12.07.2015 Views

Prise en charge des lésions polypoïdes gastriques par les ...

Prise en charge des lésions polypoïdes gastriques par les ...

Prise en charge des lésions polypoïdes gastriques par les ...

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

Tableau 2. Caractéristiques de types de polypes selon <strong>les</strong> plus grosses sériesType d’étudeNombrede polypesDurée,ansPolypes,% totalPolypesglandulokystiques, %Hyperplasiques,%Adénomes,%Roseau et al., 1990 [30] Registre d’anatomopathologie 191 4 1.3 10 25 3Rattan et al., 1993 [31] Registre d’anatomopathologie 188 8 ND a ND 45 3Archimandritis et al.,1996 [1]12 974 EOGD consécutives 258 4 1.2 ND 76 7Stolte et al., 2004 [20] Registre d’anatomopathologie 5515 20 ND a 47 28 9Morais et al., 2007 [2] 26 000 EOGD consécutives 153 5 0.6 16 71 12Carmak et al., 2010 [3] 121 564 EOGD consécutives 6675 1 6 77 17 0.7EOGD : <strong>en</strong>doscopie œsogastroduodénale ; a : analyse rétrospectives <strong>des</strong> polypes d’un registre d’anatomopathologie donc l’analyse de préval<strong>en</strong>ce relative impossiblepolype gastrique, l’approche diagnostiqueet thérapeutique et la prise <strong>en</strong><strong>charge</strong> dép<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t d’autres considérations:––leur association à <strong>des</strong> altérations dureste de la muqueuse gastrique, <strong>en</strong><strong>par</strong>ticulier la prés<strong>en</strong>ce d’atrophie,métaplasie ou dysplasie avec unefréqu<strong>en</strong>ce <strong>par</strong>ticulièrem<strong>en</strong>t élevée(pour <strong>les</strong> polypes adénomateux ouhyperplasiques) ;––le nombre <strong>des</strong> polypes : l’id<strong>en</strong>ti fication<strong>des</strong> polypes multip<strong>les</strong> peutr<strong>en</strong>dre difficile l’attitude diagnostiqueet thérapeutique ; possibilitéde polypes de type histologiquediffér<strong>en</strong>t ;––la prés<strong>en</strong>ce ou non d’une infection<strong>par</strong> Helicobacter pylori ;––l’association à <strong>des</strong> polypes colorectauxet/ou carcinome colorectalsporadiques ou dans le cadre d’unemaladie génétique prédisposante(syndrome de polypose).respectives réalisées au cours d’uneannée cal<strong>en</strong>daire [3,6]. Les PGK sontdécelés au cours de deux contextesclinico-pathologiques : le plus souv<strong>en</strong>tsporadiques ou s’intégrant dans lapolypose adénomateuse familiale(PAF).Les PGK sporadiquesLa majorité <strong>des</strong> PGK est sporadiques,de découverte fortuite – ratio femme/homme : 1,5, âge moy<strong>en</strong> 50 ans [3,6] –et se développ<strong>en</strong>t sur une muqueusesaine au niveau de la <strong>par</strong>tie haute del’estomac du fundus ou du corps. Ilssont uniques, ou multip<strong>les</strong> (< 10 à 15),de petite taille (< 1 cm), sessi<strong>les</strong> (hémisphériques)avec une surface trans<strong>par</strong><strong>en</strong>teou lisse et régulière. Leur couleurest celle de la muqueuse avoisinante(mais <strong>par</strong>fois rosâtre ou framboisée) etils se détach<strong>en</strong>t facilem<strong>en</strong>t à la pinceà biopsie. À l’histologie, il existe demultip<strong>les</strong> dilatations kystiques glandulairesavec un revêtem<strong>en</strong>t muqueuxfundique (Figure 1). De cause incertaine,<strong>des</strong> mutations du gène bêtacaténineont été observées dans <strong>des</strong>PGK sporadiques. Les PGK ne sont pasassociés à une gastrite atrophique et laLes différ<strong>en</strong>ts typesde polypes <strong>gastriques</strong>(Tableau 3)Polypes épithéliaux néoplasiquesou nonPolypes glandulo-kystiquesdu fundus (PGK) (Figures 1 et 2)La préval<strong>en</strong>ce <strong>des</strong> PGK (ou polypesd’lster) est <strong>en</strong> nette augm<strong>en</strong>tation etreprés<strong>en</strong>te <strong>en</strong>tre 68 et 77 % <strong>des</strong>polypes <strong>gastriques</strong> dans deux étu<strong>des</strong>réc<strong>en</strong>tes américaines qui ont portésur 103 385 et 121 564 <strong>en</strong>doscopiesFigure 1. Polypes glandulokystiques fundiques sporadiquesmontrant <strong>des</strong> lésions typiquem<strong>en</strong>t (a) – sessi<strong>les</strong> (hémisphériques), à surface lisseet régulière avec une couleur similaire à la muqueuse avoisinante (a et c) ;ils sont uniques (b) ou multip<strong>les</strong> (a) et <strong>par</strong>fois rosâtres ou framboiséscomme sur le montre l’image de haute définition avec l’aide de FICE (d)22 • • • • • •


