MARK RUWEDEL_États-UnisMark Ruwedel travaille dans les régions désertiques de l’ouest des États-Unis, s’intéressant en grande partie aux traces et à l’effetde l’activité de l’homme sur le paysage. Son œuvre traduit à la fois une loyauté absolue envers le langage formel et le potentielde la chambre grand format ainsi qu’un attachement important au tirage photographique et à l’esthétique qui en découle. Aussiconceptuellement ambitieux que géographiquement vaste, son travail se nourrit de la précision et de l’engagement de la traditionaméricaine des « nouveaux topographiques », tout en ajoutant à cette approche une couche personnelle qui témoigne de sonpropre regard sur la relation tumultueuse qu’entretiennent environnement naturel et expansion économique.Simon BakerDepuis de nombreuses années, mon travail s’efforce de faire ressortir un regard sur l’Ouest américain entant que palimpseste d’une histoire culturelle et historique. On pourrait considérer que Dusk (Crépuscule) etDog Houses (Niches) sont des chapitres d’un projet plus vaste, intitulé Message from the Exterior (Message duDehors). 1212 Palms (1212 Palmiers) est une œuvre complète qui représente l’intérêt que j’ai toujours eupour les noms de lieux, ainsi qu’une approche conceptuelle de la photographie de paysage. 1212 Palms (1212Palmiers) est une série de neuf photographies noir et blanc représentant, dans le désert californien, des endroitsqui ont été nommés suivant le nombre de palmiers qui s’y trouvaient. De Una Palma à Thousand Palm Oasis(Un palmier à Oasis des mille palmiers), la somme des neuf noms de lieux correspond à mille deux cent douzepalmiers, même si le nombre d’arbres représentés dans les images est différent. <strong>Les</strong> photographies qui constituentDusk et Dog Houses ont été réalisées dans les régions désertiques à l’est de Los Angeles. Dusk est une série d’imagesnoir et blanc de maisons abandonnées, photographiées au moment où le soleil disparaît derrière l’horizon.Avec leurs tons obscurs, atténués, elles évoquent à la fois la présence et l’absence, l’isolement social ainsique géographique. <strong>Les</strong> Dog Houses, que j’ai photographiées en couleur, ont été découvertes près de maisonsabandonnées et d’anciennes propriétés isolées, comparables à celles de la série Dusk. La collection présenteun inventaire relatif à une forme singulière et poignante d’architecture vernaculaire. Ces structures modestes,à la fois drôles et tragiques, témoignent de la fragilité de l’homme qui se mesure à un environnement rude.Mark RuwedelExposition présentée avec la collaboration de la Luisotti Gallery, Santa Monica.Encadrements réalisés par Jean-Pierre Gapihan, Paris._LituanieNée en 1983 à Palanga en Lituanie. Vit et travaille à Londres.L’œuvre d’ aborde les problèmes de la mémoire, du traumatisme et de la perte à travers l’histoire d’après-guerre desa Lituanie natale, associant de manière sophistiquée la recherche d’archives, la sculpture et la photographie. Son projet 1944-1991 en est exemplaire : elle part d’une série de photographies de sites de répression et de violence, dont elle fait ensuite unebase de travail pour évoquer ses propres représentations, ainsi que les relations complexes et subtiles qu’elle entretient avec ceslieux. En travaillant aussi bien la photographie que d’autres médiums, Serpytyte témoigne cependant d’un profond engagementvis-à-vis de l’histoire spécifique et du potentiel critique du médium photographique.Simon Baker1944-1991En 1944, la Guerre froide s’installe. Une guerre brutale, inhumaine. Une guerre presque oubliée aujourd’hui. <strong>Les</strong>puissances occidentales considéraient comme illégale l’occupation des