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Les pratiques de la ville entre anonymat et proximité - Annales de la ...

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52les annales <strong>de</strong> <strong>la</strong> recherche urbaine n° 100 juin 2006Bruno Barbey / MagnumLe banc public toujours accueil<strong>la</strong>nt, ici en EspagneParmi les recherches re<strong>la</strong>tives à ces questions, les enquêtesportant sur les dép<strong>la</strong>cements quotidiens révèlent <strong>de</strong>s distinctionsfortes <strong>entre</strong> les quartiers <strong>et</strong> les c<strong>entre</strong>s <strong>de</strong>s <strong>ville</strong>s, <strong>entre</strong>les hommes <strong>et</strong> les femmes, <strong>entre</strong> les groupes sociaux <strong>et</strong> <strong>entre</strong>les c<strong>la</strong>sses d’âge. Considérant les quartiers périphériques,les analyses montrent que le départ <strong>de</strong>s enfants <strong>et</strong> le passageà <strong>la</strong> r<strong>et</strong>raite conduisent à <strong>de</strong>s prises <strong>de</strong> distance avec lesdivers lieux dans lesquels les individus avaient auparavantleurs habitu<strong>de</strong>s. Dans ces quartiers, mais aussi dans quelquesquartiers plus centraux, l’élévation <strong>de</strong>s âges <strong>de</strong>s habitantss’est produite simultanément à <strong>la</strong> disparition <strong>de</strong>s p<strong>et</strong>itscommerces <strong>et</strong> parfois <strong>de</strong>s écoles qui constituaient <strong>de</strong>s lieuxordinaires <strong>de</strong> rencontres <strong>et</strong> d’échanges. Sur ce point lesc<strong>entre</strong>s <strong>de</strong>s <strong>ville</strong>s invali<strong>de</strong>nt moins les <strong>pratiques</strong> anciennes<strong>de</strong>s vieilles personnes même si les aménagements <strong>de</strong> cesc<strong>entre</strong>s sont peu adaptés à leurs types <strong>de</strong> mobilité commel’ont montré Clément S., Mantovani J., Membrado M.(1996) à propos <strong>de</strong>s zones piétonnes.L’organisation <strong>de</strong>s transports est également déterminantepour l’accès <strong>de</strong>s résidants <strong>de</strong>s c<strong>entre</strong>s vers l’extérieur <strong>et</strong> inversementpour les habitants <strong>de</strong>s quartiers périphériques. Or,plusieurs étu<strong>de</strong>s (Gallenga G., 1999 ; Pennec S. <strong>et</strong> al., 2000)soulignent les interactions problématiques <strong>entre</strong> les usagersâgés <strong>et</strong> les conducteurs <strong>de</strong> bus, en partie du fait <strong>de</strong>s contraintesimposées à ces <strong>de</strong>rniers. <strong>Les</strong> « vieilles » <strong>et</strong> les « vieux »sont ainsi perçus comme <strong>de</strong>s suj<strong>et</strong>s à risques (<strong>de</strong> lenteur <strong>et</strong>d’acci<strong>de</strong>nts), sources <strong>de</strong> problèmes pour les conducteurs <strong>et</strong>les responsables <strong>de</strong>s transports urbains. Dans d’autres cas, cesont les sur-sollicitations qui embrouillent le voyageur dontFrançoise Bouchayer (2005) décrit avec humour les tribu<strong>la</strong>tionssous les traits <strong>de</strong> Zazie-Mamie dans le métro. À l’opposé,pour le VAL <strong>de</strong> Rennes par exemple, c’est ledépouillement extrême qui est parfois privilégié pour fluidifier<strong>la</strong> circu<strong>la</strong>tion au point d’en exclure les bancs publics(Chevrier S., Jugu<strong>et</strong> S., 2005). À partir d’une l’étu<strong>de</strong> extensivemenée à Grenoble, Pascal Poch<strong>et</strong> (1995) propose uneconnaissance fine <strong>de</strong>s modalités <strong>de</strong> dép<strong>la</strong>cement <strong>et</strong> <strong>de</strong>s limitesrencontrées selon les quartiers <strong>et</strong> selon les individus. Ilsouligne l’accroissement récent <strong>de</strong> l’usage <strong>de</strong>s transports encommun pour l’ensemble <strong>de</strong>s différentes générations adultes,plus marqué encore pour les personnes <strong>de</strong> 60 à 80 ans.Le taux <strong>de</strong> sé<strong>de</strong>ntarité s’avère plus élevé chez les femmes quechez les hommes mais <strong>de</strong>s différences apparaissent <strong>entre</strong>les générations <strong>et</strong> les groupes sociaux. Le taux le plus élevéest celui <strong>de</strong>s femmes mariées vivant à <strong>la</strong> périphérie, puiscelui <strong>de</strong>s femmes ayant un bas niveau d’étu<strong>de</strong>s ; ces facteurssont ceux qui limitent le plus les mobilités, l’eff<strong>et</strong> du grandâge n’étant sensible qu’au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> 80 ans. Viennent ensuite

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