Polypes glandulokystiques– Sporadiques– S’intégrant dansla polyposeadénomateusefamiliale (PAF) ouPAF atténuéeHyperplasiquesAdénomes bXanthomes,xanthélasmaTumeurs<strong>en</strong>docrines(carcinoï<strong>des</strong>)Polypes fibroï<strong>des</strong>inflammatoires(tumeur de Vanek)Tumeursstroma<strong>les</strong>més<strong>en</strong>chymateuse– GIST– TumeursmusculairesPancréas aberrant(ou ectopique)Distribution/location gastriqueTableau 3. Caractéristiques <strong>en</strong>doscopiques et prise <strong>en</strong> <strong>charge</strong> <strong>des</strong> polypes <strong>gastriques</strong>Taille,mmNombreCorps et fundus < 1 cm Uniqueou multiple(< 10)IdemAntre et corpsou sur uneanastomoseou ulcère ;cardia si RGO aIncisure et antre(rare dans le corpsou fundus)Antre,petite courburegastrique,péri-pyloriqueType 1 et 2 :Corps et fundusType 3 : antrePéri-pyloriqueDistributionaléatoire,Sous muqueuseAntre,péri-pyloriqueSous muqueuseParfois> 1 cmSouv<strong>en</strong>t< 1 cm,<strong>par</strong>fois2-5 cmMultip<strong>les</strong>(<strong>en</strong> tapissé)Unique(multiple15 %) ;<strong>par</strong>foisassociée ala maladiede Ménétrier< 2 cm Unique(80 %)< 3 mm Parfoismultip<strong>les</strong>,groupésType 1 et 2 :< 1 cm ;Type 3 :> 1-2 cm< 3 cm(médiane1,5 cm)VariableSouv<strong>en</strong>t> 3 cmType 1 et 2 :multip<strong>les</strong>Type 3 :uniqueUniqueUniqueAspect <strong>en</strong>doscopiqueSessile (hémisphérique), surfacelisse et régulière, couleurde la muqueuse avoisinante,<strong>par</strong>fois rosâtre ou framboisée.Se détache facilem<strong>en</strong>t à la pinceà biopsieHistologiede la muqueusegastriqueGastritechronique liéeà H. pyloritrès rare<strong>Prise</strong> <strong>en</strong> <strong>charge</strong>/surveillanceBiopsie, confirmationhistologique.Pas de suiviIdem Normale Biopsie, confirmationhistologique.Résection si > 1cm ;Suivi tous <strong>les</strong> 1 ou 2 ansSessile (large based’implantation), pédiculé (25 %)ou lobulé (ou arrangé <strong>en</strong> grappe),surface régulière et <strong>par</strong>foisulcérée.Mou à la pince à biopsieAspect <strong>en</strong> velours, surfacefoncée, lisse et <strong>par</strong>fois lobulée,sessile ou pédiculé, architecturetubuleuseSessi<strong>les</strong>, plans, jaune-pale,soit nodulaire ou <strong>en</strong> plaquesc Type 1/2 : firme, sessileType 3 : sessileFirme, sessile (semi-sessile)et bi<strong>en</strong> défini ; souv<strong>en</strong>t ulcérée,<strong>par</strong>fois avec un cap blanc ;recouverte d’une muqueused’ap<strong>par</strong><strong>en</strong>ce normaleBi<strong>en</strong> défini, muqueuse autoursnormale, <strong>par</strong>fois c<strong>en</strong>tre ombiliquéou ulcéré< 2 cm Unique Sessile, <strong>par</strong>fois ombiliqué avecmuqueuse gastrique sous jac<strong>en</strong>t<strong>en</strong>ormaleGastritechronique liée àH. pylori (25 %)Gastritechroniqueatrophique(avecmétaplasie)fréqu<strong>en</strong>teGastritechronique etmétaplasieintestinaleType 1 : Gastriteatrophique autoimmune(Biermer) avecmétaplasieintestinaleType 3 : normaleGastriteatrophique autoimmune(Biermer)NormaleExérèse <strong>en</strong>doscopiquesi dysplasie ou polype> 2 cm ;Éradication H. pyloriGastroscopie tous<strong>les</strong> 1 ou 2 ans(si métaplasie/dysplasie)Exérèse <strong>en</strong>doscopique ;biopsies de la muqueusegastrique ;Gastroscopie à 6 à12 mois (puis tous<strong>les</strong> 1 ou 2 ans simétaplasie/dysplasie)Type 1 : exérèse<strong>en</strong>doscopique si ≥1 cm ;biopsie de la muqueusegastrique ;Suivi tous <strong>les</strong> 1 ou 2 ansType 3 : exérèsechirurgicaleBiopsie, confirmationhistologique.Exérèse si obstructionhémorragie.Pas de suivid Selon derecommandationspubliéesNormale Si typique –pas de biopsiePas de suivi(si asymptomatique)a RGO : reflux gastro-œsophagi<strong>en</strong> ; b <strong>les</strong> adénomes sont <strong>par</strong>fois trouvés dans le syndrome de PAF et PAF atténuée ; c autres anomalies <strong>en</strong>doscopiques devant <strong>des</strong>tumeurs <strong>en</strong>docrines <strong>gastriques</strong> : Type 1 : atrophie gastrique et lac muqueux de faible abondance (achlorhydrie) ; Type 2 : association de carcinoïde gastrique etsyndrome de Zollinger-Ellison s’intégrant dans la néoplasie <strong>en</strong>docrine multiple de type 1 (NEM-1) : lésions liées à l’hyperacidité gastrique – érosions, ulcères ;gastrinomes duodénaux ; d Thésaurus National de Cancérologie Digestive (SNFGE)préval<strong>en</strong>ce d’infection <strong>par</strong> Helicobacterpylori est basse, voire exceptionnelle ;il semble même qu’il existe un rapportinverse <strong>en</strong>tre ces deux <strong>en</strong>tités [3,6].Les PGK sont égalem<strong>en</strong>t associés à laprise chronique <strong>des</strong> IPP [7]. Une étu<strong>des</strong>ur 599 pati<strong>en</strong>ts a montré une augm<strong>en</strong>tationdu risque <strong>par</strong> 4 chez <strong>des</strong>mala<strong>des</strong> traités <strong>par</strong> IPP pour une duréesupérieure à 5 ans <strong>par</strong> rapport à uneprise plus courte [8] ; la régression deces lésions lors de l’arrêt de ce traitem<strong>en</strong>tsemble confirmer cette hypothèsesouti<strong>en</strong>t cette association.D’autres travaux n’ont pas montré deli<strong>en</strong> net <strong>en</strong>tre PGK et IPP et seule uneétude prospective dédiée peut répondresci<strong>en</strong>tifiquem<strong>en</strong>t à cette question [5].En cas de PGK sporadique, la dysplasieest un événem<strong>en</strong>t exceptionnel(< 1 %) [3,6]. Faut-il toujours réaliser• • • • • •23


