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Le Rayonnement, sa mesure et son rôle Modélisation du ... - Cesbio

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Cours de M1-M2Ecole Doctorale"Sciences de l'Univers"Simulation DART<strong>Le</strong> <strong>Rayonnement</strong>, <strong>sa</strong> <strong>mesure</strong> <strong>et</strong> <strong>son</strong> rôleModéli<strong>sa</strong>tion <strong>du</strong> Transfert radiatifSimulations DART <strong>du</strong> quartier St Sernin (Toulouse). Bas (gauche) <strong>et</strong> haut (droite) de l'atmosphère.avril 08J.P. Gastellu-EtchegorryC.E.S.BIO.UNIVERSITE PAUL SABATIER


TABLE DES MATIERESLE RAYONNEMENT, SA MESURE ET SON ROLE 3I Présentation 3II <strong>Le</strong>s phénomènes radiatifs 4II.1 Bilan d'énergie 4II.2 Mesures radiométriques 10III <strong>Le</strong> <strong>Rayonnement</strong> Electromagnétique 19III.1 Onde plane monochromatique 19III.2 Sources de rayonnement électromagnétique 20III.3 <strong>Le</strong> spectre électromagnétique 20III.4 Interactions "<strong>Rayonnement</strong> - Matière" 22IV Grandeurs Photométriques 31IV.1 <strong>Rayonnement</strong> 31IV.2 Réflectance, transmittance <strong>et</strong> émissivité 34IV.3 Propriétés spectrales des surfaces terrestres 38V Mesure <strong>et</strong> <strong>Rayonnement</strong> 40Annexe 1 : COHERENCE 43Annexe 2 : PROFONDEUR DE PENETRATION 45Annexe 3 : POLARISATION 47Annexe 4 : REFLEXION D'UNE SURFACE PLANE 49Annexe 5 : DIFFUSION 53Annexe 6 : EMISSION THERMIQUE ET EQUILIBRE THERMODYNAMIQUE 64LE TRANSFERT RADIATIF 79I Equation <strong>du</strong> Transfert Radiatif 79I.1 Milieu quelconque 79I.2 Milieu particulaire 81I.3 Milieu particulaire peu dense <strong>et</strong> plan (τ(Ω) = τ/µ) 84I.4 Résolution de l'équation <strong>du</strong> transfert radiatif 88I.5 Inversion de <strong>mesure</strong>s 93II Transfert radiatif dans l'atmosphère 95II.1 Proriétés physiques de l’atmosphère 95II.2 Interactions atmosphériques 99II.3 Raies d’absorption gazeuse 115ANNEXE II.1 MODELE ARPEGE 125MODELISATION DES MESURES DE TELEDETECTION 128I Généralités 128II Modèles atmosphériques 128III Réflectance atmosphérique 130IV Réflectance apparente d'une surface terrestre 133Annexe II.1 : POINT CHAUD 144Annexe II.2 : MODELES DE REFLECTANCE 147


LE RAYONNEMENT, SON ROLE ET SA MESURE 5GR n (BOA) + LE + H + G + Ph = 0flux de con<strong>du</strong>ction de chaleur associée au réchauffement /refroidissement <strong>du</strong> sol.LE flux d'évapotranspiration. L = chaleur latente de l'eau (J/kg). E = flux d'eau évaporée (Kg/s).Hflux de convection de chaleur, souvent appelé "flux de chaleur sensible".Ph flux d'énergie utilisé par la photosynthèse. Ce phénomène est souvent négligé, carPh < 0.01 R n en général, mais il conditionne l'évapotranspiration.<strong>Le</strong>s termes "non radiatifs" LE, H <strong>et</strong> G dépendent beaucoup <strong>du</strong> bilan radiatif mais aussi <strong>du</strong>type (végétation, sol nu, <strong>et</strong>c.) <strong>et</strong> de l'état (humidité, <strong>et</strong>c.) des surfaces terrestres.<strong>Le</strong> flux de chaleur latente LE correspond en général à une perte d'énergie (LE


LE RAYONNEMENT, SON ROLE ET SA MESURE 6ρ0.340.33Hémisphère Nord R (W.m -2 T -R n )250 0R T0.32240-100.31ρ-R n0.30230-200.29J F M A M J J A S O N DDérivé de données NOAAAVHRR de 1974 à 1978.Figure 2: Cycle annuel de l'albédo ρ, émission R T ↑ <strong>et</strong> rayonnement n<strong>et</strong> R n planétaires (TOA).• Variabilité spatialeR n est en général positif dans la zone tropicale (Figure 3). <strong>Le</strong>s déserts <strong>du</strong> Sahara <strong>et</strong> d'Arabiefont exception. Ce <strong>son</strong>t des "puits" de rayonnement (R n < 0), car ils ont un fort albédo <strong>et</strong>réfléchissent donc une grande partie <strong>du</strong> rayonnement incident. De plus, leur bilanthermique (R T ) est très négatif, car leur couverture nuageuse est très faible. Au nord de40°N, R n est négatif, avec un minimum au Groenland (≈ -150 W.m -2 ). C<strong>et</strong>te distributionspatiale de R n explique que la circulation atmosphérique tend à redistribuer vers les pôlesles surplus d'énergie radiative des tropiques.0-50-5040°N505050050500 50500-50180°W 90°W0°-50040°SFigure 3: <strong>Rayonnement</strong> n<strong>et</strong> terrestre entre 60°N <strong>et</strong> 60°S. <strong>Le</strong> rayonnement n<strong>et</strong> est très faible au Groenland (≈150 W.m -2 ). Pourquoi? R n est plus élevé dans l'hémisphère Sud que dans l'hémisphère Nord. Pourquoi ? Que devient le rayonnement absorbé par l'océan ?• Partitionnement spectral <strong>du</strong> bilan radiatifLa différence de température entre la Terre <strong>et</strong> le soleil ainsi que la distance "Terre - soleil"expliquent que le bilan d'énergie <strong>du</strong> système "Terre - Atmosphère" est souvent étudié en


LE RAYONNEMENT, SON ROLE ET SA MESURE 7considérant séparément le domaine des courtes (λ < 4 µm) <strong>et</strong> des grandes longueurs d'onde.Ainsi, le soleil ém<strong>et</strong> un rayonnement dont le maximum (λ ≈ 0.5 µm) est dans le domainespectral <strong>du</strong> visible (courtes longueurs d'onde). Par contre, la Terre <strong>et</strong> l'atmosphère étant descorps beaucoup plus froids que le soleil (≈ 300K vs. 6000K), leur maximum d'émissionsurvient à de plus grandes longueurs d'onde (≈ 10 - 13 µm), environ 20 fois supérieures. Parsuite, le maximum de R s survient dans un domaine spectral bien distinct de la régionspectrale des maxima de R A <strong>et</strong> R T . La distance "Terre - soleil" explique que les termes ρ.R s<strong>et</strong> R T ↑ <strong>son</strong>t <strong>du</strong> même ordre de grandeur au voisinage de 3-4 µm, avec ρ.R s >> R T ↑ aux plusfaibles longueurs d'onde, <strong>et</strong> ρ.R s


LE RAYONNEMENT, SON ROLE ET SA MESURE 81 0 04A b s o r p ti o n : o z o n eR é fl e x i o n t e r r e s tr eT O A t o t a l eR é fl e x io n : n u a g e s ( 2 0 )42 6 + a tm o s p h è r e ( 6 )A b s o r p t i o n : g a z (1 7 )e t n u a g e s ( 3 )2 05 34 58A b s o r p t i o n p a r l a T e r r ePrincipales fenêtres atmosphériquesUV <strong>et</strong> visible (VIS) : 0.35 - 0.75µm0.77 - 0.91µmProche infrarouge: 1.55 - 1.75µm(PIR)2.05 - 2.40µm3 - 5µmInfrarouge thermique: 8.0 - 9.2µm(IRT)10.2 - 12.4µmOndes millimétriques: 1mm - 5mmMicro-ondes: >20mmFigure 4: Bilan radiatif terrestre dans les courtes longueurs d'onde (λ < 4 µm).Moyennes spatiales <strong>et</strong> annuelles données en pourcentages de l'éclairement solaire incident.<strong>Le</strong>s océans (Figure 5) ont un albédo beaucoup plus faible (≈ 4%) que les surfaces terrestressolides. Ils absorbent environ 96% <strong>du</strong> rayonnement incident.Diffusion atmosphériqueRéflexion(albédo : 4%)3.5%0.5%<strong>Rayonnement</strong> incident = 100%Surface de l'océanFigure 5:Bilan radiatif des océans.Domaine spectral des courteslongueurs d'onde (rayonnementsolaire réfléchi).Réflexion interne0.5%1%Rétrodiffusion96.5%Transmis <strong>et</strong>absorbé• Bilan radiatif dans les grandes longueurs d'ondeL'émission thermique atmosphérique est un apport important d'énergie à la Terre (≈ 96% E _≈ 330 W.m -2 ), par rapport au rayonnement solaire absorbé (≈ 45% E _ ≈ 181 W.m -2 ). Troismécanismes majeurs perm<strong>et</strong>tent d'évacuer c<strong>et</strong>te énergie ainsi que l'énergie associée aurayonnement solaire absorbé aux courtes longueurs d'onde :- Transfert turbulent de chaleur : transfert d'énergie (≈7% E _ ≈25 W.m -2 ), à partir <strong>du</strong>chauffage par con<strong>du</strong>ction des basses couches de l'atmosphère.- Evaporation (sols, surfaces d'eau,…) <strong>et</strong> évapotranspiration de la végétation : transfertd'énergie (≈22% E _ ≈75 W.m -2 ) à l'atmosphère.- Emission thermique terrestre (≈ 113% E _ ≈ 385 W.m -2 ). Elle survient surtout dans le domainespectral dit des grandes longueurs d'onde autour de 10 µm. La transmission atmosphériqueest faible (≈ 5%), car les gaz atmosphériques absorbent beaucoup dans ce domaine. Ainsi,l'absorption atmosphérique (gaz <strong>et</strong> nuages) est ≈107% E _ (≈ 366 W.m -2 ). Par suite, lerayonnement terrestre qui est transmis à travers l'atmosphère vaut ≈6% E _ (≈ 21 W.m -2 ).C'est le rayonnement utile pour observer la Terre. Il est faible par rapport au rayonnement


LE RAYONNEMENT, SON ROLE ET SA MESURE 9_ _thermique atmosphérique _ émis vers l'espace (≈ 64% E ), avec ≈ 26% E (≈ 89 W.m -2 ) émis parles nuages, <strong>et</strong> ≈ 38% E (≈ 130 W.m -2 ) émis par les gaz.Absorption(UV, VIS, IR)24Chaleursensible722Chaleur latenteAbsorption (U V, VIS, PIR) : 456 26 3896113Emission - AbsorptionFigure 6: Bilan d'énergieatmosphérique exprimé en _% del'énergie solaire incidente E.Il y a égalité des apports <strong>et</strong> pertesd'énergie :_- Apport : (24 + 7 +22 + 113).E_- Perte : (6 + 26 + 38 + 96).E .<strong>Rayonnement</strong>solaireincident TOA<strong>Rayonnement</strong>solaireréfléchi TOA<strong>Rayonnement</strong>infraroug<strong>et</strong>hermique TOAEspace3421022124013089Stratosphère(O3) 1515(O 3)Troposphère32767211470(H2O, CO2, O3)75 25Surface18126385 330ChaleurlatenteChaleursensible<strong>Rayonnement</strong>:ondes courtes<strong>Rayonnement</strong>:grandes ondesFlux turbulents155 160155Figure 7: Bilan d'énergie <strong>du</strong> système "Terre - Atmosphère". Valeurs moyennes annuelles Pourquoi l'émission thermique de la Terre <strong>et</strong> de l'atmosphère est en général négligée auxcourtes longueurs d'onde? La transmittance atmosphérique est plus élevée aux courtes ou aux grandes longueursd'onde ? Donner <strong>son</strong> ordre de grandeur aux courtes <strong>et</strong> grandes longueurs d'onde.


LE RAYONNEMENT, SON ROLE ET SA MESURE 10II.2Mesures radiométriques• Modes d'observation <strong>sa</strong>tellitaireL'observation spatiale de la Terre <strong>et</strong> de <strong>son</strong> atmosphère a pour but la détermination continueà différentes échelles de temps <strong>et</strong> d'espace de certaines de leurs propriétés biophysiques (e.g.,albédo) <strong>et</strong> biochimiques (e.g., % chlorophylle). Ceci est possible car le rayonnement mesuré"transporte" une information biophysique <strong>et</strong>/ou biochimique. En eff<strong>et</strong>, les surfaces terrestres<strong>et</strong> l'atmosphère affectent souvent certaines caractéristiques (e.g., intensité, spectre <strong>et</strong>distribution angulaire) <strong>du</strong> rayonnement qu'elles ém<strong>et</strong>tent, diffusent ou transm<strong>et</strong>tent. Il exist<strong>et</strong>rois modes majeurs d'observation (Figure 8) :1) Télédétection passive. <strong>Le</strong> capteur <strong>mesure</strong> le rayonnement visible (VIS), proche infrarouge(PIR) <strong>et</strong> moyen infrarouge (MIR) diffusé le jour par la cible (i.e., milieu observé : surfac<strong>et</strong>errestre <strong>et</strong>/ou atmosphère). <strong>Le</strong> soleil, <strong>et</strong> de manière indirecte l'atmosphère, <strong>son</strong>t lessources de rayonnement. La cible est une source secondaire.2) Télédétection passive. <strong>Le</strong> capteur <strong>mesure</strong> le rayonnement thermique, essentiellementinfrarouge (IRT) <strong>et</strong> hyperfréquence, émis le jour ou la nuit par le milieu observé. Dans cecas, la cible est la source <strong>du</strong> rayonnement mesuré.3) Télédétection active. <strong>Le</strong> capteur <strong>mesure</strong> le rayonnement rétrodiffusé par la cible, engénéral dans le domaine spectral des hyperfréquence (radars). La source de rayonnementest artificielle <strong>et</strong> est à bord <strong>du</strong> même vecteur que le capteur. <strong>Le</strong>s radars <strong>son</strong>t des systèmesd'observation tout temps, de jour comme de nuit, car l'atmosphère (nuages compris)affecte très peu les hyperfréquences.Source + CapteurRéflexionCapteurEmissionCapteurRétrodiffusionCibleCibleCiblea)b)c)Figure 8: Modes d'observation. a) Passif VIS/PIR/MIR. b) Passif thermique. c) Actif.La télédétection <strong>mesure</strong> un rayonnement qui s'est propagé à travers l'atmosphère aprè<strong>sa</strong>voir été réfléchi <strong>et</strong>/ou émis par les surfaces terrestres <strong>et</strong>/ou par l'atmosphère. Cerayonnement varie beaucoup avec le domaine spectral à cause de la variabilité spectrale despropriétés optiques des surfaces terrestres <strong>et</strong>/ou de l'atmosphère. En premièreapproximation, en ne considérant que les eff<strong>et</strong>s d'ordre 1 de l'atmosphère sur lerayonnement, toute <strong>mesure</strong> de rayonnement comprend un nombre ré<strong>du</strong>it de compo<strong>sa</strong>ntes:- télédétection passive VIS/PIR/MIR. La <strong>mesure</strong> est la somme de 2 compo<strong>sa</strong>ntes:"rayonnement <strong>du</strong> à la diffusion <strong>du</strong> rayonnement solaire par l'atmosphère" + "rayonnementsolaire x transmittance atmosphérique x réflectance terrestre". Toute <strong>mesure</strong> ne donnedonc qu'une "réflectance apparente" des surfaces terrestres.- télédétection passive IRT. Deux compo<strong>sa</strong>ntes <strong>son</strong>t mesurées: "émission thermiqu<strong>et</strong>errestre (atténuée par l'atmosphère), compte tenu de <strong>sa</strong> température <strong>et</strong> de <strong>son</strong> émissivité(i.e., efficacité de l'émission thermique)" <strong>et</strong> "émission thermique de l'atmosphère". Toute<strong>mesure</strong> ne donne donc qu'une "température de brillance".


LE RAYONNEMENT, SON ROLE ET SA MESURE 11- télédétection active. La <strong>mesure</strong> est le pro<strong>du</strong>it <strong>du</strong> rayonnement émis par le capteur, <strong>du</strong>carré de la transmittance atmosphérique (≈ 1 dans les hyperfréquences) <strong>et</strong> <strong>du</strong> coefficientde réflectance (i.e., coefficient de rétrodiffusion) des surfaces terrestres.<strong>Le</strong>s trois modes d'observation indiqués ci-dessus <strong>son</strong>t complémentaires à 3 niveaux :- Disponibilité de l'observation (heure, jour, nuit, temps couvert, <strong>et</strong>c.)- Type d'information recueillie (grandeurs biophysiques, biochimiques <strong>et</strong> géométriques).Ainsi, les <strong>mesure</strong>s acquises dans les domaines spectraux <strong>du</strong> visible <strong>et</strong> <strong>du</strong> proche infrarougepeuvent renseigner sur les propriétés biochimiques des milieux observés, contrairementaux <strong>mesure</strong>s hyperfréquence qui renseignent surtout sur l'humidité <strong>et</strong> la rugosité de surfacedes milieux observés.- Milieu observé (sol, végétation, <strong>et</strong>c.). <strong>Le</strong>s milieux effectivement observés (i.e., ceux quiinfluencent le plus la <strong>mesure</strong>) diffèrent selon le domaine spectral d'analyse. Ainsi, la<strong>mesure</strong> d'un sol est d'autant plus superficielle que la longueur d'onde d'observation estp<strong>et</strong>ite. De même, les <strong>mesure</strong>s VIS d'une forêt de conifères <strong>son</strong>t surtout influencées par le<strong>sa</strong>iguilles (biomasse foliaire, albédo foliaire, <strong>et</strong>c.) des arbres. Par contre, pour leshyperfréquences, les aiguilles <strong>son</strong>t beaucoup plus transparentes, si bien que les <strong>mesure</strong>s dec<strong>et</strong>te forêt peuvent surtout dépendre <strong>du</strong> sol <strong>et</strong> des éléments ligneux (branches, troncs).L'analyse d'images <strong>sa</strong>tellitaires (i.e., <strong>mesure</strong>s recueillies sous forme 2-D) a de nombreuse<strong>sa</strong>pplications : cartographie <strong>et</strong> urbanisme (e.g., établissement de cartes), environnement (e.g.,délimitation de zones boisées, urbaines, polluées, inondées, <strong>et</strong>c.), agriculture (e.g., prévisiondes récoltes), océanographie (e.g., distribution spatiale <strong>et</strong> temporelle des températuresmarines), <strong>et</strong>c. Dans une première approche, l'interprétation des images de télédétectionrevient à analyser la variabilité spatiale <strong>et</strong> spectrale de réflectances apparentes <strong>et</strong>/ou d<strong>et</strong>empératures de brillance. En fait, le but est en général de déterminer les vraiescaractéristiques des surfaces terrestres <strong>et</strong> non leurs caractéristiques apparentes, car elles <strong>son</strong>tplus directement liées à l'information thématique recherchée. Ceci implique la mise enoeuvre de méthodes de correction basées sur la physique <strong>du</strong> rayonnement.L'extraction d'information quantitative à partir d'images de télédétection (i.e., opérationappelée "inversion") est en général d'autant meilleure que les mécanismes physiques àl'origine des images analysées <strong>son</strong>t bien compris <strong>et</strong> quantifiés. Ce problème est illustré cidessou<strong>sa</strong>vec des images de capteurs de télédétection à haute résolution spatiale (SPOT <strong>et</strong>AVIRIS: 20m) <strong>et</strong> basse résolution spatiale (Végétation <strong>et</strong> NOAA: > 1km) <strong>et</strong> des imagessimulées avec des modèles physiques. Il est en particulier illustré la variabilité spectrale des<strong>mesure</strong>s <strong>et</strong> comment celles-ci peuvent dépendre de la direction d'observation, de la directiond'éclairement <strong>et</strong> de l'atmosphère.• Variabilité spectrale des <strong>mesure</strong>sElle est illustrée par une image multispectrale (Figure 9) d'une partie d'un îlot <strong>du</strong> Pacifique.C<strong>et</strong>te image provient <strong>du</strong> <strong>sa</strong>tellite héliosynchrone SPOT. Il s'agit de 3 images monospectrale<strong>sa</strong>cquises dans les domaines spectraux <strong>du</strong> vert (XS1 : 0.50-0.59µm), <strong>du</strong> rouge (XS2 : 0.61-0.68µm) <strong>et</strong> <strong>du</strong> proche infrarouge (PIR) (XS3 : 0.79-0.89µm). Situé dans un lagon borné parune barrière de corail, lui-même entouré par l'océan, l'îlot est recouvert de végétation.L'emploi d'une table des couleurs (LUT) classique fait que les teintes de gris <strong>son</strong>tproportionnelles à l'intensité <strong>du</strong> rayonnement mesuré par le capteur de SPOT.


LE RAYONNEMENT, SON ROLE ET SA MESURE 12a.)b.)OcéanIle (végétation)LagonEcumec.)d.)Figure 9: Image SPOT d'un îlot <strong>du</strong> Pacifique entouré par une barrière de corail.a) XS1, b) XS2, c) XS3. d) Composition colorée. Avec les hypothèses "l'atmosphère n'affecte pas le rayonnement mesuré", "lerayonnement solaire est le même pour les 3 canaux XS 1, XS 2 <strong>et</strong> XS 3" <strong>et</strong> "l'eau <strong>du</strong>lagon, de l'océan <strong>et</strong> de l'écume a les mêmes propriétés optiques", expliquer pourquoi :- l'océan a des teintes sombres dans les 3 images (surtout dans XS3).- l'écume apparaît avec des teintes claires dans les trois images alors que l'eau apparaîtavec des teintes foncées dans les trois images.- dans XS2, le lagon a des teintes beaucoup plus claires que l'océan.- les teintes de l'île <strong>son</strong>t foncées dans XS1 <strong>et</strong> XS2, <strong>et</strong> claires dans XS3.• Réflectance vs. émission thermiqueLa Figure 10 montre des images VIS (0.58-0.68 µm), PIR (0.725-1.1 µm) <strong>et</strong> MIR / IRT(3.55-3.93 µm) de l'île de Sumatra, acquises par le capteur AVHRR d'un des <strong>sa</strong>telliteshéliosynchrones NOAA. C<strong>et</strong>te île a un taux élevé de couvert végétal. <strong>Le</strong>s teintes de gris desimages VIS <strong>et</strong> PIR <strong>son</strong>t surtout proportionnelles au rayonnement réfléchi alors que lesteintes de gris de l'image MIR / IRT <strong>son</strong>t surtout proportionnelles à l'émission thermiqueavec une compo<strong>sa</strong>nte "rayonnement solaire réfléchi" en général faible.


LE RAYONNEMENT, SON ROLE ET SA MESURE 13OcéanNuagesOcéanMalaisieSingapourIle de SumatraFigure 10: Image NOAA AVHRR (1993)de l'île de Sumatra.Images des canaux VIS, PIR <strong>et</strong>MIR / IRT <strong>du</strong> capteur AVHRR(Advanced Very High ResolutionRadiom<strong>et</strong>er) à bord des <strong>sa</strong>tellitesNOAA. Pourquoi l'île a des teintes foncées dans AVHRR 1 <strong>et</strong> claires dans AVHRR 2. Pourquoi les nuages ont des teintes claires dans AVHRR 1 <strong>et</strong> 2 <strong>et</strong> foncées dans AVHRR 3 ? La tache claire en bas à gauche de l'île de Sumatra peut être confon<strong>du</strong>e avec un nuagedans les images AVHRR 1 <strong>et</strong> 2. En fait ce n'est pas un nuage. Qu'est-ce ?• Conditions d'observation <strong>et</strong> d'éclairementLa position relative des directions d'éclairement Ω s <strong>et</strong> de visée Ω v affecte beaucoup lesimages. Ainsi, pour observer des ombres <strong>et</strong> des obj<strong>et</strong>s bien éclairés, les photographeschoisissent souvent Ω v éloigné de Ω s (e.g., Ω s ⊥ Ω s ). En eff<strong>et</strong>, la configuration dited'opposition (Ω s ≈ Ω v ) donne de forts signaux avec une faible information spectrale.Eff<strong>et</strong>s d'ombre <strong>du</strong>s à des nuages : éclairement spatialement hétérogène


LE RAYONNEMENT, SON ROLE ET SA MESURE 14Eff<strong>et</strong>s spéculaires sur l'eau <strong>du</strong>s aux refl<strong>et</strong>s <strong>du</strong> soleil : réflectance très anisotropeAvec des vagues de directions zénithalesextrêmes α, l'angle de vue est 4α.Eff<strong>et</strong> d'opposition (hot spot) : taches claires dans les imagesDirection d'observation quasi spéculaire, avec / <strong>sa</strong>ns surface "spéculaire"a) Eclairement solaire direct.b) Eclairement diffus.Ombres <strong>et</strong> contrastes trèsmarqués, avec ré<strong>du</strong>ction del'information spectrale.Direction d'observation "avant" vs. "hot spot" : forte variabilité de la réflectanceFigure 11: Impact de la directiond'observation sur la réflectanced'une forêt boréale de conifères(old black spruce).<strong>Le</strong>s arbres ont une densité de2700/ha, une hauteur moyenne de10.2m (σ=4.6m), un taux decouverture de 40% <strong>et</strong> des couronnesconiques dont la base a un diamètremoyen de 0.84m (σ=0.42m). Labiomasse foliaire est caractériséepar une densité de surface foliairepar unité de surface de sol (LAI)égale à 2.35.<strong>Le</strong>s réflectances de forêt boréale (Figure 11) simulées par le modèle de transfert radiatifDART (Figure 12) illustrent leur forte anisotropie : réflectance ρ c,VIS de 6% (configuration<strong>du</strong> hot spot) à 2.6% (direction spéculaire), <strong>et</strong> réflectance ρ c,PIR de 29% à 16%.


LE RAYONNEMENT, SON ROLE ET SA MESURE 15zx φ sθ sy(ρ PIR ≈0.168, θ v =35°, φ v =72°)Direction solaire : θ s =35°, φ s =0°Hot spot (ρ PIR ≈0.287, θ v =35°, φ v =0°)(ρ PIR ≈0.156, θ v =35°, φ v =180°)<strong>Le</strong>s aiguilles ont :- distribution angulaire aléatoire,- réflectance VIS/PIR 0.09 / 0.46 (faceadaxiale) <strong>et</strong> 0.12/0.44 (face abaxiale)- transmittances VIS/PIR 0.05 / 0.32.éclairement <strong>du</strong> cielSKYL (éclairement total ) = 0.16dans le VIS <strong>et</strong> 0.1 dans le PIR.Nadir (ρ PIR ≈0.147, θ v =0°)(ρ PIR ≈0.173, θ v =35°, φ v =288°)Figure 12: Anisotropie de la réflectance PIR d'une forêt boréale (Figure 11) simulée avec le modèle DARTL'image centrale est pour une direction de visée verticale (nadir : θ v =0°). <strong>Le</strong>s 4 autres images<strong>son</strong>t simulées pour des directions de visée obliques avec θ v = 35°. Angle zénithal solaire θ s =35°.La Figure 13 illustre l'anisotropie de la réflectance des surfaces avec 3 images VIS <strong>et</strong> PIRde l'Europe acquises par le capteur spatial POLDER le 16 septembre 1997, selon 3directions de visée: directions avant, direction verticale <strong>et</strong> direction arrière par rapport à ladirection solaire. La direction "arrière" est celle qui est la plus proche de la direction dite derétrodiffusion solaire (direction en général qualifiée de hot spot). <strong>Le</strong>s nuages ont les plusfortes réflectances. <strong>Le</strong>s <strong>mesure</strong>s <strong>son</strong>t très affectées par la direction d'observation, en rai<strong>son</strong>de l'atmosphère <strong>et</strong> de l'anisotropie de la réflectance des surfaces terrestres. Ainsi, laréflectance des surfaces terrestres tend à être maximale selon la direction de visée arrière(≈30% dans le VIS <strong>et</strong> ≈60% dans le PIR). La réflectance VIS de la région Toulou<strong>sa</strong>ine vaut10-15% selon la direction avant <strong>et</strong> 20-25% selon la direction arrière. Sa réflectance PIRvaut 20-30% selon la direction avant <strong>et</strong> 40-50% selon la direction arrière.L'anisotropie de la réflectance complique beaucoup l'étude des surfaces terrestres à l'aide dela télédétection. C'est le cas des études multi-dates, des études multi-capteurs <strong>et</strong> des image<strong>sa</strong>cquises par un capteur avec un grand champ de vue. Un intérêt majeur de la modéli<strong>sa</strong>tionest de calculer la distribution directionnelle de la réflectance des surfaces à leurs propriétésoptiques <strong>et</strong> architecturales <strong>et</strong> aux conditions expérimentales d'observation.


LE RAYONNEMENT, SON ROLE ET SA MESURE 16Avant Verticale ArrièreFigure 13: Images de l'Europe acquises le 16/09/96 par le capteur spatial POLDER.Directions de visée arrière, verticale <strong>et</strong> avant. a) Réflectance Visible (670 nm), gra<strong>du</strong>éede 0 à 50%. b) Réflectance Proche infrarouge (865 nm), gra<strong>du</strong>ée de 0 à 80%. Pourquoi les surfaces terrestres ont des réflectances beaucoup plus fortes dans le procheinfrarouge que dans le visible ? Pourquoi la réflectance tend à être maximale selon la direction <strong>du</strong> hot spot ? La réflectance des surfaces terrestres est anisotrope. Pourquoi est-ce que c<strong>et</strong>teanisotropie tend à être une contrainte pour les études multi-capteurs <strong>et</strong> multi-dates ?


LE RAYONNEMENT, SON ROLE ET SA MESURE 17Direction d'éclairementLa direction d'éclairement affecte beaucoup l'anisotropie des réflectances terrestres. Ici, dessimulations DART (Figure 14) illustrent l'impact de l'angle zénithal solaire θ s sur l'albédo<strong>et</strong> la réflectance au nadir d'une parcelle de forêt tropicale, dans le VIS, le PIR <strong>et</strong> le MIR, enl'absence d'atmosphère. L'albédo augmente beaucoup si θ s croît (i.e., ≈50% en relatif pourθ s de 0° à 80°), alors que la réflectance au nadir est beaucoup plus stable, hormis une fortedécrois<strong>sa</strong>nce autour <strong>du</strong> hot spot, i.e. pour θ s proche de 0°.0.060.055RéflectanceVISNadirAlbédo0.650.6RéflectancePIRNadirAlbédo0.28RéflectanceMIRNadirAlbédo0.050.550.240.0450.040.50.20.0350.450.160.030.4θ sθ s0.0250.350° 10° 20° 30° 40° 50° 60° 70° 80° 0° 10° 20° 30° 40° 50° 60° 70° 80°θ s0.120° 10° 20° 30° 40° 50° 60° 70° 80°Figure 14: Albédo <strong>et</strong> réflectance (nadir) VIS, PIR <strong>et</strong> MIR de forêt tropicale selon le zénith solaire θ s .<strong>Le</strong>s réflectances pour θ s =0° <strong>son</strong>t élevées, car elles correspondent au "hot spot". Peut-on estimer précisément l'albédo avec une seule <strong>mesure</strong> directionnelle ou spectrale ? Pourquoi l'acquisition de <strong>mesure</strong>s directionnelles peut faciliter l'étude des surfaces terrestres ? Pourquoi la réflectance au nadir tend à diminuer quand θ s augmente (Figure 14) ?Impact de l'atmosphèreL'impact de la distribution angulaire de l'éclairement sur la réflectance des surfacesterrestres est illustré par 2 images (Figure 15) de forêt tropicale simulées par le modèleDART pour 2 conditions atmosphériques extrêmes : SKYL = 0 <strong>et</strong> SKYL = 1. <strong>Le</strong>s 2 image<strong>son</strong>t des distributions de réflectances très différentes. Ainsi, certaines couronnes d'arbres dela strate supérieure peuvent être l'ombre (SKYL = 0) ou être éclairées (SKYL = 1).a) b)Figure 15: Images simulées de forêt tropicale (Indonésie). a.) SKYL = 0. (b). SKYL = 1. θ s = 35°.


LE RAYONNEMENT, SON ROLE ET SA MESURE 18L'atmosphère affecte aussi les <strong>mesure</strong>s de télédétection par absorption <strong>et</strong> diffusion <strong>du</strong>rayonnement issu des surfaces terrestres <strong>et</strong> par addition d'un rayonnement dit atmosphérique.La "correction atmosphérique" a pour but de corriger ces perturbations (Figure 16) : elledonne des images qui auraient été obtenues en l'absence d'atmosphère (i.e., réflectance outempérature de brillance de surface). Idéalement, elle est réalisée avec (1) un modèle d<strong>et</strong>ransfert radiatif atmosphérique qui simule les perturbations atmosphériques, <strong>et</strong> (2) unmodèle qui simule la distribution directionnelle de la réflectance des surfaces terrestres. Elleperm<strong>et</strong> de "normaliser" les images de télédétection, c'est à dire de transformer toute imageacquise selon une configuration particulière (directions d'éclairement/visée, SKYL) en uneimage qui aurait été acquise dans une configuration dite de référence (e.g., observation à laverticale <strong>et</strong> SKYL = 0). C<strong>et</strong>te normali<strong>sa</strong>tion est très utile pour traiter des images acquises àdifférentes dates, <strong>et</strong> donc avec différentes atmosphères <strong>et</strong>/ou directions solaires <strong>et</strong> de visée. La <strong>mesure</strong> TOA s'écrit souvent a.S + b, où S est la <strong>mesure</strong> que l'on aurait <strong>sa</strong>n<strong>sa</strong>tmosphère. Quels mécanismes physiques <strong>son</strong>t représentés par les coefficients a <strong>et</strong> b ? Pourquoi la correction atmosphérique améliore le contraste de l'image (Figure 16) ? Pourquoi l'image de l'Australie (Figure 17.a) a des raies ?Figure 16: Images AVIRIS (spectromètre imageur : 224 canaux de 400 nm à 2500 nm. ∆x = 20m).Avant (gauche) <strong>et</strong> après (droite) correction atmosphérique.a) b)Figure 17: Synthèses d'images Végétation (∆x = 1km). Sans (a) <strong>et</strong> avec (b) "correction atmosphérique +normali<strong>sa</strong>tion des eff<strong>et</strong>s directionnels avec modèle de réflectance). Duchemin <strong>et</strong> Mai<strong>son</strong>grande, 2002.


LE RAYONNEMENT, SON ROLE ET SA MESURE 19IIILE RAYONNEMENT ELECTROMAGNETIQUEIII.1 Onde plane monochromatique<strong>Le</strong> terme "onde" de vitesse v désigne une variation spatio-temporelle Ψ(t± ξ v) où t est lavariable temps <strong>et</strong> ξ est la variable espace. Lors de <strong>sa</strong> propagation, une onde ne transporte quede l'énergie. Elle ne transporte pas de matière (e.g., les vagues ne déplacent pas les bateaux).Un point atteint par une onde repro<strong>du</strong>it l'état de <strong>sa</strong> source avec une amplitude inférieure ouégale <strong>et</strong> un r<strong>et</strong>ard <strong>du</strong> au temps mis par l'onde pour parcourir le traj<strong>et</strong> depuis la source. <strong>Le</strong><strong>son</strong>des lumineuses <strong>son</strong>t transverses, car les champs Ψ transportés (i.e., champs déplacementD - <strong>et</strong> magnétique B - ) <strong>son</strong>t perpendiculaires à la vitesse de déplacementDepuis une source ponctuelle, l'onde se propage danstoutes les directions sous forme d'onde sphérique. <strong>Le</strong>sfronts d'onde associés <strong>son</strong>t déformés si le milieu n'est pashomogène (i.e., variation d'indice de réfraction). Par suite,la direction de propagation change. Ainsi, une lentille deverre peut transformer une onde sphérique en onde plane.Une onde est dite plane si <strong>sa</strong> direction de propagation ū est unique <strong>et</strong> si en tout point r - del'espace ξ = ū.r - . Alors, ξ est constant en tout point de chaque plan normal à la direction depropagation. Un tel plan est une surface de phase constante, à un instant donné.L'onde est dite monochromatique (Figure 18) si D - <strong>et</strong> B - ont des variations sinusoïdales enphase, infinies dans le temps <strong>et</strong> l'espace. Elle est caractérisée par <strong>sa</strong> fréquence temporelle f,<strong>sa</strong> longueur d'onde λ (i.e., période spatiale) <strong>et</strong> <strong>sa</strong> phase φ en un point origine <strong>et</strong> à un instantinitial. Sa phase se déplace à une vitesse de phase v = λ.f. Son écriture mathématique est :D - = D - o.cos(ω.t-k.x+φ) = D - o.cos(2π.f.t- 2πxλ +φ) = D- o.cos[2π.f.(t- x v )+φ] ⇔ D- = D - o.{exp[j(2π.f.t- 2πxλ +φ)]}D o : amplitude <strong>du</strong> champ déplacement D - . L'orientation de D - indique la polari<strong>sa</strong>tion de l'onde.2πω : fréquence angulaire ou pul<strong>sa</strong>tion, avec ω = 2πf. La période de l'onde est T =ω .k = 2π λ : nombre d'onde k- = 2π λ .ū est le vecteur d'onde. λ décroît avec f, car λ = v f = v.T.ωt - kx + φ : phase de l'onde à l'instant t <strong>et</strong> au lieu x..D - Champ déplacementk -B -Champ in<strong>du</strong>ction magnétiqueLongueur d'onde λ (période spatiale)Direction depropagationFréquence f (nbre de cycles/s)Figure 18 : Propagation d'une onde plane de polari<strong>sa</strong>tion rectiligne.La longueur d'onde λ <strong>et</strong> la vitesse v, contrairement à la fréquence, dépendent des propriétésélectriques <strong>du</strong> milieu de propagation, <strong>et</strong> donc de <strong>son</strong> indice de réfraction


LE RAYONNEMENT, SON ROLE ET SA MESURE 20vitesse c dans le viden =vitesse v dans le milieu = λ vide(e.g., n(vide) = 1, n(paroi cellulaire hydratée) ≈ 1.4 <strong>et</strong>λ milieun(eau) ≈ 1.33). La propagation d'une onde est rectiligne dans les milieux homogènes (i.e., nconstant) <strong>et</strong> non rectiligne dans les milieux hétérogènes (i.e., n variable).Un rayonnement ne peut <strong>du</strong>rer qu'un temps fini <strong>et</strong> ne peut être totalement monochromatique.Sa représentation mathématique est donc la superposition d'un grand nombre d'ondesmonochromatiques avec des fréquences distribuées sur un intervalle ∆f. On parle alors devibration ou de train d'ondes. L'intervalle ∆f est d'autant plus p<strong>et</strong>it que le rayonnementressemble à une onde monochromatique.III.2 Sources de rayonnement électromagnétiqueUne source peut être naturelle ou artificielle, <strong>et</strong> ponctuelle ou éten<strong>du</strong>e.• Sources naturelles : elles génèrent un rayonnement par émission thermique (e.g., soleil,Terre) <strong>et</strong>/ou par diffusion de rayonnement issu d'autres sources (e.g., Terre).• Sources artificielles : un intérêt majeur de ces sources (e.g., radars, lasers, fours microonde) est de pouvoir ém<strong>et</strong>tre un rayonnement avec des caractéristiques (fréquence,amplitude, direction, polari<strong>sa</strong>tion, phase) bien définies.Près d'une source ponctuelle <strong>et</strong> isotrope le rayonnement émis est composé d’ondessphériques, c'est à dire d'ondes identiques sur la surface de sphères centrées sur la source derayonnement. La surface de phase constante d'une onde sphérique est donc une sphèrecentrée sur la source de rayonnement. Par contre, loin de toute source, le rayonnement tend àêtre composé d'ondes planes.<strong>Le</strong>s champs D - <strong>et</strong> B - forment avec ū un trièdre direct : D - = v.ε.B - Λ ū, où v est la vitesse depropagation selon ū <strong>et</strong> ε une caractéristique électrique (permittivité) <strong>du</strong> milieu depropagation. D - <strong>et</strong> B - <strong>son</strong>t donc normaux à la vitesse v - de propagation. La puis<strong>sa</strong>nceélectromagnétique instantanée est v ε .|D- | 2 . Dans le vide, v = c ≈ 3.10 8 m.s -1 .III.3 <strong>Le</strong> spectre électromagnétique<strong>Le</strong>s sources naturelles ne <strong>son</strong>t en général pas des sources quasi-monochromatiques. Ainsi, lesoleil ém<strong>et</strong> par émission thermique un rayonnement, dit "rayonnement solaire", qui est lasuperposition d'ondes électromagnétiques dont les fréquences couvrent un très largedomaine. L'ensemble de ces ondes constitue le spectre électromagnétique <strong>du</strong> rayonnementsolaire. La Figure 19 illustre la décomposition <strong>du</strong> rayonnement solaire selon sescompo<strong>sa</strong>ntes spectrales (ondes "monochromatiques"). Seules les compo<strong>sa</strong>ntes dans ledomaine <strong>du</strong> visible <strong>son</strong>t représentées. <strong>Le</strong>s principaux domaines spectraux utilisés entélédétection <strong>son</strong>t le visible, le proche infrarouge, le moyen infrarouge, l'infraroug<strong>et</strong>hermique <strong>et</strong> les hyperfréquences (Table 1).En fait, l'être humain ne perçoit qu'une p<strong>et</strong>ite fraction <strong>du</strong> spectre <strong>du</strong> rayonnement solaire.Nos yeux constituent un système optique dans lequel le cristallin est une lentille de focalevariable, la pupille un diaphragme automatique <strong>et</strong> la rétine un plan image. La rétinecomprend deux types de photorécepteurs qui ne <strong>son</strong>t sensibles qu'au domaine spectral <strong>du</strong>visible, i.e. de 380 nm à 780 nm. Ces photorécepteurs <strong>son</strong>t:


LE RAYONNEMENT, SON ROLE ET SA MESURE 21- bâtonn<strong>et</strong>s. Ce <strong>son</strong>t des photorécepteurs panchromatiques qui donnent une seule réponsepour tout le visible. <strong>Le</strong>ur sensibilité spectrale varie peu avec la longueur d'onde. <strong>Le</strong>urdimension est ≈2.5-3 µm <strong>et</strong> leur distance mutuelle est ≈10-20 µm.- cônes. Ils perm<strong>et</strong>tent la vision des couleurs. En eff<strong>et</strong>, il existe trois types de cônesrespectivement sensibles à des domaines spectraux centrés sur le bleu, le vert <strong>et</strong> le jaunevert(Figure 20). Par rapport aux bâtonn<strong>et</strong>s, leur sensibilité radiométrique est moindre, ilsperm<strong>et</strong>tent une meilleure résolution spatiale, ils <strong>son</strong>t plus p<strong>et</strong>its (≈ 1-2 µm), ils <strong>son</strong>t plusserrés (≈ 2.5-10 µm), ils <strong>son</strong>t concentrés autour de la fovéa <strong>et</strong> ils <strong>son</strong>t moins nombreux (≈ 6-7 millions de cônes pour ≈ 120 millions de bâtonn<strong>et</strong>s).Ultraviol<strong>et</strong>Viol<strong>et</strong>BleuVertJauneOrangeRougePrismeDispersionInfrarougeFigure 19 : Décomposition spectrale <strong>du</strong> rayonnement solaire.Domaine spectral λ f CapteursRadio LF MF HF VHF UHF 3 km - 3 m 100 kHz - 100 MHz non utiliséMicro-ondesP 136 cm - 100 cm 221 MHz - 300 MHzUHFLSCXK100 cm - 30 cm30 cm - 15 cm15 cm - 7.5 cm7.5 cm - 3.75 cm3.75 cm - 2.4 cm2.4 cm - 0.75 cm300MHz - 1 GHz1 GHz - 2 GHz2 GHz - 4 GHz4 GHz - 8 GHz8 GHz - 12.5 GHz12.5 GHz - 40 GHzRadars (SAR,SLAR,diffusiomètres),Radiomètres.InfrarougeVisibleLointainThermiqueMoyenProcheRougeJaune VertViol<strong>et</strong>0.75 cm - 15 µm15 µm - 3 µm2.5 µm - 1.4 µm1.4 µm - 0.7 µm700 nm550 nm400 nm40 GHz - 2.10 4 GHz2.10 4 GHz - 10 5 GHz1.2 10 5 GHz - 2.1 10 5 GHz2.1 10 5 GHz - 4.3 10 5 GHz4.29 10 5 GHz5.45 10 5 GHz7.5 10 5 GHzRadiomètresoptiques IRRadiomètresoptiques VISUltraviol<strong>et</strong> 400 nm - 290 nm 7.5 10 5 GHz - 10 6 GHz peu utiliséRayons X 290 nm - 0.3 A 10 6 GHz - 10 10 GHz non utiliséRayons gamma 0.3 A - 0.03 A 10 10 GHz - 10 11 GHz non utiliséTable 1: Domaines <strong>du</strong> spectre électromagnétique <strong>et</strong> types de capteurs de télédétection.1 m = 10 6 µm = 10 9 nm = 10 10 A ; 1 GHz = 10 3 MHz = 10 6 kHz = 10 9 Hz. λ = c/f.


LE RAYONNEMENT, SON ROLE ET SA MESURE 22100806040200Cône bleu:0.43µmCône vert:0.555µmAbsorption relativeSensibilité relativeCône jaune-vert:0.585µm0.38 0.5 0.6 0.7µm0.78µmFigure 20: Caractéristiques spectrales descônes de la rétine humaine.L'intensité lumineuse spectrale effectivementcaptée par l'œil est absorbée par les pigmentsdes 3 types de cônes présents. <strong>Le</strong>s courbes entrait plein représentent l'absorption relativeassociée. La couleur perçue est <strong>du</strong>e à l'énergiespectrale absorbée mais aussi à la sensibilitérelative des types de cônes (courbes enpointillé). La sensibilité totale est souventnotée K.S(λ) avec S(λ) la sensibilité relative.III.4 Interactions "<strong>Rayonnement</strong> - Matière"Tout rayonnement qui se propage ou qui est incident sur un milieu réagit avec celui-ci. <strong>Le</strong>smécanismes d'interaction dépendent à la fois <strong>du</strong> rayonnement (e.g. fréquence, polari<strong>sa</strong>tion)<strong>et</strong> <strong>du</strong> milieu (propriétés électromagnétiques <strong>et</strong> géométriques). Toute interaction correspond àune interception de rayonnement, <strong>sa</strong>chant que le rayonnement intercepté est diffusé <strong>et</strong>/ouabsorbé. <strong>Le</strong>s interactions diffèrent selon le milieu. Il est généralement considéré :- interaction de volume: propagation de rayonnement dans un fluide (Figure 21), <strong>et</strong>c.- interaction de surface: rayonnement incident sur un solide semi-opaque (Figure 27), <strong>et</strong>c.• FluideTout rayonnement de densité de flux E (W.m -2 ) incident sur un fluide est plus ou moinsintercepté (i.e., absorption <strong>et</strong> diffusion). Si l'on néglige les diffusions multiples,l'interception, l'absorption <strong>et</strong> la diffusion peuvent être représentées avec des coefficientségaux à la densité volumique de section efficace <strong>du</strong> fluide vis à vis des phénomènesd'interception, d'absorption <strong>et</strong> de diffusion. <strong>Le</strong>ur unité est donc (m -1 : m 2 .m -3 ). Ce <strong>son</strong>t lescoefficients d'extinction α e , d'extinction pour l'absorption α a <strong>et</strong> d'extinction pour ladiffusion α d . Ces coefficients dépendent en général de la direction incidente Ω, avec enplus la direction de diffusion Ω d pour α d . D'un point de vue microscopique, les mécanismesd'absorption <strong>et</strong> de diffusion <strong>son</strong>t <strong>du</strong>s à l'interaction des champs électriques <strong>et</strong> magnétiques<strong>du</strong> rayonnement avec les charges électriques <strong>du</strong> milieu.Diffusion: E.α d .dr Interception: E.α e .dr ≈ E.[1-e -αe .dr ]Absorption: E.α a .drEE.(1-α e .dr) ≈ E.e -αe .drdrFigure 21: Absorption, diffusion <strong>et</strong> transmission d'un flux E par un gaz sur un traj<strong>et</strong> dr.- Diffusion : l'intensité diffusée est α d .E.dr, où α d est le coefficient de diffusion. Lavariation spectrale de α d est continue, avec une variation qui dépend <strong>du</strong> milieu. Ladiffusion est dite élastique si l'onde diffusée a la même longueur d'onde que l'ondeinterceptée. Même si l'absorption est nulle, la diffusion atténue le flux incident, car elleredistribue dans l'espace 4π tout ou partie <strong>du</strong> flux intercepté. <strong>Le</strong>s gaz ont une diffusionbeaucoup plus isotrope que les aérosols.


LE RAYONNEMENT, SON ROLE ET SA MESURE 23- Absorption : l'intensité absorbée est α a .E.dr, où α a est le coefficient d'absorption.Contrairement à α d , la variation spectrale de α a est discontinue si le fluide a des raiesd'absorption (i.e., α e (λ) très élevé). L'absorption contribue au chauffage <strong>du</strong> milieu, <strong>et</strong> parsuite à <strong>son</strong> émission thermique. Un milieu absorbant est dit dissipatif.- Emission thermique : l'énergie absorbée α a .E.dr augmente l'énergie interne <strong>du</strong> fluide. Sicelui-ci est à l'équilibre thermodynamique avec <strong>son</strong> rayonnement, il ém<strong>et</strong> unrayonnement, dit thermique, égal à α a .E.dr sur un domaine spectral éten<strong>du</strong> qui diffère engénéral de celui <strong>du</strong> rayonnement incident. En fait, c<strong>et</strong>te émission ne peut survenir qu'auxaux longueurs d'onde λ' où le gaz est susceptible d'absorber (i.e., α a (λ') ≠ 0).Un corps noir est un milieu qui à toute longueur d'onde absorbe tout rayonnement qu'ilintercepte : α a (λ) = α e (λ). Il ém<strong>et</strong> donc en tant que rayonnement thermique toute l'énergiequ'il intercepte, mais en général pas à la même longueur d'onde. A l'équilibr<strong>et</strong>hermodynamique, le rayonnement thermique ne dépend que de l'énergie interne (i.e.,température) <strong>du</strong> corps noir. La loi de Planck le représente analytiquement (Figure 22). <strong>Le</strong>soleil rayonne presque comme un corps noir de température ≈ 6000 K (Figure 23).Longueur d'onde (µm)Figure 22: Emission <strong>du</strong> corps noir à 5450°C <strong>et</strong> 3450°C. La longueur d'onde <strong>du</strong>maximum d'émission croît avec la température (loi de Wien).E λ(kW .m -2 .µm -1 )E clairem ent spectral solaire au-dessus de l'atm osph ère2.0E clairem en t spectral solaire au niveau de la m er (soleil au zénith)C ou rbe <strong>du</strong> corps n oir à 5 900 K1.5O 3H2 OO 2Absorption gazeuseD iffusion (gaz + aérosols)1.0H 2 O0.5H 2 O , C O 2Adapté deValley (1965).O 3H 2 O , C O 2H 2 O , C O 20.00.0 0.2 0.4 0 .6 0 .8 1.0 1.2 1.4 1 .6 1.8 2.0 2.2 2 .4 2.6 2.8 3 µmFigure 23 : Eclairement solaire spectral en haut <strong>et</strong> en bas de l'atmosphère.


LE RAYONNEMENT, SON ROLE ET SA MESURE 24En fait, les corps naturels ne <strong>son</strong>t pas des corps noirs. Ils diffusent une part <strong>du</strong>rayonnement intercepté : α d ≠ 0, car α a (λ) < α e (λ). Ils peuvent cependant se comportercomme des corps noirs (i.e., α a (λ) ≈ α e (λ)) à certaines fréquences. <strong>Le</strong>ur émissionthermique est exprimée comme l'émission thermique <strong>du</strong> corps noir (i.e., loi de Planck) demême température, multipliée par un coefficient appelé "émissivité ε" égal à α a(λ)α e (λ) .L'interception est la somme de l'absorption <strong>et</strong> de la diffusion. L'intensité interceptée estdE = -α e .E.dr, où α e = α a + α d est le coefficient d'interception. La loi de Beer Lambertdonne le flux transmis E.e -∆τ <strong>sa</strong>ns interception par le fluide après un traj<strong>et</strong> ∆r, où∆τ = ⌡ ⌠α e (r).dr est l'épaisseur optique <strong>du</strong> milieu le long de ∆r. En fait, le flux transmis est∆rsupérieur, car le rayonnement intercepté est en partie diffusé selon la direction incidente.• Atmosphère terrestreDans l'atmosphère terrestre, l'absorption <strong>et</strong> l’émission <strong>son</strong>t surtout <strong>du</strong>es aux gaz alors quela diffusion est <strong>du</strong>e aux gaz <strong>et</strong> aérosols, dans une proportion qui dépend <strong>du</strong> domainespectral. <strong>Le</strong>s gaz ont beaucoup de raies d'absorption qui dans certains domaines spectraux,<strong>son</strong>t assez proches pour former des bandes d'absorption plus ou moins larges (e.g.,quelques nanomètres à beaucoup plus). Du fait de c<strong>et</strong>te absorption, l’atmosphère peut doncbeaucoup perturber l'observation spatiale de la Terre. Ceci explique l’emploi de capteursqui opèrent dans des domaines spectraux, appelés "fenêtres atmosphériques" (Figure 24),où l'atmosphère a peu ou pas de bandes d'absorption.Ultra viol<strong>et</strong>VisibleInfrarougeRéflectance : Terre + AtmosphèreEmission Thermique : Terre + Atmosphère100%O 3H 2OH 2OCO 2H 2OH 2 O O 3CO 2CO 2N 2O00.5 1.0 1.5 2.0 3.0 4.0 5.0 10 15 20 30µ mInfrarouge M icro-Ondes Radio100%Emission Thermique : Terre + AtmosphèreH 2 O0500 µ m 0.1cm 0.5 cm 1.0 cm 5.0 cm 10 cm 50 cmKaXLLongueur d'ondeFigure 24: Transmittance spectrale atmosphérique <strong>et</strong> principaux gaz absorbants.<strong>Le</strong>s principales fenêtres atmosphériques utiles en télédétection <strong>son</strong>t :- Visible [0.4 - 0.7µm] <strong>et</strong> très proche infrarouge (PIR) [0,7 - 1,1µm].- Proche infrarouge [1,1 - 3µm], sous réserve d'une faible teneur en vapeur d'eau.


LE RAYONNEMENT, SON ROLE ET SA MESURE 25- Infrarouge thermique [3-5µm], [8-9,5µm] <strong>et</strong> [10,5 - 13,5µm].- Micro-ondes, de 1cm à 1m.Elles dépendent des principaux gaz absorbants de l'atmosphère. Ainsi, de 0,3 à 20µm :- Vapeur d'eau (H 2 O) : elle est surtout près <strong>du</strong> sol <strong>et</strong> ne doit pas être confon<strong>du</strong>e avec lesmasses condensées des nuages <strong>et</strong> brumes. Elle représente l'absorbant principal au delàde 0,7µm, ne lais<strong>sa</strong>nt que quelques fenêtres, c'est à dire des intervalles spectraux <strong>sa</strong>n<strong>sa</strong>bsorption atmosphérique (e.g., intervalles autour de 1,06µm, 1,22µm, 1,6µm, 2,2µm).- Gaz carbonique (CO 2 ) : bandes d'absorption dans le PIR. Arrête tout l'infrarouge > 14µm.- Ozone (O 3 ) : dans la haute atmosphère, il absorbe beaucoup l'ultraviol<strong>et</strong> (


LE RAYONNEMENT, SON ROLE ET SA MESURE 26L'analyse des <strong>mesure</strong>s spatiales <strong>du</strong> rayonnement infrarouge thermique issu des surfacesterrestres est compliquée par le fait que l'émissivité des "obj<strong>et</strong>s" observés est en généralinconnue. En fait, toute <strong>mesure</strong> L(λ,Ω,T) ne fournit que la température de brillance "T B .C'est la température <strong>du</strong> corps noir qui, mis à la place de "l'obj<strong>et</strong>" observé, fournirait la même<strong>mesure</strong> : L(λ,Ω,T) = L B (λ,T B ). <strong>Le</strong> terme T B dépend donc de la longueur d'onde λ, de ladirection d'observation ainsi que de la température T <strong>et</strong> de l'émissivité ε de l'ensemble"atmosphère - terre". L'emploi de quantités T <strong>et</strong> ε intégrées sur l'ensemble <strong>du</strong> spectre <strong>et</strong> surl'ensemble des directions d'observation con<strong>du</strong>it à : T B = ε 1/4 .TDiffusion atmosphérique. <strong>Le</strong> coefficient α d (λ) dépend <strong>du</strong> rapport "taille des particulesdiffu<strong>sa</strong>ntes / longueur d'onde". Il dépend donc <strong>du</strong> domaine spectral. Dans le visible, ladiffusion gazeuse est surtout <strong>du</strong>e aux gaz O 2 <strong>et</strong> N 2 , <strong>et</strong> α d (λ) décroît comme λ -4 . C'est ladiffusion Rayleigh. L'atmosphère diffuse donc beaucoup plus dans le bleu (400 - 450 nm) quedans le rouge (650 - 700 nm). Ceci explique la couleur bleue <strong>du</strong> ciel (Figure 26), la couleurrouge <strong>du</strong> ciel lors de couchers de soleil, <strong>et</strong> la plus grande n<strong>et</strong>t<strong>et</strong>é des ombres dans le procheinfrarouge. Pour λ > 1µm la diffusion de Rayleigh est souvent négligée. Pour des particules(e.g., aérosols dans le visible) de dimension similaire à λ, la diffusion est dite de Mie, avecα d (λ) ≡ λ -n . Dans le visible, n ≈ 0.5-2 pour les aérosols. La diffusion de Mie est trè<strong>sa</strong>nisotrope. La diffusion est dite non sélective (i.e., spectralement constante) si les particule<strong>son</strong>t une taille supérieure à la longueur d'onde. Ainsi, dans le visible, la diffusion desgouttel<strong>et</strong>tes d'eau des nuages explique leur couleur blanche. Dans les micro-ondes, lesgouttel<strong>et</strong>tes d'eau <strong>son</strong>t les principaux éléments diffu<strong>sa</strong>nts.rougeGaz atmosphériques(A) : surtout<strong>du</strong> rougebleuFigure 26 : Diffusion atmosphérique : le bleu est plus diffusé que le rouge.En l'absence d'atmosphère l'observateur (B) perçoit <strong>du</strong> "noir" <strong>et</strong> (A) le "jaune" <strong>du</strong> soleil.En présence d'atmosphère (B) perçoit la couleur bleue, <strong>et</strong> (A) la couleur rouge.• Milieu solide opaque <strong>et</strong> semi-opaque(B) : surtout <strong>du</strong> bleuL'interaction d'un rayonnement d'intensité E (W.m -2 ) incident sur un milieu solide (Figure27) semi-opaque est en général représentée avec des termes "macroscopiques" appeléscoefficients de réflectance R, de transmittance T <strong>et</strong> d'absorption A <strong>et</strong> non avec les termesα a (λ), α d (λ) <strong>et</strong> α e (λ), plutôt utilisés pour représenter le transfert radiatif dans le milieu. R, T<strong>et</strong> A dépendent des caractéristiques électriques (n) <strong>et</strong> géométriques (rugosité,...) <strong>du</strong> milieu.Comme α e , α a <strong>et</strong> α d , ils dépendent en général de la longueur d'onde <strong>et</strong> des directions depropagation <strong>du</strong> rayonnement. Ils peuvent se dé<strong>du</strong>ire des équations de continuité deschamps électromagnétiques à l'interface <strong>du</strong> milieu (équations de Fresnel). <strong>Le</strong> rayonnementabsorbé est A.E, le rayonnement transmis est T.E <strong>et</strong> le rayonnement diffusé est R.E, <strong>et</strong> lerayonnement intercepté est E (contrairement au cas d'un milieu gazeux). La conservation del'énergie implique l'égalité : R + T + A = 1. Un corps opaque a une transmittance T nulle, <strong>et</strong>donc une absorptance A = 1 - R <strong>et</strong> une émissivité ε = 1 - R (loi de Kirchoff). <strong>Le</strong> rayonnementdiffusé a 2 compo<strong>sa</strong>ntes : diffusion de surface <strong>et</strong> diffusion de volume. Il est souventconsidéré être la somme d'un rayonnement réfléchi de manière spéculaire (i.e. réflexion deFresnel avec égalité des angles de réflexion <strong>et</strong> d’incidence), surtout <strong>du</strong> à la diffusion desurface <strong>et</strong> d'un rayonnement réfléchi de manière diffuse (selon des directions quelconques).


