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3 - Sept jours à Brest

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10 MERCREDISTADE BRESTOIS6 FÉVRIER 2013 - SEPT JOURS À BRESTFLORIAN RASPENTINO.UN MARSEILLAIS CHEZ LES BRETONSFlorian Raspentino adébarqué à <strong>Brest</strong> aumercato d’hiver. Prêtépar l’OM, son club decœur, jusqu’à la fin dela saison, le jeuneattaquant découvreune ville dont ilsoupçonnait à peinel’existence. Il parle deson adaptation et deson parcours avecnotre chroniqueuse,Oriane Marrec.Raspentino. 23 ans, l’accent du Sud,tou<strong>jours</strong> prêt à vanner. Son nom sonnedrôlement italien. Alors oui, samère est née de l’autre côté desAlpes, mais son patronyme, il le tientde son père qui lui « est algérien ».Des liens avec son pays d’origine ?« Le seul, c’est ma grand-mère paternelle,qui y va tous les étés. Je suistrès proche d’elle. Dès que je suisdans le Sud, je vais souvent la voir,manger avec elle. Elle me raconteque ça a beaucoup changé là-bas.Même si je n’y suis jamais allé,contrairement à mon grand frère,même si je ne connais pas grand-chose,ce sont mes racines. Par exemple,je ne mange pas de cochon ».Florian me demande subitement :« Tu vas écrire ça ? Ça intéresse vraimentles gens de savoir si je mangeou pas du cochon ? ». Ben oui, enfinpeut-être. En tout cas, on va l’écrire.Il rigole.LA SÉLECTION ALGÉRIENNE ?Tou<strong>jours</strong> est-il que Florian pourraitêtre appelé à jouer un jour sous lescouleurs algériennes. « Si l’équipenationale a besoin de moi, pas desoucis. Mais si je joue avec la sélection,ce n’est pas pour vivre enAlgérie, c’est pour faire desmatchs ».Son lien d’affection semble bien plusfort avec sa famille et particulièrementson frère. « On est très proche.Il a 26 ans. On a tou<strong>jours</strong> été ensemble.Quand sa petite est née il y a sixmois, il m’a demandé d’être le parrain.J’en suis très fier. C’est un peucomme si c’était mon enfant. Je vaisla gâter. Être là pour elle ».DES TRIBUNES AU TERRAINFlorian a un parcours atypique. Iln’est pas passé par un centre de formation.Et le foot dans sa vie, ça acommencé comment ? « Au début,j’étais branché judo, bicross. Et lefoot est arrivé quand j’avais sept ans.C’est ma mère qui m’y a inscrit. Àl’école, on me faisait comprendrequ’être footballeur, ce n’était pas unmétier. Mais quand je regardais à latélé, ça me donnait envie ».Problème : sa mère n’imagine pasencore son fils sur les stades deLigue 1. « Quand j’ai eu 16-17 ans,elle a commencé à s’inquiéter. Elleme demandait souvent : « Qu’est-ceque tu vas faire ? ». J’ai eu mon BEPventes. Je gagnais 350 € par mois entant qu’amateur en CFA. Dès l’âge de18 ans, j’ai travaillé en intérim. Je faisaisdes missions de quelques <strong>jours</strong>.Je me suis vite rendu compte que lavie était chère et je ne gagnais pasénormément. Qu’il fallait payer lepermis, puis après l’essence. J’étaisun peu fainéant à l’époque, heureusementma mère était derrièremoi ».Les choses s’améliorent doucement.« Petit à petit, j’ai commencé àgagner un peu plus. 800 €, mais cen’est pas non plus énorme. Quand jesuis parti jouer à Agde, le salaire aaugmenté. J’ai marqué 17 buts aveccette équipe. Le premier contrat pro,je l’ai signé avec le FC Nantes. Là, j’aicommencé à gagner ma vie ». Bellerevanche. Et Florian reverseaujourd’hui les fruits de son succès.« Oui, je fais plaisir à mon entourage.Quand on peut se le permettre, on lefait. Je n’oublie pas. Je sais d’où jeviens. Je n’oublie pas ma mère. Cen’était pas facile pour elle d’éleverdeux enfants… ».Le gamin du Sud vit aujourd’hui unrêve éveillé. Lui qui « pendant cinqans allait voir tous les matchs de Marseilleau stade Vélodrome » a fini parpasser « de l’autre côté du grillage ».Grosse pression ? « Un peu… Maissur le terrain, tu fais ce que tu as àfaire. Ce que je vis, ce n’est pas donnéà tout le monde ».LE NORD VS LE SUDMarseille, son club de cœur. Mais jusqu’àla fin de saison, Florian est à<strong>Brest</strong>. Connaissait-il la ville ? « Sincèrement,non. J’ai regardé sur unecarte et j’ai vu que c’était tout à gauche.C’est tout. Je ne sais pas pourquoi,mais je m’imaginais une petiteville à l’ancienne. Mais en fait, pasdu tout ! C’est pas mal comme ville.Vous avez le tram, c’est génial ! Çame fait penser un peu à Nantes ».Jean-Pierre Ratajczak, intendant duStade <strong>Brest</strong>ois, passe dans la salle ets’exclame : « Parle-lui de ta vision duclimat ! ». « Bon, à Marseille, l’hiveril fait froid aussi. Mais, ici c’est lapluie tout le temps. Comment vousfaites ? ». On se le demande aussi…ORIANE MARREC

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