Polypes hyperplasiques (Figure 3)Figure 2. Polypes glandulokystiques fundiques sporadiques multip<strong>les</strong>(ne dépassant rarem<strong>en</strong>t 10 à 15 lésions) (a). À l’écho<strong>en</strong>doscopie ils sont isoechogèneset limités aux couches superficiel<strong>les</strong> de la muqueuse (b) ; à l’histologie (c)on dénote <strong>des</strong> dilatations kystiques glandulaires avec un revêtem<strong>en</strong>t de type fundique.Ils peuv<strong>en</strong>t s’intégrer égalem<strong>en</strong>t dans une polypose adénomateuse familiale(PAF, PAF atténuée ou maladie associée) comme dans l’image (d) montrant un pati<strong>en</strong>tayant un syndrome de Gardner’s où <strong>les</strong> polypes sont multip<strong>les</strong> tapissant le corpset fundus de l’estomac (d et e)une biopsie d’un PGK d’alluretypique ? Une étude de 56 pati<strong>en</strong>tsconsécutifs a montré une bonne précisiondiagnostique sur l’aspect <strong>en</strong>doscopiqueseul [9] ; 89 % de cas ont étécorrectem<strong>en</strong>t classés comme PGK etaucun <strong>des</strong> 6 cas mal classés n’avaitune composante inquiétante. Devantun risque quasi nul de malignité, <strong>en</strong>cas de PGK sporadiques ou associés àla prise <strong>des</strong> IPP, il n’y a donc pasd’indication de résection (sauf si risqued’obstruction devant un gros polypeou saignem<strong>en</strong>t) ni de surveillance<strong>en</strong>doscopique.Les PGK associés à la PAFLes PGK sont très fréqu<strong>en</strong>ts (50 à70 %) au cours de l’évolution de laPAF et surtout dans <strong>les</strong> formes de PAFatténuées. Ils sont prés<strong>en</strong>ts de manièreégale chez la femme et l’homme et sedévelopp<strong>en</strong>t à un âge plus jeune(avant 40 ans). Les polypes sontmultip<strong>les</strong> dans plus de 90 % <strong>des</strong> cas– <strong>par</strong>fois tapissant le corps et le fundusde l’estomac (Figure 2d) – et peuv<strong>en</strong>têtre larges. Une dysplasie est constatéedans 15 à 41 % <strong>des</strong> cas, le plus souv<strong>en</strong>t<strong>des</strong> foyers <strong>en</strong> surface de dysplasie debas grade. En raison du risque de cancergastrique – autour de 13 % dansla PAF, et qui peut être égalem<strong>en</strong>t liéà <strong>des</strong> adénomes <strong>gastriques</strong> – il estrecommandé d’effectuer une résection<strong>en</strong>doscopique de PGK de taille supérieureà 1 cm avec une surveillancetous <strong>les</strong> 1 voire 2 ans (habituellem<strong>en</strong>tréalisée lors d’une surveillance <strong>des</strong>adénomes duodénaux). Des recommandationsréc<strong>en</strong>tes anglaises préconis<strong>en</strong>tde dépister une PAF chez <strong>des</strong>sujets jeune (< 40 ans) ayant de PGKmultiple ou cont<strong>en</strong>tant un foyer dedysplasie, avec la réalisation d’unecoloscopie [5].Les polypes hyperplasiques représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t<strong>en</strong>viron 17 % <strong>des</strong> polypes découvertslors d’une <strong>en</strong>doscopie haute selon <strong>des</strong>étu<strong>des</strong> réc<strong>en</strong>tes [3,6] et la majorité<strong>des</strong> polypes survi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t dans <strong>les</strong>régions géographiques où l’infection<strong>par</strong> Helicobacter pylori est préval<strong>en</strong>te[3,6]. Ils sont souv<strong>en</strong>t de petitetaille, sessi<strong>les</strong> (<strong>par</strong>fois pédiculés, 25 %)(Figure 3) ou lobulés avec une surfacerégulière ou plus rarem<strong>en</strong>t ulcérée. Laplu<strong>par</strong>t ne donne lieu à aucun symptômetoutefois ils peuv<strong>en</strong>t être rarem<strong>en</strong>tresponsab<strong>les</strong> d’hémorragie ; ou <strong>en</strong> casde gros polype (<strong>par</strong>fois 2 à 5 cm), d’uneobstruction <strong>par</strong> <strong>en</strong>clavem<strong>en</strong>t au niveaudu pylore, leur localisation préfér<strong>en</strong>tielle.Ces polypes sont multip<strong>les</strong> dans15 % <strong>des</strong> cas mais très rarem<strong>en</strong>tdonn<strong>en</strong>t lieu à une polypose hyperplasique.Ils ont été égalem<strong>en</strong>t décritsau cours de la maladie de Ménétrier [10].Histologiquem<strong>en</strong>t, ils sont composésd’un épithélium dilaté, avec <strong>des</strong> cryptesallongées et <strong>par</strong>fois kystisées, associéesà une membrane basale œdematiée,boursoufflée et inflammatoire(Figure 3d). Des anomalies plus complexestel<strong>les</strong> une régénération de la muqueuseou une dystrophie et/ou métaplasieintestinale avec <strong>des</strong> érosions ou ulcérationspeuv<strong>en</strong>t être constatées <strong>en</strong>surface. Ils se développ<strong>en</strong>t sur unemuqueuse <strong>en</strong> phase de régénérationnon-contrôlée ayant un stimulusinflammatoire chro nique (inflammationliée à H. pylori, maladie de Biermer,gastrite antrale chronique, au niveau<strong>des</strong> ulcères chroniques ou <strong>des</strong> anastomoses<strong>en</strong>téro-<strong>gastriques</strong>, ou <strong>en</strong> souscardia<strong>les</strong> devant un reflux gastroœsophagi<strong>en</strong>acharné). L’éradication deH. pylori peut <strong>en</strong>traîner la dis<strong>par</strong>itiond’un polype hyperplasique [11]. Lerisque de dégénéresc<strong>en</strong>ce se situe <strong>en</strong>tre0,5 et 7 % [3,4]. Dans une étude réc<strong>en</strong>tede 1 341 polypes hyperplasiques, unedysplasie de bas grade a été constatéedans 5 cas (0,4 %) et aucun cas dedysplasie de haut grade [3]. Ce risqueest plus important quand le polypedépasse 2 cm [12]. Cep<strong>en</strong>dant, alorsque le risque de dégénéresc<strong>en</strong>ce semble24 • • • • • •