LE RAYONNEMENT, SON ROLE ET SA MESURE 27SourceEAbsorptionTransmission(diffuse + spéculaire)Réflexion (diffus + spéculaire)iA.ΕrT.ΕR.ΕR + T + A = 1Figure 27:Absorption, réflexion <strong>et</strong>transmission d'un rayonnementE avec un solide.Comme l’atmosphère, les matériaux présentent une absorption spectrale. Du fait de leurbeaucoup plus grande compacité, ils ont en général des bandes d’absorption plutôt larges <strong>et</strong>non des raies d’absorption. Dans l'infrarouge thermique, cas bandes <strong>son</strong>t surtout <strong>du</strong>es à desmécanismes moléculaires de vibration, surtout aux modes fondamentaux de vibration,mo<strong>du</strong>lés par des mécanismes de rotation moléculaire. Ainsi, les principales caractéristiquesspectrales des carbonates (e.g. calcaire) <strong>son</strong>t <strong>du</strong>es aux vibrations <strong>du</strong> groupe CO 2 -3 : étirementasymétrique près de 7µm, <strong>et</strong> torsions planes près de 11.5µm <strong>et</strong> de 14.5µm. La largeur de labande à 7µm peut atteindre 1µm. La signature spectrale de tout matériau dépend en généralde <strong>son</strong> émissivité ε(λ), <strong>du</strong> fait de <strong>son</strong> émission thermique, <strong>et</strong> de <strong>sa</strong> réflectance spectrale ρ(λ)s'il existe une autre source de rayonnement thermique comme l'atmosphère. Pourquoi est-il souvent erroné d'appeler albédo une <strong>mesure</strong> de réflectance ? Quelles variables devraient apparaître dans les équations "R + T + A = 1", "ε = 1 - R", <strong>et</strong>c.• Profondeur de pénétrationUn rayon incident sur un milieu est pour partie réfléchi de manière spéculaire par la surface<strong>du</strong> milieu, <strong>et</strong> pour partie transmis dans le milieu. Après un traj<strong>et</strong> ∆r dans un milieu decoefficient d'extinction α e , le rayon transmis est atténué <strong>du</strong> facteur exp[-Im(α e ).∆r], oùIm[α e ] est la partie complexe de <strong>son</strong> coefficient d'extinction α e . <strong>Le</strong> rayon pénètre d'autantplus le milieu que Im[α e ] est faible (i.e., faible indice de réfraction complexe n i , car4π.n i1 λ oIm[α e ] = ). On appelle profondeur de pénétration le traj<strong>et</strong> ∆r = = pour lequelλ o α e 4π.n il'intensité d'une onde décroît d'un facteur e. Ceci est illustré ici (Figure 28) avec le cas d'unréflecteur parfait (albédo ρ = 100%) sous une couche d'eau. Ce réflecteur n'affecte pas la<strong>mesure</strong> dans le PIR, car pour l'eau Im[α e (PIR)] est très fort. Par contre, il affecte la <strong>mesure</strong>dans le visible, car Im[α e (VIS)] est relativement faible. En fait, pour l'eau Im[α e ] est trèsélevé sur tout le spectre, avec un minimum dans le visible (Figure 29). L'albédo dediffusion de l'eau étant toujours très faible, une forte épaisseur d'eau absorbe donc la quasitotalité de tout rayonnement incident qui n'a pas été réfléchi de manière spéculaire.Plaque blancheEauProfondeur 0.5 - 0.6 µm 0.6 - 0.7 µm 0.7 - 0.8 µm 0.8 - 1.1 µm1 m ρ = 92% ρ = 55% ρ = 9% ρ = 0.2%5 m ρ = 67% ρ = 5% ρ = 0% ρ = 0%α e (m -1 ) 0.04 0.30 1.2 3.1Figure 28: Réflectance non spéculaire de "surface d'eau sur réflecteur parfait (ρ=100%)".La 4 ème ligne donne le coefficient d'extinction de l'eau (non pure).


LE RAYONNEMENT, SON ROLE ET SA MESURE 28 Comment voit-on que la réflexion spéculaire est négligée dans le tableau de la Figure 29 ?10 510 4Coefficient d'extinction (m -1 )0.0080.007Coefficient d'extinction (m -1 )10 30.00610 2Eau de mer0.005Eau côtière100.00410.003Eau océanique0.10.01Visible0.0020.001Eau distillée0.0010.1 1 10 10 2 10 3 10 4 10 5 10 6 10 7 10 8 10 9 10 10 10 11µm00.4 0.5 0.6 0.7µmFigure 29: Coefficient d'extinction/absorption (m -1 ) <strong>du</strong> rayonnement diffus.a) Eau de mer (0.1 → 10 11 µm). b) Eau distillée/mer/côtes (0.3 → 0.7 µm). Adapté de Szekielda (1988).Exercice : remplir le tableau suivant, <strong>sa</strong>chant que l'angle zénithal solaire vaut 60°.Profondeur 0.5 - 0.6 µm 0.6 - 0.7 µm 0.7 - 0.8 µm 0.8 - 1.1 µmθ s =60°Plaque blancheEau1m ρ= % ρ= % ρ= % ρ= %5m ρ= % ρ= % ρ= % ρ= %Plusieurs phénomènes radiatifs majeurs <strong>son</strong>t indiqués ci-dessous.• DispersionUn milieu est dit dispersif si <strong>son</strong> indice de réfraction varie avec la fréquence. L'interactiond'un milieu dispersif avec une onde dépend donc de la fréquence de c<strong>et</strong>te onde. Ainsi, lavitesse de propagation de l’onde dépend de <strong>sa</strong> fréquence. De plus, un rayonnement quasimonochromatique (i.e., ondes monochromatiques de fréquences très proches) qui sepropage dans un milieu dispersif devient donc de moins en moins monochromatique <strong>du</strong>rant<strong>son</strong> traj<strong>et</strong>. Ceci in<strong>du</strong>it des d'aberrations chromatiques dans les systèmes optiques.• Polari<strong>sa</strong>tionLa polari<strong>sa</strong>tion est indiquée par la direction de D - . Une onde peut être totalement,partiellement ou pas <strong>du</strong> tout polarisée). On distingue 3 types de polari<strong>sa</strong>tion :- Polari<strong>sa</strong>tion elliptique : le champ D - décrit une ellipse,- Polari<strong>sa</strong>tion circulaire : le champ D - décrit un cercle,- Polari<strong>sa</strong>tion rectiligne : la direction <strong>du</strong> champ D - est constante. C'est le cas des ondesmonochromatiques. La polari<strong>sa</strong>tion est dite horizontale si D - est normal au pland’incidence (i.e., plan défini par la direction de propagation <strong>et</strong> la verticale locale). Elle estdite verticale si D - est dans le plan d'incidence.


LE RAYONNEMENT, SON ROLE ET SA MESURE 29Un milieu affecte plus ou moins la polari<strong>sa</strong>tion d'une onde selon ses proprescaractéristiques (e.g., densité pour un gaz <strong>et</strong> rugosité pour un milieu solide).L'émission thermique des milieux naturels est souvent peu ou pas polarisée. Par contre, dessources artificielles comme les radars <strong>son</strong>t conçues pour ém<strong>et</strong>tre un rayonnement polarisé.Lors de <strong>son</strong> interaction avec un milieu, une onde non polarisée peut devenir plus ou moinspolarisée. Ceci survient lors de la diffusion <strong>du</strong> rayonnement solaire par les surfacesterrestres ou par les aérosols <strong>et</strong> les gaz atmosphériques. Ainsi, un rayonnement non polariséincident sur un lac avec un angle d’incidence proche de l'angle de Brewster (e.g., θ B = 42° sin = 1.5, <strong>et</strong> θ B = 46° si n = 1.4), donne un rayonnement réfléchi avec une très fortepolari<strong>sa</strong>tion horizontale. En général, la <strong>mesure</strong> <strong>du</strong> degré de polari<strong>sa</strong>tion d’un rayonnementrenseigne sur les caractéristiques électriques <strong>et</strong> géométriques des milieux avec lesquels cerayonnement a interagi. Ainsi, des obj<strong>et</strong>s verticaux (e.g., troncs d'arbres) interagissent plu<strong>sa</strong>vec les ondes hyperfréquence de polari<strong>sa</strong>tion verticale qu'avec les ondes hyperfréquence depolari<strong>sa</strong>tion horizontale. Ces remarques expliquent l'intérêt des capteurs de télédétectionqui <strong>mesure</strong>nt la polari<strong>sa</strong>tion <strong>du</strong> rayonnement.• Interférence<strong>Le</strong> phénomène d'interférence survient s'il a superposition d'ondes cohérentes de mêmefréquence. <strong>Le</strong>s ondes peuvent alors se renforcer ou se détruire mutuellement. Uneconséquence importante de l'interférence est qu'une surface homogène peut engendrer unediffusion dont la distribution spatiale est hétérogène. Par suite, <strong>son</strong> image peut êtrehétérogène. L'interférence est illustrée ici avec le cas des filtres interférentiels (Figure 30).λ2λ2λ2Figure 30 : Filtre interférentiel demi-longueur d’onde.Un filtre interférentiel est une lame de verre plane d'épaisseur ∆r avec des faces internestrès réfléchis<strong>sa</strong>ntes. Il transm<strong>et</strong> les ondes dans un domaine spectral très étroit. En eff<strong>et</strong>,pour un rayon incident normal, les réflexions successives sur les 2 faces internes de la lamede verre ne <strong>son</strong>t donc en phase que si λ = 2.∆r, vu que leur dépha<strong>sa</strong>ge est ≈ 2π .2∆r. Parλsuite, l'amplitude de l'onde n'est pas ré<strong>du</strong>ite <strong>et</strong> la transmittance est donc forte.• DiffractionLa diffraction explique qu'un faisceau de rayons parallèles devient moins directionnel s'iltraverse une ouverture de dimension finie. Elle survient dans tout système optique <strong>du</strong> faitde la présence de lentilles <strong>et</strong> de diaphragmes. Par suite, la focali<strong>sa</strong>tion de rayons parallèlesne donne pas un point image infinitésimal mais une tâche circulaire lumineuse entourée de


LE RAYONNEMENT, SON ROLE ET SA MESURE 30cercles noirs concentriques. Pour un système optique (Figure 31) doté d'une pupille desortie de rayon a avec une focale f, le rayon <strong>du</strong> premier cercle noir est : ≈ 1.22 λ.fa .La tâche de diffraction explique qu'en deçà d'une distance minimale sensiblement égale aurayon de la tâche de diffraction, 2 points <strong>du</strong> plan image ne <strong>son</strong>t pas discernables : des obj<strong>et</strong>strop rapprochés ne <strong>son</strong>t pas discernables. La diffraction limite donc la résolution descapteurs, <strong>et</strong> ce d'autant plus que la longueur d'onde est grande. Ainsi, la tache de diffractionest 20 fois supérieure dans l’IRT (λ ≈ 10 µm) que dans le vert (λ ≈ 0.5 µm).Sourceponctuelle<strong>Le</strong>ntilleOuverture a<strong>Le</strong>ntillePlan imageOndes sphériquesOndes planesOndes planesdiffractées ⇒infinité d'ondes sphériquesTache dediffractionDiamètre dela tache dediffraction(2 x 1.22 λ.fa )Figure 31: Diffraction de rayonnement issu d'une source ponctuelle quasi-monochromatique.


LE RAYONNEMENT, SON ROLE ET SA MESURE 31IVGRANDEURS PHOTOMETRIQUESLa conception des capteurs <strong>et</strong> l'interprétation des <strong>mesure</strong>s spatiales requièrent en général lamanipulation de grandeurs physiques qui caractérisent le rayonnement <strong>et</strong> les propriétésspectrales (réflectance, transmittance, <strong>et</strong>c.) des milieux observés.IV.1 <strong>Rayonnement</strong>L'énergie transportée par une onde monochromatique est proportionnelle au carré de <strong>son</strong>amplitude. La <strong>mesure</strong> de c<strong>et</strong>te énergie s'appuie souvent sur 2 types de grandeurs, ditesphotométriques, plus facilement mesurables que l'amplitude de l'onde :- grandeurs énergétiques, dites aussi radiométriques. Elles <strong>son</strong>t définies indépendamment <strong>du</strong>capteur (matrice CCD, œil humain, film photographique, <strong>et</strong>c.).- grandeurs visuelles. Elles caractérisent la sen<strong>sa</strong>tion lumineuse perçue par l'œil.• Energie Rayonnante (Joules) : QC'est l'énergie émise, transportée ou reçue sous forme de rayonnement <strong>du</strong>rant un temps ∆t.• Densité d'énergie radiative u(r) (J.m -3 )L'énergie rayonnante dans un élément de volume dV en un lieu r est dQ = u(r).dV. La densité∂u(r)d'énergie rayonnante par unité d'angle solide est notée u(r,Ω) =∂Ω(J.m-3 .sr -1 ). Par suite,l'énergie rayonnante selon (Ω, dΩ) dans dV est dQ(Ω, dΩ) = u(r,Ω).dV.dΩ.dQ• Flux Energétique (Watts) : Φ =dtΦ est le flux d'énergie rayonnante par seconde. C<strong>et</strong>te puis<strong>sa</strong>nce est proportionnelle au carréde l'amplitude de l'onde pour une onde monochromatique. En fait, toute vibration s'étendantsur un domaine spectral ∆λ non infiniment p<strong>et</strong>it, Φ est défini par <strong>sa</strong> densité spectrale dedΦpuis<strong>sa</strong>nce Φ λ =dλ , avec Φ = ⌡ ⌠ Φ λ .dλ. <strong>Le</strong> soleil ém<strong>et</strong> Φ = 3.9 10 26 W.∆λ<strong>Le</strong>s grandeurs visuelles associées à Φ <strong>et</strong> à Φ λ <strong>son</strong>t les flux lumineux F <strong>et</strong> F λ . Ils quantifientla puis<strong>sa</strong>nce radiométrique effective sur l'œil humain, compte tenu de la sensibilité spectralede l'œil K.S(λ), avec K = 685 lm.W -1 <strong>et</strong> S(555 nm) = 1 (Figure 20) :F λ = K.Φ λ .S(λ) <strong>et</strong> F = K. ⌡ ⌠ Φ λ .S(λ).dλ (lumen : lm)380Fdépend <strong>du</strong> domaine spectral. F = 685 lm si Φ = 1W avec λ = 550 nm, car S(0.55 µm) = 1.Φ• Densité de Flux Energétique (W.m -2 ) : dΦdSC'est une densité énergétique par unité de surface dS. Elle est appelée "éclairement E" de dSsi la radiation est incidente sur dS <strong>et</strong> "exitance M" de dS si elle provient de dS.Eclairement solaire d'une surface : E s .|cosθ s |, où θ s est l'angle "direction solaire - normale à3.9 10 26la surface" <strong>et</strong> où E s est la constante solaire. E s =4π.(7.10 8 ) 2 = 6.34 10 7 W.m -2 au niveau <strong>du</strong>rayon solaire visible (7.10 8 m) <strong>et</strong> E s = 1370 W.m -2 au niveau de la Terre (150 10 6 km).780


LE RAYONNEMENT, SON ROLE ET SA MESURE 32Exitance planétaire : M = M diffusion + M thermique = A. E s4 + B.σ.T4 , où A ≈ 30% <strong>et</strong> T <strong>son</strong>t l'albédo<strong>et</strong> la température planétaires. Avec l'approximation {B = (1-A)}, l'équilibre radiatif (i.e.,M =E s4 ) implique : σ.T4 =E s4 . Par suite : (1-A).σ.T4 = 240 W.m -2 <strong>et</strong> T ≈ 255K.La grandeur visuelle associée à dΦ dFestdS dS . Son unité est le lux (lm.m-2 ).• Intensité Energétique (W.sr -1 dΦ) : I(θ,φ) =dΩLa distribution directionnelle <strong>du</strong> rayonnement réfléchi ouémis est souvent anisotrope. Elle est représentée parl'intensité énergétique (flux énergétique par unité d'anglesolide selon une direction donnée). Ici, toute direction estnotée Ω <strong>et</strong> est repérée par les angles zénithal θ <strong>et</strong>azimutal φ <strong>du</strong> système d'Euler (θ∈[0 π], φ∈[0 2π]). AvecdS la surface de la sphère de rayon r couverte par dΩ,l'angle solide (Ω, dΩ) centré sur Ω (θ,φ) (Figure 32) est2ππ/2dSdΩ = sinθ.dθ.dφ =r 2 , où ⌡ ⌠ dφ. ⌡ ⌠ Figure 32sinθ.dθ = 2π.Angles zénithal θ <strong>et</strong> azimutal φ.0 0La grandeur visuelle équivalente à I est l'intensité visuelle dF . Son unité est le candéladΩ(cd). C'est l'intensité d'une bougie à 555 nm. On a 1 W.sr -1 ≈ 685 cd.xzdΣθrφ(Ω,dΩ)• Luminance Energétique (W.m -2 .sr -1 d 2 Φ) : L Σ (θ,φ) =dΩ.dΣ appLa luminance L Σ (Ω) est le flux énergétique par unité d'angle solide (dΩ) <strong>et</strong> de surfaceapparente dΣ app selon la direction (Ω). La surface apparente dΣ app d'une surface dΣ est laprojection de dΣ dans le plan normal à (Ω). On a : dΣ app = dΣ.|Ω - .Ω - n|, où (Ω - n) est le vecteurunité normal à la surface dΣ. Par suite : dΣ app = dΣ.cosθ, où θ est l'angle entre (Ω) <strong>et</strong> (Ω - n).Selon les cas, dΣ est une surface qui intercepte, ém<strong>et</strong> ou diffuse.Une source est dite homogène si <strong>sa</strong> luminance est constante en tout point. Elle est diteisotrope si <strong>sa</strong> luminance ne dépend pas de la direction (Ω) selon laquelle elle diffuse ouém<strong>et</strong> le rayonnement. Une surface solide isotrope est dite lambertienne. On a alors :M Σ = π.L Σ car M Σ = ⌡⌠ L Σ (Ω).|Ω - .Ω - n|.dΩ = L Σ (Ω).⌡⌠ |Ω - .Ω - n|.dΩ = π.L Σ2πDe même, l'éclairement E Σ d'une surface Σ <strong>du</strong> à un éclairage L(Ω) isotrope est E Σ = π.LAlors que l'éclairement <strong>et</strong> l'intensité <strong>du</strong>s à une source ponctuelle varient en r -2 par rapport àcelle-ci, la luminance se propage <strong>sa</strong>ns atténuation dans le vide. Ceci est illustré ici avec lecas d'un capteur qui vise selon la direction (Ω c ) une surface dΣ de luminance L Σ (Figure33). L'optique a une pupille d'entrée de surface dS c <strong>et</strong> un demi angle d'ouverture α c Lasurface dΣ "voit" dS c selon l'angle solide dω. L'angle solide de l'ouverture <strong>du</strong> capteur est :2π α c∆Ω c = ⌡ ⌠dφ.⌡ ⌠ sinθ.dθ = 2π.(1-cosα c ) ≈ π.α 2 c si α c


LE RAYONNEMENT, SON ROLE ET SA MESURE 33Pupille d'entrée dScdΣθdωdΩcPlan imageθcRayons terrestresαdθdPupille de sortie(focale f, diamètre D)2 α cAltitude <strong>du</strong> capteurPointimage dSdFigure 33: Conservation de la luminance dans le vide.dΣ envoie sur le capteur : Φ c = E.dS c = L Σ .dω.cosθ.dΣoù θ = angle entre (Ω c ) <strong>et</strong> normale locale à dΣ.dΣ.cosθ.dω = dΩ c .dS c .cosθ c ⇒ Φ c = L Σ .dΩ c .dS c .cosθ coù θ c = angle entre (Ω c ) <strong>et</strong> l'axe optique <strong>du</strong> capteur.En fait, le capteur <strong>mesure</strong> Φ c = L Σ'.dΩ c .dS c .cosθ coù L Σ' = luminance <strong>du</strong>e à dΣ au niveau de dS c .⇒ La luminance se conserve dans le vide : L Σ = L Σ 'Pour une surface Σ composée de p<strong>et</strong>its pay<strong>sa</strong>ges deluminance L(r,Ω) <strong>et</strong> de taille < aire ∆x.∆y des pixels:Φ c ≈ dω. ⌡ ⌠ L(x,y,Ω).cosθ.dx.dy = dS c . ⌡ ⌠ L(x,y,Ω c ).cosθ c .dΩ c∆Ω c∆x,∆yDémonstration : L d = L Σ .dω.dΣ.cosθ est l'éten<strong>du</strong>e géométrique <strong>du</strong> pinceau sous lequel dΣ voit dS c . De même, si dΩ d estl'angle solide sous lequel un élément dS d <strong>du</strong> plan image voit la pupille de sortie <strong>et</strong> θ d l'angle quirepère tout pixel (surface dS d ) <strong>du</strong> plan image, dΩ d .dS d .cosθ d est l'éten<strong>du</strong>e géométrique <strong>du</strong>pinceau sous lequel dS d voit la pupille de sortie. Suppo<strong>son</strong>s vérifiée l'approximation usuelle dessinus d'Abbe "dΣ.cosθ.sin 2 α Σ = dS d .cosθ d .sin 2 α d , où α Σ <strong>et</strong> α d <strong>son</strong>t les demi angles sous lesquelsles pupilles d'entrée <strong>et</strong> de sortie <strong>son</strong>t respectivement vues par dΣ <strong>et</strong> dS d . Vu que dω ≈ 2π.(1-cosα Σ ) ≈ π.sinα 2 Σ <strong>et</strong> dΩ d ≈ 2π.(1-cosα d ) ≈ π.sinα 2 d, on a "dω.dΣ.cosθ = dΩ d .dS d .cosθ d " : un systèmeoptique conserve l'éten<strong>du</strong>e géométrique. Vu que l'énergie est conservée (i.e., Φ c = Φ d ) laluminance L d incidente sur dS d est donc égale à la luminance L Σ issue de dΣ. Avec une optique de pupille de sortie de focale f <strong>et</strong> de diamètre D : Φ d π.D 2 .cos 4 θ d=L Σ 4.f 2 .dS d Pourquoi en haut de l'atmosphère (Figure 7), la Terre diffuse (≈14W/m 2 ) moins qu'elleém<strong>et</strong> ≈21W/m 2 , alors que la luminance spectrale (Figure 80) "visible" (≈ 50W/m 2 /sr/µm)est très supérieure à la luminance "infrarouge thermique" à ≈ 10µm (≈ 5W.m -2 .sr -1 .µm -1 ).La quantité lumineuse associée à la luminance énergétique est la luminance lumineuse(cd.m -2 ). L'œil distingue une large gamme de luminances : 3 10 -6 à 3 10 5 cd.m -2 (limited'éblouissement). La luminance d'un écran vidéo est en général ≈ 10-10 3 cd.m -2 .• 3 ers moments de la luminance : à l'ordre n (n) = 14π . ⌡⌠ L(r,Ω).cos n θ.dθ où n ∈ [1 3]4π- Luminance moyenne (W.m -2 .sr -1 ) : 4π = 14π . ⌡⌠ L(r,Ω).dΩ = (0)4πA l'équilibre radiatif, l'énergie L(r,Ω).dS.dΩ.dt qui traverse selon (Ω) pendant un temps dt unesurface dS normale à (Ω) est égale à l'énergie u(r,Ω).dΩ.dV <strong>du</strong> volume dV = c.dt.dS, où c est laL(r,Ω)vitesse de l'onde. Par suite : u(r,Ω) =c(J.m -3 .sr -1 ), si bien que :


LE RAYONNEMENT, SON ROLE ET SA MESURE 34u(r) = ⌡⌠ u(r,Ω).dΩ = ⎮ ⌠ L(r,Ω).dΩ = 4π ⌡ c c . 4π = 4π c . (0) (J.m-3 )4π4π- Eclairement n<strong>et</strong> (W.m -2 ) : E(r) = ⌡⌠ L(r,Ω).cosθ.dΩ = 4π. (1)4πL'éclairement n<strong>et</strong>, <strong>du</strong> à un rayonnement isotrope sur 4π, est nul : E = 0.- Densité volumique d'énergie selon Oz incidente sur une surface horizontale (J.m -3 ) :F z = ⌡ ⌠ [u(r,Ω).cosθ].cosθ.dΩ = 1 c . ⌡ ⌠4π4πL(r,Ω).cos 2 θ.dΩ = 4π c . (2).L(r,Ω) isotrope : L(r,Ω) = L(r) ∀Ω ⇒ F z = 4π 4π u(r).L(r) = . (0) =3c 3c 3⇒ (2) =F z est la densité surfacique, par seconde, de quantité de mouvement à travers S. C'est la pressionde radiation p. En eff<strong>et</strong>, la réflexion d'un photon sur la paroi d'une enceinte transm<strong>et</strong> 2 fois <strong>sa</strong>quantité de mouvement, normale à la paroi, <strong>et</strong> avec l'hypothèse L(r,Ω) = L(r), on a :p = 2 c . ⌡⌠ L(r,Ω).cos 2 θ.dΩ = 4π3c .L(r) = 2F z = 8π3c . (0) = 2 3 .u(r)2πIV.2 Réflectance, transmittance <strong>et</strong> émissivité<strong>Le</strong>s surfaces étudiées par le biais de <strong>mesure</strong>s optiques <strong>son</strong>t souvent caractérisées par desquantités qui quantifient leur capacité à réfléchir (i.e., réflectance) <strong>et</strong> ém<strong>et</strong>tre (i.e.,émissivité) le rayonnement selon l'espace 4π. En eff<strong>et</strong>, une <strong>mesure</strong> ne peut directementcaractériser un milieu. Ainsi, le rayonnement émis dépend à la fois de l'émissivité <strong>et</strong> de latempérature <strong>du</strong> milieu. D'autre part, le rayonnement réfléchi dépend à la fois de laréflectance <strong>du</strong> milieu <strong>et</strong> de <strong>son</strong> éclairement. Ainsi, une <strong>mesure</strong> de rayonnement réfléchi estdoublée si l'éclairement est doublé. La réflectance ne dépend pas <strong>du</strong> rayonnement incident,car elle est définie comme le rapport d'une <strong>mesure</strong> par l'éclairement.• RéflectanceLa réflectance (r ij , R ij ou r ij ) dépend de la configuration d'éclairement <strong>et</strong> de visée. Elle estdite hémisphérique si l'angle solide d'éclairement (indice i = h) <strong>et</strong>/ou de visée (indice j = h)couvre un hémisphère. C'est le cas d'un éclairement <strong>du</strong> à un ciel couvert. Elle est ditedirectionnelle si l'angle solide d'éclairement (indice i = d) <strong>et</strong>/ou de visée (indice i = d) esttrès p<strong>et</strong>it. C'est le cas de l'éclairement solaire de la Terre en l'absence de diffusionatmosphérique. Plusieurs définitions classiques <strong>son</strong>t données ici.- Facteur de réflectance : R ij =Directiond'éclairement1θ sθ v R dd(θ s ,θ v )0.5 0.5 1⌡⌠∆Ω rL(Ω r ).cosθ r .dΩ r(⌡⌠ L ref (Ω r ).cosθ r .dΩ r∆Ω rDirectionspéculaireMesure : cibleMesure : référence )(0)3Figure 34 : R dd (Ω) dans le plan d'incidenceDirection d'éclairement fixe, direction dediffusion variable <strong>et</strong> 2 types de surfaces:- surface lambertienne : R dd (Ω) = cste. Surfaceblanche (R dd = 1) <strong>et</strong> grise (R dd < 1).- surface naturelle : R dd (Ω) varie. Souventmaximal pour la direction spéculaire <strong>et</strong>maximum local pour la direction d'éclairement.


LE RAYONNEMENT, SON ROLE ET SA MESURE 35R est l'efficacité de diffusion d'un milieu rapport à une surface de référence (blanchelambertienne) observée dans la même configuration. Il est très employé, car il est facileà <strong>mesure</strong>r : c'est le rapport de 2 <strong>mesure</strong>s radiométriques, si la réponse <strong>du</strong> capteur estproportionnelle à l'énergie reçue.Référence blanche : M ref = E éclairement de la cible <strong>et</strong> de la référence⌡⌠ L(Ω r ).cosθ r .dΩ r∆Ω r cosθ r,∆ΩrRéférence lambertienne : L ref (Ω r ) = cste ⇒ R ij ==L ref . ⌡⌠ cosθ r .dΩ rL ref∆Ω rRéférence blanche <strong>et</strong> lambertienne : M ref = π.L ref = E ⇒ L ref = E π⇒R ij = π. cosθ r,∆ΩrEsoit R = π.L(Ω r)Esi ∆Ω r 87°≈ 33 (≈ 36 pour le spectre visible)5-6530-8575 - 90 / 45 - 7035 - 40; croît <strong>du</strong> bleu → rouge5 - 6 / 5 - 15; croît <strong>du</strong> bleu → rouge5 - 15; pic dans le vert5 - 10; pic dans le vert2/ 2,2 / 6 / 13,4 / 35,8 / ≈60 / >90Table 2: Albédo de matériaux terrestres. Il est très variable.L'albédo de notre planète est A dh (Ω i , ∆λ) = 1 ⌡ ⎮⌠ ⌡⌠ R dd (Ω i ,Ω r ,λ).µ r .E λ (Ω i ).µ i .dΩ r .dλ2ππ . ∆λ.⌡⌠ E λ (Ω i ).µ i .dλ∆λIl est régulièrement mesuré depuis l'espace avec ∆λ ≈ [0,2 4 µm]. Si E λ varie peu surl'intervalle ∆λ, alors A dh est une "simple" réflectance "direct - hémisphérique" :


LE RAYONNEMENT, SON ROLE ET SA MESURE 36A dh (Ω i , ∆λ) ≈ 1 π . ⌡∆λ⌡⌠⎮⌠ R dd (Ω i ,Ω r ,λ).µ r . dΩ r .dλ ≈ ⌡⌠ R dh (Ω i ,λ).dλ2π∆λµ r = cosθ rL r (Ω r )- Coefficient de réflectance bidirectionnelle : r dd (Ω i ,Ω r ,λ) = (sr -1 luminance) ()L i (Ω i ).dΩ i éclairement E i ⊥ Ω ir dd est l'efficacité d'un milieu éclairé selon (Ω i ) à diffuser selon (Ω r ). Ici, E i = L i (Ω i ).dΩ i⌡⌠ L(Ω r ).cosθ r .dΩ rM λ 2π- Coefficient de réflectance direct-hémisphérique : r dh (Ω r ,λ) = =+ émittance()E λ,i L(Ω i ).dΩ i éclairement E i ⊥ Ω ir dh est l'efficacité d'un milieu éclairé selon (Ω i ) à diffuser selon toutes les directions montantes(demi hémisphère supérieur 2π + ).- Coefficient de réflectance hémisphérique-direct : r hd (Ω r ,λ) = L λ,r L(Ω r )=E λ 2πḺ(Ω ( luminance⌡⌠ i).cosθ i .dΩéclairement h )ir hd indique l'efficacité de la diffusion d'une surface selon toute direction (Ω r ), dans le cas d'unéclairement selon toutes les directions descendantes (demi hémisphère 2π - ).⌡⌠ L(Ω r ).cosθ r .dΩ r- Coefficient de réflectance bi-hémisphérique : r hh (λ) = M λ 2π=+ émittanceE λ 2πḺ(Ω (⌡⌠ i).cosθ i .dΩéclairement h )ir hh est l'efficacité d'une surface à diffuser dans le demi hémisphère supérieur (2π + ), lors d'unéclairement incident descendant selon le demi hémisphère supérieur (2π - ).SurfacequelconqueSurfacelambertienneCoefficient de réflectance rFacteur de réflectance Rr dd (Ω i ,Ω r ) = L(Ω r)E i(sr -1 ) R dd (Ω i ,Ω r ) = L(Ω r)L ref= π.L(Ω r)E i .cosθ i= π. r dd(Ω i ,Ω r )cosθ i⌡⌠ L r (Ω r ).cosθ r .dΩ r⌡⌠ L(Ω r ).cosθ r .dΩ r2π2πr dh (Ω i ) =ER dh (Ω i ) ==i E i .cosθ i⌡⌠ R dd (Ω i ,Ω r ).cosθ r .dΩ r = r dh(Ω i )cosθ i2πr lambdd (Ω i,Ω r ) = L rE i= cste (sr -1 )r lamb(Ω dhi) = π.L rE= π.r lambi ddR lamb(Ω ddi,Ω r ) = π.L(Ω r)= π. rlamb dd= csteE i .cosθ i cosθ iR lamb(Ω hi) = R lamb(Ω ddi,Ω r ) = π. rlamb dd= cstecosθ iTable 3: Exemple de relations entre coefficients <strong>et</strong> facteurs de réflectance.Eclairement de la surface : E i .cosθ i , où θ i = angle(normale, direction d'éclairement).• Transmittance : T(λ) =énergie transmiseénergie interceptéeLa transmittance d'un milieu plan est "direct - direct" si le rayonnement incident estdirect (∆Ω i ≈ 0) <strong>et</strong> si l'on considère une seule direction de transmission (∆Ω r ≈ 0) :L λt (Ω t )T dd (λ,Ω i ,Ω t ) =L λi (Ω i ) . Elle est "direct - hémisphérique" T M λt (Ω t )dh(λ,Ω i ,Ω t ) =ouE λi (Ω i ).cosθ i


LE RAYONNEMENT, SON ROLE ET SA MESURE 37M λt"hémisphérique - hémisphérique" T hh (λ) =E λs'il est considéré le flux M λt transmisselon l'ensemble <strong>du</strong> demi hémisphère "avant". Elle est simplement dite directe si lesL λt (Ω)directions des flux incidents <strong>et</strong> transmis <strong>son</strong>t identiques : T d (λ,Ω) =L λi (Ω) .• Absorptance : A(λ) =énergie absorbéeénergie interceptéeA(λ) est le rapport de l'énergie absorbée par l'énergie interceptée. Il est directionnel, carl'énergie incidente peut être directe ou hémisphérique. Avec un éclairement direct :A d (λ) = 1 - T dh (λ) - R dh (λ). Avec un éclairement isotrope : A h (λ) = 1 - T h (λ) - R hh (λ).énergie spectrale émise selon (Ω,∆Ω) par un corps de température T• Emissivité : ε(Ω,∆Ω,λ) =énergie spectrale émise selon (Ω,∆Ω) par corps noir de température Tε est l'efficacité <strong>du</strong> corps à rayonner versus le corps noir. Elle est directionnelle (ε d (Ω,λ))ou hémisphérique (ε h (λ)) selon que ∆Ω est très p<strong>et</strong>it ou égal à 2π. Avec un corps noir deL(Ω,λ)luminance L B (Ω) <strong>et</strong> d'exitance M B (Ω) = π.L B (Ω), on a : ε d (Ω,λ) =L B (Ω,λ) <strong>et</strong> ε M(λ)h(λ) =M B (λ)Pour un milieu à l'équilibre thermodynamique avec <strong>son</strong> rayonnement, la loi de Kirchoff donne :ε d (Ω,λ) = A d (Ω,λ) <strong>et</strong> ε h (λ) = A h (λ) ∀(Ω,λ)Pour un milieu opaque (i.e., T h = T d = 0), la conservation de l'énergie radiative implique:∀λ: A h (λ) = 1 - R hh (λ) <strong>et</strong> A d (Ω,λ) = 1 - R dh (Ω,λ) ∀(Ω,λ)Par suite : ε h (λ) = 1 - R hh (λ) <strong>et</strong> ε d (λ) = 1 - R dh (λ) où R dh (λ) = R hd (λ)Ces relations <strong>son</strong>t cohérentes avec le fait qu'un corps noir a une réflectance <strong>et</strong> un<strong>et</strong>ransmittance nulles, avec une absorptance (A) <strong>et</strong> une émissivité (ε) égales à 1.Réciprocité de la réflectance : R dd (Ω 1 →Ω 2 ) = R dd (Ω 2 →Ω 1 ) ∀λ. La réciprocité tra<strong>du</strong>it lefait que le nombre de photons réfléchis selon (Ω v ) par une surface éclairée par Nphotons incidents selon (Ω s ) est égal au nombre de photons réfléchis selon Ω s par c<strong>et</strong>temême surface si elle est éclairée par N photons incidents selon Ω v . Elle est <strong>du</strong>e àl'égalité P(Ω 1 →Ω 2 ) = P(Ω 2 →Ω 1 ), où P(Ω 1 →Ω 2 ) est la probabilité qu'un photon interceptéselon la direction incidente Ω 1 , est diffusé selon Ω 2 . Elle est illustrée par la Figure 35. Pourquoi la réciprocité peut suppléer au faible nombre de <strong>mesure</strong>s <strong>sa</strong>tellitaires (i.e.,augmenter l'échantillonnage effectif de la BRDF des milieux terrestres) ? Démontrer R dd (Ω 1 →Ω 2 ,λ) = R dd (Ω 2 →Ω 1 ,λ) <strong>et</strong> R dh (λ) = R hd (λ)Direction (1) 100 photons2010100Direction (2) Direction (1’) Direction (2’)20(101030100R dh =0.3R hd =0.3Figure 35: Illustration de la réciprocité de la réflectance. R dh = R hd = 0.3.


LE RAYONNEMENT, SON ROLE ET SA MESURE 38Cas théorique d'un espace des directions de propagation avec 2 directions montantes (1) <strong>et</strong>(2), <strong>et</strong> 2 directions descendantes (1’) <strong>et</strong> (2’). Pour une surface blanche lambertienne :- 100 photons incidents selon (1’) ⇒ 50 photons diffusés selon (1) + 50 selon (2)- 100 photons incidents selon (1) + 100 selon (2) ⇒ 100 photons diffusés selon (1) + 100 selon (2)IV.3 Propriétés spectrales des surfaces terrestresCes propriétés varient beaucoup selon les surfaces <strong>et</strong> selon la configuration de <strong>mesure</strong>.• Coefficient de rétrodiffusion hyperfréquence σ o (Ω v ): 2 fréquences, ∀ θ v ∈ [0 90] (Figure 36)0-10σ o (dB)NeigeBande Ku : 1.7 - 2.4cmHerbe verte haute20100σ o (dB)Océan + vent (10m.s -1 )Bande X : 2.4 - 3.75cmZones in<strong>du</strong>striellesZones résidentielles-20-30Bitume lisseDownwindUpwindOcéan +vent (5m.s -1 )Crosswind0 20 40 60 θ (degrés)-10-20-30Bitume lisseSable <strong>et</strong> rocNeige humideHerbe sursol humide sol sec0 20 40 60 θ (degrés)Figure 36: Coefficients de rétrodiffusion σ o de milieux types selon l'angle d'incidence θ.• Coefficient de réflectance spectrale ρ de 0.5 à 15µm (Figure 37). Du bleu au procheinfrarouge, ρ croît régulièrement pour les minéraux (argile, <strong>sa</strong>ble), décroît régulièrementpour l'eau, <strong>et</strong> a de fortes variations irrégulières pour la végétation verte (herbe, <strong>et</strong>c.).1 0 09 0N e ig eR é fle c ta n c e : 0 .5 µ m - 3 µ m8 0G y p s e c la ir (s a b le )7 06 05 0C o n ifè re sD é c id u sH e rb e s è c h e4 0H e rb e v e rte3 02 0A rg ile s o m b reC o n ifè re s1 0E a u d u ro b in e tN e ig eN e ig e00 .5 1 1 .5 2 2 .5 3 µ m


LE RAYONNEMENT, SON ROLE ET SA MESURE 393 0R é fle c ta n c e : 3 µ m - 1 4 µ m2 52 0H e rb e s è c h eD é c id u sH e rb e v e rte1 5G y p s e c la ir (s a b le )1 0N e ig e5E a u0G y p s e c la irA rg ile s o m b reN e ig e3 C o n ifè re s 5 7 9 C o n ifè re s 1 1 1 3 µ mFigure 37: Réflectance spectrale ρ(λ) (0.5 µm à 14 µm) de surfaces terrestres types.Neige, argile sombre (montmorillonite), eau, <strong>sa</strong>ble clair (gypse): ρ(λ) = réflectance "direct(θ s = 10°) - hémisphérique". <strong>Le</strong> pic <strong>du</strong> gypse à ≈ 8.7 µm est celui <strong>du</strong> SO 4 . La neige dérive de<strong>mesure</strong>s (Salisbury <strong>et</strong> al., 1994) pour λ > 2 µm <strong>et</strong> pour λ < 2 µm, d'un modèle (Dozier <strong>et</strong> Warren,1982) qui la simule par des cristaux de glace opaques de 178 µm beaucoup plus p<strong>et</strong>its que la réalité(≈1500 µm), car les cristaux réels ne <strong>son</strong>t pas opaques, surtout en présence de bulles d’air.Conifères, déci<strong>du</strong>s, herbe verte <strong>et</strong> sèche: les conifères <strong>et</strong> déci<strong>du</strong>s <strong>son</strong>t des feuilles <strong>et</strong> branchesempilées. Pour λ < 3 µm, ρ(λ) = réflectance "direct (θ s = 0°) - direct (θ v )" où θ v = 30° (conifères,déci<strong>du</strong>s) ou 60° (herbe). Pour λ > 3 µm, ρ(λ) = réflectance "direct (θ s = 10°) - hémisphérique"


LE RAYONNEMENT, SON ROLE ET SA MESURE 40V Quels mécanismes physiques expliquent que les réflectances apparentes mesuréesdepuis l'espace diffèrent des réflectances réelles (Figure 38) ? Pourquoi les réflectances apparentes ont des minima spectraux très prononcés (Figure 38) ? Dans les courtes longueurs d'onde ρ app > ρ réel si ρ réel est faible <strong>et</strong> ρ app < ρ réel si ρ réel est fort.Ceci n'est pas vrai pour les grandes longueurs d'onde. Comment interpréter cela ?MESURE ET RAYONNEMENTLa qualité <strong>et</strong> par suite l'interprétation des <strong>mesure</strong>s radiométriques est toujours limitée par lescaractéristiques <strong>du</strong> système instrumental d'acquisition. Ceci est illustré ici avec l'acquisitiondans le domaine optique. Quelle que soit la technologie employée (CCD, scanner, caméravidicon, micro densitomètre, <strong>et</strong>c.), toute acquisition d'image comprend les trois étapessuccessives suivantes (Figure 39, Figure 40, Figure 41) :- création d'une image optique de la scène observée dans le plan image <strong>du</strong> système.- <strong>sa</strong>isie de l'image optique avec 2 opérations complémentaires. 1) Balayage de l'image parun spot ou ouverture de dimension finie a. 2) Mesure <strong>du</strong> rayonnement, sous forme d<strong>et</strong>ension électrique, par un élément photo sensible, <strong>du</strong>rant un temps d'intégration T.- conversion "analogique numérique" de l'image <strong>sa</strong>isie avec un numériseur. <strong>Le</strong>s tensionsélectriques <strong>son</strong>t transformées en comptes numériques codés sur un nombre prédéfini debits. L'image peut alors être stockée sur un support physique (CD, disque <strong>du</strong>r,...).ScèneFTOImage analogiquef cSystème optique(fréquence de coupure f c )1a(balayage avec ouverture/spot de dimension a)Image convoluéefSystème de <strong>sa</strong>isie.1T(échantillonnage temporel<strong>et</strong> temps de <strong>mesure</strong> T)Image "<strong>sa</strong>isie"Figure 39: Chaîne d'acquisition d'image numérique.fConvertisseur (CAN)Analogique- NumériqueImagenumérique<strong>Le</strong>s <strong>mesure</strong>s <strong>son</strong>t en général disponibles en tant que comptes numériques (CN), sous formed'images ou non. <strong>Le</strong>ur interprétation "physique" requiert de les convertir en une quantitéphysique (e.g., luminance spectrale L λ ). ceci est possible avec une relation établie à partirdes caractéristiques de chaque élément de la chaîne de <strong>mesure</strong>s. C<strong>et</strong>te relation est robuste,mais souvent très difficile à établir, <strong>du</strong> fait des nombreux facteurs instrumentaux (e.g.,sensibilité spectrale <strong>et</strong> fonction de transfert <strong>du</strong> capteur) <strong>et</strong> expérimentaux (e.g., géométrie"instrument - cible"). En pratique, des relations simples (e.g., L λ = A λ .CN + B λ " ou "ρ λ =A λ .CN + B λ "), mais moins robustes <strong>et</strong> exactes, <strong>son</strong>t souvent employées. Elles <strong>son</strong>t obtenuespar régression entre <strong>mesure</strong>s (CN) <strong>du</strong> capteur <strong>et</strong> grandeurs physiques (e.g., L λ , ρ λ ). Ainsi, laconnais<strong>sa</strong>nce des réflectances ρ 1 <strong>et</strong> ρ 2 de 2 cibles, <strong>et</strong> de leurs <strong>mesure</strong>s CN 1 <strong>et</strong> CN 2 par leρ 1 - ρ 2 ρ 1 .CN 2 - ρ 2 .CN 1capteur donne A =CN 1 - CN<strong>et</strong> B =2 CN 2 - CN.1Une relation linéaire <strong>du</strong> type "ρ = A.CN + B" est cohérente avec le fait que dans <strong>sa</strong> plagenormale de fonctionnement, un capteur a un signal de sortie qui est en général une fonctionquasi linéaire <strong>du</strong> signal d'entrée L λ (Ω v ). Ainsi, avec une invariance temporelleexpérimentale, le capteur qui opère dans l'intervalle ∆λ = [λ inf λ sup ] recueille la puis<strong>sa</strong>nce :Q = k. ⌡ ⌠L λ (Ω v ). λ .dλ + O∆λ


LE RAYONNEMENT, SON ROLE ET SA MESURE 41où O est l'offs<strong>et</strong> (i.e., bruit de fond), k est la réponse spectrale maximale <strong>et</strong> λ est laréponse spectrale relative. La réponse spectrale <strong>du</strong> capteur est donc k λ . <strong>Le</strong>s termes O, k<strong>et</strong> λ dépendent des caractéristiques des éléments <strong>du</strong> capteur (optique, électronique,...).ObjectifTube vidiconBalayage <strong>du</strong> spot d'analyseScèneobservéeCible photocon<strong>du</strong>ctriceFaisceau d'électrons(balayage ligne par ligne)ImageObjectifZone image <strong>du</strong> CCDScèneobservéePhotosite actifImageObjectifBarr<strong>et</strong>te de CCDScèneobservéeDéplacementde la barr<strong>et</strong>teImageSourceFaisceaud'éclairageMicroscope d'analyseFaisceau d'analysePMObj<strong>et</strong> mobile(balayage mécanique)Spot de <strong>mesure</strong>sFente d'analyseFigure 40 : Exemples de systèmes d'acquisition d'image à balayage de sortie.a) Caméra à tube vidicon. b) Caméra CCD. c) Barr<strong>et</strong>te CCD. c) Microdensitomètre à une fente de sortie.ImageLigne imageDétecteur uniqueLigne imageBarr<strong>et</strong>te dedétecteursRayons parallèlesSignalMiroir oscillantSignalSurfaceSurfaceFigure 41 : Capteurs <strong>sa</strong>tellite : Technologie scanner (gauche) <strong>et</strong> "push broom" (droite)Luminance spectrale incidente Sensibilité spectrale relative λL λ (W.m -2 .sr -1 )⇒⇒Gain : kFigure 42: Chaîne de <strong>mesure</strong> d'un capteurSortieCompte numérique


LE RAYONNEMENT, SON ROLE ET SA MESURE 42La puis<strong>sa</strong>nce Q correspond donc directement à la quantité moyenne : ∆λ =⌡⌠ L λ . λ .dλ∆λ⌡⌠ λ.dλ∆λλ 2⌡⌠ L λ .dλEn fait, il est plutôt recherché la moyenne de la luminance spectrale L λ , soit : ∆λ =λ 2 - λ 1La détermination de ∆λ à partir de Q=Q(L λ , λ ) implique de connaître la bande pas<strong>sa</strong>nte <strong>et</strong>la variabilité spectrale de la luminance <strong>du</strong> rayonnement incident. En premièreapproximation, il est souvent utilisé : < λ . λ > ∆λ ≈ ∆λ . < λ > ∆λLa fonction de transfert <strong>du</strong> capteur est souvent représentée par une fonction gaussienneparamétrée avec une longueur d'onde centrale λ c <strong>et</strong> un intervalle spectral ∆λ eff effectifs :λ c = ⌡ ⌠λ. λ .dλ⌡⌠ λ .dλ∆λ eff = [λ c - 3.σ λ c + 3.σ]où σ 2 = ⌡ ⌠λ 2 . λ .dλ⌡⌠ λ .dλ - λ c 2Si la source est spectralement constante sur ∆λ : Q = G. ∆λ + O où G = k. ⌡ ⌠La connais<strong>sa</strong>nce <strong>du</strong> gain (G) <strong>et</strong> de l'offs<strong>et</strong> (O) perm<strong>et</strong> donc d'évaluer la luminance spectralemoyenne λ à partir de <strong>mesure</strong>s. Ceci explique que les images de télédétection (i.e.,comptes numériques CN) <strong>son</strong>t généralement fournies avec des coefficients d'étalonnage A <strong>et</strong>B tels que λ = A λ .CN + B λ , avec B λ ≡ - O G <strong>et</strong> A λ ≡ 1G .<strong>Le</strong> bruit B λ de chaque canal est <strong>du</strong> à 2 bruits indépendants : 1) le bruit photonique inhérent àla <strong>mesure</strong> amplifié par le système de détection, <strong>et</strong> 2) le bruit propre à l'instrument. Il peut êtremodélisé comme un bruit blanc additif gaussien de moyenne nulle <strong>et</strong> d'écart type σ λ . <strong>Le</strong>sbruits dans les différents canaux <strong>son</strong>t supposés indépendants. Il est souvent considéré que lebruit photonique est le facteur de conversion photons - signal <strong>et</strong> que le bruit instrumental estl'écart type <strong>du</strong> bruit d'obscurité mesuré pendant l'acquisition de l'image.c.∆τRésolution verticale d'altimètre hyperfréquence : δ =2 . On a : δ = c2∆f , avec ∆τ = 1 ∆f , dansle cas de la compression d'impulsion de largeur de bande de mo<strong>du</strong>lation ∆f avecs(t) = A.cos[2π(f o +αt).t] si t ∈ [- T T2 2 ] <strong>et</strong> s(t) = 0 si t ∉ [-T T ∆f2 2], avec α =2T .Résolution horizontale (rayon r) d'altimètre hyperfréquence (diamètre D de l'antenne) :- ouverture angulaire : sinθ = 1.22. λ D ⇒ r = 1.22 H.λ DD(résolution azimuthale de SAR :2.44 )- limitation <strong>du</strong>e à l'impulsion : r =∆λ2H.c.∆τ1+ H , où R est le rayon de la Terre.RRéférences de systèmes spatiaux : www.noaa.gov (NOAA/AVHRR), www.terra.na<strong>sa</strong>.gov (Terra/Modis),www.na<strong>sa</strong>.gov (NASA), www.modarch.gsfc.na<strong>sa</strong>.gov (Modis), www.spotimage.fr (SPOT/Végétation),www.cnes.fr, www.eum<strong>et</strong><strong>sa</strong>t.de, www.nasda.go.jp (ADEOS/GLI), www.envi<strong>sa</strong>t.e<strong>sa</strong>.int (Envi<strong>sa</strong>t/Meris).λ.dλλ 1


LE RAYONNEMENT, SON ROLE ET SA MESURE 43Annexe 1 : COHERENCETout rayonnement présente des irrégularités spatio-temporelles. Ce phénomène doit être pris en compte lors del'analyse de <strong>mesure</strong>s radiomètriques telles que les <strong>mesure</strong>s interférométriques en télédétection (Ishimaru, 1978 ;Lavergnat, 1988). Il est <strong>du</strong> au fait qu'il n'existe pas de source capable d'ém<strong>et</strong>tre à partir de chacun de ses pointsune onde parfaitement monochromatique (cohérence temporelle) avec une différence de phase constante(cohérence spatiale) entre ses différents points d'émission. Une source ém<strong>et</strong> des paqu<strong>et</strong>s d'onde successifs quis'amortissent dans le temps puis recommencent. <strong>Le</strong>s phases des différents paqu<strong>et</strong>s d'onde <strong>son</strong>t indépendantes,car elles <strong>son</strong>t aléatoires. <strong>Le</strong> temps de cohérence est la <strong>du</strong>rée moyenne ∆t o des paqu<strong>et</strong>s d'onde. Si ∆ν est la1largeur en fréquence <strong>du</strong> spectre, alors ∆t o ≈∆ν ≈ c.∆λ λ 2 . Une onde est quasi monochromatique si ∆t o >> 1 (laser,...).• Cohérence spatiale de l'éclairementL'éclairement d'un obj<strong>et</strong> est cohérent si le rayonnement incident a une cohérence temporelle (i.e., onde quasimonochromatique avec très grand ∆t o ) <strong>et</strong> si la différence de phase <strong>du</strong> rayonnement reçu par 2 pointsquelconques de c<strong>et</strong> obj<strong>et</strong> est constante dans le temps (cohérence spatiale). La cohérence spatiale del'éclairement d'un obj<strong>et</strong> requiert en général que la source utilisée ait une assez bonne cohérence à la foistemporelle (i.e., source assez monochromatique) <strong>et</strong> spatiale.Toute source ponctuelle est spatialement cohérente, mais peut générer un éclairement spatialement incohérent.C’est le cas si les vibrations proviennent de différents paqu<strong>et</strong>s d’onde. Ainsi, considérons l'éclairement d'unecible de longueur d à une distance H d'une source ponctuelle caractérisée par un temps de cohérence ∆t o <strong>et</strong>une longueur d'onde centrale d'émission λ. Il est cohérent si les 2 conditions suivantes <strong>son</strong>t vérifiées :- les vibrations incidentes <strong>du</strong>rant ∆t o <strong>et</strong> en tout point de la cible proviennent <strong>du</strong>même paqu<strong>et</strong> d’onde. Ainsi, le dépha<strong>sa</strong>ge ∆Φ <strong>du</strong> au traj<strong>et</strong> optique entre le centre<strong>et</strong> le bord de la cible doit vérifier :2π∆Φ =λ .[H2 + d24 -H] d- très p<strong>et</strong>it dépha<strong>sa</strong>ge entre 2 points de la cible : ∆Φ


LE RAYONNEMENT, SON ROLE ET SA MESURE 44= cste. Son spectre Ψ(ν) est non nul à une seule fréquence ν o . En fait, pour toute onde réelle, Ψ(ν) est non nulsur un intervalle ∆ν non infiniment p<strong>et</strong>it. Ainsi, au point M(z) à l'instant t :Ψ oExemple : Ψ(ν) =∆ν où ν ∈ [ν o- ∆ν2 ν o+ ∆ν∝Ψ(z,t) = ⌡⌠0Ψ(ν).cos[2π.ν.(t- z c )].dν2 ] ⇒ Ψ(z,t) = Ψ o.cos[2π.ν o .(t- z sin[2π. ∆νc )]. 2 .(t-z c )]2π. ∆ν2 .(t-z c )La fonction sinc[2π. ∆ν2 .(t-z c )] mo<strong>du</strong>le l'amplitude monochromatique Ψ o.cos[2π.ν o .(t- z )]. Elle tend vers 0 sic∆ν.(t- z c ) >> 1 (i.e., perte de cohérence). <strong>Le</strong> temps de cohérence ∆t o <strong>et</strong> la longueur de cohérence ∆l o <strong>son</strong>t tels∆νque les ondes "ν o +2 " <strong>et</strong> "ν o - ∆ν2 " deviennent en opposition de phase, soit : ∆t o ≈ 1∆ν , en un lieu z, <strong>et</strong> ∆l o ≈ c∆ν(i.e., λ2 o∆λ si ∆ν