pays baltes et de l’Est par les autoritésstaliniennes, malgré les accords d’après-guerre qui avaient reconnu les frontières de l’Union soviétique. Cachéepar le rideau de fer, l’occupation du bloc soviétique continua durant cinquante ans, décimant les populations.On estime aujourd’hui le nombre de morts à vingt millions. Selon certains, le chiffre réel serait plus près desoixante millions. Sans le moindre soutien de l’Occident, les partisans résistants se sont battus contre le régimesoviétique. Ils ont dû abandonner leurs familles, leurs maisons, pour se réfugier dans la forêt. Dans de nombreuxvillages et villes, des habitations ont été réquisitionnées par les officiers du KGB afin de servir de centres decontrôle, d’interrogation, d’emprisonnement et de torture. Ces maisons familiales ont été ainsi converties en lieuxterrifiants. Par conséquent, la forêt était non seulement un refuge, mais également un charnier. La résistance laplus active et la plus appuyée, celle des « frères de la forêt » lituaniens, a duré dix ans.www.indre-serpytyte.comEncadrements réalisés par Circad, Paris.30
ARTISTES PRÉSENTÉS PAR CHRIS BOOTNé en 1960 à Shropshire au Royaume-Uni. Vit et travaille à New York.Chris Boot est directeur général de la Fondation Aperture à New York depuis janvier 2011, après avoir été, dixannées durant, éditeur indépendant. Sous son propre nom, Chris Boot Ltd, il a publié plus de quarante titres,dont History de Luc Delahaye (2004), Lodz Ghetto Album, Photographs by Henryk Ross (2004), Things as They Are:Photojournalism in Context since 1955 (2005), The Memory of Pablo Escobar par James Mollison (2007), Beaufort West parMikhael Subotzky (2008) ou Infidel par Tim Hetherington (2010). Entre 1998 et 2000, Boot est directeur éditorialchez Phaidon Press, où il a commandé la réalisation de livres tels que Boring Postcards de Martin Parr ou The PhotoBook – A History. Auparavant, il a travaillé huit ans chez Magnum Photos, notamment en tant que directeur desbureaux de Londres et de New York. Il a également écrit et dirigé la publication de Magnum Stories (Phaidon, 2004).www.aperture.orgCHRISTOPHER CLARY_États-UnisNé en 1968 à Rochester, New York. Vit et travaille à Brooklyn, New York.Christopher Clary a réalisé une installation pour l’exposition intitulée Gay Men Play que j’ai organisée pour le New York PhotoFestival en 2009 et qui tournait autour de l’usage de la photographie chez les homosexuels comme outil propice à lacommunication sur la sexualité. La pièce qu’il a créée, tapissée d’images qu’il avait collectionnées et imprimées depuis sondisque dur, était à la fois intelligente et touchante. Mais son œuvre ne se préoccupe pas uniquement de la photographiecomme devise sociale et sexuelle. En explorant de manière publique son désir d’un archétype photographiquespécifique de la masculinité et du nu masculin, Clary déterre d’une manière poignante certaines questionsrelatives à l’inventivité sexuelle, la confiance en soi et la vulnérabilité du mâle.Chris BootChristopher Clary est un artiste pluridisciplinaire qui se spécialise dans les installations, en utilisant des photographiesqu’il s’approprie ou qu’il crée lui-même pour confronter les problèmes de la sexualité et de la masculinité. Aucœur de sa pratique, on trouve une collection de pornographie homosexuelle : des magazines qui documententles communautés bear, cuir et camionneur sur une vingtaine d’années, ainsi qu’une collection numérique quicomprend 1 500 images d’hommes téléchargées sur des sites pornos professionnels et amateurs ainsi que surles réseaux sociaux. Sa collection constitue le point de départ de la création d’œuvres qui abordent sa propreidentité sexuelle et sociale, ainsi que la production et la consommation d’images de la sexualité masculine.