Vie des servicesETAT DES LIEUX DEConditions de travail dégradéesLa restructuration des loc<strong>au</strong>x s’effectuedans de m<strong>au</strong>vaises conditions,et l’espace vient à manquer.C’est ainsi qu’à Arles (13) la trésoreriese retrouve confinée dans unespace réduit tandis qu’on constateun déséquilibre des espaces detravail entre les différents secteursd’assiette et de recouvrement duSIP. Pour le CDI du Mirail en H<strong>au</strong>te-Garonne , l’Union SNUI-SUD TrésorSolidaires exige une extensiondu bâtiment pour l’instant refuséepar la Centrale.Un peu partout, à l’accueil, <strong>au</strong>manque d’espace s’ajoute le manquede confidentialité (boxesouverts avec cloisons en verrecomme à Ambert dans le Puy deDôme). L’accueil, vitrine du SIP,cristallise d’ailleurs ses problèmesde fonctionnement : manque d’effectif,pression <strong>au</strong> travail, tensionsavec les contribuables (la charged’accueil <strong>au</strong>gmente inexorablement),navettes incessantes entrel’accueil et les services situésà l’étage (comme à Be<strong>au</strong>vais ou àDenain).Pendant que l’accueil focalise l’attention,les services d’assiette etde recouvrement du SIP souffrent: la gestion est dépouillée de seseffectifs pour assurer la réceptioncomme on le constate à Nîmes età Reims ? Certains agents estimentmême que «l’accueil cannibalisela gestion». F<strong>au</strong>te d’emplois, entreaccueil du public et trav<strong>au</strong>x degestion du SIP, c’est la quadraturedu cercle … ce qui génère unedégradation tant du service publicrendu, que des conditions detravail.Et ce n’est pas une surprise si ladernière campagne IR s’est dérouléede manière particulièrementtendue ! Au CDI de Champ-Fleuri(Réunion), une distribution detracts a d’ailleurs été réalisée enintersyndicale en fin de campagnepour dénoncer les conditionsd’accueil, les suppressions d’emploiset le recours <strong>au</strong>x <strong>au</strong>xiliairespour la saisie des déclarations.On peut s’attendre <strong>au</strong> pire pour lacampagne de recouvrement cet<strong>au</strong>tomne !Dans les DLU, les services se trouventéclatés en deux bâtiments :l’ex DSF et l’ex TG. Quelle synergiede la nouvelle DDFIP ou DRFIPdans ces conditions ? Aucun programmeimmobilier ambitieuxvisant à réunir l’ensemble desservices dans un seul et mêmenouve<strong>au</strong> bâtiment n’est en vue,restrictions budgétaires obligent.Pour se rendre dans un service del’<strong>au</strong>tre bâtiment, on voit agents etdirecteurs se munir d’imperméableset parapluies ! A moins de renonceret de ne correspondre quepar courrier, téléphone ou mail.Pratique, non ?... Sans compterque dans nombre de directions,les transferts d’agents se sont traduitspar leur entassement avecrestriction d’espace pour constituerdes services communs …Le nive<strong>au</strong> insuffisant et dégradé del’emploi demeure l’élément centralde la dégradation des conditionsde vie <strong>au</strong> travail.De lourdes menaces pèsent sur l’avenir des services fusionnés• Dans les DLU :- Avec le déploiement de l’outil informatique géant Chorus,en janvier 2011, <strong>au</strong> coût astronomique (1milliard 100millions), l’administration concentre la mission de la dépensede l’Etat <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> régional dans les DRFIP avec lamise en place de centres de services partagés (CSP) et deservices facturiers (SFACT). Le corollaire : les suppressionsd’emplois et l’industrialisation des tâches de contrôle dela dépense publique, loin d’une gestion rigoureuse duservice du paiement de la dépense.- La DGFiP procède par ailleurs à la liquidation pure etsimple de 12 des 24 Centres Région<strong>au</strong>x de Pensions (rattachés<strong>au</strong>x DRFIP) renommés Centres de Gestion desRetraites avec, pour les pensionnés, la création en «frontoffice» d’un centre d’appel avec deux établissements,l’un à Rennes, l’<strong>au</strong>tre à Borde<strong>au</strong>x (également centres degestion pour leurs régions). Cette nouvelle organisationva permettre à l’administration de supprimer 200 emplois.L’Union SNUI-SUD Trésor Solidaires dénonçe uneconcentration nationale de cette mission et un recul dela qualité du service rendu <strong>au</strong>x pensionnés.Enfin, la mise en place programmée de l’Office Nationalde Paye hypothèque sérieusement l’avenir des servicesqui assurent la gestion de la rémunération.D’ici un an, les suppressions d’emplois vont gagner lesservices RH. Alors que ces services sont essentiels à la viedes agents et à celle des services, les agents de ces divisionsn’ont toujours à ce jour <strong>au</strong>cune visibilité sur leuravenir et celui de leur service.6 — L’Unité n° 948 du 7 septembre 2010
