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Tortue imbriquée - The State of the World's Sea Turtles

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POLITIQUE ET ÉCONOMIEchinois n’avait passé que peu de temps dans la zone alors que lestortues amassées étaient très nombreuses. En mai 2007 également,un mystérieux navire abandonné a été trouvé flottant aularge de la Chine. Surnommé « l’arche de Noé », il contenaitquelques 5000 animaux rares et notamment des tortues marines.Une des routes de contrebande les plus lucratives et destructricesdu monde fut ainsi exposée – de la jungle menacée d’Asiedu Sud-Est aux tables des restaurants et aux marchés du sudde la Chine.Ces histoires récentes ne sont pas une nouveauté pour lesexperts de la conservation indonésiens, malaisiens ou philippins,qui pendant des années, ont documenté le braconnage de tortuesmarines. En juin 2003, la police de Bali a arrêté cinq personnessoupçonnées de braconnage de tortues marines et secouru 120tortues vertes lors d’un assaut sur un bateau. En mai 2004, dansles eaux de la Malaisie, les autorités malaisiennes ont appréhendé12 ressortissants chinois à bord d’un navire contenant 160 tortuesmarines mortes. En juin 2005, des chercheurs ont découvert unfilet à tortue caché avec presque 150 tortues entortillées et mortesnoyées. En février 2006, la police maritime de Bali en Indonésiea saisi un bateau rempli de 158 tortues vertes après avoir étéalertée par des pêcheurs locaux.De même, les autorités philippines ont appréhendé denombreux braconniers originaires de Chine et du Vietnam.Depuis 2002, des navires remplis de tortues de mer, de poissonsde récifs vivants et de requins ont été saisis. Certains incidentsont lieu dans des zones de grande diversité biologique, comme lesite du Patrimoine naturel mondial du récif de Tubbataha auxPhilippines. Un cas parmi les plus récents s’est passé dans le sanctuairede faune des îles Turtle, où un navire chinois transportantplus de 100 tortues de mer a été découvert. En remontant assezloin, l’historique est alarmant.Le plus grand sujet de préoccupation pour les experts de laconservation philippins est le volume de tortues imbriquéesdébarquées par les braconniers. Les pêcheurs se trouvant sur lesbateaux appréhendés ont les techniques et l’équipement nécessairepour empailler et polir les tortues imbriquées à bord, demanière à ce qu’elles soient prêtes pour le commerce artisanal dèsque les bateaux arrivent au port. Les écailles de tortues imbriquéesservent à fabriquer de nombreux objets, bijoux, archets de violons,picks de guitare, pouvant ensuite parvenir jusqu’aux États-Unis(voir « Routes commerciales de l’écaille de tortue » pp. 28–29).Les tortues vertes sont tuées pour leur viande, conservéedans la glace. Lors des saisies, de la dynamite et du cyanureont également été trouvés, ce qui semble indiquer que lesbraconniers détruisent aussi des récifs coralliens et d’autresécosystèmes marins.La majorité des vaisseaux appréhendés viennent de laprovince de Hainan en Chine. La Chine étant un pays signatairede la Convention sur le commerce international des espèces defaune et de flore sauvages menacées d’extinction et d’autres traitésde protection, les responsables de la conservation appellent leDes tortues imbriquées empaillées et vernies comme celle-ci sont souvent venduescomme décoration en Asie après avoir été capturées de manière illégale dans leseaux d’Asie du Sud-Est. © Veronica Stevania Anjanigouvernement chinois à des efforts importants et urgents pourmettre fin à ce commerce illégal. La recherche est égalementnécessaire pour cerner les forces commerciales en jeu au sein de cecommerce illégal et pour élaborer des moyens de dissuasionéconomiques.En plus de ces mesures, l’Association des nations de l’Asie duSud-Est doit renforcer le maintien de l’ordre à travers des initiativesen collaboration, basées sur les accords <strong>of</strong>ficiels de protectiondes tortues marines. La lutte contre ces pratiques destructricesrequiert une approche multinationale et plurisectorielle.Nicolas J. Pilcher est co-président du groupe de spécialistes des tortuesmarines de l’UICN et directeur exécutif de Marine Research Foundation,basé en Malaisie. Pr<strong>of</strong>esseur Chan Eng Heng dirige le groupesur la recherche et la réhabilitation des tortues marines à UniversitiMalaysia Terengganu. Romeo Trono est directeur exécutif du projetde paysage marin de Sulu-Sulawesi et du programme des Philippinesà Conservation International. Ces trois auteurs collaborent souventsur les questions abordées dans cet article.32 | Rapport SWOT

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