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biologie cellulaire - Dunod

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de<strong>biologie</strong><strong>cellulaire</strong>Cours + QCM/QROCJean-Michel PetitMaître de conférences à l’université de LimogesSébastien AricoDirecteur R&D “Ingenomix”, LimogesRaymond JulienProfesseur émérite à l’université de Limoges3 e édition


Les illustrations de cet ouvrage ont été réalisées par Sébastien ARICO.Directeur d’ouvrageRaymond JULIEN© <strong>Dunod</strong>, Paris, 2007, 2011, 2013ISBN 978-2-10-059196-1


VIBiologie <strong>cellulaire</strong>Les récepteurs <strong>cellulaire</strong>s d’adhérence 45Les jonctions inter<strong>cellulaire</strong>s 452.3 L’adressage et la maturation des protéines 46Le trafic vésiculaire 46Le contrôle qualité et le tri des protéines 502.4 La dégradation des protéines 542.5 Les échanges nucléocytoplasmiques 56L’enveloppe nucléaire 56La chromatine 58Le trafic noyau-cytoplasme 582.6 La conversion de l’énergie 59Le chondriome 59Les chloroplastes 64Points clefs 68QCM – QROC 70Solutions 713 Cycle, division et mort <strong>cellulaire</strong>s 733.1 Le cycle <strong>cellulaire</strong> 73Les étapes du cycle <strong>cellulaire</strong> 74L’interphase 74La mitose 753.2 La dynamique du cytosquelette 79Le cytosquelette 79La formation du fuseau mitotique 85Le remodelage des microtubules à l’anaphase 863.3 Le contrôle du cycle <strong>cellulaire</strong> 88Les cyclines 88Phosphorylation, déphosphorylation et protéolyse 90Les points de contrôle du cycle <strong>cellulaire</strong> 92Points de contrôle et état du chromosome 94Le contrôle de la transition entre les différentes phasesdu cycle 95La sénescence 97


Table des matièresVII3.4 La mort <strong>cellulaire</strong> 100Apoptose, nécrose et autophagie 100Les mécanismes moléculaires de l’apoptose 103Points clefs 108QCM - QROC 109Solutions 1104 Transduction et voies de signalisation 1134.1 Les molécules de signalisation 113Les différents modes de signalisation 113Les notions de ligands et de récepteurs 115Les seconds messagers 1164.2 Les récepteurs membranaires 116Les récepteurs couplés aux protéines G 117Les récepteurs à activité tyrosine kinase 122Les récepteurs formant des canaux ioniques 1254.3 Les récepteurs cytoplasmiques et nucléaires 1274.4 Conservation des voies de signalisation 129Points clefs 132QCM-QROC 133SolutionS 1345 Les cellules souches et la différenciation 1355.1 Qu’est-ce qu’une cellule souche ? 135Le répertoire des cellules souches 137Les niches d’hébergement des cellules souches 140Définition des propriétés d’une cellule soucheembryonnaire 140Définition des propriétés d’une cellule souche adulte 1425.2 Cellules souches et cancer 143Réparation tissulaire et renouvellementdes cellules souches 143


VIIIBiologie <strong>cellulaire</strong>Le concept de cellule souche tumorale 143Changements épigénétiques et génétiquesde la cellule souche tumorale 1455.3 Cellules souches en thérapeutique 146Cellules souches adultes 148Cellules souches embryonnaires 149Thérapie génique 1505.4 Les stratégies de reprogrammation des cellules 151L’obtention de cellules souches par transfert nucléaire 151L’induction de cellules souches pluripotentes 153Conversion directe et indirecte de lignées <strong>cellulaire</strong>s 154Points clés 159QCM-QROC 160Solutions 1616 La prolifération <strong>cellulaire</strong> et le cancer 1636.1 La prolifération <strong>cellulaire</strong> et le cancer 163L’origine des cellules cancéreuses 163La prolifération des cellules cancéreuses 165Les caractéristiques des cellules cancéreuses 1656.2 Les bases moléculaires du cancer 167Transformation et cancer 167Les bases génétiques du cancer 168Succession de mutations et développement tumoral 1746.3 Progression tumorale et métastases 180L’hétérogénéité <strong>cellulaire</strong> dans une tumeur 180Altérations de l’adhésion <strong>cellulaire</strong> dans une tumeuret motilité des cellules tumorales 182Les modifications des membranes basaleset de la matrice extra<strong>cellulaire</strong> 183Métastases et colonisation de tissus 186Points clefs 187QCM-QROC 188Solutions 189


