4L’Écho du Pas-de-Calais n o 85 – juin 2007Une grande aventure qui se prépareTRENTE ÉLÈVES DU LYCÉE COUBERTIN À CALAIS PARTIRONT AU SUD MAROC AU PRINTEMPS PROCHAINL’ANNÉEscolaire n’est pasencore terminée que déjànombre de professeurs pensentà la rentrée prochaine. Aulycée professionnel Coubertin àCalais, Martine Lemaire, peaufineson dossier. Elle veutemmener une trentaine d’élèvesfaire un périple dans le sud duMaroc pendant dix jours.Soutenue par le proviseur,François Claisse, épaulée partrois autres professeurs dontMichèle Chatelin qui veillera àl’aspect sanitaire, quelquesvolontaires comme Fouad ElMohalhil qui est titulaire d’unmaster tourisme et développementdurable, elle a mis enplace un programme agréé parle conseil régional, au cœurduquel se trouvent les élèves.Être gentilet respectueuxLa sélection se fera d’abord surla base du volontariat. Ensuite,explique Martine Lemaire, “ilfaudra que l’élève soit gentil,respectueux, prêt à s’investir etqu’il ne soit pas connu pour sonabsentéisme”. Chacun descandidats au départ devra parailleurs adresser une lettre demotivation au proviseur.Les heureux élus auront lachance de vivre une véritableaventure. Le périple en 4x4 quiles attend, les fera passerpar Marrakech, Telouet,Ouarzazate, Mahmid, Zagora,Taroudant, Agadir, Essaouiraet Safi, port de pêche de larégion de Doukkala Abda aveclaquelle la région Nord - Pasde-Calaisentretient des liensprivilégiés. Ils découvriront leshauts cols de l’Atlas, le Sahara,la vallée des Roses, la côteatlantique… Des paysagesd’une extraordinaire beauté etdiversité.Créer du lienPour des jeunes qui n’ont pasl’habitude de partir en vacances,qui ne vont jamais àl’étranger, c’est une opportunitéextraordinaire. Mais il nefaut pas s’y tromper, derrièrele côté découverte qui pourraitêtre assimilé à des vacances, il ya un projet pédagogique trèsambitieux. Dans ce grand lycéecalaisien qui compte quelque1 200 élèves, il est d’abordquestion de créer du lien entrele pôle tertiaire et le pôle industriel,entre les élèves, voireentre les professeurs qui nepeuvent pas toujours travaillerensemble. C’est aussi l’occasionde développer une consciencecitoyenne chez les élèvesqui iront au contact des populationslocales, qui rencontrerontquotidiennement desécoliers, collégiens ou lycéensPréparer, vivre le voyageet penser au retourLes conditions de vie au Maroc ne sont pas les mêmes qu’enFrance. La culture, la religion, la nourriture. Les participants auvoyage doivent donc se préparer à un choc culturel. Savoir qu’ilsdevront, par exemple, avoir une tenue respectueuse des populationslocales. À partir du mois de septembre, les lycéens intégrerontun club humanitaire qui sera animé bénévolement par lesprofesseurs participant à l’opération, tous expérimentés dans cegenre de voyages. Différents intervenants seront également sollicitéspour témoigner de leur vécu. Les candidats au départauront à s’impliquer dans des actions qui permettront d’abonderle budget (vente de stylos, de bracelets, etc.) tandis que despartenaires privés sont également recherchés. Alain Dereuder àTournehem et Lamblin Travaux publics à Dunkerque ont déjàdonné leur accord.Une fois au Maroc, le repos ne sera pas forcément de rigueur. Lesoir, après le repas, il faudra assister à des ateliers pédagogiqueset culturels : initiation à la langue, architecture des casbahs etfabrication du pisé, vie dans le désert, activités industrielles,pêche, etc. seront parmi les thèmes abordés. Histoire, géographie,lettres, arts plastiques ; enseignements civique, juridique,social et sanitaire… Autant de matières enseignées qui trouverontlà des exemples concrets. Il faudra aussi prendre des notespour écrire le journal de bord, faire vivre le blog, prendre desphotos, tourner des images vidéo et penser au contenu duCarnet de voyage qui devra être édité au retour.Les enfants de l’école d’Aït Benadou devraient recevoir la visite des lycéens calaisiens.marocains dont les conditionsde scolarisation sont loin d’êtreles mêmes que chez nous.Parfois, ils doivent faire troisou quatre kilomètres à pied,sous la chaleur ou dans le froid,selon la saison ou les régions,pour suivre des