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N°166 (avril 2012) - Association des Sciences-Po

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Rue Saint-GuillaumeREVUE DE L’ASSOCIATION DES SCIENCES-PO ■ TRIMESTRIEL ■ N° 166 ■ AVRIL 2011 ■ 10 EUROSCAMPUS> Entretien avecGhassan Salamé,doyen de l’École <strong>des</strong>affaires Internationalesde <strong>Sciences</strong> <strong>Po</strong>ALUMNI> Le groupe Affairesinternationales reçoitAlain Juppé> Les conférences“Présidentielle <strong>2012</strong>”CARRIÈRES> Changer de métier :un défi pour les cadres> Jean-ChristopheParisot (SP 90),préfet hors cadrechargé d’une missionde service publicdans le domainede l’exclusion.DÉBATSREGARDS SURLES INÉGALITÉSL’HOMMAGE DESALUMNI À RICHARDDESCOINGSAvec Louis Chauvel ❘ Jean-Baptiste de Foucauld ❘ Guillaume Devin ❘François Écalle ❘ Brigitte Grésy ❘ Jacques Le Cacheux ❘ Valérie Toranian


4SommaireRUE SAINT-GUILLAUMEn° 166 > <strong>avril</strong> <strong>2012</strong>■ ÉditoLa communauté <strong>des</strong> <strong>Sciences</strong>-<strong>Po</strong> en deuilPierre Meynard7■ HommageL’ultime interview de Richard Descoingsà Rue Saint-Guillaume8■ ÉditoAu revoir Rue Saint-GuillaumeJean-Pascal Picy11■ Actualités> DÉBATSRegards sur les inégalités« La citoyenneté est indissociable de lalutte contre les inégalités »Jean-Christophe Parisot16La France et son démon <strong>des</strong> inégalitésLouis Chauvel21La France n’est pas un pays égalitaireFrançois Écalle2341La TVA « sociale », inutile et injuste ?Jacques Le Cacheux24Inégalités entre hommes et femmes :mythe ou réalité ?Valérie Toranian et Brigitte Grésy26Égalité et inégalité dans les relationsinternationalesGuillaume Devin28<strong>Po</strong>ur un pacte civiqueJean-Baptiste de Foucauld31■ Campus> CURSUS« Il faut prendre en compte la réalitéde la mondialisation »Ghassan Salamé3535> POLITIQUELe populisme : un phénomène européenDominique Reynié41■ Alumni> ÉVÉNEMENTSPRÉSIDENTIELLE <strong>2012</strong>Les pouvoirs publics et l’économiesociale et solidaireChristophe Barbier, Pascal Perrineau,Stéphane Rozes43La place de la France dans le mondeAlain Juppé45Les défis et enjeux énergétiquesd’aujourd’hui et de demainPhilippe Debry et Jean-Paul Sabbagh47Les pouvoirs publics et l’économiesociale et solidaireChristine Damiguet48CINQUIÈME ÉTUDE DE GRANDES ÉCOLES AU FÉMININLes dirigeants se remettent en questionPascale Bracq49> RÉSEAU 27Rencontre avec Alexandre Jardin51> DÉBOUCHÉSQue deviennent les diplômésde la première promotion du doublediplôme <strong>Sciences</strong> <strong>Po</strong>-HEC ?Stéphane Wakeford6245RUE SAINT-GUILLAUME N° 166 > AVRIL <strong>2012</strong>


RUE SAINT-GUILLAUMEn° 166 > <strong>avril</strong> <strong>2012</strong> Sommaire 5> EXPÉRIENCEMille <strong>Sciences</strong>-<strong>Po</strong> au barreau de ParisPierre-Olivier Sur et Laurent Martinet53> RECHERCHE D’EMPLOILe réseau, l’arme essentielleLise-Marie Grandjean6062> CARNETNaissances, mariages, disparitions,distinctions56■ Carrières> ÉDITO1 = 7 = 3 000ou la richesse <strong>des</strong> relais-carrièresDidier Jeanperrin5951> CONFÉRENCEChanger de métier :un défi pour les cadresFrancis Binoche, Olivier Paradis,Jean-Luc Valenta61> MÉTIERSManager de transition :un métier d’avenirStéphane Rostand65> CONSEILSMaîtriser la complexité <strong>des</strong> retraiteset prendre les bonnes décisionsPatrick Chertier67> PARCOURSNominations, têtes d’affiche68■ Vie <strong>des</strong>entreprises79■ Culture> LIVRESAux Presses de <strong>Sciences</strong> <strong>Po</strong>92Les alumni publient92Quelques nouveautés de laLibrairie <strong>des</strong> sciences politiques93Rue Saint-GuillaumeRevue de l’<strong>Association</strong> <strong>des</strong> <strong>Sciences</strong>-<strong>Po</strong>26, rue