16Echos des SecteursNord KatangaVers la mise en oeuvre du projetd’îlot de stabilité à Manono@Par Marcelline Comlan/MONUSCOLe Représentant spécial du Secrétairegénéral des Nations Unies en RD Congoet Chef de la MONUSCO, Martin Kobler,à la tête d’une importante délégationcomprenant le Commandant de la Force dela MONUSCO, a effectué une visite de travail,du 21 au 22 août 2014, à Manono, territoiredu nord de la province du Katanga.M. Kobler est allé s’enquérir de l’étatd’avancement de la mise en œuvre du projetd’îlot de stabilité dans cette localité. Durantsa visite, il a également rencontré lesdéplacés internes Pygmées et Luba en proieà des conflits intercommunautaires.Situation sécuritaireLe Représentant spécial et sa délégationont débuté leur mission en se rendant sur labase du bataillon béninois de la MONUSCO,où ils se sont informés de la situation sécuritairede la zone. Une situation dominéepar le conflit intercommunautaire Pygmées-Bantous, alors que l’action des groupes armésBakata Katanga et Mai-Mai YakutumbaA Kanteba (7kms de Manono),la population de ce village estvenue nombreuse écouter MartinKobler, chef de la MONUSCOcontinue d’être une source de préoccupationmajeure.Projet d’ilots de stabilitéLe projet d’”îlots de stabilité” se résume àun ensemble d’activités menées pour aiderle gouvernement à rétablir et à consoliderl’autorité de l’Etat dans les zones libérées,préparant ainsi le terrain pour la relanced’actions de développement.Les ilots de stabilité ont aussi pour objectifde sécuriser les zones où les groupesarmés sont encore actifs. C’est le cas du territoirede Manono, retenu dans le cadre dece projet sur la base de plusieurs considérations: Manono est situé dans la région diteTriangle de la mort et constitue une voied’accès vers d’autres zones comme Moba,Mitwaba, Pweto et Malemba-Nkulu, toutestouchées par des conflits ; c’est une zone oùles groupes armés sont actifs, notamment lesBakata Katanga ; les conflits intercommunautairesy sont récurrents.Manono a donc entamé sa mutation enPhoto MONUSCO/Marcelline Comlanîlot de stabilité. Dans le cadre de la restaurationde l’autorité de l’Etat, plusieurs pistes ontdéjà été explorées. Les actions seront superviséeset coordonnées par la Section d’Appuià la Justice de la MONUSCO- Kalemie.Il est prévu dans un premier temps, unappui renforcé de la police de la MONUSCOqui prépare activement son déploiement.Sur le plan pénitentiaire, l’Unité pénitentiaireet le Bataillon béninois s’occupentactuellement du volet technique de la constructionde la nouvelle prison centrale duterritoire de Manono.Conflit Pygmées-BantousQue ce soit à Kamala, à 15km de Manonodans la communauté Pygmées ou à Kanteba,à 7 km de Manono dans la communautéLuba, Martin Kobler a pris le tempsd’écouter, d’interroger, d’échanger avecles populations dont les représentants ontrapporté des faits poignants de violationde droits de l’Homme.Martin Kobler leur a délivré le mêmemessage : “Les violences doivent cesser ; laviolence est inacceptable, et le viol est intolérable.Le Chef de la MONUSCO a insistésur le fait que les problèmes, les différendsdevaient être résolus par la non- violence.Par ailleurs, il a rappelé que la principalemission de la MONUSCO était la protectiondes populations civiles. Il a indiqué que laMission onusienne continuerait d’apporterson appui au Gouvernement de la RDC etaux FARDC, pour le retour de la paix et de lasécurité dans la localité de Manono.Au-delà de l’aspect sécuritaire, lesdommages collatéraux sont importantsaux plans alimentaire, sanitaire et scolaire.Comme l’a souligné Martin Kobler “S’il n’ypas de paix, il n’y pas de développement”.Le Représentant spécial a eu desentretiens avec les autorités politicoadministrativesdu District de Tanganyika.Les chefs coutumiers et les représentantsde la Société civile de Manono ontégalement échangé avec M. Kobler, qui ainsisté sur le rôle important qu’ils peuventjouer dans la résolution des conflits entreles deux communautés. •Echos de la MONUSCO N°<strong>37</strong> - Août 2014
Reconnaissance 17La journaliste Caddy Adzuba, lauréate du“Prix Prince des Asturiesde la Concorde”Caddy Adzuba est journaliste à Radio Okapi. Elle est aussi membre de l’Association des Femmes des Médiasdu Sud-Kivu (AFEM), qui œuvre pour la liberté de la presse et l’information sur la question des violencessexuelles. C’est son activisme au sein de cette association qui lui a valu de décrocher le «Prix Prince desAsturies» de la Concorde, l’un des meilleurs prix européens. Pour la journaliste, c’est une reconnaissancede son engagement en faveur des femmes.Le président du jury pour ce prixa salué une “personnalité quisymbolise la lutte pacifique contre lesviolences envers les femmes, les pauvres etla discrimination”. “Une tâche dangereuse etgénéreuse”, a-t-il estimé.Pour Caddy Adzuba, ce prix constitue àla fois une reconnaissance de son travail etun encouragement pour l’inciter à aller del’avant.“Nous avons fait plusieurs plaidoyers,plusieurs sensibilisations dans ce sens. Aussi,j’ai travaillé avec un réseau international desfemmes communicatrices, écrivaines dontje suis l’une des membres fondatrices. Jereprésente ce réseau ici en RDC où nous essayonsde faire la sensibilisation et le plaidoyersur les questions liées aux violencessexuelles mais aussi à la liberté de la presse”,a-t-elle expliqué.C’est pour des plaidoyers menés en Espagneque Caddy Adzuba se voit décernerce prix.“J‘ai fait cette sensibilisation en Espagnesur la question des violences basées sur legenre où nous expliquons ce qui se passe enRDC”, a-t-elle précisé.Le prix Prince des Asturies de la Concordelui sera décerné en octobre prochainen Espagne, en récompense d’unecontribution “exemplaire et primordiale àl’entendement et à la connivence pacifiqueentre les hommes, à la lutte contre l’injustice,la pauvreté, la maladie, l’ignorance ou à ladéfense de la liberté...”Source : Radio OkapiPhoto MONUSCO/Marcelline ComlanCaddy Adzuba (assise aucentre de la photo) enreportage, entourée desfemmes et des enfantsdu Sud Kivu principalecible de son combat dedéfense des droitsEchos de la MONUSCO N°<strong>37</strong> - Août 2014