Figure 3. Polypes hyperplasiques, le plus souv<strong>en</strong>t de petite taillecomme cette lésion unique infra c<strong>en</strong>timétrique plane du fundus (a).Ils sont plus rarem<strong>en</strong>t pédiculés (b, c). L’aspect histologiqueaprès résection <strong>en</strong>doscopique à l’anse diathermique (lésion b)montre un épithélium dilaté, avec <strong>des</strong> cryptes allongées (flèches) et <strong>par</strong>fois kystisées (*),associées à une membrane basale oedematiée, boursoufflée et inflammatoire (**)très faible, ces polypes sont associés àune augm<strong>en</strong>tation du risque de cancersur la muqueuse gastrique sous jac<strong>en</strong>teou à <strong>des</strong> cancers <strong>gastriques</strong> synchrones.Il est donc légitime de réséquercomplèt em<strong>en</strong>t <strong>les</strong> polypes ayant unedysplasie et ceux dépassant 1 à 2 cm.Cette recommandation est sout<strong>en</strong>ue <strong>par</strong>une autre étude rétrospective réc<strong>en</strong>tecoré<strong>en</strong>ne portant sur 216 pati<strong>en</strong>ts ayant269 polypes <strong>gastriques</strong> traités <strong>par</strong> polypectomie<strong>en</strong>doscopique ou chirurgie[13] dont 14 étai<strong>en</strong>t (5 %) néoplasiques(dysplasie, 4 ou carcinome, 10). Lesbiopsies pré résection sous estimai<strong>en</strong>tune transformation maligne dans5 <strong>des</strong> 14 cas. Le seul facteur prédictifd’un polype transformé était une taille> 1 cm (12/143 ; 8 % vs 2 /126 ; 2 %)(p = 0,013).L’exérèse de ces polypes n’annule pasle risque de développem<strong>en</strong>t néoplasiquesur une muqueuse gastriqueatrophique sous-jac<strong>en</strong>te et il est importantaussi d’explorer et de biopsier lereste de l’estomac afin de rechercherd’év<strong>en</strong>tuel<strong>les</strong> lésions dysplasiques ounéoplasiques débutantes. Cette tacheest facilitée <strong>par</strong> <strong>les</strong> <strong>en</strong>doscopes de nouvellegénération de haute résolutionmunis d’une chromo<strong>en</strong>doscopie électronique[14] ; la coloration <strong>par</strong> indigocarmin peut être égalem<strong>en</strong>t utile. Lasurveillance dép<strong>en</strong>d du risque év<strong>en</strong>tuelde la gastrite associée avec ou sansmétaplasie/dysplasie [15] (Recommandationsde la SFED). Il est recommandéde rechercher et d’éradiquer H. pylori.Les adénomes (Figure 4)Les adénomes <strong>gastriques</strong> sont <strong>des</strong>vraies lésions néoplasiques passant<strong>par</strong> la séqu<strong>en</strong>ce classique dysplasie –cancer. Leur fréqu<strong>en</strong>ce est estimée<strong>en</strong>tre 6 et 10 % toutefois, selon <strong>des</strong>données réc<strong>en</strong>tes, ils ne représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>tque < 1 % <strong>des</strong> polypes <strong>gastriques</strong>découverts de façon fortuite [3]. Plusrarem<strong>en</strong>t ils peuv<strong>en</strong>t être responsab<strong>les</strong>d’un saignem<strong>en</strong>t occulte ou d’une obstruction.Ils sont de siège préfér<strong>en</strong>tielantral (unique dans 80 % de cas) etsont pour la plu<strong>par</strong>t sessi<strong>les</strong> avec unaspect <strong>en</strong> velours et <strong>par</strong>fois foncés. Ilspeuv<strong>en</strong>t être lobulés avec une architecturetubuleuse et dépasse rarem<strong>en</strong>t2 cm. Comme leurs homologuescoliques, ils sont classées <strong>en</strong> tubuleux,villeux et tubulo-villeux. À l’histologie,on distingue <strong>les</strong> adénomes intestinaux(cellu<strong>les</strong> caliciformes, <strong>en</strong>térocytaireset de Paneth) et le phénotypegastrique (cellu<strong>les</strong> mucosécrétantes).La plu<strong>par</strong>t est sporadique ou rarem<strong>en</strong>tassociée à une PAF ou PAF atténuée.Ils sont souv<strong>en</strong>t associés à unemuqueuse de gastrite chronique avecmétaplasie intestinale. Le risque d’unetransformation maligne se situe <strong>en</strong>tre1 et 10 %. Celui-ci est étroitem<strong>en</strong>t liéà la taille et l’aspect histologique :< 5 % si lésion < 2 cm et tubuleux[4,16,17]. Le risque de transformationdépasse 40 % <strong>en</strong> cas de polype > 2 cmet/ou prés<strong>en</strong>tant un aspect villeux [4].Le risque de transformation malignedép<strong>en</strong>d naturellem<strong>en</strong>t aussi du gradedysplasique, allant de 25 à 68 % <strong>en</strong>12 à 30 mois <strong>en</strong> cas de dysplasie dehaut grade com<strong>par</strong>é à une évolution<strong>par</strong>fois très l<strong>en</strong>te pour <strong>des</strong> lésions <strong>en</strong>dysplasie de bas grade estimée à 0 à9 % <strong>en</strong> 15 mois [16]. Il est cep<strong>en</strong>dantimpératif de souligner qu’une biopsiesimple ne suffit pas à exclure <strong>des</strong>foyers de dysplasie de haut grade.Outre le risque de dégénéresc<strong>en</strong>ce <strong>des</strong>adénomes, il existe une association<strong>en</strong>tre <strong>les</strong> adénomes <strong>gastriques</strong> et lecarcinome gastrique soit synchrone oumétachrone.Pour <strong>les</strong> adénomes, quel que soit ledegré de dysplasie, il est recommandéd’effectuer une exérèse complète de lalésion <strong>par</strong> <strong>des</strong> opérateurs <strong>en</strong>traînés(mucosectomie, ESD ou même <strong>par</strong>foisrésection chirurgicale). Un exam<strong>en</strong>soigneux de l’<strong>en</strong>semble de la muqueuse• • • • • •25