cours dans dessalles de classe dotées d’unmatériel pédagogique trèsBernard BarronAppareillage immédiatAUX confins de l’écriture, dudévouement et du sauvetage en mer,il y a désormais un livre que BernardBarron vient de publier :Appareillage immédiat.Journaliste, l’homme avait à fairevivre les rubriques de la vie maritimeet des faits divers de son quotidien.Intervenant régulièrement enmer aux côtés des sauveteurs, ils’est un jour de 1991, retrouvé surle canot de la SNSM, pendant11 heures et par des vents de force9, à la recherche des disparus duPhaedra. “Ce jour-là, explique-til,j’ai posé l’appareil photo etdonné un coup de main à l’équipage…J’ai été plus sauveteur que journaliste”.Quelque temps plus tard, il était sollicitépour grossir les rangs de la SNSM. Et ilacceptait. Depuis, Bernard Barron fait partiede ces hommes qui portent continuellementun bip à la ceinture du pantalon, prêts àprendre la mer par n’importe quel temps.Même s’il n’est plus journaliste, BernardBarron reste tenaillé par la nécessité d’écrireet il s’est mis en tête de retracer l’histoire dusauvetage maritime à Calais. La difficulté dutravail résidait dans le fait que les archivesantérieures à 1940 ont disparu dans latempête de la guerre. Grâce à la lecture denombreux ouvrages, aux articles de presse,aux archives du ministère de la Marine et delimité. Ce qui ne les empêchepas d’aller à l’école avecenthousiasme car pour euxc’est souvent l’occasiond’échapper aux corvées qui lesattendent à la maison, d’apprendreà lire, à écrire, à compter,à acquérir les connaissancesindispensables s’ils veulentavoir une petite chance de s’éleverun peu dans la sociétémarocaine, de donner desconditions de vie décente à leurfuture famille.Cela devrait interpeller nospetits calaisiens et les encourager,eux aussi, à bien travaillerà l’école.Philippe Vincent-Chaissacla chambre de commerce, aux témoignages età son propre vécu, il a toutefois réussi àreconstituer l’essentiel du puzzle. Résultat :une succession d’histoires,d’anecdotes, qui se lisent rapidement,illustrées par des documentsd’époque, et qui permettentde mieux cerner ce que sontces hommes qui flirtent régulièrementavec le drame (“ça nousarrive d’avoir les ch’tons”), quiont parfois du mal à surmonter lamort qu’ils côtoient. Mais quiconnaissent aussi des joies fortes,intérieures, lorsqu’ils sauventune vie. “Se sortir de la tourmenteen même temps que lesgens que nous sommes allés chercher,flatte certainement notreorgueil”… Cela fait du sauveteur en mer unhéros aux yeux du public… Mais pas pourautant un marin. Bernard Barron le prétenden tout cas, lui qui rêvait d’être guide hautemontagne, venu au sauvetage en mer par solidarité,par curiosité aussi, plus que parpassion. Pas marin, peut-être. Cela ne l’a pasempêché de faire des émules, car ses trois filsont épousé la marine : militaire, marchandeet sportive.Bernard Barron faitpartie des 23 sauveteurstoujours prêts àembarquer sur leNotre-Dame-du-Riban,l’actuel canot de lastation de Calais.Philippe Vincent-ChaissacAppareillage immédiat : 20 €. aux éditions duCamp du Drap d’Or. Vendu dans les librairiesdu Calaisis. ISBN 2-915748-02-0Photo DR
L’Écho du Pas-de-Calais n o 85 – juin 2007 5Des voyages sur mesureISABELLE Mislanghe, nous l’avionsdéjà rencontrée il y a quelquesannées, à une époque où, sportive dehaut niveau, elle grimpait sur lespodiums des plus beaux raids aumonde, comme le Gauloise qu’elle agagné, ou le Elf AuthentiqueAventure. À une époque où elleportait encore le nom de Viandier.Depuis, les aiguilles de l’horloge onttourné pour elle qui a arrêté la compétition,qui a appris à prendre la vie autrement,tout en restant une passionnée dela montagne, de la nature, de l’aventure.Il y a quelques mois, elle était ausommet de l’Aconcagua, la montagne dela mort, à presque 7000 mètres d’altitudedans la cordillère des Andes enArgentine, où elle est allée déposer unGérante dela société,IsabelleMislanghetravailleavec unetechnicienne,CarolineMionnet.peu de la terre de la casa San Martin* deBoulogne-sur-Mer. Elle en parle desheures, vous donne tant de détails quevous aurez peut-être envie de l’accompagnerun jour, vers ces