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Traitement du syndrome de l'intestin irritable - FMC-HGE

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• • • • • • • •<strong>Traitement</strong> <strong>du</strong> <strong>syndrome</strong><strong>de</strong> l’intestin <strong>irritable</strong>Intro<strong>du</strong>ctionLe <strong>syndrome</strong> <strong>de</strong> l’intestin <strong>irritable</strong> (SII)est une affection fréquente, dont laprévalence dans la population généralese situe entre 4 à 20 % en fonction<strong>de</strong>s critères <strong>de</strong> définition qui sontadoptés. Il se caractérise par une symptomatologiedominée par une douleurou un inconfort chronique <strong>de</strong> l’abdomen,associée à <strong>de</strong>s troubles <strong>du</strong>transit (constipation, diarrhée ou alternance<strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux), se majorant lors<strong>de</strong>s poussées douloureuses. Selon lescritères <strong>de</strong> définition actuels, cettesymptomatologie doit évoluer <strong>de</strong>puisau moins un an et altérer la qualité <strong>de</strong>vie <strong>du</strong> mala<strong>de</strong> au moins un jour surquatre [1]. Les objectifs <strong>du</strong> traitementsont d’abord le soulagement <strong>de</strong> la douleurabdominale mais également l’amélioration<strong>de</strong>s troubles <strong>du</strong> transit et <strong>du</strong>ballonnement abdominal, fréquent.Proposer un traitement efficace <strong>du</strong> SII<strong>de</strong>meure un problème fréquent en pratiquequotidienne. Cependant, aprèsplusieurs années sans avancées thérapeutiques,la situation évolue : certainsmédicaments disponibles <strong>de</strong>puis plusieursannées ont été réévalués et leursindications précisées ; <strong>de</strong> nouvellespossibilités thérapeutiques se précisentà la lumière <strong>de</strong> l’évolution <strong>de</strong> laconception physiopathologique <strong>du</strong> SIIqui ne se limite plus à un trouble moteurdigestif mais qui est <strong>de</strong>venue celled’un modèle multifactoriel impliquantà <strong>de</strong>s <strong>de</strong>grés divers une hypersensibilitéviscérale, <strong>de</strong>s perturbations <strong>de</strong> lamotricité digestive et <strong>de</strong>s facteurs psychologiquesqui mo<strong>du</strong>lent l’expressionclinique <strong>de</strong>s troubles sensitifs et/oumoteurs ainsi que leur vécu et quiconditionnent l’importance <strong>du</strong> recoursaux soins [2]. Dans ce modèle, les perturbations<strong>de</strong>s communications bidirectionnellesqui existent entre le tubedigestif et le système nerveux centraljouent un rôle clé dans la genèse <strong>de</strong>ssymptômes [3].Options thérapeutiqueshabituelles :quelle efficacité ?Différentes molécules sont à la disposition<strong>de</strong>s prescripteurs <strong>de</strong>puis plusieursannées. Certaines ont fait l’objet<strong>de</strong> nouveaux essais thérapeutiquesvisant à confirmer leur efficacité symptomatique.D’autres ont fait l’objet <strong>de</strong>méta-analyses.Utilité <strong>de</strong>s conseils diététiques ?Les mala<strong>de</strong>s atteints <strong>de</strong> SII sont particulièrementréceptifs aux conseils diététiquesqui leur sont prodigués.L’enrichissement <strong>de</strong> la ration alimentairepar <strong>de</strong>s fibres est ainsi un conseilhabituel. L’analyse <strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong>s20 essais d’une qualité méthodologiqueacceptable qui ont été consacrés aubénéfice apporté par un apport <strong>de</strong>fibres, révèle qu’un bénéfice au maximummarginal peut être atten<strong>du</strong> <strong>de</strong> ceconseil diététique, que le bénéfice thérapeutiquene peut être espéré que dansle sous-groupe SII avec constipationet que les fibres peuvent aggraver <strong>de</strong>ssymptômes comme l’inconfort abdominalou le ballonnement, notammentTirés à part : Philippe Ducrotte - ADEN EA 3234 / IFRMP 23 - Département d’Hépato-Gastroentérologie et <strong>de</strong> Nutrition, CHRU - Hôpital Charles Nicolle, 1, rue <strong>de</strong> Germont -76031 Rouen Ce<strong>de</strong>x.lorsqu’elles sont apportées sous laforme <strong>de</strong> fibres insolubles telles que leson <strong>de</strong> blé [4]. Certains patients décriventune relation claire entre l’ingestion<strong>de</strong> certains aliments et la survenue<strong>de</strong> leurs symptômes. Mais aucun niveau<strong>de</strong> preuve acceptable n’existepour justifier <strong>de</strong>s régimes d’exclusion[5]. Chez <strong>de</strong>s mala<strong>de</strong>s ayant <strong>de</strong>s traitsobsessionnels, tout particulièrementles ballonnés, un régime d’exclusionstrict peut avoir <strong>de</strong>s effets