est recommandée [18,19]. La recherche<strong>des</strong> anomalies metaplasiques/dysplasiques doit être égalem<strong>en</strong>tréalisée <strong>en</strong> cas de gastrite chroniqueassociée.Polypes hamartomateux <strong>gastriques</strong>Ces lésions, rares – qui comport<strong>en</strong>t <strong>les</strong>polypes juvéni<strong>les</strong>, <strong>les</strong> polypes de syndromede Peutz-Jeghers et la maladiede Cowd<strong>en</strong> – sont résumés dans leTableau 5 [4].Xanthomes, xanthélasmaFigure 6. Tumeur <strong>en</strong>docrine gastrique sporadique de Type 3 situé dans la <strong>par</strong>tie distaledu corps. La lésions est sessile, relativem<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> limitée à la bas d’implantation et mesure2,5 cm de diamètre. À l’écho<strong>en</strong>doscopie (b) on constate que la tumeur a franchiela sous-muqueuse pour <strong>en</strong>vahir la musculeuse (flèche) – tumeur T2. À l’histologie, il s’agitd’une tumeur bi<strong>en</strong> différ<strong>en</strong>ciée avec de cellu<strong>les</strong> régulières (c) ayant un marquage positifpour la chromogranin A (d). L’index de prolifération (Ki-67) est estimé à 3 % (e).Une résection chirurgicale (gastrectomie <strong>par</strong>tielle) confirmée une tumeur pT2N1(un ganglion positif)ans est recommandée pour <strong>des</strong> petitestumeurs stab<strong>les</strong>. Une exérèse <strong>en</strong>doscopiquedoit être considérée pourcel<strong>les</strong> approchant 1 cm ; celle-ci doitêtre faite <strong>par</strong> un <strong>en</strong>doscopiste <strong>en</strong>traînéafin d’achever une résection complètede la lésion. Une écho<strong>en</strong>doscopieest recommandée afin d’explorerl’ext<strong>en</strong>sion <strong>en</strong> profondeur (T1 <strong>des</strong> T2)et ganglionnaire. Pour <strong>les</strong> types 3,une résection chirurgicale (gastrectomie<strong>par</strong>tielle ou totale) oncologiqueCes petites lésions (< 5 mm), soitsessi<strong>les</strong> ou planes, soit nodulaires ou<strong>en</strong> plaques sont souv<strong>en</strong>t de couleurjaune-pâle, et se trouv<strong>en</strong>t dans l’antre,la petite courbure gastrique et larégion péri-pylorique (Figure 7). Représ<strong>en</strong>tant< 2 % <strong>des</strong> lésions <strong>gastriques</strong>,ils peuv<strong>en</strong>t être multip<strong>les</strong> ou groupéset s’associer à une gastrite chronique<strong>par</strong>fois avec métaplasie intestinale.À l’exam<strong>en</strong> histologique la lésion estdéfinie <strong>par</strong> la prés<strong>en</strong>ce d’amas nodulairesde macrophages spumeux, àcytoplasme clair, <strong>charge</strong> de lipi<strong>des</strong>,situés <strong>en</strong>tre <strong>des</strong> cryptes souv<strong>en</strong>t hyperplasiques.Un li<strong>en</strong> <strong>en</strong>tre xanthomes<strong>gastriques</strong> et Helicobacter pylori a étérapporté. Ce sont <strong>des</strong> lésions bénignesne nécessitant pas de surveillance<strong>par</strong>ticulière.Distribution/locationgastriqueTaille,mmSyndrome de Distribution aléatoire VariablePeutz-Jegers a (<strong>par</strong>foisvolumineux)Les polypesjuvéni<strong>les</strong>Antre, ou corpsVariable,souv<strong>en</strong>tvolumineuxTableau 5. Les polypes <strong>gastriques</strong> hamartomateuxNombreMultipleUniqueMultiple bAspect <strong>en</strong>doscopiquePédicule(<strong>par</strong>fois avec un pédiculelong) et surface<strong>en</strong> veloursRond, pédicule ou largebase d’implantation,érosions superficiel<strong>les</strong> etsaignant facilem<strong>en</strong>tSyndrome de Très rare, peu connue Variable ? Peu définie, ressembleCowd<strong>en</strong> c aux polypeshyperplasiquesRisquede transformationmaligne<strong>Prise</strong> <strong>en</strong> <strong>charge</strong>/surveillance> 50 % Gastroscopie à l’âge de 8 anset si positive tous <strong>les</strong> 2-3 ans ;si négative nouvelle <strong>en</strong>doscopie18 ansBiopsie si > 5 polypes ; exérèsesi > 1 cmUnique : 0 % Gastroscopie tous <strong>les</strong> 1 à 2 ansaprès l’âge de 18 ans ;Multiple > 50 %RareEradication d’H. pyloriPas de surveillancea Autosomique dominant (mutation du STK11) caractérisé <strong>par</strong> <strong>des</strong> polypes hamartomateux de l’intestin et <strong>des</strong> pigm<strong>en</strong>tations cutanéo-muqueuses et du squelette.Augm<strong>en</strong>tation égalem<strong>en</strong>t <strong>des</strong> cancers du côlon, du sein, de l’<strong>en</strong>domètre, du pancréas et du poumonb S’intégrant dans la polypose juvénile (polypes coliques et/ou maladie de R<strong>en</strong>du-Osler) ; l’atteinte gastrique ainsi que le risque de transformation maligne sontcorrélés à la prés<strong>en</strong>ce de mutations de SMAD4c Maladie autosomique dominante associant <strong>des</strong> malformations crânio-facia<strong>les</strong>, cutanéo-muqueux, <strong>des</strong> hamartomes mammaires, thyroïdi<strong>en</strong>nes et <strong>gastriques</strong> (mutationsde PTEN 1a dans 80 %)28 • • • • • •