Saint-Guillaume - 75007 Paris - Tél. : 01 45 48 40 40 - Fax : 01 45 44 20 27 - e-mail : revue@sciences-po.asso.fr> Directeur de la publication :Pierre Meynard> Directeur adjoint de la publication :Jean-Pascal Picy> Directrice généralede l’<strong>Association</strong> <strong>des</strong> <strong>Sciences</strong>-<strong>Po</strong> :Anne-Sophie Beauvais> Directrice de la communication :Audrey Marzouk> Rédactrice en chef :Florence Maignan> Correction, secrétariat de rédaction :Jean Ribet> Photo de couverture :Manuel Braun> Conseil éditorial :Laurent Acharian, Jacques Andréani,Pascal Cauchy, Jean-Emmanuel Combes,Michel Euvrard, Monique Helfenberger,Bertrand Warusfel.> Ont également participé à ce numéro :Chantal Auberger, Rim Azirar, Zeïneb BenBecher, Anne-Sophie Duc Dudon, Marie-Françoise Golinsky, Lise-Marie Grandjean,Daniel Hoffman, Anaïs Llobet, SophieMarchand-Prado, Sophie <strong>Po</strong>rnschlegel,Ludivine Reynaud.> Conception graphique & réalisation :Tél. : 0979 000 766e-mail : contact@incognitoandco.com> Publicité : F.F.E.Directeur de la publicité : Patrick SarfatiResponsables commerciaux :Emmanuel Gravier, Sidney Schando.e-mail : em.gravier@ffe.fr, sid.schando@ffe.frTél. : 01 43 57 88 70. Fax : 01 43 57 97 9215, rue <strong>des</strong> Sablons - 75116 ParisTél. : 01 53 36 20 40. Fax : 01 49 29 95 99> Photogravure & impression :PRINTCORP6, rue Jean-Pierre Timbaud - 75011 Paris> Commission paritaire : 1111 G 860554 numéros par an. ISSN : 1770-9210Les opinions émises dans les articles deRue Saint-Guillaume engagent la seuleresponsabilité de leurs auteurs et non celle del’<strong>Association</strong> <strong>des</strong> <strong>Sciences</strong>-<strong>Po</strong>.RUE SAINT-GUILLAUME N° 166 > AVRIL <strong>2012</strong>


© CYRILLE ROMULUSRICHARD DESCOINGS (1958-<strong>2012</strong>)


Président de l’<strong>Association</strong> <strong>des</strong> <strong>Sciences</strong>-<strong>Po</strong>PIERRE MEYNARDÉdito 7LA COMMUNAUTÉDES SCIENCES-PO EN DEUILu moment où nous allions envoyerles épreuves de ce numéro àl’imprimeur, nous avons appris cette sidouloureuse nouvelle de la disparition deRichard Descoings, le 4 <strong>avril</strong>, à New York.Malgré cette contrainte de temps, noustenions absolument à rendre hommage à cethomme qui a consacré plus de quinze ans <strong>des</strong>a vie à <strong>Sciences</strong> <strong>Po</strong>. Ce réformateur hors pair,qui a su bousculer les traditions,métamorphoser notre institution pour en faireun établissement de renommée mondiale,tout en lui gardant son identité et sonoriginalité, méritait que l’<strong>Association</strong> semobilise pour lui témoigner son attachementet sa reconnaissance.C’est la raison pour laquelle nous avonsouvert, depuis le 4 <strong>avril</strong>, les pages de nosréseaux sociaux, qui rassemblent aujourd’huiplus de 12 000 alumni, afin que tous ceux quile souhaitent, au sein de notre communauté,puissent s’exprimer et témoigner leursentiment sur cette disparition brutale,qui constitue indéniablement une grandeperte pour <strong>Sciences</strong> <strong>Po</strong>, ses élèves et sesanciens élèves.À ces très nombreux messages, qui montrentcombien Richard Descoings a marquéplusieurs générations de <strong>Sciences</strong>-<strong>Po</strong>,combien son caractère inventif, volontaire etvisionnaire suscitait admiration et respect,à tous ces témoignages, je voudrais ajouter lemien, en tant que président <strong>des</strong> alumni.Et de façon exceptionnelle, j’aimerais associerà cet éditorial tous ceux qui ont occupé avantmoi ce même mandat et qui ont connu ainsiRichard Descoings, dans un dialogue souventanimé, mais toujours amical entre <strong>Sciences</strong> <strong>Po</strong>et son association d’anciens élèves. J’aiévidemment une pensée particulière pourmon prédécesseur, Jean-Emmanuel Combes,qui connaissait Richard Descoings depuis plusde vingt ans et pour qui il était un ami.Nous sommes tous très affectés par sondépart.