À Arles, l’installation de Clary comprend une présentation de ses photographies pornographiques à l’étatbrut : des magazines exposés, des images miniatures imprimées sur du papier peint. L’espace comprend desagrandissements sur toile d’images de Kevin qui proviennent de la collection, empilés en groupes : des fenêtresde fichiers JPG transposés en peintures plus grandes que nature. L’installation comporte également deux sériesphotographiques qui mettent en scène les rencontres entre Clary et des hommes de sa collection :invités à se déshabiller lentement, durant deux heures, devant un appareil photo dans son atelier, queClary règle pour prendre un cliché toutes les cinq secondes. Vus en tant qu’images individuelles, lesrésultats sont similaires aux images de sa collection, mais la série dans son ensemble révèle etexplore les sujets sous-jacents du « nu masculin », étant donné que ces rencontres provoquent et révèlentdes expressions de vulnérabilité et de douleur tout autant que la confiance en soi sexuelle et le désir.www.christopherclary.comDAVID HORVITZ_États-UnisNé en 1982 à Los Angeles. Vit et travaille à Brooklyn.Même si la pratique photographique joue un rôle central dans l’œuvre de David Horvitz – qu’il s’agisse de la sienneou de celle des autres, qu’il sollicite –, ses créations se situent à l’opposé d’objets d’art raffinés. <strong>Les</strong> images qu’ilprésente sont plutôt semblables à des cartes postales, ce sont des échanges entre lui et son public, des souvenirsdes interventions qu’il réalise tout autour du monde, ou encore un moyen d’encourager son public à penser comme desartistes conceptuels ou des artistes de performance, et de jouer. Il veut que les gens appréhendent leur environnementd’une manière différente, pratiquant un landart virtuel de l’ère interactive, et laisse rarement la moindre trace derrièrelui. Son investigation sur la nature de la photographie me fait penser à Duane Michals et à Keith Arnatt.Chris BootLe caractère nomade de David Horvitz le fait osciller entre Internet et la page imprimée, en évitant toute formespécifique de définition ou de support. Il s’intéresse fréquemment à des disciplines qui questionnent la circulation31
- Page 4 and 5: PROFUSION, ARDEURS, FIDÉLITÉJean-
- Page 6 and 7: été contraint d’attirer, l’an
- Page 8: Cette section du programme, liée
- Page 14: face dans huit villes palestinienne
- Page 17 and 18: l’intensité, radicalisent les po
- Page 19 and 20: RÉPUBLIQUELA RÉVOLUTION MEXICAINE
- Page 21 and 22: fois de l’accident et du contexte
- Page 26 and 27: et Gerda Taro. En août de la même
- Page 29: POINTS DE VUEPRIX DÉCOUVERTE 10e
- Page 33 and 34: ARTISTES PRÉSENTÉS PAR LE POINT D
- Page 35 and 36: ARTISTES PRÉSENTÉS PAR SAM STOURD
- Page 40 and 41: PRIX DU LIVRELe prix du Livre d’a
- Page 42 and 43: AUGUSTIN REBETEZ, LAURÉAT PHOTO FO
- Page 44 and 45: OBJECTIF PHOTO : LE PARI(S) DES ENF
- Page 46: RENCONTRESMICHEL BOUVETNé en 1955
- Page 49 and 50: pas la virtuosité dans sa photogra
- Page 51: PROGRAMMES ASSOCIÉSGALERIE SFR JEU
- Page 55 and 56: le portrait d’un autre, à la rec
- Page 57 and 58: SPECTACLES ET FESTIVALS À ARLES3 j
- Page 59 and 60: 4 juillet - 31 juilletASPHODELE «
- Page 61 and 62: INFORMATIONSPRATIQUES
- Page 63 and 64: ARLES, COMMENT S’Y RENDRE ?Par la
- Page 65 and 66: SFR, PARTENAIRE DES RENCONTRES D’
- Page 67 and 68: UN COMBAT PERMANENT POUR LA PHOTOGR
- Page 69: BMW PARTENAIRE DE TOUTES LES PHOTOG
- Page 72 and 73: Société civile dont la mission es
- Page 74 and 75: FRANCE INTER EN DIRECT D’ARLESCha
- Page 76 and 77: Créée en septembre 2007, la Feria