Figure 7. Xanthome gastrique sur la jonction corps/antre montrant <strong>des</strong> lésions jaunâtresqui à l’histologie montr<strong>en</strong>t la prés<strong>en</strong>ce de lipophages (macrophages spumeux r<strong>en</strong>fermant<strong>des</strong> lipi<strong>des</strong>) dans chorionLes polypes fibro-inflammatoires(Figure 8)Relativem<strong>en</strong>t rares (préval<strong>en</strong>ce d’<strong>en</strong>viron1 %), ils sont souv<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> définis,fermes, sessi<strong>les</strong> et localisés dans l’antreou la région péri-pylorique recouverted’une muqueuse gastrique normale.Lorsque ces polypes dépass<strong>en</strong>t 1 cm,ils peuv<strong>en</strong>t être déprimés ou ulcérés àleur sommet et responsab<strong>les</strong> d’unehémorragie. D’origine incertaine etprobablem<strong>en</strong>t de la sous muqueuse, ilssont associés à une gastrite chroniqueet <strong>par</strong>fois liés à Helicobacter pylori. Ilspeuv<strong>en</strong>t atteindre une taille volumineuseétant <strong>par</strong>fois responsable d’obstructions<strong>gastriques</strong>. L’écho<strong>en</strong>doscopiemontre une lésion hypoéchogène sanslimite nette dans <strong>les</strong> 2 e et 3 e couchessonores. Des biopsies, <strong>par</strong>fois peucontributives <strong>en</strong> raison de la profondeurde la lésion, sont nécessaires uniquem<strong>en</strong>tpour la confirmation histologique.Ils montr<strong>en</strong>t une architecturehistologique richem<strong>en</strong>t vascularisée,<strong>des</strong> vaisseaux à <strong>par</strong>ois épaisses, mélangésavec <strong>des</strong> cellu<strong>les</strong> inflammatoireschroniques à prédominance d’éosinophi<strong>les</strong>et <strong>par</strong>fois <strong>des</strong> cellu<strong>les</strong> géantesmultinuclées. L’exérèse est rarem<strong>en</strong>tnécessaire uniquem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> cas d’obstructionou d’hémorragie. Le pot<strong>en</strong>tielde dégénéresc<strong>en</strong>ce n’est pas prouvé etil n’y a pas de cons<strong>en</strong>sus sur le besoind’un suivi (qui ne semple pas nécessairesurtout pour de petites lésions [5].Les polypes hétérotopiquesFigure 8. (a) Deux polypes fibro-inflammatoires (*) du fundus gastrique <strong>en</strong> sous cardialchez un homme frêle âgé de 70 ans prés<strong>en</strong>tant une hémorragie digestive haute et un refluxgastro-œsophagi<strong>en</strong> chronique. Il sont pédicu<strong>les</strong> (flèches) et le plus volumineux mesure 5 cmde grand axe. À l’écho<strong>en</strong>dosocpie la lésion est discrètem<strong>en</strong>t hypoéchogène sans limite nettedans <strong>les</strong> 2 e et 3 e couches sonore. Des prélèvem<strong>en</strong>ts biopsiques ne porte pas de diagnosticdans un premiers temps et il est adressé pour une résection réalisée avecune anse diathermique classique et un « <strong>en</strong>doloop » pour le plus volumineux polype (c).À l’histologie, la sous-muqueuse est dissociée <strong>par</strong> un int<strong>en</strong>se infiltrat inflammatoirepolymorphe r<strong>en</strong>fermant <strong>des</strong> polynucléaires éosinophi<strong>les</strong> associé à de nombreux vaisseauxde petit calibre, à <strong>des</strong> cellu<strong>les</strong> fibroblastiques et <strong>des</strong> fibres de collagène. Ce tissu scléroinflammatoireest couvert <strong>en</strong> superficie <strong>par</strong> une muqueuse <strong>par</strong>fois érodée ou ulcéréeDes lésions polypoï<strong>des</strong> peuv<strong>en</strong>t révélerune hétérotopie pancréatique ou <strong>des</strong>glan<strong>des</strong> de Brunner (affection trèsrare). Le pancréas hétérotopique (ouaberrant) (Figure 9) est classiquem<strong>en</strong>tsitué dans l’antre ou la région péripylorique.Il est souv<strong>en</strong>t unique etinférieur à 2 cm de forme sessile pleineet <strong>par</strong>fois ombiliqué – témoignantde l’ébauche d’un canal pancréatiqueexcréteur. Son développem<strong>en</strong>t estsous-muqueux mais il peut intéresseraussi la musculeuse (bi<strong>en</strong> visualisé àl’aide de l’écho<strong>en</strong>doscopie (lésionlocalisée dans <strong>les</strong> 2 e et 3 e couches etdiscrètem<strong>en</strong>t hypoéchogène, hétérogène,<strong>par</strong>fois ayant <strong>des</strong> spots échogèneset souv<strong>en</strong>t <strong>des</strong> limites floues).À la coupe histologique il se prés<strong>en</strong>tecomme un tissu pancréatique normal.Sa découverte est le plus souv<strong>en</strong>t fortuitealors el<strong>les</strong> peuv<strong>en</strong>t être l’origined’une hémorrhagie, sténose ou bi<strong>en</strong>évolué selon toutes <strong>les</strong> affections pancréatiques– <strong>des</strong> rares cas pancréatiteaïgue ou chronique, d’adénocarcinomesou de tumeurs <strong>en</strong>docrines. En• • • • • •29