LE RAYONNEMENT, SON ROLE ET SA MESURE 45● Indice de réfraction <strong>et</strong> constante diélectriqueAnnexe 2 : PROFONDEUR DE PENETRATION<strong>Le</strong>s champs d'une onde qui se propage selon Oz dans un milieu d'indice de réfraction n = n r + i.n i = ||n||.e iφ <strong>son</strong>t:i.2π.( n.z - ν.t)λĒ = Ē o .e o<strong>et</strong> B - = B - i.2π.( n.z - ν.t)λo.e oL'amplitude de ces champs diminue le long de Oz si le milieu est absorbant (n i ≠ 0) :Ē = Ē o .e i.2π.(z λ - ν.t) = Ē o .e -2π.ni. z λ o .e i2π.(nr.z λ o- ν.t)B - = B - o.e -2π.ni. z λ o.ei2π.( nr.zλ o- ν.t)||B - ||n|| 1o|| = .||Ēc o || =o c .||Ē o||La vitesse de phase v vérifie v.n r = c, ce qui implique λ o = n r .λ. <strong>Le</strong>s vrais champs <strong>son</strong>t e(Ē) <strong>et</strong> e(B - ). <strong>Le</strong>dépha<strong>sa</strong>ge entre Ē <strong>et</strong> B - , <strong>et</strong> donc entre e(Ē) <strong>et</strong> e(B - ) est φ =atan( n i), car B - on = u _ x Ē o c o" avec c =r cn .L'équation d'onde implique ε o .µ o .c 2 = ε.µ.v 2 = 1. Dans un milieu non magnétique, (µ = µ o ), la constanteεdiélectrique K = vérifie donc : K = n 2 . Vu que "K = Kε r + i.K i ", l'on a :o1⇒ n 2 r =2 .[ K 12r + K 2 i + K r ] <strong>et</strong> n 2 i =2 .[ K K 2r + K 2 ii - K r ] (tan∆σ ⇒ 2πσ. µ/ε.n ≈ ω. ε.µ + i.λ o 2- très con<strong>du</strong>cteur: ω.ε


LE RAYONNEMENT, SON ROLE ET SA MESURE 469080706050403020100°CConstante Diélectrique20°CK i : 4% (20°C)40°C0°CK r : 0%20°CK r : 0%K i : 2%K i : 0%40°CK i : 2%0°C20°CK i : 0%40°CFigure 43Constante diélectrique K(ν) de l'eau àdifférentes températures <strong>et</strong> <strong>sa</strong>linités.K i (n) <strong>et</strong> K r (n) varient avec latempérature (0°C, 20°C, 40°C), lafréquence (100 MHz 300 GHz) <strong>et</strong> la<strong>sa</strong>linité.K i (ν) augmente beaucoup avec la<strong>sa</strong>linité aux basses fréquences ⇒ fortediminution de la profondeur depénétration.100cm 30cm 10cm 3cm 1cm 0,3cm 0,1cm300MHz 3GHz 30GHz 300GHz100°Cn r (glace)n r (eau)Indices de réfractionAdapté de Ray (1972)1-20°Cn i (eau)10 -1 10 4-20°C0°C10 -2n i (glace)10 -330m 3m 3cm 0.3mm 3µm10 10 210 610 8 MHzFigure 44: Indice de réfraction réel n r <strong>et</strong> complexe n i . Eau (25°C) <strong>et</strong> glace (-20°C <strong>et</strong> 0°C). n i (glace)


LE RAYONNEMENT, SON ROLE ET SA MESURE 47Annexe 3 : POLARISATIONLa polari<strong>sa</strong>tion est donnée par la direction de D - dans le plan (D - , B - ) pour une onde monochromatique, <strong>et</strong> demanière statistique pour une onde non monochromatique. Dans un milieu de propagation isotrope, D - <strong>et</strong> Ē ontmême direction. Ici, toute onde est supposée se propager selon la direction Oz dans un milieu linéaire. D - <strong>et</strong> Ērestent donc dans le plan (x, y), i.e. (D - , B - ). Un capteur spatial peut <strong>mesure</strong>r la polari<strong>sa</strong>tion. Ainsi, POLDER la<strong>mesure</strong> pour étudier les aérosols atmosphériques, car ceux-ci polarisent par diffusion le rayonnement solaire.• Onde monochromatiqueA tout instant t <strong>et</strong> en tout point M(x,y,z), le champ instantané Ē(M,t) est la somme de 2 compo<strong>sa</strong>ntes:- -EĒ(M,t) = Ē x (M,t) + Ē y (M,t) avecx(M,t)= E ox.cos(ωt-k.z+Φx) = u _ x.E ox .cos(ωt-k.z+Φ x )- -E y(M,t)= E oy.cos(ωt-k.z+Φy) = u _ y.E oy .cos(ωt-k.z+Φ y )L'onde est dite non polarisée si le dépha<strong>sa</strong>ge Φ = (Φ x - Φ y ) entre Ē x <strong>et</strong> Ē y est aléatoire. L'onde est dite polariséesi Φ = cste. L'extrémité de Ē décrit alors une ellipse dans le plan (x, y). Son équation est :E x2- 2.Ex .E y .cosΦ + E y2= Eox .E oy .sin 2 Φ2 2 - 2 - 2<strong>Le</strong> grand axe e 1 <strong>et</strong> le p<strong>et</strong>it axe e 2 de l'ellipse décrite par Ē vérifient : e 1 + e2 = Eox + EoyE oyE oyE oyE y EPolari<strong>sa</strong>tion droiteyβE(t)E(t)E(t)-E ox αE ox -E ox E oxE x-E x e 2e 1-E oy -E oy-E oyE oxFigure 46 : Polari<strong>sa</strong>tion linéaire : Φ=0° Polari<strong>sa</strong>tion linéaire Φ=π Polari<strong>sa</strong>tion elliptiqueLa polari<strong>sa</strong>tion elliptique est ‘gauche’ si l'observateur voit l'onde venir avec le champ Ē qui tourne dans lesens trigonométrique (Φ∈[π 2π[) <strong>et</strong> ‘droite’ autrement (Φ∈]0 π[). La polari<strong>sa</strong>tion elliptique est dite :- polari<strong>sa</strong>tion rectiligne si Φ = 0 ou Φ = π. <strong>Le</strong> rapport E oxdétermine la direction de polari<strong>sa</strong>tion.E oyπ- polari<strong>sa</strong>tion circulaire si E ox = E oy <strong>et</strong> si Φ =2 (polari<strong>sa</strong>tion droite) ou Φ = -π (polari<strong>sa</strong>tion gauche).2La polari<strong>sa</strong>tion de toute onde est décrite par le vecteur de Stokes (I,Q,U,V). Son intérêt est que le vecteur deStokes de la somme de 2 ondes quelconques est la somme des vecteurs de Stokes de chaque onde- 2 - 2 - 2 - 2I = [E ox + Eoy]; Q = [Eox - Eoy]; U =2.Eox .E oy .cosΦ ; V = 2E ox .E oy .sinΦ<strong>Le</strong> tripl<strong>et</strong> constant (E ox , E oy , Φ) définit l'ellipse de polari<strong>sa</strong>tion d’une onde monochromatique. Tout vecteur deStokes n'a donc que 3 compo<strong>sa</strong>ntes indépendantes. Avec la variable intensité I <strong>et</strong> 2 variables angulaires α <strong>et</strong> β :I 2 = Q 2 + U 2 + V 2 , Q = I.cos2α.cos2β, U = I.sin2α.cos2β, V = I.sin2βLa matrice 4x4, dite matrice de Muller (M) perm<strong>et</strong> de calculer le vecteur de Stokes de l'onde diffusée à partir<strong>du</strong> vecteur de Stokes de l'onde incidente : (I out , Q out , U out , V out ) = (M) . (I in , Q in , U in , V in )• Onde quasi-monochromatiqueLa superposition d'ondes planes avec (ν ≈ ν o ), <strong>et</strong> avec E ox , E oy <strong>et</strong> Φ réels <strong>et</strong> lentement variables dans le temps parrapport à 1/ν o , peut être décrite par la matrice dite de covariance (relations statistiques entre E x <strong>et</strong> E y ) : C xxC xyC = = ⎜ ⎛⎝ = ⎝ ⎜⎛ ⎠ ⎟⎞C yx C yyoù déterminant de C = = = ≥ 0L'onde a une intensité = C xx + C yy <strong>et</strong> un degré de cohérence entre E x <strong>et</strong> E y : µ xy =. = C xyC xx .C yy


LE RAYONNEMENT, SON ROLE ET SA MESURE 48<strong>Le</strong> vecteur de Stokes d'une vibration quasi-monochromatique est défini par :- I = + = C xx + C yy .- Q = - = C xx - C yy . Excès de polari<strong>sa</strong>tion linéaire selon Ox vs. Oy.- U = 2 = 2 = C xy + C yx . Excès de polari<strong>sa</strong>tion linéaire selon θ=45° vs. θ=-45°.- V = 2 = 2 = i.(C yx - C xy ). Excès de polari<strong>sa</strong>tion circulaire "droite" vs. "gauche".1⇒ C xx =2 .(I + Q), C yy = 12 .(I - Q), C xy = 12 .(U + i.V), C yx = 1.(U - i.V)2C = peut être mesuré à partir de 4 <strong>mesure</strong>s selon 4 directions convenables θ. En eff<strong>et</strong>, vu que E(t,θ) = E x .cosθ +E y .sinθ, une <strong>mesure</strong> selon une direction d'angle θ par rapport à l'axe Ox donne l'intensité moyenne :I(θ) = temps = C xx .cos 2 θ + C yy .sin 2 θ + (C xy + C yx ).sinθ.cosθ- Onde non polarisée : E x <strong>et</strong> E y décorrélés (µ xy = Q = U = V = 0) <strong>et</strong> I(θ) = I = constante. Par suite C = I=- Onde totalement polarisée : D<strong>et</strong>(C = ) = 0 <strong>et</strong> C = ⎛E ox .E oy .e iΦ= ⎜⎝ E ox .E oy .e -iΦ 2E oyPour une onde monochromatique (E ox , E oy , Φ x <strong>et</strong> Φ y indépendants <strong>du</strong> temps):2E ox⎞⎟⎠1 02 . ⎝ ⎜⎛ ⎠ ⎟⎞- Onde en partie polarisée: D<strong>et</strong>(C = ) ≠ 0. C = est la somme d'un terme non polarisé <strong>et</strong> d'un terme 100% polarisé :C = =A 0B D⎛ ⎞⎜ ⎟⎝ 0 A ⎠+ ⎝ ⎜⎛ D ⎠ ⎟⎞ * Goù A, B, G ≥ 0 <strong>et</strong> B.G - D.D * = 0. I non pol = 2A <strong>et</strong> I pol = B + GUn calcul algébrique donne : I pol = C xx + C yy - 2.A = (C xx + C yy ) 2 - 4.(C xx .C yy - C xy .C yx ).I polPar suite, le degré de polari<strong>sa</strong>tion est : P = =I pol + I non polQ 2 +U 2 +V 2= 1 - 4.D<strong>et</strong>(C= )I(C xx + C yy ) 2Toute onde peut être 100% polarisée (P = 1, car I 2 = Q 2 +U 2 +V 2 ), partiellement polarisée (P < 1) outotalement non polarisée (P = Q = U = V = 0).• Polari<strong>sa</strong>tion linéaire (V=0)La polari<strong>sa</strong>tion linéaire (V = 0) est très fréquente, car les diffusions d'ordre 1 créent c<strong>et</strong>te polari<strong>sa</strong>tion.* Direction de polari<strong>sa</strong>tion : α = 0.5.tan -1 (U/Q).Q 2 +U 2IE 2 α -E 2α+π/2* Degré de polari<strong>sa</strong>tion : P = =E 2 α +E 2α+π/2Si l'axe Ox est parallèle à la direction de polari<strong>sa</strong>tion, i.e. direction où |Ē| est maximal, alors U=0, <strong>et</strong> parsuite P=Q/I. <strong>Le</strong>s termes Q <strong>et</strong> U dépendent des axes Ox <strong>et</strong> Oy choisis, contrairement à P <strong>et</strong> I.* Mesures : une <strong>mesure</strong> effectuée avec un polarimètre tourné d'un angle θ par rapport à l'axe Ox donne : E 2 (θ)= 0.5.[I + Q.cos2θ + U.sin2θ]. On a bien : θ = 0 ⇒ E 2 = E 2 x <strong>et</strong> θ = π/2 ⇒ E 2 = E 2 y. Trois <strong>mesure</strong>s (i.e., I, Q, U)<strong>son</strong>t donc suffi<strong>sa</strong>ntes pour déterminer une polari<strong>sa</strong>tion linéaire.• Lumière naturelleUne source naturelle ém<strong>et</strong> en général un rayonnement non polarisé. En eff<strong>et</strong>, toute source est équivalente à untrès grand nombre d'oscillateurs plus ou moins indépendants <strong>et</strong> dont la <strong>du</strong>rée de vie ∆t o est finie (en généraltrès inférieure à la <strong>du</strong>rée des <strong>mesure</strong>s). Par suite, <strong>son</strong> rayonnement est la superposition d'un très grand nombred'états de polari<strong>sa</strong>tion associés à l'émission indépendante <strong>et</strong> aléatoire de ses oscillateurs. Ce rayonnement peutêtre représenté par la superposition de 2 ondes polarisées rectilignement orthogonales avec un dépha<strong>sa</strong>ge quivarie rapidement <strong>et</strong> de manière aléatoire ; i.e., ces 2 ondes <strong>son</strong>t dites incohérentes.0 1


LE RAYONNEMENT, SON ROLE ET SA MESURE 49Annexe 4 : REFLEXION D'UNE SURFACE PLANELa réflexion <strong>et</strong> la réfraction surviennent à l'interface de deux milieux d'indices de réfraction n 1 <strong>et</strong> n 2 . Ellesdépendent de la valeur de ces indices ainsi que <strong>du</strong> rapport "dimension de la rugosité de l'interface / longueurd'onde <strong>du</strong> rayonnement incident". Ainsi, un milieu peut se comporter comme une surface lisse (i.e., réflectancespéculaire) si <strong>sa</strong> rugosité est très inférieure à la longueur d'onde <strong>du</strong> rayonnement incident. La cohérence del'onde incidente est alors conservée contrairement au cas de la réflexion diffuse.I. Réflexion sur surface lisse (diélectrique isotrope non magnétique)<strong>Le</strong> principe de Fermat (i.e., stationnarité <strong>du</strong> chemin optique de la lumière) donne la relation dn.ūdr = grad(n) - quirelie le chemin optique dr selon ū lors de mécanismes de réflexion <strong>et</strong> de réfraction en présence de variationlocale de de l'indice de réfraction n. Dans le cas d'une interface plane <strong>et</strong> lisse entre deux milieux d'indices deréfraction n 1 <strong>et</strong> n 2 . (Figure 47), c<strong>et</strong>te loi donne une représentation vectorielle des lois de Snell-Descartes :n in .ū in - n out.ū out = a.- nū in <strong>et</strong> ū out <strong>son</strong>t les vecteurs unitaires des directions de l'onde avant <strong>et</strong> après interaction, a est un nombre réel <strong>et</strong> - nest le vecteur unitaire normal à l'interface (i.e., parallèle au gradient de l'indice n).ūinFigure 47 : Réflexion <strong>et</strong> réfraction.ū tn -n 2* Réflexion : n out = n 1 <strong>et</strong> ū out = ū r ⇒ θ r = θ iθ iθ r ū r* Réfraction : n out = n 2 <strong>et</strong> ū out = ū t ⇒ n 1 .sinθ i = n 2 .sinθ tn 1θ tL'écriture de la continuité des champs électriques <strong>et</strong> magnétiques au niveau d'une interface "lisse" entre 2milieux plans con<strong>du</strong>it aux coefficients de réflectance <strong>et</strong> de transmittance de c<strong>et</strong>te interface. Elle perm<strong>et</strong> der<strong>et</strong>rouver les lois de Snell-Descartes. Il convient de distinguer les polari<strong>sa</strong>tions horizontale <strong>et</strong> verticale :E iv + E rv = E tv H iv + H rv = H tv D ih + D rh = D th B ih + B rh = B thE 1vH 1HzD 1HB 1VFigure 48Champs électriques <strong>et</strong> magnétiques àl'interface de 2 milieux 1 <strong>et</strong> 2.E 2vH 2HD 2H B 2VE i = E o .exp[i(k x .x-k z .z)]zE i = E o .exp[i(k x .x-k z .z)]zE r = r e .E o .exp[i(k x .x-k z .z)]H iθ i θrE iH rE rE iH iH rE rxxθ tE ta) b)H tE t = t e .E o .exp[i(k x .x-k z .z)]H tE tFigure 49 : Réflexion <strong>et</strong> transmission d'ondes sur une interface plane.(a) Polari<strong>sa</strong>tion verticale/parallèle (champ incident Ē i dans le plan d'incidence). (b) Polari<strong>sa</strong>tionhorizontale/perpendiculaire (Ē i normal au plan d'incidence). <strong>Le</strong>s coefficients de réflectance <strong>et</strong> d<strong>et</strong>ransmittance de l'amplitude des champs Ē <strong>et</strong> B - <strong>son</strong>t respectivement (r e , t e ) <strong>et</strong> (r m , t m ).


LE RAYONNEMENT, SON ROLE ET SA MESURE 50• Ondes de polari<strong>sa</strong>tion parallèle/verticaleOnde incidente Onde transmise Onde réfléchieE ix = -a.cosθ i .A iE iy = 0E iz = -a.sinθ i .A iE tx = -t ev .a.cosθ t .A tE ty = 0E tz = -t ev .a.sinθ t .A tE rx = r ev .a.cosθ r .A rE ry = 0E rz = -r ev .a.sinθ r .A rE dans (xOz) ⇒ B // Oy B t // Oy B r // OyB x = B z =0B y = a.A i /cB tx = B tz = 0B ty = n.t ev .a.A t /cB rx = B rz = 0B ry = r ev .a.A r /coù A i = exp[i(x.k ix -z.k iz -ωt)], A t = exp[i(x.k tx -z.k tz -ωt)], A r = exp[i(x.k rx +z.k rz -ωt)] <strong>et</strong> k - = 2πλ o.n -r ev (θ i ) = r e// (θ i ) = - tg(θ i -θ t )tg(θ i+θ t)1θ i ≈ 0 : θ t ≈n .θ 1-ni, r ev ≈1+n ≈ r 2mv < 0, t ev ≈1+n , t mv ≈ 2n1+n2cosθt ev (θ i ) = t e// (θ i ) =i.sinθ tcos(θ i-θ t).sin(θ i+θ t)πθ i ≈2 : r ev ≈ 1 <strong>et</strong> t ev ≈ 0.avec n 1 .sinθ i = n 2 .sinθ tr ev change de signe quand θ i passe de 0° à 90°. Il est nul quand l'onde incidente fait vibrer les dipôles <strong>du</strong>milieu selon la direction de réflexion, car ils n'in<strong>du</strong>isent alors pas de champ selon c<strong>et</strong>te direction. C'est laconfiguration de l'angle de Brewster: (θ i +θ t )= π 2 , i.e., tgθ i=n.• Onde incidente de polari<strong>sa</strong>tion perpendiculaire/horizontaleOnde incidente Onde transmise Onde réfléchieE ix =E iz =0E tx =E tz =0E iy =a.AE ty =t eh .a.A tE i // Oy ⇒ B i dans (xOz) B t dans (xOz)B ix =a.A i .cosθ i /cB iy =0B iz =a.A i .sinθ i /cB tx =n.a.A t .t eh .cosθ t /cB ty =0B tz =n.a.A t .t eh .sinθ t /cE rx =E rz =0E ry =r eh .a.A rB r dans (xOz)B rx =-a.A r .r eh .cosθ r /cB ry =0B rz =a.A r .r eh .sinθ r /cr eh (θ i ) = - sin(θ i -θ t )sin(θ i+θ t) >0 ∀θ 2cosθi t eh (θ i ) = i.sinθ tsin(θ i+θ t)1-nθ i ≈ 0 : r eh ≈1+n ≈ r 2ev t eh ≈ t ev ≈1+n t mh ≈ t mv ≈ 2n1+nAvec la constante diélectrique K = K r + i.K i = n 2 : r 2 (θ (p-cosθeh i) = i) 2 +q 2(p+cosθ i) 2 +q 2 <strong>et</strong> r 2 (θ (K r .cosθev i) =i-p) 2 +(K i .cosθ i-q) 2(K r .cosθ i+p) 2 +(K i .cosθ i+q) 2où p = 1 2 .[ (K r - sin 2 (θ i)) 2 +K 2 i + K r - sin 2 θ i ] 1/2 <strong>et</strong> q = 1 2 .[ (K r - sin 2 (θ i)) 2 +K 2 i - K r + sin 2 θ i ] 1/22q.cosθ i2.K i .K r .p - (K 2 r-K 2 i).q<strong>et</strong> les dépha<strong>sa</strong>ges Φ h <strong>et</strong> Φ v : tanΦ h =p 2 + q 2 -cos 2 <strong>et</strong> tanΦθ v = 2.cosθ i .i (K 2 r+K 2 i).cos 2 θ i - (p 2 + q 2 )• Milieux avec peu de pertes (K i


LE RAYONNEMENT, SON ROLE ET SA MESURE 51• Facteurs de réflectanceVu que la puis<strong>sa</strong>nce d'une onde est W =W out (θ r )R dh (θ i ) =W in (θ i ) = (E r xH * r )( ExH*2 ) :(E i xH i * ) = 12 . ε oµ o.n 1r .E r 2 (z=0)12 . ε oµ o.n 1i .E i 2 (z=0)2E r= 2 = r 2 E τ W out (θ t )e dh(θ i ) =i W in (θ i ) = n.t2(θ e i). cosθ tcosθ i- Onde non polarisée : R dh (θ i ) = 0.5 [r 2 ev (θ i) + r 2 eh (θ i)] τ dh (θ i ) = 0.5 [t 2 ev (θ i) + t 2 eh (θ i)].- Incidence normale : R dh (0) = r 2 e (0) = (n r - 1) 2 + n i2(n r + 1) 2 + n i2π.r 2 e(θ i ) <strong>Le</strong> facteur de réflectance bi-directionnel moyen pour un angle de diffusion ∆Ω r est R dd (θ i ,∆Ω r ) =cosθ r .∆Ω r1 .00 .90 .80 .70 .60 .50 .40 .30 .22|r eh|Figure 50 :2 Facteurs de réflectance spéculaire R dh (θ i )| 2 2verticale r ev <strong>et</strong> horizontale reh.|r evn = 8n = 3L'angle d'incidence θ v varie de 0° à 90°.Il est considéré 3 indices de réfraction(n = 1,33; n = 3; n = 8). Ces indices <strong>son</strong>tceux de l'eau dans les domainesoptique (K r ≈ 1.77), infrarouge lointain(K r ≈ 9) <strong>et</strong> micro-onde (K r ≈ 70 à1 GHz).0 .1n = 1 .300 1 0 ° 2 0 ° 3 0 ° 4 0 ° 5 0 ° 6 0 ° 7 0 ° 8 0 ° 9 0 °Une particularité de la compo<strong>sa</strong>nteverticale r ev est de s'annuler.0.8Mo<strong>du</strong>leRh180160Phase (degrés)0.60.4Rv10MHz1208010MHz10GHz0.210GHz4000.030.10.5 1 5 10 50 90°00.030.10.51 5 10 50 90°0.8M o<strong>du</strong>lePhase (degrés)180160 10M Hz100M Hz10GHz0.610MHz100M Hz1GHz10GHz12030MHz1GHz0.430MHz800.24000.030.10.5 1 5 10 50 90°00.030.10.51 5 10 50 90°Figure 51: Mo<strong>du</strong>le <strong>et</strong> phase des coefficients de réflexion selon l'angle d'incidence <strong>du</strong> sol (haut) <strong>et</strong> mer (bas).Polari<strong>sa</strong>tion verticale <strong>et</strong> polari<strong>sa</strong>tion horizontale. La compo<strong>sa</strong>nte complexe n i (absorption) explique quela compo<strong>sa</strong>nte verticale ne s'annule pas pour l'angle de Brewster, mais est seulement minimale. L'axehorizontal est gra<strong>du</strong>é selon le complémentaire de l'angle d'incidence.


LE RAYONNEMENT, SON ROLE ET SA MESURE 52RRλa) b)Figure 52 : Diffusion pour λ ≈ bande spectrale d'absorption λ a (K r 5.7 cmh


LE RAYONNEMENT, SON ROLE ET SA MESURE 53I. DéfinitionsAnnexe 5 : DIFFUSIONIl est tout d'abord considéré la diffusion <strong>et</strong> l'absorption d'une onde électromagnétique par une particulesphérique (indice de réfraction n=n r +i.n i ; section géométrique σ). La fluorescence <strong>et</strong> la diffusion Raman <strong>son</strong>tignorées. <strong>Le</strong>s grandeurs descriptives majeures pour l'absorption <strong>et</strong> la diffusion <strong>son</strong>t indiquées. Ω s <strong>et</strong> Ω v <strong>son</strong>t lesdirections incidentes <strong>et</strong> de diffusion. ∆Ω s <strong>et</strong> ∆Ω v très faibles pour les grandeurs directionnelles.- Section efficace de diffusion : σ d (Ω s ) =- Section efficace d'absorption : σ a (Ω s ) =W dE(Ω s ) = Puis<strong>sa</strong>nce diffusée par la sphèreEclairement directionnel (L(Ω s ).∆Ω s )W aE(Ω s ) = Puis<strong>sa</strong>nce absorbée par la sphèreEclairement directionnel (L(Ω s ).∆Ω s )- Section efficace d'extinction : σ ex (Ω s ) = W exE(Ω s ) = Puis<strong>sa</strong>nce interceptée par la sphèreEclairement directionnel (L(Ω s ).∆Ω s ) = σ d(Ω s ) + σ a (Ω s )σ d (Ω s )- Efficacité de diffusion, absorption <strong>et</strong> extinction : q d (Ω s ) =σ , q a = σ a (Ω s ) σ ex (Ω s )<strong>et</strong> qσ ex = = qσ d (Ω s ) + q a (Ω s )- Albédo de diffusion simple : ω(Ω s ) =W dW ex (Ω s ) =q dq ex (Ω s ) =σ dσ ex (Ω s )- Fonction de phase de la sphère P(Ψ sv ) : dW d(ΩdΩ s ,Ω v ) = E(Ω s ).σ d (Ω s ). P(Ψ sv)v 4πavec ⌡⌠ P(Ψ sv ).dΩ v = 4π où Ψ svest l'angle de phase, soit "π - angle entre (Ω s ) <strong>et</strong> (Ω v )". Pour une diffusion isotrope : P(Ψ sv ) = 1.La luminance diffusée par une sphère selon Ω v (i.e., puis<strong>sa</strong>nce diffusée par unité de surface efficace d'extinctionσ ex (Ω v ) <strong>et</strong> par unité d'angle solide), <strong>sa</strong>chant que pour une sphère σ ex (Ω v ) = σ ex ∀ Ω v , est :L(Ω v ) = E(Ω s ) . σ d. P(Ψ sv)σ ex 4π= E(Ω s).ω (Ω s ). P(Ψ sv)4πII. Diffusion de MieLa théorie de Mie donne les équations qui régissent la diffusion d'une onde électromagnétique par une particulesphérique. Elle résout l'équation d'onde dans un système de coordonnées sphériques en tenant compte de lacontinuité de certaines compo<strong>sa</strong>ntes <strong>du</strong> champ électromagnétique à l'interface de la sphère.L'équation d'onde (incidente ou diffusée) générale dans un système de coordonnées sphériques est:∝ lF(r,θ,φ,t) = Σ Σ [C l .h (1)l ( .rl=0 m=0 v 2) + D l.h (2)l ( .rv 2)] . [A lm.Ψ pairl,m(θ,φ) + B lm .Ψ impairl,m (θ,φ)] . e -i2π.ν.t- F(r,θ,φ,t) peut être le champ électrique ou magnétique de l'onde. Il représente la superposition d'ondes sepropageant vers <strong>et</strong> à partir <strong>du</strong> centre de la sphère ; loin de la sphère les champs varient en 1/r.- h (1)l ( 2π .r) <strong>et</strong> h(2)λ l ( 2π λ .r) <strong>son</strong>t les fonctions sphériques de Hankel <strong>du</strong> 1er <strong>et</strong> 2 ème type.- Ψ pairl,m(θ,φ) <strong>et</strong> Ψ impairl,m (θ,φ) <strong>son</strong>t les harmoniques sphériques paires <strong>et</strong> impaires.4πq ex0 5 10 15 20 25 30 3543n=1.33n=1.40n=1.4521Particule de quartz (<strong>mesure</strong>)n=1.45 + i 0.250κFigure 54 : Efficacité d'extinction q ex (κ,n) pour 4 valeurs de l'indice de réfraction n (n réel ⇒ q ex =q d ).


LE RAYONNEMENT, SON ROLE ET SA MESURE 54<strong>Le</strong>s expressions analytiques des efficacités d'extinction, d'absorption <strong>et</strong> de diffusion de la sphère ainsi que de lafonction de phase de la sphère peuvent être déterminées à partir de F(r,θ,φ,t). Ce <strong>son</strong>t des séries infinieslentement convergentes. Elles n'ont peu de termes que si le rayon a de la sphère est très p<strong>et</strong>it devant la longueurd'onde λ. Elles <strong>son</strong>t appelées "solutions de Mie". Elles ne dépendent que de l'indice de réfraction (n = n r + i.n i ),<strong>du</strong> rapport κ = 2π.a/λ, <strong>et</strong> de la polari<strong>sa</strong>tion de l'onde incidente,- n réel : q ex varie comme κ 4 pour κ


LE RAYONNEMENT, SON ROLE ET SA MESURE 55Degré de polari<strong>sa</strong>tion0.8Rayleigh: κ


LE RAYONNEMENT, SON ROLE ET SA MESURE 56La section efficace différentielle de diffusion σ d (Ψ,Φ) de la charge q est définie par :dW d (Ω)dΩ= W i. dσ d(Ω)dΩε o .c.E 2 ioù Ω(θ,ϕ), dΩ = sinθ.dθ.dϕ, ϕ = Φ + cste, W =2m<strong>et</strong> E i =q.ω 2 .[(ω 2 -ω 2 r + 2i.ω f .ω].γ⇒dσ d (Ψ,Φ)dΩ2 [sin= r 2 Φ+cos 2 Φ.cos 2 θ].ω 4e. [ω 2 r -ω 2 + 2i.ω.ω f ] 2 r e ≈4π.ε o .m.c2 rayon classique de l'électron.q 2Pour un milieu d'indice de réfraction moyen K (K = n 2 ), avec une densité N de diffuseurs polari<strong>sa</strong>bles :- Milieu peu dense :- Milieu dense :N.q 2m.ε o .[(ω 2 r-ω 2 ) + 2.i.ω.ω f ] = n2 (ω) - 1N.q 2m.ε o .[(ω 2 r-ω 2 ) + 2.i.ω.ω f ] = n2 (ω) - 1n 2 (ω) + 2⇒ dσ d(Ψ,Φ)dΩ= σ r (λ).[sin 2 Φ+cos 2 Φ.cos 2 θ]où σ r (λ) est la section efficace différentielle de diffusion arrière (rétrodiffusion) : σ r (λ) = dσ d(θ=π)dΩσ r (λ) = π2 .(n 2 -1) 2N 2 .λ 4 (milieu peu dense) <strong>et</strong> σ r (λ) = 9.π2 .(n 2 -1) 2N 2 .λ 4 .(n 2 +2)2 (milieu dense)<strong>Le</strong>s rayons incidents <strong>et</strong> diffusés ont même longueur d'onde λ. La pul<strong>sa</strong>tion propre électronique ω o est dansl'UV. Dans la basse atmosphère (z < 100 km) : σ r (λ) ≈ 5.45.[ 550λ(nm) ]4 .10 -28 cm 2 .sr -1 . Par suite, au niveau de lamer (N≈2.55 10 19 mol.cm -3 ), le coefficient de rétrodiffusion atmosphérique volumique à λ = 0.5 µm estN.σ r (λ) ≈ 1.39 10 -8 cm -1 .sr -1 . <strong>Le</strong> terme σ r (λ) dépend des molécules : à 0.7 µm avec z < 100 km, σ r (λ) ≈ 2.10 -28 cm 2 .sr -1 , avec σ r (N 2 ) ≈ 2.14.10 -28 cm 2 .sr -1 , σ r (H 2 ) ≈ 0.44.10 -28 cm 2 .sr -1 <strong>et</strong> σ r (He) ≈ 0.03.10 -28 cm 2 .sr -1∀ΦDiffusion hémisphérique : σ d (λ) =⌠⌡4πdσ d (Ω)dΩ = 8π 3 .σ 8π .(nr(λ). Milieu peu dense : σ d (λ) =2 -1) 23 .π2 N 2 .λ 4 .[ 6+3.δ6-7.δ ]<strong>Le</strong> terme δ= W d ⊥W d//, où W d// = compo<strong>sa</strong>nte parallèle (verticale) au plan d'incidence (γ - , k - i), pour un milieu peudense, intervient, car la diffusion polarise. Dans l’atmosphère, δ est faible.Section efficace de diffusion selon θ (onde incidente non polarisée) : dσ d(θ)dΩ = 12π . ⌡ ⌠dσ d(θ,Φ)dΩ .dΦ = 12 .σ r(λ).(1+cos 2 θ)• Calcul de σ D à partir <strong>du</strong> rayonnement d'un dipôle excitéε o .c.E 2Soit un champ incident E (i.e. W i = ) sur une sphère de rayon a <strong>et</strong> de constante diélectrique K2sph = n 2 sph . Du3fait de <strong>sa</strong> polari<strong>sa</strong>tion, la sphère a un champ local E.K sph +2 <strong>et</strong> non E. Si |n sph|.a


LE RAYONNEMENT, SON ROLE ET SA MESURE 572π.ab.) Ré<strong>son</strong>ance : κ =λ ≈ 1Par rapport au cas κ


LE RAYONNEMENT, SON ROLE ET SA MESURE 58géométriquement interceptée par la particule est absorbée ou diffusée par réfraction <strong>et</strong> réflexion, alors que lerayonnement qui passe à une distance inférieure à 2.a de la sphère est la cause majeure de la diffraction.La diffusion par diffraction est représentée par:dW diff(ΩdΩ s ,Ω v ) = E(Ω s ).σ.q diff (Ω s ). P diff(Ψ sv )v 4πavec q diff = 1 <strong>et</strong> P diff (Ψ sv ) = κ 2 .[2. J 1 (κ.sin(π-Ψ sv))]κ.sin(π-Ψ sv )2où J 1 est une fonction de Bessel <strong>du</strong> 1 er type d'ordre 1. La fonction J 1 (κ.sin(π-Ψ sv ))/κ.sin(π-Ψ sv ) oscille avecune intensité décrois<strong>sa</strong>nte selon κ.sin(π-Ψ sv ). Elle est donc maximale (i.e., pic de diffraction) pour Ψ sv = ππdans un cône de demi angle ∆α =2κ = λ 4a .<strong>Le</strong> phénomène de diffraction ne dépend que de la dimension de la particule. Il ne dépend pas de <strong>sa</strong> nature. Ladiffraction d'une onde incidente non polarisée est donc non polarisée. La théorie de la diffraction ne peut êtreappliquée qu'aux particules isolées, car pour un milieu composé de particules qui se touchent (e.g. sol) ladiffraction est <strong>du</strong>e aux espaces entre particules <strong>et</strong> non directement aux particules elles-mêmes.<strong>Rayonnement</strong> incident<strong>Rayonnement</strong> incidentChamp incidentLuminance diffractéeL diff (trou)Champ électriquediffractéLuminanceincidente + diffractéeChamp électriqueincident + diffracté0 0Principe de Babin<strong>et</strong> :Trou + disque ⇒ champ Ē=0⇒ Ē diff (disque) = -Ē diff (trou)⇒ L diff (disque) = L diff (trou)<strong>Rayonnement</strong> incidentChamp électriqueincidentSomme des champsincident <strong>et</strong> diffracté.Luminance diffractéeL diff (disque)Champ électriquediffracté Ē diff (disque)0 0Figure 58 : Principe de Babin<strong>et</strong> "les luminances diffractées par un trou <strong>et</strong> par un disque <strong>son</strong>t égales".• Réflexion de surfaceSoit un rayon incident sur une sphère avec un angle d'incidence (θ,dθ). La sphère a un eff<strong>et</strong> défocali<strong>sa</strong>nt : uneonde directionnelle dont l'angle d'incidence varie de dθ par rapport à la sphère, est réfléchie dans un angle2.dθ. Ainsi, la surface circulaire dA = 2πa.sinθ.a.dθ de la sphère (Figure 59) diffuse de manière spéculaireentre les angles 2θ <strong>et</strong> 2(θ+dθ), dans l'angle solide dΩ = 2π.sin(2θ).d(2θ) = 8π.sinθ.cosθ.dθ.dW pol (Ω) = E(Ω s ).dA.cosθ.R pol (θ) = 2π.a 2 .E(Ω s ).R pol (θ).cosθ.sinθ.dθoù pol indique la polari<strong>sa</strong>tion verticale ou horizontale. R pol est la réflectance de Fresnel. L'on a :dW pol (Ω)dΩ = E(Ω s).σ. R pol(Ψ sv /2)où Ψ4πsv =2θ, dΩ = 2π.sinΨ sv .dΨ sv . <strong>et</strong> σ = π.a 2 .- Onde incidente de polari<strong>sa</strong>tion linéaire (angle de polari<strong>sa</strong>tion η) :


LE RAYONNEMENT, SON ROLE ET SA MESURE 59- Onde incidente non polarisée :dW(Ω)dΩ= σ4π .E(Ω s).[cos 2 η.R //(Ψ sv /2) + sin 2 η.R ⊥(Ψ sv /2)]Vu que R h ≥ R v , si l'onde incidente est non polarisée, l'onde diffusée tend à être de polari<strong>sa</strong>tion horizontale.dW spe(ΩdΩ s ,Ω v ) = E(Ω s ).σ.q spe . P spe(Ψ sv )v 4π1où q spe .P spe (Ψ sv ) =2 .[R h( Ψ sv2 ) + R v( Ψ sv2 )] θ = Ψ sv2La fraction de l'onde incidente sur la particule qui est réfléchie de manière spéculaire est :π/21 dW speq spe =[R h(θ) + R v(θ)].cosθ.sinθ.dθ où dΩ = 8π.sinθ.cosθ.dθ.π.a 2 .E(Ω s ) . ⌡ ⌠ (ΩdΩ s ,Ω v ).dΩ v =v⌡ ⌠02π• RéfractionUn rayon incident sur la particule est réfracté à l'interface "atmosphère - particule", puis subit diversesréflexions internes pour finalement sortir de la particule avec une ultime réfraction.θ i2.dθFigure 59 :Réfraction par une sphèredθθ iθ iθ'θ'θ'2θ'-θ iθ idAθ'Ψ2θ i -2θ'θ iπ-4θ'+θ iConsidérons le cas d'un rayon de luminance L pol qui ne subit aucune réflexion interne, <strong>et</strong> dont l'angled'incidence sur la sphère est θ i . Une fraction R pol (θ i ).L pol (Ω i ) est réfléchie de manière spéculaire par lapremière surface. En suppo<strong>sa</strong>nt que les pertes par absorption <strong>son</strong>t faibles l'on a :R h (θ i ) = r 2 eh(θ i ) = [ cosθ i - n r .cosθ'cosθ i + n r .cosθ' ]2 <strong>et</strong> R v (θ i ) = r 2 ev(θ i ) = [ n r.cosθ i - cosθ'n r .cosθ i + cosθ' ]2La luminance réfractée [1-R pol (θ i )].L pol (Ω i ). cosθ iest transmise dans la sphère par réfraction selon la directioncosθ'θ'. Son facteur d'atténuation par absorption <strong>du</strong>rant le traj<strong>et</strong> ∆l = 2a.cosθ' dans la sphère est exp(-α.∆l), où lecoefficient d'absorption est α = 4π.n i /λ. Elle va être pour partie réfléchie dans la sphère, avec un angled'incidence "interne" égal à θ'. En fait, les coefficients de réflexion interne pour une incidence θ' <strong>son</strong>t égauxaux coefficients de réflexion externe pour une incidence θ i . La fraction réfléchie est donc R pol (θ i ) <strong>et</strong> la fractiontransmise est [1-R pol (θ i )] 2 .e -α.∆l . cosθ' , avec |Lcosθ pol (Ω')| = |L pol (Ω i )|.[1-R pol (θ i )] 2 .e -α.∆l . Il faut noter que pour touteidirection, les rayons restent dans le plan d'incidence.L'angle de phase entre l'onde incidente sur la sphère <strong>et</strong> l'onde réfractée, <strong>sa</strong>ns réflexion interne, est : Ψ = π-2.(θ i -θ'), avec n.sinθ' = sinθ i . Ψ est minimal pour θ i = π/2 ; Ψ min = 2.θ c , où θ c = sin -1 (1/n) est l'angle critique deréflexion interne. <strong>Le</strong> demi angle <strong>du</strong> cône compatible avec la réfraction avant est donc π-Ψ min , soit π-2.θ c .L'énergie réfractée après un seul traj<strong>et</strong> dans la sphère est :dW 1,pol (θ i ) = E pol (Ω s ).dA.cosθ i .[1 - R pol (θ i )] 2 .e -α.∆ldans dΩ v = 2π.sinΨ.dΨdW 1,pol (θ i)dΩ v= E pol (Ω s ).2π.a 2 .[1 - R pol (θ i )] 2 .e -4.n i.κ.cosθ' . sinθ i .cosθ i .dθ i2π.sinΨ.dΨ


LE RAYONNEMENT, SON ROLE ET SA MESURE 60L'énergie réfléchie vers l'intérieur de la particule peut être atténuée <strong>et</strong> réfléchie plusieurs fois avant d'êtrefinalement réfractée hors de la particule. A chaque "réflexion interne + atténuation", l'onde est : (1) atténuéed'un facteur R pol (θ i ), (2) atténuée d'un facteur exp(-4π.κ.n i .cosθ'), <strong>et</strong> (3) déviée d'un angle additionnel (π -2.θ'). L'intensité réfractée dans l'angle solide dΩ v après N traj<strong>et</strong>s dans la particule est :dW N,pol (θ i)dΩ v= E pol (Ω s ). σ 4π .[1 - R pol(θ i )] 2 .[R pol (θ i )] N-1 .e -4N.n i.κ.cosθ' .F N (Ψ,θ i ,θ')On appelle facteur de focali<strong>sa</strong>tion le terme F N (Ψ,θ i ,θ') = | 4.sinθ i .cosθ isinΨ.(dΨ/dθ i) |où Ψ = |N.π + 2θ i - 2N.θ'|dΨ= 2.(1-N. dθ'1-sin) = 2.[1 - N.2 θ idθ idθ in 2 -sin 2 ]θ i<strong>Le</strong> terme dΨ/dθ i peut s'annuler. L'existence de directions pour lesquelles l'énergie réfractée est infinie est <strong>du</strong>eà une limite de validité de l'optique géométrique. L'intensité réelle, bien évidemment finie, doit être calculéeavec la théorie de Mie. L'optique géométrique perm<strong>et</strong> cependant de calculer les angles d'incidence, <strong>et</strong> donc dephase, pour lesquels surviennent les pics de diffusion par réfraction :Pic de réfraction ⇔ sinθ i =N 2 - n 2N 2 - 1Pour les gouttes d'eau, le pic de diffusion pour N = 2 correspond au phénomène de l'arc en ciel principal. Dansle visible, on a n = 1.33, si bien que θ i = 59.4°, θ' = 40.2° <strong>et</strong> Ψ = 42°.π<strong>Le</strong> phénomène "glory", autre type de singularité de F N (Ψ,θ i ,θ'), survient si Ψ = 0 avec θ i ≠ 0 <strong>et</strong> θ i ≠2 .La diffusion par réfraction est la somme des "réfraction + réflexion interne" successives d'ordre N :dW ref,pol (θ i)= E(ΩdΩ s ). σv 4π .[1 - R pol(θ i )] 2 ∝Σ (R pol (θ i )) .Ν=1N-1 .e -4Nn ii.κ.cosθ'.F N (Ψ,θ i ,θ')En fait, il est souvent considéré seulement les ordres 1 <strong>et</strong> 2 :Réfraction d'ordre 1 : pour un rayon axial, θ i =0, Ψ=π, F 1 (π,0,0)=(1-1/n) -2 . Si pour le même point d'entrée surla sphère θ i augmente, l'angle de phase Ψ décroît de π à 2θ c . La particule concentre donc l'énergie incidentedans un cône de largeur 2θ c .Réfraction d'ordre 2 : pour un rayon axial θ i =0, F 2 (0,0,0)=(1-2/n) -2 . Si pour le même point d'entrée sur lasphère θ i augmente, Ψ croit de 0 jusqu'à l'angle associé à l'arc-en-ciel. Si θ augmente encore, les rayons, depar la loi de Snell <strong>et</strong> la courbure de la sphère, ne peuvent sortir de la particule avec un angle de phasesupérieur. Ψ décroît ensuite jusqu'à la valeur minimale (3π-4.sin -1 (1/n)) associée à θ i = π/2 <strong>et</strong> sinθ' = 1/n. Si nest suffi<strong>sa</strong>mment p<strong>et</strong>it on peut avoir Ψ>2π (Ψ = 2π : phénomène <strong>du</strong> glory).La diffusion totale in<strong>du</strong>ite par une sphère de grande dimension est donc :⇒ q d,pol .P d,pol (Ψ sv ) =dW d,pol (θ i)dΩ v= dW diff(θ i)dΩ v+ dW pol,spe(θ i)dΩ v+ dW ref,pol(θ i)dΩ v4πE pol(Ω s ).σ .dW d,pol(θ i)dΩ vL'efficacité de diffusion totale est donc : q d,pol = 1= κ 2 .[2. J 1 (κ.sin(π-Ψ sv))]κ.sin(π-Ψ sv )2 + R pol (Ψ/2)∝+ [1 - R pol (θ i )] 2 . Σ [R pol (θ i )] N-1 .e -4N.ni.κ.cosθ' .F N (Ψ sv ,θ i ,θ')4π . ⌡⌠4πOnde incidente non polarisée: q d .P d (Ψ sv ) = κ 2 .[2. J 1 (κ.sin(π-Ψ sv))κ.sin(π-Ψ sv )Ν=1q d,pol .P d,pol (Ψ sv ).dΩ] 2 1+2 .[R h( Ψ 2 )+R v( Ψ 2 )] + 12 . ∝Σ {[1 - R h (θ i )] 2 .[R h (θ i )] N-1Ν=1+ [1 - R v (θ i )] 2 .[R v (θ i )] N-1 }.e -4N.ni.κ.cosθ' .F N (Ψ sv ,θ i ,θ')


LE RAYONNEMENT, SON ROLE ET SA MESURE 6110010κ>>1n=1.5Fonction de phaseTotalFigure 60 : Fonction de phas<strong>et</strong>héorique d'une grande sphère(n=1.5, κ=100).Dé<strong>du</strong>it de l'optique géométrique(diffraction exclue).10.10.010°RéfléchiRéfractéRéfractéAngle de phase30° 60° 90° 120° 150° 180°C<strong>et</strong>te fonction est proche de lafonction de phase "exacte" deMie. La diffraction explique lepic étroit à Ψ=180° (nonreprésenté ici). <strong>Le</strong> pic large"avant" est <strong>du</strong> à la réfraction,après un seul traj<strong>et</strong> interne. On aun pic à 21° (arc en ciel) <strong>et</strong> 0°("glory").1Degré de polari<strong>sa</strong>tion0.50-0.5κ>>1n=1.5Angle de phase-10° 30° 60° 90° 120° 150° 180°Degré de polari<strong>sa</strong>tion théoriqued'une grande sphère (κ=100 ;n=1.5).Dé<strong>du</strong>it de l'optique géométrique.La réflexion de surface in<strong>du</strong>it unepolari<strong>sa</strong>tion positive, l'onderéfractée après un traj<strong>et</strong> interne estpolarisée négativement. L'onderéfractée après réflexion interneest polarisée positivement. L'ondeassociée à l'arc-en-ciel estpolarisée positivement. Lapolari<strong>sa</strong>tion <strong>du</strong> glory peut êtrepositive ou négative.Ainsi, en résumé : dW d(Ψ,Φ)dΩ= W i .σ.q d . P(Ψ,Φ)4π- κ 1 l'efficacité de diffusion q d est sensiblement égale à q spe . La sphère est alorsdite opaque ; <strong>sa</strong> réflectance de surface reste cependant faible : q d ≈ q spe


LE RAYONNEMENT, SON ROLE ET SA MESURE 62∝- Polynômes de <strong>Le</strong>gendre : p(Ψ) = Σ b j .P j (Ψ). C<strong>et</strong>te représentation est surtout utile si la diffusion est peuj=0anisotrope, car un nombre limité de polynômes de <strong>Le</strong>gendre est alors néces<strong>sa</strong>ire.- Polynômes de Henyey-Greenstein : p(Ψ) =(1-g 2 )[1+g 2 -2g.cosΨ] 1.5où l'hypothèse d'une diffusion de symétrie azimutale (e.g., particule sphérique) perm<strong>et</strong> de définir le facteurd'asymétrie g = = 1+1cosΨ.P(Ψ).dΩ = 1 +12 . ⌡⌠ cosΨ.P(cosΨ).d(cosΨ)4π . ⌡⌠-1C<strong>et</strong>te fonction est normalisée. Elle est isotrope (p(Ψ)=1) pour g=0. La diffusion est surtout avant si g>0 <strong>et</strong>est surtout arrière si g


LE RAYONNEMENT, SON ROLE ET SA MESURE 63Diffusion deRamanRé<strong>son</strong>ance(diffusion)FluorescenceAbsorptionDiffusion inélastique par desmolécules : E=hν-hν'.Ré<strong>son</strong>ance si le niveau virtuelest proche <strong>du</strong> plus faibleniveau d'énergie E i devibration <strong>du</strong> plus faible niveaud'énergie électronique.Correspondance entrefréquence incidente <strong>et</strong>transition atomique ⇒ grandesection efficace de diffusionélastique.hν proche de ∆E, où l'étatexcité est un état de vibrationassocié à un état d'excitationélectronique.Ré<strong>son</strong>ance si hν ≈ ∆E.<strong>Le</strong>s collisions moléculairespeuvent occasionner destransitions rotationnelle<strong>sa</strong>vant l'émission hν'. Il endécoule une bande large prèsde hν'.Fréquence = banded'absorption d'une moléculeE iniveau virtuelhν'hν ___ niveau de vibration __________ niveau de base ________hνStokes ∆E Anti Stokes_____________hν_____________-------------------------------------____________hνhν'niveau exciténiveau de baseniveau d'excitationélectronique--------- niveaux vibrationnels---------- <strong>du</strong> niveau de base_____________ niveau de basehν_____________ niveau excité_____________ niveau de baseTableau 1 : Interactions pour des ondes monochromatiques cohérentes.ElastiqueNonélastiqueMécanisme σ(Ω s ,Ω v ) (cm 2 .sr -1 ) Durée de vie (s)Diffusion de RayleighDiffusion ré<strong>son</strong>anteDiffusion de MieDiffusion ordinaire de RamanDiffusion ré<strong>son</strong>ante de RamanFluorescenceFluorescence ré<strong>son</strong>anteFluorescence à bande largeAbsorption ré<strong>son</strong>ante10 -27≤10 -1410 -27 à 10 -2010 -27 à 10 -910 -30 à 10 -2910 -30 à 10 -23≈10 -2310 -23 à 10 -16≈10 -16≈10 -15 cm 2 (totale)10 -14 à 10 -6≤10 -14 (selon taille d'aérosol)≤10 -14≤10 -14 à ≤10 -8≤10 -10 à ≤10 -8≤10 -8 à ≤10 -1≈10 -8Tableau 2 : Sections efficaces <strong>et</strong> <strong>du</strong>rées de vie de mécanismes.


LE RAYONNEMENT, SON ROLE ET SA MESURE 64Annexe 6 : EMISSION THERMIQUE ET EQUILIBRE THERMODYNAMIQUEI. THEORIE CLASSIQUE DE LA DISPERSIONUne onde qui se propage dans un milieu le polarise <strong>et</strong> y crée une con<strong>du</strong>ction. Ceci est souvent représenté pardes paramètres macroscopiques (e.g., constante diélectrique K <strong>et</strong> indice de réfraction n = K). L'expressionanalytique de la relation de dispersion K(ω) est démontrée ici à partir de descriptions microscopiquesschématiques de la polari<strong>sa</strong>tion (modèle de Lorentz) <strong>et</strong> de la con<strong>du</strong>ction (modèle de Drude) de la matière.I.1 POLARISATION DE LA MATIEREI.1.1 DéfinitionsConsidérons ici l'action d'une onde électromagnétique (Ē, B - ) de polari<strong>sa</strong>tion rectiligne selon Ox (i.e. Ē//Ox) surun milieu isolant (non con<strong>du</strong>cteur) constitué de particules de charge q, de masse m <strong>et</strong> de densité N. Toutecharge q est soumise à la force de Laplace : F - = q.(Ē + ūxB - ) où ||Ē|| = c.||B - ||q.ūxB - est négligé devant q.Ē, car on suppose u


LE RAYONNEMENT, SON ROLE ET SA MESURE 65I.1.2 Polari<strong>sa</strong>tion électronique <strong>et</strong> ionique (modèle de Lorentz)<strong>Le</strong> modèle de Lorentz donne l'équation <strong>du</strong> mouvement oscillatoire d'oscillateurs (e.g., électrons ou ions demasse m <strong>et</strong> de charge q) dans un plasma unidimensionnel.mx" + 2ω f .m.x' + m.ω 2 o .x = q.E (position centrale d'équilibre : x = 0)q.E est la force de Laplace, m.ω 2 .x est la force de rappel élastique <strong>et</strong> 2ω o f.m.x' est la force de freinage.• Sans forçage (E=0)On a alors : x = x o .exp[(i ω 2 o -ω2 f - ω f).t] = x o .exp[iω res .t] où ω res = ω 2 o -ω2 f + i.ω f.La position de la charge q est x = x o .e -ω f .t .cos( ω 2 o -ω2.t). <strong>Le</strong> terme f e-ω f .t est la diminution de l'amplitude x o avec le1 1temps, <strong>du</strong> fait de la force de freinage -2ω f .m.x'. L'énergie instantanée est: W =2 .m.x'2 +2 .m.ω2 o .x2 . L'énergiemécanique moyenne sur une période T =2πω 2 o -ω2 f1, à l'instant t est T =2 .m.ω2 o .x2 o .e-2ω f.t = T .e -2ωf.t .L'énergie W décroît par rayonnement (désexcitation radiative) <strong>et</strong> collision (désexcitation collisionnelle). <strong>Le</strong>facteur de freinage 2ω f (i.e., facteur de relaxation ou de friction) est le taux de perte sur une période T : < dW dt> T = -2ω f . T . <strong>Le</strong> temps de désexcitation (i.e., <strong>du</strong>rée de vie : W(τ) = W(0).e -1 1) de W est τ = .2ω fVu qu'à l'instant t, un dipôle de charge q rayonne < dW dt > T = q 2 .x 2 o .ω 4 o12π.ε o .c 3 .e -2ωf.t 1<strong>et</strong> que T =2 .m.ω2 o .x2 o .e-2ω f.t , on a :q 2 .ω 2 o12ω f ≈6π.m.ε o .c 3 . La raie {ω o } a une largeur naturelle ∆ω =τ = 2ω f, soit ∆λ = 2π.c.∆ωω 2 =oq 23.ε o .m.c 2 .Exemple: la raie à 600nm de l'atome Na (ω o ≈ 3.10 15 s -1 1) s'amortit en τ = = 10 -8 1s, soit . ω o2ω f 2ω f 2π≈ 10 7 oscillations. L'élargissement naturel associé, i.e. ∆λ ≈ 1.2 10 -4 A (


LE RAYONNEMENT, SON ROLE ET SA MESURE 66Avec un seul type de particules, la constante diélectrique K = K r + i.K i = ε ε oa pour compo<strong>sa</strong>ntes :ω 2 pK r = 1 +.(ω2 r -ω2 )-2ω 2(ω 2 r-ω 2 ) 2 + 4.ω 2 <strong>et</strong> K i =.ω p f.ωf .ω2 (ω 2 r-ω 2 ) 2 + 4.ω 2 avec la fréquence plasma ω p =f .ω2N.q 2m.ε oq 2ω 0 <strong>et</strong> anormale si ∂K r∂ω < 0.Remarque : les relations de dispersion K r (ω) <strong>et</strong> K i (ω) devraient faire intervenir les états quantiques de lamatière. Pour cela, il faut remplacer les termes N j par N.f j où f j est la probabilité relative de transition jentre 2 états d'énergie E i <strong>et</strong> E k <strong>et</strong> de probabilités d'apparition relative D i <strong>et</strong> D k (Σ i D i = 1).I.1.3 Polari<strong>sa</strong>tion des dipôlesLa polari<strong>sa</strong>tion d'un milieu composé de dipôles permanents dépend de la polari<strong>sa</strong>bilité dipolaire statique p23kT <strong>et</strong><strong>du</strong> temps de relaxation τ, i.e. temps pour que la polari<strong>sa</strong>bilité d'un milieu initialement soumis à un champstatique diminue <strong>du</strong> facteur e. Ce temps décroît si la température augmente. Soumis à un champ E = E o .e i(ωt-kz) ,un milieu composé d'électrons, d'ions <strong>et</strong> de dipôles permanents (e.g. H 2 O) de température T a la polari<strong>sa</strong>tion :p 2P e = N.[a e + a i + a d ].E où a d =3kT . 11+i.ω.τ ⇒ N.a pol = N.[a e + a i + p 23kT . 11+i.ω.τ ] = ε o.(K-1)Si ω 2π >> 1τ la polari<strong>sa</strong>tion d'un milieu n'est qu'électronique ou ionique : P e = N.(a e +a i ).E.Rappel : Pour un milieu dense : N.a pol = 3ε o . K - 1K + 2


LE RAYONNEMENT, SON ROLE ET SA MESURE 67La polari<strong>sa</strong>tion d'orientation dipolaire explique les variations spectrales de K r (ω) <strong>et</strong> K i (ω) des molécules d'eau(Figure 43). Pour ω ≈ 2π τ (i.e., ν ≈ 104 MHz, λ ≈ 3cm), K r (ω) décroît de 80 à 5.5, <strong>et</strong> K i (ω) est maximal. AuxNbasses fréquences, seule <strong>sa</strong> compo<strong>sa</strong>nte statique intervient : K(ω) → K s = 1 + .[aε e + a i + ]. C<strong>et</strong>te dernièreo 3kTdisparaît pour ω > 10 12 Hz (λ < 0.03 cm). Elle croît si la température diminue. La con<strong>du</strong>ctivité ionique σ <strong>du</strong>e à la<strong>sa</strong>linité affecte beaucoup K i (ω) aux basses fréquences.Par suite, dans le domaine spectral où la polari<strong>sa</strong>bilité dipolaire joue un rôle, i.e. entre les basses fréquences <strong>et</strong>les fréquences de ré<strong>son</strong>ance ionique <strong>et</strong> électronique, K(ω) peut s'écrire :K(ω) = K h + K s - K h1 + iω.τ eK h = K(0), K s = K(∝) <strong>et</strong> τ e est le temps de relaxation effectif: τ e = τ. K h + 2K s + 2 (Born, 1965). τ e remplace τ, car lechamp local n'est pas le champ externe mais le champ de Mosotti. τ e est proportionnel à la viscosité η <strong>du</strong> milieu,au volume effectif <strong>du</strong> dipôle <strong>et</strong> à l'inverse de la température. Pour une molécule sphérique de rayon a : τ e ≈η. 4.π.a3k.T . Ainsi, pour l'eau à 20°C: η≈0.01 Poise. Si a = 1 A, on a τ e = 0.3 10-10 s. En fait, il faut prendre a = 0.3 A,car le temps de relaxation observé est 10 -12 s.p 21 0 28 03 01 51 011 01 0 -11 0 -3K rEC o n d u c t iv it é ( S / m ) σECC , FAG ( - 1 à - 1 0 ° C )ADBB1 0 -51 0 -2 1 1 0 2 1 0 4M H zDFG ( - 1 ° C )G ( -1 0 ° C )Figure 63: Constante diélectrique réelle<strong>et</strong> con<strong>du</strong>ctivité :A) Eau de mer (20°C, <strong>sa</strong>linité normale),B) Sol humide,C) Eau douce à 20°C,D) Sol plutôt sec,E) Sol très sec,F) Eau pure à 20°C,G) Glace d'eau douce.<strong>Le</strong>s sols se comportent comme desdiélectriques (forte permittivité, bassecon<strong>du</strong>ctivité) aux basses fréquences <strong>et</strong>comme des con<strong>du</strong>cteurs aux hautesfréquences.I.2 Con<strong>du</strong>ction (modèle de Drude)<strong>Le</strong>s propriétés électriques des con<strong>du</strong>cteurs concernent le comportement des électrons libres présents (e.g.,électrons de valence des métaux). N'étant pas soumis à une force de rappel (ω r = 0 dans le modèle de Lorentz),ces électrons ont l'équation <strong>du</strong> mouvement: m.x" = -qE - 2ω f .m.x'. <strong>Le</strong> coefficient de friction 2ω f ne représenteplus les pertes par rayonnement mais par collision. Il est proportionnel à la fréquence des collisions desélectrons avec le réseau ionique/moléculaire: 2ω f = 1/τ.N e .q 2 .EN e .q 2• Régime stationnaire (E = cste) : j = N e .q.x' = = σ2.m.ω o .E où σ o = <strong>et</strong> Nf 2.m.ω e = densité volumique d'électronsf• Régime harmonique (E = E(ω)) : j = σ.E où σ =1+iω.τ <strong>et</strong> τ = 12ω fσ o<strong>Le</strong> remplacement de ε(ω) par ε(ω) + i. σ(ω)ωdans des relations comme celle de Maxwell ik- xB - = µ o .j - - iε.µ o .ω.Ēperm<strong>et</strong> d'étendre aux milieux con<strong>du</strong>cteurs les relations développées pour les milieux non con<strong>du</strong>cteurs. Ainsi,pour un milieu <strong>sa</strong>ns polari<strong>sa</strong>tion dipolaire (ω > ω pol dipolaire ) :N e .q 2 1ε(ω) = K(ω).ε o = ε o + .2m.ω f ω.(1 + i.ω.τ) + Σ N j .q 2jm j .[(ω 2 rj -ω2 ) + 2.i.ω.ω fj ]N e : densité d'électrons libres <strong>et</strong> N j : densité d'électrons liés au réseau j.


