10.07.2015 Views

L'herbe du Diable et la petite fumée - Jeff Le MAT

L'herbe du Diable et la petite fumée - Jeff Le MAT

L'herbe du Diable et la petite fumée - Jeff Le MAT

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

de quelqu’un ?– Pour expliquer ce<strong>la</strong>, je dois vous expliquer <strong>la</strong> sorcelleriepar les graines, <strong>et</strong> c’est une des plus puissantes que jeconnaisse. On se sert de deux grains. On en p<strong>la</strong>ce un dansle bouton d’une fleur jeune. Puis on p<strong>la</strong>ce <strong>la</strong> fleur là où ellesera en contact avec <strong>la</strong> victime : <strong>la</strong> route où il passe tousles jours, ou un endroit quelconque qui lui soit familier. Dèsque <strong>la</strong> victime marche sur le grain, ou le touche d’une façonquelconque, l’envoûtement est fait, <strong>et</strong> le grain s’immerge dansson corps.– Et qu’arrive-t-il au grain après que l’homme l’a touché ?– Toute sa puissance pénètre dans l’homme, <strong>et</strong> le grainest libre. Ce n’est plus qu’un grain. On peut le <strong>la</strong>isser là oùl’envoûtement a eu lieu, ou le ba<strong>la</strong>yer, ce<strong>la</strong> n’a aucuneimportance. Il vaut mieux le ba<strong>la</strong>yer sous un buisson, où unoiseau le mangera.– Et si un oiseau le mange avant que l’homme y touche ?– Oh non, les oiseaux ne sont pas si bêtes. <strong>Le</strong>s oiseauxne s’en approchent pas.Puis don Juan a décrit <strong>la</strong> technique extrêmement complexequi perm<strong>et</strong> d’obtenir ces graines.– Mais il ne faut pas perdre de vue qu’un maiz-pinto n’estqu’un instrument, <strong>et</strong> non pas un allié. C<strong>et</strong>te distinction faite,il n’y a pas de problème. Seuls les sots considèrent ces outilscomme suprêmes.– Ces obj<strong>et</strong>s sont-ils aussi puissants qu’un allié ? ai-jedemandé.Avant de répondre, don Juan a eu un p<strong>et</strong>it rire méprisant.On aurait dit qu’il vou<strong>la</strong>it se montrer très patient avec moi.– Maiz-pinto, les cristaux, les plumes, ce ne sont que desjou<strong>et</strong>s comparés à un allié. Ils ne sont nécessaires qu’enl’absence d’un allié. C<strong>et</strong>te poursuite ne serait qu’une pertede temps ; surtout pour vous. Il faut essayer de vous trouverun allié : ensuite, vous comprendrez ce que je suis en train26 L’HERBE DU DIABLE ET LA PETITE FUMÉEde vous dire. Ces obj<strong>et</strong>s de puissance ne sont que des jeuxd’enfant.– Mais comprenez-moi bien, don Juan. Je désire avoir unallié, mais je veux aussi apprendre tout ce que je peux. Vousavez dit vous-même que le savoir c’est <strong>la</strong> puissance.– Certes non, s’est-il exc<strong>la</strong>mé d’un ton solennel. Lapuissance réside dans le savoir que l’on possède. A quoi bonsavoir des choses inutiles ?Pour don Juan, dans son système de savoir, l’acquisition d’un allié signifiait seulementl’exploitation des états de réalité non-ordinaire qu’il pro<strong>du</strong>isait en moi grâce à des p<strong>la</strong>nteshallucinogènes. Il pensait qu’en concentrant l’attention sur ces états tout en om<strong>et</strong>tant d’autresaspects <strong>du</strong> savoir, je parviendrais à une vue cohérente des phénomènes que j’avais éprouvés.C’est pour ce<strong>la</strong> que j’ai divisé c<strong>et</strong> ouvrage en trois parties. Dans une première partie, jeprésente une sélection des notes concernant ces états de réalité non-ordinaire que j’ai connuspendant mon apprentissage. Je les ai ordonnées de façon cohérente, si bien qu’elles ne sontpas forcément dans l’ordre chronologique. Je n’ai jamais rédigé de rapport sur ces états deréalité non-ordinaire avant un dé<strong>la</strong>i de quelques jours, de façon à pouvoir en parler avec calme

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!