<strong>Po</strong>ur moi qui ai commencé à fréquenterRichard Descoings en 2010, je retiens de luiune présence. Si singulière. Elle était faite demystère, de force et de délicatesse. RichardDescoings ne laissait personne indifférent.Ce n’est pas une lapalissade que de le dire.Devant un amphithéâtre, lors <strong>des</strong> cérémoniesorganisées par l’<strong>Association</strong> et auxquelles ilétait souvent présent, c’était un directeurcharismatique, toujours applaudi par unefoule séduite. Ceux qui ne partageaientpas ses idées ne pouvaient que reconnaîtrecet ascendant si particulier qu’il exerçait dansles joutes oratoires et les débats qu’il nefuyait jamais. Dans l’espace clos d’un bureau,c’était un homme d’écoute et de décision, unpartenaire attentif et exigeant <strong>des</strong> chantiersde l’<strong>Association</strong>.Richard Descoings incarnait depuis seize ans<strong>Sciences</strong> <strong>Po</strong>. L’école qui l’avait formé. L’écoleoù il avait enseigné. L’école qu’il dirigeait, etqu’il souhaitait appeler désormais « universitéinternationale sélective ». Il avait entrepris del’adapter à son siècle et d’en faire connaître lenom dans le monde entier. Un sacré pari, qu’ila tout simplement réussi. <strong>Po</strong>ur cette carrièremise au service de <strong>Sciences</strong> <strong>Po</strong>, dans laquelleil ne s’est jamais économisé, c’est une grandereconnaissance que nous lui devons.Richard Descoings n’est plus, et soudain,tout s’arrête. C’est d’abord un sentiment dechoc que nous éprouvons. Nous pensons àson épouse, Nadia Marik, qui l’a accompagnédans cette aventure « rue Saint-Guillaume »,et dont il tenait si souvent à saluer le travailremarquable, avec le regard d’un hommeheureux et fier.Mais faisons ensuite ce qu’il aurait voulufaire : poursuivre ensemble, tous ensemble, le<strong>des</strong>tin de <strong>Sciences</strong> <strong>Po</strong>. Notre combat toujoursrenouvelé pour l’excellence de notre alma mater.Piere Meynard, président> pierre.meynard@sciences-po.asso.fr© CYRILLE ROMULUSRUE SAINT-GUILLAUME N° 166 > AVRIL <strong>2012</strong>


8HommageRICHARD DESCOINGS1958-<strong>2012</strong>UN HOMME, UN PROJET, UNE ŒUVREEn juin 2011, Richard Descoings qui entamait son quatrième mandat à la direction de <strong>Sciences</strong> <strong>Po</strong> revenaitsur ses combats, ses regrets, ses satisfactions, et détaillait ses objectifs et ses ambitions dans un entretienaccordé à Pierre Meynard, Jean-Pascal Picy et Anne-Sophie Beauvais. Extraits en forme d’hommage.Vous avez pris la directionde <strong>Sciences</strong> <strong>Po</strong> en 1996.De quoi êtes-vous le plus fier ?L’un <strong>des</strong> combats les plus durs que j’ai eu àmener a été sans aucun doute l’institution dela 3 e année obligatoire à l’étranger. C’était en1997. À cette époque, j’ai tout entendu. Queje transformais le diplôme en millefeuilles, queles élèves auraient à l’étranger une moinsbonne formation que s’ils restaient à<strong>Sciences</strong> <strong>Po</strong>, que parler une langue étrangèren’était pas aussi nécessaire que je voulaisbien le dire.Faire aboutir ce projet de troisièmeannée obligatoire à l’étranger a été plusdifficile que la mise en place, en 2000,<strong>des</strong> Conventions éducation prioritaireavec plusieurs lycées partenaires en ZEP ?En réalité, je n’ai jamais compris pourquoi lamise en place de ces conventions avait faitautant de bruit. On était parti du constat suivant: il y a de très bons élèves, avec <strong>des</strong>familles attentives et <strong>des</strong> professeurs de qualitédans tous les lycées de France, y comprisdans <strong>des</strong> zones dites « défavorisées ».L’idée était donc d’aller chercher ces élèveset de mettre en place une procédure adéquatepour les recruter. Depuis longtemps,<strong>Sciences</strong> <strong>Po</strong> avait diversifié ses voies d’admission.