LA FUSION (suite)• Dans les SIP :- L’administration avance à grands pas et sans recul surl’implantation des grands SIP : à ce jour <strong>au</strong>cun pointd’étape n’a été encore présenté <strong>au</strong>x organisations syndicalessur leur fonctionnement.Outre l’insuffisance évidente de moyens en emplois faceà la masse de travail, se posent des problèmes particuliersd’organisation sur les sites multi-CDI. L’administrationest amenée à proposer des protocoles spécifiquespour le fonctionnement de ces grands sites : protocolepour la gestion des RAR, protocole d’accueil. Ces protocolessont jugés par les agents comme de véritables usinesà gaz et dénoncés comme tels notamment dans leCher, à Bourges. Le mécontentement des agents granditet se manifeste même en plein mois d’août : ainsi àGrenoble, les agents se sont rassemblés le 23 août pouraccueillir le ministre, M. Baroin, accompagné de M. Parini,afin de lui exposerles difficultésqu’ils rencontrent pourexercer leurs missionsdans les SIP, et plus particulièrement celui de GrenobleDRAC.Et que penser enfin de la mission foncière, oubliée del’administration pour qui la priorité politique doit êtredonnée à la fusion DGI/DGCP ? 350 rapprochementsCDI/CDIF avaient été opérés avant la suspension de cesopérations de rapprochement.Pour l’Union SNUI-SUD Trésor Solidaires, le constat estclair : la mission foncière est passée à la trappe. Pournous, il est nécessaire dans un premier temps de créerdes secteurs fonciers en SIP, là où les rapprochementsCDI/CDIF ont été réalisés, et enfin de revenir <strong>au</strong>x CDIF.Remise en c<strong>au</strong>se du service publicLe rése<strong>au</strong> de la DGFiP se concentre, se rétracte, s’éloignant toujours un peu plus de l’administré : suppression destrésoreries de zone rurale, concentration du recouvrement (centres prélèvements services, centres d’encaissement,pôles de recouvrement spécialisé), tandis que se multiplient les pôles de compétence en tout genre (pôlesd’enregistrement, pôles patrimoine/revenus, pôles ICE) et les fusions de services (fusions de CDI et constitutionde CDI/SIE et maintenant fusion DGI/CP assortie de la concentration régionale de la dépense avec Chorus et dela suppression de la moitié des CRP). Le service public de proximité rendu <strong>au</strong>x contribuables et <strong>au</strong>x collectivitéslocales est gravement remis en c<strong>au</strong>se.On constate un véritable dévoiement des missions : industrialisation, gestion de masse, perte de la maîtrise etde la finalité de la mission, perte de repères, déshumanisation des rapports sont désormais le lot quotidien desagents. Comment être motivés, comment se sentir impliqués, concernés … par son travail, son utilité, si le rapport<strong>au</strong>x citoyens, à l’usager n’est plus <strong>au</strong> centre de la mission de service public.Pour l’administration, le service public rendu semble être une préoccupation secondaire face à la RGPP et sontrain d’économies budgétaires.Face à la DGFiP, l’Union SNUI-SUD Trésor Solidaires oppose une conception du service public basée sur des unitésterritoriales de pleine compétence, à taille humaine, pour un service public de qualité, proche de l’usager, dansune réflexion intégrant l’aménagement du territoire, en zone rurale comme en zone urbaine. C’est un véritableenjeu de société.Conclusion : Le climat s’alourdit de jour en jour à la DGFiPEn définitive, les restructurations de services issues de la fusion ont prouvé, comme on lesouligne dans le département de l’Eure-et-Loir, qu’elles entraînaient systématiquement une<strong>au</strong>gmentation des charges de travail avec des suppressions de postes à la clef (l’emploi encoreet toujours la question centrale) et une extension de compétences sans reconnaissance.La question revient, insistante : quel retour pour les agents ? L’Union SNUI-SUD TrésorSolidaires continue de se battre pour une revalorisation indiciaire et indemnitaire, pourl’amélioration des carrières et pour un plan de qualification ambitieux.L’Unité n° 948 du 7 septembre 2010 — 7