croyons nons reconraître,lc noir éclat du sexe.( Tout est sexe, disait Kate, dal]s Le Seryentzù p/rrm€s, tout est sexe. Comme <strong>le</strong> sexe peut êtrebeau quând l'homme <strong>le</strong> garde puissant et safiéet qu'il emplit <strong>le</strong> monde. Il est comrne te so<strong>le</strong>il quivous inonde, vous pénètre de sa tumière. 'llonc, ne pas référcr à l'instance du sex€ unefhistoire de la sexualité; mais montrer comment\" ic -ex., "'r sou" lâ déÉiehdâirc-+ri$€+qrre d"llâ ce\uâlirf,- \e+À pl""". 1".{'xrifiôTéA"u réel.lieL là du .ùrË idée" eonfu'e. 'êr,rslirèeL de- 'lês\iillusions; lâ sexualité est une figure historique Iitrès réel<strong>le</strong>, et c'est el<strong>le</strong> qui a suscité comme élé- |'i rrent spé:ulatif, nécessaire à son fonctionnemcnt, \rr lâ notior du sexe. Ne pâs croire qù'en di5ant oui I


208 La volonté de saz:oir!,1"" s"'", on dit non au pouvoir; on suit auflcontraire <strong>le</strong> fil du dispositif général de sexualité."C'est de t'instalce du sexe qu'il faut s'affranchirsi. par un rerournoment ractique deô di\ erE mécânismesde lâ sexuâlité, on veut faire vâloir contretes prises du pouvoir, Ies corps, <strong>le</strong>s plaisirs, <strong>le</strong>ssavoirs, dars <strong>le</strong>ur multiplicité €t <strong>le</strong>ur possibilité. de résistance. Contre <strong>le</strong> dispositif de sexuâlité,<strong>le</strong>poht d'apÈui de la contre-attaque ne doitpâs être{ y a eù tânt d'action dane te passé,"tt\ diÊâit D. H. Lamence, particulièremeût d'âctionJsexuel<strong>le</strong>, une si monotone et laÉsante ftpétition( sans nul développement paratlè<strong>le</strong> dans lJpensée<strong>le</strong>t la. conpréhension. A présent, notîe atraire estlde compreDdre la sexualité. Aujourd'hui, Iacompréhension p<strong>le</strong>inement consciente de I'instinct;aruel inporte nlus oue l'acLe sexuel. '/r.,,-a.". ,".1l'" on compren-"àomera-r.-on.| flra mar qu une eivirisaûon si r ouée pa.r aiIeurs àflévelopper d'immenseg-appareils de productiont dé desEuction ait trouvé <strong>le</strong> temns et I'infinieatience de s interroger avec autaau d anviétflxI hur .e qù'ii en erL du sexe: on "ourira peut-érre enbe rappelant que ces hommes que nous arons étér a de ce côréJà une ,ériLiaumoirr" "-'ùi''t aus"ipré.ieu*e""tt que ceUe qu il2araient déjàdemandée à la rerre" a"' eLoites f.-";"pures de <strong>le</strong>ur pensce/on sera surpris "i'"""de l'achar-Droit d.e mort et pouDoi sur la uie2O9nement que nous avons mie à feindre d'a.xracherà sa nuit une sexualité que toùt - nos discours,aos ha.bitudes, nos institutiona, nos règ<strong>le</strong>ments,nos savoin - produisait en p<strong>le</strong>iæ lumière et relânçaitâvec fracâs. Et on se demandera<strong>pour</strong>quoinous avonÊ tæt voulu <strong>le</strong>ver la loi du siluoe suree qui était la plu. bruyanre de oos préoecupations,Le bruit, xétrospecrivement, <strong>pour</strong>ra paraîbedémesuré, mais plu étraDge encoxe notreentêtem€nt à n'y déchiErer que refus de par<strong>le</strong>r et.onÊ;sne de se taire. On s'interrosera sur ce quiu pu no," .i p'aê"-'1i1,È,Ë,'.h rdl,".r,"*"""a".<strong>pour</strong>quoi nousatt bué <strong>le</strong> mérited'avoir, <strong>le</strong>s premiers, accordétoute une mora]e millénaire, I'importance quenous disons êûe la sienne et comment nous avoDspu uous gloriGer de nous être afi'ranchis enfin aux-t€ sièc<strong>le</strong> d'un temps de longue et dure répression- celui d'un ascétisme cbrétien prolongé, inlléchi,âvùicieusement et vétil<strong>le</strong>usement utllisé par <strong>le</strong>simpéraLiI. de l-érooomie bourgeoi.e. EL là où nousvoyorc aujourd'hui l'Àistotue d'une censue ùifici<strong>le</strong>ment<strong>le</strong>vée, on reconnâîûâplutôtla.lon8ue Dotrtéeà tuavers <strong>le</strong>s sièc<strong>le</strong>s d'un dispositif comp<strong>le</strong>xeporu laire par<strong>le</strong>r du sexe, poul y attâcher noûeâtreoLion et norre souci. <strong>pour</strong> nous laire croire àla souveraineté de sa loi alors que notlavailés en fait par <strong>le</strong>Ê méca.nisme6 de puuvurde la sexualité,On Ee moqu€xa dù rcproche de pmsexualismequi fut ùn moment objecté à Freud et à la psychanatyse.Mais ceux qui paraîeont aveug<strong>le</strong>Ê serortpeut-êtl€ moinÊ ceux qui l'ont fomùIé que ceux