Table des matièresIX7 Méthodes d’exploration de la cellule 1917.1 La culture <strong>cellulaire</strong> 191Les milieux de culture 192Les divers types de culture 1937.2 Les méthodes microscopiques 195La microscopie photonique 195La microscopie électronique 1977.3 La séparation des constituants <strong>cellulaire</strong>s 200La centrifugation 200La chromatographie 202L’électrophorèse 203Le piégeage par billes magnétiques 2057.4 Les techniques de marquage 205Application de la radioactivité 206Marquages par anticorps 207Production d’anticorps 2077.5 La cytométrie en flux 2097.6 Techniques d’analyse des mouvementset des interactions moléculaires 2097.7 Immunoprécipitation de la chromatine 213Points clefs 214QCM - QROC 215Solutions 216Glossaire 217Index 225


2 Chapitre 1 • Les cellules procaryotes et eucaryotesa pu se produire est inscrite dans le langage universel du code génétique.Une même logique structurale et fonctionnelle gouverne les diverstypes de cellules vivantes. Ainsi, la pratique du génie génétique montrequ’une bactérie est en mesure de fabriquer sans grande difficulté uneprotéine humaine pourvu qu’un gène humain ait été préalablementintroduit dans son génome.La première cellule fondatrice, apparue voici 3 à 4 milliardsd’années, a évolué pour donner naissance aux eubactéries, auxarchæbactéries et aux eucaryotes.EubactériesEucaryotesArchéobactériesAujourd'huiCyApAnimauxPlantes ChampignonsAm1 ⋅ 10 9 ansChloroplastes32 ⋅ 10 9 ans3 ⋅ 10 9 ansMitochondriesEu214 ⋅ 10 9 ansCy: CyanobactériesAp: ProtéobactériesAm: Eucaryotes dépourvus de mitochondriesVoies endosymbiotiquesPoint de branchementLUCAOrigine de la vieFigure 1-1 Arbre phylogénétique simplifié basé sur l’analyse des génomes.Ce diagramme montre les relations entre LUCA et les trois domaines représentant lesêtres vivants actuels. Animaux, végétaux et champignons seraient nés d’un processusendosymbiotique ayant conduit au sein d’une cellule hôte (Eu) hybride d’Archæbactérieet d’Eubactérie (1), descendantes de LUCA à l’intégration de protéobactéries (Ap) (2)spécialisées dans l’utilisation de l’oxygène (devenues les mitochondries actuelles) etde cellules pigmentées (du type des cyanophycées actuelles) spécialisées dans la capturede l’énergie rayonnante (devenues les chloroplastes de la cellule végétale) (3).Archæbactéries et eubactéries sont des procaryotes, mais les premières possèdent deshistones comme les eucaryotes et ont des ribosomes (ARN et protéines) plus prochesde ceux des eucaryotes que des eubactéries. Les points rouges (1, 2, 3) signalent les événementsmajeurs d’endosymbiose. Am : espèces sans mitochondries.