(…) Nous avons donc, là aussi,voulu nous adapter à la cible de recrutement.Ce projet était cohérent et, pour moi, n’étaitpas de nature à prendre une telle proportiondans le débat public. (…)D’autres sujets de fierté ?Deux projets m’ont particulièrement tenu àcœur : la création du département d’économieet celle de l’école de droit.<strong>Sciences</strong> <strong>Po</strong> a toujours été très présente enéconomie, ne serait-ce que grâce à l’OFCE,créé en 1979. Et l’enseignement de l’économieest aussi ancien que l’École libre <strong>des</strong>sciences politiques. C’est vraiment dansnotre identité. En revanche, commerecherche scientifique, l’économie n’était pasen pointe à <strong>Sciences</strong> <strong>Po</strong>. Grâce à ce nouveaudépartement, qui a ouvert ses portesen 2009, on a réussi à faire venir à <strong>Sciences</strong><strong>Po</strong> de très grands économistes.On a aussi réussi à réhabiliter la microéconomie.(…)© CYRILLE ROMULUSAprès les motifs de satisfaction,quelques regrets ?Si vous me le permettez – et j’aurais mêmedû commencer par là – l’un de mes grandssujets de fierté est l’adoption de la loi du2 juillet 1998. Dans sa grande sagesse, leParlement a décidé cet été-là de hisser auRUE SAINT-GUILLAUME N° 166 > AVRIL <strong>2012</strong>


RICHARD DESCOINGSHommage1958-<strong>2012</strong>9niveau de la loi le lien entre la FNSP et l’IEP.Grâce à ce texte législatif, le conseil d’administrationde la FNSP a seul la responsabilitéde fixer le montant <strong>des</strong> droits de scolaritéà <strong>Sciences</strong> <strong>Po</strong>. <strong>Po</strong>ur l’école, c’était uneétape vraiment décisive.<strong>Po</strong>ur en venir aux regrets, oui, j’en ai, bien sûr.Le premier qui me vient à l’esprit, c’est sansdoute l’échec, en 1999, de la création d’unpremier cycle à Casablanca (…). Je le regretted’autant plus aujourd’hui que <strong>Sciences</strong> <strong>Po</strong>aurait pu, en s’installant à Casablanca, contribuerà la formation positive, au sens très largedu terme, de jeunes générations du Maghreb.D’autres regrets ?Le départ d’un grand professeur, BernardManin, qui a quitté <strong>Sciences</strong> <strong>Po</strong> pour l’École<strong>des</strong> hautes étu<strong>des</strong> en sciences sociales. (…)Un dernier échec, mais qui s’est révélé enréalité très bénéfique pour <strong>Sciences</strong> <strong>Po</strong>, c’estd’avoir manqué, en 2002, le rachat d’unepartie du terrain de l’ancien hôpital Laennec.(…) Si cette acquisition avait pu se faire, (…)<strong>Sciences</strong> <strong>Po</strong> serait alors propriétaire d’un terrainoù, pour différentes raisons juridiques,rien n’a pu être construit depuis dix ans. (…)En revanche, aujourd’hui, nous avons réussil’extension du campus de <strong>Sciences</strong> <strong>Po</strong> grâceau rachat <strong>des</strong> anciens bâtiments de l’ÉNA,rue de l’Université, et à la location <strong>des</strong> bâtimentsde l’École <strong>des</strong> ponts et chaussées.reproche. Nos diplômés restent toujours prédominantsdans les concours de la fonctionpublique. Nous avons d’excellents résultatségalement pour la fonction publique territoriale,la magistrature et l’agrégation d’histoire.<strong>Po</strong>urquoi lorsque l’on a la chance d’êtreune école, vouloir s’appeler « université » ?