sommets quinous paraissent inaccessibles. Maisl’aventure aussi passionnante qu’ellepuisse être n’est pas le meilleur moyende subvenir aux besoins de la famille.Isabelle Mislanghe s’est penchée sur sondevenir et s’est dit que finalement organiserdes voyages et des périples un peupartout dans le monde était encore cequ’elle savait faire le mieux. Il y aquelques semaines, elle s’est installéedans la rue des Pipots à Boulogne-sur-Mer, sous l’enseigne d’une agence devoyages qu’elle a créée de toutes pièces :Côté soleil. Une agence non franchisée,ce qui lui permet de travailler avecquantité de tours opérateurs ou directementavec les gens qu’elle connaîtpersonnellement sur place.D’abord écouter“Je serai contente, le jour où ungroupe de randonneurs viendra medire : vous me proposez quoi?” Pourelle, il sera d’abord question de beaucoupécouter : quelle ambiance ?Quelle destination ? Quel niveauPhotos Ph. Vincent-ChaissacISABELLEMISLANGHEPour Isabelle Mislanghe, les aiguilles de l’horlogeont beaucoup tourné depuis quelquesannées. Pour elle, était venu le temps de laretraite sportive.physique ? Quel hébergement ? Etviendra le temps des surprises :Dolomites, Maroc, Tanzanie ? Ouencore l’île Maurice, une bien belledestination… Les plages bien sûr,mais plutôt à l’intérieur des terres.C’est une très jolie montagne quiculmine à 900 mètres d’altitude… Pastrop physique donc. Reste que lapalette des produits qu’elle proposeest très large. Miniraid en Ardèche,voyages incentive pour salariés ouclients d’entreprises, séminaire etvoile en Bretagne, ascension duKilimandjaro, séjours sous tentesberbères… du sur mesure ou plussimplement des vols secs. La seulechose qu’Isabelle Mislanghe nepropose pas, c’est le all inclusive, letout compris où le boire et le mangersont les seuls critères d’appréciation.Rien d’étonnant pour une femme dontla philosophie de vie reste avant toutbasée sur les relations humaines, lesrencontres, le partage.San Martin, libérateur de l’Argentine,mort à Boulogne en 1850.Ph. Vincent-ChaissacIsabelle Mislanghe, 25 rue des Pipots,62200 Boulogne-sur-Mer.Tél. 03 21 30 37 41. Fax 03 21 30 38 96.Courriel : cotesoleilboulogne@orange.frEcover : l’industrie verteà Hesdin-l’AbbéBâtiments gris et cheminéesqui fument… avecl’installation de l’usine Ecoverdans le Parc paysager d’activitésde Landacres, près de Boulogne,l’image d’Épinal de l’usine saleen prend un sacré coup. Uneusine à vocation écologiquepuisqu’elle fabrique des produitsd’entretien et d’hygiènerespectueux de l’environnement.Avec un savon écologique développédès 1979, Ecover fait incontestablementfigure de pionnière dans ledomaine des entreprises engagéesdans la lutte pour la protection del’environnement. Un engagementqui a notamment conduit à la constructionde la toute première usineentièrement écologique au monde :celle de Malle près d’Anvers enBelgique, entrée en service en 1992.Cette usine révolutionnaire, arrivée àcapacité de production maximale, adésormais une petite sœur dans lePas-de-Calais, à Hesdin-l’Abbé.Implanté dans le parc d’activités deLandacres, qui n’accueille que desentreprises respectueuses de l’environnement,le nouveau site estdestiné à la fabrication de liquidevaisselle, de nettoyant WC et d’adoucissantpour lessive. Mais chez Ecover,il n’y a pas que les produits et leurfabrication qui respectent la planète.Les 10 000 m 2 de l’usine, conçus par lasociété japonaise Tanaka, s’inscriventdans une démarche minutieuse dedéveloppement durable. Le bois de lafaçade est issu d’exploitationsresponsables et contrôlées, le toitvégétal assure une températureidéale tout au long de l’année, leslarges verrières pratiquées dans lesplafonds permettent de minimiser lesdépenses liées à l’éclairage… Tout estcalculé jusqu’au moindre détail,même les toilettes alimentées par unsystème de récupération des eaux depluie. Neuf personnes ont d’ores etdéjà été recrutées, mais le nombred’emplois créés devrait atteindre latrentaine dès l’année prochaine. Si laproduction prévue en 2007 est de18 000 tonnes de produits, grâce àl’engouement pour les produits propres,Ecover espère atteindre les 35 000tonnes à l’horizon 2021.Antoine Vaast