LE RAYONNEMENT, SON ROLE ET SA MESURE 68II RAYONNEMENT ET EQUILIBRE THERMODYNAMIQUECe chapitre intro<strong>du</strong>it les phénomènes d'absorption <strong>et</strong> de diffusion électromagnétique, la notion de milieu enéquilibre thermodynamique avec <strong>son</strong> rayonnement, <strong>et</strong> le mécanisme d'émission thermique.II.1 Mécanismes d'interaction1.) Absorption vs. DiffusionL'interaction "onde - matière" est décrite ici en considérant la matière comme un ensemble d'édifices atomiques quioscillent à des fréquences spécifiques dans des intervalles très étroits centrés sur les fréquences dites de ré<strong>son</strong>anceω r (≡ différence entre des niveaux d'énergie discr<strong>et</strong>s E i de la matière). L'onde incidente polarise l'édificeatomique. C<strong>et</strong>te polari<strong>sa</strong>tion devrait être calculée par la mécanique quantique. Ici, elle est calculée avec unmodèle plus simple (i.e., plus facile à comprendre), mais cependant assez précis : le modèle de l'électronélastiquement lié.<strong>Le</strong> rayonnement intercepté par un édifice atomique est soit absorbé soit diffusé. Si la fréquence de l'ondeincidente est proche d'une fréquence de ré<strong>son</strong>ance de l'édifice atomique, il y a absorption. Ce phénomène estalors intense, mais discr<strong>et</strong> (i.e., intervalles spectraux spécifiques). L'énergie absorbée tend à faire croîtrel'énergie interne de l'édifice. Elle est ensuite rayonnée par l'édifice à des fréquences autres que la fréquence del'onde incidente. Contrairement à l'absorption, la diffusion peut survenir à toute longueur d'onde. C'est unphénomène à spectre large. L'onde diffusée a la même fréquence que l'onde incidente. La diffusion atténuel'onde <strong>sa</strong>ns l'absorber, car elle distribue tout ou partie de l'onde interceptée dans tout l'espace 4π.Une onde ν interagit d'autant plus avec un édifice atomique qu'il y a ré<strong>son</strong>ance, soit si ν = ν r , où hν r ≈ hν ij = E pj - E pi ,avec E pi <strong>et</strong> E pj des niveaux discr<strong>et</strong>s de l'oscillateur <strong>et</strong> h = 6.625 10 -34 W.s 2 = 4.1 10 -15 eV.s. <strong>Le</strong> pic de ré<strong>son</strong>ance1(ω r ) a une largeur fréquentielle ∆ω égale au facteur de friction 2.ω f <strong>du</strong> milieu <strong>et</strong> une <strong>du</strong>rée de vie τ r = .2.ω fE jν jlν ji νν lk liν ijν jk Emission (∆E ij


LE RAYONNEMENT, SON ROLE ET SA MESURE 69__ ∂Ā- Ē = -gradV -∂t ⇒ E 2.cosθr (r,t) = .[ p(t-r/c)4π.ε o r 3 + p'(t-r/c)c.r 2 ]sinθE θ (r,t) = .[ p(t-r/c)4π.ε o r 3 + p'(t-r/c)c.r 2 + p"(t-r/c)c 2 ].rE φ (r,t) = 0- B - __ µ o .sinθ= rot Ā ⇒ Bφ (r,t) =4π.[p'(t-r/c) r 2 + p"(t-r/c)]r.cB r (r,t) = B θ = 0Figure 65 : Diffusion de dipôle (v i > ∆η i ∀i)Onde incidenteE inE φ+q θ-q∆η iB inE rE θUn dipôle au repos crée un champ électrique statique alors qu'un dipôle oscillant crée des champs oscillants.Loin d'un dipôle oscillant, seuls les champs en r -1 <strong>son</strong>t non négligeables. Etant proportionnels à l'accélérationp", ces champs (i.e., E θ = ω 2 . p o.sinθ4π.c 2 . 1 .ε o r <strong>et</strong> B φ = E θc ) <strong>son</strong>t en phase, <strong>et</strong> constituent donc une onde plane. (E θ, B φ , - r)forme un trièdre. Pour les directions 'θ = 0°' <strong>et</strong> 'θ = 180°', E θ = 0 (i.e., polari<strong>sa</strong>tion verticale nulle), car le dipôlen'est pas "vu" osciller. A grande distance, un dipôle rayonne (i.e., vecteur de Poynting |Π - diff(t,r,θ)| = ε o .c.E 2 θ ) :- Eclairement directionnel instantané (W.m -2 ) : |Π - diff(t,r,θ)| = ε o .c.E 2 θ = p" 216π 2 .ε o .c 3 . sin2 θr 2 = c.π2 .sin 2 θε o .r 2 .λ 4 .cos 2 ωt- Eclairement directionnel moyen (W.m -2 ) : |Π - diff(r,θ)| = temps =32π 2 .ε o .r 2 .c 3 =2ε o .r 2 .λ 4 .p 2 o- Intensité rayonnée (W.sr -1 ) : |Π - diff(θ)| = |Π - diff(θ)|. r2 .dΩdΩ =- Puis<strong>sa</strong>nce moyenne rayonnée (W) : P r (ω) = ⌡ ⌠ |Π - diff(θ)|.dS = ⌡ ⌠sphèreω 4 .sin 2 θ32π 2 .ε o .c 3 .p 2 o =sphèredS = r 2 .dΩ = r 2 .sinθ.dθ.dφ où θ∈[0 π] <strong>et</strong> φ∈[0 2π]. sin 3 3θ =4 .sinθ- 1c.π 2 .sin 2 θ2ε o .λ 4 .p 2 o temps .dS =2 o.ω 4 412π.ε o .c 3 =3 . c.π3ε o .λ 4 .p 2 oπ4 .sin3θ ⇒ ⌡ ⌠0sin 3 4θ.dθ =3 <strong>et</strong> ⌡ ⌠sphèresin 3 θ.dΩ =<strong>Le</strong> dipôle peut être créé par une onde Ē in (t,ω) = E o .cosωt incidente sur une molécule de polari<strong>sa</strong>bilité a pol . On aalors "p - (t,ω) = a pol (ω).Ē in (t,ω) = p o .cosωt où p o = a pol (ω).E o ". Ici, l'énergie interceptée est diffusée. Vu quel'éclairement incident intercepté est temps = o, le dipôle est caractérisé par :2- une section efficace de diffusion différentielle élastique: σ d (ω,θ) =P r (ω)- une section efficace de diffusion élastique : σ d (ω) =|Π - in| = ω 4. a pol26π.ε 2 oc 4 = 8|Π - diff(θ)||Π - ω 4 .sin 2 θ=in| 16π 2 .c 4 . a 23 .π3ε 2 o. a 2polλ 4 (m 2 )σ d varie en fonction de ω, comme a 2pol . Loin de la polari<strong>sa</strong>tion dipolaire (ω > ω pol dipolaire) :8π- ω>>ω r : |a pol | = a e →m.ω 2 ⇒ σ d → σ T =6π.m 2 .ε 2 o.c 4 =3 .r2 e≈ 6.6 10 -29 m 2 section efficace Thom<strong>son</strong>, en appelantrayon classique de l'électron r e =4π.ε o .m.c 2 .σ T- ω ≈ ω r : σ d ≈4 . ω 4(ω-ω r ) 2 + ω 2 . ω2 f σ Tf ω 2 →r 4 .ω2 rπ.q 21car |a e | ≈ (a e ) = .Φ(ω) où Φ(ω) =2m.ω r π .- ω


LE RAYONNEMENT, SON ROLE ET SA MESURE 703.) Absorption <strong>et</strong> émission de rayonnement par la matièreConsidérons un milieu constitué par une densité N de dipôles éclairés par un rayonnement E(ω) peu variableselon ω. Si ω > ω pol dipolaire , les densités volumiques de puis<strong>sa</strong>nce (W.m -3 ) absorbée <strong>et</strong> diffusée <strong>son</strong>t :- Puis<strong>sa</strong>nce instantanée spectrale absorbée (W.m -3 .m -1 ): P a (t,ω) = (N.q.E.x') = N.ω. (a pol ).E 2 (t,ω)On a aussi P a (t,ω) = α a (ω).c.ε o .E 2 (t,ω), où α a (ω) = N.σ a (ω) <strong>et</strong> σ a (ω) est la section efficace d'absorption totaled'un dipôle. Vu que α a (ω) = N. ω c . (a pol )π.q 21, on a : σε a (ω) = σ a .Φ(ω), où σ a ≈ <strong>et</strong> Φ(ω) =o2.m.c.ε o π . ω f(ω r -ω) 2 + ω 2 f- Puis<strong>sa</strong>nce moyenne spectrale absorbée (W.m -3 .m -1 1) : P a (ω) = < (N.q.E.x')> T =2 .ω.N. (a pol).E 2 (ω)- Puis<strong>sa</strong>nce moyenne totale absorbée (W.m -3 1): P a = ⌡⌠P a(ω).dω ≈q 22 .ω r.N. .2ω2.m.ω r .ω f .E 2 (ω r ) = N. q2f 2.m .E2 (ω r )- Puis<strong>sa</strong>nce moyenne spectrale rayonnée (W.m -3 .m -1 N) : P r (ω) =12π . ω4ε o .c 3 .|a pol | 2 .E 2 (ω)NPour ω ≈ ω r : Max(a pol ) ≈ (a pol (ω)) ⇒ P r (ω) ≈12π . ω4ε o .c 3 .Max(a pol ). (a pol ).E 2 N q 2 .ω 3 r(ω) ≈ .2ω f 12π.m.ε o .c 3 .(a pol (ω)).E 2 (ω)Près <strong>du</strong> pic d'émission/absorption (ω ≈ ω r ), P a (ω) <strong>et</strong> P r (ω) varient tous deux comme (a pol (ω). Ceci est cohérentau fait que le néces<strong>sa</strong>ire équilibre radiatif d'oscillateurs mécaniquement isolés (i.e., P a (ω) = P r (ω) ∀ ω) impliquel'égalité des profils spectraux d'émission <strong>et</strong> d'absorption : Φ a (ω) = Φ r (ω). Pour cela, ω f doit être égale au ω f1associé à la désexcitation radiative d'un dipôle : ω f =3 . q 2 .ω 2 2r4π.ε o .m.c 3 = 13 .r ec .ω2 r.4.) Emission <strong>et</strong> détection par une antenneL'émission (resp. absorption) dipolaire est à la base de l'émission (resp. réception) des antennes micro-ondes<strong>et</strong> radio. Ainsi, un courant oscillant j(z) dans une antenne de longueur L selon l'axe Oz crée des dipôlesoscillants qui engendrent le champ électromagnétique cohérent <strong>et</strong> polarisé :E θ (r,θ,t) =⌠⌡L-p".sinθ4π.ε o .r.c 2 .exp[-iω(t- r(z)c )]p" = j'(z).dz. La distribution spatiale de E θ (r,θ,t) est sous forme de lobes <strong>du</strong> fait de la diffraction. Lalargeur <strong>du</strong> 1 er lobe de l'émission radar est égale à ∆θ= λ L . Pour une antenne demi-onde : L = λ2 . Quelle est la bande pas<strong>sa</strong>nte ∆ν minimale pour bien détecter l'impulsion E(t) = E o .cos(2π.ν o .t) où t ∈ [- ∆t ∆t2 2 ] ?<strong>Le</strong> spectre (i.e., transformée de Fourier) de E(t), i.e. E(ν) = E o . ∆t2 .[sin[π.(ν o-ν).∆t] sin[π.(ν o +ν).∆t]+] (Figure 67), a 2π.(ν o -ν).∆t π.(ν o +ν).∆tcompo<strong>sa</strong>ntes centrées sur ν = ν o <strong>et</strong> ν = -ν o , de largeur ∆ν = 2/∆t (distance des 1 ers zéros de E(ν) à ν o ou -ν o ). Lamajeure partie de l'information spectrale est dans [ν o -∆ν/2 ν o +∆ν/2]. La <strong>du</strong>rée <strong>et</strong> l'instant d'arrivée del'impulsion ne <strong>son</strong>t donc mesurés avec précision que si la bande pas<strong>sa</strong>nte <strong>du</strong> récepteur est ≥ ∆ν. <strong>Le</strong> signal n'est1cplus cohérent après un temps t tel que 2π.(ν - ν o ).t > π, soit après t > (i.e., propagation∆ν ∆ν ).E (t)E(ν)tνν o∆ t : <strong>du</strong>rée de l'im pulsion∆ ν= 2 ∆ tFigure 67 : Spectre E(ν) d'une impulsion sinusoïdale de <strong>du</strong>rée ∆t.


LE RAYONNEMENT, SON ROLE ET SA MESURE 715.) Milieu en équilibre thermodynamique avec <strong>son</strong> rayonnement• Température à l'équilibre thermodynamiqueSoit un gaz monoatomique (densité volumique N, masse m, vitesse v) dans un récipient. Il exerce la pression2P =3 .N.. Or P = 2.U, car l'énergie interne U d'un gaz monoatomique est <strong>son</strong> énergie cinétique3atomique. La température T est souvent définie à un facteur multiplicatif près comme la <strong>mesure</strong> de l'énergiecinétique des centres de masse des molécules, soit ici des atomes. Ainsi, à l'équilibre thermodynamique, toutatome a une énergie 1 2 .k.T par degré de liberté. Par suite, U = 3.N.k.T, où k est la constante de Boltzmann2(1.38 10 -23 W.s.K -1 = 8.6 10 -5 eV.K -1 ). Ceci est cohérent avec la loi expérimentale des gaz parfaits, i.e.P = N.k.T. De même, pour un gaz composé de 2 types d'atomes, à l'équilibre thermodynamique, tout atome ala même énergie cinétique 1 .k.T par degré de liberté. D'autre part, l'énergie cinétique d'une molécule de r2atomes est 3 2 .r.k.T ; i.e., somme de l'énergie cinétique de <strong>son</strong> centre de masse (3 .k.T) <strong>et</strong> de l'énergie cinétique2interne 3 .(r-1).k.T de ses mouvements de vibration <strong>et</strong> de rotation. Ainsi, l'énergie cinétique totale d'une2molécule diatomique est 3.k.T, avec 3 2 .k.T pour le centre de masse, 1 .k.T pour le mouvement oscillatoire <strong>et</strong>2k.T pour les 2 mouvements de rotation. L'énergie interne de la molécule est 7 .k.T, car c'est la somme de2l'énergie cinétique totale <strong>et</strong> de l'énergie potentielle de l'oscillateur, <strong>sa</strong>chant que c<strong>et</strong>te dernière est égale àl'énergie cinétique moyenne d'oscillation.• Loi de BoltzmannC<strong>et</strong>te loi relie la température T, la densité volumique N <strong>et</strong> l'énergie potentielle E p des particules d'un milieu.Soit F la force dirigée selon l'axe Ox appliquée à toute particule d'une couche dx d'un tel milieu. On a :F(x).N(x).dx = dP(x) = k.T(x).dN ⇒ F(x) = k.T(x). dln(N)dx. Si F est conservative, avec F - = -∇E - p , la distributionN(E p ) suit la loi dite de Boltzmann : N = N o .e -Ep/k.T . <strong>Le</strong>s niveaux d'énergie étant discr<strong>et</strong>s, l'on a :-Ep,i/k.TN i = N o .e <strong>et</strong>N i = N j .e -(Ep,i -E p,j )/k.T- ∆E p


LE RAYONNEMENT, SON ROLE ET SA MESURE 72Collisions élastiques : elles <strong>son</strong>t beaucoup moins intenses que les collisions inélastiques, mais elles affectentla phase <strong>et</strong> la <strong>du</strong>rée de vie des oscillations, <strong>du</strong> moins si τ ce


LE RAYONNEMENT, SON ROLE ET SA MESURE 73- Méthode classique : le modèle électronique de Lorentz, la loi de Boltzmann <strong>et</strong> la loi d'émission / absorptiond'un dipôle <strong>son</strong>t appliqués à un gaz d'oscillateurs à l'équilibre thermodynamique avec <strong>son</strong> rayonnement. Ceciest le cas d'un gaz peu dense (i.e., peu de collisions) d'oscillateurs dans une enceinte 100% réfléchis<strong>sa</strong>nte. Ici,ce gaz a une température T, une densité N, une polari<strong>sa</strong>bilité a e <strong>et</strong> un facteur de friction 2ω f . <strong>Le</strong>s oscillateurs<strong>son</strong>t de simples dipôles (i.e., électron oscillant dans un atome). L'approche est cependant extrapolable à desoscillateurs quelconques (e.g., transitions ro-vibrationnelles de molécule).a) Méthode des coefficients d'Einstein- Equilibre thermodynamiqueTrois mécanismes ré<strong>son</strong>ants peuvent survenir entre 2 niveaux d'énergie E i <strong>et</strong> E j d'un oscillateur :• Absorption<strong>Le</strong> taux d'absorption est proportionnel à la densité de molécules N i dans le niveau E i , à la densité d'énergiede l'onde incidente u ν , par unité de fréquence à la fréquence ν = ν ij , <strong>et</strong> à une constante B ij qui dépend <strong>du</strong>milieu. La probabilité de pas<strong>sa</strong>ge est P ij = N i .B ij .u ν .• Emission spontanéeUne molécule de niveau E j peut passer spontanément (i.e., <strong>sa</strong>ns influence externe) à un niveau d'énergie i.Sa probabilité de transition spontanée dépend de l'agitation thermique. Elle est proportionnelle à N j .A ji , oùN j est la densité de molécules (loi de Boltzmann) de niveau j <strong>et</strong> A ji le taux de variation spontané de N j , de E jvers E i , tel que dN j = -A ji .N j . Par suite, la <strong>du</strong>rée de vie d'un état excité j (i.e., temps pour que le nombre N j demolécules de niveau j diminue d'un facteur e par la transition spontanée "niveau j → niveau i") est τ j = 1/Σ iA ji . Pour les états électroniques, la <strong>du</strong>rée de vie typique est comprise entre 10 -9 s <strong>et</strong> 10 -6 s.• Emission stimulée ou in<strong>du</strong>iteL'émission à la fréquence ν ij de molécules excitées au niveau E j peut être stimulée par une onde incidente defréquence ν = ν ij . La probabilité d'émission stimulée à partir de E j est proportionnelle à la densité N j demolécules à ce niveau, à la densité d'énergie incidente u ν de fréquence ν ij , <strong>et</strong> à un coefficient B jicaractéristique <strong>du</strong> milieu : N j .u ν .B ji . Dans le domaine spectral <strong>du</strong> visible : A ji > B ji .u ν .<strong>Le</strong>s coefficients d'Einstein A ji , B ji <strong>et</strong> B ij <strong>son</strong>t les probabilités de changement d'état moléculaire par unité d<strong>et</strong>emps par émission spontanée, émission stimulée <strong>et</strong> absorption. Ils <strong>son</strong>t calculés avec l'expressionR ij= ⌡ ⌠Ψ i * .P.Ψ j .dv où Ψ i <strong>et</strong> Ψ j * <strong>son</strong>t les fonctions d'onde (1) <strong>et</strong> P la densité volumique de moment polaire.L'équilibre thermodynamique de la matière avec <strong>son</strong> rayonnement implique l'équilibre radiatif :P a (ω) = P B (ω) ∀ω ⇔ N i .B ij .u ν = N j .[B ji .u ν +A ji ]L'émission spontanée A ji .N j étant diffuse <strong>et</strong> incohérente avec l'onde incidente, la perte d'énergie d'une ondeincidente de fréquence ν = ν ij est (N i -N j ).B ij .u ν . <strong>Le</strong> coefficient d'absorption à la fréquence ν est donc (N i -N j ).B ij . On a absorption si N i >N j , <strong>et</strong> amplification (lasers) si on peut avoir N j >N i .- Loi de BoltzmanCompte tenu de la loi de Boltzmann (i.e., N i = N j .e -(Ep,i -E )/k.T p,j), à ν=ν ij on a : u νij = hν ij(J.m -3 .Hz -1 ).B ji .e kT - B ijC<strong>et</strong>te densité d'énergie u ν correspond à un rayonnement non polarisé <strong>et</strong> incohérent dans l'espace <strong>et</strong> le temps.Vu que T infini impose u ν infini, le maintien de l'équilibre radiatif à T infini implique B ij =B ji .- Loi de Rayleigh JeansVu qu'à basse fréquence, u ν est donné par la loi de Rayleigh Jeans (hν


LE RAYONNEMENT, SON ROLE ET SA MESURE 74Pour un corps noir, c<strong>et</strong>te expression de u νij est vraie ∀ ν. C'est la loi de Planck : u ν =8π.h.ν 3hν (J.m -3 .Hz -1 )c 3 .(ekT-1)La luminance associée est isotrope : L ν (Ω) =∂L(Ω)∂ν= c.u ν (T)4π = 2.h.ν 3hνc 2 .(ekT -1)(W.m -2 .sr -1 .Hz -1 )L λ (Ω) =∂L(Ω)∂λ= ∂L(Ω)∂ν.∂ν∂λ = 2.h.c 2hcλ 5 .(eλkT-1)(W.m -2 .sr -1 .m -1 )1 0 7L u m in a n c e ( W .m - 2 .s r - 1 .H z - 1 )1 0 31 0 - 11 0 - 522 .k .νP e n te :c 21 0 - 9( h ν < < k T )1 0 - 1 31 0 0 K1 0 - 1 71 0 K1 0 - 2 1 1 K1 0 8 K1 0 7 K1 0 6 K1 0 5 KFigure 68 :Luminance de corps noirspour différentes températures.Représentation log-log de laluminance L ν (T) fréquentielle(W.m -2 .sr -1 .Hz -1 ), exprimée enfonction de la fréquence de 10 3à 10 14 MHz.1 0 - 2 5 1 0 8 1 0 1 0 1 0 1 2 1 0 1 4 1 0 1 6 1 0 1 8 1 0 2 0 H z1 0 2 1 1 0 - 2 1 0 - 4 1 0 - 6 1 0 - 8 1 0 - 1 0 c mCalcul direct de A ji : Soit N j dipôles avec p(t) = q.x ij .cosω ij t = q.x ij .cos(2π.ν ji .t). = ( q.x ij2 )2 .Vu que


LE RAYONNEMENT, SON ROLE ET SA MESURE 75Σi=0W i .N o .x i h.ν rVu que l'énergie moyenne de l'oscillateur est = ∝No .x i =e h.ν r /k.T - 1 où x = exp[-h.ν rk.T ]h.ν 3la loi de Planck de rayonnement <strong>du</strong> corps noir est donc : L(ω r ) =4π 3 .c 2 r. =π.c 2 .(e h.νr/k.T - 1)∝Σi=0La générali<strong>sa</strong>tion de c<strong>et</strong>te loi à toutes les fréquences proches de ω r , car l'absorption <strong>et</strong> l'émission ont le mêmeprofil Φ(ω), <strong>et</strong> à toutes les fréquences ω r des oscillateurs présents donne la loi de Planck :ω r2L(ν) = L(ω). ∂ω∂ν = 2π.L(ω) = 2.h.ν 3hνc 2 .(ekT -1)∀νNote : La lente variation spectrale de L(ω) peut surprendre, car l'émission d'un oscillateur a un maximumtrès prononcé pour ω = ω r . Cependant, un tel oscillateur absorbe aussi beaucoup plus à ω = ω r qu'àω ≠ ω r . Par suite, la luminance ambiante L(ω) ne suit pas <strong>du</strong> tout la forme de Φ(ω).3.) Simplifications de la loi de Planck• Loi de Rayleigh Jeans :L ν (T) = 2k. T.ν2c 2 = 2k. T λ 2 <strong>et</strong> L λ (T) = 2.c.k. T λ 4La loi de Rayleigh-Jeans est la loi de Planck simplifiée pour les basses fréquences telles que hν 1 cm ; ν < 300 GHz) si T < 300 K. Dans cecas, l'énergie émise dépend linéairement de la température <strong>du</strong> corps.• Loi de Wien : L ν (T) =2h.ν 3c 2 .exp[-h.ν k.T ] <strong>et</strong> L 2h.c 2λ(T) =λ 5 .exp[- h.νk.T ]La loi de Wien est la loi de Planck simplifiée pour hν >> K.T (i.e., hautes fréquences <strong>et</strong>/ou basses températures).4.) Emittance thermique totale<strong>Le</strong> corps noir étant lambertien, <strong>son</strong> émittance spectrale est M(λ) = ⌡ ⌠ 2πL B (λ,T).cosθ.dΩ = π.L B (λ,T).aM(λ) est maximal pour λ m =T (a=2898 µmK), avec M(λ m) = bT 5 où b = 1.3 10 -5 W.m -3 .K -5Emittance totale (loi de Stephan-Boltzmann) :∝M B (T) = ⌡ ⌠M λ.dλ = π. ⌡⌠L B (λ).dλ =c 2 .h 3 .T 4 . ⌠ ⌡02π.k 4∝x3On a donc : M = σ.T 4 où σ = 5.67 10 -8 W.m -2 .K -40e x -1 .dx ≈ 2π.k 4c 2 .h 3 .T 4 ∝. Σi=1∝⌡⌠ x 3 .e -i.x 2π.k.dx =4c 2 .h 3 .T 4 . Σi=10∝ 3!i 4 = 2π 5 .k 415c 2 .h 3 .T 4 (W.m -2 )Remarque : L'émittance thermique totale M(λ) peut se dé<strong>du</strong>ire des 2 ers principes de la thermodynamique. Soitun gaz (corps noir) dans une enceinte fermée de volume V avec une température T, une densité volumique4πd'énergie u =c . 4π (J.m -3 4πu) <strong>et</strong> une pression de radiation p =c . 4π =3 (J.m-3 ). Vu qu'ilpeut être suj<strong>et</strong> à un échange de travail dQ, les 2 ers principes indiquent :1 er principe: dQ = dU + p.dV, avec l'énergie interne U = u.V.2 ème dQprincipe: dS =T = uT .dV + VT .∂u ∂T .dT + p.dV T = 43 .u T .dV + VT .∂u .dT, où S est l'entropie <strong>du</strong> système.∂TL'entropie étant une différentielle exacte, ses dérivées partielles croisées <strong>son</strong>t égales :∂ ∂S∂T ∂V = ∂ ∂S∂V ∂T ⇒ ∂∂T (4 3 .u T ) = ∂∂V (V T .∂u ∂T ) ⇒ 4 3 .1 T .∂u ∂T - 43 . u T 2 = 1T .∂u ∂T ⇒ ∂uu = 4.∂T T⇒ u(T) = A.T4 , où A = csteVu que S =43 .A.T3 .V (Q =4.u.V3 ), pour une dilatation adiabatique on a T.V1/3 = cste <strong>et</strong> p.V 4/3 = cste.


LE RAYONNEMENT, SON ROLE ET SA MESURE 765.) Loi de KirchoffLa loi de Kirchoff indique l'égalité de la capacité d'un milieu à absorber (i.e., absorptance) le rayonnement <strong>et</strong>la capacité de ce milieu à ém<strong>et</strong>tre (i.e., émissivité), ce qui lie la réflectance <strong>et</strong> l'émissivité d'un milieu. Ceci estdémontré ici en considérant un corps quelconque de luminance L(r,Ω,λ), dans une enceinte assimilée à uncorps noir de luminance L B (λ,T). Tous deux <strong>son</strong>t à la température T. L'équilibre radiatif impose que l'énergieémise par toute surface interceptrice σ i compense exactement l'énergie qu'elle absorbe:σ i . ⌡⌠L(r,Ω,λ).cosθ.dΩ = σ i . ⌡⌠q a (r,Ω,λ).L B (λ).cosθ.dΩoù q a (r,Ω,λ) est le rapport "surface efficace d'absorption selon (Ω) / surface efficace d'interception selon (Ω)".La réali<strong>sa</strong>tion de c<strong>et</strong>te égalité pour toute forme des corps implique : L(r,Ω,λ) = q a (r,Ω,λ).L B (λ)<strong>Le</strong> coefficient d'absorption q a joue donc le rôle de coefficient d'émissivité directionnelle ε d (r,Ω,λ), <strong>du</strong> moinssi le corps a une température unique. C'est la loi de Kirchoff : l'émissivité <strong>et</strong> l'absorptance directionnelles d<strong>et</strong>out milieu isolé (i.e., température unique) <strong>son</strong>t égales : ε d (r,Ω,λ) = q a (r,Ω,λ) .Vu que "q a (r,Ω,λ) = 1 - ρ dh (r,Ω,λ) = 1 - ρ hd (r,Ω,λ), car ρ dh (r,Ω,λ) = ρ hd (r,Ω,λ)", on a :M(T,λ)L'émissivité spectrale <strong>du</strong> milieu est : ε h (r,λ) =ε d (r,Ω,λ) = 1 - ρ dh (r,Ω,λ) = 1 - ρ hd (r,Ω,λ)⌡⌠M B (T,λ) = 2πL(T,Ω,λ).cosθ.dΩπ.L B (T,λ)=1π . ⌡ ⌠ ε d (r,Ω,λ).cosθ.dΩ2π1On a donc : ε h (r,λ) =π . ⌡ ⌠ [1 - ρ dh (r,λ)].cosθ.dΩ = q a (r,λ) ⇒ ε h (r,λ) = 1 - ρ hh (r,λ)2πLa température de brillance T B d'un matériau de température T est la température que doit avoir un corps noirpour rayonner comme le matériau considéré. Elle est définie par M B (λ,T B ) = M(λ,T).Tout matériau a une émissivité ε(T,Ω,λ) comprise entre 0 <strong>et</strong> 1. C’est un corps noir si ε(T,Ω,λ) = 1 ∀(T,Ω,λ) <strong>et</strong>un corps gris si ε(T,Ω,λ) est spectralement invariante, i.e. ε(T,Ω,λ) = ε(T,Ω) < 1. Pour un corps naturel,l'émissivité varie selon la direction d'émission, la longueur d'onde, la géométrie <strong>et</strong> la nature <strong>du</strong> matériau <strong>et</strong> de <strong>sa</strong>couche superficielle (couche de neige, végétation, <strong>et</strong>c.). Elle varie en général peu avec la température.L'émissivité moyenne sur tout le spectre est le rapport de l'émittance M(T) <strong>du</strong> corps à une température T diviséepar l'émittance M B (T) d'un corps noir à la même température.M(T) = ε(T).M B (T) = ε(T).σ.T 4 ⇔ ε(T) =∝⌡⌠0ε(λ,T).L B (λ,T).dλ∝1=σ.T 4. ⌡⌠ ε(λ,T).L B (λ,T).dλ0∝⌡⌠ L B (λ,T).dλ0- Métaux : ε ∈ [0.01 0.6]. ∂ε > 0. ε croît beaucoup en présence de couches superficielles d'oxyde.∂T- Non métaux : en général ε > 0.8 <strong>et</strong> décroît avec T.- Neige : ρ(visible) élevé ⇒ ε(visible) faible. Avec une température T=0°C, la neige a une émission centréesur ≈10.5 µm, surtout entre 3 <strong>et</strong> 70 µm, domaine spectral où <strong>son</strong> émissivité est élevée.Matériau Emissivité Matériau EmissivitéMétaux 0.01 - 0.6 Verre 0.94Neige (comprimée) 0.7 - 0.85 Sol humide 0.94-0.95Glace (glacier) 0.85 Sable 0.95-0.96Dunite 0.856 Ba<strong>sa</strong>lte, rugueux 0.958Obsidienne 0.862 Asphalte 0.959Feldspath 0.870 Feuille sèche 0.96Sol sec <strong>sa</strong>bleux 0.88-0.94 Route bitumée ≈0.97


LE RAYONNEMENT, SON ROLE ET SA MESURE 77Granit rugueux 0.898 Neige 0.97-1Bois ≈0.9 Eau + film de pétrole 0.972Grès siliceux poli 0.909 Glace 0.98Plâtre 0.91 Peau (humaine) 0.98Sable/quartz, gros grain 0.914 Tourbe 0.98Béton 0.92 - 0.97 Herbe verte 0.98-0.99Sol sec argileux 0.92 Feuille humide 0.99Brique 0.93 Eau pure 0.993Emissivité moyenne, entre 8 <strong>et</strong> 12 µm, de quelques matériauxλ (µm) θ = 90° θ = 40° Emissivité de l'eau10,5 0,9916 0,9833 θ = Angle (Ω v ,Ω n ) où Ω n est la3,8 0,9752 0,9608 direction de la normale à la surface.6.) ExemplesLa Figure 69 illustre le spectre sur 6 - 26 µm de la luminance émise en haut de l'atmosphère par le système"Atmosphère - Terre". Entre ≈ 8 <strong>et</strong> ≈13 µm, ce spectre est celui d'un corps noir à ≈ 290 K. <strong>Le</strong> fait que c<strong>et</strong>t<strong>et</strong>empérature est plus ou moins la température de la surface terrestre indique que l'atmosphère est plus oumoins transparente entre 8 <strong>et</strong> 13 µm. Par contre, entre 13 µm <strong>et</strong> 18 µm, la température radiative est beaucoupplus faible que la température terrestre, ce qui indique que dans ce domaine spectral, l'atmosphère n'est pastransparente. Ceci est <strong>du</strong> à la bande d'absorption de vibration - rotation <strong>du</strong> CO 2 . C<strong>et</strong>te bande <strong>du</strong> CO 2 a l'aspectd'un continuum, car elle résulte de la juxtaposition <strong>et</strong> superposition de raies indivi<strong>du</strong>elles, <strong>du</strong> fait demécanismes d'élargissement collisionnel dans la troposphère. De même, les gaz H 2 O <strong>et</strong> O 3 expliquent aussi ladiminution de la température radiative terrestre dans plusieurs régions spectrales.Température (K)T B élevée ⇒ émission terrestreLuminance (W .m -2 .sr -1 .µm -1 )10H 2 OH 2 OO 32608CO 22506260K300K280K2404230240K2220K200K06 10 14 18 22 26µm220210T B minimale ⇒émission de la tropopausecm -1500 550 600 650 700 750 800 850Figure 69 : a) Luminance montante en haut de l'atmosphère (Lintz <strong>et</strong> Simon<strong>et</strong>t, 1976). b) T B dans la banded'absorption <strong>du</strong> CO 2 . <strong>Le</strong>s canaux spectraux <strong>du</strong> capteur IRIS <strong>du</strong> <strong>sa</strong>tellite Nimbus 4 <strong>son</strong>t indiqués (Smith, 1972).En fait, 2 rai<strong>son</strong>s complémentaires expliquent la plus faible luminance dans les domaines spectraux associé<strong>sa</strong>ux bandes d'absorption de O 3 , H 2 O <strong>et</strong> CO 2 . (1) L'atmosphère absorbe le rayonnement terrestre, <strong>et</strong> (2) lerayonnement perçu à ces longueurs d'onde provient de couches atmosphériques qui <strong>son</strong>t d'autant plus"froides" que l'atmosphère est opaque. Ainsi, dans la bande <strong>du</strong> CO 2 à 13 - 18 µm, la température radiative est≈ 220 K (i.e., température de la couche atmosphérique à environ 10 km d'altitude). Démontrer que l'altitude théorique de la couche atmosphérique qui contribue le plus au rayonnement sesitue à une altitude telle que l'épaisseur optique cumulée depuis le haut de l'atmosphère est égale à 1. En fait,il est possible d'observer l'atmosphère à différentes altitudes à partir de <strong>mesure</strong>s au-dessus de l'atmosphère, à


LE RAYONNEMENT, SON ROLE ET SA MESURE 78condition d'effectuer des <strong>mesure</strong>s à des fréquences plus ou moins proches des bandes d'absorption gazeuses.Ainsi, l'altitude pour laquelle τ(z) ≈ 1 varie avec λ.<strong>Le</strong> comportement radiatif <strong>du</strong> soleil correspond à celui d'un corps noir à ≈ 5760K. Ainsi, le maximum est àenviron 0.5 µm. Au niveau de la surface terrestre la constante solaire est égale à la luminance d'un corps noir(T B ≈ 5760K) multipliée par l'angle solide d'observation <strong>du</strong> soleil, i.e. π.R 2 s /D 2ST ≈ 0.684 10 -4 sr oùD ST ≈ 150 10 6 km est la distance "Soleil - Terre" <strong>et</strong> R s ≈ 7 10 5 km est le rayon solaire. L'albédo terrestre étant del'ordre de 10% la luminance solaire réfléchie par les surfaces terrestres est négligeable devant le rayonnementthermique terrestre dans la bande [10 µm 15 µm], i.e. infrarouge thermique, alors que l'émission thermiqu<strong>et</strong>errestre est tout à fait négligeable devant l'énergie solaire réfléchie dans le visible, proche infrarouge <strong>et</strong>moyen infrarouge, i.e. λ < 2500 nm.La Figure 70 illustre l'égalité des raies d'émission <strong>et</strong> d'absorption d'un milieu avec le cas des gazatmosphériques. L'émission atmosphérique est forte dans les bandes spectrales où l'atmosphère absorbebeaucoup. Par contre, elle est nulle dans les domaines spectraux où l'atmosphère est transparente.Transmittance (%)atmosphérique80AbsorptionatmosphériqueCO 2 O 3CO 260H 2O40H 2O(a)20Emittance (W.m -2 .µm -1 )atmosphérique20004 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 26100EmissionatmosphériqueEmission <strong>du</strong>corps noir(b) 04 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 (µm)Figure 70 : (a) Bandes de transmission atmosphériques (%). (b) Emission atmosphérique (W.m -2 .µm -1 ).P in (ω')P B (ω)P a (ω)P B (ω)P a (ω)P B (ω)P a (ω)P B (ω)P a (ω)ω r1ω r1ω r2ω r2ωωFigure 71 : Représentation schématique de ladensité volumique de puis<strong>sa</strong>nce émise P b (ω) <strong>et</strong>absorbée P a (ω) d'un volume infini (ou fini avecdes parois 'blanches') d'oscillateurs (ω r1 <strong>et</strong> ω r2 )a.) Equilibre radiatif: P B (ω) = P a (ω) <strong>et</strong> α B (ω) = α a (ω)∀ω. La distribution spectrale de P B (ω) dépend dela distribution de l'énergie interne (électronique,vibration, rotation) des oscillateurs, qui dépend dela capacité spectrale des oscillateurs à absorber(α a (ω)) <strong>et</strong> ém<strong>et</strong>tre (α B (ω)).b.) Apport d'un fort rayonnement externe P in (ω')avec ∆ω'≈0, ω' ≈ ω r2 <strong>et</strong> très éloigné de ω r1 . Parrapport à (a), P a (ω') croît beaucoup <strong>et</strong> P B (ω') croîttrès peu. On a toujours α B (ω) = α a (ω) ∀ω, mais iln'y a plus d'équilibre radiatif: P B (ω) ≠ P a (ω) ∀ω.En présence de chocs entre oscillateurs, l'énergieabsorbée P in (ω') est redistribuée entre lesoscillateurs aux états quantiques ω r1 <strong>et</strong> ω r2 . Cecidonne : P B (ω) > P a (ω) pour ∀ω ≈ ω r1 <strong>et</strong> ∀ω ≈ ω r2 .


LE TRANSFERT RADIATIFLa théorie <strong>du</strong> transfert radiatif décrit la propagation des ondes électromagnétiques dans unmilieu (e.g. atmosphère, poudre minérale, sol, couvert végétal). Il est utilisé des hypothèses<strong>et</strong> simplifications qui dépendent des caractéristiques <strong>du</strong> milieu telles que :- dimensions relatives entre d'une part la longueur d'onde <strong>et</strong> d'autre part la taille desconstituants <strong>et</strong> les distances entre constituants.- homogénéité ou hétérogénéité de la distribution volumique des constituants.- caractéristiques optiques des constituants.<strong>Le</strong> transport d'une onde électromagnétique peut être modélisé (e.g., modèle de Maxwell-Garn<strong>et</strong>t) en représentant le milieu de propagation par une constante diélectrique unique qui est une moyenne pondérée des constantes diélectriques des particules <strong>du</strong> milieu.Une limitation majeure de c<strong>et</strong>te approche est de ne pas décrire les diffusions multiples <strong>et</strong>d'être erronée si la taille des diffuseurs devient supérieure à la longueur d'onde. La théorie<strong>du</strong> transfert radiatif intro<strong>du</strong>ite ci-dessous résout pour partie ce problème. Elle représente lapropagation de la luminance L(r,Ω) selon la direction (Ω) d'une onde électromagnétique aupoint r(x,y,z) dans milieu diffu<strong>sa</strong>nt <strong>et</strong> absorbant dont les éléments interagissent avec l'ondede manière indépendante <strong>et</strong> incohérente (e.g. atmosphère <strong>et</strong> sols). Elle néglige donc lephénomène d’interférence.IEQUATION DU TRANSFERT RADIATIFL'équation générale <strong>du</strong> transfert radiatif est intro<strong>du</strong>ite ici pour des milieux de plus en plussimples : milieu quelconque, puis milieu particulaire, milieu particulaire peu dense, milieuparticulaire peu dense <strong>et</strong> plan. Finalement, quelques approches classiques employées pourrésoudre c<strong>et</strong>te équation <strong>son</strong>t intro<strong>du</strong>ites. D'une manière générale, le transfert radiatifdépend beaucoup <strong>du</strong> domaine spectral <strong>et</strong> donc de la longueur d'onde λ des ondes qui sepropagent. Cependant, ce terme λ est souvent omis pour simplifier les notations.I.1 Milieu quelconqueLa variation dL(r,Ω) de la luminance L(r,Ω) sur le traj<strong>et</strong> dr(Ω) est <strong>du</strong>e aux élément<strong>sa</strong>bsorbants, diffu<strong>sa</strong>nts <strong>et</strong> ém<strong>et</strong>teurs le long de dr(Ω). Ici, c<strong>et</strong>te variation est déterminée encalculant la variation de puis<strong>sa</strong>nce (W), par unité d'angle solide centré sur (Ω) <strong>et</strong> par unitéde déplacement dr(Ω), lorsque l'onde traverse un élément de volume cylindriqueV(S,dr,Ω). Ce dernier est défini par une section S normale à (Ω), <strong>et</strong> une longueur dr(Ω)selon Ω - (Figure 72). Une hypothèse majeure est que les diffusions multiples quisurviennent dans l'élément de volume V(S,dr,Ω) <strong>son</strong>t négligées.La variation de puis<strong>sa</strong>nce "incidente" par angle solide unité lors <strong>du</strong> traj<strong>et</strong> dr(Ω) est :∇ _ L(r,Ω).dr _ (Ω).S = Ω _ .∇ _ L(r,Ω).dr(Ω).S = Ω _ .∇ _ L(r,Ω).V(S,dr,Ω)


LE TRANSFERT RADIATIF 80L(r,Ω’)L(r,Ω)L(r,Ω)L(r,Ω ’)S(Ω)dr(Ω)dr(Ω )dzL(r,Ω ) + ∇ − L(r,Ω).dr -ΣL(r,Ω ) + ∇ − L(r,Ω).dr -Figure 72 : Propagation de la luminance L(r,Ω) selon dr(Ω) dans un élément de volume V.a) Milieu quelconque: V(S,dr,Ω) = S.dr(Ω) est un cylindre de section S. b) Milieu constituéde couches horizontales (xy) homogènes superposées. La seule variable spatiale est alors z.Ici : V(Σ,dr,Ω) = Σ.dz = V(S,dr,Ω) : section horizontale Σ <strong>et</strong> hauteur dz = dr.cosθ..Pour un traj<strong>et</strong> selon dr(Ω), on a :- Puis<strong>sa</strong>nce interceptée: dP e (V,Ω,dΩ) = α(r,Ω).L(r,Ω).V(S,dr,Ω).dΩ- Puis<strong>sa</strong>nce ajoutée par diffusion: dP d (V,Ω,dΩ) = ⌡ ⌠L(r,Ω').dΩ'.α d(r,Ω'→Ω).V(S',dr',Ω').dΩ'= ⌡ ⌠L(r,Ω').α d (r,Ω'→Ω).dΩ'.V(S,dr,Ω).dΩ, car V(S,dr,Ω) = V(S',dr',Ω')- Puis<strong>sa</strong>nce ajoutée par émission : dP B (V,Ω,dΩ) = I B (r,Ω).V(S,dr,Ω).dΩL(r,Ω) luminance moyenne à (λ,Ω) sur (∆λ,∆Ω) au point M(r).Ω _ .∇ _ L(r,Ω) variation de L(r,Ω) par unité de déplacement selon Ω _ : ∂L∂r = Ω x. ∂L∂x +Ω y. ∂L∂y +Ω z. ∂L∂z .α(r,Ω).L(r,Ω) luminance interceptée (absorption + diffusion) pour un déplacement unité selon Ω _ .I B (r,Ω)densité volumique d'intensité (W.sr -1 .m -3 ) émise par les éléments de V(r,Ω).α d (r,Ω'→Ω)section efficace (m 2 ) de diffusion différentielle d'une onde incidente (Ω') par anglesolide unité selon (Ω) <strong>et</strong> par m 3 de V(S,dr,Ω). (m 2 /m 3 /sr -1 ≡ m -1 .sr -1 ).α d (r,Ω') = ⌡⌠ α d (r,Ω'→Ω).dΩ (m -1 ) ⇔ α d (r,Ω'→Ω) = α d (r,Ω'). P(Ω',Ω) où4π⎮ ⌠ P(Ω',Ω)4π⌡ 4π .dΩ = 14πα(r,Ω)coefficient d'extinction (m -1 ) selon Ω : section efficace (m 2 ) d'interception(absorption α a (r,Ω) + diffusion α d (r,Ω)) selon Ω, par m 3 de V(S,dr,Ω).La division par V(dr,Ω) de la somme des puis<strong>sa</strong>nces interceptées, diffusées <strong>et</strong> émisesdonne l'équation <strong>du</strong> transfert radiatif (ETR) :Ω _ .∇ _ L(r,Ω) + α(r,Ω).L(r,Ω) = ⌡ ⌠ 4πL(r,Ω').α d (r,Ω'→Ω).dΩ' + I B (r,Ω)


LE TRANSFERT RADIATIF 81⇒dL(r,Ω)dr= -α(r,Ω).L(r,Ω) + Ψ(r,Ω) avec Ψ(r,Ω) = ⌡⌠ L(r,Ω').α d (r,Ω'→Ω).dΩ' + I B (r,Ω)<strong>Le</strong> terme source Ψ(r,Ω) est la densité d'énergie "émergeante" par unité de volume (m -3 ), dedirection (sr -1 ) <strong>et</strong> de temps (s -1 ). Son intégration sur le volume V, toutes les directions Ω <strong>et</strong>l'intervalle ∆t⌠⌠⎮⎮⌡⌠Ψ(r,Ω).dΩ.dV.dt⎮⌡4π⌡V∆tdonne l'énergie totale émise <strong>et</strong> diffusée. Si le terme source Ψ(r,Ω) est isotrope, la puis<strong>sa</strong>nc<strong>et</strong>otale issue d'une unité de volume est : 4π.Ψ(r,Ω) = 4π.Ψ(r).Si la variabilité temporelle de L(r,Ω) ne peut être négligée, alors :dL = dL(t+dt,r+dr) - dL(t,r) = ∂L∂t .dt + n_ .∇I.2 Milieu particulaire4π_L.dr = [ 1 c .∂L ∂t.+∂L∂r ].dravec dr = c.dt<strong>Le</strong>s relations entre les caractéristiques physiques (distribution des tailles des élémentsdiffu<strong>sa</strong>nts, indice de réfraction) <strong>et</strong> optiques (α,ω o ,P(Ω,Ω')) d'un volume d'élémentsdiffu<strong>sa</strong>nts sphériques peuvent être calculées avec la théorie de Mie, en tenant compte de ladensité N des particules. Soit q ex , q d <strong>et</strong> q a les efficacités d'extinction, de diffusion <strong>et</strong>d'absorption de ces particules <strong>et</strong> soit n = n r + i.n i leur indice de réfraction. λ est la longueurd'onde dans le milieu entre les particules. La théorie de Mie montre que pour une particuleisolée de section σ=π.a 2 , les sections efficaces de diffusion σ d = σ.q d , absorption σ a = σ.q a <strong>et</strong>extinction σ e = σ.q e <strong>son</strong>t des fonctions de κ = 2π.a/λ, avec :- κ1 : q d → 2, i.e. σ d → 2σ avec diffusion anisotrope (maximum vers l'avant <strong>et</strong>maximum local vers l'arrière). Si n i .a


LE TRANSFERT RADIATIF 82<strong>Le</strong>s coefficients d'extinction α, de diffusion α d <strong>et</strong> d'absorption α a <strong>son</strong>t calculés ici enconsidérant un élément de volume dV = S.dr(Ω), avec dr(Ω) assez p<strong>et</strong>it pour que 2particules ne puissent se masquer selon (Ω). De plus, les particules <strong>son</strong>t assez éloignéesles unes des autres de sorte que leurs efficacités d'extinction, d'absorption <strong>et</strong> de diffusionsoient celles de particules isolées. <strong>Le</strong> milieu considéré ici est composé de plusieurs typesde particules j de densité volumique N j , de section σ j , d'émissivité ε B,j , d'efficacitéd'extinction q e,j (Ω), d'efficacité d'absorption q a,j (Ω), d'efficacité de diffusion q d,j (Ω) <strong>et</strong> defonction de phase P j4π (Ω',Ω), où q e,j(Ω) = q a,j (Ω) + q d,j (Ω) <strong>et</strong> q a,j (Ω) = ε Bj (Ω) ∀Ω.dr(Ω)L(r,Ω)Figure 73Elément de volume d'unmilieu particulaire.dSCoefficient d'extinction : α e (r,Ω) = Σ j N j .σ j .q e,j (Ω) (m -1 )Coefficient d'absorption : α a (r,Ω) = Σ j N j .σ j .q a,j (Ω) (m -1 )Coefficient de diffusion : α d (r,Ω'→Ω) = Σ j N j .σ j .q d,j (Ω'). P j4π (Ω',Ω) (m -1 .sr -1 )α d (r,Ω') = ⌡ ⌠α d (r,Ω'→Ω).dΩ = Σ j N j .σ j .q d,j (Ω') (m -1 )4πCoefficient d'émission : α B (r,Ω) = Σ j N j .σ j .ε B,j (r,Ω) = Σ j N j .σ j .q a,j (r,Ω) = α a (r,Ω) (m -1 )Si L B (r,dr,Ω) est la luminance de particules de V(S,dr,Ω), alors :α B (r,Ω).dr(Ω).L B (r,dr,Ω).S(Ω) = I B (r,dr,Ω).V(S,dr(Ω)) ⇒ I B (r,dr,Ω) = α B (r,Ω).L B (r,dr,Ω).α d (r,Ω')Albédo de diffusion simple moyen : ω(r,Ω') =α e (r,Ω')Fonction de phase moyenne : P4π (r,Ω',Ω) α d (r,Ω'→Ω)=α d (r,Ω')avec ⎮ ⌠ P(Ω',Ω)⌡ 4π .dΩ = 1 (sr-1 )4πα B (r,Ω) αEmissivité moyenne : ε B (r,Ω) =α e (r,Ω) = a (r,Ω)α e (r,Ω) = 1 - ω(r,Ω) = γ2 (r,Ω)⇒dL(r,Ω)dr= -α(r,Ω).L(r,Ω) + ⎮ ⌠ ω(r,Ω'). P(Ω',Ω)⌡ 4π.L(r,Ω').dΩ' + α B(r,Ω).L B (r,dr,Ω)4π<strong>Le</strong>s coefficients ci-dessus <strong>son</strong>t des coefficients moyens. Ils ne <strong>son</strong>t pas définis pour desmilieux très denses comme les poudres minérales <strong>et</strong> les sols.<strong>du</strong> milieu, mais pour :- des volumes de taille supérieure au rayon des particules <strong>et</strong> aux distances entre particules.- des milieux de densité faible <strong>et</strong> spatialement incohérente (i.e., milieu turbide) commel'atmosphère terrestre.