<strong>Po</strong>ur une raison simple : partout dans lemonde, ce qui existe, ce sont <strong>des</strong> universitésau sein <strong>des</strong>quelles il y a <strong>des</strong> écoles. Cemodèle est valable que l’on soit à Shanghai,aux États-Unis, en Grande-Bretagne ou auQatar. Notre vieille opposition entre lesgran<strong>des</strong> écoles, sélectives et bonnes, et lesuniversités, non sélectives, est une exceptionculturelle française qui rend notre positionnementdans la compétition internationaletrès compliqué à comprendre. (…)Et pourquoi « sélective » ?Parce que <strong>Sciences</strong> <strong>Po</strong> n’a jamais été aussisélective. Cette année, 80 % <strong>des</strong> élèves françaisentrés en première année à <strong>Sciences</strong> <strong>Po</strong>ont eu une mention « très bien » au baccalauréat,et en leur sein, la moitié a eu plusde 18/20 de moyenne. Et les sujets que jechoisis à l’examen d’entrée à <strong>Sciences</strong> <strong>Po</strong>sont aujourd’hui d’un niveau très élevé. (...)Je ne suis pas sûr que j’aurais été moi-mêmecapable de répondre à un tel sujet en fin determinale ! (…)Richard Descoings (SP 80)1958 : naissance à Paris ;1966 : école primaire de la rue Las Cases,puis lycées Montaigne et Louis le Grand ;1975 : bac mention TB à Henri IV ;1976 : hypokhâgne à Henri IV ;1977 : entrée en année préparatoire de<strong>Sciences</strong> <strong>Po</strong> (AP) ;1980 : diplômé (Service public) ;1983 : intègre l’ÉNA ;1985 : auditeur au Conseil d’État, affectéà la section du contentieux ;1986 : maître de conférences en APde <strong>Sciences</strong> <strong>Po</strong> ;1987 : chargé de mission auprès du nouveaudirecteur de <strong>Sciences</strong> <strong>Po</strong>, Alain Lancelot ;1988 : maître <strong>des</strong> requêtes au Conseil d’État ;1989 : directeur-adjoint de <strong>Sciences</strong> <strong>Po</strong> ;1991 : conseiller budgétaire, chargé del’éducation nationale et de la fonctionpublique au cabinet de Michel Charasse,ministre du Budget ;1992 : chargé de mission, responsable<strong>des</strong> questions budgétaires de l’éducationnationale au cabinet de Jack Lang, ministrede l’Éducation nationale et de la Culture ;1993 : retour au Conseil d’État ;1995 : commissaire du gouvernement,élu membre du conseil de directionde <strong>Sciences</strong> <strong>Po</strong> ;1996 : nommé directeur de <strong>Sciences</strong> <strong>Po</strong>et administrateur de la FNSP. Il a 37 ans ;2000 : conseiller d’État ;28 mars <strong>2012</strong> : directeur exécutif de l’Idexet du PRES Sorbonne Paris Cité.<strong>Sciences</strong> <strong>Po</strong> a beaucoup changédepuis dix ans, comment définiriez-vous<strong>Sciences</strong> <strong>Po</strong> aujourd’hui ?<strong>Sciences</strong> <strong>Po</strong> est une université très sélective,qui consacre aujourd’hui 40 % de son budgetà la recherche en économie, en droit, enhistoire, en sociologie et en science politique.Nous avons par ailleurs décidé de stabiliserle nombre d’élèves autour de 10 000, ce quiest comparable au niveau de la LSE ou dePrinceton. Nous avons également aujourd’hui40 % d’élèves étrangers, proportion que nousvoulons passer à 50 % d’ici à 2015. Un tiersde nos diplômés trouvent chaque année leurpremier emploi hors de France. Et enfin, 80 %<strong>des</strong> nouveaux énarques sont diplômés dela rue Saint-Guillaume… Ce qui prouve que<strong>Sciences</strong> <strong>Po</strong> ne s’est pas éloignée du secteurpublic comme certains m’en ont fait leAujourd’hui, les alumni constituentun facteur essentiel de la compétitivité<strong>des</strong> universités, comment les ancienspeuvent-ils aider <strong>Sciences</strong> <strong>Po</strong> ?Les anciens représentent deux forcesincroyables pour <strong>Sciences</strong> <strong>Po</strong>. Tout d’abord,la fierté qu’ils ont de leur école (…). Ensuite,la participation financière <strong>des</strong> alumni audéveloppement de l’école s’est beaucoupdéveloppée ces trois dernières années, etje m’en réjouis. (…) Donner de l’argent à<strong>Sciences</strong> <strong>Po</strong>, c’est le moyen de participer àune aventure collective et d’en devenir coresponsable.