c<strong>et</strong>te application est qu’il s’agit aussi d’un produit <strong>de</strong> communication. Voici quelquesremarques concernant ces comparaisons :ü Le coeffici<strong>en</strong>t d’innovation « p » obt<strong>en</strong>ue pour l’adoption d’Intern<strong>et</strong> est plus faibleque la valeur moy<strong>en</strong>ne (0,04) <strong>de</strong>s coeffici<strong>en</strong>ts estimés par Sultan, Farley <strong>et</strong> Lehmann(1990), mais plus fort que la valeur obt<strong>en</strong>ue pour l’adoption du téléphone portable <strong>en</strong>France par Dekimpe, Parker <strong>et</strong> Sarvary (1998). Par rapport à ce <strong>de</strong>rnier, il est possibled’interpréter ce résultat comme la traduction d’une influ<strong>en</strong>ce plus importante <strong>de</strong>smédias <strong>et</strong> d’autres sources d’influ<strong>en</strong>ce externe sur l’adoption d’Intern<strong>et</strong> que surl’adoption du téléphone portable.ü En ce qui concerne le coeffici<strong>en</strong>t d’imitation « q », il est plus fort que la valeurmoy<strong>en</strong>ne <strong>de</strong> 0,3 rapportée par Sultan, Farley <strong>et</strong> Lehmann (1990). Il est aussi plus fortque celui obt<strong>en</strong>u pour l’adoption du téléphone portable par Dekimpe, Parker <strong>et</strong>Sarvary (1998) , traduisant aussi une influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> la communication interpersonnelleplus importante dans le cas d’Intern<strong>et</strong>.Intern<strong>et</strong>Valeurs moy<strong>en</strong>nesSultan, Farley <strong>et</strong> Lehmann (1990)Téléphone portable <strong>en</strong>FranceDekimpe, Parker <strong>et</strong> Sarvary(1998)p« innovateurs » 0,008 0,04 0,0001q« imitateurs »0,404 0,3 0,353Tableau n° 3 : Comparaison <strong>de</strong>s paramètres obt<strong>en</strong>us pour la <strong>diffusion</strong> d’Intern<strong>et</strong>, avec lesvaleurs moy<strong>en</strong>nes <strong>de</strong> la méta-analyse sur 213 produits Sultan, Farley <strong>et</strong> Lehmann (1990) <strong>et</strong> lesvaleurs obt<strong>en</strong>ues par Dekimpe, Parker <strong>et</strong> Sarvary (1998) sur l’adoption <strong>de</strong>s téléphones portables <strong>en</strong>France.4.2. Le modèle NUIPremière estimation : En premier lieu, nous avons estimé les paramètres p, q <strong>et</strong> α avecla contrainte α >1 imposée, ce qui correspond à l’introduction <strong>de</strong>s eff<strong>et</strong>s d’externalités <strong>de</strong>réseau (modélisés par une influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> la communication interpersonnelle qui augm<strong>en</strong>te avecle temps). Dans le but d’obt<strong>en</strong>ir une solution cohér<strong>en</strong>te avec celle obt<strong>en</strong>ue par le modèle <strong>de</strong>Bass, nous avons donné, comme conditions initiales pour l’optimisation, les valeurs <strong>de</strong> p <strong>et</strong> q15
obt<strong>en</strong>ues par ce modèle. Nous avons cherché à trouver une solution interprétable, avec <strong>de</strong>scoeffici<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> p <strong>et</strong> <strong>de</strong> q du même ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur que les valeurs classiques prés<strong>en</strong>téesdans la littérature. Comme résultat <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te première estimation nous avons trouvé α = 1,23.C<strong>et</strong>te valeur du coeffici<strong>en</strong>t α, correspond à une variation <strong>de</strong> l’influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> la communicationinterpersonnelle allant <strong>de</strong> 0,28 au début <strong>de</strong> la <strong>diffusion</strong> à 0,608 à la fin. C<strong>et</strong> intervalle <strong>de</strong>variation est à comparer avec la valeur constante <strong>de</strong> 0,4 du modèle <strong>de</strong> Bass (Figure n°4). Lacourbe d’adoption (Figures n° 1-3) correspondant à ce modèle est asymétrique. Elle a unpoint d’inflexion situé dans la <strong>de</strong>uxième moitié du cycle <strong>de</strong> vie, <strong>et</strong> une accélération <strong>de</strong>l’adoption le long <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>diffusion</strong> par l’augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> la communicationinterpersonnelle. On observe ainsi une pénétration plus rapi<strong>de</strong>, plus optimiste que celleproposée par le modèle <strong>de</strong> Bass.Deuxième estimation : A titre illustratif <strong>de</strong> l’influ<strong>en</strong>ce du coeffici<strong>en</strong>t α sur la<strong>de</strong>scription <strong>de</strong> la <strong>diffusion</strong>, nous avons réalisé une nouvelle estimation <strong>en</strong> fixant α = 1,5. <strong>Les</strong>paramètres p <strong>et</strong> q sont estimés à partir <strong>de</strong>s conditions initiales correspondantes à la solution<strong>de</strong> l’estimation précé<strong>de</strong>nte. Ce cas illustratif montre que, plus la valeur <strong>de</strong> α est gran<strong>de</strong>, plusl’amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la variation <strong>de</strong> l’influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> la communication interpersonnelle est large, <strong>et</strong>c<strong>et</strong>te variation se fait sur une pério<strong>de</strong> plus courte (pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>diffusion</strong> avant saturation).Surtout, plus la valeur <strong>de</strong> α est gran<strong>de</strong>, plus la <strong>diffusion</strong> se fait sur une pério<strong>de</strong> plus courte,donc une accélération <strong>de</strong> l’adoption plus importante, <strong>et</strong> ainsi la saturation plus vite atteinte. Ilest intéressant <strong>de</strong> remarquer que le coeffici<strong>en</strong>t R² (le pouvoir explicatif du modèle) est plusélevé que pour l’estimation précé<strong>de</strong>nte. Dans la figure n° 4 nous prés<strong>en</strong>tons la variationtemporelle <strong>de</strong> l’influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> la communication interpersonnelle (équation 5) pour les troisestimations prés<strong>en</strong>tées.Il est important <strong>de</strong> signaler que c<strong>et</strong>te fonction temporelle <strong>de</strong> l’influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> la communicationinterpersonnelle doit, dans la réalité, être une fonction discontinue. Elle doit pouvoir changer<strong>de</strong> forme, influ<strong>en</strong>cée par <strong>de</strong>s décisions politiques <strong>et</strong> stratégiques qui peuv<strong>en</strong>t, à partir dumom<strong>en</strong>t où elles sont prises, diminuer ou r<strong>et</strong>ar<strong>de</strong>r l’accélération <strong>de</strong> l’adoption. Une <strong>de</strong>sraisons du mécont<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t actuel <strong>de</strong>s utilisateurs d’Intern<strong>et</strong>, qui peut avoir un impact négatifsur l’adoption, est la l<strong>en</strong>teur <strong>de</strong>s transmissions. On peut citer, parmi les décisions stratégiquesqui peuv<strong>en</strong>t avoir un impact d’accélération <strong>de</strong> l’adoption, celles concernant l’installation <strong>de</strong>16