1.1 • La cellule des origines à nos jours 3Une cellule unique ou une communauté de cellules ?L’universalité du code génétique (voir Mini Manuel de Biologie moléculaire)signifie donc qu’une relation existe entre tous les êtres vivants etqu’il est ainsi possible de construire l’arbre généalogique qui leur estcommun. Pour remonter jusqu’à LUCA, la recherche s’est appuyée surl’étude des ARN ribosomaux qui sont des constituants essentiels de lamachinerie de synthèse des protéines. Les séquences de ces ARN ont eneffet été hautement conservées au cours de l’évolution et sans être identiquess’avèrent fortement similaires entre toutes les formes de vieactuelles. Ayant subi très peu de changements au cours du temps, ellessont donc, en théorie, idéales pour construire des arbres phylogénétiques.La séparation, apparue très tôt entre les Archaeobacteria (archées)qui sont des organismes hautement résistants à des environnementsextrêmes de forte salinité, de température élevée ou très acide, et lesautres organismes vivants (eubactéries et eucaryotes), est aujourd’huibien documentée (Fig. 1-1). LUCA, le plus petit dénominateur commundes trois domaines (eubactéries, archæbactéries et eucaryotes) auraitdonc pu se former dans de tels environnements, rencontrés encoreaujourd’hui, notamment dans les cheminées hydrothermales du fonddes océans. Cependant, d’autres études basées également sur les ARNribosomaux concluent à l’inverse à une formation de LUCA en eauxtempérées ou froides révélant ainsi la difficulté de choisir à de si longuesdistances et à l’aide d’une seule famille de gènes le début crédibled’un arbre phylogénétique robuste. S’appuyant sur la connaissance deséquences complètes de génomes, une hypothèse récente propose qu’àpartir d’une « communauté ancestrale de proto-cellules » où l’échangede gènes par transfert horizontal aurait été la règle, une forme <strong>cellulaire</strong>dotée de la capacité à s’autoreproduire aurait émergé.Pourra-t-on recréer LUCA in vitro ?Le nombre minimum de gènes nécessaires pour reconstruire une celluleancestrale fondatrice, dotée entièrement des propriétés élémentairesdu vivant, avoisinerait 600. Recréer aujourd’hui LUCA in vitro, n’estdonc pas ainsi considéré par les spécialistes du sujet comme uneprouesse totalement illusoire. Mais, outre le fait qu’elle ne résoudraitpas exactement le problème de l’origine, même si elle en démontraitla possibilité, une telle éventualité laisserait ouverte la question del’évolution ultérieure d’une telle structure <strong>cellulaire</strong>.Un scénario parmi d’autres pour l’émergence d’une proto-celluleL’un des scénarios imaginé par Gunther Blobel consiste en un retournementd’une bicouche phospholipidique au contact de laquellediverses macromolécules sont accolées assurant pour partie les fonc-


4 Chapitre 1 • Les cellules procaryotes et eucaryotestions élémentaires du vivant dans la transformation de l’énergie, laréplication et la traduction des molécules informatives (ADN,ARN ?). La fermeture progressive de la vésicule aurait piégé lessystèmes moléculaires. Une enveloppe à double membrane qui seraità l’origine des bactéries dites aujourd’hui à Gram négatif en auraitrésulté. La survie de cette proto-cellule aurait nécessité l’insertion ausein de la bicouche lipidique de molécules hydrophobes, ancêtres desprotéines transmembranaires assurant un minimum d’échanges dematière avec le milieu environnant (Fig. 1-2) .Acidenucléique(1) (2) (3)BicouchelipidiqueRibosomeancestralMacromoléculesProtéinestransmembrannaires(5) (4)Figure 1-2 Interprétation très schématique des événements ayant conduit à laformation d’une cellule ancestrale appartenant ou non à une communautéprimitive.Sur la face externe d’une vésicule constituée d’une bicouche lipidique sont attachéescertaines des macromolécules essentielles du vivant préalablement formées dans unmonde abiotique (1). Le regroupement de ces molécules parallèlement au repliementde la vésicule aurait favorisé leurs interactions et l’émergence d’un métabolismeprimitif (2). Après qu’un orifice ait assuré les échanges avec l’extérieur (3) lafermeture complète (4) aboutit à une cellule à deux membranes (Gram négatif ), laperte de la membrane externe correspondant à l’ancêtre des cellules Gram positives(5). Suivant les systèmes moléculaires encapsulés, leurs échanges entre diverses« cellules » d’une même communauté, via les « gènes » (acides nucléiques) correspondants,ont pu favoriser l’émergence de l’organisme symboliquement appeléLUCA. L’hypothèse communément admise suggérant que le même type de molécule(l’ARN vraisemblablement) assurait dans ce monde primitif les deux fonctions essentiellespour la vie : la fonction héréditaire (celle de l’ADN aujourd’hui) et la fonctioncatalytique (celle des protéines).