(…)Par ailleurs, l’<strong>Association</strong> <strong>des</strong> <strong>Sciences</strong>-<strong>Po</strong>occupe aussi une place essentielle dans larelation de l’école avec ses anciens. Elle apris à sa charge <strong>des</strong> activités importantes,notamment celle d’entraide et de solidaritéentre toutes les générations de diplômés.Et l’<strong>Association</strong> a été, ces dernières années,de tous les grands combats, aux côtés de<strong>Sciences</strong> <strong>Po</strong>, pour soutenir les réformesimportantes dont j’ai déjà parlé.Et comment <strong>Sciences</strong> <strong>Po</strong> peut-elleaider les anciens ?Tout ce qui valorise le diplôme de <strong>Sciences</strong><strong>Po</strong> accroit le capital <strong>des</strong> anciens. C’est unenotion un peu nouvelle en France, mais trèsconnue aux États-Unis ou au Canada. Travaillerà faire prospérer l’université, c’est bienévidemment donner de la valeur au diplômeet tous les anciens en bénéficient. > Retrouvez l’intégralité de cette interviewsur le site internet de l’<strong>Association</strong>.RUE SAINT-GUILLAUME N° 166 > AVRIL <strong>2012</strong>


RESTE CONNECTÉ AU RÉSEAUPRENDS EN MAIN TA CARRIÈREPARTICIPE AUX ÉVÉNEMENTSREJOINS-NOUS SUR LES PAGES OFFICIELLESDES ALUMNI!www.sciences-po.asso.frww.sciences-


Vice-président de l’<strong>Association</strong> <strong>des</strong> <strong>Sciences</strong>-<strong>Po</strong>JEAN-PASCAL PICYÉdito 11epuis plusieurs mois, nousvous tenons informés de l’étatd’avancement de la nouvelle revue.Ce projet nous concerne tous puisque larevue a d’abord une fonction identitaire :donner à voir ce que sont devenus les<strong>Sciences</strong>-<strong>Po</strong>, donner à comprendre lesévolutions de l’école, donner à suivre lesévolutions de carrières…De ce côté-là, la nouvelle revue restera fidèleà notre tradition et l’on y trouvera toutes lesinformations que l’on est en droit d’attendred’une association d’alumni.Mais sa parution approche, voilà pourquoinous souhaitons vous en dire un peu plus surce nouveau journal.> Vos attentes ont été prises en compteLa méthode de travail nous importait.Nous voulions en effet ouvrir ce nouveauchapitre de notre histoire avec vous, et c’est laraison pour laquelle nous avons pris le tempsde la consultation.Elle a commencé avec les administrateurs del’<strong>Association</strong>, puis <strong>des</strong> présidents de groupesprofessionnels, de sections régionales etinternationales, et enfin avec <strong>des</strong> adhérents.Une réunion d’échanges a ainsi été organiséele 8 mars dernier et a permis d’établirplusieurs lignes directrices.Vous nous avez, par exemple, dit qu’il fallait, àl’avenir, cesser de réaliser <strong>des</strong> comptesrendussouvent laborieux de nos rencontrespour nous attacher à la valeur ajoutée de noséchanges. Qu’il fallait aussi mieux mettre envaleur les activités <strong>des</strong> sectionsinternationales et <strong>des</strong> sections régionales.Ou encore que les trajectoires individuellesde nos camara<strong>des</strong> devaient être mieuxsuivies…C’est ainsi qu’après avoir défini avec vous lesgran<strong>des</strong> lignes de notre projet, nous pouvonspasser à la mise en œuvre.AU REVOIRRUE SAINT-GUILLAUMEJean-Pascal Picy,vice-président chargé de lacommunication et <strong>des</strong>groupes professionnels> jppicy@sciences-po.asso.fr> Twitter : @jppicy> Le traitement de l’information à revoirDes papiers plus courts, une prioritédonnée à la photo et au graphisme, untraitement rédactionnel davantage diversifié…la rupture sera donc dans la forme, le style etle rythme. Notre ambition est, en effet, devous proposer un journal qui donnevéritablement envie d’être lu, d’être emmenéavec vous dans vos déplacements ouconservé chez vous. Chacun pourra sel’approprier en fonction de son mode de vie.Cela signifie la fin du format actuel quis’apparentait davantage à un rapport annuel,à l’aspect certes élégant mais pasnécessairement pratique. Nous avons optépour un format magazine, plus maniable etmoins coûteux à éditer et distribuer.> L’enjeu de ce nouveau médiaest économiquePasser d’un tirage de 5 000 à10 000 exemplaires pour nous adresserà tous les cotisants et non plus aux seulsabonnés comporte <strong>des</strong> conséquences entermes d’audience, d’influence, derayonnement de notre communauté, maisaussi en termes de coûts de fabrication quenous ne pouvons ignorer. Nous devonsrechercher le meilleur support possible à lafois pour équilibrer financièrement notreprojet et atteindre tous les types de public.Car là est sans doute le véritable enjeu.Le nouveau « magazine » qui succèderaprochainement à la « revue » devra s’adresserRUE SAINT-GUILLAUME N° 166 > AVRIL <strong>2012</strong>


REVUE DE L’ASSOCIATION DES SCIENCES-PO ■ TRIMESTRIEL ■ N° 163 ■ JUIN 2011 ■ 10 EUROSDOSSIERAvec Christophe Bourseiller ❘ Pascal Cauchy ❘ Hervé Le Bras ❘ Jean-Pascal Picy ❘ Stéphane Rozès ❘Alain-Gérard Slama ❘ Philippe Thureau-DanginREVUE DE L’ASSOCIATION DES SCIENCES-PODÉBATSAvec Matthew Fraser ❘ Étienne Gernelle ❘ Pierre Haski ❘ Bruno Patino ❘ Jean-Pascal Picy ❘Benoît Thieulin ❘ André Vitalis ❘ Dominique Wolton■ TRIMESTRIEL ■ N° 164 ■ SEPT.-OCT. 2011 ■ 10 EUROSThieulin (SP 95),fondateur deLa NetscouadeREVUE DE L’ASSOCIATION DES SCIENCES-PO ■ TRIMESTRIEL ■ N° 165 ■ JANVIER <strong>2012</strong> ■ 10 EUROSDÉBATSJean-Luc Allavena ❘ Bertrand Badie ❘ Nicole Borvo Cohen-Seat ❘ Hervé Crès ❘Emmanuel Dreyfus ❘ Emmanuel Le Roy Ladurie ❘ Pascal Perrineau ❘ Patrick Rotman ❘ministre de l’Enseignementsupérieur et de la RechercheREVUE DE L’ASSOCIATION DES SCIENCES-PO ■ TRIMESTRIEL ■ N° 166 ■ AVRIL 2011 ■ 10 EUROSDÉBATSAvec Matthew Fraser ❘ Étienne Gernelle ❘ Pierre Haski ❘ Bruno Patino ❘ Jean-Pascal Picy ❘Benoît Thieulin ❘ André Vitalis ❘ Dominique WoltonParisot (SP 90), préfethors cadre chargéd'une mission <strong>des</strong>ervice public dansle domaine del'exclusion.Vice-président de l’<strong>Association</strong> <strong>des</strong> <strong>Sciences</strong>-<strong>Po</strong>JEAN-PASCAL PICYEdito13à tous les <strong>Sciences</strong>-<strong>Po</strong>, quelle que soit leurgénération, leur parcours, leur degréd’implication dans notre communauté.Il devra également s’adresser aux jeunesdiplômés et – pourquoi pas ? – aux étudiants.> Un magazine rebaptisé<strong>Po</strong>ur marquer ce changement de ligneéditoriale, qui correspond également à unchangement d’époque, il nous fallait unerupture symbolique. Le nom du journal,« Rue Saint-Guillaume », nous a alors sautéaux yeux : il ne correspondait plus aux réalitésde l’école.