Figure 9. Aspect de pancréas aberrant classique : lésion d’<strong>en</strong>viron 1 cm de l’antre gastriquerecouverte d’une muqueuse d’allure normale qui est réséquée <strong>en</strong> monobloc<strong>par</strong> une technique de ligature sans injection pour la souleverdépit du manque <strong>des</strong> larges séries, leurprise <strong>en</strong> <strong>charge</strong> n’est pas bi<strong>en</strong> codifiéecep<strong>en</strong>dant, il y a une t<strong>en</strong>dance de nepas traiter <strong>les</strong> petites lésions asymptomatiques.Il est néanmoins importantd’être sûr du diagnostic car leur distinctiond’une tumeur més<strong>en</strong>chymateus<strong>en</strong>’est pas toujours évid<strong>en</strong>te [21].Les tumeurs stroma<strong>les</strong>més<strong>en</strong>chymateusesLes formes polypoi<strong>des</strong> <strong>des</strong> tumeurssous muqueuses sont rares et de distributiongastrique aléatoire. El<strong>les</strong> sontà l’<strong>en</strong>doscopie bi<strong>en</strong> délimitées, isoléesavec <strong>par</strong>fois un c<strong>en</strong>tre ombiliqué etune muqueuse avoisinante normale(Figure 10). Leur prise <strong>en</strong> <strong>charge</strong> estprécisée dans <strong>les</strong> recommandations duThésaurus National de CancérologieDigestive (SNFGE).Recommandations<strong>en</strong>doscopiquesMétho<strong>des</strong> de prélèvem<strong>en</strong>tde polype : biopsiesou polypectomie ?La nature de prélèvem<strong>en</strong>t dép<strong>en</strong>d dela taille de la lésion, de son aspect<strong>en</strong>doscopique et de sa localisation. Despetites lésions < 5mm sont habituellem<strong>en</strong>tprélevées <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t <strong>par</strong> lapince à biopsie. Pour <strong>les</strong> polypesFigure 10. Aspect typique d’une tumeurmés<strong>en</strong>chymateuse de la sous-muqueusevue à l’<strong>en</strong>doscopie standardet à l’écho<strong>en</strong>doscopie.La lésion est recouverte d’une muqueusetout à fait normale et est limitée<strong>en</strong> périphérie <strong>par</strong> la musculeuse<strong>en</strong> écho<strong>en</strong>doscopie.> 5 mm, <strong>des</strong> biopsies simp<strong>les</strong> voirerépétées « ciblées » sont capab<strong>les</strong>d’id<strong>en</strong>tifier le caractère exact de lalésion dans 97 % <strong>des</strong> cas selon uneétude prospective [22]. La concordancesemble nettem<strong>en</strong>t inférieure pour <strong>des</strong>lésions sessi<strong>les</strong> ou planes (concordancede 55 % dans une étude com<strong>par</strong>antl’analyse <strong>par</strong> biopsies et mucosectomies<strong>des</strong> polypes plans avec<strong>des</strong> désaccords importants chez 25 %<strong>des</strong> pati<strong>en</strong>ts) [23]. Lorsque <strong>les</strong> biopsiesrévèl<strong>en</strong>t une muqueuse d’aspect normal,<strong>des</strong> erreurs d’échantillonnageou une lésion intramurale ou sousmuqueuse doiv<strong>en</strong>t être évoquées. Enfonction du diagnostic une résectioncomplète de la lésion peut être secondairem<strong>en</strong>tréalisée <strong>par</strong> polypectomieou mucosectomie. L’exérèse d’embléeou secondaire de polypes > 2 cm est<strong>en</strong> général recommandée <strong>par</strong> rapportau risque augm<strong>en</strong>té de dégénéresc<strong>en</strong>ce.Faut-il systématiquem<strong>en</strong>t réséquertout polype > 5 mm comme préconisé<strong>par</strong> certains auteurs [22] ? Lesrisques de polypectomie ou mucosectomiepour <strong>des</strong> polypes ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>tbénins ne sont pas bi<strong>en</strong> évaluésmais se situerai<strong>en</strong>t autour de 7 % et5 % respectivem<strong>en</strong>t (selon <strong>les</strong> donnéesde la littérature, sur <strong>des</strong> séries ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>tjaponaises de cancers<strong>gastriques</strong> plans). Ces chiffres peuv<strong>en</strong>têtre plus importants pour <strong>des</strong> opérateursnon <strong>en</strong>traînés. La prise <strong>en</strong> <strong>charge</strong>thérapeutique doit être pondérée selonle type de la lésion (nature et taille) etl’expéri<strong>en</strong>ce de l’<strong>en</strong>doscopiste. Plusieurstechniques sont possib<strong>les</strong> : polypectomiestandard (lésion type 1p) à l’ansediathermique ; mucosectomie <strong>en</strong>mono bloc pour <strong>des</strong> lésions sessi<strong>les</strong>< 2 cm après soulèvem<strong>en</strong>t de celle-ci(injection sous-muqueuse, aspirationavec cap, ligature élastique …), <strong>par</strong>frag m<strong>en</strong>tation ou préférablem<strong>en</strong>t <strong>par</strong>dissection de la sous muqueuse(surtout si > 2 cm). Le matérield’hémostase soit être disponible.Polypes <strong>gastriques</strong> associésà <strong>des</strong> polypes colorectauxL’association <strong>en</strong>tre polypes <strong>gastriques</strong>et colorectaux peut avoir une baseassez rationnelle selon le li<strong>en</strong> fort<strong>en</strong>tre <strong>des</strong> polypes <strong>gastriques</strong> et plusieurssyndromes de polypose colique(Peutz-Jeghers, Juv<strong>en</strong>ile, Cronkhite-Canada, Gardner’s, Cowd<strong>en</strong>’s etHYH-« associated polyposis »). Uneétude anci<strong>en</strong>ne a suggéré uneasso ciation <strong>en</strong>tre <strong>les</strong> polypes bénins<strong>gastriques</strong> et <strong>les</strong> adénomes colo-30 • • • • • •


9. Weston BR, Helper DJ, Rex DK.Positive predictive value of <strong>en</strong>doscopicfeatures deemed typical of gastricfundic gland polyps. J Clin Gastro<strong>en</strong>terol2003;36:399-402.10. Jain R, Chetty R. Gastric hyperplasticpolyps: a review. Dig Dis Sci 2009;54:1839-46.11. Ohkusa T, Takashimizu I, Fujiki K,et al. Disappearance of hyperplasticpolyps in the stomach after eradicationof Helicobacter pylori. A randomized,clinical trial. Ann Intern Med1998;129:712-5.12. Hirota WK, Zuckerman MJ, Adler DG,et al. ASGE guideline: the role of<strong>en</strong>doscopy in the surveillance of premalignantconditions of the upper GItract. Gastrointest Endosc 2006;63:570-80.13. Han AR, Sung CO, Kim KM, et al. Theclinicopathological features of gastrichyperplastic polyps with neoplastictransformations: a suggestion of indicationfor <strong>en</strong>doscopic polypectomy.Gut Liver 2009;3:271-5.14. Coriat R, Chryssostalis A, Zeitoun JD,et al. Computed virtual chromo<strong>en</strong>doscopysystem (FICE): a new tool forupper <strong>en</strong>doscopy? Gastro<strong>en</strong>terol ClinBiol 2008;32:363-9.15. Heresbach D, Napoleon B, Delchier J-C.Indications <strong>des</strong> biopsies digestivesau cours de la fibroscopie ou dudépistage <strong>des</strong> neoplasies oeso-gastroduod<strong>en</strong>a<strong>les</strong>.Acta Endoscopia 2009;4:274-7.16. Lansdown M, Quirke P, Dixon MF,et al. High grade dysplasia of thegastric mucosa: a marker for gastriccarcinoma. Gut 1990;31:977-83.17. Saito K, Arai K, Mori M, et al. Effectof Helicobacter pylori eradication onmalignant transformation of gastricad<strong>en</strong>oma. Gastrointest Endosc 2000;52:27-32.18. O’Toole D. [Curr<strong>en</strong>t tr<strong>en</strong>d: <strong>en</strong>docrinetumors of the stomach, small bowel,colon and rectum]. Gastro<strong>en</strong>terol ClinBiol 2006;30:276-91.19. Ruszniewski P, Delle Fave G, Cadiot G,et al. Well-differ<strong>en</strong>tiated gastrictumors/carcinomas. Neuro <strong>en</strong>docrinology2006;84:158-64.20. Stolte M, Sticht T, Eidt S, et al.Frequ<strong>en</strong>cy, location, and age and sexdistribution of various types of gastricpolyp. Endoscopy 1994;26:659-65.21. Kim JH, Lim JS, Lee YC, et al.Endosonographic features of gastricectopic pancreases distinguishablefrom mes<strong>en</strong>chymal tumors. J Gastro<strong>en</strong>terolHepatol 2008;23:e301-7.22. Muehldorfer SM, Stolte M, Martus P,et al. Diagnostic accuracy of forcepsbiopsy versus polypectomy for gastricpolyps: a prospective multic<strong>en</strong>trestudy. Gut 2002;50:465-70.23. Szaloki T, Toth V, Tiszlavicz L,Czako L. Flat gastric polyps: results offorceps biopsy, <strong>en</strong>doscopic mucosalresection, and long-term follow-up.Scand J Gastro<strong>en</strong>terol 2006;41:1105-9.24. Cappell MS, Fiest TC. A multic<strong>en</strong>ter,multiyear, case-controlled study of therisk of colonic polyps in pati<strong>en</strong>ts withgastric polyps. Are gastric ad<strong>en</strong>omasa new indication for surveillance colonoscopy?J Clin Gastro<strong>en</strong>terol 1995;21:198-202.25. Joo MK, Park JJ, Lee WW, et al.Differ<strong>en</strong>ces in the preval<strong>en</strong>ce ofcolorectal polyps in pati<strong>en</strong>ts undergoing<strong>en</strong>doscopic removal of gastricad<strong>en</strong>oma or early gastric cancer andin healthy individuals. Endoscopy2010;42:114-20.26. Yang MH, Son HJ, Lee JH, et al. Dowe need colonoscopy in pati<strong>en</strong>ts withgastric ad<strong>en</strong>omas? The risk of colorectalad<strong>en</strong>oma in pati<strong>en</strong>ts with gastricad<strong>en</strong>omas. Gastrointest Endosc 2010;71:774-81.27. Jung A, Vieth M, Maier O, Stolte M.Fundic gland polyps (Elster’s cysts) ofthe gastric mucosa. A marker forcolorectal epithelial neoplasia? PatholRes Pract 2002;198:731-4.28. Teichmann J, Weickert U, Riemann JF.Gastric fundic gland polyps and colonicpolyps - is there a link, really? EurJ Med Res 2008;13:192-5.29. Hwang SM, Kim BW, Chae HS, et al.Gastric fundic gland polyps and theirrelationship to colorectal neoplasia inKoreans: a 16-year retrospectivestudy. Korean J Gastro<strong>en</strong>terol 2011;58:20-4.30. Roseau G, Ducreux M, Molas G, et al.[Epithelial gastric polyps in a series of13000 gastroscopies]. Presse Med1990;19:650-4.31. Rattan J, Arber N, Tiomny E, et al.Gastric polypoid <strong>les</strong>ions – an eight –year study. Hepatogastro<strong>en</strong>terology1993;40:107-9.32 • • • • • •


