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informations - Les Rencontres d'Arles

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machine volante équipée d’appareils photographiques. À l’aide de son dispositif technologique, le photographeprolonge la réflexion photographique engagée par ses prédécesseurs, et se rallie aux défenseurs du « plus lourd que l’air ».Il automatise le processus de prise de vue, recompose ses territoires à l’aide d’un puissant algorithme de reconnaissanced’image. Dallaporta questionne les ruines comme autant de strates qui acculent les vestiges de l’Histoire. La ruine désorganiséepar les conflits modernes, la ruine comme un paysage scarifié qui accumule les marques du temps. La ruine du futur.Sam StourdzéRUINE (SAISON 1)<strong>Les</strong> premières photographies du projet Ruine (saison 1) initié en 2010 par Raphaël Dallaporta sont présentées enexclusivité pour le prix Découverte des <strong>Rencontres</strong> d’Arles 2011. Après une collaboration avec des démineurs,juristes, journalistes, et médecins légistes, c’est l’équipe d’archéologues de la mission Bactriane, du nord del’Afghanistan que le photographe accompagne depuis l’automne dernier. Un système de prise de vue aérienne – ils’agit d’un drone spécialement adapté par Raphaël Dallaporta pour le projet – lui a permis de survoler l’Afghanistanet d’effectuer un relevé des sites. L’objectif étant de dresser un état des lieux du patrimoine afghan, qui demeuredifficilement accessible et menacé de destruction. Bien avant les phénomènes naturels, des actions d’originehumaine mettent en danger les sites et monuments : le pillage, le dynamitage ou l’implantation de systèmesde communication sur des zones stratégiques… <strong>Les</strong> images recueillies par l’artiste témoignent de la situationcontemporaine du pays en l’inscrivant dans une lignée historique. Ayant subi de multiples invasions, ceterritoire particulièrement convoité conserve les empreintes des diverses civilisations l’ayant occupé. Conscientde l’urgence de la préservation de ce patrimoine, Raphaël Dallaporta met à profit les moyens techniques dontil dispose. La figure de la ruine, au centre de ses compositions, présente différents indices de destruction desvestiges. Ses images rompent avec la symétrie du rectangle. <strong>Les</strong> constructions photographiques, à l’image de cesvestiges détériorés, gagnent en puissance émotive ce qu’elles semblent perdre en perfection formelle. <strong>Les</strong> formessont obtenues à partir de plusieurs vues sélectionnées d’un même vol, directement par les calculs d’un logicielde recomposition automatique par reconnaissance d’images. Ces vues obligent à appréhender le réel en faisants’accorder différentes perspectives cavalières. Comme la photographie, la ruine entretient avec le temps unerelation particulière : elle est témoin d’un temps qui n’est plus. Au cœur de ce projet présentant un processus dedétérioration dans un instant suspendu, la ruine nous touche et peut aussi nous rassurer sur l’instabilité humaine.www.raphaeldallaporta.comEncadrements réalisés par Circad, Paris.YANN GROSS_SuisseNé en 1981 en Suisse. Vit et travaille en Suisse.Quand il est pris d’une envie de voyager, Yann Gross attelle une remorque à sa mobylette, embarque ses affaires et part le longde la vallée du Rhône. C’est là, cerné par les montagnes, qu’un peuple aux traditions séculaires a façonné la terre, à la force deson labeur, pour qu’elle le nourrisse. Alors comment imaginer que sur cette terre, quelques-uns, réfractaires à l’idée d’un ici,se sont cherché un ailleurs. Et que cet ailleurs ne se trouve pas plus loin qu’ici. Sous la forme d’un travestissement trompeur,cette Amérique d’ici, c’est celle des pionniers, celle des conquérants de la terre. Et le voyage de Yann Gross joue de toutes lesambiguïtés. Il se construit comme une plongée documentaire au côté d’une communauté imaginaire liée par l’apparence d’uneconviction identitaire. Une identité qui finalement renforce son inscription locale. Bienvenue à Horizonville !Sam StourdzéHORIZONVILLEBasé sur un fait divers réel, le film de David Lynch The Straight Story (Une histoire vraie) narre le périple d’unretraité – Alvin Straight – qui va parcourir des centaines de kilomètres au volant d’un mini-tracteur pour se rendreau chevet de son frère mourant. Propulsé à faible vitesse, il lui faut près de six semaines pour atteindre son but,le temps nécessaire pour lui permettre d’opérer une contemplation stoïque des nuances subtiles qui façonnentson chemin. À travers ce road-movie vaguement parodique, Lynch dresse un portrait humaniste des trajectoiresexcentriques et des banlieues du rêve américain. Loin des étendues désertiques de l’Iowa ou du Wisconsin,Gross s’est inspiré de cet éloge de la lenteur pour découvrir la vallée du Rhône et ses environs. Au guidon d’unemobylette, équipée d’une petite remorque pour transporter son matériel photographique et sa tente de camping, ilprofite de cette autonomie de mouvement pour se déplacer au gré des temporalités qui rythment la vallée. Plutôtque d’emprunter les voies à grande vitesse, il a su développer une approche inscrite dans le temps long. Cetteexploration patiente lui permet d’approcher des modes de vie excentrés, tout en portant une attention marquéeaux détails furtifs qui se soustraient aux regards pressés. Horizonville se présente ainsi comme une investigationphotographique minutieuse, soumise à des changements d’échelle continus. La porosité subtile entre la fiction etle documentaire permet d’interroger nos habitudes de parcourir, de percevoir ou de signifier un environnementdonné. Ce « road-movie déphasé » aborde aussi bien des questions touchant à la réappropriation symbolique36

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