1.2 • Ressemblances et différences entre les cellules 5La formation d’une « cellule » de la communauté primitive doit prendreen compte la nécessité d’une « encapsulation » des systèmes autorisantl’autoreproduction et les échanges avec le milieu environnant.1.2 RESSEMBLANCES ET DIFFÉRENCES ENTRE LES CELLULESLe monde vivant actuel présente une grande diversité de cellules quivarient dans leur taille, leur forme, leur métabolisme ou leur aptitude àse déplacer. De nombreux organismes sont uni<strong>cellulaire</strong>s, d’autresforment des colonies ou vivent en symbiose avec d’autres organismescomme c’est les cas des bactéries fixatrices d’azote des légumineuses oudes bactéries intestinales participant à la digestion des aliments. Dans lesorganismes multi<strong>cellulaire</strong>s, les diverses cellules sont au contact directles unes des autres. Malgré leurs différences, les cellules ont cependantde nombreuses propriétés structurales et métaboliques communes.Deux principaux types <strong>cellulaire</strong>s constituent le monde vivant : lescellules procaryotes (eubactéries et archæbactéries) et les celluleseucaryotes (protistes, champignons, animaux et plantes).Les cellules eucaryotes des protistes, champignons, animaux ou plantesont la capacité d’ouvrir régulièrement leurs membranes afin d’intégrer desgénomes nucléaires, des cellules entières ou d’autres structures de grandedimension au cours de processus comme l’ingestion, la fécondation oul’hybridation. Elles referment ensuite leurs membranes et continuent leurcycle vital sans désordre apparent. Presque tous les processus <strong>cellulaire</strong>sdes eucaryotes impliquent également une motilité intra<strong>cellulaire</strong> visibleau microscope, un fait qui n’est jamais observé chez les procaryotes.Finalement, en matière de reproduction, les procaryotes procèdent à untransfert unidirectionnel de leur matériel génétique alors que les eucaryotesprocèdent à une fusion des cellules sexuelles parentales.Les principales différences entre cellules procaryotes et eucaryotesont leur origine dans les symbioses dont sont issus les eucaryotes.(Voir plus loin, la théorie endosymbiotique.)1.3 LES CELLULES PROCARYOTESLes cellules procaryotes ne possèdent pas de noyau défini. Lamembrane plasmique entoure un unique compartiment où se trouventorganisés dans la phase « liquide gel » du milieu intérieur nomméecytosol, les divers systèmes moléculaires qui assurent lesprincipaux métabolismes.Ressemblances et diff rencesentre les cellulesLes cellules procaryotes


6 Chapitre 1 • Les cellules procaryotes et eucaryotesLe colibacille, un modèle de cellule procaryoteLa bactérie Escherichia coli ou colibacille est le prototype de la celluleprocaryote (Fig. 1-3). Hébergée naturellement dans l’intestin des mammifères,cette bactérie se présente sous la forme de très nombreusessouches, dont la plus célèbre, la souche K12, a fait l’objet d’innombrablesétudes fondamentales et reste l’un des organismes les mieuxconnus aujourd’hui. Bien que sa masse sèche avoisine 3 ¥ 10 –13 g, unmammifère comme l’homme, en héberge jusqu’à 3 kg.PilusMésosomeCapsuleMembrane externeParoi <strong>cellulaire</strong> :peptidoglycaneMembranecytoplasmiqueNucléoïde (ADN)Cytosol contenantles ribosomesPlasmideFlagelleFigure 1-3 Schéma général d’une cellule bactérienne.À noter que les conditions de culture utilisées au laboratoire conduisent très souvent àla perte des pili et des flagelles. Seules certaines espèces possèdent une capsule (parexemple Klebsiella pneumoniae).