délétères.AntispasmodiquesP. DUCROTTE(Rouen)L’utilisation d’antispasmodiques (anticholinergiques,bloqueurs <strong>de</strong>s canauxcalciques) est une première option thérapeutiquefondée. Des troubles moteurs(rythme minute jéjunal, contractionsiléales <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> amplitu<strong>de</strong> àpropagation colique, réponse motricerecto-sigmoïdienne à l’alimentationexcessive et/ou anormalement prolongée)existent au cours <strong>du</strong> SII. Lestroubles <strong>de</strong> la motricité peuvent expliquerles perturbations <strong>du</strong> transit[3, 5] mais ils ne peuvent pas résumerla physiopathologie <strong>du</strong> SII car leur présenceest inconstante et leur correspondanceavec les douleurs abdominalesest aléatoire.L’efficacité <strong>de</strong>s antispasmodiques a faitl’objet <strong>de</strong> plusieurs méta-analyses.Toutes soulignent que ces essais onteu d’importantes faiblesses (critères <strong>de</strong>sélection <strong>de</strong>s mala<strong>de</strong>s mal définis, défaut<strong>de</strong> puissance <strong>de</strong>s essais, schémasd’étu<strong>de</strong>s inadaptés, critères <strong>de</strong> jugementparfois imprécis, nombre <strong>de</strong>per<strong>du</strong>s <strong>de</strong> vue important). Ces méta-53


• • • • • • • •Comme cela a été souligné précé<strong>de</strong>mment,les travaux visant à comprendreles mécanismes l’hypersensibilité viscéraleobservée au cours <strong>du</strong> SII ont misen lumière l’implication <strong>de</strong>s perturbationsbidirectionnelles qui existententre le tube digestif et le système nerveuxcentral, le « brain-gut axis » <strong>de</strong>sanglo-saxons [2, 3]. L’hypersensibilitéviscérale, résulte soit d’une sensibilianalysesne sont pas concordantes.Trois d’entre elles après l’analyse respectivement<strong>de</strong> 26, 23 et 16 essaiscontrôlés ont abouti à la conclusionque seuls certains antispasmodiques(trimébutine, pinaverium, mébévérine)étaient efficaces pour soulager la douleur(risque relatif : 2,0) alors qu’ilsétaient inefficaces pour améliorer lestroubles <strong>du</strong> transit [6-8]. La méta-analysela plus récente aboutit à <strong>de</strong>sconclusions opposées, globalement négativessauf pour l’octylonium qui n’estpas disponible en France [9]. Il est cependantdémontré que les antispasmodiquesré<strong>du</strong>isent la motricité coliqueet le réflexe gastro-colique enréponse à l’alimentation. En pratique,il semble légitime <strong>de</strong> discuter l’emploi<strong>de</strong> cette classe thérapeutique tout particulièrementchez les mala<strong>de</strong>s souffranten pério<strong>de</strong> post-prandiale <strong>de</strong>douleurs abdominales et d’un besoinexonérateur impérieux. Des antispasmodiquesd’action rapi<strong>de</strong> tels que lephloroglucinol sont surtout indiquéspour soulager à la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong>s phénomènesdouloureux abdominauxparoxystiques.Citrate d’AlvérineLe citrate d’alvérine (Météospasmyl®)associe <strong>de</strong>ux principes actifs, le citrated’alvérine (60 mg par capsule) et lasiméthicone, composé hydrosolublequi combine à <strong>de</strong> la silice à un topiquecouvrant, la diméticone. Expérimentalement,le citrate d’alvérine agit auniveau <strong>de</strong>s cellules musculaires lisses,abolit les contractions grêliques in<strong>du</strong>itespar les stimulations afférentesparasympathiques. Il possè<strong>de</strong> égalementune action anti-nociceptive viscéralevia une action antagoniste surles récepteurs 5-HT1A <strong>de</strong> la sérotonine.L’efficacité clinique <strong>du</strong> Météospasmy®au cours <strong>du</strong> SII a été principalementévaluée dans <strong>de</strong>ux essaisrandomisées en groupes parallèles,menés en double aveugle, réalisées enFrance [10, 11]. Dans ces 2 étu<strong>de</strong>s, l’efficacitéd’une monothérapie par Météospasmyl®a été comparée à celle d’unmédicament antispasmodique, la trimébutinedans un cas [10] et la mébévérinedans l’autre [11]. Dans cesessais, le citrate d’alvérine a obtenuchez <strong>de</strong>s mala<strong>de</strong>s définis par les cri-tères <strong>de</strong> Rome I, <strong>de</strong>s résultats globalementnon différents <strong>de</strong> ceux <strong>du</strong> traitement<strong>de</strong> référence.La montmorillonitebei<strong>de</strong>llitique (BEDELIX®)L’efficacité <strong>de</strong> cette argile naturelle aété évaluée contre placebo dans unessai contrôlé mené en groupes parallèleschez 524 mala<strong>de</strong>s souffrant d’unSII selon les critères <strong>de</strong> Rome I [12].Dans le sous groupe <strong>de</strong>s mala<strong>de</strong>s souffrantd’un SII avec constipation, leBédélix® a amélioré la douleur abdominaleet