LE TRANSFERT RADIATIF 83En présence d'un seul type de particules de densité N(a), avec a ∈ [0 ∝[, on a :∝∝α e (r,λ) = ⌡ ⌠[σ a (r,a,λ)+σ d (r,a,λ)].N(a).da = N tot .σ e (r,λ) (m -1 )0où N tot = ⌡ ⌠N(a).da est la densité totale des particules (cm -3 ) <strong>et</strong> σ e (r,λ) = σ a (r,λ) + σ d (r,λ).01 1<strong>Le</strong> termeα e (r,λ) = est le libre parcours moyen d'un photon dans le milieu.α a (r,λ)+α d (r,λ)C'est le traj<strong>et</strong> après lequel la probabilité d'interception est e -1 . <strong>Le</strong>s termes α a (r,λ) <strong>et</strong> α d (r,λ)varient en général beaucoup avec λ. Ainsi, dans l'atmosphère, α a (r,λ) devient très élevépour λ près de bandes d'absorption. D'autre part, pour un couvert végétal "vert", α a (r,λ)est en général très fort dans le visible, compte tenu de l'absorption chlorophyllienne.- Milieu de particules sphériques de densité N (m -3 )<strong>Le</strong>s particules étant sphériques : q e,j (Ω)=q e,j , q a,j (Ω)=q a,j , ω(r,Ω)=ω(r) ∀Ω. La division del'équation <strong>du</strong> transfert radiatif par le coefficient d'extinction α e donne l'équation <strong>du</strong>transfert radiatif exprimée selon l'épaisseur optique τ :dL(τ,Ω)dτ(Ω) = -L(τ,Ω) + ω 4π . ⌡⌠P(Ω',Ω).L(τ,Ω').dΩ' + ε B (r,Ω).L B (r,Ω)avec dτ(Ω)>0dτ(Ω) : épaisseur optique pour le traj<strong>et</strong> dr(Ω). C'est la section efficace (m 2 ) totale selonΩ des intercepteurs dans V(S,dr,Ω) par m 2 de surface S(Ω) normale à Ω.dτ(Ω) = α e (r,Ω). V(S,dr,Ω)S(Ω)τ(∆r,Ω): épaisseur optique ⌡ ⌠ dτ(Ω) pour le traj<strong>et</strong> ∆r(Ω).∆r(Ω)= α e (r,Ω).dr(Ω)= σ e (r,Ω).N(r).dr(Ω).L(τ,Ω').ω. P(Ω',Ω) .dΩ'. dτ(Ω) : luminance diffusée selon Ω, par unité d'épaisseur optique4πselon Ω. Elle est égale à la diffusion <strong>du</strong> flux incident L(τ,Ω').dΩ' par tous les"diffuseurs" de V(S,dr,Ω), <strong>sa</strong>chant que leur surface efficace de diffusion estω.α e (r, Ω'). V(S,dr,Ω). On a α d (r,Ω'→Ω).dr(Ω) = ω. P(Ω',Ω)4π.dτ(Ω).L'atmosphère présente des raies d'absorption <strong>du</strong>es aux gaz (O 2 , H 2 O, <strong>et</strong>c.). Près de ces raies,l'épaisseur optique atmosphérique ∆τ est en général très élevée, si bien qu'une atmosphèrede température T a éclairée par la luminance solaire L B (T s ) transm<strong>et</strong> selon <strong>sa</strong> normale :L(λ) ≈ L B (λ,T s ).e -∆τ(λ) + ε B (λ,T a ).L B (λ,T a ).[1 - e -∆τ(λ) ] ≈ ε B (λ,T a ).L B (λ,T a )Au voisinage des bandes d'absorption, la luminance issue de l'atmosphère tend donc à êtreminimale : les gaz absorbants ont une émissivité ε B (T) élevée, mais leur émissionthermique (i.e., ε B (T a ).L B (T a )) ne compense pas le rayonnement qu'ils absorbent. Parcontre, l'expression de L(λ) illustre le fait qu'un milieu ém<strong>et</strong> d'autant plus qu'il absorbe ;ses raies d'absorption <strong>et</strong> d'émission coïncident (Figure 25).


LE TRANSFERT RADIATIF 84- Milieu d'oscillateurs non diffu<strong>sa</strong>nts (ω = 0 ⇔ ε B = 1)Soit un milieu d'oscillateurs non diffu<strong>sa</strong>nts de densité volumique N qui, pour toute raied'absorption ω o , ont la section efficace d'absorption σ a (ω) = σ a .Φ(ω), où Φ(ω) est le profilde raie de largeur 2ω t (largeur naturelle 2ω r , collision 2ω L <strong>et</strong> Doppler 2ω D ). Sur un traj<strong>et</strong>dr(Ω), la variation de luminance L(r,ω,Ω) <strong>du</strong>e à l'émission <strong>et</strong> à l'absorption est :- Absorption : [ ∂L∂r (r,ω,Ω)] abs = -N.σ a (ω).Φ(ω).L(r,ω,Ω). Sur toute une raie d'absorption ω o :[ ∂L∂r (r,ω o,Ω)] abs = -N.σ a .L(r,ω o ,Ω), si L(r,ω,Ω) ≈ cste sur toute la raie (e.g. 10A).- Emission : [ ∂L∂r (r,ω o,Ω)] émi = N.σ a .L B (T,ω o ), car σ a (ω) = σ emi (ω).T est la température <strong>du</strong> milieu.⇒∂L∂r (r,ω o,Ω) = -N.σ a .[L(r,ω,Ω) - L B (T,ω o )] ⇔ dL(τ,Ω)dτ(Ω) = -L(τ,Ω) + L B(T)Pour un milieu à l'équilibre thermodynamique avec <strong>son</strong> rayonnement à la fréquence ω o :∂L∂r (r,ω o,Ω) = 0 ⇔ L(r,ω,Ω) = L B (T,ω o )Avec une luminance incidente L(0,Ω) : L(τ,Ω) = L(0,Ω).e -τ(λ,Ω) + L B (T).[1 - e -τ(λ,Ω) ]Une couche de faible épaisseur optique ∆τ ém<strong>et</strong> :L(∆τ(Ω),Ω) ≈ ∆τ(Ω).L B (T)Sachant que ∆τ est maximal si λ est dans une bande d'absorption, le milieu ém<strong>et</strong> doncd'autant plus qu'il absorbe : ses raies d'émission <strong>et</strong> d'absorption correspondent.• Milieu particulaire dense (densité volumique N)Un milieu particulaire (κ


LE TRANSFERT RADIATIF 85<strong>Le</strong>s termes de l'ETR représentent les différents mécanismes d'interaction. Ils <strong>son</strong>tbrièvement rappelés ici avec le cas d'un milieu composé de gaz (coefficients α ma<strong>et</strong> αmd) <strong>et</strong>d'aérosols (coefficients α pa<strong>et</strong> αpd). Il est tout d'abord utilisé la variable z puis la variable τ.Etant la même en tout point (x, y) d'altitude z, la luminance L(r,Ω) peut être simplementnotée L(z,Ω). Ci-dessous, il est utilisé le fait que la luminance associée à une surface Snormale à (Ω) est égale à la luminance associée à une surface Σ de même altitude,horizontale <strong>et</strong> correspondant à S (Figure 72) : L s (Ω) = L Σ (Ω).a a a a- Absorption de l'onde incidente par les gaz (α m) <strong>et</strong> aérosols (αp). αa = α m+ α p (m -1 ). Laluminance L(z,Ω) est ré<strong>du</strong>ite avec un taux de variation :µ. dL(z,Ω)dz= -α a .L(z,Ω) avec µ.dz>0d d d d- Diffusion de l'onde incidente par les gaz (α m) <strong>et</strong> aérosols (αp); αd =α m+αp luminance L(z,Ω) est ré<strong>du</strong>ite avec un taux de variation :µ. dL(z,Ω) = -αdz d .L(z,Ω) avec µ.dz>0(m -1 ). La- Emission thermique des gaz <strong>et</strong> aérosols présents. L'énergie émise s'ajoute à la luminanceincidente transmise. <strong>Le</strong> taux d'augmentation de L(z,Ω) est :µ. dL(z,Ω)dz= α a .L B (ν,T) avec µ.dz>0- Diffusion selon 4π de tout le rayonnement incident selon 4π, par les gaz <strong>et</strong> aérosolsprésents. Ceci correspond à un terme source qui in<strong>du</strong>it un taux d'augmentation de L(Ω) :µ. dL(z,Ω)dz= α d . (Ω) avec (Ω) = 14π4π . ⌡ ⌠ L(Ω').P(Ω'→Ω).dΩ'0P(Ω'→Ω) : fonction de phase de diffusion ; i.e., distribution angulaire de l'onde diffusée.4πNote : <strong>Le</strong>s distributions angulaires des sections efficaces de diffusion <strong>et</strong> d'absorption desgaz <strong>et</strong> aérosols n'interviennent pas, car elles <strong>son</strong>t supposées isotropes. C<strong>et</strong>te simplificationn'est pas toujours applicable (e.g., couvert foliaire avec des ondes "optique").L'ETR est donc : µ. dL(z,Ω) = -αdz a .L(z,Ω) - α d .L(z,Ω) + α a .L B + α d . où µ.dz > 0soit, sous forme simplifiée avec les termes perte <strong>et</strong> source : µ. dL(z,Ω) = -α.L(z,Ω) + Ψ(z,Ω)dzz=∝∆zz=0L(τ,Ω)θL(τ,Ω’)L(τ+∆τ) = T(∆τ,Ω).L(τ,Ω)τ=0τ, ∆ττ=τ o* µπ/2 flux descendant* µ>0 si θ


LE TRANSFERT RADIATIF 86L'équation <strong>du</strong> transfert radiatif exprimée selon la variable ″épaisseur optique τ″ est :µ. dL(τ,Ω)dτα d= L(τ,Ω) - ω. (τ,Ω) - (1-ω).L B (τ,Ω) où ω =α , (1 – ω) = α aα<strong>et</strong> µ.dτ < 0- τ : épaisseur optique selon Oz ; dτ = N.σ.dz = N.(σ d + σ a ).dz. L'épaisseur optique selon Ω estzdτ2dτ(Ω) =µ (Ω i|θ i = 0°). Pour la couche (z 1 , z 2 ): τ(λ) = ⌡ ⌠α e (τ,λ).dz (<strong>sa</strong>ns dimension).z 1- L(τ,Ω). dτ : perte / interception (absorption + diffusion) de luminance selon Ω.µ- ω. (τ,Ω). dτ : gain de luminance selon Ω par diffusion d'ondes incidentes selon Ω' ∈ 4π.µ- (1-ω).L B . dτ : gain de luminance selon Ω par émission thermique.µAvec une luminance L(τ o ,Ω) dans le plan τ o , la luminance dans le plan τ est :τL(τ,Ω) = L(τ o ,Ω).exp[ τ-τ oµ ] + 1 o τµ . ⌡ ⎮⌠ ω (τ',Ω).exp[ τ-τ'µ ].dτ' + 1 oµ . ⌡ ⎮⌠ (1-ω).L B .exp[ τ-τ'µ ].dτ'ττL(τ,Ω) a 3 compo<strong>sa</strong>ntes : (1) luminance L(τ o ,Ω) atténuée entre τ <strong>et</strong> τ o , (2) luminancediffusée entre τ <strong>et</strong> τ o , <strong>et</strong> (3) luminance émise par émission thermique entre τ <strong>et</strong> τ o .La transmittance d'une couche plane d'épaisseur ∆z = z 2 - z 1 (i.e., épaisseur optique ∆τ) estla fraction de luminance transmise <strong>sa</strong>ns interception (i.e., transmittance "direct - direct") :zL(Ω,z=z 2 )T dd (Ω,∆z) =L(Ω,z=z 1 ) = e-| ⌡ ⌠2α e (Ω,t).dt/µ|z 1 = e-|∆τ/µ|• Diffusions d'ordre 1 <strong>et</strong> multiplesIl est souvent considéré que le terme ω. (Ω,τ), c'est-à-dire la luminance selon Ω <strong>du</strong>e à ladiffusion d'ondes incidentes selon 4π, par unité d'épaisseur optique selon Ω, est somme de2 termes : "diffusions d’ordre 1" J 1 (Ω,τ) <strong>et</strong> "diffusions d’ordre ≥ 2" J M (Ω,τ). On a :ω. (Ω,τ) = J 1 (Ω,τ) + J M (Ω,τ)J 1 (Ω,τ,dτ). dτµ : luminance (W.m-2 .sr -1 ) selon (Ω) <strong>du</strong>e à la diffusion par la couche dτ desluminances L(Ω') où Ω' ∈ (Ω s ,∆Ω s ) non interceptées. <strong>Le</strong> terme E s = ⌡ ⌠ L(Ω').dΩ'∆Ω sest en général la constante solaire. <strong>Le</strong> facteur de transmittance étant e τ/µs , on a :τJ 1 (Ω,τ,dτ). dτµ = ω.E s.eµ s. P(Ω s →Ω)4π. dτµoù ⎮ ⌠ ⌡ ⌡ ⎮⌠ P(Ω s →Ω).dΩ = 14πJ M (Ω,τ,dτ). dτ : luminance selon (Ω) <strong>du</strong>e à la diffusion par la couche dτ des luminancesµL(Ω'), où Ω' ∈ 4π, déjà diffusées.


LE TRANSFERT RADIATIF 87J M (Ω,τ). dτµ = ω 4π .[ ⌡⌠ P(Ω'→Ω).L(Ω',τ).dΩ']. dτµ4πJ M ≈ 0 si les diffusions multiples <strong>son</strong>t négligeables. Ceci survient si ω ≈ 0 <strong>et</strong>/ou si τ ≈ 0.Considérons une surface horizontale (e.g. couche atmosphérique) soumise à unéclairement diffus E d (τ) = ⌡ ⌠L d (τ,Ω).µ.dΩ (e.g., ciel) <strong>et</strong> un éclairement directE s (τ,µ s ,φ s ) = E s (0,µ s ,φ s ).e τ/µs = π.F.e τ/µs (e.g., rayons solaires non interceptés). L'équation quidonne la variation de luminance L d déjà diffusée au moins une fois est :⇒ µ. dL d(τ,Ω)dτ= L d (τ,Ω) - ω 4π .P(Ω s→Ω).E s .exp[τ/µ s ] - ω 4π . ⌡ ⎮⌠02π+1dφ'.⌡⌠ P(Ω'→Ω).L d (τ,Ω').dµ'Pour des diffuseurs isotropes (P(Ω,Ω')=1) avec L Bj (τ,Ω)=0 ∀(τ, Ω), il existe desconstantes A, B <strong>et</strong> C en général dépendantes de Ω telles que :L(τ,Ω) =• Cas d'une ouche plane <strong>sa</strong>ns diffusionA.e -C.τ1+C.cosθ + B.eτ/µs1- cosθµ sµ s


LE TRANSFERT RADIATIF 88µ sµ sτ = 0 <strong>et</strong> µ s /= µ : L(0,Ω) = 0 ⇒ a = C. ⇒ L(τ,Ω) = C. .[eµ-µ µ µ-e s] ⇒ L(τs µ-µ s ,Ω) = C. µ τ ss.[eµ -es µ-µ sτττ sµ s]µ = µ s


LE TRANSFERT RADIATIF 89la résolution "exacte" de l'équation <strong>du</strong> transfert radiatif devient très complexe. Unerésolution "approchée" peut être obtenue à partir de l'approximation d'Eddington : lerayonnement émis est supposé quasi isotrope. Pour un milieu plan, c<strong>et</strong>te approximationest d'autant plus valable que l'épaisseur optique <strong>du</strong> milieu est supérieure au libre parcoursmoyen <strong>du</strong> photon, avant <strong>son</strong> absorption. En eff<strong>et</strong>, contrairement à l'extinction, la diffusion<strong>et</strong> l'émission thermique <strong>son</strong>t des phénomènes plus ou moins isotropes.L'isotropie de L(Ω) implique une relation entre ses moments d'ordre 2 <strong>et</strong> 0 : (2) =où (0) = 14π . ⌡⌠L(r,Ω).dΩ(1) = 14π . ⌡ ⌠L(r,Ω).cosθ.dΩ(2) = 14π . ⌡ ⌠L(r,Ω).cos2 θ.dΩLuminance moyenneEclairement moyenPression de radiation x 4π cDe manière logique, l'hypothèse d'Eddington (i.e., (0) = 3 (2)) est aussi valable pour unrayonnement quasi-isotrope. De plus, elle est exacte avec un rayonnement "linéaire" selonµ <strong>et</strong> de symétrie azimutale : L(τ,µ) = A(τ) + B(τ).µ. C<strong>et</strong>te expression correspond à undéveloppement limité de L(τ,µ) selon la variable µ.Avec l'hypothèse " P(µ,φ,µ s,φ s )4πoù Ψ = α a.L B + α d . (0)α a + α d= 1 ", pour un milieu plan l'ETR est : µ.∂L4π ∂τ = L - Ψest la fonction source, quasi isotrope.La moyenne sur 4π de l'ETR est : 1 2 . ⌡ ⎮⌠ µ. dLdτ .dµ = 1 2 . ⌡ ⌠ (L-Ψ).dµ ⇒-1-1+1+1+1d (1)dτ= (0) - ΨLa moyenne sur 4π de l'ETR pondérée par µ est : 1 2 . ⌡ ⎮⌠ µ 2 . dLdτ .dµ = 1 2 . ⌡ ⌠ (L-Ψ).µ.dµ-1-1+1(0)3⇒d (2)dτ+1= (1) car ⌡ ⌠ Ψ.µ.dµ ≈ 0-1Vu que (2) = 1 3 . (0), l'on a donc 13 .d2 (0)dτ 2 = (0) - Ψ = α a.( (0)-L B )α a + α dCe système peut être résolu (i.e., calcul de (0) à toute altitude) si L B (τ) est connue, parexemple dans le cas où le profil des températures T(τ) est connu.• Méthode des approximations successives<strong>Le</strong> regroupement <strong>du</strong> terme de gauche <strong>et</strong> <strong>du</strong> 1 er terme de droite de l'équation <strong>du</strong> transfertradiatif, <strong>sa</strong>chant que "µ.e τ/µ . ∂ ∂τ [e-τ/µ .L(τ,Ω)] = ∂L(τ,Ω) .µ - L(τ,Ω)", con<strong>du</strong>it à :∂τ


LE TRANSFERT RADIATIF 90∂∂τ [e-τ/µ .L(τ,Ω)] = - e-τ/µµ .[ω(τ) 4π . ⌡⌠ P(Ω,Ω').L(τ,Ω').dΩ' + ε B .L B (τ,Ω)]L'intégration sur l'épaisseur optique, entre 0 <strong>et</strong> τ, donne :τ4πL(τ,Ω) = eτ/µµ . ⌡ ⎮⌠ [ ω(τ')4π . ⌡⌠ P(Ω,Ω').L(τ',Ω').dΩ' + ε B .L B (τ',Ω)].e -τ'/µ .dτ' + L(0,Ω)4π0La méthode des approximations successives évalue L(τ,Ω) de manière itérative, en toutpoint τ <strong>et</strong> pour toute direction Ω. Elle démarre avec une valeur approchée de L(τ,Ω) entout point τ <strong>et</strong> pour toute direction (Ω). C<strong>et</strong>te solution approximative est alors utiliséedans la double intégrale pour calculer, soit analytiquement soit numériquement, unenouvelle solution L(τ,Ω) en tout point τ <strong>et</strong> pour toute direction (Ω). Une nouvelle solutionest donc calculée. Ce processus converge plus ou moins rapidement. Il est poursuivijusqu'au niveau de précision requis.• Méthode de suivi de rayons <strong>et</strong> de Monte CarloLa méthode de suivi de rayons simule en général la propagation de photons lancésindivi<strong>du</strong>ellement sur le milieu étudié. Chaque photon est "suivi" <strong>du</strong>rant <strong>son</strong> traj<strong>et</strong> dans lemilieu, jusqu'à ce qu'il traverse le milieu <strong>sa</strong>ns interception, qu'il soit absorbé, ou qu'il soitdiffusé. La méthode de suivi de rayons a 2 avantages majeurs. (1) Elle peut être adaptée àdes milieux quelconques (i.e., turbides ou non). (2) Tous les mécanismes de diffusion quisurviennent <strong>son</strong>t traités comme des diffusions d'ordre 1. Ainsi, les diffusions d'ordremultiple <strong>son</strong>t traitées comme des diffusions d'ordre 1 successives. C<strong>et</strong>te méthode est doncpotentiellement la plus exacte, car les autres modèles simulent en général les diffusionsd'ordre supérieur à 1 avec des hypothèses simplificatrices, ce qui les rend moins exacts,surtout pour les milieux de géométrie complexe <strong>et</strong> de fonctions de phase anisotropes. Pourquoi beaucoup de modèles simulent de manière approchée les diffusions multiples ?La méthode de Monte Carlo gère tout phénomène (i.e., émission, absorption, diffusion <strong>et</strong>direction de diffusion ou d'émission) selon <strong>sa</strong> probabilité d'apparition P. Pour cela, ellechoisit un nombre aléatoire A compris entre 0 <strong>et</strong> 1. Si A < P, alors le phénomène survient,autrement il ne survient pas. Ainsi, considérons un photon qui se propage sur un traj<strong>et</strong> dr.La probabilité d'interception est α e .dr. La probabilité qu'un photon intercepté soit diffuséest ω = q d /q e . La probabilité que c<strong>et</strong>te diffusion survienne selon Ω est P(Ω',Ω)4π .Son inconvénient majeur est de nécessiter des temps de calcul très importants. En eff<strong>et</strong>,l'obtention de résultats (e.g., coefficients de réflectance <strong>et</strong> de transmittance) précisimplique de bien échantillonner l'ensemble des évènements possibles (e.g., interactionavec de p<strong>et</strong>its obj<strong>et</strong>s), ce qui implique le lancer de beaucoup de photons. Ceci est uneforte contrainte, car l'écart type <strong>du</strong> résultat final décroît seulement comme 1/ n, où n estle nombre d'échantillonnages (i.e., nombre de photons).Si la diffusion ou l'émission est étudiée pour une seule direction de visée, toute simulationest accélérée s'il est effectué un calcul préalable de "ren<strong>du</strong>" selon c<strong>et</strong>te direction. C<strong>et</strong>teapproche détermine l'ordre d'importance des éléments <strong>du</strong> milieu selon c<strong>et</strong>te direction, ce


LE TRANSFERT RADIATIF 91qui perm<strong>et</strong> d'optimiser l'échantillonnage de la scène en échantillonnant de manièrepréférentielle les éléments qui ont le plus d'impact sur le résultat final.• Méthode <strong>du</strong> doublementC<strong>et</strong>te méthode numérique, élaborée par Van Hulst, est très utilisée pour modéliser l<strong>et</strong>ransfert radiatif dans les atmosphères planétaires. En eff<strong>et</strong>, ses temps calculs <strong>son</strong>trelativement faibles <strong>et</strong> elle est adaptée aux milieux dont la fonction de phase estanisotrope. Son principe est simple : les propriétés optiques d'une couche de particulespeuvent être représentées par une matrice réflectance (R) <strong>et</strong> une matrice transmittance (T)directionnelles de dimension égale au nombre de directions r<strong>et</strong>enu. Deux couchessuperposées ont donc la réflectance (R') = (R) + (T).(R).[1 - (R).(R)] -1 .(T) <strong>et</strong> latransmittance (T') = (T).[1 - (R).(R)] -1 .(T). La méthode démarre avec une couche de trèsfaible épaisseur optique (e.g. τ o = 2 -25 ) qui est itérativement doublée jusqu'à avoirl'épaisseur optique désirée τ milieu . Avec τ o = 2 -25 , il faut 50 itérations pour obtenirτ milieu = 2 25 . C<strong>et</strong>te méthode peut être adaptée pour superposer des couches de propriétésoptiques différentes. Quels <strong>son</strong>t les avantages <strong>et</strong> inconvénients d'utiliser un grand nombre de directions ?• Méthode à N fluxC<strong>et</strong>te méthode échantillonne (méthode des ordonnées discrètes) l'espace 4π des directionsde propagation avec N directions (Ω j , ∆Ω j ). Elle traite une équation <strong>du</strong> transfert radiatifpar direction. L'on a donc un système de N équations dépendantes. Pour un milieu plan,l'emploi de valeurs moyennes pour chaque direction donne :1.∆Ω⎮ ⌠ ∂L(τ,Ω).cosθ.dΩ =j ⌡ ∂τ∆Ω jω4π . 1.∆Ω j⌠⎮⌡⌡⌠4π∆Ω j1∆Ω j. ∂ ∂τ . ⌡ ⌠∆Ω jL(τ,Ω).cosθ.dΩ =τµP(Ω',Ω).L(τ,Ω').dΩ'.dΩ - E s (Ω s ).e s. ω 4π . 11∆Ω j. ⌡ ⌠∆Ω jL(τ,Ω).dΩ -∆Ω j. ⌡⌠∆Ω jP(Ω s ,Ω).dΩ -1∆Ω j. ⌡⌠∆Ω jε B .L B (τ,Ω).dΩ1On note : L j (τ) = .∆Ω j⌡ ⌠1L(τ,Ω).dΩ L Bj (τ) = .∆Ω j⌡ ⌠1L B (τ,Ω).dΩ µ j = .∆Ω j⌡ ⌠ cosθ.dΩ∆Ω j ∆Ω j ∆Ω j1 1p k,j = . . ⌠ P(Ω',Ω).dΩ.dΩ' où 1∆Ω k ∆Ω j ⎮4π . ΣNpk,j .∆Ω j = 1j=1⌡∆Ω j∆Ω k⌡⌠<strong>Le</strong>s N équations intégro-différentielles <strong>son</strong>t donc remplacées par N équations linéaires <strong>du</strong> 1 erordre couplées, en vue d'une résolution numérique, ou analytique si N est p<strong>et</strong>it :µ j . dL j(τ)dτ= L j (τ) - ω τ4π . ΣNµ pk,j .L k (τ).∆Ω k - E s (Ω s ).e s. ωk=14π .p s,j - ε B .L Bj (τ,Ω)Il a été utilisé l'approximation :1.∆Ω⎮ ⌠ µ. dL(τ,Ω) .dΩ ≈ µj ⌡ dτj . dL j(τ,Ω).dτ∆Ω j


LE TRANSFERT RADIATIF 92<strong>Le</strong> choix des bornes d'intégration (Ω j ) est souvent réalisé avec la quadrature de Gauss,c'est à dire avec un nombre donné N de directions (pivots) (Ω j ) pour que le calcul discr<strong>et</strong>de l'intégrale soit le plus précis possible.La méthode à 2 flux est un cas particulier de la méthode à N flux. Dans ce cas, N = 2. <strong>Le</strong>seul flux incident est isotrope (L(τ=0) = L o ). Ci-dessous, il est considéré un milieu plan <strong>et</strong>l'émission est négligée. <strong>Le</strong> transfert radiatif est alors représenté avec 2 fluxhémisphériques verticaux ascendants <strong>et</strong> descendants. Ces flux <strong>son</strong>t définis en tant queluminances moyennes :1L 1 (τ) =2π . ⌡ ⌠ 1L(τ,Ω).dΩ <strong>et</strong> L 2 (τ) =2π . 2πḺ(τ,Ω).dΩ ⌡ ⌠2π +Si β est le facteur d'asymétrie hémisphérique l'on a : p 11 = p 22 = 1+β <strong>et</strong> p 12 = p 21 = 1-β. Vuque ∆Ω 1 = ∆Ω 2 = 2π <strong>et</strong> que µ 1 =1/2 <strong>et</strong> µ 2 =-1/2, le transfert radiatif est donc représenté par :12 .dL 1(τ)= Ldτ 1 (τ) - ω 2 .[(1+β).L 1(τ) + (1-β).L 2 (τ)]- 1 2 .dL 2(τ)dτ= L 2 (τ) - ω 2 .[(1-β).L 1(τ) + (1+β).L 2 (τ)]Dans le cas de diffuseurs isotropes (β=0), ce système différentiel est transformé avec leL 1 (τ) + L 2 (τ) L 1 (τ) - L 2 (τ)changement de variable { (τ) =2, ∆ (τ) =2}. On a alors :1 (τ)2.d∆ = (1 - ω). (τ) <strong>et</strong>dτ1 (τ)2.ddτ = ∆ (τ) ⇒ d 2 (τ)dτ 2 = 4.(1 - ω). (τ)La solution est : A.e -2γ.τ + B.e 2γ.τ , avec A <strong>et</strong> B fixés par les conditions aux limites. γ 2 =1-ω.- Milieu infini (τ→∝) de diffuseurs isotropes :(τ) = A.e -2.γ.τ , car (τ→∝) reste fini si τ→∝. La condition limite "L 2 (τ=0) = L o " donne:⇒ L 1 (τ) = L o . 1-γ1+γ .e-2.γ.τ <strong>et</strong> L 2 (τ) = L o .e -2.γ.τ avec γ 2 =1-ωPour un élément de surface au somm<strong>et</strong> d'un milieu infini de diffuseurs isotropes :* éclairement isotrope : π.L o* émittance isotrope : π.L o . 1-γ1+γ⇒ r hh = 1-γ (facteur de réflectance1+γ"hémisphérique - hémisphérique")- Milieu infini (τ→∝) de diffuseurs anisotropes (β≠0) :La solution est obtenue en remplaçant dans le système différentiel précédent les1-βquantités τ <strong>et</strong> ω par τ* = (1-β.ω).τ <strong>et</strong> ω* = .ω (relations de similarité). On a alors :1-β.ω12 .dL 1(t*)dt* = L 1(τ*) - ω *2 .[L 1(τ*) + L 2 (τ*)]- 1 2 .dL 2(τ*)dτ* = L 2(τ*) - ω *2 .[L 1(τ*) + L 2 (τ*)]⇒ r hh = 1-γ *1+γ*


LE TRANSFERT RADIATIF 93• Méthode de la radiositéLa radiosité d'un élément surfacique est la somme de (1) la luminance qu'il ém<strong>et</strong> <strong>et</strong>/ouréfléchit <strong>du</strong> fait d'une source externe, <strong>et</strong> (2) de la luminance issue des autres éléments desurface <strong>et</strong> qui est diffusée <strong>et</strong> transmise par c<strong>et</strong> élément. La présence de N élémentscon<strong>du</strong>it donc à un système à N équations où chaque équation représente l'équilibreradiatif d'un élément. C<strong>et</strong>te méthode implique une connais<strong>sa</strong>nce précise de la position, del'orientation, de la forme <strong>et</strong> des propriétés optiques de tout élément surfacique. C<strong>et</strong>teconnais<strong>sa</strong>nce est en général impossible dans le contexte de <strong>mesure</strong>s <strong>sa</strong>tellitaires ou mêmede laboratoire. Seule la distribution statistique des diffuseurs est souvent disponible. Ecrire l'équation qui représente l'équilibre radiatif de l'élément i (Figure 76).Radiosité réfléchie1 à Nρ i . Σ Bj .F dSj →dS .dSjj≠iiRadiosité transmise1 à Nτ i . Σ Bj .F dSj →dS j≠ii.dS jFlux incident descendant (n - i.n - j0)1 à NΣ Bj≠i ⌡⌠ j .F dSj →dS .dSj iS jFigure 76 : Radiosité. Elément i entouré de N-1 éléments.I.5 Inversion de <strong>mesure</strong>sL'inversion d'un modèle de transfert radiatif perm<strong>et</strong> de calculer un ou plusieurs de sesparamètres d'entrée à partir de <strong>mesure</strong>s directionnelles ou spectrales.Mesures MParamètresd'entrée P iModèle d<strong>et</strong>ransfert radiatifSimulation SParamètresd'entrée P iCalcul de ∆P i à partir de [M – S]Algorithme général d'inversionDans le cas de <strong>mesure</strong>s directionnelles, la méthode d'inversion peut s'appuyer sur laminimi<strong>sa</strong>tion d'une fonction <strong>du</strong> type :KF(Ψ A ,Ψ B ) = Σ ηk .[L(Ω k ) - L'(Ω k )] 2 + f(Ψ A ,Ψ B )k=1


LE TRANSFERT RADIATIF 94où η k est un facteur de poids, L(Ω k ) est la <strong>mesure</strong>, <strong>et</strong> L'(Ω k ) est la <strong>mesure</strong> simulée selon ladirection (Ω k ). Il est donné la même importance à toutes les directions (Ω k ) s'il est choisiη k =1 ∀k∈[1 K]. f(Ψ A ,Ψ B ) est la fonction de pénalité, avec par exemple Ψ A <strong>et</strong> Ψ B desparamètres d'entrée <strong>du</strong> modèle qui caractérisent le comportement optique <strong>du</strong> milieu. Elleprend en général des valeurs très élevées si certaines contraintes ne <strong>son</strong>t pas vérifiées(e.g., si l'inversion donne un albédo de diffusion moléculaire ω ∉ [0 1]).


LE TRANSFERT RADIATIF 95IIII.1TRANSFERT RADIATIF DANS L'ATMOSPHEREPropriétés physiques de l’atmosphère1) Atmosphère gazeuseLa proportion relative des gaz est plus ou moins constante dans l'homosphère (h> d ≈ 1A) :ρ(z) = M N . P(z)k.T(z)⇔ N(z) = ρ(z). N M = P(z)k.T(z) = N(0). P(z)101325 .273.15 T(z)M : masse moyenne d'une mole d'air (M ≈ 28.97 g.mole -1 jusqu'à z ≈ 100km).N A : nombre d'Avogadro (≈6 10 23 molécules/mole). Masse de molécule d'air : m= M N A=4.8 10 -26 kgk: cste de Boltzmann (1.38 10 -23 J/K/molécule). Cste des gaz parfaits : R = k.N A = 8.314 J/K/moleN AN : densité (molécules/m 3 ). N(0) ≈22.4 10 -3 ≈ 2.69 1025 m -3 ⇒ ρ(0) = N(0). M N ≈ 1.225 kg/m 3 à 15°CAPour une colonne atmosphérique : N tot = ⌡ ⌠ o∝P(0)N(z).dz =mg ≈ 2.1 1029 molécules.m -2soit une densité surfacique de masse M tot = ⌡⌠ ρ(z).dz = P(0)g ≈ 10.2 103 kg.m -2P(z)Gaz parfait : {dP(z) = -g.ρ(z).dz, N(z) =kT(z) } ⇒ dP(z)P(z) = - dzH(z) ⇒ P(z) = P(0).exp[- ⌡ ⎮⌠ drH(r) ]0où H(z) = N.k.T(z)g.Mest l'échelle de hauteur.Atmosphère isotherme (T(z) = T)L'atmosphère est souvent supposée isotherme : T(z) = cste. Par suite : H(z) = cste, alors que lapression P(z), masse volumique ρ(z) <strong>et</strong> densité N(z) diminuent exponentiellement avec z :∝0z


LE TRANSFERT RADIATIF 96P(z) = P(0).exp[ -z H ] ρ(z) = ρ(0).exp[-z H ] Ν(z) = N(0).exp[-z H ]L'atmosphère est souvent assimilée à une couche isotherme "hauteur H, température T(0),N A .k.T(0)masse volumique ρ(0)", de densité surfacique de masse M tot = H.ρ(0), où H =g.M .La condition {M=28.97, g=9.81m/s 2 , T=288K, P(0)=1atm=10 5 N/m 2 } donne : H = 8.4km.C'est la valeur <strong>du</strong> profil standard de l'organi<strong>sa</strong>tion internationale de l'aviation civile (ICAO).En fait, les expressions précédentes de P(z), ρ(z) <strong>et</strong> N(z) <strong>son</strong>t des approximations. Ainsi,H n'est pas une constante, car l'atmosphère n'est pas isotherme (T(z) ≠ cste). Ceciexplique que la densité ρ(z) décroît beaucoup plus dans l'homosphère (h < 100 km) quedans l'hétérosphère : ρ(0km) ≈ 10 -3 g.cm -3 , ρ(100) ≈ 10 -9 g.cm -3 , ρ(150) ≈ 10 -12 g.cm -3 ,ρ(400) ≈ 10 -14 g.cm -3 , ρ(700) ≈ 10 -16 g.cm -3 , ρ(1500km) ≈ 10 -18 g.cm -3 .Vénus Terre Mars TitanPression de surface (atm) 90 1 0.02 1 - 3Température de surface (K) 880 290 ≈250 ≈94H (km) 15 8.4 ≈10 ≈20Principaux constituants(% volume)97%CO 2 ,N 2%: 78.08 N 2 , 20.95 O 2 , 0.93 Ar, 0.03% CO 2 , 18.2 10 -4Ne, 5.2 10 -4 He, 1.5 10 -4 CH 4 , 0.5 10 -4 H 2 , 0.089 10 -4 Xe,CO * , NO * , SO 2 * , NO 2 * , NH 3 , 0 à 4 H 2 O, 0 à 12 10 -4 O 3Tableau 3 : Atmosphères gazeuses (Vénus, Mars, Titan, Terre). Symbole * pour les très faibles altitudes.CO 2 ,N 2 ,ArCH 4Atmosphère adiabatique non isothermeEn fait, la température T(z) décroît de la surface terrestre jusqu'à ≈ 11km (tropopause), <strong>et</strong>est assez constante de 11km à 25km. L'hypothèse d'une atmosphère adiabatique (i.e.transparente au rayonnement) perm<strong>et</strong> de modéliser <strong>son</strong> profil. La variation d'énergieinterne (1 ère loi de la thermodynamique) d'une masse d'air m a qui se déplace entre lesniveaux P(z) <strong>et</strong> P(z+dz) d'une atmosphère en équilibre hydrostatique est alors nulle :m a .C v .dT + P.dV = 0C<strong>et</strong>te équation est valide pour tous les gaz présents, car la convection homogénéise lesconcentrations relatives des gaz à toute altitude dans la basse atmosphère. C v est lachaleur spécifique à volume constant <strong>et</strong> dV est la variation de volume.Pour une masse unité d'air (masse molaire M ; ρ.V = 1), la différentiation de l'équationd'état PV = N.k.T donne :P.dV + V.dP = R M .dTSachant que pour un gaz parfait "C p - C v = R/M", où C p est la chaleur spécifique à pressionRconstante, le système {C v .dT = -P.dV <strong>et</strong> P.dV + V.dP =M .dT} implique : V.dP = C p.dTPour une masse unité "dP(z) = -g.ρ(z).dz = - g dTV.dz", on a:dz = - g C= -Γ a ⇒ T(z) = T(0) - Γ a .zpoù Γ a est le taux de variation thermique "adiabatique": Γ a = 9.81K/km. En fait, latempérature décroît de ≈6.5K/km jusqu'à z ≈ 11km (somm<strong>et</strong> de la troposphère), puis


LE TRANSFERT RADIATIF 97est constante jusqu'à 20km (tropopause). L'altitude de la tropopause est ≈15km auxbasses latitudes <strong>et</strong> ≈8km aux hautes latitudes. Entre 20km <strong>et</strong> 55km, la températureaugmente si bien que l'atmosphère est alors une couche d'inversion qui inhibe lesmouvements atmosphériques verticaux.L'atmosphère est concentrée dans une couche très fine au-dessus de la surface terrestre.Ainsi, la moitié de la masse atmosphérique est au-dessous de 5.5km <strong>et</strong> 99% de la masseatmosphérique est à une altitude inférieure à 32km. Ceci perm<strong>et</strong> souvent de négliger lacourbure de la Terre <strong>et</strong> donc de considérer l'atmosphère comme une couche parallèle plane.<strong>Le</strong>s trois gaz qui interagissent le plus avec le rayonnement solaire <strong>son</strong>t :- CO 2 : comme O 2 , le CO 2 est uniformément mélangé avec les autres gaz de l’atmosphèrejusqu'à une altitude 100km. <strong>Le</strong>s plus fortes interactions ont lieu dans l'infrarouge, près de4.3µm <strong>et</strong> 15µm. Il joue un rôle majeur pour l'équilibre énergétique de la mésosphère (50 à90km). Ainsi, l'émission thermique <strong>du</strong> CO 2 près de 15µm refroidit la mésosphère.- H 2 O : <strong>du</strong> fait de ses fortes bandes d'absorption dans le PIR, MIR, lointain infrarouge <strong>et</strong>hyperfréquences, la vapeur d'eau est un facteur majeur de l'équilibre énergétique de latroposphère (H


LE TRANSFERT RADIATIF 98P (H 2O ) (atm .cm /k m )200015001000500H 2OSub Arctic Wint.Mid. Lat. Wint.Mid. Lat. Sum.Std. USTropicalP(atm.) - Std. USPression atmosphérique1000800600400200P(a tm ) (m b)P(O3) (atm.cm/km)0.020.0150.010.005Sub. Arctic Wint.Mid. Lat. Wint.Mid. Lat. Sum.Std. USTropicala)Altitude (km)000 2 4 6 8 10b)Altitude (km)00 10 20 30 40 50c)Température (K)290270250230210Sub Arctic Sum.Sub Arctic Wint.Std. USTropicalAltitude (km)1900 20 40 60 80 100d)km110100908070605040302010-12 -10 -8 -6 -4 Densité Log(g.m -3 )ThermosphèreH 2OMésosphèreStratosphèreTroposphèreChauffage(UV absorbé par oxygène)O 3Chauffage: UV absorbé par O 3 <strong>et</strong> O 2(IRT émis par CO 2 )180 200 220 240 260 Température (K)Chauffage(VIS/PIR absorbé par la Terre,puis con<strong>du</strong>ction <strong>et</strong> convectionFigure 77 : Profils atmosphériques d'atmosphères types. a) Pression <strong>et</strong> vapeur d'eau.b) Ozone. c) Température. d) Atmosphère moyenne : T, O 3 <strong>et</strong> H 2 O.2) Aérosols atmosphériques<strong>Le</strong>s aérosols font l'obj<strong>et</strong> d'un regain d'intérêt, car ils ont un eff<strong>et</strong> de refroidissement surnotre planète, opposé au réchauffement dû à l'augmentation de la concentration des gaz àeff<strong>et</strong> de serre. En eff<strong>et</strong>, ils renvoient vers l'espace une partie <strong>du</strong> rayonnement solaireincident. De plus, ils modifient les propriétés radiatives des nuages. <strong>Le</strong>urs caractéristiques(nature, propriétés optiques, distributions dans l'espace <strong>et</strong> le temps) <strong>son</strong>t beaucoup plus malconnues que celles des gaz, ce qui explique la difficulté d'inclure les aérosols dans lesmodèles de circulation générale.<strong>Le</strong>s aérosols <strong>son</strong>t des "poussières" constituées de matière solide <strong>et</strong> liquide (e.g., brume,brouillard) en suspension dans l'atmosphère. <strong>Le</strong>ur dimension r est habituellement compriseentre 0.1 <strong>et</strong> 1µm. On les appelle "gouttel<strong>et</strong>tes" si leur taille est supérieure à 1µm. <strong>Le</strong>ur<strong>du</strong>rée de vie dans l'atmosphère dépend de leur taille. Ils ont plusieurs origines possibles :- origine terrestre : ce <strong>son</strong>t en particulier les aérosols minéraux <strong>du</strong>s à l'érosion éolienne.- origine océanique : aérosols marins que l'évaporation peut transformer en particules de sel.- origine gazeuse : décomposition de plantes, feux de forêts, volcans, processus in<strong>du</strong>striels,...


LE TRANSFERT RADIATIF 99Distribution verticale des aérosols : ils <strong>son</strong>t surtout dans les premiers kilomètres avec unediminution exponentielle de la densité des "grandes" particules : Ν(z) = N(0).exp[ -zH p]. <strong>Le</strong>terme H p dépend de la taille des particules. Pour les grandes particules H p ≈1km.Densité volumique des aérosols de rayon compris entre r <strong>et</strong> r+dr : elle est souvent donnéepar des lois analytiques. Ainsi, pour des aérosols de rayon > 0.1µm, la loi de Junge (1952)donne : ∂N(r p) A= où α ∈ [3 5], alors que la loi "gamma modifiée" : ∂N(r p)= A.r α∂r p ∂r pp.exp[-B.rp].γr α pLa concentration des aérosols est très variable selon la <strong>sa</strong>i<strong>son</strong> <strong>et</strong> le lieu, avec des valeurs del'ordre de 10 3 cm -3 au-dessus des océans, 10 4 cm -3 au-dessus des zones rurales <strong>et</strong> 10 5 cm -3au-dessus des zones urbaines. <strong>Le</strong>s modèles atmosphériques simulent les eff<strong>et</strong>s des aérosolssur la propagation <strong>du</strong> rayonnement. Ainsi, le modèle 6S emploie 3 profils types deconcentration d'aérosols (continental, maritime <strong>et</strong> urbain), à partir des paramètres précalculésde quatre sortes d'aérosols (poussière, marin, composé hydrique, suie).Aérosol "poussière"r≈0.5µmAérosol "soluble"r≈0.005µmAérosol "marin"r≈0.3µmAérosol "suie"r≈0.018µmContinental 0.70 0.29 0.00 0.01Maritime 0.00 0.05 0.95 0.00Urbain 0.17 0.61 0.00 0.22Tableau 5 : Pourcentages volumiques d'aérosols pour 3 modèles d'aérosols.II.2Interactions atmosphériques1) Propriétés optiques atmosphériquesL’absorption, la diffusion <strong>et</strong> l'émission thermique des gaz <strong>et</strong> des aérosols <strong>son</strong>t les mécanismesradiatifs atmosphériques majeurs. De manière schématique, l'absorption diminue l'intensité<strong>du</strong> rayonnement incident, la diffusion est une redistribution plus ou moins isotrope d’unepart <strong>du</strong> rayonnement intercepté, <strong>et</strong> l'émission thermique est une redistribution plus oumoins isotrope d’une part de tout le rayonnement spectral absorbé. <strong>Le</strong> rayonnementdescendant en haut de l'atmosphère est <strong>du</strong> à l'émission thermique solaire. Il est proche <strong>du</strong>rayonnement émis par un corps noir à 5900K. Il est surtout dans les domaines ultraviol<strong>et</strong>(UV), visible (VIS), proche infrarouge (PIR) <strong>et</strong> moyen infrarouge (MIR).Du haut au bas de l'atmosphère, l’éclairement solaire décroît <strong>du</strong> fait de l'absorption gazeuse<strong>et</strong> de la diffusion des gaz <strong>et</strong> des aérosols. La Figure 23 montre que l'absorption gazeuse(surface noire) survient dans les bandes spectrales d’absorption des gaz. Elle a une trèsforte variabilité spectrale. Par contre, la diffusion des gaz <strong>et</strong> des aérosols (surface grise)survient sur tout le spectre ; elle diminue avec l'augmentation de la longueur d'onde. Ladiffusion <strong>et</strong> l’absorption gazeuses <strong>son</strong>t assez bien estimées, car les propriétés (température,pression, <strong>et</strong>c.) des gaz <strong>son</strong>t assez stables <strong>et</strong> connues (Figure 77). La vapeur d’eau est uneexception notable <strong>du</strong> fait de <strong>sa</strong> forte variabilité spatio-temporelle. L’observation dessurfaces terrestres depuis l'espace est en général réalisée dans les domaines spectrauxappelés "fenêtres atmosphériques" (Tableau 6) hors des domaines d’absorption gazeuse.


LE TRANSFERT RADIATIF 100Environ un quart <strong>du</strong> rayonnement solaire est diffusé par l'atmosphère terrestre. <strong>Le</strong>s deuxtiers de ce rayonnement diffusé parviennent sur la surface terrestre. <strong>Le</strong> rayonnementascendant en haut de l'atmosphère est qualifié de TOA (Top of the Atmosphere). Sonorigine varie avec le domaine spectral considéré. Ainsi, dans les courtes longueurs d'ondeinférieures à ≈ 2.5µm, il provient surtout de la diffusion <strong>du</strong> rayonnement solaire parl'atmosphère <strong>et</strong> la Terre. <strong>Le</strong> rayonnement diffusé par les surfaces terrestres est en généralsupérieur à la diffusion atmosphérique si λ > 0.4µm. C<strong>et</strong>te prédominance tend à êtred'autant plus forte que la longueur d'onde est élevée. Aux longueurs d'onde supérieures à2.5µm, le rayonnement TOA est surtout <strong>du</strong> à l'émission thermique de l'atmosphère <strong>et</strong> de laTerre, avec une prédominance partielle ou totale <strong>du</strong> rayonnement thermique atmosphériquedans les principales bandes d'absorption atmosphérique (e.g., [5µm 8µm]).Ultraviol<strong>et</strong> <strong>et</strong> visibleProche infrarougeInfrarouge moyenInfrarouge thermiqueHyperfréquences(fortes bandes étroites O 3 <strong>et</strong> H 2 O auxhautes fréquences micro-ondes)0.35µm - 0.75µm0.77µm - 0.91µm1.0µm - 1.12µm1.19µm - 1.34µm1.55µm - 1.75µm2.05µm - 2.04µm3.35µm - 4.16µm4.5µm - 5µm8µm - 9.2µm10.2µm - 12.4µm17µm - 22µm2.06mm - 2.22mm3mm - 3.75mm7.5mm - 11.5mm20mm - ∝Tableau 6 : Principales fenêtres atmosphériques.Soumis à un rayonnement de luminance L(r,Ω s ) dans le secteur angulaire (Ω s ,∆Ω s ), uneparticule intercepte la puis<strong>sa</strong>nce σ e .L(r,Ω s ).∆Ω s <strong>et</strong> diffuse la puis<strong>sa</strong>nce σ d .L(r,Ω s ).∆Ω s . Lapuis<strong>sa</strong>nce diffusée par angle solide unité selon Ω v est P(Ω s→Ω v ).σ4π d .L(r,Ω s ).∆Ω s . Laparticule est donc caractérisée par <strong>sa</strong> section efficace d'extinction σ e , de diffusion σ d <strong>et</strong>d'absorption σ a (σ a = σ e - σ d ), <strong>et</strong> par <strong>sa</strong> fonction de phase P(Ω s,Ω v ).4π<strong>Le</strong>s propriétés optiques locales de l'atmosphère dérivent des propriétés optiques (σ e , σ d , σ a ,P(Ω s ,Ω v )) <strong>et</strong> de la densité N(z) des gaz <strong>et</strong> des aérosols. Ici, l'indice m est pour les molécules4πgazeuses (i.e., molécules) <strong>et</strong> l'indice p pour les aérosols (i.e., particules solides ou liquides).<strong>Le</strong>s coefficients σ e , σ a , <strong>et</strong> σ d ainsi que P(Ω s→Ω v )<strong>son</strong>t calculés avec la théorie dite de Mie :4πapplication des équations de Maxwell combinées aux conditions aux limites de sphères derayon r p <strong>et</strong> d'indice de réfraction n, <strong>sa</strong>ns prise en compte les diffusions multiples.


LE TRANSFERT RADIATIF 101La diffusion, <strong>et</strong> donc σ d <strong>et</strong> P(Ω s→Ω v )2π.rd’une particule de rayon r, dépendent de κ =4πλ<strong>et</strong>de l’indice de réfraction de la particule diffu<strong>sa</strong>nte (Figure 78). <strong>Le</strong> type de diffusion est ditde Rayleigh si r


LE TRANSFERT RADIATIF 102- exp[-∆τ ma] : probabilité de non absorption de tous les gaz,- exp[-∆τ md] : probabilité de non diffusion Rayleigh de tous les gaz,- exp[-∆τ pd] : probabilité de non diffusion des aérosols, <strong>et</strong>- exp[-∆τ pa] : probabilité de non absorption des aérosols.Réfraction atmosphériqueLa vitesse de propagation d'une onde dans un milieu diffère de <strong>sa</strong> vitesse dans le vide, carelle interagit avec le milieu. <strong>Le</strong> rapport des vitesses est l'indice de réfraction n. Pour uneatmosphère de pression P (bars), de pression partielle de vapeur d'eau P H2O (bars) <strong>et</strong> d<strong>et</strong>empérature T, l'indice de réfraction vérifie différentes relations selon le domaine spectral :- Fréquences < 200 GHz : (n-1).10 6 = 0.0776 P T + 373 P H2OT 2 ⇒ ∆n(∆P H 2 O = +1Pa) = -4.10-10- Domaine optique : (n-1).10 6 = [a o +a 11-(ν/b 1 ) 2 +a 21-(ν/b 2 ) 2 ]. P - P H 2 O. T oT + [c o - ( ν )c 2 . P H 2 O]1 P oa o = 83.43, a 1 = 185.08, a 2 = 4.11, b 1 = 1.14 10 5 cm -1 , b 2 = 6.24 10 4 cm -1 , c o = 43.49, c 1 = 1.710 4 cm -1 , avec P en mb <strong>et</strong> ν en cm -1 .A {T=298K, P=1bar, λ=visible} : n ≈ 1.000292 ≠ n p (molécules)∀λ∈[0.2 2] en µm à {T=298K, P=1bar, P H2 O =1500Pa} : (n-1).107 ≈ 2720 + 14.689.λ -2 + 0.238.λ -4(n-1) décroît plus ou moins exponentiellement avec l'altitude de même que la pression.L'atmosphère est donc un milieu sphérique diélectrique non homogène. Toute ondeincidente sur le somm<strong>et</strong> de l'atmosphère est "réfractée", <strong>et</strong> suit donc une trajectoireincurvée dans l'atmosphère. C<strong>et</strong> eff<strong>et</strong> peut être utilisé pour étudier l'atmosphère. Il est engénéral négligé en télédétection, car les rayons mesurés ne <strong>son</strong>t jamais très obliques.a) Gaz : τ m = τ md+ τma• Diffusion des gazLa très faible dimension des molécules devant les longueurs d'onde au-delà del'ultraviol<strong>et</strong> (i.e., λ > 0.4µm) implique que la diffusion est de type Rayleigh. Elle estsurtout <strong>du</strong>e aux gaz les plus présents, i.e. azote <strong>et</strong> oxygène. Pour une atmosphère dedensité moléculaire N(z), avec σd m(λ) indépendant de l'altitude :∝∝τd m(λ) = ⌡ ⌠ d dσ m(λ).Nm (z).dz ≈ σ m(λ).Ntot avec N tot = ⌡ ⌠ P(0)N m (z).dz=mg ≈ 2.1 1029 m -200doù σ m(λ) : section efficace de diffusion (m 2 ) ; i.e. émission dipolaire.Pour une molécule d'air (r ≈ 1.1510 -10 3d 8π 3 .(n 2 -1) 2m ; N m =4.π.r 3 ; n ≈ 1 : σ m(λ) ≈3.Nm.λ 2 4d 4.10 -32⇒ σ m(λ) ≈λ 4 m 2 d(λ en µm) ⇒ σ m(0.1µm) ≈ 4.10 -28 m 2 0.4mm <strong>et</strong> négligée devant celle-ci pour λ>1µm.P o


LE TRANSFERT RADIATIF 103Diverses expressions semi-empiriques de τ md(λ) <strong>son</strong>t utilisées selon l'altitude, le typed'atmosphère (tropical,...), <strong>et</strong>c. Ainsi, avec λ en µm, pour une pression de 1atm :- τ md≈ 0.0088 λ -4.15+0.2λ (pour le modèle Arpège : τ md≈ 0.00879 λ -4.09 ) (λ en µm)- τ md≈ 0.008569.λ -4 .(1+0.0113.λ -2 + 0.00013.λ -4 )0.90.80.70.6GazAérosols (V=23km)Total0.50.40.30.20.10350 550 750 950 1150 1350 1550 1750Figure 79 : Epaisseur optique atmosphérique (visibilité=23km), des gaz <strong>et</strong> des aérosols.τ m d (z) est proportionnel à la pression P(z) : τ m d (z) = τ m d (z o ).P(z) où P(z o ) = 1atm.Si P(z) = P(z o ).e -(z-zo)/Hp , où H p est le facteur d'échelle (e.g., 9km), alors τ m d (z) = τ m d (z o ).e -(z-zo)/HpAinsi, il est souvent utilisé la relation : τ m d (z) = τ m d (z o ).exp[-0.1188.h - 0.00116.h 2 ] où h = z-z oLa transmittance totale T(θ) d'une atmosphère gazeuse (i.e., <strong>sa</strong>ns aérosols) selon unedirection Ω(θ,φ) est la somme de la transmittance directe exp[-τ m d /µ], où µ=cosθ, <strong>et</strong> d'unterme complexe <strong>du</strong> aux diffusions multiples. Pour une atmosphère purement gazeusenon absorbante (i.e. albédo de diffusion simple égal à 1), la méthode des 2 flux donne :T(θ) = 2+3|µ| + (2-3|µ|).e-τ m/|µ|4+3.τ m(τ m → ∝ ⇒ T(µ) → 0 <strong>et</strong> τ m → 0 ⇒ T(µ) → 1)• Fonction de phase des gazLa fonction de phase P R(Ω s ,Ω v )des gaz, i.e. fonction de phase de Rayleigh, est4πrotationnellement invariante (symétrie azimutale vs. la direction incidente) : elle nedépend que de l'angle de diffusion |Ψ sv | entre les directions de diffusion Ω v <strong>et</strong>d'incidence Ω s . Elle est donc souvent notée P R(Ψ sv )4π . <strong>Le</strong> terme P R(Ψ sv )4π.dΩ v est laprobabilité de diffusion selon (Ψ sv ,dΩ v ) d'un photon diffusé, au départ incident selon(Ω s ). La condition ⎮ ⌠ P R (Ψ sv )⌡ 4π.dΩ v=1 donne ⌡⌠ P R (Ψ sv ).sinΨ sv .dΨ sv = 2.04ππP R (Ψ) ≈ 3 4 .2(1-δ) 2+δ .(1+cos2 Ψ) + 3δ2+δ ≈ 0.7552 + 0.7345.cos2 Ψ ⇒ P R (Ψ) ≈ 3 4 .(1+cos2 Ψ)où δ est le facteur de dépolari<strong>sa</strong>tion. Il dépend de l'anisotropie des molécules <strong>et</strong> esttoujours p<strong>et</strong>it. Pour une atmosphère terrestre moyenne δ≈0.0279 (Young, 1980).