1.3 • Les cellules procaryotes 7Escherichia coli possède comme les autres bactéries Gram négativesune paroi entourant la membrane plasmique et une membrane externe.Des filaments ou pili assurent son adhésion à la surface d’autrescellules. Le pilus sexuel s’avère indispensable pour la conjugaison,phase durant laquelle une partie du matériel héréditaire, sous la formed’un monobrin d’ADN est transmise d’une bactérie dotée d’un facteurde fertilité (bactérie mâle F+) à une bactérie dépourvue de ce facteur(bactérie femelle F–). La cellule ayant reçu ce nouveau patrimoine lemet à profit pour accroître ses capacités de production. On parle desexualité bactérienne en raison de l’échange de matériel héréditaire. Lecytoplasme de E. coli contient de 1 à 4 molécules d’ADN circulaire etde 15 à 30 ¥ 10 3 ribosomes. Elle se multiplie rapidement, une divisiontoutes les 20 minutes dans les conditions idéales de culture. Ses besoinsnutritionnels simples (eau, sels minéraux et une source d’énergie,glucose par exemple) en font une bactérie facile à cultiver. Un grandnombre de souches sont disponibles dans de nombreux laboratoires etauprès des banques de cellules. E. coli reste un modèle <strong>cellulaire</strong> trèsutilisé pour les recherches en biochimie et en <strong>biologie</strong> moléculaire.Les connaissances acquises sur le génome haploïde et le métabolismede E. coli en font un des principaux outils <strong>cellulaire</strong>s dugénie génétique.Les bactéries colonisent tous les milieux terrestres, aquatiques etaériens, même les plus hostiles, et possèdent une capacité d’adaptationremarquable. Le nombre d’espèces est considérable (voir plus loin,tableau 1-1). Leur taille varie de 1 à 10 mm et leur capacité de multiplicationest réellement extraordinaire avec un doublement de la populationà chaque génération (formule 2 n avec n = nombre de générations).Dans des conditions favorables, à raison de trois générations par heure,une seule bactérie peut, en théorie au bout de 48 h, donner naissance à2 144 bactéries. Un événement heureusement jamais observé car lesconditions nutritionnelles deviennent rapidement limitantes, des prédateursen grand nombre existent et la mort bactérienne fait le reste.Des procaryotes aux eucaryotes : la théorieendosymbiotiqueLes premières cellules ancestrales utilisaient pour croître les moléculesde leur environnement, un legs de la « soupe prébiotique ». Cescellules dites hétérotrophes ont progressivement acquis l’aptitude àprélever l’énergie chimique de certains des composés de leur environnementet à l’utiliser pour les synthèses indispensables à leur survie etleur croissance. Elles étaient vraisemblablement chimioorganotrophes.Des voies métaboliques très simples se sont ainsi créées dans des