le confort digestif <strong>de</strong> façonsignificativement supérieure au placebo.Dans les 2 autres sous groupes(SII avec diarrhée et SII avec alternancediarrhée-constipation), l’efficacité<strong>du</strong> Bédélix® a été meilleure quecelle <strong>du</strong> placebo mais sans atteindrela signification statistique.Autres optionsthérapeutiquesAction sur le contenu luminalAGIR SUR LA FLORE INTESTINALE ?Le rôle d’une flore endoluminale quantitativementanormale dans la genèse<strong>de</strong>s symptômes est envisagé <strong>de</strong>puisplusieurs années, notamment parl’équipe <strong>du</strong> Cedars-Sinai MedicalCenter, sur la base <strong>de</strong>s résultats anormaux<strong>du</strong> test respiratoire à l’hydrogèneaprès charge en lactulose. Laconviction <strong>de</strong> ces auteurs en faveur <strong>du</strong>rôle d’un déséquilibre <strong>de</strong> la flore dansle SII a été renforcée par l’amélioration<strong>de</strong>s symptômes <strong>de</strong> SII après untraitement <strong>de</strong> la pullulation microbienneendo-luminale par néomycinedans un essai contrôlé mené chez 111mala<strong>de</strong>s [13]. Cette théorie d’une pullulationmicrobienne au cours <strong>du</strong> SIIest contestée puisque d’autres équipesn’ont pas observé cette pullulation bactérienneendoluminale dans le SII [14].La valeur diagnostique <strong>du</strong> test au lactulosepour i<strong>de</strong>ntifier une pullulationbactérienne endo-luminale est égalementdiscutée et les résultats <strong>de</strong> l’essaicontrôlé intriguent en raison notamment<strong>de</strong> la très faible améliorationsymptomatique (11-15 %) dans legroupe placebo [15].ADMINISTRATION DE PROBIOTIQUES ?Par leur action potentielle sur la floremais également par leurs propriétésanti-inflammatoires intestinales, lesprobiotiques pourraient avoir un impactthérapeutique. Ils font l’objet d’uncertain nombre <strong>de</strong> travaux actuellement.Un cocktail <strong>de</strong> probiotiques, leVSL # 3, associant <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s quantités<strong>de</strong> lactobacilles et <strong>de</strong> bifidobactéries,a obtenu <strong>de</strong>s résultats intéressants,dans un essai contrôlé contreplacebo, chez 25 mala<strong>de</strong>s avec un SIIdiarrhéique. Le cocktail a amélioré leballonnement abdominal sans avoird’effet significatif sur le transit ou ladouleur abdominale [16]. Un essaicontrôlé irlandais mené chez 77 patients,qui sera publié très prochainement,rapporte qu’un cocktail <strong>de</strong>Lactobacillus salivarius et <strong>de</strong> Bifidobacteriuminfantis incorporé dans unpro<strong>du</strong>it lacté a obtenu <strong>de</strong>s résultats supérieursà ceux d’un placebo, notammentpour atténuer la douleur abdominale,peut être via la normalisation<strong>du</strong> rapport cytokines anti-inflamatoires/cytokinespro-inflamatoires auniveau <strong>de</strong> la muqueuse intestinale [17].LA SOLUTION THÉRAPEUTIQUE DU SIISE TROUVE-T-ELLE DANS CERTAINS CASÉGALEMENT CHEZ L’HERBORISTE ?Pourquoi pas si on se base sur lesrésultats d’une équipe alleman<strong>de</strong> quiobtient à 4 semaines, dans une étu<strong>de</strong>contrôlée, <strong>de</strong>s résultats très supérieursau placebo avec <strong>de</strong>ux mélanges associantrespectivement 5 et 6 plantes médicinales[18]. L’efficacité <strong>de</strong> cettesolution thérapeutique, bénéfique égalementdans la dyspepsie fonctionnelle,<strong>de</strong>man<strong>de</strong> confirmation.Action sur l’axe« intestin-cerveau »54


• • • • • • • •sation <strong>de</strong>s neurones afférents primaires<strong>de</strong> la paroi digestive (mise en jeu <strong>de</strong>récepteurs nociceptifs pariétaux normalementsilencieux, sensibilisation<strong>de</strong>s mastocytes présents au contact immédiat<strong>de</strong>s terminaisons nerveuses sensitivesdigestives), soit être d’originecentrale et être liée à une hyperexcitabilité<strong>de</strong>s neurones <strong>de</strong> la corne postérieure<strong>de</strong> la moelle amplifiant lesmessages sensitifs d’origine digestiveou à un trouble <strong>de</strong> l’intégration <strong>de</strong>smessages sensitifs digestifs au niveau<strong>du</strong> système nerveux central supraspinal.L’imagerie cérébrale fonctionnelle(IRM fonctionnelle, PETscan)révèle que lors d’une distension digestive,certaines zones corticales(région limbique et cingulaire antérieure)s’activent davantage chez lesmala<strong>de</strong>s SII que chez <strong>de</strong>s témoins, alorsque parallèlement, les aires cérébralesnormalement impliquées dans l’inhibition<strong>de</strong> la douleur sont moins activées.Les aspects psychologiques <strong>du</strong>SII ne peuvent être oubliés même si laprévalence <strong>de</strong>s troubles psychiatriquesau cours <strong>du</strong> SII reste débattue. Le terrainpsychologique interfère avec laperception et l’intégration <strong>de</strong>s informationssensitives d’origine digestive,en maintenant notamment un étatd’hypervigilance à ces stimuli. Aucours <strong>du</strong> SII par rapport à une populationcontrôle, existe un phénomèned’anticipation <strong>de</strong> la réponse douloureusequi con<strong>du</strong>it les mala<strong>de</strong>s à rapporterune sensation douloureuse pour<strong>de</strong>s stimuli <strong>de</strong> moindre intensité.L’emploi d’antidépresseurs à faiblesdoses et le recours à une approche psychothérapiquenon médicamenteusesont les <strong>de</strong>ux approches thérapeutiquesnon exclusives possibles actuellementpour agir sur cet axe cerveau-tube digestif.Le recours à <strong>de</strong>s médicamentsagissant sur les récepteurs <strong>de</strong> la sérotonineet qui sont déjà disponibles danscertains pays tels que les USA, seravraisemblablement possible dans unproche avenir en France.UNE ALTERNATIVE ANCIENNEREMISE À L’ORDRE DU JOUR :LES ANTIDÉPRESSEURSLe recours aux antidépresseurs est unepremière alternative thérapeutique quise justifie pour agir non seulement surd’éventuelles perturbations thymiquesmais aussi sur la sensibilité viscérale.Les antidépresseurs tricycliques, àfaible dose sont déjà employés dansd’autres douleurs telles que la migraine,les douleurs thoraciques non angineuses,les douleurs neuropathiquesou les douleurs cancéreuses. Leur mécanismed’action (effet au niveau <strong>de</strong>snerfs périphériques et/ou action centrale)<strong>de</strong>meure hypothétique. L’effetobjectif <strong>de</strong>s tricycliques sur la sensibilitéviscérale est également controversé.Mais une action sur l’humeurn’est pas nécessaire pour rendre cesmolécules efficaces puisque <strong>de</strong>s dosesfaibles, inférieures à celles préconiséesdans la dépression, obtiennent un bénéficethérapeutique qui s’installe dansles <strong>de</strong>ux premières semaines mais quin’apparaît parfois qu’après le premiermois <strong>de</strong> traitement [4].Le bénéfice mis en évi<strong>de</strong>nce initialementdans <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s ouvertes avaitété contesté par une première métaanalyseportant sur les essais réalisésavant 1996 [19]. Mais les méta-analysesincluant <strong>de</strong>s essais contrôlés plusrécents montrent que la probabilitéd’amélioration sous tricycliques est supérieureà celle observée sous placebo,avec un risque relatif variant selon lesméta-analyses <strong>de</strong> 2.6 [20] à 4.0 [21]. Laprincipale cible thérapeutique paraîtêtre le groupe <strong>de</strong>s mala<strong>de</strong>s souffrantrégulièrement <strong>de</strong> douleurs abdominalesmodérées à sévères, en rapport avecun SII avec diarrhée. La dose efficacedoit être atteinte progressivement. Leseffets secondaires <strong>du</strong> traitement sonthabituellement mineurs aux doses utilisées.Un essai thérapeutique <strong>de</strong> 1 à3 mois semble légitime avant <strong>de</strong>conclure à l’inefficacité <strong>de</strong> cette classe.En cas d’efficacité, une diminution progressive<strong>de</strong>s doses peut être envisagéeau bout <strong>de</strong> 6 mois <strong>de</strong> traitement.Les conclusions <strong>de</strong>s méta-analyses doiventêtre pondérées par les résultats<strong>de</strong> l’essai contrôlé le plus récent réaliséavec les standards actuels requispour les essais thérapeutiques au cours<strong>du</strong> SII [22]. Cet essai a testé chez 201mala<strong>de</strong>s souffrant d’un trouble fonctionnelintestinal (SII dans 80 % <strong>de</strong>scas), l’efficacité thérapeutique <strong>de</strong> ladésipramine donnée pendant 12 semainesà la dose journalière <strong>de</strong>150 mg/j, atteinte progressivement, parpaliers <strong>de</strong> 50 mg sur les 3 premièressemaines <strong>de</strong> traitement. Cette dose progressivementcroissante était proposéepour limiter les effets secondaires. Enanalyse en intention <strong>de</strong> traiter, le bénéficeapporté par la désipramine n’apas été significativement supérieur auplacebo mais il est <strong>de</strong>venu significatiflors <strong>de</strong> l’analyse per-protocole, surtoutlorsque les mala<strong>de</strong>s avec désipraminémieindétectable (donc probablementnon compliants au traitement)ont été exclus. L’adhésion <strong>du</strong> mala<strong>de</strong>à ce type <strong>de</strong> traitement est probablementun point critique.L’utilisation d’antidépresseurs agissantpar inhibition sélective <strong>du</strong> transporteurassurant la recapture <strong>de</strong> la sérotonine(IRS) est une secon<strong>de</strong> optionsé<strong>du</strong>isante pour 