<strong>Sciences</strong> <strong>Po</strong>, jadis cantonné à quelques ruesdu 7 e arrondissement délimitant unparallélépipède formé <strong>des</strong> rues Saint-Guillaume, de Grenelle, <strong>des</strong> Saints-Pères et duboulevard Saint-Germain, s’est étendu rue dela Chaise puis rue de l’Université et à nouveaurue <strong>des</strong> Saints-Pères (école <strong>des</strong> <strong>Po</strong>nts). Maissurtout, avec l’ouverture <strong>des</strong> six campusdélocalisés (Dijon, Le Havre, Reims, Menton,Nancy, <strong>Po</strong>itiers) et la création du diplôme du« bachelor », qui permet à un étudiant dequitter <strong>Sciences</strong> <strong>Po</strong> avec un diplôme au boutde trois ans, de plus en plus de <strong>Sciences</strong>-<strong>Po</strong>n’auront, à l’avenir, que très peu mis les pieds« rue Saint-Guillaume »… Notre convictionétait faite, le nouveau magazine serarebaptisé.Le nouveau nom reste encore à trouver.Un double impératif devra être respecté : cenouveau titre devra réaffirmer notre vocationà accompagner le développement de <strong>Sciences</strong><strong>Po</strong> et permettre à toute notre communauté <strong>des</strong>’approprier ce nouveau support.Rue Saint-GuillaumeRÉVOLUTION ET ÉLECTIONRue Saint-GuillaumeACTUALITÉS> Entretien avec BrunoPatino, directeur del’école de journalismede <strong>Sciences</strong> <strong>Po</strong>CAMPUS> David Colon, directeurdu campus de Paris> Simon Gaillard,président du bureau<strong>des</strong> élèves> Philippe Weil,président de l’OFCEALUMNI> Gala <strong>des</strong> <strong>Sciences</strong> <strong>Po</strong>alumni UKCARRIÈRES> Rencontre avecMarianne Laigneau (SP 88),directeur <strong>des</strong> ressourceshumaines d’EDFNOUVEAUX MÉDIAS, NOUVEAUXDÉBATS, NOUVELLE DÉMOCRATIECAMPUS> Entretien avecRichard DescoingsALUMNI> Jacques Attali,Jean-Louis Bruguière,David de RothschildCARRIÈRES> Entretien avecJacky Châtelain,directeur généralde l’Apec> BenoîtRue Saint-GuillaumeÉLITES GESTIONNAIRESVS LEADERS VISIONNAIRES ?ACTUALITÉS> Laurent Wauquiez (SP 98),ministre de l’Enseignementsupérieur et de la Recherche> Patrick Rotman,réalisateur et scénariste> Hervé Crès (SP 90), directeuradjoint de <strong>Sciences</strong> <strong>Po</strong>CAMPUS> Christophe Jamin,directeur de l’école de droit> Pascal Perrineau (PES 74),directeur du CevipofALUMNI> Assemblée générale> Réseau 27 fait sa rentréeCARRIÈRES> Jean-Yves Rémond (SP 81),DRH <strong>des</strong> Galeries Lafayetteet du BHV> Laurent Wauquiez (SP 98),Rue Saint-GuillaumeACTUALITÉS> Entretien avecBruno Patino,directeur de l’écolede journalisme de<strong>Sciences</strong> <strong>Po</strong>CAMPUS> David Colon,directeur du campusde Paris> Simon Gaillard,président du bureau<strong>des</strong> élèvesCARRIÈRES> Rencontre avecMarianne Laigneau,directeur <strong>des</strong>ressources humainesd’EDFREGARDS SUR LES INÉGALITÉS> Jean-Christophe> « Il faut que tout changepour que rien ne change »……écrivait ainsi Giuseppe di Lampedusadans Le Guépard. Nouveau format, nouvelleligne éditoriale, nouveau nom donc.Mais pour le reste, la fidélité à notre identité,à nos activités et à notre vocation demeure.C’est cette démarche, à la fois forte etsingulière, qui nous anime depuis un an etdemi que nous travaillons à rénover les outilsde communication de l’<strong>Association</strong>.Après le lancement du nouveau site interneten 2011 et le développement accéléré denotre présence sur les réseaux sociaux (plusde 12 000 inscrits sur nos pages LinkedIn,Viadeo, Facebook, Twitter…), nous achèveronscette rénovation de nos outils par le papierqui conserve une place à part et auquel laplupart d’entre nous restons attachés.Par avance, merci de l’accueil que vousréserverez à ce nouveau magazine que vousrecevrez dans quelques mois.Merci, aussi, du soutien que vous continuerezà nous apporter en renouvelant votreadhésion à l’<strong>Association</strong>.D’ici peu, ce magazine sera notre principal« trait d’union » puisque tous les cotisants lerecevront et plus seulement les abonnés.Nous espérons que vous l’apprécierez et qu’ilvous donnera envie de vous impliquer encoredavantage dans notre communauté et de luiconserver votre fidélité.RUE SAINT-GUILLAUME N° 166 > AVRIL <strong>2012</strong>

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