Les 4 points forts➊➊Tout polype gastrique doit être biopsié ainsi que <strong>les</strong> muqueuses antrale et fundique.➋➋Les polypes glandulokystiques fundiques (<strong>en</strong> dehors de la PAF) ne nécessit<strong>en</strong>t aucun traitem<strong>en</strong>t ni aucunesurveillance.➌➌Toute lésion adénomateuse ainsi que tout polype hyperplasique de plus de 2 cm doit être réséqué <strong>en</strong> totalité. Cespolypes s'accompagn<strong>en</strong>t <strong>des</strong> anomalies précancéreuses de la muqueuse gastrique (gastrite chronique ± métaplasie/dysplasie) et <strong>par</strong> conséqu<strong>en</strong>t d'un risque élevé de cancer synchrone ou métachrone.➍➍L’exérèse <strong>en</strong>doscopique <strong>des</strong> polypes <strong>gastriques</strong> (préférablem<strong>en</strong>t <strong>par</strong> mucosectomie ou dissection de la sous muqueuse)doit être réalisée <strong>par</strong> un opérateur <strong>en</strong>traîné afin d’assurer une résection complète et de traiter <strong>des</strong> complicationsnon nul. La surveillance dép<strong>en</strong>d de la nature du polype (réséqué ou pas) et l’état de la muqueuse gastriqueavoisinante.Question à choix uniqueQuestion 1Toutes <strong>les</strong> données suivantes concernant l’adénome gastrique sont vraies sauf une :❏❏❏❏❏❏❏❏❏❏A. Son incid<strong>en</strong>ce est augm<strong>en</strong>tée <strong>par</strong> l’utilisation <strong>des</strong> inhibiteurs de la pompe à protonsB. Il est souv<strong>en</strong>t associé à une gastrite chronique atrophiqueC. Il prés<strong>en</strong>te un risque de transformation carcinomateuse et doit être réséqué, si possible <strong>en</strong> <strong>en</strong>doscopie(mucosectomie ou ESD)D. L’éradication d’hélicobacter est recommandéeE. Il est un signal de risque de cancer gastrique synchrone ou métachroneQuestion 2Parmi <strong>les</strong> observations <strong>en</strong>doscopiques suivantes une seule bonne réponse :❏❏❏❏❏❏❏❏❏❏A. Hétérotopie pancréatique : lésion bi<strong>en</strong> définie, ombiliquée et souv<strong>en</strong>t multipleB. Polype glandulokystique fundique : lésion ferme et unique <strong>par</strong>fois ulcéréeC. Polype hyperplasique : jaunâtre, large base d’implantation, ferme et souv<strong>en</strong>t > 2 cmD. Adénome gastrique : aspect <strong>en</strong> velours, lobulé et souv<strong>en</strong>t uniqueE. Tumeur <strong>en</strong>docrine gastrique de Type 1 : atrophie complète de la muqueuse gastrique avec achlorhydrieet siège antralQuestion 3Une seule <strong>des</strong> affirmations suivantes concernant l’analyse histologique <strong>des</strong> polypes <strong>gastriques</strong> est fausse :❏❏❏❏❏❏❏❏❏❏A. Les biopsies suffis<strong>en</strong>t pour préciser la nature de la lésion dans plus de 95 % <strong>des</strong> casB. Pour <strong>les</strong> polypes glandulokystiques fundiques multip<strong>les</strong> au cours de la PAF, <strong>des</strong> foci dysplasiques sontrelativem<strong>en</strong>t fréqu<strong>en</strong>ts. Leur résection est recommandée uniquem<strong>en</strong>t si la taille est > 1 cmC. Des prélèvem<strong>en</strong>ts soigneux de la muqueuse gastrique à distance d’un polype hyperplasique doiv<strong>en</strong>t êtreréalisésD. Les biopsies sont insuffisantes pour s’assurer de la totale bénignité <strong>des</strong> polypes hyperplasiques de plus de20 mm ou <strong>des</strong> adénomesE. Une suivi tous <strong>les</strong> deux ans est recommandé pour <strong>des</strong> polypes fibro-inflammatoires devant l’associationprouvée à un faible pot<strong>en</strong>tiel de malignité• • • • • •33


Notes34 • • • • • •

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!