3 raisons : 1) les effetsneuromo<strong>du</strong>lateurs <strong>de</strong> la sérotonine surle tube digestif, 2) l’efficacité <strong>de</strong> cesinhibiteurs dans le traitement <strong>de</strong>sséquelles <strong>de</strong> traumatismes psychologiquesgraves, situation vécue par certainsmala<strong>de</strong>s souffrant <strong>de</strong> TFI, 3) lamoindre fréquence <strong>de</strong>s effets secondairesavec les IRS qu’avec les tricycliques[23]. Les résultats obtenus avecces IRS sont moins convaincants queceux <strong>de</strong>s tricycliques [24]. L’essai testantl’efficacité <strong>de</strong> la fluoxétine aabouti à <strong>de</strong>s conclusions négatives.Celles-ci sont peut être liées à uneerreur <strong>de</strong> 2 e ordre, puisque seulement40 mala<strong>de</strong>s ont participé à l’étu<strong>de</strong>.D’autre part, un bénéfice thérapeutiqueavec une ré<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> la douleur dansle groupe <strong>de</strong>s sujets hypersensibles aété démontré alors qu’il n’est pasapparu dans le sous groupe <strong>de</strong>s mala<strong>de</strong>snormosensibles [25]. La paroxétine,autre médicament <strong>de</strong> cette classe,a comme intérêt potentiel d’avoir égalementun effet anticholinergique pouvantaméliorer les spasmes abdominaux.Dans un essai multicentriqueréalisé chez 81 mala<strong>de</strong>s sélectionnéspour ne pas avoir été améliorés parl’enrichissement <strong>de</strong> leur alimentationpar un minimum <strong>de</strong> 25 g <strong>de</strong> fibres parjour, la paroxétine, à une posologievariant <strong>de</strong> 10 à 40 mg/j, a seulementamélioré les troubles <strong>du</strong> transit, ré<strong>du</strong>itl’urgence <strong>du</strong> besoin et les difficultésd’exonération mais n’a pas eu d’effetsur la douleur. L’amélioration globale<strong>du</strong> confort obtenu avec la paroxétine55


• • • • • • • •s’est expliquée surtout par l’amélioration<strong>de</strong>s troubles <strong>de</strong> l’humeur [26]. Tousles essais ne sont pas aussi négatifs :dans une étu<strong>de</strong> contrôlée menée dansle nord <strong>de</strong> l’Angleterre, la paroxétine(20 mg/j pendant 3 mois) a été supérieureà 3 mois, en intention <strong>de</strong> traiter,à une prise en charge classique pouraméliorer les paramètres <strong>de</strong> la dimensionphysique <strong>du</strong> score <strong>de</strong> qualité <strong>de</strong>vie SF36 chez <strong>de</strong>s mala<strong>de</strong>s avec un SIIsévère [27]. L’absence <strong>de</strong> relation entreeffet antalgique et effet antidépresseurest confirmée par l’échec <strong>de</strong> ces inhibiteurssélectifs <strong>de</strong> la recapture <strong>de</strong> lasérotonine pour soulager la douleuralors que les troubles thymiques sontaméliorés. Des étu<strong>de</strong>s complémentairesapparaissent donc nécessaires poursavoir si les IRS ont une place dans lastratégie thérapeutique <strong>de</strong>s TFI, notammentdans les formes sévères.MÉDICAMENTS AGISSANT SURLES RÉCEPTEURS DE LA SÉROTONINELa sérotonine est un important neurotransmetteurainsi qu’une molécule àeffet paracrine au niveau digestif. Lasérotonine libérée par les cellules entérochromaffinesa <strong>de</strong>s effets périphériquespéristaltiques, sécrétoires, vasculaireset nociceptifs. Les communicationsbidirectionnelles système nerveuxentérique-SNC comportent également<strong>de</strong>s communications sérotoninergiques.Parmi les sous types connus<strong>de</strong> récepteurs <strong>de</strong> la sérotonine, quatre(5HT1, 5HT2, 5HT3 et 5HT4) ont étéparticulièrement étudiés au niveaudigestif et <strong>de</strong>s médicaments agissantsur les récepteurs 5HT3 et 5HT4 ontété développés pour le traitement <strong>de</strong>sSII [28].Des antagonistes <strong>de</strong>s récepteurs 5-HT3[5-HT3 (-)] ont été d’abord développés.Ces 5-HT3 (-) bloquent la transmission<strong>du</strong> message sensitif et ralentissent letransit. Ils sont donc particulièrementindiqués au cours <strong>de</strong>s SII avec diarrhée.Six larges essais multicentriquescontrôlés, regroupant au total 1 762mala<strong>de</strong>s contre 1 356 dans le groupeplacebo, ont été menés avec l’alosétron,premier 5-HT3 (-). La méta-analyse<strong>de</strong> son efficacité révèle que dansle sous-groupe <strong>de</strong>s femmes souffrantd’un SII avec diarrhée, la probabilitéd’amélioration est <strong>de</strong> 1.81 avec la nécessité<strong>de</strong> traiter 7 mala<strong>de</strong>s pour ob-tenir chez un mala<strong>de</strong> un effet supérieurau placebo [29]. Le développement<strong>du</strong> médicament a cependant étéstoppé par son efficacité incertainechez les hommes, l’installation d’uneconstipation en cours <strong>de</strong> traitementchez 