LE TRANSFERT RADIATIF 104αCapteurθ vΨ svθ sDiffusion d'un photon"Soleil → Détecteur".cosΨ sv = [cosθ v .cosθ s + sinθ v .sinθ s .cos(Φ v -Φ s )]Φ vL'angle de phase est α.Φ sLa diffusion d'une onde non polarisée par une molécule gazeuse donne une onde plusou moins polarisée. Etant surtout d'ordre 1, c<strong>et</strong>te polari<strong>sa</strong>tion est surtout rectiligne. <strong>Le</strong>taux de polari<strong>sa</strong>tion, i.e. "luminance 100% polarisée" / "luminance totale" est :q m (Ψ) =1-cos 2 Ψ1+cos 2 Ψ+ 2δ1-δC<strong>et</strong>te expression est cohérente avec le fait qu'une onde diffusée est 100% polarisée siΨ=90°. En eff<strong>et</strong>, contrairement à la polari<strong>sa</strong>tion horizontale, la polari<strong>sa</strong>tion verticales'annule pour Ψ=90°, car un oscillateur ne rayonne pas selon <strong>sa</strong> direction d'oscillation(i.e., direction <strong>du</strong> champ électrique de l'onde incidente).• Transmittance des principaux gazLa transmittance gazeuse exp[-∆τ ma] de l'atmosphère est le pro<strong>du</strong>it des transmittancesdes gaz (H 2 O, CO 2 , CO, N 2 O, O 2 , O 3 , N 2 , CH 4 ) présents. Elle varie beaucoup avec lalongueur d'onde (Figure 24) <strong>et</strong> aussi avec la variabilité de la teneur en vapeur d'eau.- H 2 O : bandes à 0.72µm, 0.81µm, <strong>et</strong> surtout à 0.94µm, 1.13µm, 1.38µm, 1.87µm, [2.63.3] avec plusieurs centres, [5.5 7.5] centré sur 6.3µm, <strong>et</strong> spectre pur de rotationcentré sur 50µm de 11µm à plus de 1cm (λ>15µm ⇒ T≈0%). <strong>Le</strong>s bandeshyperfréquences majeures <strong>son</strong>t 22.235GHz (13.49cm) <strong>et</strong> 183.31GHz (1.637cm).Faibles raies aux fréquences > 300GHz. L'eau est souvent le principal absorbantalors qu'il ne représente qu'une très faible fraction de l'atmosphère.- O 3 : forte bande UV continue [0.2µm 0.3µm] (bande de Hartley) <strong>et</strong> plus faibles dans[0.3µm 0.36µm] (bande de Huggins). Faible bande [0.55µm 0.65µm] (bandeChappuis). Raies de vibration-rotation de 3µm à 15µm, avec une forte bande de9.3 à 9.8µm (T≈0%), centrée sur 9.6µm (1042cm -1 ). Nombreuses raiesd'absorption rotationnelle dans les domaines millimétrique <strong>et</strong> sub-millimétrique.- O 2 : très forte absorption UV (


LE TRANSFERT RADIATIF 105- CO : bande autour de 4.8µm (∆λ≈0.2µm ; T≈50%) <strong>et</strong> à 230.77GHz <strong>et</strong> 115.27GHz.- Glace (H 2 O) : la combinai<strong>son</strong> de fondamentaux "vibrationnels" à 3.2µm <strong>et</strong> 6.1µmdonne de fortes bandes ≈1.52µm <strong>et</strong> 2.02µm ; plus faibles à 1.25µm <strong>et</strong> 1.02µm.La très forte variabilité spectrale de l'absorption gazeuse complique beaucoup le calcul dela transmittance gazeuse. La transmittance moyenne ∆λ sur un intervalle spectral∆λ large (≈50A ° ) par rapport aux raies d'absorption s'écrit :∝ ∆λ = 1∆λ . ⌡ ⎮⎮⌠ exp[ 1 µ ⌡ ⌠α a m(z,λ).dz].dλ avec µ


LE TRANSFERT RADIATIF 106DiffusionLuminance TOA (W.m -2 .sr -1 .µm -1 )Emission250Atmosphère: US Standard(V=23km - θ v =0° - θ s =30°)Terre : végétation (T=280K)Emission terrestre62005150Diffusionatmosphérique43100DiffusionterrestreEmissionatmosphérique2501a)000 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15µm250Luminance (W.m -2 .sr -1 .µm -1 )200150100DiffusionterrestreAtmosphère: US Standard(V=23km - θ v =0° - θ s =30°)50Diffusionatmosphériqueb)00.3 0.5 0.7 0.9 1.1 1.3 1.5 1.7 1.9 2.1 2.3 2.5 µmLuminance (W.m -2 .sr -1 .µm -1 )250Diffusion terrestre200150100Diffusion atmosphériquec)50Atmosphère: US Standard(V=23km - θ v =0° - θ s =30°)00.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9Figure 80 : Luminance montante au somm<strong>et</strong> d'une atmosphère US standard au-dessus d'un couvert végétal.a) L'échelle diffère pour l'émission (droite) <strong>et</strong> la réflectance (gauche). (b) <strong>et</strong> (c) <strong>son</strong>t des zooms de (a).1 µm


LE TRANSFERT RADIATIF 10710.8Transmittance atmosphériqueAtmosphère US standardV=23km - θv=0°0.60.40.20a)10.80.6Atmosphère tropicaleV=23km - θ v =0°λ (µm)0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15Transmittance (H 2 O)Atm. US standardV = 23km - θ v = 0°0.40.2Atmosphère TropicaleV = 23km - θ v = 0°λ (µm)0b) 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15Figure 81 : Transmittance totale (a) <strong>et</strong> de la vapeur d'eau (b) pour une atmosphère US standard <strong>et</strong> tropicale.10.8Transmittance (CO 2)0.60.40.20Atmosphère US StandardV=23km - θv = 0°λ (µm)0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15Figure 82 : Transmittance de CO 2 pour une atmosphère US standard.


LE TRANSFERT RADIATIF 108∝⌠α e (λ) = ⎮σ e (λ,n,r p ). ∂N(r p)⌠.dr⌡ ∂r p α d (λ) = ⎮σ d (λ,n,r p ). ∂N(r p)⌠.drp ⌡ ∂r p α a (λ) = ⎮σ a (λ,n,r p ). ∂N(r p).drp ⌡ ∂r pp0∝0400nm 550nm 633nm 694nm 860nm 1536nm 2250nm 3750nmPoussière 1.53+0.008i 1.53+0.008i 1.53+0.008i 1.53+0.008i 1.52+0.008i 1.4+0.008i 1.22+0.009i 1.27+0.013iSoluble 1.53+5i10 -3 1.53+0.006i 1.53+0.006i 1.53+0.007i 1.52+0.012i 1.51+0.023i 1.42+0.1i 1.45+0.4iMarin 1.39+i10 -8 1.38+4i10 -9 1.38+16i10 -9 1.38+50i10 -9 1.37+i10 -6 1.36+24i10 -5 1.33+85i10 -5 1.4+29i10 -4Suie 1.75+0.46i 1.75+0.44i 1.75+0.43i 1.75+0.43i 1.75+0.43i 1.77+0.46i 1.81+0.5i 1.9+0.57iTableau 7 : Indices de réfraction d'aérosols "poussière", "soluble", "marin" <strong>et</strong> "poussière".L'épaisseur optique τ p d varie spectralement comme σ p d . Elle est souvent approchée par larelation empirique d'Angström: τ p d (λ) = τ p d (1µm).λ -β . Pour une atmosphère terrestremoyenne β≈1.3. L'estimation expérimentale des paramètres τ p d (1µm) <strong>et</strong> β requiert aumoins 2 <strong>mesure</strong>s spectrales. τ p d (1µm) dépend <strong>du</strong> type <strong>et</strong> de la quantité des aérosols.Pour une atmosphère "claire", τ p d (1µm)≈0 <strong>et</strong> jusqu'à 2-3 lors de brumes de <strong>sa</strong>ble.Aérosols continentauxα e (λ) α d (λ)ωα e (550) α e (550)gα e (λ)α e (550)∝0Aérosols urbainsα d (λ)ωα e (550)400nm 1.40 1.27 0.901 0.646 1.48 0.976 0.660 0.600488nm 1.14 1.03 0.898 0.64 1.17 0.762 0.654 0.593515nm 1.08 0.967 0.897 0.638 1.09 0.711 0.651 0.592550nm 1 0.891 0.891 0.637 1 0.647 0.647 0.591633nm 0.849 0.754 0.888 0.633 0.829 0.532 0.641 0.587694nm 0.76 0.669 0.879 0.631 0.733 0.462 0.631 0.585860nm 0.577 0.486 0.841 0.633 0.542 0.319 0.588 0.5831536nm 0.283 0.212 0.75 0.645 0.243 0.111 0.455 0.5652250nm 0.151 0.115 0.761 0.741 0.124 0.043 0.342 0.5853750nm 0.103 0.081 0.785 0.779 0.066 0.018 0.274 0.587Tableau 8 : Coefficients d'extinction <strong>et</strong> de diffusion (normalisés par α e (550), albédo dediffusion simple <strong>et</strong> facteur d'asymétrie d'aérosols continentaux <strong>et</strong> urbains. 400nm à 3750nm.Modèle Compo<strong>sa</strong>nte Compo<strong>sa</strong>nte en aérosolmoléculaire Type d'aérosol AbondanceRayleigh Caractérisé par l' - τ p =0V-23km épaisseur optique τ mParticules sphériques deconcentration N(z)τ p =0,13 à λ o =1µmV-5km au niveau de la mer Indice de réfraction (e.g. n=1,5) τ p =0,44 à λ o =1µmTableau 9 : Exemples de modèles atmosphériques (Rayleigh, V=23km, V=5km).• Fonction de phaseLa fonction de phase P p (Ψ) des aérosols est souvent supposée de symétrie azimutale <strong>et</strong>spectralement peu variable. Elle est en général plus mal connue que pour les gaz. Elle esttrès anisotrope vers l'avant avec un faible maximum local de rétrodiffusion. P p (Ψ) estsouvent approchée par une fonction de Henyey-Greenstein :g


LE TRANSFERT RADIATIF 109P p (Ψ) =(1-g 2 ).a[1+g 2 -2g.cosΨ] 1.51où g = 4π =4π . ⌡ ⌠ 1cosΨ.P p (Ψ).dΩ =2 . ⌡ ⌠ cosΨ.P p (µ).d(µ) où µ = cosΨ.4π-1<strong>Le</strong> facteur d'asymétrie g (i.e., différence des diffusions avant <strong>et</strong> arrière) dépend <strong>du</strong> typed'aérosol <strong>et</strong> peu de λ <strong>et</strong>. g = 0 si P p (Ψ) est symétrique. g≈1 si la diffusion avant est forte.La fonction de phase d'un volume de différents aérosols est : ⎮ ⌠ P p (Ψ). ∂N(r p).dr ⌡ ∂r ppLa fonction de Henyey-Greenstein approche d'autant mieux la fonction de phas<strong>et</strong>héorique de Mie que la densité de grands aérosols est très p<strong>et</strong>ite. En eff<strong>et</strong>, les gro<strong>sa</strong>érosols rendent la fonction de phase très dissymétrique (Figure 83).<strong>Le</strong> taux de polari<strong>sa</strong>tion varie peu avec λ <strong>et</strong> beaucoup avec le type d'aérosol. De même,l'albédo de diffusion simple dépend <strong>du</strong> type d'aérosol, <strong>du</strong> fait de n(λ).+11000Fonction de phase1010O/ =0.0436µmO/ =0.002µm10.10.01O/ =12.48µmAngle de diffusion0° 20° 40° 60° 80° 100° 120° 140° 160° 180°Figure 83 : Fonction de phase à 0.7µm des 3 types d'aérosols utilisés par Sh<strong>et</strong>tle(1984) pour modéliser les aérosols de désert. Adapté de Moulin <strong>et</strong> al. (1997).Fraction d'aérosol de diamètre (O/ ) de 0.002µm, 0.0436µm <strong>et</strong> 12.48µm : 54.21%, 45.79%<strong>et</strong> 3.9 10-5 % en nombre <strong>et</strong> 2.6 10-4 %, 78.1% <strong>et</strong> 21.9% en masse. Masse volumique :2.5g.cm -3 . Albédo de diffusion simple : 0.94. Coefficient spécifique d'extinction :0.82m 2 .g -1 . Expo<strong>sa</strong>nt d'Angstrom : 0.3. Indice de réfraction : 1.55-0.005 i.• Absorption des aérosols<strong>Le</strong>s aérosols ont un albédo de diffusion ω p = d a = τ p<strong>et</strong> un coefficient d'absorptionα p + αp τ p(1-ω p ). En général, à 550nm, ω p ∈ [0.6 1]. Ainsi, ω p ≈ 0.6 pour les aérosols in<strong>du</strong>striels /urbains, ω p ≈ 0.9 pour les aérosols continentaux <strong>et</strong> ω p ≈ 1 pour les aérosols maritimes.<strong>Le</strong> coefficient d'extinction moyen des particules j "α e,j (λ)" est supposé proportionnel àV j , volume moyen par particule de type j. <strong>Le</strong> volume moyen des particules j est égal à :∝∝4πV j =3 . ⌡ ⎮⌠ r 3 p. ∂N j(r p ) ⌠∂N j (r p ).dr∂r p / ⎮ .drp ⌡ ∂r p , où ∂N j(r p )est la fraction de particules j de rayon rp ∂r p .p00L'atmosphère, en tant que mélange d'éléments j de densité N j , associés à des coefficientsd'extinction α j,a <strong>et</strong> α j,d , peut être caractérisée par des quantités moyennes :α pdd


LE TRANSFERT RADIATIF 110• Coefficients d'extinction de l'atmosphère : α a (λ) = Σ j α j,a (λ) <strong>et</strong> α d (λ) = Σ j α j,d (λ)1• Coefficient d'asymétrie moyen : g(λ) =α d (λ) . Σ j g j (λ).α j,d (λ)• Albédo moyen : ω(λ) = α d(λ)α e (λ)• Fonction de phase moyenne : P λ (Ψ) =1α d (λ) . Σ j P j λ (Ψ).α j,d (λ)Longueur d'onde 453nm 579nm 656nm 697nm 779nmEpaisseur τm de Rayleigh 0.21 0.075 0.046 0.036 0.023Epaisseur τp (23km) 0.281 0.223 0.198 0.187 0.168Epaisseur τp (10km) 0.668 0.531 0.471 0.445 0.400Epaisseur τp (5km) 0.932 0.741 0.658 0.621 0.558Tableau 10 : Exemples d'épaisseurs optiques atmosphériques, calculées avec :τ m = 84.35 10 -4 .λ -4 - 1.225 10 -5 .λ -5 + 1.4 10 -4 .λ -6 <strong>et</strong> τp = 0.632.(λ -1 - 0.0194.λ -2 ).e -V/15 (λ en µm <strong>et</strong> V en km)AVHRRTM1 2 1 2 3 4 5 6Bandes spectrales- réponse min (50%) 569.8 714.3 452.4 528.0 626.4 776.4 1567.4 2097.2- réponse max (50%) 699.3 982.2 517.8 609.3 693.2 904.5 1784.1 2349.0- pic 680.0 760.0 503.0 594.0 677.0 800.0 1710.0 2200.0- λ équivalent (λ eq ) 639.0 844.6 486.2 586.9 662.7 837.3 1662.7 2188.6Epaisseur optique- diffusion moléculaire 0.0540 0.0180 0.159 0.0841 0.0449 0.0176 0.0012 0.0004- absorption gazeuse :* ozone* vapeur d'eau* dioxyde de carbone0.02400.006050.000710.000640.09330.01460.006630.00000.00000.03170.00020.00000.01740.00680.00000.00000.04100.00210.00000.09570.00770.00000.07410.0091Albédo de diffusion simple 0.941 0.911 0.948 0.943 0.940 0.913 0.829 0.865Tableau 11 : Epaisseurs optiques atmosphériques gazeuses types pour les capteurs AVHRR <strong>et</strong> TM.λ eq est la longueur d'onde moyenne pondérée par l'éclairement solaire <strong>et</strong> la fonction d'instrument.τ dAinsi, avec un simple mélange "gaz - aérosols", on a : P(Ψ) = m (λ).P R (Ψ) + τ d p (λ).P p (Ψ)τ d m (λ) + τ d ,p (λ)c'est à dire une combinai<strong>son</strong> linéaire des fonctions de phase des gaz P R (Ψ) <strong>et</strong> de<strong>sa</strong>érosols P p (Ψ), pondérées par leurs épaisseurs optiques respectives.L'hypothèse d'un découplage des mécanismes d'absorption <strong>et</strong> de diffusion perm<strong>et</strong> d'écrireT(Ω) = T g (Ω).T d (Ω), où T g (Ω) est la transmittance associée à l'absorption gazeuse <strong>et</strong> T d (Ω)la transmittance totale (i.e., directe <strong>et</strong> diffuse) en l’absence d’absorption gazeuse. Ainsi, surun p<strong>et</strong>it intervalle ∆λ, où α m d , α pd<strong>et</strong> α pavarient peu, la transmittance totale moyenne est : ∆λ = ∆λ .[e τ/µ + t d (θ)] = ∆λ .[e (τ m d /µ +τp/µ) + t d (θ)]


LE TRANSFERT RADIATIF 1112) Mesure de l'épaisseur optique totaleEn dehors de l'absorption gazeuse, l'épaisseur optique totale de l'atmosphère est τ = τ p +τ m d . Plusieurs méthodes de détermination de c<strong>et</strong>te quantité <strong>son</strong>t indiquées ci-dessous.• Méthode de LangleyUn radiomètre qui vise le soleil à plusieurs angles zénithaux <strong>mesure</strong> E = E s .exp[-K λ .m], où m est la masse d'air (kg) traversée (m=m o /µ s ) <strong>et</strong> K λ est le coefficientd'atténuation atmosphérique (kg -1 ). Avec l’hypothèse "m o = cste", une série de<strong>mesure</strong>s <strong>du</strong> lever solaire au midi solaire perm<strong>et</strong> de tracer lnE en fonction de 1/µ s(droite de Bouguer) : lnE = lnE s - K λ .m o /µ s . La pente de c<strong>et</strong>te courbe est τ = K λ .m o .• Méthode de la visibilité VL'épaisseur optique τ p d (λ) est souvent dé<strong>du</strong>ite de la visibilité horizontale V, c'est à direune quantité inversement proportionnelle au coefficient d'extinction atmosphériquepour des traj<strong>et</strong>s horizontaux. C<strong>et</strong>te approche suppose que l’atmosphère a un profilconstant. τ p d (V,λ) est imprécis (±50%), car V est imprécis. On a par exemple :τ d p (λ) = 0.632 . [ 1 λ - 0.0194λ 2 ].e -V/15 (λ en µm <strong>et</strong> V en km)La visibilité peut être mesurée en comparant les luminances <strong>du</strong>es à "l'horizon" <strong>et</strong> àune surface verticale S de réflectance nulle. En notant Ox l'axe "opérateur - surfaceS", avec l'opérateur à l'origine x=0 <strong>et</strong> la surface à x=X, l'opérateur voit la surface Ssous l'angle solide dΩ. Un volume atmosphérique dv=dΩ.x 2 .dx sur l'axe Ox, avecK.α.dv.e -α.xx∈[0 X], crée au niveau de l'observateur la luminance : dL =dΩ.x 2 = K.α.e -α.x .dxα est le coefficient d'extinction de l'atmosphère <strong>et</strong> K est un coefficient proportionnelà l'éclairement solaire, à l'albédo de diffusion des particules atmosphériques <strong>et</strong> à leurfonction de phase. <strong>Le</strong> terme K.α est proportionnel au coefficient de diffusion del'atmosphère. La luminance totale reçue par l'observateur est :XL V = ⌡ ⌠ K.α.e -α.x .dx = K.[1-e -α.X ]0Pour une surface S (observation de l'horizon) à l'infini : L H = K ⇒ L X = L H .[1-e -α.X ].En considérant une surface de luminance L o non nulle, on a : L X = L o .e -α.X + L H .[1-e α.X ]La visibilité météorologique V est définie comme la distance X à laquelle le contrastedifférentiel (aussi appelé contraste universel) C D =(L max -L min )/L max est 0.02. Ici, l'on aL H -L H .[1-e α.V ]donc : C D =L= e -α.V . Par suite : V = - 1H α .lnC D = 3.91α .Pour une atmosphère de Rayleigh (α p =α O3 =0, α m =/ 0) à λ=550nm : α=1.162x10 -2 km -1<strong>et</strong> V = 336km. La visibilité horizontale <strong>et</strong> l'épaisseur optique de l’atmosphère <strong>son</strong>tliées. Ainsi, à λ=550nm <strong>et</strong> V = 23km / 13km / 5km / 2km l'épaisseur optique(transmittance) des aérosols est 0.235 (0.79) / 0.534 (0.59) /0.78 (0.46) /1.83 (0.16).• Modèle atmosphérique 6-SdCe modèle calcule l'épaisseur optique τ m à partir de l'expression empiriqueN(z) = a(z).V -1 + b(z), où le terme V est la visibilité (e.g. V = 23 km <strong>et</strong> 5 km) <strong>et</strong> où lestermes a(z) <strong>et</strong> b(z) <strong>son</strong>t pré-calculés avec un modèle d'aérosols.


LE TRANSFERT RADIATIF 112• Méthode de KaufmanC<strong>et</strong>te méthode utilise des cibles terrestres (e.g. forêts) de réflectances très faiblesdans le rouge <strong>et</strong> le bleu pour déterminer l'épaisseur optique des aérosols.• Surfaces d'eauLa <strong>mesure</strong> de réflectances apparentes de surfaces d'eau, à plusieurs longueurs d'ondedans le proche infrarouge, perm<strong>et</strong> de calculer l'épaisseur optique <strong>et</strong> le coefficientd'Angström des aérosols. En eff<strong>et</strong>, d'une manière générale la compo<strong>sa</strong>nte moléculaireest supposée connue <strong>et</strong> ρ PIR (eau)≈0. En l’absence de surfaces d’eau, la déterminationde l'épaisseur optique des aérosols requiert une autre approche, car la réflectance dessurfaces continentales est à priori inconnue.• Polari<strong>sa</strong>tion<strong>Le</strong> système POLDER utilise les <strong>mesure</strong>s de polari<strong>sa</strong>tion à 443, 670 <strong>et</strong> 865nm, car (1)la polari<strong>sa</strong>tion <strong>du</strong>e aux gaz atmosphériques est supposée connue, <strong>et</strong> (2) la polari<strong>sa</strong>tion<strong>du</strong>e aux surfaces terrestres est supposée être faible <strong>et</strong> spectralement constante.Réflectance polarisée ρ po l (µ v ).µ v2.521.510.5Gaz (diffusion d'ordre1 de R ayleigh)Aérosols80 100 120 140 160Ψ svRéflectance polarisée ρ pol (µ v ) à 650nm de"surfaces terrestres + atmosphère".L’épaisseur de la courbe grise est surtout <strong>du</strong>e àla variabilité de la réflkectance des surfacesterrestres. Son écart par rapport à la courbe desgaz est supposé dû aux aérosols. Avec Ψ svl'angle de diffusion (Ω s →Ω v ), µ v le cosinus del'angle zénithal d'observation, <strong>et</strong> p r (Ψ sv ) <strong>et</strong>p p (Ψ sv ) les taux de polari<strong>sa</strong>tion des diffusionsdes gaz <strong>et</strong> des aérosols on a :d dτ m.PR (Ψ sv ).p R (Ψ sv ) + τ p.PP (Ψ sv ).p P (Ψ sv )ρ pol (µ v ) =4.µ v .µ s3) Nuages<strong>Le</strong>s nuages d'eau liquide <strong>et</strong> solide <strong>son</strong>t constitués de gouttel<strong>et</strong>tes issues de la conden<strong>sa</strong>tionde vapeur d'eau atmosphérique. <strong>Le</strong>ur concentration est ≈ 100 cm -3 . <strong>Le</strong>ur dimension peutatteindre 100 µm (e.g., ≈ 2 - 10 µm dans les nuages continentaux <strong>et</strong> ≈ 3 - 22 µm dans lesnuages marins). <strong>Le</strong> diamètre des gouttes de pluie dépasse 0.1mm <strong>et</strong> même parfois 2.5mm.<strong>Le</strong> taux de couvert nuageux est très variable. Sa moyenne est 40%, avec des valeurs trèssupérieures dans les régions tropicales, <strong>et</strong> très inférieures dans les régions désertiques delatitude moyenne. Plusieurs processus contrôlent la distribution des nuages :- évaporation océanique <strong>et</strong> évapotranspiration des surfaces terrestres.- transport de la vapeur d'eau par les courants atmosphériques,- formation de nuages <strong>et</strong> précipitation (phénomènes de refroidissement <strong>et</strong> de conden<strong>sa</strong>tion).<strong>Le</strong>s nuages interceptent tout rayonnement jusqu'à la région millimétrique. Au-delà, ils<strong>son</strong>t de plus en plus transparents. Une part <strong>du</strong> rayonnement est cependant transmise par lebiais des diffusions multiples. Ceci se vérifie par temps nuageux : le ciel n'est pas noir. Lacouleur grise des nuages est <strong>du</strong>e à la grande taille des gouttes d'eau. C<strong>et</strong>te taille est en


LE TRANSFERT RADIATIF 113eff<strong>et</strong> assez grande pour dans le visible <strong>et</strong> l'infrarouge (i.e., r >> λ), la section efficace dediffusion des aérosols est indépendante de λ.La quantité d'eau condensée dans les nuages est faible (e.g., 1 g/m 3 d'air) alors que laconcentration en vapeur d'eau varie de 10 -2 g/m 3 (climat froid <strong>et</strong> sec) à 30 g/m 3 (climattropical). Elle ne représente qu'une faible partie de l'eau atmosphérique (vapeur d'eau).Sachant que c<strong>et</strong>te dernière n'in<strong>du</strong>it pas de diffusion observable, pourquoi les nuages <strong>son</strong>tvisibles ? L'explication est que l'intensité d'une onde diffusée par le regroupement de Nmolécules d'eau est N 2 fois supérieure à l'intensité diffusée par une molécule isolée, <strong>et</strong> Nfois supérieure à l'intensité diffusée par N molécules non regroupées. En eff<strong>et</strong>, leregroupement implique que la diffusion est cohérente, <strong>du</strong> moins tant que la dimension <strong>du</strong>regroupement reste inférieure à la longueur d'onde. Considérons l'exemple simple d'unemolécule d'eau telle que σ d = 10 -26 cm 2 à 0.5µm. Une goutte d'eau avec N=10 4 diffusedonc 10 4 fois plus que la somme des diffusions indivi<strong>du</strong>elles de ses molécules. Ainsi, legroupement en tant que gouttes d’eau des molécules H 2 O d’une couche d’atmosphèred’épaisseur optique ∆τ (e.g., 10 -3 ) donne un nuage d’épaisseur optique ≈10 4 ∆τ. Ceciexplique que dans le visible, les nuages interceptent beaucoup le rayonnement <strong>et</strong> donnentune diffusion très perceptible. En fait, l'augmentation de la taille des gouttes d'eau au-delàde 0.1µm donne une diffusion de moins en moins cohérente (interférences de moins enmoins constructrices). La section efficace de diffusion tend alors à augmenter comme lasection géométrique de la particule. Nous quittons le domaine de la diffusion Rayleigh.<strong>Le</strong>s nuages interagissent différemment selon leur composition. <strong>Le</strong>s stratus <strong>et</strong> stratocumulus<strong>son</strong>t constitués de gouttes d'eau. Par contre, les cirrus <strong>et</strong> cirro-stratus <strong>son</strong>tconstitués de cristaux de glace. <strong>Le</strong>ur réflectance dans la région [2µm 2.1µm] est engénéral faible, car la glace a une bande d'absorption. D’autre part, la réflectance desnuages tend à diminuer avec l'augmentation de la taille de leurs compo<strong>sa</strong>nts. Ainsi, vers1.7µm, les cristaux de glace diffusent d'autant plus que les cristaux de glace <strong>son</strong>t p<strong>et</strong>its.Par suite, un radiomètre <strong>sa</strong>tellitaire avec 2 bandes spectrales centrées sur 1.7µm <strong>et</strong> 2.1µmpeut perm<strong>et</strong>tre de discriminer les types de nuage <strong>et</strong> fournir une information sur la taille deleurs compo<strong>sa</strong>nts. C<strong>et</strong>te approche est aussi utilisée avec les capteurs hyperfréquences, carles interactions hyperfréquences des gouttes d'eau dépendent de leur taille, ce qui perm<strong>et</strong>de distinguer les zones/nuages de pluie (grosses gouttes) des autres nuages.<strong>Le</strong> couvert nuageux affecte beaucoup le bilan d'énergie planétaire. Ainsi, l'eff<strong>et</strong> d'unevariation de 1% peut dépasser l'eff<strong>et</strong> d'un doublement <strong>du</strong> CO 2 (Ramanathan <strong>et</strong> al., 1989).<strong>Le</strong>s propriétés des nuages qui affectent le plus le bilan d'énergie planétaire <strong>son</strong>t l'épaisseuroptique τ nuage , l'altitude H nuage de leur somm<strong>et</strong> <strong>et</strong> le rayon r de leurs gouttes d'eau. On a∝ ∝τ nuage = n(r).qe .π.r⌡⌠ ⌡⌠2 .dr.dz pour des gouttes d'efficacité d'extinction q e ≈ 2 <strong>et</strong> de densitéz 0n(r). L'albédo A nuage est une quantité intégratrice très utilisée. Il dépend de τ nuage , <strong>et</strong> donc<strong>du</strong> volume d'eau des nuages <strong>et</strong> <strong>du</strong> rayon r des gouttes d'eau (Figure 84). Il est aussiinfluencé par la densité de gouttes. En eff<strong>et</strong>, pour tout nuage de volume d'eau constant,l'augmentation <strong>du</strong> nombre de gouttes (e.g., suite à une augmentation de la concentrationdes aérosols) fait croître A nuage . L'incertitude sur A nuage in<strong>du</strong>it une erreur > 10 W.m -2 sur lebilan radiatif global. H nuage est un autre paramètre important. Sa précision actuelle (≥500 m) doit être améliorée pour mieux suivre le bilan radiatif planétaire, car une élévationde 1 km de H nuage peut élever la température terrestre de 1.2 K (Ohring <strong>et</strong> Adler, 1978).


LE TRANSFERT RADIATIF 114A lbéd o (T O A )80A lbéd o de surface : 40%τ n u age = 70, ∆ H n u age = 2km .θ s = 35°. λ = 753nm .Figure 84 :Albédo spectral d'un nuage selon<strong>son</strong> épaisseur optique.60E paisseur optique400 100 200 300L'étude des nuages depuis l'espace est compliquée par 3 facteurs majeurs :- variabilité spectrale <strong>et</strong> bidirectionnelle de la réflectance des nuages.- variabilité spatio-temporelle des conditions environnementales. Ainsi, les <strong>mesure</strong>sspatiales dépendent plus ou moins de la vapeur d'eau atmosphérique entre le nuage <strong>et</strong> lecapteur. Pour des nuages fins (e.g., τ nuage = 20), les <strong>mesure</strong>s dépendent aussi de l'albédoA sol des surfaces terrestres qu'ils recouvrent.- capacité <strong>du</strong> capteur spatial à échantillonner à la fois le spectre <strong>et</strong> les directions.90°120°60°220160°260 30°300180° 180°90° 60° 30° 0° 30° 60° 90°Figure 85 :Luminance directionnelle L λ d'unnuage (W.m -2 .sr -1 .µm -1 ).Epaisseur optique τ nuage = 70,épaisseur ∆H= 2 km. θ s = 35°.λ = 753 nm. Simulation <strong>du</strong> modèle d<strong>et</strong>ransfert radiatif MOMO (Fisher <strong>et</strong>Graβl, 1991).Estimation de H nuage depuis l'espace.Elle peut résulter de l'estimation de la pression atmosphérique P nuage de leur somm<strong>et</strong>, parexemple avec des capteurs infrarouge. Une autre approche consiste à déterminer P nuage àpartir d'une estimation de la pression partielle P nuage (O 2 ) d'oxygène à z = H nuage , <strong>sa</strong>chant quela distribution de O 2 est uniforme dans l'atmosphère. P nuage (O 2 ) est estimé avec la <strong>mesure</strong>de luminances L λ à des longueurs d'onde très proches, mais dans <strong>et</strong> hors de la banded'absorption de O 2 à 761 nm. Ainsi, la luminance à 761 nm peut varier d'un facteur 2 selonque l'altitude d'un nuage passe de 1 km à 10 km. En première approximation, P nuage (O 2 ) ≈ -1.ln( L 761,TOAm.α a L), où m= 1754,TOA |µ s | + 1 <strong>et</strong> αµ a est le coefficient d'absorption (m 2 .kg -1 ) de l'oxygène àv761 nm. En fait, des facteurs comme l'épaisseur <strong>du</strong> nuage, la géométrie d'observation <strong>et</strong>l'albédo des surfaces terrestres compliquent le calcul de P nuage (O 2 ). Actuellement,l'inversion des <strong>mesure</strong>s <strong>du</strong> capteur Méris donne P nuage avec une précision de 20 hPa dansune dynamique de [100 Pa 1050 Pa]. En pratique, c<strong>et</strong>te inversion est réalisée avec unréseau de neurones dont les variables <strong>son</strong>t 3 luminances spectrales à l'intérieur (760 nm) <strong>et</strong>à l'extérieur (754 nm <strong>et</strong> 775 nm) de la bande de O 2 à 761 nm. ce réseau utilise les anglesdescriptifs de la géométrie d'observation <strong>et</strong> l'albédo des surfaces terrestres A sol .


LE TRANSFERT RADIATIF 115Estimation de A nuage <strong>et</strong> τ nuage depuis l'espace.L'inversion des données Méris fournit A nuage (précision: 0.01 ; dynamique : [0.02 1.05]) <strong>et</strong>τ nuage (précision: 1-5 ; dynamique : [0 400]). Ce calcul est effectué par régression sur lesluminances L λ <strong>du</strong> canal à 753 nm (∆λ = 7.5 nm) :2A nuage = Σi=0a i .L li<strong>et</strong> τnuage = Σi=0où les coefficients a i <strong>et</strong> b i <strong>son</strong>t pré-calculés par un modèle de transfert radiatif, pourdifférents paramètres (direction solaire, direction d'observation, albédo de surface). Parrapport à un canal à bande large, l'intérêt <strong>du</strong> canal à 753 nm est de ne pas être affecté parl'absorption de la vapeur d'eau atmosphérique.4) Emission thermique gazeuseLa luminance L B (z,Ω) selon la direction (Ω) <strong>du</strong>e à l'émission thermique d'une coucheatmosphérique d'épaisseur dz <strong>et</strong> de température T est :dL(z,dz,Ω) = α a (ν).L B (ν,T). dzcosθ2b i .L lioù L B (ν,T) = 2hν3c 2 . 1exp[hν/kT] - 1(loi de Planck)Sachant que L B (ν,T).dν = L B (λ,T).dλ, l'on a donc : L B (ν,T) = λ2c .L B(λ,T)T <strong>et</strong> la densité des éléments dépendant de l'altitude z, on a : dL(z,dz) = α a (ν,z).L B (ν,T(z)).dz.II.3Raies d’absorption gazeuseL'énergie de la matière est quantifiée : elle ne prend que des valeurs discrètes E ij associéesà des mécanismes ré<strong>son</strong>ants à des fréquences discrètes ν ij dites de ré<strong>son</strong>ance : ∆E ij = hν ij .Dans ce cas, une onde de fréquence ν ij incidente sur une molécule gazeuse d'énergie interneE i tend à augmenter l'énergie interne de celle-ci jusqu'à un niveau discr<strong>et</strong> j plus élevé. C<strong>et</strong>temolécule peut ensuite revenir à un niveau d'énergie inférieur, en transformant l'énergiesupplémentaire en chaleur au cours de chocs avec d'autres molécules ou bien en ém<strong>et</strong>tantun rayonnement. Ces mécanismes ré<strong>son</strong>ants apparaissent en tant que raies d'absorption <strong>et</strong>d'émission. D'une manière générale, par rapport au cas d'une molécule isolé, ces raies <strong>son</strong>télargies par des facteurs environnementaux (i.e. température <strong>et</strong> pression). Il est ainsi obtenudes bandes plus ou moins étroites <strong>et</strong> non des raies infiniment fines.1) Mécanismes à l’origine des raies d’absorptionTrois types de mécanismes d'interaction ré<strong>son</strong>ante jouent un rôle important pour latélédétection spatiale. Ils correspondent à des domaines spectraux différents :- transitions électroniques entre niveaux d'énergie électronique, dans le VIS <strong>et</strong> l'UV.- transitions de vibration entre niveaux d'énergie de l'édifice "noyaux atomiques - nuagesélectroniques", dans l'IR.- transitions de rotation entre niveaux d'énergie de rotation des molécules. Elles surviennentaux plus bas niveaux d'énergie d'absorption, dans l'IR lointain <strong>et</strong> les micro-ondes.Une molécule ne peut absorber par vibration que si elle a un dipôle permanent. Elle n'estdonc pas diatomique homopolaire (e.g., N 2 , O 2 ), car <strong>son</strong> dipôle électronique serait alors nul.<strong>Le</strong>s gaz atmosphériques qui absorbent le plus dans l'IR ne <strong>son</strong>t donc pas les gaz les plusprésents. Ces gaz non dipolaires (H 2 O, CO 2 , O 3 ,...) occupent moins de 1% de l'atmosphère.<strong>Le</strong>s caractéristiques majeures des mécanismes de vibration <strong>et</strong> de rotation <strong>son</strong>t rappelées ici.


LE TRANSFERT RADIATIF 116• Modes de rotation (lointain infrarouge <strong>et</strong> micro-ondes)Contrairement aux solides, les gaz ont des niveaux d'énergie de rotation (1) liés àplusieurs axes de rotation <strong>et</strong> (2) indépendants d'interactions liées à la structure cristallinedes solides (e.g., eff<strong>et</strong> de champ, bandes des semi-con<strong>du</strong>cteurs, <strong>et</strong>c.). Il existe 4 types derotation <strong>du</strong> fait de l'égalité ou non des 3 moments d'inertie principaux des molécules :- type asymétrique : les 3 moments d'inertie <strong>son</strong>t différents ; e.g. H 2 O.- type symétrique : 2 moments <strong>son</strong>t égaux.- type sphérique : les 3 moments <strong>son</strong>t égaux.- type linéaire : 2 moments <strong>son</strong>t égaux <strong>et</strong> le troisième est négligeable ; e.g CO 2 .Modèle schématique des niveaux d'énergie d'une molécule diatomiqueLa molécule diatomique schématique est une haltère avec une masse à chaque extrémité.hSes niveaux discr<strong>et</strong>s d'énergie rotationnelle <strong>son</strong>t E j =8π 2 .I .j.(j+1), où h = 6.6 10-34 W.s 2 =4.1 10 -15 eV.s, <strong>et</strong> où I est <strong>son</strong> moment d'inertie normal par rapport à l'axe central, <strong>et</strong> j leniveau quantique de rotation (j = 0, 1, 2,...). Ils <strong>son</strong>t équidistante, car les transitions ne sepro<strong>du</strong>isent qu'entre niveaux consécutifs (∆j = ±1). Ainsi, la variation "j ↔ (j-1)" donne :h∆E j =4π 2 .I .[j.(j+1) - (j-1).j] = h4π 2 .I .j ⇔ ν jj =4π 2 .I<strong>Le</strong>s fréquences des raies d'absorption de la molécule CO, <strong>son</strong>t des multiples de 110 GHz(≈ 2.689 mm). Elles <strong>son</strong>t plus faibles pour des molécules plus lourdes <strong>et</strong> plus grandes.HOO104° H1.2 AOMolécule O 2Molécule H 2 OFigure 86 :Modes derotation desmolécules d'eau<strong>et</strong> d'oxygène.Opacitéverticale (dB)1.4 18 21 37 50 60 90 160 183GHz100.10.0H 2 O1.000.100.01H 2 OO 2Atmosphère sècheavec stratus (eauliquide: 0.2kg/m 2 )Atmosphère sèche +vapeur d'eau (20kg/m 2 )0 40 80 120 160 200Figure 87 : Opacité atmosphérique hyperfréquence (atmosphère sèche, atmosphèreavec vapeur d'eau <strong>et</strong> atmosphère avec nuage) <strong>et</strong> fréquences standard autourdes bandes O 2 <strong>et</strong> H 2 O pour <strong>son</strong>der l'atmosphère. (Murphy <strong>et</strong> al., 1987).O 2GHz240


LE TRANSFERT RADIATIF 117<strong>Le</strong>s gaz O 2 <strong>et</strong> H 2 O (Figure 86) dominent les mécanismes d'absorption rotationnelleatmosphérique de 20 GHz (1.5 cm) à 180 GHz (1.67 mm). Ainsi, H 2 O a un spectre derotation centré sur 50 µm, de 11 µm à plus de 1 cm. La Figure 87 montre les raies de H 2 O<strong>et</strong> de O 2 de 1 GHz (0.3 m) à 10 3 GHz (0.3 mm). <strong>Le</strong>s 2 ères bandes de H 2 O <strong>son</strong>t à 22.2 GHz(1.35 cm) <strong>et</strong> à 183.3 GHz (1.7 mm). A concentration ρH 2 O constante, la diminution de lapression de 1000 mb à 100 mb augmente l'absorption au centre des bandes, carl’absorption survient alors dans une bande spectrale plus étroite. La molécule O 2 n'a pasde moment polaire permanent mais a un moment magnétique permanent, car elle a 2orbites électroniques avec un nombre impair d'électrons. Ses 2 plus basses bandesd'absorption <strong>son</strong>t à 60 GHz (0.5 cm) <strong>et</strong> 118.75 GHz (2.53 mm).• Mécanismes de Vibration (infrarouge)L'interaction de vibration est la mo<strong>du</strong>lation <strong>du</strong> dipôle moléculaire permanent par lavibration. <strong>Le</strong> moment d'inertie moléculaire étant modifié par c<strong>et</strong>te vibration, les modes derotation constituent la structure fine <strong>du</strong> mode de vibration. Tout mécanisme de vibrationest donc un mécanisme de vibration - rotation centré sur la raie spectrale de vibration,conformément aux règles de sélection qui spécifient les transitions permises. Ainsi, lesmécanismes de vibration - rotation associés à la courbure de la molécule linéaire CO 2 <strong>son</strong>tcentrés sur 15 µm (667 cm -1 ). C<strong>et</strong>te bande est très utilisée pour calculer le profil d<strong>et</strong>empérature atmosphérique à partir de <strong>mesure</strong>s centrées sur 15 µm.Molécule diatomique. La liai<strong>son</strong> entre ses 2 atomes de masses m 1 <strong>et</strong> m 2 se comporte unpeu comme un ressort de constante de rappel k (≈ 500 N.m -1 ) avec une fréquence de1vibration (i.e. raie d'absorption): ν =2π . k.(m 1 +m 2 )m. Pour CO (m1 .m 1 = 2 10 -26 kg, m 2 =2.7210 -26 kg): ν = 3.3 10 13 Hz (λ = 9 µm). En fait ν CO = 6.5 10 13 Hz (λ ≈ 4.6 µm).<strong>Le</strong> changement de phase (i.e. liquide, gaz ou solide) d’un élément tend à modifier sesraies d'absorption. <strong>Le</strong> Tableau 12 illustre c<strong>et</strong>te variabilité pour les fortes bandesd'absorption PIR <strong>et</strong> VIS de 4 éléments triatomiques : H 2 O, H 2 S, CO 2 <strong>et</strong> SO 2 .H 2 O H 2 S CO 2 SO 2Modes Gaz Liquide Glace Gaz Liquide Glace Gaz Glace Gaz Liquide Glaceν 1 2.74 3.05 3.17 3.83 3.88 3.96 8.69 8.74 8.75ν 3 2.66 2.87 2.96 3.73 3.92 4.25 4.37 7.35 7.49 7.55ν 3 + ν L 2.53ν 2 + ν 3 1.875 1.93 2.02 2.64 2.7 5.342ν 2 + ν 3 2.77 2.9ν 2 + ν 3 + ν L 1.822ν 1 4.34ν 1 + ν 3 1.94 2.69 4.00 4.072ν 3 1.38 1.45 1.52ν 1 + ν 2 + ν 3 1.14 1.21 1.253ν 3 0.91 0.98 1.022ν 1 + ν 3 0.942ν 1 + ν 2 + ν 3 0.82 0.84


LE TRANSFERT RADIATIF 1183ν 1 + ν 3 0.72 0.75 0.81ν 1 + 3ν 3 1.01Tableau 12 : Centres de bandes (en µm) d'absorption majeures de H 2 O, H 2 S, CO 2 <strong>et</strong> SO 2 .Vibrations longitudinale symétrique (ν 1 : 2.738 µm), transver<strong>sa</strong>le (ν 2 : 6.27 µm) <strong>et</strong>longitudinale asymétrique (ν 3 : 2.662 µm). ν L : basse fréquence de vibration des chaînespolymérisées des molécules d'eau liquide. Salisbury (1993)2) Forme des raies spectrales<strong>Le</strong>s raies spectrales d'émission/absorption ne <strong>son</strong>t pas infiniment fines, même pour unoscillateur isolé. Trois facteurs distincts expliquent leur largeur : <strong>du</strong>rée de vie de l'étatexcité associé à la raie, ainsi que collisions <strong>et</strong> mouvements des ém<strong>et</strong>teurs/absorbants.• Largeur spectrale naturelle : l'énergie W(t) d'un oscillateur isolé décroît par désexcitationradiative. La force de freinage associée étant 2 m.ω f .x', où m <strong>et</strong> x' <strong>son</strong>t la masse <strong>et</strong> lavitesse instantanée de l'oscillateur, on a W(t) ≈ W o .e -t/τ 1N , où τN = est la <strong>du</strong>rée de vie (temps2ω fde relaxation) de l'état excité de l'oscillateur. Ainsi, un oscillateur de pul<strong>sa</strong>tion ω o ém<strong>et</strong> :- champ électrique E(t) = A.e iω o .t .e -t/2τ N de spectre E(ω) = 12π . ⌡ ⌠ E(t).e -iω.t .dt =-∝+∝A2π . 1(1/2τ N ) - i(ω-ω o )- flux d'énergie S (J.m -2 ) de densité spectrale P(ω) : S = ⌡ ⌠P(ω).dω = c.ε o .⌡⌠ |E(t)| 2 .dt = c.ε o .A 2 .τ Noù c est la vitesse de la lumière <strong>et</strong> ε o la permittivité <strong>du</strong> vide. L'amortissement e -t/2τNexplique que l'émission est non monochromatique (i.e. P(ω) ≠ 0 sur un intervalle ∆ωcentré sur ω o ). <strong>Le</strong>s termes ∆ω <strong>et</strong> S = c.ε o .A 2 .τ N <strong>son</strong>t la largeur <strong>et</strong> l'intensité de la raie.+∝+∝<strong>Le</strong> théorème de Parseval ⌡ ⌠ |E(t)| 2 .dt = ⌡ ⌠|E(ω)| 2 .dω implique : S = c.ε o . ⌡ ⌠ |E(ω)| 2 .dω.0-∝-∝⇒ P(ω) = c.ε o .|E(ω)| 2 S 1S= .2π.τ N (1/4τN) 2 + (ω-ω o ) 2 <strong>et</strong> P(ν) = 2π.P(ω) =π . γ N(ν-ν o ) 2 + γ 2 N1C’est une loi de Lorentz avec une demi largeur naturelle de la raie γ N = ≈ 3.10 -11 cm -1 ,4π.τ Nce qui est très p<strong>et</strong>it aux fréquences usuelles en télédétection (ν >> 1 Hz).La densité volumique d'émission totale d'oscillateurs (densité volumique N) qui ém<strong>et</strong>tent∆ωavec des phases relatives aléatoires étant N.S, on a : N.S = ⌡ ⌠α B (ν).L B (T,ν).dν, où ∆ν =2π .<strong>Le</strong>s coefficients d'absorption α a (ν) <strong>et</strong> d'émission α B (ν) étant égaux, on a donc :1α a (ν) = N.S.Φ N (ν) où Φ N (ν) =π . γ N(ν-ν o ) 2 + γ 2 ( ⎮ ⌠ γN ⌡ π.(x 2 + γ 2 .dx = 1))0Vu que la section efficace de l'oscillateur vérifie α a (ν) = N.σ a (ν), on a σ a (ν) = σ o .Φ N (ν), oùσ o = S est la section efficace totale d'absorption associée à la raie.+∝-∝∆ν∝+∝+∝0


LE TRANSFERT RADIATIF 119La largeur naturelle de raie γ N peut aussi être calculée avec la théorie quantique, en tenantcompte de la décrois<strong>sa</strong>nce temporelle exponentielle <strong>du</strong> nombre d'oscillateurs qui restentdans leur niveau d'énergie E j initial. La constante de temps associée correspond à la <strong>du</strong>réede vie <strong>du</strong> niveau d'énergie j (i.e., temps disponible pour <strong>mesure</strong>r E j ). <strong>Le</strong> principed'Heisenberg donne alors l'incertitude ∆E sur l'estimation de E j : ∆E i .∆t ≈ h/2π ≈ 10 -34 Js,où h est la constante de Planck. Vu que E = h.ν, la connais<strong>sa</strong>nce de ∆E donne la largeur ∆ν.• Elargissement collisionnel : le cas d’un gaz d'oscillateurs illustre ici l'eff<strong>et</strong> des collisionssur la largeur des raies. Toute collision d’atomes / molécules in<strong>du</strong>it des interactionscomplexes entre les électrons de leurs couches. Elle modifie la phase de l'oscillationassociée à l'état excité, <strong>et</strong> par suite la phase de l'onde émise. On distingue les faibles <strong>et</strong> lesfortes interactions. Lors d'une faible interaction, la phase change peu à peu <strong>du</strong>rantl'interaction. Du point de vue quantique, l'énergie d'interaction est insuffi<strong>sa</strong>nte pourprovoquer un changement de niveau d'énergie E j . Par contre, elle perturbe les niveaux E j .Une forte interaction est généralement considérée comme un choc élastique. Sa <strong>du</strong>rée estnégligeable devant la <strong>du</strong>rée de vie des oscillateurs mis en jeu. Elle peut impliquer unchangement de niveau E j , avec une probabilité d’autant plus forte que les niveaux E j <strong>son</strong>tproches. <strong>Le</strong> domaine infrarouge / hyperfréquence est donc plutôt affecté par lesinteractions fortes, <strong>et</strong> le domaine UV / VIS est plutôt affecté par les interactions faibles.Lors d'un changement de niveau d'énergie E j , la phase de l'onde émise est aléatoire <strong>et</strong> l<strong>et</strong>emps de relaxation de l'énergie de l'oscillateur est ici supposé égal au temps moyen τ ceentre 2 chocs. La somme d’ondes émises avec un temps de relaxation τ ce <strong>et</strong> des phases1aléatoires donne une raie de Lorentz de demi largeur collisionnelle γ L = :4π.τ ceσ a (ν) = σ o .Φ L (ν) où Φ L (ν) = 1 π . γ L(ν-ν o ) 2 + γ 2 LCe résultat peut se dé<strong>du</strong>ire de la méthode de calcul de γ N où l'on remplace τ N par τ ce .<strong>Le</strong>s gaz ont des raies plus fines que les liquides, car leurs collisions moléculaires <strong>son</strong>tmoins fréquentes. L'absorption dite non ré<strong>son</strong>ante correspond à la lente décrois<strong>sa</strong>nce de<strong>sa</strong>iles des raies loin de leurs centres. En pratique, c<strong>et</strong>te décrois<strong>sa</strong>nce est plus lente que Φ L (ν)pour H 2 O <strong>et</strong> plus rapide pour CO 2 .τ ce est proportionnel à la vitesse moléculaire moyenne v T <strong>et</strong> à l'inverse de la pression P.PVu que v T ≡ T, l'on a : γ L (P o ,T o ) ≡T . En fait, il est souvent utilisé γ PL(P,T) ≡ où n ∈ [0 1].nTL'élargissement collisionnel est donc maximal aux basses altitudes. Il est alors le facteurmajeur d'élargissement, avec γ L ≈ 3.10 -2 cm -1 (≈0.9 GHz) pour H 2 O <strong>et</strong> 7.10 -2 cm -1(≈2.1 GHz) pour CO 2 , soit plusieurs ordres de grandeur que γ N . C<strong>et</strong> élargissement ∆ν peutêtre <strong>du</strong> même ordre de grandeur que ν o aux basses fréquences utilisées en télédétection.• Elargissement Doppler : tout oscillateur a une vitesse thermique v. Pour un observateurau repos, la fréquence à laquelle un oscillateur (ν o ) absorbe ou ém<strong>et</strong> n'est donc pas ν omais ν = ν o + v c .ν o. C'est l'eff<strong>et</strong> Doppler. <strong>Le</strong> caractère aléatoire de l'agitation thermiqueélargit donc la raie autour de la fréquence centrale ν o . On a : σ a (ν) ≡ P(ν), où P(ν) est la


LE TRANSFERT RADIATIF 120probabilité pour que la fréquence perçue soit ν. C<strong>et</strong>te probabilité se dé<strong>du</strong>it de laprobabilité P T (v) qu'un oscillateur ait la vitesse v, à la température T :P T (v) =m2π.k.T .exp[-m.v2 ] : distribution Maxwellienne des vitesses.2k.TP(ν).dν = P T (v).dv = P T (v). c ν o.dν ⇒ P(ν) = P T ((ν-ν o ). c ν o). c ν o.∝1⇒ σ a (ν) = σ o .Φ D (ν) où Φ D (ν) =β D . π .exp[-(ν-ν o) 2 ν o] oùβ D⌡⌠ Φ D (ν).dν = 1 <strong>et</strong> β D =c .La demi-largeur Doppler est : γ D = β D . ln(2) =c .ν ν oo =c .02k.Tm .ln(2) = ν o. .où M = masse molaire = x masse moléculaire ( = 6.023 10 23 ) en grammes (e.g. M = 18g).H2O1=c . 2.R.ln2 = 3.58 10-7 K -0.5 .g 0.5 où R = k. = 8314 J.K -1 .kg -1 constante universelle des gaz.L'élargissement γ D est proportionnel à la fréquence ν o <strong>et</strong> à la racine carrée <strong>du</strong> rapport"température / masse molaire". Il est plus faible pour les plus lourdes molécules, <strong>du</strong> faitde leur plus grande inertie vs. l'agitation thermique. De plus, γ D décroît avec l’altitude(Figure 88). Ainsi, dans les premiers 50 km de l'atmosphère terrestre, il varie de 14%, carla température varie de 30%, de 300 K à 210 K, alors que la largeur "Lorentz" γ L varie de 3ordres de grandeur, car la pression diminue de 1 bar à 1 mbar. Ceci explique que γ D n’estsignificatif par rapport à γ L qu’au-delà de 30 km d'altitude, car γ L devient alorsnégligeable. Au niveau de la mer, γ L ≈ 100 γ D , alors que γ D ≈ γ L à 30-40km d’altitude.L’eff<strong>et</strong> Doppler affecte donc surtout O 3 , car c'est le gaz absorbant prépondérant à ce<strong>sa</strong>ltitudes. La forte variabilité de γ L selon la pression perm<strong>et</strong> de "<strong>son</strong>der" l'atmosphère. Loinde ν o , l’eff<strong>et</strong> Doppler décroît beaucoup plus vite que l'eff<strong>et</strong> collisionnel.TM .2k.Tmγ D,LγD : InfrarougeγD : Sub-millimétriqueγD : Micro-ondeFigure 88 :Elargissements Doppler <strong>et</strong>Lorentz selon l'altitude.γLAltitudeEtant proportionnel à ν o , l'élargissement γ D est surtout fort aux hautes fréquences (Figure88). A T = 300K, pour des molécules simples (e.g. CO 2 , HCl) γ D ≈10 -6 ν o , soit 10 9 Hz dansle visible (VIS : ν ≈ 6.10 15 Hz <strong>et</strong> λ ≈ 500 nm ⇒ ∆λ D ≈ 10 -14 m), 10 7 Hz dans le thermique <strong>et</strong>10 5 Hz pour les ondes millimétriques (λ = 3 cm ⇔ ν = 6.10 10 Hz ⇒ ∆λ D ≈ 3.10 -7 m).• Elargissement total : la convolution des 3 élargissements donne la raie dite raie de Voigt(Figure 89) : σ a (ν) = σ o .Φ V (ν). Il est parfois considéré que le terme Φ V (ν) est constant surγ Lun intervalle ∆ν o , <strong>et</strong> qu'il diminue commeπ.(ν-ν o ) 2 pour |ν-ν o | > ∆ν o , par exemple avec∆ν o = γ L 2 +γ D 2 ou ∆ν o = somme pondérée de γ D <strong>et</strong> γ L .


LE TRANSFERT RADIATIF 121Remarque : la forme d'une raie observée par un spectromètre est mo<strong>du</strong>lée par la largeurde la fente d'entrée de ce capteur. C<strong>et</strong>te mo<strong>du</strong>lation tend à la rendre gaussienne.Φ (ν )(M H z -1 )33.3Lorentz p urFigure 89 : Profil type de raie Φ(ν) degaz atmosphérique à basse pression.3.330.3330.03330.0033V oigt : Lorentz + D opplerD oppler p urν - ν o (kH z)3 6 9 12 15 18 21 24La raie a une largeur à mi - hauteur ∆ν≈ largeur "Doppler" γ D . L'eff<strong>et</strong>collisionnel élargit la raie loin de <strong>son</strong>centre ν o . La faible valeur de ∆ν(≈ 3 kHz) indique que ν o estcertainement faible (e.g.,hyperfréquences).L'absorption survient surtout dans la basse atmosphère (i.e., densité maximale d'absorbants).L'absorption continue entre les raies spectrales est <strong>du</strong>e à la lente décrois<strong>sa</strong>nce des "ailes"des raies spectrales (e.g., vapeur d'eau, <strong>et</strong> dans une moindre <strong>mesure</strong> O 2 , dans leshyperfréquences) plus lente que les ailes de Lorentz loin des raies. <strong>Le</strong> rapport desélargissements Doppler <strong>et</strong> Lorentz varie comme M -0.5 .T x , avec x ∈ [0.5 1]. Il est égal à 1pour une altitude qui diffère selon les gaz. Ainsi, il survient 40 km plus haut pour CO 2(670 cm -1 ) que pour O 2 (118 GHz). Pour M = 50 <strong>et</strong> T = 300K :γ D≈ 10 -12 ν oγ L P(P = pression atmosphérique en millibars)Lintz <strong>et</strong> Simon<strong>et</strong>t (1976)Figure 90 : Transmittance atmosphérique dans l'infrarouge thermique de 5 à 25 µm.En télédétection IRT, les 2 fenêtres atmosphériques les plus utilisées <strong>son</strong>t [3.5 4.1 µm] <strong>et</strong>[10.5 12.5 µm]. La 2 ème est très utile, car elle est proche <strong>du</strong> domaine spectral où l'émissionthermique terrestre est maximale (Figure 90). <strong>Le</strong>s principales sources d'absorption près de11 µm <strong>son</strong>t les "ailes" des raies <strong>du</strong> CO 2 à 15 µm, 10.4 µm <strong>et</strong> 9.4 µm, ainsi que les "ailes" desbandes voisines de H 2 O. L'eff<strong>et</strong> <strong>du</strong> CO 2 est facile à modéliser car il est uniformémentmélangé (i.e., proportion relative constante à toute altitude). La contribution de la vapeurd'eau est difficile à modéliser <strong>du</strong> fait de <strong>sa</strong> variabilité dans l'espace <strong>et</strong> le temps.3) Intensité des raiesL'intensité S d'une raie ν o dépend de (1) la probabilité de pas<strong>sa</strong>ge d'un état E 1 à l'état E 2 =E 1 + hν o , <strong>et</strong> de (2) la population dans l'état d'énergie "origine" 1.


