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Tortue imbriquée - The State of the World's Sea Turtles

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Le régime alimentaire particulierde la tortue imbriquéeLa tortue imbriquée peut parfois manger du corail, comme le montre cette photo prise sur un récif près de l’atoll de Rangiroa en Polynésie française.© Laurent Ballesta / L’Œil d’AndromèdeEn étrange compagnie avec quelques espèces de poissons et denudibranches, la tortue imbriquée est l’un des rares animauxse nourrissant principalement d’éponges. C’est le plus grandvertébré et le seul reptile à se nourrir ainsi. Les spongivores, c’està-direceux qui se nourrissent d’éponges, sont rares, sans douteen raison des systèmes importants de défense de ces organismes,comme les spicules siliceux, les fibres indigestes de spongine et unensemble de composés chimiques.Aux Caraïbes, les tortues imbriquées se nourrissent dequelques-unes seulement des 300 espèces d’éponges de la région.Les tortues mangent principalement des éponges sans fibres despongine, mais nombreuses sont celles qui contiennent une grandequantité de spicules siliceux. Le régime alimentaire des tortuesimbriquées dans les Caraïbes se compose aussi d’algues, de corallimorphaires(anémones similaires aux coraux), de zoanthaires etde tuniciers, mais ces éléments ne sont significatifs que danscertains cas.Des échantillons d’entrailles de tortues imbriquées provenantdes océans Indien et Pacifique montrent que les éponges sontleur principal aliment, ce qui semble indiquer que ces tortuessont spongivores partout. Cependant, les tortues imbriquées duTerritoire du Nord de Australie mangent des quantités importantesd’algues, d’herbes marines et de fruits de la mangrove.Sans doute en raison de leur alimentation, les tortues imbriquéessont parfois toxiques pour l’homme. Dans de rares cas, la consommationde viande de tortue imbriquée s’est avérée une sourced’empoisonnement collectif qui a tué ou rendu de nombreusespersonnes gravement malades. Les algues bleu-vertes, qui viventen symbiose avec les éponges, ainsi que des composés secondairesprésents dans les éponges, sont les causes suspectées des empoisonnements.On manque cependant de preuves tangibles.Les jeunes tortues imbriquées se nourrissent à la surface desocéans de plantes et d’animaux associés aux organismes dérivants,notamment les algues sargasses, les œufs de poissons, les tunicierset les bernacles. Malheureusement, les jeunes tortues mangentaussi souvent des morceaux de plastique ou des boules de goudronflottant à la surface.Les femelles reproductives de tortues imbriquées modifientaussi leur régime alimentaire, réduisant fortement leur consommationde nourriture et consommant des débris de carbonatede calcium, sans doute comme source de calcium pour leurcoquille d’œufs.Si elles occupent des milieux divers, les tortues imbriquéessont le plus souvent associées aux récifs coralliens où elles jouentun rôle important pour la santé de l’écosystème. À l’aide deleur bec pointu, elles pénètrent dans l’armure externe des épongeset exposent ainsi les parties internes molles à d’autres consommateursd’éponges. Ce régime alimentaire particulier permet égalementde contrôler les populations d’éponges, libérant de l’espacesur les récifs pour que d’autres organismes puissent s’installeret se développer.Anne Meylan est chercheur scientifique sénior au Florida Fish andWildlife Conservation Commission à St. Petersburg, en Floride auxÉtats-Unis. Scott Whiting est un chercheur spécialiste des vertébrésmarins du groupe en charge de la biodiversité marine au sein duDépartement pour les ressources naturelles, l’environnement et les artsdu gouvernement du Territoire du Nord en Australie.<strong>Sea</strong>TurtleStatus.org | 15

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