1 mala<strong>de</strong> sur 4 mais surtout parla survenue <strong>de</strong> plusieurs cas <strong>de</strong> colitesischémiques imputables au médicament[30]. L’alosétron, retiré par le laboratoirequi le développait, est réapparusur le marché US, sous la pression<strong>de</strong>s associations <strong>de</strong> mala<strong>de</strong>s, avec <strong>de</strong>telles mentions restrictives qu’il apparaîtune option thérapeutique désormaisaccessoire dans la stratégie thérapeutique.Le cilansétron, est un second 5-HT3(-) en phase finale d’évaluation. Unessai multicentrique international adémontré chez plus <strong>de</strong> 700 mala<strong>de</strong>ssouffrant d’un SII à forme diarrhéique,qu’à la dose quotidienne <strong>de</strong> 2 mg × 3,il apporte sur 6 mois un bénéfice thérapeutiquesupérieur au placebo sanseffet secondaire grave [31]. Le bénéficethérapeutique <strong>de</strong> ces 5-HT3 (-) au cours<strong>du</strong> SII diarrhéique est démontré. Leproblème crucial pour cette classe thérapeutiqueest <strong>de</strong> savoir si les colitesischémiques observées avec l’alosétronsont <strong>du</strong>es à la structure chimique <strong>du</strong>pro<strong>du</strong>it ou représentent un effet <strong>de</strong>classe thérapeutique. La question d’uneffet promoteur d’une ischémie coliquese pose avec d’autant plus d’acuité quela prévalence <strong>de</strong> la colite ischémiquepourrait être plus élevée, dans un rapport3 pour 1, chez les mala<strong>de</strong>s souffrantd’un SII par rapport à la populationgénérale [32].La <strong>de</strong>uxième gran<strong>de</strong> classe médicamenteuseagissant sur les récepteurs<strong>de</strong> la sérotonine sont les agonistes <strong>de</strong>srécepteurs 5 HT4 [5-HT4 (+)] qui améliorent<strong>de</strong> façon dose dépendante lasensibilité viscérale en stimulant parallèlementle péristaltisme [28].L’indication élective <strong>de</strong> cette classe,essentiellement représentée actuellementpar le tégasérod, est le SII avecconstipation. Une revue <strong>de</strong>s 8 essaiscontrôlés réalisés avec cette moléculemontrent que son efficacité est dosedépendante (supérieure avec 12 mg/jqu’avec 4 mg), que la probabilitéd’amélioration est <strong>de</strong> 1,19 par rapportau placebo et que le nombre <strong>de</strong> mala<strong>de</strong>sà traiter est <strong>de</strong> 14 avec 12 mg/j[33]. Le <strong>de</strong>rnier essai non inclus danscette revue et réalisé en Asie, rapporteun gain <strong>de</strong> 19 % par rapport au placebole 1 er mois <strong>de</strong> traitement avec unbénéfice thérapeutique dès la fin <strong>de</strong> la1 ère semaine et un gain <strong>de</strong> 14 % sur latotalité <strong>de</strong> l’essai <strong>de</strong> 3 mois [34]. Lafréquence <strong>de</strong>s effets secondaires, dominéspar les céphalées, a été faibledans ces différents essais et leur gravitémineure. Le cisapri<strong>de</strong>, autre 5-HT4(+) a été retiré <strong>du</strong> marché en raison<strong>de</strong>s troubles <strong>du</strong> rythme ventriculairequ’il in<strong>du</strong>isait. La revue <strong>de</strong>s donnéesélectrocardiographiques chez 2 516mala<strong>de</strong>s <strong>de</strong> 3 essais contrôlés n’amontré aucun trouble <strong>du</strong> rythme pharmacologiquementin<strong>du</strong>it [35]. Uneéquipe <strong>de</strong> Dallas vient cependant <strong>de</strong>rapporter un cas d’infarctus <strong>du</strong> myocar<strong>de</strong>survenu dès la 2 e prise d’un comprimé<strong>de</strong> 6 mg [36].LA PRISE EN CHARGE PSYCHOLOGIQUEElle peut s’envisager selon différentesmodalités : séances <strong>de</strong> relaxation oud’hypnose, psychothérapie cognitivocomportementale.Les émotions, lesévènements <strong>de</strong> vie (divorce, <strong>de</strong>uil, histoired’abus sexuel qui est i<strong>de</strong>ntifiéechez près <strong>de</strong>s 30 % <strong>de</strong>s mala<strong>de</strong>s), l’expositionrégulière à <strong>de</strong>s stress dans lemilieu familial ou professionnel, uncomportement anormal face à la maladiejouent un rôle maintenant bienétabli dans l’apparition et l’évolution<strong>de</strong>s symptômes. Des étu<strong>de</strong>s basées surl’IRM fonctionnelle ou le PETscan ontrévélé que l’activation <strong>de</strong>s zones cérébraleslors d’une stimulation digestiveest affectée par l’état psychologique<strong>du</strong> mala<strong>de</strong> et que la mise en jeuinhabituelle <strong>de</strong> certaines zones est réversibleavec un traitement psychothérapique[37]. Ces données ren<strong>de</strong>ntlogique une approche psychothérapiquedans la prise en charge, notammentpour les mala<strong>de</strong>s les plus sévères.Plusieurs étu<strong>de</strong>s ont apporté récemment<strong>de</strong>s éléments objectifs en faveurd’une telle attitu<strong>de</strong> même si toutessouffrent d’une part <strong>de</strong> l’absence d’unvrai groupe contrôle et d’autre part <strong>de</strong>l’impossibilité avec ce type d’approche<strong>de</strong> mener une étu<strong>de</strong> en double aveugle.Enfin, beaucoup <strong>de</strong>s résultats disponiblesdans la littérature proviennentd’une seule équipe [20]. Dans son étu<strong>de</strong>56