LE TRANSFERT RADIATIF 122Probabilité de transition : <strong>son</strong> calcul requiert une connais<strong>sa</strong>nce précise des fonctions d'ondequantiques associées aux 2 niveaux d'énergie considérés. De manière qualitative, la règledite de sélection indique la possibilité ou impossibilité de transitions entre niveaux.Populations des états : la loi de Boltzmann donne la population moyenne selon le niveaud'énergie <strong>et</strong> la température. Pour 2 niveaux d'énergie E 1 <strong>et</strong> E 2 , l'on a :N 2 = N 1 . exp[-∆E/kT] où ∆E = E 2 - E 1L'intensité des raies dépend donc de la température T.<strong>Le</strong> rayonnement est en général mesuré sur un intervalle spectral ∆ν très supérieur à lalargeur des raies gazeuses. Ici, il est considéré le cas schématique où ∆ν englobe uneseule raie. Si un rayonnement de luminance L in (ν) constante sur la raie est incident sur ungaz de densité volumique ρ (kg.m -3 ), la luminance moyenne absorbée le long de ∆r est :L ∆ν∆νabs = L in.W où W= ⌡ ⌠ 0[1-e -τa(ν) ].dν = ⌡raie[1-e ⌠ -τa(ν) ].dν où τ a (ν) = ⌡ ⌠ a (ν).dr = ⌡∆rα ⌠ S(u,ν).<strong>du</strong>∆uoù W est la largeur spectrale équivalente de la raie, ∆u = ρ.∆r est la densité surfacique degaz, <strong>et</strong> S est la section efficace d’absorption par unité de masse (m 2 .kg -1 ).Faible absorption (e -τa(ν) ≈ 1-τ a (λ)) : W = ⌡ ⌠τ a (ν).dν = S.∆u. Ici, W ne dépend que de laquantité totale de matière <strong>et</strong> de l'intensité S de la raie, <strong>et</strong> non de <strong>sa</strong> forme.∆νForte absorption : W dépend de la forme de la raie. Pour une raie lorentzienne intense :W L = 2.[ ∆u.S.γ L ] 0.5 . Pour une raie Doppler intense : W D = 2.β D .[ln( ∆u.Sβ D . π )]0.5 . Pour une raieW D .W Lde Voigt, il est parfois utilisé : W = W D + W L + W D -∆u.S .4) Modèles de raiesPlusieurs facteurs compliquent les caractéristiques spectrales des gaz atmosphériques :- le très grand nombre de raies,- la variabilité de la largeur spectrale des raies avec la pression, la température <strong>et</strong> le gaz.- la superposition <strong>et</strong> juxtaposition des raies, plus ou moins élargies.En général, les <strong>mesure</strong>s concernent des bandes <strong>et</strong> non des raies spectrales. Elles peuvent êtresimulées avec des modèles qui calculent "raie par raie" la transmittance atmosphérique, àpartir des concentrations gazeuses ainsi que des températures <strong>et</strong> pressions locales. Cesmodèles <strong>son</strong>t très coûteux en terme de temps de calcul. De ce fait, ils <strong>son</strong>t souvent utiliséscomme référence pour tester la précision de modèles plus simples.<strong>Le</strong>s modèles de bandes aléatoires reposent sur l’apparente distribution aléatoire des raies(e.g., H 2 O). Ils utilisent les plusieurs hypothèses :- toutes les raies ont le même profil Φ(ν) <strong>et</strong> donc la même demi largeur à mi hauteur γ- ∆ν contient un nombre N de raies assez élevé pour autoriser une représentation statistique- les positions des centres des N raies <strong>son</strong>t aléatoires <strong>et</strong> statistiquement indépendantes.- les intensités S des raies <strong>son</strong>t statistiquement indépendantes avec une loi de distribution P(S)


LE TRANSFERT RADIATIF 123- L’absorption dans ∆ν est exclusivement <strong>du</strong>e aux N raies centrées à l’intérieur de ∆νmais toute l’éten<strong>du</strong>e spectrale de chacune de ces N raies est supposée incluse dans ∆ν.⇒ - Epaisseur optique moyenne équivalente : W - = ⌡⌠ W(S).P(S).dS∝- Intensité moyenne : S - = ⌡⌠ S.P(S).dS (i.e., section efficace par unité de masse : m 2 .kg -1 )0Deux modèles usuels <strong>son</strong>t présentés ici. Tous deux supposent que P(S) = 1 − S-.exp[- S − S-] <strong>et</strong> que lapression <strong>et</strong> la température <strong>son</strong>t constantes le long des traj<strong>et</strong>s optiques.Modèle de GoodyOn a P(S) = − 1 -.exp[- S −-] ⇒ W - = u.S - u.S -. [1 +S S π.γ ]-0.5 où u =⌠⎮ρ(z). dz⌡ µ (kg.m-2 ) est la densitéintégrée <strong>du</strong> gaz traversé, <strong>et</strong> γ (cm -1 ) est la demi - largeur moyenne de la raie (i.e.,moyenne quadratique des demi largeurs spectrales pondérées par les intensités).Pour de faibles raies (i.e., u.S -


LE TRANSFERT RADIATIF 124• Intégration optique<strong>Le</strong>s profils de raies ainsi que les modèles de raies intro<strong>du</strong>its ci-dessus <strong>son</strong>t utilisés pourtenir compte de la variation de la largeur <strong>et</strong> de l'intensité des raies avec la pression P <strong>et</strong> latempérature T, par exemple lors compliquent le calcul de la transmittance atmosphérique :T g,∆ν = 1u∆ν . ⌡ ⎮⌠ [exp(-⌡ ⌠0∆νσ a (ν,P(u'),T(u')).<strong>du</strong>')].dνDe manière classique T g,∆ν est calculé comme une intégrale sur un traj<strong>et</strong> caractérisé par unedensité totale de matière u e <strong>et</strong> des température T e <strong>et</strong> pression P e équivalentes constantes :u1T g,∆ν =∆ν . ⌡ ⌠ [exp(-u e .σ a (ν,P e ,T e ))].dν où u e .σ a (ν,P e ,T e ) ≈ ⌡ ⌠ σ a (ν,P(u'),T(u')).<strong>du</strong>'.∆ν0Il est souvent utilisé :- approximation à un paramètre : u e est calculé à partir de valeurs fixes de la températureT e <strong>et</strong> de la pression P e , en distinguant les cas de raies faibles <strong>et</strong> fortes.- approximation à 2 paramètres : le fait de fixer T e perm<strong>et</strong> de déterminer u e <strong>et</strong> P e .


LE TRANSFERT RADIATIF 125ANNEXE II.1 MODELE ARPEGE(Résolution de l'équation <strong>du</strong> transfert radiatif atmosphérique)Arpège résout l’ETR "µ. dL(Ω)dτ= L(Ω) - α aα . (Ω)- α d. (Ω)" avec la quadruple intégration :α- angulaire : sur toutes les directions de l'onde diffuse incidente,- verticale : sur l'ensemble des couches atmosphériques,- spectrale : sur toutes les raies d'absorption (modèles de Goody <strong>et</strong> Malkmus).- optique : sur les traj<strong>et</strong>s atmosphériques, avec prise en compte de leur inhomogénéité(emploi de la méthode Curtis God<strong>son</strong>).C<strong>et</strong>te approche nécessite la connais<strong>sa</strong>nce de nombreux paramètres atmosphériques T(z),N(z),..., en tout lieu. <strong>Le</strong>s hypothèses simplificatrices les plus utilisées <strong>son</strong>t :- homogénéité horizontale de l'atmosphère,- axisymétrie verticale des interactions atmosphériques,- réflexion lambertienne <strong>du</strong> sol ; l'albédo définit la proportion de luminance réfléchie.<strong>Le</strong> modèle de prévision météorologique Arpège résout l'équation <strong>du</strong> transfert radiatif avecl'approximation "2 flux + flux direct". C<strong>et</strong>te méthode résolution est résumée ci-dessous.1.) Intégration Angulaire• Facteur de diffusivité / absorptionUn flux diffus isotrope (L(Ω) = L = cste) incident sur une couche τ de diffu<strong>sa</strong>nts donne :1- Densité directionnelle moyenne d'éclairement incident ↓ : F↓ =2π . ⌡ ⎮⎮⌠ 01- Densité directionnelle moyenne d'éclairement transmis ↓ : F↓ =2π . ⌡ ⎮⎮⌠ 02π-1⌡⌠02π-1⌡⌠0Lµ.L.dµ.dφ =2 (W.m-2 .sr -1 )µ.L.e τ/µ .dµ.dφ = f(τ) = e τ/µ' . L 2La transmittance atmosphérique directe des flux F est la transmittance directe selon une-1direction Ω'(θ',Φ') : e τ/µ' = ⌡⌠ µ.e τ/µ .dµ, où µ=cosθ. β = | 1 | est le facteur de diffusivité de laµ'0couche d'épaisseur optique τ. L'épaisseur optique moyenne est donc β.τ.τ faible ⇒ épaisseur optique moyenne = 2τ (τ=0 ⇒ µ'=0.5 ⇒ β=2) : pour un éclairementincident F↓, l'éclairement intercepté est donc 2τ.F↓ <strong>et</strong> l'émittance diffusée est 2τ.ω.F↓.Du fait de la diffusion atmosphérique (ω≠0), µ' est supérieur à 0.5 <strong>et</strong> β est inférieur à 2.Ces valeurs dépendent <strong>du</strong> domaine spectral, de la fonction de phase, <strong>et</strong>c. En pratique,β≈1,66 ; e.g. le modèle de prévision météorologique Arpège utilise β= e=1,6487.


LE TRANSFERT RADIATIF 126• Correction de RotonditéUne couche plane implique une épaisseur optique infinie pour une incidence ra<strong>sa</strong>nte, cequi est impossible <strong>du</strong> fait de la rotondité de la Terre. Par suite, "µ'=[ η 2 .µ 2 +2η+1-η.µ] -1remplace le "µ" incident, avec η le rapport "Rayon terrestre/épaisseur atmosphérique".• Approximation des 2 flux <strong>et</strong> flux direct<strong>Le</strong> transfert radiatif atmosphérique est alors décrit avec les éclairements F ν ↓ <strong>et</strong> F ν ↑, <strong>et</strong>l'éclairement solaire direct S ν = E sν .µ s .e τν/µs . Dans le domaine spectral VIS <strong>et</strong> PIR :où α 1 = 2.[1-ω ν .(1-Γ ν )] <strong>et</strong>δS νδτ ν= - S ν|µ s |δF ν ↓δτ νδF ν ↑δτ ν= α 2 .F ν ↑ - α 1 .F ν ↓ + α 4 . S ν|µ s |= -α 1 .F ν ↑ + α 2 .F ν ↓ + α 3 . S ν|µ s |α 2 = 2.ω ν .Γ να 3 = ω ν .ϑ ν (µ s ) <strong>et</strong> α 4 = ω ν .[1-ϑ ν (µ s )]ϑ ν (µ s ) : fraction diffusée vers le haut <strong>du</strong> rayonnement solaire direct diffusé.Γ ν : fraction rétrodiffusée <strong>du</strong> rayonnement diffus (↓ ou ↑) qui est diffusé.δτ ν : épaisseur optique d'une couche pour la direction verticale (i.e., 2.δτ ν pour F ν ).ω.2.dτ.⌡ ⌠ L(µ s ).µ s .ϑ ν (µ s ).dµ s .dφ sEmittance (rétrodiffusion de diffus ↓ ou ↑)Γ ν =Emittance (diffus incident ↓ ou ↑, diffusé) = 2πω.2.dτ.⌡ ⌠ = 2.⌡L(µ s ).µ s .dµ s .dφ ⌠µ s.ϑ ν (µ s ).dµ ss2πL'intégrale sur 2π est sur 2π + (↑) ou 2π - (↓).Remarques : ϑ ν (µ s ) =Emittance ↑ (diffusion ↑ de S ν )Emittance (diffusion sur 4π de S ν )α 3|µ s | = 1dτ ν (Ω s ) . Emittance (S ν diffusé) Emittance ↑ (S ν diffusé ↑) µ s.= . ω ν.dτ ν /µ s .S ν.ϑEclairement incident S ν Emittance (S ν diffusé) dτ ν S ν (µ s ) = ω ν .ϑ ν (µ s )να 2 = 1 . Emittance (F ν↓ diffusé). Emittance↑ (F ν↓ diffusé ↑)dτ ν Eclairement F ν ↓ Emittance (F ν ↓ diffusé)= ω ν.2dτ ν .F ν ↓dτ ν .F ν ↓.Γ ν = 2.ω ν .Γ νF ν ↓ sur dτ ν ⇒ α 1 .F ν ↓.dτ ν = [F ν ↓(τ ν ) - F ν ↓(τ ν +dτ ν )] = flux intercepté par dτ ν <strong>et</strong> non diffusé vers le bas.= [F ν ↓(τ ν ) - F ν ↓(τ ν ) - dF ν↓(τ ν )dτ ν.dτ ν ] = F ν ↓.2dτ ν .[1-ω ν .(1-Γ ν )]L’émission thermique π.B ν (T) est intro<strong>du</strong>ite dans le domaine spectral où elle est nonnégligeable. <strong>Le</strong>s termes fonction de S ν peuvent même être négligés si le rayonnementsolaire est négligeable devant le rayonnement thermique atmosphérique.2) Intégration VerticaleSoit une couche atmosphérique homogène avec des coefficients α 1 , α 2 , α 3 , <strong>et</strong> α 4 constants.


LE TRANSFERT RADIATIF 127S h ↓ F h ⇓ F h ⇑ hautS b ↓ F b ⇓ F b ⇑ bas⎝ ⎜⎛ F b ↓⎠ ⎟⎞S bF h ↑= ⎜ ⎛ a 1 0 0a 2 a 4 a 5⎝ ⎠ ⎟⎞S h. ⎜ ⎛ F h ↓a 3 a 5 a 4 ⎝ ⎠ ⎟⎞Figure 91 : Equations de continuité aux bornes d’une couche atmosphérique.a 2 : diffusion avant <strong>du</strong> rayonnement direct ; α 4|µ s | .∆τ ν.a 3 : rétrodiffusion <strong>du</strong> rayonnement direct ; α 3|µ s | .∆τ ν.a 4 : transmission <strong>du</strong> rayonnement diffus incident ; 1 - α 1 .∆τ ν .a 5 : rétrodiffusion <strong>du</strong> rayonnement diffus ; α 2 .∆τ.L'atmosphère est ensuite étudiée en tant que milieu à n couches. La connais<strong>sa</strong>nce destermes (a 1 , a 2 , a 3 , a 4 , a 5 ) de chaque couche con<strong>du</strong>it à n systèmes à 3 équations pour calculer3.(n+1) flux. <strong>Le</strong>s conditions limites donnent les 3 équations de ferm<strong>et</strong>ure :En haut : S(0) = µ s .E s <strong>et</strong> F ν ↓(0)=0En bas : F ν ↑(n+1) = Albédo(µ s ).S(n+1) + .F ν ↓(n+1)On obtient un système à 3(n+1) équations <strong>et</strong> 3(n+1) inconnues. Sa résolution (e.g. méthodedes pivots de Gauss) est d'autant plus lourde que la matrice est creuse. Si les n couche<strong>sa</strong>tmosphériques <strong>son</strong>t identiques (i.e., mêmes coefficients a 1 , a 2 , .., a 5 ) le système s'écrit :F b ↑1 0 0 0 0 0 S 1 µ s .E s0 1 0 0 0 0 F 1 ↓ 0-a 3 -a 5 1 0 0 -a 4 F 1 ↑ 0-a 1 0 0 1 0 0 S 2 0-a 2 -a 4 0 0 1 -a 5 . F 2 ↓ = 00 0 0 -a 3 -a 5 1 F 2 ↑ 0: :S n+1 :0 1 -a 5 F n+1 ↓ 0-A s - 1 F n+1 ↑ 0Figure 92 : Système utilisé pour résoudre l'intégration verticale de l'ETR atmosphérique.La prise en compte de l'émission thermique est souvent réalisée en suppo<strong>sa</strong>nt que chaquecouche est isotherme. Il y a donc discontinuité en température entre les couches.L'approche précédente est seulement valable par ciel clair. La prise en compte de nuagespeut être réalisée avec des coefficients a i supplémentaires, en suppo<strong>sa</strong>nt :- dans une couche, tout nuage s'étend verticalement, <strong>et</strong> la proportion de nuage est constante.- il n'y a pas d'eff<strong>et</strong> latéral "nuage - ciel clair".- distribution des nuages : aléatoire ou étalement maximum des nuages.Références Arpège : http://www.cnrm.m<strong>et</strong>eo.fr/gmapdoc/meshtml/guide_ARP/lien1.htmlhttp://www.cnrm.m<strong>et</strong>eo.fr/present/R<strong>et</strong>D99/<strong>et</strong>ude.pdf


LE TRANSFERT RADIATIF 128MODELISATION DES MESURES DE TELEDETECTIONIGENERALITESL’atmosphère affecte beaucoup les <strong>mesure</strong>s de télédétection. <strong>Le</strong>s quantités mesurées <strong>son</strong>tdes luminances en général qualifiées de TOA (Top of the Atmosphere) pour les distinguerdes luminances qui pourraient être mesurées au bas de l’atmosphère (BOA : Bottom of theAtmosphere), au-dessus des surfaces terrestres. L'impact de l'atmosphère sur lesluminances mesurées affecte donc les images recueillies, ce qui peut fausser l’informationextraite de ces images. Ceci est en particulier evrai pour ce qui les analyses qui s’appuientsur des quantités physiques (e.g., réflectance) caractéristiques des surfaces terrestres <strong>et</strong> nonsur des valeurs relatives de pixels au sein d’une image ou entre plusieurs images. Ceserreurs surviennent par exemple lors <strong>du</strong> calcul de paramètres de surface tels que le LAI(indice foliaire), le taux de couverture arboré ou le fAPAR (fraction de rayonnementphotosynthétiquement actif). Ces remarques soulignent l’intérêt de la correctionatmosphérique, c’est à dire l’opération qui transforme la <strong>mesure</strong> TOA en une <strong>mesure</strong> BOA.Ce chapitre présente une méthode de calcul de la luminance ascendante au somm<strong>et</strong> del'atmosphère. L’impact de l’atmosphère sur les <strong>mesure</strong>s <strong>sa</strong>tellitaires dépend de la quantitéde matière atmosphérique présente <strong>et</strong> de ses propriétés optiques. Il dépend donc de ladensité <strong>et</strong> des sections efficaces d'absorption <strong>et</strong> de diffusion des gaz <strong>et</strong> aérosol<strong>sa</strong>tmosphériques. <strong>Le</strong> calcul des propriétés optiques atmosphériques est très complexe enrai<strong>son</strong> de la très grande variabilité spectrale de l'absorption gazeuse. Il est en généralsimplifié en suppo<strong>sa</strong>nt que les mécanismes d'absorption gazeuse <strong>son</strong>t découplés des autresmécanismes d'interaction (i.e., diffusion des gaz <strong>et</strong> des aérosols, <strong>et</strong> absorption de<strong>sa</strong>érosols). Ces derniers peuvent être représentés par des fonctions continues de la longueurd'onde. Ainsi, la section efficace de diffusion des gaz (diffusion de Rayleigh) varie en ≈λ -4 ,<strong>et</strong> en ≈λ -β pour les aérosols, avec β compris entre 0 <strong>et</strong> 4 selon la dimension des aérosols.<strong>Le</strong>s gaz à l'origine de la majeure partie de la diffusion atmosphérique <strong>son</strong>t les gaz les plusnombreux, c'est à dire l'azote <strong>et</strong> l'oxygène. Par contre, dans le domaine optique, les deuxgaz à l'origine des principales absorptions gazeuses <strong>son</strong>t le CO 2 <strong>et</strong> H 2 O. Ils interviennentsurtout au-delà de 0.94µm, c'est à dire dans un domaine spectral où la diffusion gazeuse estnégligeable, <strong>du</strong> moins par rapport à la diffusion des aérosols.<strong>Le</strong> découplage "Absorption gazeuse - autres mécanismes" est justifié par la faibleproportion <strong>du</strong> rayonnement qui est absorbé après avoir été diffusé, surtout dans les fenêtre<strong>sa</strong>tmosphériques (i.e., bandes spectrales utilisées pour l'observation spatiale des surfacesterrestres). Il en résulte que l'absorption gazeuse sur le traj<strong>et</strong> "Soleil - Terre - Capteur" estreprésentée par un terme A g (Ω s ,Ω v ) indépendant des autres mécanismes <strong>et</strong> qui par suite estune combinai<strong>son</strong> de l'absorption A g (Ω s ) <strong>et</strong> A g (Ω v ) qui survient le long des traj<strong>et</strong>s (Ω s :"Soleil - Terre") <strong>et</strong> (Ω v : "Terre - Capteur"). <strong>Le</strong>s transmittances associées <strong>son</strong>t T g (Ω s ) = 1-A g (Ω s ) <strong>et</strong> T g (Ω v )=1-A g (Ω v ). Par suite, la probabilité de non interception d’un photon quitraverse l’atmosphère selon une direction Ω (angle zénithal θ ; angle azimutal Φ) estT g (Ω).e -τ/cosθ , où τ est l'épaisseur optique (diffusion gazeuse + interception des aérosols).IIMODELES ATMOSPHERIQUESDeux modèles atmosphériques <strong>son</strong>t présentés : MODTRAN (MODerate resolutionTRANsmission) <strong>et</strong> 6S (Second Simulation of the Satellite Signal in the Solar Spectrum).


LE TRANSFERT RADIATIF 129Modèle ModtranCe modèle a été développé <strong>du</strong>rant ces 30 dernières années par le Centre "US Air ForcePhillips Laboratory". Il succède à la famille de codes intitulée "LOWTRAN". Il calcule,pour tout point de l'atmosphère, la transmittance de tout traj<strong>et</strong> dans l'atmosphère, ainsi queles luminances <strong>du</strong>es à l'émission atmosphérique, en tenant compte des diffusions d'ordre 1<strong>et</strong> multiple. Il calcule l'absorption moléculaire "continue", la diffusion moléculaire,l'absorption <strong>et</strong> la diffusion des aérosols, ainsi que l'absorption moléculaire à partir d'unedécomposition (densité <strong>et</strong> largeur moyenne des raies) <strong>du</strong> spectre (0 à 50000cm -1 , soitλ>0.2µm) en intervalles de 1cm -1 pour chaque gaz. Pour tout intervalle, les contributionsdes raies dont il contient les centres <strong>son</strong>t modélisées séparément des raies centrées àl'extérieur de c<strong>et</strong> intervalle. L'absorption <strong>du</strong>e aux raies centrées dans l'intervalle est calculéepar intégration de la raie de Voigt. Du fait de la faible variation des températures terrestres,l'approximation de Curtis-God<strong>son</strong> perm<strong>et</strong> de simuler tout traj<strong>et</strong> dans l'atmosphère, à priorisupposée "multi-couche", par un traj<strong>et</strong> moyen dans un milieu homogène "mono-couche".<strong>Le</strong>s luminances <strong>son</strong>t calculées en considérant les sources suivantes : émissionatmosphérique intrinsèque, diffusion d'ordre 1 <strong>et</strong> plus <strong>du</strong> rayonnement solaire, <strong>et</strong>transmission solaire. La réfraction atmosphérique ainsi que la courbure de la Terre <strong>son</strong>tprises en compte. D'autre part, l'utili<strong>sa</strong>teur peut définir un grand nombre de configurationsgéométriques : traj<strong>et</strong> horizontal, traj<strong>et</strong> oblique <strong>et</strong> traj<strong>et</strong> jusqu'au somm<strong>et</strong> de l'atmosphère.L'atmosphère est la superposition de 32 couches horizontales de 0 à 100km, avec 11 gazdéfinis en pression, température <strong>et</strong> concentration (g/cm 2 /km) : 25 couches de 1kmd'épaisseur de 0 à 25km, 5 couches de 5km d'épaisseur de 25km à 50km <strong>et</strong> 2 couches de 70à 100km. Ces gaz <strong>son</strong>t l'eau (H 2 O), l'ozone (O 3 ), le dioxyde de carbone (CO 2 ), lemonoxyde de carbone (CO), le méthane (CH 4 ), les oxydes d'azote (N 2 O, NO, NO 2 ),l'ammoniac (NH 3 ), l'oxygène (O 2 ) <strong>et</strong> le dioxyde de soufre (SO 2 ). Il peut être utilisé 6atmosphères standard ou un profil d'atmosphère défini par l'opérateur. <strong>Le</strong>s 6 atmosphèresstandard correspondent à des conditions moyennes à différentes latitudes <strong>et</strong> <strong>sa</strong>i<strong>son</strong>s :"Atmosphère US standard", "Modèle tropical : 15° Nord", "Eté - Latitude moyenne : 45°Nord, Juill<strong>et</strong>", "Hiver - Latitude moyenne : 45° Nord, Janvier", "Eté - Sub arctique : 60°Nord, Juill<strong>et</strong>", "Hiver - Sub arctique : 60° Nord, Janvier".<strong>Le</strong>s aérosols <strong>son</strong>t supposés être distribués dans 4 couches :- couche limite (z < 2km). <strong>Le</strong>s aérosols peuvent être très hétérogènes <strong>et</strong> composésd'aérosols de type rural, urbain <strong>et</strong> maritime.- haute troposphère (z ∈ [2km 10km]). <strong>Le</strong>s caractéristiques des aérosols <strong>son</strong>t beaucoupplus uniformes que dans la couche limite.- basse stratosphère (z ∈ [10km 30km]). <strong>Le</strong>s aérosols (sulfates, poussière volcanique, <strong>et</strong>c.)dépendent plus des <strong>sa</strong>i<strong>son</strong>s que <strong>du</strong> lieu géographique.- stratosphère (z ∈ [30km 100km]). <strong>Le</strong>s aérosols <strong>son</strong>t surtout de la poussière météorique.<strong>Le</strong>s aérosols ont une distribution spatiale donnée par des profils fournis par l'utili<strong>sa</strong>teur.<strong>Le</strong>urs coefficients d'extinction <strong>et</strong> d'absorption <strong>son</strong>t calculés à partir de la théorie de Mie.Modèle 6SComme le modèle Modtran, le modèle 6S calcule la luminance en tout point del'atmosphère, dans le cas de surfaces terrestres quelconques. Il peut prendre en compte dessurfaces terrestres non lambertiennes. <strong>Le</strong> domaine spectral couvert est [0.25µm 4µm]. Il est


LE TRANSFERT RADIATIF 130possible de spécifier différents types d'atmosphère gazeuse <strong>et</strong> d'aérosols. <strong>Le</strong> spectre solaireest divisé en intervalles de 10cm -1 à partir de la base de données HITRAN. Deux modèle<strong>sa</strong>léatoires exponentiels de raies <strong>son</strong>t utilisées : le modèle de Goody (1964) pour H 2 O <strong>et</strong> lemodèle de Malkmus pour les autres gaz. L'atmosphère est divisée en 13 couches. L'échellede hauteur est 8km pour les gaz <strong>et</strong> 2km pour les aérosols. La propagation <strong>du</strong> rayonnementest simulée avec la méthode des ordonnés discrètes : le flux descendant total est la sommed'un nombre fini (13) de flux directionnels descendants.La transmittance atmosphérique est calculée à partir d'approximations issues de la méthodedes 2 flux. La réflectance atmosphérique est calculée avec la méthode des ordres successifsde diffusion, ce qui fournit une précision meilleure que 10 -4 en unité de réflectance.<strong>Le</strong>s deux paragraphes suivants présentent un calcul de la réflectance de l'atmosphère <strong>et</strong> dela réflectance apparente d'une surface terrestre depuis le haut de l'atmosphère.IIIREFLECTANCE ATMOSPHERIQUELa réflectance atmosphérique est ρ a (Ω s Ω v ) = π.L a,λ(Ω v ), où LE s .µ a,λ (Ω v ) est la luminance<strong>sa</strong>tmosphérique <strong>du</strong>e au rayonnement issu de diffusions (gaz <strong>et</strong> aérosols), <strong>sa</strong>ns interactionavec la surface terrestre. En 1 ère approximation, L a,λ (Ω v ) est la somme des diffusions de<strong>sa</strong>érosols <strong>et</strong> des gaz. Pour plus de clarté, la référence à la longueur d'onde λ est omise cidessous.L'interaction d'une couche atmosphérique horizontale d'épaisseur optique dτ avecdes rayons déjà diffusés (i-1) fois, modifie tout rayon selon (Ω), déjà diffusé i fois :µ. dL i(τ,Ω)dτ= L i (τ,µ,φ) -{ ω 4π .P(Ω s→Ω).e -τ/µ sω.E s }.δ io -4π . 2π+1 ⌡ ⌠ P(Ω'→Ω).Li-1 (Ω',τ).dµ'.dφ' (δ⌡⌠io =0 si i≠0)0 -1E sPθ vθ sΨ svSMA tm osphèreµ s =cosθ s


LE TRANSFERT RADIATIF 131πoù cosΨ = Ω - s.Ω - 3<strong>et</strong> P 1 =2 . ⌡⌠ P(Ω s →Ω).cosΨ.dcosΨ (P 1 = 3g, où g = facteur d'asymétrie)0L 2 (P,Ω) : luminance en P selon la direction Ω <strong>du</strong>e à des photons "solaires" ayant subi 2diffusions. La deuxième diffusion s'est néces<strong>sa</strong>irement pro<strong>du</strong>ite le long <strong>du</strong> traj<strong>et</strong> SP.PL 2 (P,Ω) =⌡⎮ ⌠ST(M,P).[ ⌡⎮ ⌠ α m d.P m (z,Ψ') + α p d.P p (z,Ψ')4π. L 1 (M,Ω').dΩ'].dMCe mode de calcul est utile si la série L i (P,Ω) converge vite. C'est le cas pour λ > 850nm, carle rayonnement diffus est alors surtout <strong>du</strong> aux diffusions d'ordre 1 <strong>et</strong> 2 (i.e. faible épaisseuroptique), Du fait de leur diffusion avant très marquée, les aérosols ont des traj<strong>et</strong>s centré<strong>sa</strong>utour des traj<strong>et</strong>s directs. En négligeant l'absorption gazeuse, la luminance TOA d'ordre 1 est :∝a⌠L (θv 1,φ v ) = ⎮e τ(z).[-1/µv+1/µs] .[ αm d.P m (Ψ sv ,z) + α p d.P p (Ψ sv ,z)]. E⌡4πs . dz où τ(z)=τ(M,∝) ; τ(0)=τ=τµ p + τ m .vsolLa luminance atmosphérique descendante au niveau <strong>du</strong> sol peut être calculée de même.• Réflectance d'ordre 1 d'une atmosphère gazeuse avec P m (Ψ sv ,z) indépendant de z :L 1 (τ,Ω) = µ s.E s4π . 1.[e [τ m- τ mµ s µ ] -1].Pµ-µ m (Ω s →Ω v ). τ dm(µs τ s


LE TRANSFERT RADIATIF 132• Constante solaire <strong>et</strong> position solaire :<strong>Le</strong> soleil peut être assimilé à une sphère de rayon R=695,000km à une distance moyennede la Terre d o =149.5 10 6 km. La Terre décrit autour <strong>du</strong> Soleil, dans le plan dit del'écliptique, une ellipse quasi circulaire (excentricité : e ≈ 1/60) dont le soleil est un foyer.L'axe de la rotation terrestre journalière fait un angle de 23°45' avec ce plan.L'intersection <strong>du</strong> plan de l'équateur avec le plan de l'écliptique définit la ligne deséquinoxes. L'intersection de c<strong>et</strong>te ligne avec l'orbite terrestre, lors de l'équinoxe deprintemps, définit le point vernal γ qui est pris comme origine pour le calcul des anglesdéfinis<strong>sa</strong>nt la position relative <strong>du</strong> soleil par rapport à la Terre. Un jour est défini commele temps qui sépare deux pas<strong>sa</strong>ges consécutifs <strong>du</strong> soleil au méridien d'un lieu ; i.e. tempsd'une rotation terrestre journalière (23h 56' 4") plus 3'56" (2π/365.25). La Terre est deplus animée de mouvements complexes qui se superposent à ses 2 mouvements derotation journalière <strong>et</strong> annuelle.La constante solaire E s (λ) en haut de l'atmosphère varie avec le jour J (J=1 au 01/01 <strong>et</strong> J=2 au01/02) comme le carré de la distance d "Terre - soleil" autour de la moyenneE so (λ)=1368W.m -2 . d=0.983d o au périhélie (3/1 ≠ solstice d'hiver : 21-22/12) <strong>et</strong>d=1.017d o à l'aphélie (4/7 ≠ solstice d'été : 21-22/6).E sd (λ) = E so (λ).[ d od ]2 = E so (λ).[1 + e.cos( 2π(J-3)365 )]-2 ≈ E so (λ).[1 - 2.e.cos( 2π(J-3)365 )]Equinoxe (nuit=12h) : 22-23/095/10Equinoxe d'automneAutomne (89 jours)Solstice d'hiver21-22/12Hiver (90 jours)Point vernal γEté (94 jours)Equinoxe de printemps (nuit=12h) : 21-22/03Printemps (92 jours)Solstice d'été21-22/06Solsticed'hiverPérihélieEquinoxede printempsFigure 95 : Orbite elliptique de la Terre autour <strong>du</strong> soleil.Excentricité e≈0.0167. Grand axe 2d o . P<strong>et</strong>it axe 2b.γ4/4θdAphélieSolsticed'étéd= do.(1-e2 ); b=do. 1-e2(1+e.cosθ)<strong>Le</strong>s expressions suivantes donnent la position approchée <strong>du</strong> soleil. α <strong>et</strong> β <strong>son</strong>t la latitude(positif au Nord de l'équateur) <strong>et</strong> la longitude (positif à l'Est <strong>du</strong> méridien de Greenwich)terrestre exprimées en degrés. <strong>Le</strong> temps solaire vrai (ω), ou angle horaire, est l'angledièdre entre le plan <strong>du</strong> méridien de la direction <strong>du</strong> Soleil <strong>et</strong> le plan méridien local. Il est nullors <strong>du</strong> pas<strong>sa</strong>ge <strong>du</strong> soleil au méridien (midi solaire). <strong>Le</strong> temps solaire moyen est l'anglehoraire que l'on observerait si la Terre avait un mouvement régulier. On a "Tempssolaire moyen - temps solaire vrai (ω)" = ∆ω = 2.47.sin[1.97.(J-80)] - 1.92.sin[0.986.(J-3)].T est le temps civil (i.e. temps solaire moyen augmenté de 12h) <strong>du</strong> méridien deGreenwich (Greenwich Mean Time : GMT, aussi appelé Temps Universel : TU).


LE TRANSFERT RADIATIF 133Figure 96 : Repère "Terre - Soleil"GreenwichβααMéridienlocalᾱ : Verticale localeθ s = π 2 -hβ -δ360°−ω- Déclinai<strong>son</strong> solaire : δ = sin -1 {0.39785.sin[0.986.(J-80)]}Arc "plan équatorial terrestre - soleil" orienté vers le Nord.δ max =23°45 au solstice d'été (J≈171). δ min =-23°45' ausolstice d'hiver (J≈354). δ=0° aux équinoxes (J≈80 <strong>et</strong> 263).- Angle horaire (degrés) : ω = 360 .(T-12) + β + ∆ω24- Zénith solaire : θ s = cos -1 [sinδ.sinα + cosδ.cosα.cosω]- Azimut solaire : A s = cos -1 [ sinδ - sinα.cosθ s] <strong>et</strong> Acosα.sinθ s .ω>0sAzimut vs. le Nord : A s . Azimut vs. le Sud : φ s =π-A s .- Temps <strong>du</strong> lever <strong>et</strong> coucher solaire :h=0 ⇔ cosω' = -tanδ.tanα ⇒ T'= 24 .[ω' +180-β-∆ω]360Il est souvent néces<strong>sa</strong>ire de connaître l'éclairement solaire moyen <strong>du</strong>rant une journée; e.g.pour estimer l'activité photosynthétique journalière d'un couvert végétal. La figure suivanteillustre le calcul néces<strong>sa</strong>ire pour obtenir c<strong>et</strong>te estimation.L atitud e ᾱθ nFigure 97 : Eclairement d'une surface de pente (θ n ,A n )Soleil (θ s , A s ). La verticale locale est l'origine des anglesθ n <strong>et</strong> θ s . <strong>Le</strong> méridien local est l'origine de A s <strong>et</strong> A n .Eclairement E(t) = E s .[cosθ s .cosθ n +sinθ s .sinθ n .cos(A s -A n )]M éridien β -Αh = π 2 -θ sΑ − φ nSurface horizontale (θ n =0) ⇒ E s .cosθ s =E s .µ sT"Journée 24h = 86400. ⌡⎮ ⌠T'E s .µ s . dω2πβ -ᾱ= 86400. E s.[ω'.sinδ.sinα + cosδ.cosα.cosω']πIVREFLECTANCE APPARENTE D'UNE SURFACE TERRESTRELa luminance mesurée par un capteur est <strong>du</strong>e à plusieurs types d'interaction atmosphérique(Figure 98). Ici, l'atmosphère est supposée être un plan horizontal homogène d'épaisseuroptique τ, dépourvu d'eff<strong>et</strong> de polari<strong>sa</strong>tion, soumis à un éclairement E s .|µ s | spectralunidirectionnel de direction incidente Ω s (θ s ,φ s ), où le zénith solaire θ s est tel que µ s =cosθ s .(a) : diffusion atmosphérique, <strong>sa</strong>ns aucune interaction avec les surfaces terrestres.(b+c) : réflectance de la cible (signal utile), <strong>sa</strong>ns prise en compte de l'environnement :- éclairement direct (b): E direct sol = µ s .exp[τ/µ s ].E s , où e τ/µ s est le facteur de transmission direct.- éclairement diffus (c): E diffus sol = µ s .t d (θ s ).E s , où t d (θ s ) = transmittance diffuse <strong>du</strong> flux solaire E <strong>sa</strong>vec E diffus sol = ⌡⌠ a(θ',φ').cosθ'.dΩ' où a = rayonnement atmosphérique diffus descendant2π -La transmittance diffuse t d (θ s ) est le rapport de l'éclairement diffus BOA parl'éclairement solaire TOA selon (θ s ). Son calcul utilise le fait que "la transmittanced'un milieu ne dépend pas <strong>du</strong> sens selon lequel il est parcouru". Par suite, la


LE TRANSFERT RADIATIF 134transmittance diffuse associée à l'obtention d'un rayonnement TOA ascendant selon(θ v ) à partir d'un rayonnement diffus BOA ascendant est supposée égale à t d (θ v ). Cecirevient à considérer que la distribution angulaire <strong>du</strong> rayonnement diffus BOAdescendant, <strong>du</strong> au flux (E s ,θ v ), est égale à la distribution angulaire <strong>du</strong> rayonnementdiffus BOA montant qui engendre un flux selon (θ v ) au somm<strong>et</strong> de l'atmosphère.(θ v ,φ v ) (θ v ,φ v ) (θ v ,φ v )τ(a) M (b ) M (c )M(θ v ,φ v ) (θ v ,φ v ) (θ v ,φ v )(d ) M ' M (e) M ' M (f) M ' MFigure 98 : Différents mécanismes d'interaction.L'éclairement total est donc : E sol = E direct sol + E diffus sol = µ s .{exp[τ/µ s ]+t d (µ s )}.E s . <strong>Le</strong> facteur d<strong>et</strong>ransmission total (en l'absence de réflexion de la part de l'environnement de la cible) est :T(θ s ) = t d (θ s ) + e τ/µ s (µ s


LE TRANSFERT RADIATIF 135L'éclairement total <strong>du</strong> sol est donc : E sol = µ s .E s .T(θ s ).[1 + ρ e .s + ρ e 2 .s 2 + ...] ≈ µ s .E s . T(θ s)1-ρ e .s si ρ e.s


LE TRANSFERT RADIATIF 136ainsi que de la concentration <strong>et</strong> de la nature des aérosols. Pour des cibles nonhomogènes le modèle 6-S utilise :F(r) = t dm(θ).F m (r) + t dp (θ).F p (r)t dm (θ) + t dp (θ)Pour un capteur <strong>sa</strong>tellite, les fonctions d'environnement moléculaire F m (r) <strong>et</strong> d'aérosolsF p (r) d'une atmosphère moyenne peuvent être approchées par (Mc Clatchey <strong>et</strong> al., 1971) :F m (r) ≈ 1 - 0.93 e -0.08 r - 0.07 e -1.1 rF p (r) ≈ 1 - 0.448 e -0.27 r - 0.552 e -2.83 rEn fait, F m (r) <strong>et</strong> F p (r) varient avec θ v , en particulier pour θ v >30°. <strong>Le</strong> modèle 6-S calculeF m (θ,r) <strong>et</strong> F p (θ,r) en pondérant ces fonctions avec un polynôme en cosθ.<strong>Le</strong>s expressions précédentes de F m (r) <strong>et</strong> F p (r) ne <strong>son</strong>t pas valables pour des capteur<strong>sa</strong>éroportés. Une différence majeure est qu'elles convergent d'autant plus vite que l'altitude<strong>du</strong> capteur est faible. <strong>Le</strong>s fonctions F m (r) <strong>et</strong> F p (r) <strong>son</strong>t alors calculées par interpolationlinéaire sur des valeurs pré calculées à l'aide de simulations de Monte Carlo.F(r)0.8V=5 km0.6V=23 km0.40.2Rayleigh00 2 4 6 8λ = 450nmλ = 550nmλ = 850nmr en kmFigure 100 : Fonction d'environnement F(r).Trois modèles atmosphériques (Rayleigh, V=23km, V=5km), à 450, 550 <strong>et</strong> 850nm.La zone d'influence est de l'ordre de 1km pour les aérosols <strong>et</strong> de 10km pour les gaz.L'expression précédente de E sol est seulement valable si la réflectance (ρ) de la cible estégale à la réflectance de <strong>son</strong> voisinage (ρ e ), ou si la cible a une surface infiniment p<strong>et</strong>ite.On a donc : E sol = E direct sol + E diffus sol + rétrodiffusion atmosphérique des ondes réfléchies par le sol.⇒ E sol ≈ |µ s |.E s . T(θ s)(égalité parfaite si ρ = ρ1-ρ e .se )Selon la précision requise, la luminance L*(θ s ,θ v ,φ v ) observée au dessus de l'atmosphèrepeut être supposée <strong>du</strong>e à un seul des 3 mécanismes mentionnés ci-dessous :• (b) : toute onde interceptée par l'atmosphère est absorbée (i.e., pas de diffusion) <strong>et</strong> levoisinage de la cible est négligé (ρ e =0). Seule la luminance "directe" est "vue".


LE TRANSFERT RADIATIF 137L ρ (Ω v ) = ρ.exp[-τ/µ v].E solπ= µ s .E s .T(θ s ). ρ π .e -τ/µv avec T(θ s ) = e τ/µ s• (a+b+c) : tout rayon intercepté par l'atmosphère est absorbé <strong>et</strong> diffusé, <strong>et</strong> l'environnementde la cible est négligé (ρ e =0). La luminance "vue" par le détecteur est :oùL(Ω v ) = L ρ (Ω v ) + L a (Ω v ) = µ s .E s .T(θ s ). ρ π .e-τ/µ v + L a (Ω v )L a (Ω v ) = ρ a (θ s ,Ω v ). µ s.E sπLuminance atmosphérique intrinsèqueEn première approximation : ρ a (Ω s ,Ω v ) = π.L a(Ω v )µ s .E s≈ τd .P(Ψ sv )4.µ s .µ v.• (a+..+f) : toute onde interceptée est absorbée <strong>et</strong> diffusée, <strong>et</strong> la surface terrestre estlambertienne (ρ e ). La luminance "vue" par le détecteur estoù L e (Ω v ) = ρ eπ .t d(µ v ).µ s .E s . T(θ s)(1-ρ e .s)L ρ (Ω v ) = µ s .E s . T(θ s)1-ρ e .s .ρ π .e -τ/µvL * (Ω v ) = L ρ (Ω v ) + L a (Ω v ) + L e (Ω v )(luminance <strong>du</strong>e à l'environnement de la cible)L'observation de l'environnement de la cible in<strong>du</strong>it la luminance :e(Ω v ) = L a (Ω v ) + ρ e.{exp[-τ/µ v ]+t d (µ v )}.E solπ.(1-ρ e .s)= L a (Ω v ) + ρ e.T(θ v ).µ s .E s .T(θ s )π.(1-ρ e .s)L*(Ω v ) étant la luminance mesurée, en général au dessus de l'atmosphère, le facteur deréflectance directionnelle apparente est donc :ρ*(Ω s ;Ω v ) = π.L* (Ω v )= [ρµ s .E a (Ω s ,Ω v ) + ρ. T(θ s).e -τ/µ vs 1-ρ e .s+ ρ e . T(θ s).t(θ v )].T1-ρ e .s g (θ s ,θ v )Remarque : L e =/ e ; L e est la partie de e qui intervient dans L * . C'est la partie diffuse de e .<strong>Le</strong> modèle 6S calcule ρ*(Ω s ,Ω v ) à partir de la réflectance bidirectionnelle ρ(Ω s ,Ω v ), avec :- ρ.e -τ/µ v.e -τ/µ s → ρ(Ω s ,Ω v ).e -τ/µ v.e -τ/µ s,⌡⌠ µ s .L(Ω s ,Ω v ).ρ(Ω s ,Ω v ).dΩ s- ρ.t(θ s ).e -τ/µ v → t(θ s ).Ω s.e -τ/µ 2πv = t(θ s ).- .e -τ/µ v,⌡⌠ µ s .L(Ω s ,Ω v ).dΩ s2π -⌡⌠ µ v .L(Ω s ,Ω v ).ρ e (Ω s ,Ω v ).dΩ v- ρ e .e -τ/µ s.t(θ v ) → Ωv .e -τ/µ 2πs.t(θ v ) où Ωv =+ ⌡⌠ µ v .L(Ω s ,Ω v ).dΩ v2π +- ρ e .t(θ s ).t(θ v ) → Ω v ,Ω s.t(θ s ).t(θ v ) où Ωv ,Ω s= 1 π 2 . ⌡ ⌠2π + µ s .µ v .ρ e (Ω s ,Ω v ).dΩ s .dΩ v- ρ e .s → Ωv ,Ω s.s


LE TRANSFERT RADIATIF 138VI. CORRECTIONS ATMOSPHERIQUES<strong>Le</strong>s corrections atmosphériques ont pour but de faciliter l'emploi de données <strong>sa</strong>tellitaire<strong>sa</strong>cquises dans des conditions expérimentales différentes :- configurations géométriques : position solaire, direction d'observation, <strong>et</strong>c.- caractéristiques de l'atmosphère : épaisseur optique d'aérosols plus ou moins importante.- capteurs différents : capteurs aéroportés <strong>et</strong> spatiaux (AVHRR, HRVIR, TM,...).<strong>Le</strong>s méthodes de correction atmosphérique les plus exactes <strong>son</strong>t complexes <strong>et</strong> nécessitentd'importants temps de calcul pour converger, alors que les méthodes les plus simples <strong>son</strong>tmoins précises, mais peuvent être plus efficaces. Il est souvent difficile de comparer lesdifférentes méthodes approchées en rai<strong>son</strong> de la diversité de leurs paramètres d'entrée.<strong>Le</strong>s méthodes de correction atmosphérique <strong>son</strong>t dites directes si elles corrigent des signauxmesurés par le capteur (luminance, réflectance apparente) ou indirectes si elles corrigentdes indices ou fonctions des signaux mesurés comme les indices NDVI <strong>et</strong> ARVI(Atmospheric Resistant Veg<strong>et</strong>ation Index) de Kaufman <strong>et</strong> Tanré (1992):NDVI = PIR - RPIR + RARVI =PIR - (2R-B)PIR + (2R-B) .L'intérêt <strong>du</strong> terme (2R-B) de l'ARVI est qu'il dépend beaucoup moins de l'atmosphèreque le terme R, car l'eff<strong>et</strong> atmosphérique sur R est sensiblement la moitié de celui sur B.<strong>Le</strong>s méthodes de correction atmosphérique assument en général que la cible estlambertienne dans un environnement lambertien. <strong>Le</strong>s deux types d'approche majeurs <strong>son</strong>t :• Etalonnage de la <strong>mesure</strong> à l'aide de la réflectance de cibles de référence (désert, neige,<strong>et</strong>c.). L’impact des surfaces voisines de la cible est plus ou moins négligé.• Emploi d'une relation analytique entre la <strong>mesure</strong> <strong>sa</strong>tellitaire, la réflectance de la cible <strong>et</strong>des paramètres atmosphériques calculés par un modèle atmosphérique tel que 6S.<strong>Le</strong>s méthodes qui transforment ρ λ,TOA en ρ λ,BOA diffèrent selon les caractéristiques spectrales<strong>et</strong> géométriques des données disponibles <strong>et</strong> selon les hypothèses simplificatrices utilisées.VI.1 Etalonnage de la <strong>mesure</strong><strong>Le</strong> principe de l'étalonnage est simple. Une hypothèse de base classique est quel'atmosphère affecte les <strong>mesure</strong>s <strong>sa</strong>tellite de 2 manières différentes :- addition d'une luminance atmosphérique L a <strong>du</strong>e à la diffusion des aérosols <strong>et</strong> gaz.- atténuation <strong>du</strong> rayonnement qui est incident puis réfléchi par la surface terrestre observée.• Approche purement statistiqueLa <strong>mesure</strong> des propriétés spectrales de sites tests <strong>du</strong>rant l'acquisition de données spatialesest utilisée pour déterminer les propriétés spectrales des autres parties de l'image acquise.C<strong>et</strong>te approche est difficile à m<strong>et</strong>tre en œuvre <strong>et</strong> coûteuse <strong>du</strong> fait de :(1) problèmes logistiques associés à la présence de per<strong>son</strong>nes sur les sites tests,(2) difficultés pour repérer exactement les obj<strong>et</strong>s observés in situ <strong>et</strong> depuis l'espace,


LE TRANSFERT RADIATIF 139(3) anisotropie de la réflectance des surfaces terrestres,(4) eff<strong>et</strong>s de bord / voisinage,(5) eff<strong>et</strong>s atmosphériques non linéaires,(6) problèmes d'étalonnage.• Réflectances de référenceLa réflectance de certaines surfaces, non néces<strong>sa</strong>irement mesurée in situ, peut servir deréférence. C’est le cas pour des surfaces éten<strong>du</strong>es de réflectance "moyenne" spatialementuniforme : rivières, forêts denses,... :(1) la <strong>mesure</strong> spatiale de la luminance issue de ces obj<strong>et</strong>s perm<strong>et</strong> d'évaluer la luminanceatmosphérique L a (λ). Un modèle atmosphérique simple perm<strong>et</strong> alors le calcul deparamètres atmosphériques respon<strong>sa</strong>bles de L a (λ), <strong>et</strong> ainsi d'extrapoler L a (λ) aux autreslongueurs d'onde.(2) la luminance atmosphérique obtenue à l'étape (1) est soustraite sur l'ensemble del'image ; il est donc supposé que l'influence atmosphérique est constante sur toutel'image. Si l'influence atmosphérique varie "doucement" sur l'ensemble de l'image ilest possible d'interpoler les différentes évaluations des eff<strong>et</strong>s atmosphériques obtenue<strong>sa</strong>ux différents points de <strong>mesure</strong>.Parmi les approches les plus utilisées il convient de mentionner :- l'analyse de la luminance la plus faible de l'image (méthode <strong>du</strong> point "le plus noir"),- la <strong>mesure</strong> de la luminance de surfaces d'eau dans le proche infrarouge. En premièreapproximation, elle devrait être nulle en l'absence d'atmosphère. Un modèleatmosphérique, combiné à une hypothèse sur les propriétés spectrales des aérosols,calcule alors la luminance atmosphérique aux autres longueurs d'onde.- l'analyse de surfaces "semblables" à la fois à l'ombre <strong>et</strong> sous un éclairement solaire direct.VI.2 Simulation de la <strong>mesure</strong>Elle est en général basée sur les 3 étapes suivantes :(1) <strong>mesure</strong> ou estimation des "vraies" propriétés optiques des constituants atmosphériques(épaisseur optique des aérosols, fonction de phase des aérosols, absorption gazeuse,...),(2) calcul des paramètres de correction atmosphérique à partir des propriétés optiques del'atmosphère <strong>et</strong> d'un modèle de transfert radiatif,(3) correction de l'image en calculant les pseudo réflectances lambertiennes de chaquepixel, en employant les paramètres de correction mentionnés ci-dessus.<strong>Le</strong>s étapes (2) <strong>et</strong> (3) peuvent être séparées si les pixels ont une taille assez p<strong>et</strong>ite pour nepas affecter pas leur éclairement <strong>et</strong> celui de leur environnement. Avec c<strong>et</strong>te approche, unebonne connais<strong>sa</strong>nce des propriétés optiques de l'atmosphère perm<strong>et</strong> une correctionatmosphérique <strong>sa</strong>ns <strong>mesure</strong> in-situ de réflectances. D’autre part, un modèle atmosphérique<strong>et</strong> une bonne connais<strong>sa</strong>nce des propriétés optiques atmosphériques perm<strong>et</strong>tent de tester lavalidité de c<strong>et</strong>te approche à partir de <strong>mesure</strong>s in-situ de réflectance.Parmi les approches les plus utilisées il convient de mentionner :


LE TRANSFERT RADIATIF 140- la méthode de Duntley basée sur la <strong>mesure</strong> de la luminance de certaines portions <strong>du</strong> cielafin de déterminer la luminance atmosphérique "vue" par le détecteur,- détermination de réflectances de surfaces terrestres, à partir de propriétés optiques del'atmosphère obtenues avec un modèle tel que LOWTRAN-7,- calcul des paramètres de correction atmosphérique à partir de <strong>mesure</strong>s d'éclairementdiffus <strong>et</strong> direct, simultanément avec le pas<strong>sa</strong>ge <strong>du</strong> <strong>sa</strong>tellite.• Correction atmosphérique avec ρ e inconnu<strong>Le</strong>s propriétés optiques des compo<strong>sa</strong>nts de l'atmosphère, l'éclairement solaire incident <strong>et</strong>les luminances apparentes e <strong>et</strong> L * <strong>son</strong>t supposées connues. <strong>Le</strong>s principales étapes <strong>son</strong>t :(1) Calcul des réflectances ρ a (Ω s ,Ω v ) <strong>et</strong> ρ * (Ω s ,Ω v ), transmittances T(θ s ) <strong>et</strong> T(θ v ) <strong>et</strong>épaisseur optique τ o , calculées par un modèle atmosphérique).(2) Calcul de L a (Ω s ,Ω v ), t d (θ s ), t d (θ v ) <strong>et</strong> s.(3) Calcul de la réflectance (ρ e ) de l'environnement à partir de la luminance apparente e(i.e. réflectance apparente ρ e ' ) <strong>du</strong> voisinage (pixels voisins <strong>du</strong> pixel analysé) :e(Ω v ) = L a (Ω v ) +⇒ ρ e =ρ e .{exp[-τ o /µ v ]+t d (µ v )}πρ e' (Ωs ,Ω v ) - ρ a (Ω s ,Ω v )T(θ v ).T(θ s ) + s.[ρ e' (Ωs ,Ω v ) - ρ a (Ω s ,Ω v )](4) Calcul de l'éclairement terrestre E i =.µ s .E s . [eτ o /µ s + t d (θ s )]= L1-ρ e .s a (Ω v ) +ρ e .µ s .E s T(θ s ).T(θ v ).π 1-ρ e .<strong>sa</strong>vec ρe ' (Ω s ,Ω v ) = π. e(Ω v )µ s .E s.exp(τ o /µ s )+t d (µ s ).µ1-ρ e .s s .E s avec ρ e obtenu en (3).ρ e .E i(5) Calcul de la luminance de l'environnement L e =π avec les valeurs de ρ e <strong>et</strong> E i de (3) <strong>et</strong> (4).(6) Calcul de la réflectance <strong>du</strong> pixel considéré ⇒ ρ = e τ o /µ v.{[ρ * -ρ a (θ s ,θ v ,φ v )]. 1-ρ e.sT(θ s ) - ρ e.t d (θ v )}ρ = [ρ* -ρ a (Ω s ,Ω v )] + [ρ * -ρ e' (Ωs ,Ω v )] . e τ o /µ v . t d (θ v )T(θ v ).T(θ s ) + s.[ρ e' (Ωs ,Ω v )-ρ a (Ω s ,Ω v )]L'influence atmosphérique sur la réflectance correspond tout simplement à la différence(ρ * -ρ) entre la réflectance apparente (ρ * )= π.L *µ s .E s<strong>et</strong> la réflectance "corrigée" (ρ).• Correction atmosphérique avec ρ e connuPlusieurs possibilités de correction existent :- ρ a connu : utili<strong>sa</strong>tion de (ρ e ) dans ρ = e τ o /µ v.{[ρ*-ρ a (Ω s ,Ω v )]. 1-ρ e.sT(θ s ) - ρ e.t d (θ v )}[ρ- ρ a inconnu : utili<strong>sa</strong>tion de la formule ρ =* -ρ a (Ω s ,Ω v )] + [ρ * -ρ e' (Ω s ,Ω v )] . e τ o /µ v . t d (θ v )T(θ v ).T(θ s ) + s.[ρ e' (Ωs ,Ω v )-ρ a (Ω s ,Ω v )]Mesure de l'environnement : ρ e ⇒ ρ a .