270 La aolonté de satsoîrqui I'ont écâIté cl'un revers de main, comme s'iltraduisait seu<strong>le</strong>ment 1es frayeurs d'une vieil<strong>le</strong>pudibonderie. Câx <strong>le</strong>s premiers, âprès tout, ontérÉ sLrrpris pu un proce.su" qui r':Lic-eu<strong>le</strong>mênrcourmeneé depuis bien longtemps et dont ilsn'avaient pas ru qu'il<strong>le</strong>s entourait déjâ de toutesparts; ils avaient attribué au seul mauvais géniede Frcud re qui uraJr ilé prépâré de longuc mâin:il" érai"nr "uompê' d" dare quant à la mi'" enpl:Lce, dans noue société, d'un dispositif génér alde sexualité. Mais <strong>le</strong>s seconds, eux, ont faiteûeur sur la nature du processlts; ils ont cru queIreudrestituait elÊn au sexe, P ù ùn retournementsoudai!, ta parr qui lui était due et qui lui avâitété si longtemps cottestée; ils n'oDt pâs vu gue <strong>le</strong>bon génie de l'reud I'avait placé en un des pointsdécisifs marqués depuis <strong>le</strong> :un" siècte pu <strong>le</strong>sstratégies de savoir et de ?ouvoir; et qu'il relançâit airsi a\.ec ure €fficacité admiralt<strong>le</strong>, dignedes plus grands spirituels et directeurs dei'époque classique, l'iqionction sécul:Lire d'avoirà comâître <strong>le</strong> sexe et à <strong>le</strong> mettre en discours. Onévoque souvent<strong>le</strong> s innonrllrab<strong>le</strong> Innomnrabre s procédés Procedes p P ar <strong>le</strong>s- res_I quels <strong>le</strong> christianisme ancien nouÊ aurait fait déi'tester<strong>le</strong> corps; mais sorgeons ùnpeu À aoutes cesi I ruses par lêsqueltes, depuis plusieurs sièc<strong>le</strong>s, onI I nous a fàit aimer <strong>le</strong> sexe, pat <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s on nous ai rendu désira.b<strong>le</strong> de <strong>le</strong> cotnaîûe, et précieùx toutjice qui s'en dit; par <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s aussi on nous a'irciré" â déployer rout.r o"s babi<strong>le</strong>tés <strong>pour</strong> ie'purprendre- er arra.bés au devoir d eo extraireila védté; pâa <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s on nous a culpabilisést<strong>le</strong> I'avoir si longtemps mécoDnu, Ce sont e<strong>le</strong>É, Droit de ûort et pouto;r sur l!1uie 2I1qui mériteraient, aujourd'hui, d'étonner- Et nous'ldevons songer qu'un jou, peut-être! dâns unebutre économie des corps et des plâisirs, on nepomprendra plus bien comnent <strong>le</strong>s ruses de la|exualité..r du puuroir qui en .ourient Ie dispo'pirif. parrenu.s à nous "ont -oumêrrrcâ .prrcfaustère rnonarchic du sexe, au point de nouslvouer à la tâche indéûnie do foxcer son secxet ctà cette ombre <strong>le</strong>s aveux <strong>le</strong>s plusld'extorquerI Ironie de ce dispositif : il nous fait croire qu'ity va de notre "libération ,.

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