• • • • • • • •bicentrique récente, Drossman a comparéles résultats d’une psychothérapie(une séance hebdomadaire d’une heurependant 12 semaines) à ceux obtenuspar <strong>de</strong> simples séances d’explicationsur les symptômes et la physiopathologie<strong>du</strong> SII d’une <strong>du</strong>rée équivalente[22]. La psychothérapie s’est révéléesupérieure à cette seule informationavec un nombre <strong>de</strong> mala<strong>de</strong>s à traiter<strong>de</strong> 3. Les résultats <strong>de</strong> la psychothérapieont été légèrement supérieurs à ceuxobtenus par la désipramine dans unautre bras <strong>de</strong> traitement. Une secon<strong>de</strong>étu<strong>de</strong> contrôlée réalisée en Angleterrea démontré qu’une psychothérapie faisanttravailler le mala<strong>de</strong> sur ces émotionset les relations entre émotions etsymptômes obtenait <strong>de</strong>s résultatssymptomatiques équivalents à 3 moiset meilleurs à 1 an que ceux obtenuspar la paroxétine [27]. A New York,l’équipe <strong>du</strong> Mount Sinai School a démontréqu’une approche thérapeutiquecombinée (psychothérapie + traitementmédicamenteux) obtenait <strong>de</strong>s résultatssupérieurs au seul traitement médicamenteux[38]. Les arguments montrantl’utilité d’une prise en charge psychothérapique,notamment chez les mala<strong>de</strong>ssévères, s’additionnent. Restent<strong>de</strong>ux difficultés à résoudre : organiseren pratique cette prise en charge psychothérapiqueet convaincre les mala<strong>de</strong>s<strong>de</strong> l’accepter.L’hypnose est une autre alternative nonmédicamenteuse. Son effet a été essentiellementévalué par une équipe<strong>de</strong> Manchester qui a démontré <strong>de</strong> façonconvaincante la supériorité symptomatique<strong>de</strong> cette technique par rapportà une psychothérapie <strong>de</strong> soutienou l’absence pure et simple <strong>de</strong> traitement[39, 40]. Cet effet symptomatiques’associe à une amélioration objective<strong>de</strong> la sensibilité viscérale. Pour que lepraticien soit réellement convaincu, ilparaît cependant nécessaire qued’autres équipes, moins hyper-spécialisées,confirment cet effet symptomatique.ConclusionsLes données concernant l’efficacité <strong>de</strong>straitements actuellement disponiblessont plus précises. De nouvelles molé-cules, essentiellement les médicamentsagissant sur les récepteurs <strong>de</strong> la sérotonine<strong>de</strong>vraient bientôt être disponibles.D’autres molécules sont dansle pipe-line. La recherche fondamentalea permis d’i<strong>de</strong>ntifier <strong>de</strong> nombreuxagents susceptibles d’agir sur les voies<strong>de</strong> la sensibilité viscérale. Certaines <strong>de</strong>ces molécules, comme par exemple lesantagonistes <strong>de</strong>s tachykinines, en sontdéjà au sta<strong>de</strong> d’essais cliniques chezl’homme [3]. Il est donc probable queles médicaments agissant sur les récepteurs<strong>de</strong> la sérotonine ne résumerontpas, dans un avenir plus ou moinsproche, nos nouveaux moyens pharmacologiquesd’action sur les communicationsbidirectionnelles tubedigestif – système nerveux central etque d’autres médicaments viendronts’ajouter à notre arsenal thérapeutique.Les essais cliniques détermineront égalementsi la prise en charge thérapeutique<strong>de</strong>s TFI repose sur une monothérapieou sur <strong>de</strong>s combinaisonsmédicamenteuses ou sur l’associationd’un traitement médicamenteux etd’une prise en charge psychologique.Enfin, il est difficile d’oublier que lesdifférences indivi<strong>du</strong>elles à un traitementdonné sont génétiquement déterminées.Cette susceptibilité génétiqueexplique que, pour une dosedonnée d’un médicament, un indivi<strong>du</strong>répon<strong>de</strong> <strong>de</strong> façon satisfaisante ou nonau traitement et qu’il soit exposé ounon aux effets secondaires <strong>du</strong> mêmemédicament. L’essor <strong>de</strong> la pharmacogénomique[41] <strong>de</strong>vrait permettre <strong>de</strong>mieux définir les types <strong>de</strong> mala<strong>de</strong>s apparaissantles meilleurs candidats pourles différentes classes thérapeutiquesactuelles et en développement.RÉFÉRENCES1. Drossman DA, Corazziari E, Talley NJ,Thompson WG, Whitehead WE. Rome II:a multinational consensus document onfunctional gastrointestinal disor<strong>de</strong>rs.Gut 1999, 45 (suppl II): 1-81.2. Camilleri M, Talley NJ. Pathophysiologyas a basis for un<strong>de</strong>rstanding symptomcomplexes and therapeutic targets.Neurogastroenterol Mot 2004 ; 16: 135-42.3. Mulak A, Bonaz B. Irritable bowel <strong>syndrome</strong>:a mo<strong>de</strong>l of the brain-gut interactions.Med Sci Monit 2004; 10:RA55-62.4. Bijkerk CJ, Muris JWM, Knottnerus JA,Hoes AW, De Wit NJ. 