8 Chapitre 1 • Les cellules procaryotes et eucaryotesconditions anaérobies (absence d’oxygène). La glycolyse, productriced’ATP, présente dans toutes les cellules actuelles, constitue à cet égard,bien qu’elle ait subi d’importantes évolutions, l’exemple d’un métabolismeancestral, réalisé en absence d’oxygène. La synthèse de pigments capablesde mettre à profit l’énergie de la lumière solaire pour fixer le gazcarbonique ou l’azote et réaliser par transfert d’électrons la synthèsede molécules organiques plus complexes a constitué ensuite sans nuldoute l’un des événements majeurs de l’évolution <strong>cellulaire</strong>. C’est laphotosynthèse. Après d’autres composés hydrogénés, notamment H 2 S,l’utilisation de l’eau (H 2 O) comme donneur d’électrons a conduit à lalibération d’oxygène (O 2 ) dans l’atmosphère qui progressivements’est enrichie en ce gaz. Les cyanobactéries sont les descendantesactuelles des premiers organismes ayant réalisé ce type de réaction.La présence d’oxygène a permis ensuite aux cellules et organismesd’oxyder totalement les molécules ingérées. Alors qu’en anaérobiose,le glucose est transformé en acide lactique ou en éthanol, il estcomplètement dégradé en eau et gaz carbonique en présence d’oxygène,avec une production élevée d’énergie sous la forme d’ATP, selon unprotocole proche de celui mise en œuvre par les organismes photosynthétiques.C’est l’aérobiose ou respiration <strong>cellulaire</strong>. Dans cetenvironnement enrichi en oxygène, certains organismes anaérobiesont développé une stratégie de survie en s’associant étroitement auxorganismes aérobies et en vivant ainsi avec eux en symbiose.La théorie endosymbiotique demeure l’explication la plus plausiblede l’origine des cellules eucaryotes.Selon cette théorie, les mitochondries et les chloroplastes, organitesassurant la synthèse d’ATP dans les cellules eucaryotes dériventrespectivement de l’endosymbiose de bactéries aérobies et de cyanobactériesqui ont colonisé une cellule ancestrale anaérobie elle-mêmedescendante de LUCA (Fig. 1-4). On constate encore aujourd’hui queles deux types d’organites se divisent comme les bactéries par scissiparitéà partir d’organites préexistants. Ils possèdent leur propre ADNet toute la machinerie de synthèse des protéines codées par les gènescorrespondants. Parmi les multiples preuves en faveur de cette théorie,on relève notamment les homologies de séquence entre ADN bactérienset mitochondriaux, ADN cyanobactériens et chloroplastiques, lessimilitudes entre les ribosomes d’organites et ceux des bactéries, lesressemblances structurales entre chloroplastes et cyanobactéries.Au cours de l’évolution, les cellules symbiotes ont subi d’importantesmodifications. La quantité d’ADN a énormément diminué et la plupartdes protéines d’organites sont aujourd’hui codées par le génome


1.4 • Les cellules eucaryotes 9nucléaire, synthétisées dans le cytoplasme puis importées dans l’organite.Les organites ne sont donc plus capables d’autonomie et sontdevenus entièrement dépendants de leurs cellules hôtes respectives.Cellule ancestraleanaérobieBactérie aérobieEndosymbioseMétabolisme aérobieCyanobactérie(photosynthèse)Cellule eucaryoteanimaleCellule eucaryotevégétaleFigure 1-4 Schéma illustrant la théorie endosymbiotique de l’origine des celluleseucaryotes animales et végétales.L’endosymbiose de la bactérie aérobie confère à la cellule hôte anaérobie une nouvellecompétence pour la synthèse d’ATP. La cyanobactérie endosymbiote permet à la nouvellecellule d’utiliser également l’énergie lumineuse pour son métabolisme et la synthèsede ses structures. Au cours de l’évolution, les bactéries symbiotes se sonttransformées pour devenir les mitochondries et les chloroplastes des cellules actuelles.(Voir également la Fig. 1-1.)1.4 LES CELLULES EUCARYOTESAu contraire des cellules procaryotes, les cellules eucaryotes possèdentun vrai noyau délimité par une enveloppe nucléaire. Au sein ducytoplasme délimité par la membrane plasmique, les organites subdivisentle cytosol et constituent autant de compartiments différents,Les cellules eucaryotes


10 Chapitre 1 • Les cellules procaryotes et eucaryotesmicrovillositésEndocytoseMitochondriesCentriolesVésicule d’endocytoseAppareil de GolgiGouteletteslipidiquesRéticulumendoplasmiquerugueux (RER)ChromatineNucléoleRéticulumendoplasmiquelisse (REL)RibosomeslibresLysosomesMicrotubulesEnveloppenucléaireGrains de glycogèneMembrane plasmiqueGouteletteslipidiquesPlasmodermeMembrane plasmiqueParoipectocellulosiqueRibosomeslibresChloroplastesThylacoïdesAppareilde GolgiLysosomeRéticulum endoplasmiquerugueux (RER)VacuoleRéticulumendoplasmqiuelisse (REL)MitochondriesMicrotubulesNucléoleChromatineEnveloppe nucléaireFigure 1-5 Représentation schématique d’une cellule animale (a) et d’une cellulevégétale (b).

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