LE TRANSFERT RADIATIF 141- ρ a inconnu : élimination de ρ a (Ω s ,Ω v ) entre les 2 équations précédentes⇒ρ = ρ e + [ρ*-ρe ' (Ω s ,Ω v )].[1-ρ e .s]. e-τ o /µ vT(θ s ) = ρ e + π.(L *- e )e τ o /µ v . E iExemple : niveau de l’eff<strong>et</strong> d'environnement (labours <strong>et</strong> champs de blé, observés à 850nm).* réflectance in situ : - champ labouré : ρ=0.005,- champ de blé en herbe : ρ=0.35.* réflectance TOA : - grand champ labouré : ρ=0.0065,(nadir, V=23km) - grand champ de blé en herbe : ρ=0.345,- p<strong>et</strong>it champ labouré entouré de blé en herbe : ρ=0.105,- p<strong>et</strong>it champ de blé en herbe entouré de labours : ρ=0.305.VI.3 Exemple de chaîne de correction atmosphérique MERIS<strong>Le</strong> principe de la chaîne de corrections des <strong>mesure</strong>s MERIS ρ λ,TOA est brièvement présentéici. Il est supposé que les surfaces terrestres <strong>son</strong>t planes <strong>et</strong> lambertiennes, <strong>et</strong> que les eff<strong>et</strong><strong>sa</strong>djacents <strong>son</strong>t négligeables. Trois étapes majeures <strong>son</strong>t mises en œuvre :1.) Correction de l'absorption gazeuseL'absorption gazeuse est corrigée plus ou moins indépendamment de la diffusionatmosphérique. La réflectance corrigée de l'absorption gazeuse est ρ λ,TOA,<strong>sa</strong> = ρ λ,TOA, où latransmittance gazeuse T g est pré calculée pour différentes épaisseurs optiques gazeuses.Ces dernières dépendent des quantités de vapeur d'eau, d'ozone <strong>et</strong> des autres gaz (i.e.,pression atmosphérique P a ). La pression P a est estimée à partir de rapports ρ 760,TOAρ 754,TOAprécalculés pour différentes configurations (ρ 754,TOA , Ω s , Ω v ). L'erreur est maximale pour lessurfaces terrestres sombres, où elle peut atteindre 40hPa. <strong>Le</strong> couplage "absorption -diffusion" complique l'approche, car en <strong>son</strong> absence ( 1|µ s | + 1 µ v).P 2 a est quasiment unefonction <strong>du</strong> rapport ρ 760,TOAρ 754,TOAdes transmittances de O 2 à 753.75nm <strong>et</strong> 760nm.<strong>Le</strong> pré calcul de T g prend en compte les interactions "absorption - diffusion". Laprincipale cause d'erreur provient de l'incertitude sur les concentrations en ozone <strong>et</strong> envapeur d'eau. La concentration en ozone est fournie par un modèle climatique. Laconcentration en vapeur d'eau est évaluée par régression à partir de ρ 890,TOAρ 900,TOA. Ce terme estle rapport des transmittances de la vapeur d'eau à 890 <strong>et</strong> 900nm. Ces transmittances <strong>son</strong>taffectées par l'épaisseur optique τ p des aérosols <strong>et</strong> ρ λ,BOA . Contrairement à l'ozone, lavapeur d'eau a un continuum d'absorption significatif en dehors des raies d'absorption.<strong>Le</strong>s pré-calculs <strong>son</strong>t effectués avec une échelle de hauteur H=8km pour le profil verticaldes gaz autres que H 2 O <strong>et</strong> O 3 . Pour les aérosols <strong>et</strong> la vapeur d'eau, il est utilisé H=2km.2.) Correction de la diffusion gazeuseT g


LE TRANSFERT RADIATIF 142La correction de la diffusion gazeuse repose sur l'hypothèse d'une atmosphère constituéepar une couche de gaz au-dessus d'une couche "aérosols + sol" lambertienne. Par suite, ilρ λ,aéro+solest utilisé ρ λ,TOA,<strong>sa</strong> (Ω s ,Ω v ) = ρ λ,R + T λ,R (Ω s )..T1-ρ λ,aéro+sol .S λ,R (Ω v ), avec ρ λ,aéro+sol laRréflectance en haut de la couche d'aérosols, ρ λ,R la réflectance de la couche de "Rayleigh"(i.e., gaz), S R l'albédo hémisphérique de la couche de Rayleigh, <strong>et</strong> T λ,R (Ω s ) <strong>et</strong> T λ,R (Ω v ) lestransmittances de la couche "Rayleigh" selon les directions solaire Ω s <strong>et</strong> de visée Ω v . <strong>Le</strong>stermes ρ λ,R , S R , T λ,R (Ω s ) <strong>et</strong> T λ,R (Ω v ) <strong>son</strong>t pré calculés pour différentes valeurs del'épaisseur optique gazeuse des gaz (i.e., différents P a ).3.) Correction de la diffusion des aérosolsLa réflectance ρ λ,BOA est calculée en suppo<strong>sa</strong>nt la surface lambertienne. Par suite, il estρ λ,BOAutilisé : ρ λ,aérosols (Ω s ,Ω v ) = ρ λ,p + T λ,p (Ω s ). .T1-ρ λ,BOA .S λ,p (Ω v ), avec ρ λ,p <strong>et</strong> S p la réflectancep<strong>et</strong> l'albédo hémisphérique de la couche d'aérosols, <strong>et</strong> T λ,R (Ω s ) <strong>et</strong> T λ,R (Ω v ) lestransmittances de la couche d'aérosols selon les directions solaire Ω s <strong>et</strong> de visée Ω v . <strong>Le</strong>stermes ρ λ,p , S p , T λ,p (Ω s ) <strong>et</strong> T λ,p (Ω v ) <strong>son</strong>t pré calculés pour diverses valeurs de l'épaisseuroptique τ p des aérosols, à partir de modèles d'aérosols où ceux-ci <strong>son</strong>t caractérisés par unindice de réfraction réel n R <strong>et</strong> une densité N(r) fonction de leur rayon r (e.g., N(r) ≡ r α-3 , oùα est le coefficient d'Angstrom (τ p (λ) ≡ λ -α )). Il est en fait considéré 12 modèles avec 4valeurs de α (0, 0.5, 1.0, 1.5) <strong>et</strong> 3 valeurs de n R (1.33, 1.44, 1.55). La valeur de n R estchoisie à l'aide d'une climatologie d'aérosols. La valeur de α est celle qui assure lameilleure correspondance entre les réflectances ρ λ,TOA <strong>et</strong> ρ λ,BOA des pixels les plus sombresdans les canaux 1, 2 <strong>et</strong> 7. Ces "points noirs" <strong>son</strong>t détectés avec l'indice ARVI. <strong>Le</strong>ursréflectances <strong>son</strong>t a priori supposées être égales à 0.016 à 443nm <strong>et</strong> 0.03 à 665nm. Si cespoints n'existent pas, il est utilisé des surfaces d'eau, ou à défaut une climatologied'aérosols. <strong>Le</strong> nombre limité de "points noirs" ne perm<strong>et</strong> pas des corrections spécifiquespixel par pixel.VI.3 Détermination de la vapeur d'eau atmosphérique<strong>Le</strong>s seuls capteurs spatiaux actuels capables de fournir une information opérationnelle surla densité de vapeur d'eau W H2O <strong>son</strong>t des capteurs hyperfréquence passifs comme SMMI(Special Sensor Microwave Imager) <strong>et</strong> des capteurs IRT comme HIRS (High ResolutionInfrared Sounders). SMMI fournit W H2O avec une précision relative moyenne de 7%(Schlüssel <strong>et</strong> Emery, 1990). C<strong>et</strong>te estimation n'est pas limitée par les nuages, mais estlimitée aux cas de surfaces terrestres de forte émissivité (i.e., eau). L'estimation de W H2Oavec des <strong>mesure</strong>s IRT est limitée au cas d'atmosphères claires. Sa précision moyenne est20% (Susskind <strong>et</strong> al., 1984), soit environ 1g.cm -2 . En fait, la résolution spatiale descapteurs comme SMMI (49km x 63km) <strong>et</strong> HIRS (km x km) est trop grossière pour lesmodèles climatiques méso échelles. Ceci explique le développement de méthodes baséessur la comparai<strong>son</strong> de <strong>mesure</strong>s PIR dans 2 canaux spectraux étroits, dans <strong>et</strong> hors d'unebande d'absorption de la vapeur d'eau dans l’intervalle [880nm 905nm], <strong>et</strong> qui <strong>son</strong>t assezproches pour minimiser l'impact de la variabilité spectrale des réflectances terrestres. Ainsi,les canaux POLDER à 865nm (∆λ=40nm) <strong>et</strong> 910nm (∆λ=20nm) donnent W H2O avec uneprécision de l'ordre de 10%, mais une résolution de 7km. De même, le capteur MERIS a étéconçu pour fournir un suivi continu W H2O à une résolution de kilométrique (1040m x1160m ou 260m x 290m), dans une dynamique de 1-70kg.m -2 , avec des précisions


LE TRANSFERT RADIATIF 143moyennes de 10% pour les surfaces terrestres <strong>et</strong> 20% pour les surfaces marines. L'approcheadoptée repose sur l'emploi de 2 canaux spectraux à 890nm (∆λ=10nm) <strong>et</strong> 900nm(∆λ=10nm) : W H2O = k o + k 1 .log( L 900) + kL 2 .log 2 ( L 900). <strong>Le</strong>s coefficients de régression k890 L o , k 1890<strong>et</strong> k 2 <strong>son</strong>t calculés à partir d'un modèle de transfert radiatif atmosphérique. Ils dépendent dela géométrie d'observation ainsi que de l'épaisseur optique des aérosols dans le cas dessurfaces marines, <strong>et</strong> de la pression atmosphérique dans le cas des surfaces terrestres. Eneff<strong>et</strong>, la pression de surface, associée à l'altitude locale, affecte la largeur des raiesd'absorption de la vapeur d'eau. La faible réflectance des surfaces marines explique que laprécision sur W H2O est meilleure pour les surfaces terrestres que pour les surfaces marines.Canal123456789101112131415Centre(nm)412,50442,50490,00510,00560,00620,00665,00681,25705,00753,75760,625775,00865,00895,00900,00∆λ τ O3 τ R Gaz absorbant T O3101010101010107.5107.53.75152010100.0000.0030.0190.0390.1000.1060.0490.0340.0200.0090.0070.0000.0000.0000.0000.3200.2390.1570.1330.0910.0600.0450.0410.0360.0270.0260.0240.0160.0140.013----O 3O 3O 3 + H 2 OO 3 + H 2 O *O 3 + H 2 O *O 3 + H 2 OO 3 + H 2 OO 3 + H 2 OO 3 + H 2 O *O 3 + H 2 O * + O 2H 2 O * + O 2H 2 O *H 2 OH 2 O10.9980.9850.9700.9260.9220.9630.9740.9850.9930.9941111T H2Oraie1110.993110.9950.9980.90611110.9450.647T H2Oraie +cont.1110.9870.9920.9880.9810.9820.8880.9780.9780.9770.0700.9110.601T O211111111110.3800.994111Tableau 13 : Propriétés atmosphériques pour les 15 canaux de Méris. Canal spectral(centre <strong>et</strong> largeur ∆λ), épaisseur optique de Rayleigh pour P a =1013hPa. Epaisseuroptique de l'ozone pour une concentration totale de 1cm-atm. Principaux gazabsorbants. Transmittances gazeuses pour le cas "latitude moyenne en été". θ s =45°<strong>et</strong> θ v =0°. La précision radiométrique (NE∆ρ) est ≈2 10 -4 .


LE TRANSFERT RADIATIF 144Annexe II.1 : POINT CHAUDDans le cas de milieux particulaires il faut tenir compte de l’interdépendance des phénomènes d'atténuationsurvenant selon les directions incidente (Ω s ) <strong>et</strong> de diffusion (Ω v ) ne <strong>son</strong>t pas indépendants. L'hypothèsed'indépendance est en particulier fausse si l'angle de phase Ψ sv est nul :Ψ sv = 0 ⇒ Atténuation = exp[ 1 µ s.τ] <strong>et</strong> non exp[-( 1 µ v- 1 µ s).τ]=exp[ 2 µ s.τ]C<strong>et</strong>te non interdépendance in<strong>du</strong>it un eff<strong>et</strong> appelé point chaud (i.e. hot spot). C<strong>et</strong> eff<strong>et</strong> tend à in<strong>du</strong>ire unmaximum selon la direction associée à un angle de phase nul, c'est à dire une direction selon laquelle aucuneombre n'est observée. Il est modélisé ici en considérant un milieu composé de particules de densité n e <strong>et</strong> desection efficace d'interception σ e =π.a e 2 , avec un rayon particulaire a e tel que a e >> λ. Par suite, l'épaisseuroptique τ le long d'un traj<strong>et</strong> dr est égale au nombre moyen de particules dans un cylindre vertical de rayon a e<strong>et</strong> de longueur dr. Il est considéré ici 2 cylindres (Ω s ) <strong>et</strong> (Ω v ) de section σ e <strong>et</strong> d'origine le point de diffusion.z>0z=0CC sΩ sCΨ svΩ vC vC sCC vΦ svz>1) : - |µ s|µ v : κ s ≈ +[- ∆zµ s- a e .cotg Ψ sv2 ] <strong>et</strong> κ v ≈ -[ ∆zµ v- a e .cotg Ψ sv2 ]Si Ψ sv est p<strong>et</strong>it les termes ∆z , ∆z <strong>et</strong> aµ v µ e .cotg Ψ svprennent de grandes valeurs, mais leur différence reste faible, sis 2bien que κ s <strong>et</strong> κ v ont de faibles valeurs positives. <strong>Le</strong>ur différence est donc faible :|κ s - κ v | ≈ ∆z - ∆z - 2.aµ v µ e .cotg Ψ svs 2 ≈ 0 ⇒ ∆z ≈ .a e.cotg Ψ sv2avec = 2.µ s.µ vµ s -µ vC<strong>et</strong>te expression est une bonne approximation de ∆z pour les p<strong>et</strong>its angles de phase, ce qui est doncacceptable car pour les grands angles de phase l'eff<strong>et</strong> <strong>du</strong> point chaud est négligeable.


LE TRANSFERT RADIATIF 145En assimilant la surface APBC à un triangle de base horizontale d'altitude z, la portion de c au-dessus d'unplan d'altitude z', avec z'∈[z z+∆z] est : ca(z') = c.[1- z'-z∆z ]2⇒ dans une couche [z' z'+dz'] : d ca (z',dz') = d ca(z')dz'z+∆zOn a donc : τ c =⌡ ⌠ cn e (z).d ca (z',dz') = - ⌡⌠n e (z').2.u. a e .[1-z'-z ∆z ].dz'zc.dz' = -2.∆z .[1-z'-z ∆z ].dz' = -2.u. a e .[1-z'-z ∆z ].dz'L'épaisseur u est choisie telle que τ c = τ µ vsi |µ s |=µ v = <strong>et</strong> si ∆z→∝. Sachant que dτ=-n e (z).σ e .dz on a :∝⌠n ⌡e (z').2.u. a ∝e -1.dz' = µ . v⌡ ⌠zzz+∆zOn a donc : τ c = -1 . ⌡ ⌠ zn e (z').σ e .dz' ⇒ u = σ e= π. a e2.a e 2n e (z').σ e .[1- z'-z -1].dz' =∆zτ(z+∆z) . ⌡ ⌠[1- z'-z∆z ].dτ(z')τ(z)Une intégration par parties donne : τ c = τ(z) - τ'(z,∆z) avec τ'(z,∆z) = -1 z+∆zτ'(z').dz'∆z . ⌡ ⌠ z(on a bien : σ e =2.a e .u=π.a e 2 )L'atténuation optique totale respon<strong>sa</strong>ble de l'atténuation dépend donc de :[ τ(z) - τ(z) τ(z) + τ'(z,∆z)- τµ v µ c ] =s (avec z au-dessus de C)Dans un milieu infini la luminance <strong>du</strong>e aux diffusions d'ordre 1 est : L d1 (Ω v ) = E s . ω 4π .P(Ω s,Ω v ). ⌡⌠<strong>Le</strong> terme τ'(z,∆z) peut être facilement évalué si n e (z)=0 pour z≥0 <strong>et</strong> n e (z)=cste pour z


LE TRANSFERT RADIATIF 146L'existence de l'eff<strong>et</strong> "point chaud" est liée au fait que selon la direction d'observation il est perçu uneproportion plus ou moins importante d'ombres, c'est à dire de particules recevant un rayonnement plus oumoins atténué. <strong>Le</strong> calcul de la proportion d'ombres, i.e. l'atténuation <strong>du</strong> rayonnement direct, repose sur le faitqu'une particule éclairée par une source mono-directionnelle in<strong>du</strong>it un "cylindre" d'ombre (cylindred'extinction). Ceci n'est plus vrai si l'on a une source éten<strong>du</strong>e vue sous un angle d'ouverture ∆θ s non nul. Dansce cas une particule de rayon a in<strong>du</strong>it un volume conique d'ombre égal à 2π.a 3 /(3.∆θ s ). Avec une densité N departicules la densité volumique d'ombre est donc : 2π.N.a 3 4/(3.∆θ s ) = Ψ/(2.∆θ s ) où Ψ =3 .π.N.a3 . C<strong>et</strong>teproportion doit être supérieure à 0.1 pour que l'eff<strong>et</strong> "point chaud" soit perceptible. C<strong>et</strong>te condition impliqueque Ψ > 0.2 ∆θ s . A la surface terrestre, l'ouverture angulaire solaire est ∆θ s ≈ 0.01. On doit donc avoirΨ > 0.002. Ceci explique pourquoi l'eff<strong>et</strong> "point chaud" ne peut en général être perçu avec des nuages, alorsqu'il est observé sur les sols.Avec des milieux constitués de particules identiques plus grandes que la longueur d'onde on a a e = a, σ e = π.a 2 ,4<strong>et</strong> Ψ =3 .N.π.a3 , si bien que h ≈ - -3 .ln(1-Ψ). On peut avoir Ψ = 0.5 pour des poudres, soit h ≈ 0.26. La demi8largeur angulaire associée, i.e. ≈27°, est en fait très supérieure aux valeurs observées, car les milieux/poudresobservés <strong>son</strong>t constitués de particules de différentes tailles (densité N(a)) ce qui diminue la valeur de h (e.g.7°). L'amplitude de l'eff<strong>et</strong> "point chaud" est d'autre part liée à la dimension des particules. Ainsi, la diffusionin<strong>du</strong>ite par une particule peut résulter de réflexions spéculaires <strong>et</strong> de diffusion volumique. Il en découle queles rayons peuvent entrer <strong>et</strong> sortir de la particule en des points différents, ce qui contribue à diminuer c, <strong>et</strong>par suite l'intensité <strong>du</strong> "point chaud". Un coefficient b o est souvent intro<strong>du</strong>it afin de prendre en compte c<strong>et</strong>eff<strong>et</strong> : b(Ψ sv ) ≈ b o .[1+ 1 h .tan(Ψ sv2 )]-1 . D'autre part, <strong>du</strong> fait de la possibilité d'apparition, au niveau de la diffusionparticulaire, de phénomènes ré<strong>son</strong>nants, glory <strong>et</strong> eff<strong>et</strong>s de coin, <strong>du</strong>s à la structure des agglomérats departicules, le terme b o peut être supérieur à 1.


LE TRANSFERT RADIATIF 147Annexe II.2 : MODELES DE REFLECTANCEI. Méthode combinée des 2 flux <strong>et</strong> approximations successivesSoit un capteur d'angle d'ouverture ∆Ω d <strong>et</strong> d'aire ∆a normale à ladirection de visée (Ω). Il voit un élément de surface dΣ à unedistance R, sur la face supérieure (τ=0) d'un milieu planhomogène de coefficient de diffusion différentiel α d (z,Ω'→Ω)égal à α e (z,Ω').ω. P4π (Ω'→Ω) . <strong>Le</strong> coefficient d'extinction α e (z,Ω')est supposé constant avec z, i.e. α e (z,Ω') = α e (Ω'). Ce milieu reçoitun éclairement solaire E s de direction Ω s (µ s


LE TRANSFERT RADIATIF 148π/2L 1 (τ) = 12π . ⌡⌠ L(τ,Ω).dΩ = ⌡⌠ L(τ,Ω).sinθ.dθ <strong>et</strong> L 2 (τ) = ⌡⌠2π + 0La moyenne sur 2π + <strong>et</strong> 2π - de l'ETR de L i , avec ⌡⌠12 .dL 1(τ)dτ- 1 2 .dL 2(τ)dτ2πτcosθ. dL i(τ,Ω)dτ.dΩ ≈ 1 2 . ⌡ ⌠2πππ/2L(τ,Ω).sinθ.dθdL i (τ,Ω).dΩ, donne :dτ= L 1 (τ) - E s .eµ s. ω 4π - (1-ω).L B(τ) - ω 2 .[L 1(τ) + L 2 (τ)]τ= L 2 (τ) - E s .eµ s. ω 4π - (1-ω).L B(τ) - ω 2 .[L 1(τ) + L 2 (τ)]On note (τ) = [L 1 (τ) +L 2 (τ)]/2 <strong>et</strong> ∆ (τ) = [L 1 (τ) - L 2 (τ)]/2. <strong>Le</strong> système différentiel devient alors :1 (τ).d∆2 dττ= (1 - ω). (τ) - E s .eµ s. ω 4π - (1-ω).L B(τ) <strong>et</strong>1 (τ).d2 dτ= ∆ (τ)La combinai<strong>son</strong> de ces 2 équations différentielles donne : 1 τ(τ)4 .d2 dτ 2 = (1 - ω). (τ) - E s .eµ s. ω 4π - (1-ω).L B(τ)Pour un milieu infini (τ∈[0 ∝[ tel que (τ→∝) reste fini <strong>et</strong> <strong>sa</strong>ns source diffuse au-dessus <strong>du</strong> milieu, i.e.L 2 (τ=0)=[ (0)-∆ (0)]=[ (0)- 1 (0).d ]=0, les solutions <strong>son</strong>t alors de la forme :2 dτ τ-τ(τ) = A 1 .e -2.γ.τ + A 2 .eµ s+ A 3 + A 4 .eX Bavec γ 2 =1-ω <strong>et</strong> X B =α e .H B .avec : A 1 = -11+γ .[E s2π .ω.µ s.(2µ s -1)4γ 2 .µ 2 s -1 + L X B .γ 2Bo + 2L B1 .(1+2X B ).4X 2 B.γ 2 -1 ]A 2 = E s2π .ω. 2µ s24γ 2 .µ s 2 -1X 2A 3 = L Bo A 4 = 4L B1 .B .γ 24X 2 B .γ 2 -1L'expression de la luminance reçue par le détecteur est obtenue en exprimant L B (τ) en fonction de (τ) <strong>et</strong>d 2(τ)dτ 2 <strong>et</strong> en remplaçant ⌡ ⌠4πL(τ,Ω').P(Ω',Ω).dΩ' par 4π. (τ) = ⌡⌠ 4πL i (τ,Ω').dΩ'. On a donc :L(τ=0,Ω s ,Ω) =1∝4π.µ ⌡ ⎮⌠0τ[E s .eµ s.ω.[P(Ω s ,Ω)-1] + 4π. (τ) - π. d2 (τ)dτ 2 ].e -τµ .dτ<strong>Le</strong> remplacement de (τ) par <strong>son</strong> expression, suivi de l'intégration sur τ donne :L(τ=0,Ω s ,Ω) =14π.µ .{[E s.ω.[P(Ω s ,Ω)-1] .[ 1 µ - 1 ] -1 + 4π.Aµ 1 .ω.[2γ+ 1s µ ]-1+ 4π.A 2 . 4µ 2 s-12 .[ 1 4µ s µ - 1 ] -1 + 4π.Aµ 3 .µ + 4π.A 4 . 4X2 B-12 .[ 1s 4X B µ + 1 ]X -1 }B⇒ L(0,Ω s ,Ω) = E s . ω 4π . µ sµ s -µ .[P(Ω s,Ω)+H(ω,-µ s ).H(ω,µ)-1] + L Bo .γ.H(ω,µ) + L B1 .X B +µ .γ2 .H(ω,X B ).H(ω,µ)avec H(ω,x) = 1+2.x1+2.γ.x(corps noir : γ=1 ⇒ H(ω,x)=1 ∀x)L(0,Ω s ,Ω) est approché, car la simulation de la propagation de L i est approchée. <strong>Le</strong> paragraphe II donne uneexpression plus exacte pour le cas d'un milieu semi-infini composé de diffuseurs isotropes.Il convient de remarquer que la luminance réfléchie par le milieu comprend 2 termes :- Diffusions d'ordre 1 : L d1 (Ω) = E s . ω 4π . µ sµ s -µ .P(Ω s,Ω).- Diffusions d'ordre >1 : L dM (Ω) = E s . ω 4π . µ sµ s -µ .[H(ω,-µ s).H(ω,µ)-1]. <strong>Le</strong> calcul de L dM avec des diffuseurs isotropes sejustifie, car avec des modèles plus exacts L dM dépend peu de P(Ω s ,Ω), surtout si ω ≈ 1 (i.e., multiples diffusions).X B


LE TRANSFERT RADIATIF 149La prise en compte <strong>du</strong> point chaud con<strong>du</strong>it à :L(0,Ω s ,Ω) = E s . ω 4π . µ sµ s -µ .[P(Ω s,Ω).(1+b(Ψ sv ))+H(ω,-µ s ).H(ω,µ)-1] + L Bo .γ.H(ω,µ) + L B1 .X B +µ .γ2 .H(ω,X B ).H(ω,µ)où b(Ψ sv ) ≈ b o .[1+ 1 h .tan(Ψ sv2 )]-1 .Exemple pour <strong>du</strong> sol : P(Ω s ,Ω v ) = 1 + b.cosΨ sv + c. 3.cos2 Ψ sv - 1+ c'. 3.cos2 Ψ sv' - 1(Jacquemoud <strong>et</strong> al., 1993)22P(Ω s ,Ω v ) représente la rétrodiffusion (Ψ sv ) <strong>et</strong> l'eff<strong>et</strong> spéculaire (Ψ sv' ). b, c, b' <strong>et</strong> c' dépendent <strong>du</strong> sol, humidité,<strong>et</strong>c. On a: Ψ sv = cosθ s .cosθ v + sinθ s .sinθ v .cos(φ s - φ v ) <strong>et</strong> Ψ sv' = cosθ s .cosθ v - sinθ s .sinθ v .cos(φ s - φ v )X BL’émittance hémisphérique de Σ, i.e. ⌡ ⌠2π + L(Ω).µ.dΩ, est approchée par E 1 = ⌡⌠ 2π + L 1 (Ω).µ.dΩ = π.L 1 (τ=0) = 2π. (τ=0)1-γ⇒ E 1 (τ=0) = E s .|µ s |. + π.L1-2.γ.µ Bo . 2.γs 1+γ + π.L B1. 2.γ1+γ . 2.γ.X B1+2.γ.X BLa réflectance <strong>et</strong> émissivité de Σ <strong>son</strong>t dé<strong>du</strong>ites ci-dessous de la luminance <strong>et</strong> de l'émittance de Σ.• Réflectance bi-directionnelle (BRDF) : r dd = L(Ω)E s (Ω s ) = ω 4π . |µ s|µ-µ s.[P(Ω s ,Ω).(1+b(Ω s ,Ω)) + H(ω,-µ s ).H(ω,µ) - 1]• Facteur de réflectance bi-directionnel (FRB)FRB(Ω s ,Ω) = ρ dd = L(Ω)L ref (Ω) = ω 4 . 1µ-µ s.[P(Ω s ,Ω.(1+b(Ω s ,Ω)) + H(ω,-µ s ).H(ω,µ) - 1] = π|µ s | .r dd• Réflectance directionnelle-hémisphérique : r dh = E 1(τ=0)E s .|µ s |• Réflectance hémisphérique-directionnelle=1-γ1-2.γ.µ sSoit un milieu composé de diffuseurs isotropes (P(Ω i ,Ω)=1) éclairé par une luminance isotrope L(0,Ω i ).L'eff<strong>et</strong> "point chaud" est négligé (b o =0), car l'éclairement est non directionnel.π/2L(0,Ω) = ⌡ ⌠2π - L(0,Ω i ,Ω).dΩ i = ⌡⌠0-1= ω 2 .L(0,Ω i).H(ω,µ v ). ⌡⌠= L(0,Ω i ). ω 2 .H(ω,µ v).[ ⌡ ⌠0= L(0,Ω i ).[1-γ.H(ω,µ v )]0L(0,Ω i ). ω 4π . µ iµ i -µ .[H(ω,-µ i).H(ω,µ v )].2π.sinθ i .dθ iµ[1 - ].H(ω,-µµ-µ i ).dµ ii11H(ω,t).dt - µ v . ⌡⌠0H(ω,t).dt] = L(0,Ωµ-ti ).{(1-γ).H(ω,µ v ) - [H(ω,µ v ) - 1]}L(0,Ω)La réflectance hémisphérique-directionnelle est donc : r hd (Ω) =L(0,Ω i ) = 1 - γ.H(ω,µ 1-γv) =1+2.γ.µ vE↑(0)• Réflectance bi-hémisphérique : r hh =E↓(0) = 1-γ1+γ(dérivé de la méthode des 2 flux)Il est souvent intéres<strong>sa</strong>nt, surtout lors de <strong>mesure</strong>s expérimentales, d'utiliser les relations analytiques entre les2.r hhréflectances présentées. Ainsi, r dh = r hd si θ v = π - θ s <strong>et</strong> r hd (Ω v ) =.1+2µ v + (1-2µ v ).r hhOn a alors r hd = r hh si θ v = 60° (i.e., µ v = 0.5), r hd > r hh si θ v > 60° (i.e., µ v > 0.5), <strong>et</strong> r hd < r hh si θ v < 60° (i.e., µ v2.r hh 1-2µ v< 0.5). En première approximation, si r hh ≈ 0, on a : r hd (Ω v ) = .[1 - .r1+2µ v 1+2µ hh ]v


LE TRANSFERT RADIATIF 150• Emissivité directionnelle- Milieu de température constante (L B1 =0) : ε d (T=cste,Ω) = γ.H(ω,µ) = γ. 1+2.µ v1+2.γ.µ v.- Milieu avec un grand facteur d'échelle de température H B <strong>et</strong> X B = α e .H B >> 1.X BOn a alorsX B +µ .γ.H(ω,X B)≈1. Sachant que L B (0) = L Bo + L B1 , on a L(0,Ω)=ε d (T=cste,Ω).L B (0)• Emissivité hémisphérique d'un milieu à température constante (L B1 =0) : ε h (T=cste) = 2.γ1+γII. Méthode d'AmbartsumianLa méthode "2 flux + approximations successives" est approchée, même si les diffuseurs <strong>son</strong>t isotropes alorsque la méthode d'Ambartsumian est exacte avec des diffuseurs isotropes. L'hypothèse de base de c<strong>et</strong>teméthode est que la réflectance d'un milieu semi-infini ne change pas si une couche "fine" est rajoutée audessus. <strong>Le</strong>s diffuseurs <strong>son</strong>t supposés de symétrie azimutale. Du fait de la distribution homogène des diffuseursla réflectance <strong>du</strong> milieu, r dd (µ s ,µ v ) ne dépend que des angles d'éclairement µ s <strong>et</strong> d'observation µ v . L'ajout d'unecouche d'épaisseur optique ∆τ=-α.∆z, assez faible pour négliger les interactions fai<strong>sa</strong>nt intervenir ∆τ à unordre supérieur à 1, in<strong>du</strong>it 5 modifications :∆L 1∆L 2∆L 3∆L 4 ∆L 5(Ω v )(Ω s )∆τ(1) (2) (3) (4) (5)1.) Atténuation - réflexion - atténuationL(µ) = E s .e -∆τ.(1 µ - 1 µ s ) .r(µ s ,µ) ≈ E s .[1-∆τ.( 1 µ - 1 µ s)].r(µ s ,µ) où r(µ s ,µ) = r dd (µ s ,µ) ⇒ ∆L 1 (µ) = -E s .∆τ.( 1 µ - 1 µ s)].r(µ s ,µ)(Ωs)(Ωv)2.) Diffusion (Ω s →Ω) ∆L 2 (µ) = E s .N.σ.q d . ∆zµ . 14π = E s. ω 4π .∆τ µ∆τ(2)3.) Diffusion (Ω s →2π - ) - réflexion - (atténuation)La luminance diffusée selon (Ω') par la couche ∆τ est L(Ω') = E s . ω 4π .∆τ |µ'|2ππ/2⌠∆L 3 (µ) = ⌡⌠ r(µ ' ,µ).L(Ω').dΩ' = ⎮ ⌠⎮ ⌡2π - ⌡θ'=πφ'=0r(µ ' ,µ).E s . ω 4π .∆τ|µ'| .sinθ'.dθ'.dφ' = E s. ω 2 .∆τ. ⌡ ⌠01r(µ ' ,µ). dµ'µ'θ’(3)(Ω v )∆τ4.) (Atténuation) - Réflexion (Ω s →2π + ) - diffusion (Ω'→Ω)La luminance réfléchie par le milieu est : L(Ω') = E s .r(µ s ,µ ' )∆L 4 (µ) =⌠ ω⌡2π +4π .∆τ2ππ/2µ .L(Ω').dΩ' = ⌡ ⎮⎮⌠⌠⌡θ'=0φ'=0r(µ s ,µ ' ).E s . ω 4π .∆τ µ .sinθ'.dθ'.dφ' = E s. ω 2 .∆τ1µ . ⌡ ⌠0r(µ s ,µ ' ).dµ'(Ω s )θ’(4)(Ω v )∆τ


LE TRANSFERT RADIATIF 1515.) (Atténuation) - Réflexion (Ω s →2π + ) - diffusion (2π + →2π - ) - réflexion (2π - →Ω) - (atténuation)La luminance réfléchie une première fois par le milieu est L(Ω') = E s .r(µ s ,µ ' ).La couche réfléchit vers le bas la luminance : L(Ω") = E s . ω 4π .∆τ µ" . ⌡⌠2π + r(µ s ,Ω').dΩ'⇒ ∆L 5 (µ) = ⌡ ⌠L(Ω").r(µ",µ).dΩ" = E s .ω.π.∆τ. ⌠2π⌡ +101µ" . ⌡⌠0r(µ",µ). dµ"r(µ s ,µ ' ).dµ'(Ω s )θ’(5)θ”(Ω v )∆τL'on doit avoir : ∆L 1 (µ) + ∆L 2 (µ) + ∆L 3 (µ) + ∆L 4 (µ) + ∆L 5 (µ) = 0. C<strong>et</strong>te égalité implique :η(-µ s ,µ) = [1 + ω 2 .µ. ⌡ ⌠01η(µ',µ)-1µ'+µ .dµ'].[1 + ω 2 .|µ s|. ⌡⌠0η(-µ',|µ s |).dµ']-µ'+|µ s |avec η(x,y) = ω 4π .x+y x .r(x,y)<strong>Le</strong> 1er terme entre croch<strong>et</strong>s ne dépendant que de µ, <strong>et</strong> le 2ème terme entre croch<strong>et</strong>s que de µ s , on a :η(-µ s ,µ) = H(ω,-µ s ).H(ω,µ) avec H(ω,x) = 1 + ω 2 .x.H(ω,x). ⌡ ⌠01H(ω,t).dtx+t⇒ r(µ s ,µ) = ω 4π . µ sµ s -µ .H(ω,-µ s).H(ω,µ) (r(µ s ,µ)=r dd =r dd (Hapke) si P(Ω s ,Ω)=1 <strong>et</strong> b(Ω s ,Ω)=0)Des expressions simplifiées de H(ω,µ) <strong>et</strong> de ses moments d’ordre 0 (H 0 ) <strong>et</strong> d’ordre 1 (H 1 ) perm<strong>et</strong>tent dedéterminer des expressions analytiques simples des réflectance <strong>du</strong> milieu. Ainsi :1- H 0 = ⌡⌠ 02H(ω,t).dt =1+γ .- H(ω,x) ≈ {1 - [1-γ].x.[r 0 + (1- 1 2 .r 0-x.r 0 ).ln( 1+x1-γx )]}-1 à mieux que 1%, avec r 0 = 1-H 0 =1+γ .1+2.x- H(ω,x) ≈ à environ 4% près, à partir de l'approximation précédente <strong>et</strong> de x.ln(1+x1+2.γ.x x ) ≈ 2.x1+x .- H(ω,x) ≈ H 0 .[1+(1-H 0 ).(x- 1 2 )] ⇒ H 1 = ⌡ ⌠0Par suite : r hd (µ v ) =<strong>et</strong> r hh =2π1⌠⎮ ⌡⌠⌡µ s=0ϕ s=02π1⌠⎮ ⌡⌠⌡µ s=0ϕ s=011t.H(ω,t).dt ≈1+γ .[1+1 6 .(1-H 7+5.γ0)] =6.(1+γ) 21 - γr dd (µ s ,µ v ).dµ s .dϕ s = 1 – γ.H(ω,µ v ) ≈1+2.γ.µ v1 - γ<strong>et</strong> r dh (µ s ) = 1 – γ.H(ω,-µ s ) ≈1+2.γ.µ s1 - γr dh (µ s ).dµ s .dϕ s = 1-2.γ.H 1 ≈(1+γ) 2 . 3+2.γ3 , soit en première approximation r hh ≈ 1 - γ1 + γL'application de la méthode d'Ambartsumian au rayonnement thermique donne :ε d (µ v ) = γ.H(ω,µ v ) ≈ γ. 1+2.µ v1+2.γ.µ v1+2.xavec H(ω,x) ≈1+2.γ.x2π1<strong>et</strong> ε h = ⌡ ⎮⌠ ⌡⌠µ s=0ϕ s=0Ces expressions vérifient bien la loi de Kirchhoff : ε d (µ v ) = 1 - r hd (µ v ) <strong>et</strong> ε h = 1 - r hh .2.γr dh (µ s ).dµ s .dϕ s = 2.γ.H 1 ≈1 + γIII. Réflectance de milieux quelconques• Milieu comprenant une surface supérieure spéculaireLa diffusion d'un milieu correspond alors à la superposition d'une réflexion spéculaire de surface <strong>et</strong> d'unediffusion de volume. La réflectance bi-directionnelle est :


LE TRANSFERT RADIATIF 152r dd (θ s ,θ v ,φ sv ) = R(θ s ).δ(θ s -θ v ).δ(φ sv -π) + [1-R(θ s )].[1-R(θ v )].r(θ' s ,θ' v ,φ sv )où R(θ s ) est la réflectance de Fresnel, r(θ' s ,θ' s ,φ sv ) est la réflectance diffuse <strong>du</strong> milieu, <strong>et</strong> θ' s <strong>et</strong> θ' v <strong>son</strong>tdonnés par la loi de Snell : sinθ s =n.sinθ' s <strong>et</strong> sinθ v =sinθ' v , où n est l'indice de réfraction <strong>du</strong> milieu.C<strong>et</strong>te équation donne en fait une représentation simplifiée de la réalité :- La compo<strong>sa</strong>nte spéculaire est supposée se propager selon la seule direction spéculaire. En fait, toute surfaceest plus ou moins rugueuse. Il faut donc prendre en compte la réflectance spéculaire sur chacune desfac<strong>et</strong>tes constituant la surface supérieure <strong>du</strong> milieu. Il en résulte un cône de réflexion spéculaire de largeurangulaire à peu près égale à 2 fois la pente moyenne de la surface supérieure.- Aux p<strong>et</strong>its angles de phase la réflectance est bien maximale pour la direction spéculaire. Par contre, pour lesgrands angles de phase, ce maximum survient pour un angle supérieur à celui de la direction spéculaire.Ceci est expliqué par le fait que les coefficients de Fresnel augmentent de manière non linéaire aux grand<strong>sa</strong>ngles de phase, si bien que les surfaces qui contribuent le plus <strong>son</strong>t les surfaces associées l'angled'incidence maximal possible. La direction spéculaire "maximale dépend donc de la distribution des fac<strong>et</strong>tes<strong>et</strong> de l'intensité des coefficients de Fresnel associés.- La relation ne prend pas en compte les réflexions multiples entre la surface supérieure spéculaire <strong>et</strong> le milieuinférieur diffu<strong>sa</strong>nt. Au premier ordre, c<strong>et</strong>te compo<strong>sa</strong>nte est égale à [1-R] 2 .R.r 2 . Vu que R est faible, c<strong>et</strong>tecompo<strong>sa</strong>nte peut être négligée.• Diffuseurs présentant une orientation privilégiéeCertains diffuseurs ont une orientation privilégiée ; e.g. poudre sous pression, végétation <strong>et</strong> sol sédimentaireoù les processus de déposition ont privilégié une ou plusieurs directions. Soit un milieu comportant desdiffuseurs plans de surface σ. La diffusion d'ordre 1 est calculée en considérant les sections efficacesmoyennes σ i <strong>et</strong> σ e selon les directions Ω s <strong>et</strong> Ω v . La contribution <strong>du</strong>e aux diffusions multiples est beaucoupmoins sensible à la direction des diffuseurs ; elle peut donc être évaluée en considérant une distributionaléatoire des diffuseurs. En notant µ i =σ s /σ <strong>et</strong> µ e =σ v /σ, on a donc :r dd (θ s ,θ v ,φ sv ) = L(0,Ω s,Ω v )E s= E s . ω 4π . µ s /µ iµ s /µ i -µ v /µ e.[P(Ω s ,Ω v )+H(ω,-µ s /µ i ).H(ω,µ v /µ e )-1]<strong>Le</strong> fait de remplacer µ s par µ s /µ i , <strong>et</strong> µ v par µ v /µ e , est lié au fait que selon Ω s <strong>et</strong> Ω v l'épaisseur optique estdτ s =µ i . dτ = µ i.dτ <strong>et</strong> dτµ s µ v = µ e.dτs µ vCas d'un milieu foliaire : il faut intro<strong>du</strong>ire l'eff<strong>et</strong> "point chaud". On a : b o ≈1, σ=π. 2 <strong>et</strong> N e =N.⇒ h= 1 2 .N e..= N 2 .σ e, 3/2π 1/2 . Dans le cône angulaire <strong>du</strong> point chaud : µ i ≈µ <strong>et</strong> σ e ≈σ. µ i + µ v.2• Réflectance diffuse de "couche + milieu lambertien de réflectance r"Soit une couche de diffuseurs isotropes de densité effective N e , de section géométrique σ, d'efficacitéd'extinction q e , <strong>et</strong> d'albédo de diffusion simple ω. On représente le rayonnement incident descendant par unflux isotrope de luminances L s . L'éclairement de la couche est donc π.L s . Son épaisseur optique est τ o =-∝⌡⌠0−∝α e .dz = ⌡⌠01-γN e .σ e .dz. Si τ o était infini, alors la réflectance diffuse serait : r ∝ =1+γ où γ2 = 1 - ω.La simulation <strong>du</strong> transport des luminances moyennes ascendantes L 1 (τ) <strong>et</strong> descendantes L 2 (τ) avec la méthodedes 2 flux donne :L 1 (τ) = 1 2 .[A.(1 - γ).e-2.γ.τ + B.(1 + γ).e 2.γ.τ ]L 2 (τ) = 1 2 .[A.(1 + γ).e-2.γ.τ + B.(1 - γ).e 2.γ.τ ]<strong>Le</strong>s conditions aux limites perm<strong>et</strong>tent le calcul des constantes A <strong>et</strong> B.La réflectance <strong>et</strong> transmittance d'un milieu de diffuseurs anisotropes peuvent être obtenues à partir de laréflectance <strong>et</strong> transmittance d'un milieu de diffuseurs isotropes en utili<strong>sa</strong>nt les équations de similarité (ω ↔ω* <strong>et</strong> γ ↔ γ*).


LE TRANSFERT RADIATIF 153Examinons le cas d'une couche (τ o ) au-dessus d'un milieu de réflectance diffuse r ; e.g. atmosphère audessusd'un sol ou bien couvert de neige au-dessus d'un sol.- somm<strong>et</strong> de la couche (τ o ) : L 1 (0) = 1 .[A.(1 - γ) + B.(1 + γ)]2- bas de la couche (τ o ) : L 1 (τ o ) = r.L 2 (τ o )⇒A = 2.L s1+γ . 1 - r ∝ .r(1-r ∝ .r) + r ∝ .(r-r ∝ ).e -4.γ.τ o <strong>et</strong> B = 2.L s1+γ . r ∝ .(r-r ∝ ).e -4.γ.τ o(1-r ∝ .r) + r ∝ .(r-r ∝ ).e -4.γ.τ o avec r ∝ = 1-γ1+γLa réflectance diffuse totale est donc : r hh = π.L 1 + 1 . r-r ∝1(0) r ∝ 1-r ∝ .r .e-4.γ.τ o= rπ.L ∝ .s1 + r ∝ . r-r ∝1-r ∝ .r .e-4.γ.τ oLa transmittance diffuse de la couche (τ o ) est : t hh = π.L 1 + r2(τ o ) ∝ . r-r ∝1-r ∝ .r .e-2.γ.τ o=π.L s1 + r ∝ . r-r ∝1-r ∝ .r .e-4.γ.τ oOn a bien : τ o → ∝ ⇒ r hh → r ∝ <strong>et</strong> τ o → 0 ⇒ r hh → rRemarques : - le cas d'une couche isolée est représenté par les expressions de r hh <strong>et</strong> t hh si r=0.- pour une couche constituée de diffuseurs dans un milieu autre que le vide, il faut tenir comptedes réflectances <strong>et</strong> transmittances internes <strong>et</strong> externes aux interfaces.• Réflectance directionnelle d’un milieu à 2 couchesSoit une couche (τ o ) de diffuseurs (ω o , p o (Ω s ,Ω v ), α e,o ) au dessus d'une couche épaisse de diffuseurs (ω 1 ,p 1 (Ω s ,Ω v ), α e,1 ). L'altitude de l'interface entre les couches est z o . <strong>Le</strong> milieu est éclairé par une sourcedirectionnelle (E s , θ s ). De même que précédemment, la luminance selon Ω v peut être déterminée de manièreexacte pour ce qui est de la diffusion d'ordre 1 <strong>et</strong> avec la méthode des 2 flux, en suppo<strong>sa</strong>nt les diffuseursisotropes, pour ce qui est des diffusions d'ordre multiple.L(z=0,Ω) =∝⌠⎮⌡0τ[E s .eµ s.ω(τ). P4π (τ,Ω s ,Ω) + ω(τ). ⌡⌠avec τ < τ o : ω(τ)=ω 1 <strong>et</strong> P(τ,Ω s ,Ω v )=P 1 (Ω s ,Ω v )τ > τ o : ω(τ)=ω 2 <strong>et</strong> P(τ,Ω s ,Ω v )=P 2 (Ω s ,Ω v )4πL(z,Ω'). P4π (τ,Ω',Ω) .dΩ'].e -τµ . dτµOn utilise l'approximation : ⌡ ⌠ 4πL(z,Ω').P(Ω',Ω).dΩ' ≈ 4π. (τ)avec :1 (τ).d∆2 dττ= (1 - ω). (τ) - E s .eµ s. ω 4π<strong>et</strong>1 (τ).d2 dτ= ∆ (τ)⇒τ < τ o : (τ) = A 1 .e -2.γ 1 .τ + B 1 .e 2.γ 1 .τ + C 1 .e τ/µ sτ > τ o : (τ) = A 2 .e -2.γ 2 .τ + B 2 .e 2.γ 2 .τ + C 2 .e τ/µ s<strong>Le</strong>s constantes A 1 , B 1 , C 1 , A 2 , B 2 <strong>et</strong> C 2 <strong>son</strong>t déterminées avec les conditions aux limites : éclairementincident sur la couche supérieure, continuité des flux entre les 2 couches, <strong>et</strong> non infinitude de la luminancedans la couche inférieure si τ→∝.


PARAMETRES ATMOSPHERIQUES SIMULES AVEC LE MODELE 6-SLieu : centre de Sumatra (Indonésie) Date : 15 septembre 1995 Configuration solaire : θ s = 145° φ s = 20° (angle de diffusion : 145°)Altitude : 250m ⇒ Pression : 984.58 mb, H 2 O : 3.67 g/cm 2 , O 3 : 0.247 cm-atmAtmosphère : tropical ⇒ H 2 O : 4.12 g/cm 2 , O 3 : 0.247 cm-atm Type d'aérosols : modèle continental avec visibilité : 10 km ; τ p (λ = 550 nm) = 0.4321SPOT 4 NOAAQuantités 0.43 µm - 0.47 µm 0.61 µm - 0.68 µm 0.78 µm - 0.89 µm 1.58 µm - 1.75 µm 0.58 µm - 0.68 µm 0.725 µm - 1.1 µmΕ sol : direct - diffusenviron. (W.m -2 .µm -1 )620 (53%) - 535 (46%)21 (1.7%)767 (69%) - 328 (30%)12 (1.1%)573 (76%) - 153 (20%)32 (4.2%)149 (91%) - 13 (7.9%)1.7 (1%)769 (68%) - 344 (31%)13 (1.2%)465 (77%) - 114 (19%)24 (3.9%)ρ a (gaz - aérosols) 11.75 (8.42 - 3.67) 4.36 (1.97 - 2.39) 2.3 (0.7 - 1.57) 0.552 (0.04 - 0.51) 4.68 (2.21 - 2.47) 2.1 (0.6 - 1.47)s (gaz - aérosols) 21.75 (15.77 - 12.45) 12.17 (4.55 - 9.41) 8.1 (1.7 - 6.9) 2.8 (1.1 - 2.7) 12.67 (4.55 - 5.00) 7.5 (1.5 - 6.5)τ (gaz - aérosols) 0.75 (0.22 - 0.54) 0.41 (0.05 - 0.359) 0.278 (0.018 - 0.26 ) 0.109 (0.011 - 0.107) 0.427 (0.06 - 0.371) 0.26 (0.016 - 0.24 )ω (gaz - aérosols) 0.929 (1 - 0.9) 0.901 (1 - 0.887) 0.858 (1 - 0.848) 0.756 (1 - 0.753) 0.903 (1 - 0.888) 0.851 (1 - 0.842)ρ veg (sol) % 8.1 9.2 52.7 37.8 9.2 52.7ρ veg (<strong>sa</strong>tellite) % 16.54 (2.9 + 1.9 + 11.7) 11.05 (5.1 + 1.8 + 4.1) 44.29 (34.5+7.6+2.2) 32.8 (30.1+2.2+0.5) 11.05 (4.9 + 1.8 + 4.4) 39.09 (31 + 6.3 + 1.8)L veg (<strong>sa</strong>tellite)W.m -2 .sr -1 .µm -1 81.851(14.26 + 9.59 + 58)45.888(21.33 + 7.35 + 17.2)120.52(93.9 + 20.7 + 5.9)18.79(17.23 + 1.23 + 0.29)47.39(21 + 7.57 + 18.83)93.468(74.1 + 15 + 4.4)T g (T g (Ω s ).T g (θ v =0))H 2 OO 3CO 2O 2NO 2CH 4COT d (gas + aéro) (Ω s + Ω v )T d (gas) (Ω s + Ω v )T d (aéro) (Ω s + Ω v )t d (Ω v ) - e τ/µv0.9977610.99776111110.5870.7840.7560.319 - 0.4710.9460.9870.96010.999131110.7760.9450.8230.232 - 0.6340.9170.917110.999981110.8340.9790.8530.167 - 0.7570.9220.94410.989110.98810.9170.9990.9190.066 - 0.8970.9310.977750.9525910.999411110.7660.9390.8190.238 - 0.652Caractéristiques atmosphériques pour les canaux B0, B2, B3 <strong>et</strong> SWR de SPOT 4, <strong>et</strong> AVHRR1 <strong>et</strong> AVHRR2 de NOAA.0.8120.8270.999160.999980.985391110.840.980.8580.157 - 0.771


Land<strong>sa</strong>t TMQuantités 0.45 µm - 0.52 µm 0.52 µm - 0.60 µm 0.60 µm - 0.69 µm 0.76 µm - 0.90 µm 1.55 µm - 1.75 µm 2.08 µm - 2.35 µmΕ sol : direct - diffusenviron. (W.m -2 .µm -1 )706 (56%) - 525 (41.9)24.8 (2%)768 (63%) - 427 (35%)22 (1.8%)762 (69%) - 327 (30%)14 (1.3%)568 (75%) - 153 (20%)32 (4.3%)154 (91%) - 14 (8%)1.8 (1.1%)55 (94%) - 3.15 (5%)0.19 (0.3%)ρ a (gaz - aérosols) 9.56 (6.38 - 3.41) 6.33 (3.53 - 2.85) 4.38 (1.99 - 2.39) 2.36 (0.72 - 1.6) 0.57 (0.04 - 0.53) 0.25 (0.01 - 0.25)s (gaz - aérosols) 19.27 (12.59 - 11.89) 15.13 (7.65 - 10.59) 12.2 (4.59 - 9.42) 8.17 (1.78 - 7.00) 2.84 (0.12 - 2.8) 1.53 (0.036 - 1.53)τ (gaz - aérosols) 0.661 (0.163 - 0.498) 0.514 (0.09 - 0.424) 0.411 (0.05 - 0.36) 0.282 (0.02 - 0.263) 0.11 (0.001 - 0.109) 0.068 (0.0004 - 0.068)ω (gaz - aérosols) 0.924 (1 - 0.899) 0.911 (1 - 0.892) 0.901 (1 - 0.887) 0.86 (1 - 0.85) 0.756 (1 - 0.753) 0.763 (1 - 0.762)ρ veg (sol) % 10.3 11.7 10.5 0.53 0.37 0.21ρ veg (<strong>sa</strong>tellite) % 16.2 (4.2 + 2.5 + 9.5) 14 (5.5 + 2.5 + 6) 11.9 (5.8 + 2 + 4) 43 (34 +7.5 + 2.2) 33 (30 + 2.2 + 0.5) 0.18 (0.17 - 0.08 - 0.02)L veg (<strong>sa</strong>tellite)W.m -2 .sr -1 .µm -1 81.84(21.47 + 12.5 + 47.87)66.537(26.18 + 11.85 + 28.5)49.458(24.05 + 8.22 + 17.19)119.165(92.54 + 20.68 + 5.95)19.195(17.57 + 1.31 + 0.31)3.724(3.51 − 0.168 − 0.046)T g (T g (Ω s ).T g (θ v =0))H 2 OO 3CO 2O 2NO 2CH 4COT d (gas + aéro) (Ω s + Ω v )T d (gas) (Ω s + Ω v )T d (aéro) (Ω s + Ω v )t d (Ω v ) - e τ/µv0.98910.98931111110.6410.8370.7720.305 - 0.5160.9340.982630.95045111110.7190.9050.7980.268 - 0.5980.9390.9890.95910.990110.7750.9450.8230.233 - 0.6630.8950.921480.9997710.973971110.8320.9780.8520.169 - 0.754Caractéristiques atmosphériques pour les canaux TM1, TM2, TM3, TM4, TM5 <strong>et</strong> TM7 de Land<strong>sa</strong>t.0.9280.9520510.98512110.9901610.9160.9990.9170.067 - 0.8950.8590.9153410.993810.997150.9472710.95210.9530.045 - 0.934


ConstantesVitesse de la lumière dans le videPerméabilité <strong>du</strong> videPermittivité <strong>du</strong> videImpédance <strong>du</strong> videConstante de PlanckConstante de BoltzmanConstante de Stéfan BoltzmanConstantes Physiquesc = 2.9979 10 8 m.s -1µ o = 4.π.10 -7 H.m -1ε o = 8.8542 10 -12 F.m -1Z o = 83.7673 10 2 Ωh = 6.6261 10 -34 J.sk = 1.3807 10 -23 J.K -1σ = 5.6705 10 -8 W.m -2 .K -4Charge de l'électronMasse de l'électronUnité de masse atomiqueConstante gravitationnelleConstante des gazNombre d'AvogadroVolume molairee = 1.6022 10 -19 Cm e = 9.1094 10 -31 kgu = 1.6605 10 -27 kgG = 6.6726 10 -11 N.m 2 .kg -2R = 8.3145 J.K -1 .mol -1N A = 6.0221 10 23 mol -1V o = 22,413 996 L/molSoleilRayon solaireMasse <strong>du</strong> soleilPuis<strong>sa</strong>nce solaire totaleTempérature de brillance solaireTerreDistance Soleil - Terre moyenneRayon équatorial terrestreDiamètre angulaire solaire moyenRayon terrestre polaireGrand axe de l'orbite terrestreMasse de la TerreVitesse angulaire terrestre polaireJour sidéralJour tropical (équinoxe à équinoxe)Année sidérale (étoile fixe à étoile fixe)Accélération terrestreAire des surfaces terrestresAire de l'océanPropriétés de la Terre <strong>et</strong> <strong>du</strong> SoleilProfondeur océanique moyenne6.96 10 8 m Altitude terrestre moyenne1.99 10 30 kg Albédo terrestre moyen3.85 10 26 WTempérature terrestre moyenne5770 K- équateur- latitude 30° N ou S1.496 10 8 km - latitude 60° N ou S6378.135 m - pôles31.99'Air sec6356.775 km- Densité à (P2.992 10 11 s , T s )m- Masse d'une mole5.976 10 24 kg- Chaleur spécifique à P constant7.292 10 -5 s -1- Chaleur spécifique à V constant86164.09 s31556926 s Unités31558150 s Température standardg= 9.807 m.s -2 Pression standard (1 atm)1.49 10 14 m 2 1 calorie3.61 10 14 m 2 1 torr = 1 mm Hg3.9 km860 m0.3527°C20°C-2°C-25°Cρ = 1.293 kg.m -328.964 g.mol -1c p = 1005 J.kg -1 K -1c v = 718 J.kg -1 K -1T s = 273.16 KP s = 1013.25 hPa4.187 J133 PaMidi, jour clairMidi, ciel couvert<strong>Le</strong>ver <strong>et</strong> coucher <strong>du</strong> soleilSoleil à 5° sous l'horizonEclairement de la surface terrestre10 5 lux10 4 lux500 lux5 luxPleine lune, ciel clairPleine lune, ciel couvertNuit, ciel étoiléA 550nm : 1 lux = 1.464 mW/m 20.5 lux0.05 lux0.005 lux

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