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• • • • • • • •<strong>Traitement</strong> <strong>du</strong>Syndrome <strong>de</strong>l’Intestin IrritablePhilippe Ducrotté(CHU Rouen)AntispasmodiquesCandidat idéal :Mala<strong>de</strong> avec douleur abdominale-d’intensité modérée-intermittente et déclenchée par les repas<strong>FMC</strong>-<strong>HGE</strong> 2005Syndrome <strong>de</strong> l’Intestin IrritableDEFINITION :Douleur / inconfort chronique (>1 an) <strong>de</strong>l’abdomen associé(e) à <strong>de</strong>s troubles <strong>du</strong> transitqui se majorent lors <strong>de</strong>s poussées douloureusesEnrichissement <strong>du</strong> régimeavec <strong>de</strong>s fibres20 essais analysables (1966-2002)•Efficacité globale•Effet sur la douleur: NS: NS•Fibres insolubles : aggravent la douleur•Bénéficiaire potentiel : SII avec diarrhéeBijkerk CJ Aliment Pharmacol Ther 2004;19:245Antispasmodiques :Résultats <strong>de</strong>s méta-analysesEssais Gain vs placebo(N) (%)Poynard 26 19 % mébévérine, pinavérium(APT1994)trimébutine.Jailwala 16 15 – 67 % pinaverium, trimébutine(Am J Med 2000)Poynard 23 22 % mébéverine, pinavérium(APT 2001)trimébutine.Lebros 12 NS -(APT 2004)59


• • • • • • • •Montmorillonite be<strong>de</strong>llitique(Be<strong>de</strong>lix ®)Ducrotté P. Aliment Pharmacol Ther 2005524 SII (Rome I); MG + <strong>HGE</strong> libérauxMala<strong>de</strong>s répon<strong>de</strong>urs (%)10080p = 0.126040Drossman Gastro 2003p = 0.006200DES PLA DES PLAcompliantsCortex préfrontal-Comportementface auxsymptômes-Inquiétu<strong>de</strong>-Souvenir <strong>de</strong>sépiso<strong>de</strong>sdouloureuxAmygdaleHypothalamusCortexcingulaireAntidépresseurs et SII•Inefficacité <strong>de</strong>s IRSHypersensibilitéFacteurs corticauxAmplification limbiqueHypersensibilité périphériqueTubeDigestifCorne postérieure<strong>de</strong> la moëlle•Pas <strong>de</strong> relation entre efficacitéantalgique et effet sur l’humeurNoradrénalineSérotonineOpioi<strong>de</strong>sNMDA…ANTIDEPRESSEURSJ Psychiatry Neurosci 2001<strong>Traitement</strong> antidépresseur :en pratique•Faible dose initiale (tricyclique),•Prise vespérale,•Paliers tous les 4 à 5 jours,•Doses nonantidépressives (30 – 50 mg/j),•Essai <strong>de</strong> 1 à 3 mois,•Si succès, décroissance après 6e mois.MEDICAMENTS AGISSANT SUR LES RECEPTEURS DE LA SEROTONINEImipramine, Amitryptiline (NNT : 4.1)Effets secondaires : 20 %Mauvaise compliance : 40 %Antagonistes 5-HT3SII avec diarrhéeAgonistes 5-HT4SII avec constipation60


• • • • • • • •SII : <strong>Traitement</strong> par AlosétronDOULEURIMPERIOSITEGain par rapport placebo : 12 – 17 % ( NNT : 7.6)Efficacité : chez les Femmes ; Hommes : ?Colite ischémique : 1 / 350Constipation sévère : 1 / 1000Agoniste 5HT4 : TegaserodPLACEBORRTEGASERODB307Lefkowitz (1999)Muller-Lissner (2001)Novick (2002)Kellow (2003).5 .7 1 1.5 2Alternatives nonmédicamenteuses•Psychothérapie•Relaxation•Hypnose•….EVENEMENTSDE VIE DOULOUREUXSTRESSDEPRESSION«COPING»PERTURBEInformationssensitivesCOMPORTEMENTANORMALFACE AUXSYMPTOMESDIGESTIFS61


• • • • • • • •100Psychothérapie et SIIRépon<strong>de</strong>urs (%) Drossman DA Gastro 2003806040200DES PLA PSY EDU(n=135) (n=66) (n=135) (n=66)Prévalence <strong>de</strong>s troubles psychologiquesau cours <strong>du</strong> SIIConsultantsoccasionnelsConsultants régulierspour symptômes rebellesTroublespsychologiques12 – 32 % 60 %<strong>Traitement</strong>s non médicamenteuxConsultantsréguliersTroubles psychologiquesRésultats <strong>de</strong>s traitementsnon médicamenteuxTALLEY (1996)NSLACKNER (2004)RR : 12NNT : 2CONCLUSIONS (1)CLASSEEFFICACITE (Gra<strong>de</strong>)AntispasmodiquesBMontmorilloniteBTricycliquesBIRSNON5HT3 (-); 5HT4 (+)AAltermatives nonA/BmédicamenteusesHypnose et SII :Résultats sur la douleurScoreAvant Après 5 ans70INTENSITEFREQUENCE6050ns nsns ns4030** ** ** **20100Répon<strong>de</strong>urs Non répon<strong>de</strong>urs Répon<strong>de</strong>urs Non répon<strong>de</strong>ursGonsalkorale WM Gut 2003SII - intermittentsAntispasmodiquesMontmorillonite…EchecCONCLUSIONS (2)Alternatives non médicamenteuses(psychothérapie,hypnose, relaxation)SII - continus?TricycliquesEchec??5-HT3 (-)5-HT4 (+)62

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