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N°166 (avril 2012) - Association des Sciences-Po

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RICHARD DESCOINGSHommage1958-<strong>2012</strong>9niveau de la loi le lien entre la FNSP et l’IEP.Grâce à ce texte législatif, le conseil d’administrationde la FNSP a seul la responsabilitéde fixer le montant <strong>des</strong> droits de scolaritéà <strong>Sciences</strong> <strong>Po</strong>. <strong>Po</strong>ur l’école, c’était uneétape vraiment décisive.<strong>Po</strong>ur en venir aux regrets, oui, j’en ai, bien sûr.Le premier qui me vient à l’esprit, c’est sansdoute l’échec, en 1999, de la création d’unpremier cycle à Casablanca (…). Je le regretted’autant plus aujourd’hui que <strong>Sciences</strong> <strong>Po</strong>aurait pu, en s’installant à Casablanca, contribuerà la formation positive, au sens très largedu terme, de jeunes générations du Maghreb.D’autres regrets ?Le départ d’un grand professeur, BernardManin, qui a quitté <strong>Sciences</strong> <strong>Po</strong> pour l’École<strong>des</strong> hautes étu<strong>des</strong> en sciences sociales. (…)Un dernier échec, mais qui s’est révélé enréalité très bénéfique pour <strong>Sciences</strong> <strong>Po</strong>, c’estd’avoir manqué, en 2002, le rachat d’unepartie du terrain de l’ancien hôpital Laennec.(…) Si cette acquisition avait pu se faire, (…)<strong>Sciences</strong> <strong>Po</strong> serait alors propriétaire d’un terrainoù, pour différentes raisons juridiques,rien n’a pu être construit depuis dix ans. (…)En revanche, aujourd’hui, nous avons réussil’extension du campus de <strong>Sciences</strong> <strong>Po</strong> grâceau rachat <strong>des</strong> anciens bâtiments de l’ÉNA,rue de l’Université, et à la location <strong>des</strong> bâtimentsde l’École <strong>des</strong> ponts et chaussées.reproche. Nos diplômés restent toujours prédominantsdans les concours de la fonctionpublique. Nous avons d’excellents résultatségalement pour la fonction publique territoriale,la magistrature et l’agrégation d’histoire.<strong>Po</strong>urquoi lorsque l’on a la chance d’êtreune école, vouloir s’appeler « université » ?<strong>Po</strong>ur une raison simple : partout dans lemonde, ce qui existe, ce sont <strong>des</strong> universitésau sein <strong>des</strong>quelles il y a <strong>des</strong> écoles. Cemodèle est valable que l’on soit à Shanghai,aux États-Unis, en Grande-Bretagne ou auQatar. Notre vieille opposition entre lesgran<strong>des</strong> écoles, sélectives et bonnes, et lesuniversités, non sélectives, est une exceptionculturelle française qui rend notre positionnementdans la compétition internationaletrès compliqué à comprendre. (…)Et pourquoi « sélective » ?Parce que <strong>Sciences</strong> <strong>Po</strong> n’a jamais été aussisélective. Cette année, 80 % <strong>des</strong> élèves françaisentrés en première année à <strong>Sciences</strong> <strong>Po</strong>ont eu une mention « très bien » au baccalauréat,et en leur sein, la moitié a eu plusde 18/20 de moyenne. Et les sujets que jechoisis à l’examen d’entrée à <strong>Sciences</strong> <strong>Po</strong>sont aujourd’hui d’un niveau très élevé. (...)Je ne suis pas sûr que j’aurais été moi-mêmecapable de répondre à un tel sujet en fin determinale ! (…)Richard Descoings (SP 80)1958 : naissance à Paris ;1966 : école primaire de la rue Las Cases,puis lycées Montaigne et Louis le Grand ;1975 : bac mention TB à Henri IV ;1976 : hypokhâgne à Henri IV ;1977 : entrée en année préparatoire de<strong>Sciences</strong> <strong>Po</strong> (AP) ;1980 : diplômé (Service public) ;1983 : intègre l’ÉNA ;1985 : auditeur au Conseil d’État, affectéà la section du contentieux ;1986 : maître de conférences en APde <strong>Sciences</strong> <strong>Po</strong> ;1987 : chargé de mission auprès du nouveaudirecteur de <strong>Sciences</strong> <strong>Po</strong>, Alain Lancelot ;1988 : maître <strong>des</strong> requêtes au Conseil d’État ;1989 : directeur-adjoint de <strong>Sciences</strong> <strong>Po</strong> ;1991 : conseiller budgétaire, chargé del’éducation nationale et de la fonctionpublique au cabinet de Michel Charasse,ministre du Budget ;1992 : chargé de mission, responsable<strong>des</strong> questions budgétaires de l’éducationnationale au cabinet de Jack Lang, ministrede l’Éducation nationale et de la Culture ;1993 : retour au Conseil d’État ;1995 : commissaire du gouvernement,élu membre du conseil de directionde <strong>Sciences</strong> <strong>Po</strong> ;1996 : nommé directeur de <strong>Sciences</strong> <strong>Po</strong>et administrateur de la FNSP. Il a 37 ans ;2000 : conseiller d’État ;28 mars <strong>2012</strong> : directeur exécutif de l’Idexet du PRES Sorbonne Paris Cité.<strong>Sciences</strong> <strong>Po</strong> a beaucoup changédepuis dix ans, comment définiriez-vous<strong>Sciences</strong> <strong>Po</strong> aujourd’hui ?<strong>Sciences</strong> <strong>Po</strong> est une université très sélective,qui consacre aujourd’hui 40 % de son budgetà la recherche en économie, en droit, enhistoire, en sociologie et en science politique.Nous avons par ailleurs décidé de stabiliserle nombre d’élèves autour de 10 000, ce quiest comparable au niveau de la LSE ou dePrinceton. Nous avons également aujourd’hui40 % d’élèves étrangers, proportion que nousvoulons passer à 50 % d’ici à 2015. Un tiersde nos diplômés trouvent chaque année leurpremier emploi hors de France. Et enfin, 80 %<strong>des</strong> nouveaux énarques sont diplômés dela rue Saint-Guillaume… Ce qui prouve que<strong>Sciences</strong> <strong>Po</strong> ne s’est pas éloignée du secteurpublic comme certains m’en ont fait leAujourd’hui, les alumni constituentun facteur essentiel de la compétitivité<strong>des</strong> universités, comment les ancienspeuvent-ils aider <strong>Sciences</strong> <strong>Po</strong> ?Les anciens représentent deux forcesincroyables pour <strong>Sciences</strong> <strong>Po</strong>. Tout d’abord,la fierté qu’ils ont de leur école (…). Ensuite,la participation financière <strong>des</strong> alumni audéveloppement de l’école s’est beaucoupdéveloppée ces trois dernières années, etje m’en réjouis. (…) Donner de l’argent à<strong>Sciences</strong> <strong>Po</strong>, c’est le moyen de participer àune aventure collective et d’en devenir coresponsable.(…)Par ailleurs, l’<strong>Association</strong> <strong>des</strong> <strong>Sciences</strong>-<strong>Po</strong>occupe aussi une place essentielle dans larelation de l’école avec ses anciens. Elle apris à sa charge <strong>des</strong> activités importantes,notamment celle d’entraide et de solidaritéentre toutes les générations de diplômés.Et l’<strong>Association</strong> a été, ces dernières années,de tous les grands combats, aux côtés de<strong>Sciences</strong> <strong>Po</strong>, pour soutenir les réformesimportantes dont j’ai déjà parlé.Et comment <strong>Sciences</strong> <strong>Po</strong> peut-elleaider les anciens ?Tout ce qui valorise le diplôme de <strong>Sciences</strong><strong>Po</strong> accroit le capital <strong>des</strong> anciens. C’est unenotion un peu nouvelle en France, mais trèsconnue aux États-Unis ou au Canada. Travaillerà faire prospérer l’université, c’est bienévidemment donner de la valeur au diplômeet tous les anciens en bénéficient. > Retrouvez l’intégralité de cette interviewsur le site internet de l’<strong>Association</strong>.RUE SAINT-GUILLAUME N° 166 > AVRIL <strong>2012</strong>

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